Epidémiologie de la consommation médicamenteuse et enjeux

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Problèmes liés aux médicaments
chez les sujets âgés
Capacité de gériatrie 26 mars 2012
D. Bonnet-Zamponi
OMEDIT Ile de France
URC Paris Nord
HDJ Bretonneau
• Epidémiologie
– Iatrogénie :
• Définition
• Prévalence et impact clinique
• Facteurs de risque
– Observance :
• Définition
• Prévalence et impact clinique
• Facteurs de risque
– Underuse :
• Définition
• Prévalence et impact clinique
• Facteurs de risque
• Causes des problèmes liés aux médicaments
– Prescription sous-optimale
– Manque de coordination
– Manque d’éducation thérapeutique
En particulier au stade de surveillance
• Comment mieux prescrire?
– Les fausses bonnes idées
– Proposition de démarche structurée
• Y-a-t-il besoin de modifier la prescription?
• Comment modifier la prescription en sécurité ?
– En cas d’arrêt de médicament
– En cas d’introduction de nouvelle(s) molécule(s)
Épidémiologie des problèmes liés
aux médicaments en gériatrie
3 problèmes liés aux médicaments
• Iatrogènie
• Observance
• Underuse
IATROGENIE
• « Toute réaction à un médicament néfaste et
non recherchée survenant à des doses
utilisées chez l’homme, à des fins de
prophylaxie, de diagnostic ou de traitement.
Elle exclut les intoxications volontaires ou
accidentelles et les toxicomanies, mais aussi
les erreurs d’observance » (OMS, 1969)
l’iatrogénie en gériatrie
• Plus fréquente
•
Prévalence médiane accidents iatrogènes en ambulatoire:
2.45% enfants , 5.27% adultes, 16.1% sujets âgés
•
35% par an pour un patient avec ≥ 5 tt chroniques
•
Incidence chez SA en ambulatoire : 50.1 /1000 personne-année
•
Incidence en EHPAD: 1.19 à 7.26 /100 resident-mois
Tache Ann Pharmacother 2011
Hanlon, JAGS, 1997
Gurwitz, JAMA, 2003
Handler, Am J Geriatr Pharmacother, 2006
• Plus grave
•
–
–
–
Hospitalisation liée à un accident iatrogène:
Population générale: 6,5%
70-74 ans : 18.3%
≥85: 25.4%
Pirmohamed BMJ 2004, Budnitz, NEJM, 2011
• en ↑ depuis 10 ans !
Wu, J R Soc Med. 2010
• Plus évitable surtout pour les accidents sévères
– évitabilité ensemble accidents ambulatoires
27.6%
– évitabilité des accidents sévères 42.2%
Gurwitz, JAMA, 2003
• Coûteuse
– Pour 1000 SA ambulatoires: $65,631/an dont
$27,365/an lié à iatrogénie évitable
Field, Med Care, 2005
– Un hôpital de 400 lits/an en Angleterre
Pourquoi plus fréquente?
L’âge est-il un facteur de risque de
iatrogénie?
Des modifications PK/PD liées au
vieillissement existent…
• Pharmacocinétique (PK) :
modifications de la relation entre la dose
administrée et la concentration plasmatique ou
tissulaire.
• 4 étapes
- résorption
- distribution: ↑ masse grasse = ↑ stockage
molécule liposoluble
- métabolisme
- excrétion : ↓ rénale (FSR,FG,fonctions
tubulaires) = adaptation posologique fréquente
nécessaire des molécules à élimination rénale
• Pharmacodynamie (PD) :
modifications de la relation entre l’effet et la
concentration du produit au niveau tissulaire.
• Ex1:Système nerveux central.
– ↓ des neurones cholinergiques
d’où ↑ sensibilité aux anti-cholinergiques.
– ↓ récepteurs dopaminergiques post-synaptiques (?)
d’où ↑ sensibilité aux neuroleptiques.
• Ex2:Système Cardiovasculaire:
–
–
–
–
↓ réponse des barorécepteurs
↓ réponse des récepteurs β-adrénergiques
↓ réponse vasomotrice.
Modification de la régulation volémique
d’où ↑ sensibilité aux molécules hypotensives
…mais l’âge en soi n’est pas un
facteur de risque de iatrogénie
Le nombre de maladie chronique
augmente avec l’âge
Et donc la polymédication
Nb. moyen de boîtes acquises
20
Pers. âgées de moins de 65 ans
18
Pers. âgées de 65 ans et plus
16
14
12
10
8
6
4
2
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
et
plus
Nb. de maladies déclarées
Source : CREDES, Enquête ESPS 2000
..et donc la iatrogénie
Atkins Drugs and Aging 1999
Pourquoi plus grave et évitable?
