Problèmes liés aux médicaments chez les sujets âgés Capacité de gériatrie 26 mars 2012 D. Bonnet-Zamponi OMEDIT Ile de France URC Paris Nord HDJ Bretonneau • Epidémiologie – Iatrogénie : • Définition • Prévalence et impact clinique • Facteurs de risque – Observance : • Définition • Prévalence et impact clinique • Facteurs de risque – Underuse : • Définition • Prévalence et impact clinique • Facteurs de risque • Causes des problèmes liés aux médicaments – Prescription sous-optimale – Manque de coordination – Manque d’éducation thérapeutique En particulier au stade de surveillance • Comment mieux prescrire? – Les fausses bonnes idées – Proposition de démarche structurée • Y-a-t-il besoin de modifier la prescription? • Comment modifier la prescription en sécurité ? – En cas d’arrêt de médicament – En cas d’introduction de nouvelle(s) molécule(s) Épidémiologie des problèmes liés aux médicaments en gériatrie 3 problèmes liés aux médicaments • Iatrogènie • Observance • Underuse IATROGENIE • « Toute réaction à un médicament néfaste et non recherchée survenant à des doses utilisées chez l’homme, à des fins de prophylaxie, de diagnostic ou de traitement. Elle exclut les intoxications volontaires ou accidentelles et les toxicomanies, mais aussi les erreurs d’observance » (OMS, 1969) l’iatrogénie en gériatrie • Plus fréquente • Prévalence médiane accidents iatrogènes en ambulatoire: 2.45% enfants , 5.27% adultes, 16.1% sujets âgés • 35% par an pour un patient avec ≥ 5 tt chroniques • Incidence chez SA en ambulatoire : 50.1 /1000 personne-année • Incidence en EHPAD: 1.19 à 7.26 /100 resident-mois Tache Ann Pharmacother 2011 Hanlon, JAGS, 1997 Gurwitz, JAMA, 2003 Handler, Am J Geriatr Pharmacother, 2006 • Plus grave • – – – Hospitalisation liée à un accident iatrogène: Population générale: 6,5% 70-74 ans : 18.3% ≥85: 25.4% Pirmohamed BMJ 2004, Budnitz, NEJM, 2011 • en ↑ depuis 10 ans ! Wu, J R Soc Med. 2010 • Plus évitable surtout pour les accidents sévères – évitabilité ensemble accidents ambulatoires 27.6% – évitabilité des accidents sévères 42.2% Gurwitz, JAMA, 2003 • Coûteuse – Pour 1000 SA ambulatoires: $65,631/an dont $27,365/an lié à iatrogénie évitable Field, Med Care, 2005 – Un hôpital de 400 lits/an en Angleterre Pourquoi plus fréquente? L’âge est-il un facteur de risque de iatrogénie? Des modifications PK/PD liées au vieillissement existent… • Pharmacocinétique (PK) : modifications de la relation entre la dose administrée et la concentration plasmatique ou tissulaire. • 4 étapes - résorption - distribution: ↑ masse grasse = ↑ stockage molécule liposoluble - métabolisme - excrétion : ↓ rénale (FSR,FG,fonctions tubulaires) = adaptation posologique fréquente nécessaire des molécules à élimination rénale • Pharmacodynamie (PD) : modifications de la relation entre l’effet et la concentration du produit au niveau tissulaire. • Ex1:Système nerveux central. – ↓ des neurones cholinergiques d’où ↑ sensibilité aux anti-cholinergiques. – ↓ récepteurs dopaminergiques post-synaptiques (?) d’où ↑ sensibilité aux neuroleptiques. • Ex2:Système Cardiovasculaire: – – – – ↓ réponse des barorécepteurs ↓ réponse des récepteurs β-adrénergiques ↓ réponse vasomotrice. Modification de la régulation volémique d’où ↑ sensibilité aux molécules hypotensives …mais l’âge en soi n’est pas un facteur de risque de iatrogénie Le nombre de maladie chronique augmente avec l’âge Et donc la polymédication Nb. moyen de boîtes acquises 20 Pers. âgées de moins de 65 ans 18 Pers. âgées de 65 ans et plus 16 14 12 10 8 6 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 et plus Nb. de maladies déclarées Source : CREDES, Enquête ESPS 2000 ..et donc la iatrogénie Atkins Drugs and Aging 1999 Pourquoi plus grave et évitable? La iatrogénie est sous-diagnostiquée • L’urgentiste « rate » le diagnostic de « visite au SAU liée à la iatrogénie » chez 65% des patients (tous âges ) – effets indésirables responsables en totalité : 43% non reconnus – effets indésirables responsables en partie : 75 % non reconnus Roulet, Emerg Med J, 2012 • Un gériatre « usuel » détecte 50% moins d’admission en UGA liée à la iatrogénie qu’un gériatre « forcé » à évoquer la iatrogénie Données étude OMAGE Car le diagnostic est difficile • Symptômes d’appel = peu spécifiques : Gurwitz JAMA 2003 • Médicaments en cause = les plus prescrits – Antithrombotiques ++ • >50% iatrogénie fatale Wester Br J Clin Pharmacol. 