La iatrogénie est sous-diagnostiquée
• L’urgentiste « rate » le diagnostic de « visite
au SAU liée à la iatrogénie » chez 65% des
patients (tous âges )
– effets indésirables responsables en totalité : 43%
non reconnus
– effets indésirables responsables en partie :
75 % non reconnus
Roulet, Emerg Med J, 2012
• Un gériatre « usuel » détecte 50% moins
d’admission en UGA liée à la iatrogénie qu’un
gériatre « forcé » à évoquer la iatrogénie
Données étude OMAGE
Car le diagnostic est difficile
• Symptômes d’appel = peu spécifiques :
Gurwitz JAMA 2003
• Médicaments en cause = les plus prescrits
– Antithrombotiques ++
• >50% iatrogénie fatale
Wester Br J Clin Pharmacol. 2008
– CVx - Diuretiques
• >20% des évitables
Gurwitz, JAMA, 2003
– Psychotropes
Doucet Clin Drug Invest 2002; Hanlon,JAGS,1997
– Hypoglycémiants
Budnitz NEJM 2011, Marcum JAGS 2012
• Rôle de l’évènement intercurrent +++++
≈ 44% des cas des accidents iatrogènes graves
Doucet Clin Drug Invest 2002
→ Un médicament pris depuis des années peut
donc être la cause d’un accident iatrogène
OBSERVANCE
« Degré de concordance entre
le
comportement d’un individu (prise
médicamenteuse, suivi de régime
et/ou changements de style de vie)
et les prescriptions ou
recommandations médicales. »
Actif
Alliance
ADHESION
=ADHERENCE
Patient
Relation
Médecin
Patient
OBSERVANCE
=COMPLIANCE
Passif
Lutte
CONCORDANCE
Lacroix A., Assal J.-P., VIGOT, 1998; Reach, Press Med, 2000
L’observance:
une prévalence variable…
Plutôt « un peu mieux »
que les patients plus jeunes
>50%
Vik, Ann Parmacother, 2004
L’observance:
… un impact certain
• …10% des admissions seraient liées à la
mauvaise observance en gériatrie
Col, Arch Intern Med,1990
• Coût lié à non compliance du Canada
extrapolé à la France: 11 milliards euros/an
Réseau assurance Quebec http://www.uquebec.ca/daf-public/assurancesante/decembre_98/decembre_98.html
L’observance:
des facteurs de risque variables…
Les facteurs socio-démographiques
ne sont pas les plus déterminants
dans l’observance des sujets âgés
Vik, Ann Parmacother, 2004
L’observance:
des facteurs de risque variables…
1) La polymédication, la complexité du tt
2) La pauvreté relationnelle
patient ↔ professionnels de santé
= facteurs les + déterminants
de non observance
chez les sujets âgés
Vik, Ann Parmacother, 2004
L’underuse
« Absence d’instauration d’un
traitement efficace chez les sujets
ayant une pathologie pour laquelle
une ou plusieurs classes
médicamenteuses ont démontré leur
efficacité et qui chez qui la balance
bénéfice/risque de ce traitement est
favorable. »
Prévalence
• Evaluation chez 900 sujets âgés hospitalisés en Europe
(France non inclue) : underuse = 59.4% (51.3 à 72.7%)
Gallagher Eur J Clin Pharmacol 2011
• Les médicaments souvent omis :
–
–
–
–
les statines dans les pathologies athérosclérotiques (26%)
les antivitamines K dans la fibrillation auriculaire (9,5%)
les antiagrégants plaquettaires dans les pathologies artérielles (7,3%)
la supplémentation vitamino-calcique dans l’ostéoporose fracturaire
(6%).
Barry, Age Ageing, 2007
Impact medico-économique
• un concept plus récent …mais un impact
probablement aussi important que la
iatrogénie sur:
– La morbidité
– La mortalité
– Les coûts
Rochon, JAMA, 1999; Gurwitz, Arch Intern Med 2002
Ex : BB dans le post-IDM
– Underuse fréquent:
BB chez patients à la sortie post- IDM et suivi 2.5
ans : 67 % ≥ 80 vs 85%<80 years .