2008 – CVx - Diuretiques • >20% des évitables Gurwitz, JAMA, 2003 – Psychotropes Doucet Clin Drug Invest 2002; Hanlon,JAGS,1997 – Hypoglycémiants Budnitz NEJM 2011, Marcum JAGS 2012 • Rôle de l’évènement intercurrent +++++ ≈ 44% des cas des accidents iatrogènes graves Doucet Clin Drug Invest 2002 → Un médicament pris depuis des années peut donc être la cause d’un accident iatrogène OBSERVANCE « Degré de concordance entre le comportement d’un individu (prise médicamenteuse, suivi de régime et/ou changements de style de vie) et les prescriptions ou recommandations médicales. » Actif Alliance ADHESION =ADHERENCE Patient Relation Médecin Patient OBSERVANCE =COMPLIANCE Passif Lutte CONCORDANCE Lacroix A., Assal J.-P., VIGOT, 1998; Reach, Press Med, 2000 L’observance: une prévalence variable… Plutôt « un peu mieux » que les patients plus jeunes >50% Vik, Ann Parmacother, 2004 L’observance: … un impact certain • …10% des admissions seraient liées à la mauvaise observance en gériatrie Col, Arch Intern Med,1990 • Coût lié à non compliance du Canada extrapolé à la France: 11 milliards euros/an Réseau assurance Quebec http://www.uquebec.ca/daf-public/assurancesante/decembre_98/decembre_98.html L’observance: des facteurs de risque variables… Les facteurs socio-démographiques ne sont pas les plus déterminants dans l’observance des sujets âgés Vik, Ann Parmacother, 2004 L’observance: des facteurs de risque variables… 1) La polymédication, la complexité du tt 2) La pauvreté relationnelle patient ↔ professionnels de santé = facteurs les + déterminants de non observance chez les sujets âgés Vik, Ann Parmacother, 2004 L’underuse « Absence d’instauration d’un traitement efficace chez les sujets ayant une pathologie pour laquelle une ou plusieurs classes médicamenteuses ont démontré leur efficacité et qui chez qui la balance bénéfice/risque de ce traitement est favorable. » Prévalence • Evaluation chez 900 sujets âgés hospitalisés en Europe (France non inclue) : underuse = 59.4% (51.3 à 72.7%) Gallagher Eur J Clin Pharmacol 2011 • Les médicaments souvent omis : – – – – les statines dans les pathologies athérosclérotiques (26%) les antivitamines K dans la fibrillation auriculaire (9,5%) les antiagrégants plaquettaires dans les pathologies artérielles (7,3%) la supplémentation vitamino-calcique dans l’ostéoporose fracturaire (6%). Barry, Age Ageing, 2007 Impact medico-économique • un concept plus récent …mais un impact probablement aussi important que la iatrogénie sur: – La morbidité – La mortalité – Les coûts Rochon, JAMA, 1999; Gurwitz, Arch Intern Med 2002 Ex : BB dans le post-IDM – Underuse fréquent: BB chez patients à la sortie post- IDM et suivi 2.5 ans : 67 % ≥ 80 vs 85%<80 years . Kvan Pharmacoepidemiol Drug Saf. 2006 – 2900 à 5000 morts aux USA ds 1ère année suivant IDM liés à underuse BB – BB ↓ 22% RR pour reH pdt 1ère année Bradford WD.Pharmacoeconomics. 1999 – 3 ans de BASI vs protection actuelle =économie de $5,974 / patient Choudhry.Health Aff 2007 Facteurs de risque d’underuse? • 900 patients admis consécutivement dans six hôpitaux universitaires européens , l’underuse était significativement associé à: – la comorbidité (index de Charlson≥2) – et à un âge ≥85 ans. Gallagher, Eur J Clin Pharmacol. 2011 Causes des problèmes liés aux médicaments en gériatrie 3 types de causes • Prescription sous-optimale • Manque de coordination • Manque d’éducation thérapeutique Prescription sous-optimale Définition • Underuse • Overuse « utilisation de médicaments prescrits en l'absence d'indication (l'indication n'a jamais existé ou n'existe plus), ou qui n'ont pas prouvé leur efficacité (service médical rendu, ou SMR, insuffisant) » • Misuse « utilisation de médicaments dont les risques dépassent les bénéfices attendus » Evaluation :Critères explicites = listes de médicaments inappropriés en gériatrie • Méthode Delphi de consensus d’experts (sauf liste 3C) • Avantages: simples, rapides et faciles d’appropriation • Inconvénients: – Pas de prise en compte de la qualité du diagnostic ayant conduit à la prescription – Appréciation imparfaite du caractère approprié de la prescription au niveau individuel Listes de médicaments potentiellement inappropriés disponibles • Etats-Unis Critères de Beers (1991, 1997, 2003) Critères de Zhan (2001) • Canada Critères de McLeod (1997) IPET (Improving Prescribing in the Elderly Tool) (Naugler-2000) • France Critères Beers 1997 adaptés pour 3C (Lechevallier-2004) Liste Française (Laroche-2007) • Irlande (Gallagher-2007) START (Screening Tool to Alert doctors to Right,i.e. appropriate, indicated Treatment) STOPP (Screening Tool of Older Persons’ Prescriptions) Critères de Beers (extraits) Problèmes • USA- centrée • Certains tt de la liste parfois justifié chez patient âgé en dépit potentiels effets secondaires (ex: amiodarone) • Pas de précaution pour molécules hautement iatrogène (AVK AA, hypoglycémiants) • Underuse non pris en compte • Peu d’interactions médicamenteuses • Pas de prise en compte duplication • Omission de certaines interactions tt/maladie importante (ex thiazide et goutte/ AINS et I Card) Liste de Laroche (extraits) • Critère avec rapport bénéfice/risque défavorable – Ex: Antidépresseurs imipraminiques (Anafranil, Laroxyl, Surmontil, Tofranil..) • Critère avec efficacité discutable – Ex: Vasodilatateurs cérébraux (Iskedyl,Tanakan, Sermion,Praxilène, Cervoxan,Nootropyl, Trivastal) • Critère avec rapport bénéfice/risque défavorable et efficacité discutable – Ex: Association de médicaments anticholinergiques avec des anticholinestérasiques ( Aricept+Ditropan..) Liste de Laroche • Proche de Beers mais adaptée à la France → données épidémio françaises sur médicaments inappropriés - 40% des patients ≥ 65 ans à domicile Laroche ML et al. Drugs Aging 2006 - 66% des patients ≥ 70 ans admis en Médecine Gériatrique au CHU de Limoges entre 1994 et 1999 Etude 3Cités / Lechevallier et al. Eur J Clin Pharmacol 2004 – les plus fréquents : médicaments atropiniques, vasodilatateurs cérébraux, benzodiazépines à demie vie longue • Globalement sinon mêmes critiques STOPP/START • Prise en compte : – Underuse – Médicaments hautement iatrogènes (diurétiques, antithrombotiques) – interactions maladie/tt – Notion de durée sur certains items – Risque médicamenteux spécifique chuteurs – Coût • Critères explicites considérés comme étant les plus pertinents à ce jour Levy, Ann Pharmacother, 2010 A. Cardiovascular System 1. Digoxin at a long-term dose > 125µg/day with impaired renal function∗ (increased risk of toxicity). 2. Loop diuretic for dependent ankle oedema only i.e. no clinical signs of heart failure (no evidence of efficacy, compression hosiery usually more appropriate). 3. Loop diuretic as first-line monotherapy for hypertension (safer, more effective alternatives available). 4. Thiazide diuretic with a history of gout (may exacerbate gout). 5. Non-cardioselective beta-blocker with Chronic Obstructive Pulmonary Disease (COPD) (risk of bronchospasm). 6. Beta-blocker in combination with verapamil (risk of symptomatic heart block). 7. Use of diltiazem or verapamil with NYHA Class III or IV heart failure (may worsen heart failure). 8. Calcium channel blockers with chronic constipation (may exacerbate constipation). 