Kvan Pharmacoepidemiol Drug Saf. 2006
– 2900 à 5000 morts aux USA ds 1ère année suivant
IDM liés à underuse BB
– BB ↓ 22% RR pour reH pdt 1ère année
Bradford WD.Pharmacoeconomics. 1999
– 3 ans de BASI vs protection actuelle =économie de
$5,974 / patient
Choudhry.Health Aff 2007
Facteurs de risque d’underuse?
• 900 patients admis consécutivement dans six
hôpitaux universitaires européens , l’underuse
était significativement associé à:
– la comorbidité (index de Charlson≥2)
– et à un âge ≥85 ans.
Gallagher, Eur J Clin Pharmacol. 2011
Causes des problèmes liés aux
médicaments en gériatrie
3 types de causes
• Prescription sous-optimale
• Manque de coordination
• Manque d’éducation thérapeutique
Prescription sous-optimale
Définition
• Underuse
• Overuse
« utilisation de médicaments prescrits en l'absence
d'indication (l'indication n'a jamais existé ou n'existe
plus), ou qui n'ont pas prouvé leur efficacité (service
médical rendu, ou SMR, insuffisant) »
• Misuse
« utilisation de médicaments dont les risques
dépassent les bénéfices attendus »
Evaluation :Critères explicites
= listes de médicaments inappropriés en gériatrie
• Méthode Delphi de consensus d’experts (sauf liste
3C)
• Avantages: simples, rapides et faciles
d’appropriation
• Inconvénients:
– Pas de prise en compte de la qualité du diagnostic
ayant conduit à la prescription
– Appréciation imparfaite du caractère approprié
de la prescription au niveau individuel
Listes de médicaments potentiellement
inappropriés disponibles
• Etats-Unis
Critères de Beers (1991, 1997, 2003)
Critères de Zhan (2001)
• Canada
Critères de McLeod (1997)
IPET (Improving Prescribing in the Elderly Tool) (Naugler-2000)
• France
Critères Beers 1997 adaptés pour 3C (Lechevallier-2004)
Liste Française (Laroche-2007)
• Irlande (Gallagher-2007)
START (Screening Tool to Alert doctors to Right,i.e. appropriate, indicated
Treatment)
STOPP (Screening Tool of Older Persons’ Prescriptions)
Critères de Beers (extraits)
Problèmes
• USA- centrée
• Certains tt de la liste parfois justifié chez patient âgé
en dépit potentiels effets secondaires (ex:
amiodarone)
• Pas de précaution pour molécules hautement
iatrogène (AVK AA, hypoglycémiants)
• Underuse non pris en compte
• Peu d’interactions médicamenteuses
• Pas de prise en compte duplication
• Omission de certaines interactions tt/maladie
importante (ex thiazide et goutte/ AINS et I Card)
Liste de Laroche (extraits)
• Critère avec rapport bénéfice/risque défavorable
– Ex: Antidépresseurs imipraminiques (Anafranil, Laroxyl,
Surmontil, Tofranil..)
• Critère avec efficacité discutable
– Ex: Vasodilatateurs cérébraux (Iskedyl,Tanakan,
Sermion,Praxilène, Cervoxan,Nootropyl, Trivastal)
• Critère avec rapport bénéfice/risque défavorable et efficacité
discutable
– Ex: Association de médicaments anticholinergiques avec
des anticholinestérasiques ( Aricept+Ditropan..)
Liste de Laroche
• Proche de Beers mais adaptée à la France
→ données épidémio françaises sur médicaments
inappropriés
- 40% des patients ≥ 65 ans à domicile
Laroche ML et al. Drugs Aging 2006
- 66% des patients ≥ 70 ans admis en Médecine Gériatrique
au CHU de Limoges entre 1994 et 1999
Etude 3Cités / Lechevallier et al. Eur J Clin Pharmacol 2004
– les plus fréquents : médicaments atropiniques,
vasodilatateurs cérébraux, benzodiazépines à demie vie
longue
• Globalement sinon mêmes critiques
STOPP/START
• Prise en compte :
– Underuse
– Médicaments hautement iatrogènes (diurétiques,
antithrombotiques)
– interactions maladie/tt
– Notion de durée sur certains items
– Risque médicamenteux spécifique chuteurs
– Coût
• Critères explicites considérés comme étant les
plus pertinents à ce jour
Levy, Ann Pharmacother, 2010
A. Cardiovascular System
1. Digoxin at a long-term dose > 125µg/day with impaired renal function∗ (increased risk of toxicity).
2. Loop diuretic for dependent ankle oedema only i.e. no clinical signs of heart failure (no evidence of
efficacy, compression hosiery usually more appropriate).