9. Use of aspirin and warfarin in combination without histamine H2 receptor antagonist (except cimetidine because of interaction with warfarin) or proton pump inhibitor (high risk of gastrointestinal bleeding). 10. Dipyridamole as monotherapy for cardiovascular secondary prevention (no evidence for efficacy). 11. Aspirin with a past history of peptic ulcer disease without histamine H2 receptor antagonist or Proton Pump Inhibitor (risk of bleeding). 12. Aspirin at dose > 150mg day (increased bleeding risk, no evidence for increased efficacy). 13. Aspirin with no history of coronary, cerebral or peripheral vascular symptoms or occlusive arterial event (not indicated). 14. Aspirin to treat dizziness not clearly attributable to cerebrovascular disease (not indicated). 15. Warfarin for first, uncomplicated deep venous thrombosis for longer than 6 months duration (no proven added benefit). 16. Warfarin for first uncomplicated pulmonary embolus for longer than 12 months duration (no proven benefit). 17. Aspirin, clopidogrel, dipyridamole or warfarin with concurrent bleeding disorder (high risk of bleeding). B. Central Nervous System and Psychotropic Drugs. 1. Tricyclic antidepressants (TCA’s) with dementia (risk of worsening cognitive impairment). 2. TCA’s with glaucoma (likely to exacerbate glaucoma). 3. TCA’s with cardiac conductive abnormalities (pro-arrhythmic effects). 4. TCA’s with constipation (likely to worsen constipation). 5. TCA’s with an opiate or calcium channel blocker (risk of severe constipation). 6. TCA’s with prostatism or prior history of urinary retention (risk of urinary retention). 7. Long-term (i.e. > 1 month), long-acting benzodiazepines e.g. chlordiazepoxide, fluazepam, nitrazepam, chlorazepate and benzodiazepines with long-acting metabolites e.g. diazepam (risk of prolonged sedation, confusion, impaired balance, falls). 8. Long-term (i.e. > 1 month) neuroleptics as long-term hypnotics (risk of confusion, hypotension, extra-pyramidal side effects, falls). 9. Long-term neuroleptics ( > 1 month) in those with parkinsonism (likely to worsen extra-pyramidal symptoms) 10. Phenothiazines in patients with epilepsy (may lower seizure threshold). 11. Anticholinergics to treat extra-pyramidal side-effects of neuroleptic medications (risk of anticholinergic toxicity). 12. Selective serotonin re-uptake inhibitors (SSRI’s) with a history of clinically significant hyponatraemia (non-iatrogenic hyponatraemia <130mmol/l within the previous 2 months). 13. Prolonged use (> 1 week) of first generation antihistamines i.e. diphenydramine, chlorpheniramine, cyclizine, promethazine (risk of sedation and anti-cholinergic side effects). C. Gastrointestinal System 1. Diphenoxylate, loperamide or codeine phosphate for treatment of diarrhoea of unknown cause (risk of delayed diagnosis, may exacerbate constipation with overflow diarrhoea, may precipitate toxic megacolon in inflammatory bowel disease, may delay recovery in unrecognised gastroenteritis). 2. Diphenoxylate, loperamide or codeine phosphate for treatment of severe infective gastroenteritis i.e. bloody diarrhoea, high fever or severe systemic toxicity (risk of exacerbation or protraction of infection) 3. Prochlorperazine (Stemetil) or metoclopramide with Parkinsonism (risk of exacerbating Parkinsonism). 4. PPI for peptic ulcer disease at full therapeutic dosage for > 8 weeks (earlier discontinuation or dose reduction for maintenance/prophylactic treatment of peptic ulcer disease, oesophagitis or GORD indicated). 5. Anticholinergic antispasmodic drugs with chronic constipation (risk of exacerbation of constipation). D. Respiratory System. 1. Theophylline as monotherapy for COPD. (safer, more effective alternative; risk of adverse effects due to narrow therapeutic index) 2. Systemic corticosteroids instead of inhaled corticosteroids for maintenance therapy in moderatesevere COPD (unnecessary exposure to long-term side-effects of systemic steroids). 