3. Loop diuretic as first-line monotherapy for hypertension (safer, more effective alternatives
available).
4. Thiazide diuretic with a history of gout (may exacerbate gout).
5. Non-cardioselective beta-blocker with Chronic Obstructive Pulmonary Disease (COPD) (risk of
bronchospasm).
6. Beta-blocker in combination with verapamil (risk of symptomatic heart block).
7. Use of diltiazem or verapamil with NYHA Class III or IV heart failure (may worsen heart failure).
8. Calcium channel blockers with chronic constipation (may exacerbate constipation).
9. Use of aspirin and warfarin in combination without histamine H2 receptor antagonist (except
cimetidine because of interaction with warfarin) or proton pump inhibitor (high risk of gastrointestinal
bleeding).
10. Dipyridamole as monotherapy for cardiovascular secondary prevention (no evidence for efficacy).
11. Aspirin with a past history of peptic ulcer disease without histamine H2 receptor antagonist or
Proton Pump Inhibitor (risk of bleeding).
12. Aspirin at dose > 150mg day (increased bleeding risk, no evidence for increased efficacy).
13. Aspirin with no history of coronary, cerebral or peripheral vascular symptoms or occlusive arterial
event (not indicated).
14. Aspirin to treat dizziness not clearly attributable to cerebrovascular disease (not indicated).
15. Warfarin for first, uncomplicated deep venous thrombosis for longer than 6 months duration (no
proven added benefit).
16. Warfarin for first uncomplicated pulmonary embolus for longer than 12 months duration (no
proven benefit).
17. Aspirin, clopidogrel, dipyridamole or warfarin with concurrent bleeding disorder (high risk of
bleeding).
B. Central Nervous System and Psychotropic Drugs.
1. Tricyclic antidepressants (TCA’s) with dementia (risk of worsening cognitive impairment).
2. TCA’s with glaucoma (likely to exacerbate glaucoma).
3. TCA’s with cardiac conductive abnormalities (pro-arrhythmic effects).
4. TCA’s with constipation (likely to worsen constipation).
5. TCA’s with an opiate or calcium channel blocker (risk of severe constipation).
6. TCA’s with prostatism or prior history of urinary retention (risk of urinary retention).
7. Long-term (i.e. > 1 month), long-acting benzodiazepines e.g. chlordiazepoxide, fluazepam,
nitrazepam, chlorazepate and benzodiazepines with long-acting metabolites e.g. diazepam (risk of
prolonged sedation, confusion, impaired balance, falls).
8. Long-term (i.e. > 1 month) neuroleptics as long-term hypnotics (risk of confusion, hypotension,
extra-pyramidal side effects, falls).
9. Long-term neuroleptics ( > 1 month) in those with parkinsonism (likely to worsen extra-pyramidal
symptoms)
10. Phenothiazines in patients with epilepsy (may lower seizure threshold).
11. Anticholinergics to treat extra-pyramidal side-effects of neuroleptic medications (risk of
anticholinergic toxicity).
12. Selective serotonin re-uptake inhibitors (SSRI’s) with a history of clinically significant
hyponatraemia (non-iatrogenic hyponatraemia <130mmol/l within the previous 2 months).
13. Prolonged use (> 1 week) of first generation antihistamines i.e. diphenydramine, chlorpheniramine,
cyclizine, promethazine (risk of sedation and anti-cholinergic side effects).
C. Gastrointestinal System
1. Diphenoxylate, loperamide or codeine phosphate for treatment of diarrhoea of unknown cause (risk
of delayed diagnosis, may exacerbate constipation with overflow diarrhoea, may precipitate toxic
megacolon in inflammatory bowel disease, may delay recovery in unrecognised gastroenteritis).
2. Diphenoxylate, loperamide or codeine phosphate for treatment of severe infective gastroenteritis i.e.
bloody diarrhoea, high fever or severe systemic toxicity (risk of exacerbation or protraction of
infection)
3. Prochlorperazine (Stemetil) or metoclopramide with Parkinsonism (risk of exacerbating
Parkinsonism).
4. PPI for peptic ulcer disease at full therapeutic dosage for > 8 weeks (earlier discontinuation or dose
reduction for maintenance/prophylactic treatment of peptic ulcer disease, oesophagitis or GORD
indicated).