3. Nebulised ipratropium with glaucoma (may exacerbate glaucoma). E. Musculoskeletal System 1. Non-steroidal anti-inflammatory drug (NSAID) with history of peptic ulcer disease or gastrointestinal bleeding, unless with concurrent histamine H2 receptor antagonist, PPI or misoprostol (risk of peptic ulcer relapse). 2. NSAID with moderate-severe hypertension (moderate: 160/100mmHg – 179/109mmHg; severe: ≥180/110mmHg) (risk of exacerbation of hypertension). 3. NSAID with heart failure (risk of exacerbation of heart failure). 4. Long-term use of NSAID (>3 months) for relief of mild joint pain in osteoarthtitis (simple analgesics preferable and usually as effective for pain relief) 5. Warfarin and NSAID together (risk of gastrointestinal bleeding). 6. NSAID with chronic renal failure∗ (risk of deterioration in renal function). 7. Long-term corticosteroids (>3 months) as monotherapy for rheumatoid arthrtitis or osteoarthritis (risk of major systemic corticosteroid side-effects). 8. Long-term NSAID or colchicine for chronic treatment of gout where there is no contraindication to allopurinol (allopurinol first choice prophylactic drug in gout) F. Urogenital System 1. Bladder antimuscarinic drugs with dementia (risk of increased confusion, agitation). 2. Bladder antimuscarinic drugs with chronic glaucoma (risk of acute exacerbation of glaucoma). 3. Bladder antimuscarinic drugs with chronic constipation (risk of exacerbation of constipation). 4. Bladder antimuscarinic drugs with chronic prostatism (risk of urinary retention). 5. Alpha-blockers in males with frequent incontinence i.e. one or more episodes of incontinence daily (risk of urinary frequency and worsening of incontinence). 6. Alpha-blockers with long-term urinary catheter in situ i.e. more than 2 months (drug not indicated). G. Endocrine System 1. Glibenclamide or chlorpropamide with type 2 diabetes mellitus (risk of prolonged hypoglycaemia). 2. Beta-blockers in those with diabetes mellitus and frequent hypoglycaemic episodes i.e. ≥ 1 episode per month (risk of masking hypoglycaemic symptoms). 3. Oestrogens with a history of breast cancer or venous thromboembolism (increased risk of recurrence) 4. Oestrogens without progestogen in patients with intact uterus (risk of endometrial cancer) . H. Drugs that adversely affect those prone to falls (≥ 1 fall in past three months) 1. Benzodiazepines (sedative, may cause reduced sensorium, impair balance). 2. Neuroleptic drugs (may cause gait dyspraxia, Parkinsonism). 3. First generation antihistamines (sedative, may impair sensorium). Gallagher, Int J Clin Pharmacol Ther. 2008 Prévalence PI / underuse avec STOPP/START dans différents secteurs de soins (Irlande) – Médecine générale: • PI 21.4% • Underuse 22.7% Ryan Br J Clin Pharmacol 2009 – Hôpital: • PI 34.5% • Underuse 57.9% Gallagher age and ageing 2008; Barry Age and Ageing 2007 – EHPAD • PI 55-59.8% Ryan Ir J Med SC 2009; O’Sullivan Eur Ger Med 2010 Prévalence PI / underuse avec STOPP/START en Europe • 6 hôpitaux européens – PI:51.3% (43.7 à 77.3%) – Underuse: 59.4% (51.3 à 72.7%) Gallagher, Eur J Clin Pharmacol., 2011 Evaluation : critères implicites • MAI (Medication Appropriateness Index) = « gold standard » misuse/overuse • Évaluation 10 items pour chaque molécule prescrite (indication, efficacité, dose, durée, interactions …) • Jugement clinique, mais procédure standardisée → bonne fiabilité intra et inter juge et une bonne validité interne et externe. • Chronophage (10min/tt) → inutilisable en routine Evaluation : critères implicites • Assessment of Underutilization (AOU)= évalue underuse • Évaluation maladie par maladie • Pour chacune: – A = pas d’ omission; – B = omission marginale (ex: omission du fait préférences patient, espérance de vie..); – C = omission • Jugement clinique, mais procédure standardisée→ bonne fiabilité interjuge (entre pharmaciens cliniciens) Jeffery Consult Pharm. 