5. Anticholinergic antispasmodic drugs with chronic constipation (risk of exacerbation of constipation).
D. Respiratory System.
1. Theophylline as monotherapy for COPD. (safer, more effective alternative; risk of adverse effects
due to narrow therapeutic index)
2. Systemic corticosteroids instead of inhaled corticosteroids for maintenance therapy in moderatesevere COPD (unnecessary exposure to long-term side-effects of systemic steroids).
3. Nebulised ipratropium with glaucoma (may exacerbate glaucoma).
E. Musculoskeletal System
1. Non-steroidal anti-inflammatory drug (NSAID) with history of peptic ulcer disease or
gastrointestinal bleeding, unless with concurrent histamine H2 receptor antagonist, PPI or misoprostol
(risk of peptic ulcer relapse).
2. NSAID with moderate-severe hypertension (moderate: 160/100mmHg – 179/109mmHg; severe:
≥180/110mmHg) (risk of exacerbation of hypertension).
3. NSAID with heart failure (risk of exacerbation of heart failure).
4. Long-term use of NSAID (>3 months) for relief of mild joint pain in osteoarthtitis (simple analgesics
preferable and usually as effective for pain relief)
5. Warfarin and NSAID together (risk of gastrointestinal bleeding).
6. NSAID with chronic renal failure∗ (risk of deterioration in renal function).
7. Long-term corticosteroids (>3 months) as monotherapy for rheumatoid arthrtitis or osteoarthritis
(risk of major systemic corticosteroid side-effects).
8. Long-term NSAID or colchicine for chronic treatment of gout where there is no contraindication to
allopurinol (allopurinol first choice prophylactic drug in gout)
F. Urogenital System
1. Bladder antimuscarinic drugs with dementia (risk of increased confusion, agitation).
2. Bladder antimuscarinic drugs with chronic glaucoma (risk of acute exacerbation of glaucoma).
3. Bladder antimuscarinic drugs with chronic constipation (risk of exacerbation of constipation).
4. Bladder antimuscarinic drugs with chronic prostatism (risk of urinary retention).
5. Alpha-blockers in males with frequent incontinence i.e. one or more episodes of incontinence daily
(risk of urinary frequency and worsening of incontinence).
6. Alpha-blockers with long-term urinary catheter in situ i.e. more than 2 months (drug not indicated).
G. Endocrine System
1. Glibenclamide or chlorpropamide with type 2 diabetes mellitus (risk of prolonged hypoglycaemia).
2. Beta-blockers in those with diabetes mellitus and frequent hypoglycaemic episodes i.e. ≥ 1 episode
per month (risk of masking hypoglycaemic symptoms).
3. Oestrogens with a history of breast cancer or venous thromboembolism (increased risk of
recurrence)
4. Oestrogens without progestogen in patients with intact uterus (risk of endometrial cancer)
.
H. Drugs that adversely affect those prone to falls (≥ 1 fall in past three months)
1. Benzodiazepines (sedative, may cause reduced sensorium, impair balance).
2. Neuroleptic drugs (may cause gait dyspraxia, Parkinsonism).
3. First generation antihistamines (sedative, may impair sensorium).
Gallagher, Int J Clin Pharmacol Ther.
2008
Prévalence PI / underuse avec
STOPP/START dans différents secteurs de
soins (Irlande)
– Médecine générale:
• PI 21.4%
• Underuse 22.7%
Ryan Br J Clin Pharmacol 2009
– Hôpital:
• PI 34.5%
• Underuse 57.9%
Gallagher age and ageing 2008; Barry Age and Ageing 2007
– EHPAD
• PI 55-59.8%
Ryan Ir J Med SC 2009; O’Sullivan Eur Ger Med 2010
Prévalence PI / underuse avec
STOPP/START en Europe
• 6 hôpitaux européens
– PI:51.3% (43.7 à 77.3%)
– Underuse: 59.4% (51.3 à 72.7%)
Gallagher, Eur J Clin Pharmacol., 2011
Evaluation : critères implicites
• MAI (Medication Appropriateness Index) = « gold
standard » misuse/overuse
• Évaluation 10 items pour chaque molécule prescrite
(indication, efficacité, dose, durée, interactions …)
• Jugement clinique, mais procédure standardisée →
bonne fiabilité intra et inter juge et une bonne
validité interne et externe.