1999 Lien critères implicites et explicites? Gallagher, Clin Pharmacol Ther,2011. Attention prescription inappropriée ≠ iatrogénie ! NON Prescriptions inappropriées Polypathologie OUI Spinnewine Lancet 2007 Hanlon J Pharmacother 2010 ..sauf STOPP/ accident iatrogène évitable cause d’admission? OUI Hamilton Arch Intern Med 2011 Accidents iatrogènes Polymédication OUI Aucune intervention focalisée sur l’amélioration de la prescription inappropriée n’a démontré d’impact sur la prévention de la iatrogénie Spinnewine Lancet 2007 Manque de coordination Un fait bien établi Impact sur les traitements..et le devenir des patients • 54% des patients avec ≥ 4 médicaments chroniques admis en médecine = au moins une discordance / tt habituel dans le traitement d’entrée (oubli d’un médicament précédemment prescrit, duplication, dosage incorrect..) • 39% de ces discordances = cause d’inconfort ou d’une aggravation clinique modérée à grave Cornish Arch intern med 2005 Impacts sur les traitements..et le devenir des patients • Patient ≥65 ans à la sortie d’hôpital • 14 % ont discordance entre tt H / tt à domicile • Discordance = facteur de réhospitalisation dans le mois suivant la sortie Coleman Arch intern Med 2005 Manque d’éducation (voire même d’information !) du patient et ou de son entourage L’information sur les médicaments est défaillante 41% Schoen, Health Aff, 2005 L’implication du patient dans les décisions est rare • Etude de plus de 1000 consultations retranscrites de 124 médecins • Participation du patient dans les décisions médicales = 9% ! Braddock JAMA 1999 Impacts sur le patient • Participation active du patient est associée - un meilleur devenir clinique, - satisfaction -« fidélité » au médecin traitant (donc observance?) Kaplan Ann intern Med 1996, Kaplan Med Care 1989, Atkin Med J Austr 1998 • L’absence d’éducation thérapeutique chez un patient atteint de maladie(s) chronique(s) est un facteur de risque reconnu d’accidents iatrogènes et d’hospitalisation Marcantonio, Am J Med,1999 Attention! • Ces défauts de prescription ± coordination ± éducation peuvent survenir: - au stade de « primo-prescription » inadaptée / mal comprise / mal transmise - Mais surtout lors de la surveillance ++++ inadaptée / mal comprise / mal transmise Gurwitz, JAMA, 2003; Steinman, JAGS, 2011 La surveillance peut être : • Non ou mal prescrite. – Ex1: 12% à 63% des patients sous IEC = prescription inadéquate de surveillance du K+ et de la créatininémie, – Ex2: 37% à 55% des patients sous digoxine = aucune surveillance annuelle de leur digoxinémie • Non ou mal comprise par le patient. – Ex: 37% des événements indésirables jugés “améliorables” sont attribuables à une sous-déclaration des symptômes par le patient • Non ou mal transmise. – Ex: 1/5 patient = résultats de test antérieurs voire leur dossier médical indisponibles lors d’une consultation programmée chez le médecin. Cette proportion ↑avec le nombre de médecins consultés Steinman JAGS 2011 Le défaut de suivi est iatrogène! • Chez les personnes vivant à domicile comme celles récemment sorties d’une hospitalisation, les effets indésirables liés à un défaut de surveillance > ceux liés à une mauvaise primo-prescription Gurwitz JAMA 2003, ForsterJ Gen Intern Med 2005 • 45% des admissions pour iatrogénie = liées à une surveillance inappropriée Thomsen Ann Pharmacother 2007 • 54% des admissions de sujets âgés liées à un effet indésirable = attribuables à des médicaments requérant une surveillance régulière Budnitz JAMA 2006 Au total, en gériatrie • Les Problèmes liés aux médicaments = Iatrogénie, Underuse et Observance sont : – fréquents – responsables d’une importante morbi-mortalité (∼ 40% des hospitalisations !) • La prescription sous-optimale, les problèmes de coordination et d’éducation (seul ou associés) expliquent ces problèmes liés aux médicaments – Lors de la primo-prescription – Et surtout lors de la surveillance