• Chronophage (10min/tt) → inutilisable en routine
Evaluation : critères implicites
• Assessment of Underutilization (AOU)= évalue
underuse
• Évaluation maladie par maladie
• Pour chacune:
– A = pas d’ omission;
– B = omission marginale (ex: omission du fait préférences
patient, espérance de vie..);
– C = omission
• Jugement clinique, mais procédure standardisée→
bonne fiabilité interjuge (entre pharmaciens
cliniciens)
Jeffery Consult Pharm. 1999
Lien critères implicites et
explicites?
Gallagher, Clin Pharmacol Ther,2011.
Attention prescription
inappropriée ≠ iatrogénie !
NON
Prescriptions
inappropriées
Polypathologie
OUI
Spinnewine Lancet 2007 Hanlon
J Pharmacother 2010
..sauf STOPP/ accident
iatrogène évitable cause
d’admission?
OUI
Hamilton Arch Intern Med 2011
Accidents iatrogènes
Polymédication
OUI
Aucune intervention focalisée sur
l’amélioration de la prescription
inappropriée n’a démontré
d’impact sur la prévention de la
iatrogénie
Spinnewine Lancet 2007
Manque de coordination
Un fait bien établi
Impact sur les traitements..et le
devenir des patients
• 54% des patients avec ≥ 4 médicaments
chroniques admis en médecine
= au moins une discordance / tt habituel dans
le traitement d’entrée (oubli d’un
médicament précédemment prescrit,
duplication, dosage incorrect..)
• 39% de ces discordances = cause d’inconfort
ou d’une aggravation clinique modérée à
grave
Cornish Arch intern med 2005
Impacts sur les traitements..et le
devenir des patients
• Patient ≥65 ans à la sortie d’hôpital
• 14 % ont discordance entre tt H / tt à domicile
• Discordance = facteur de réhospitalisation
dans le mois suivant la sortie
Coleman Arch intern Med 2005
Manque d’éducation (voire
même d’information !) du
patient et ou de son entourage
L’information sur les médicaments est
défaillante
41%
Schoen, Health Aff, 2005
L’implication du patient dans les
décisions est rare
• Etude de plus de 1000 consultations
retranscrites de 124 médecins
• Participation du patient dans les décisions
médicales = 9% !
Braddock JAMA 1999
Impacts sur le patient
• Participation active du patient est associée
- un meilleur devenir clinique,
- satisfaction
-« fidélité » au médecin traitant (donc observance?)
Kaplan Ann intern Med 1996, Kaplan Med Care 1989, Atkin Med J Austr 1998
• L’absence d’éducation thérapeutique chez un patient
atteint de maladie(s) chronique(s) est un facteur de
risque reconnu d’accidents iatrogènes et
d’hospitalisation
Marcantonio, Am J Med,1999
Attention!
• Ces défauts de prescription ± coordination ±
éducation peuvent survenir:
- au stade de « primo-prescription » inadaptée
/ mal comprise / mal transmise
- Mais surtout lors de la surveillance ++++
inadaptée / mal comprise / mal transmise
Gurwitz, JAMA, 2003; Steinman, JAGS, 2011
La surveillance peut être :
• Non ou mal prescrite.
– Ex1: 12% à 63% des patients sous IEC = prescription inadéquate de
surveillance du K+ et de la créatininémie,
– Ex2: 37% à 55% des patients sous digoxine = aucune surveillance
annuelle de leur digoxinémie
• Non ou mal comprise par le patient.
– Ex: 37% des événements indésirables jugés “améliorables” sont
attribuables à une sous-déclaration des symptômes par le patient
• Non ou mal transmise.
– Ex: 1/5 patient = résultats de test antérieurs voire leur dossier
médical indisponibles lors d’une consultation programmée chez le
médecin. Cette proportion ↑avec le nombre de médecins consultés
Steinman JAGS 2011
Le défaut de suivi est iatrogène!
• Chez les personnes vivant à domicile comme celles
récemment sorties d’une hospitalisation, les effets
indésirables liés à un défaut de surveillance > ceux liés à une
mauvaise primo-prescription
Gurwitz JAMA 2003, ForsterJ Gen Intern Med 2005
•
45% des admissions pour iatrogénie = liées à une surveillance
inappropriée
Thomsen Ann Pharmacother 2007
• 54% des admissions de sujets âgés liées à un effet indésirable
= attribuables à des médicaments requérant une surveillance
régulière
Budnitz JAMA 2006
Au total, en gériatrie
• Les Problèmes liés aux médicaments = Iatrogénie,
Underuse et Observance
sont :
– fréquents
– responsables d’une importante morbi-mortalité (∼ 40%
des hospitalisations !)
• La prescription sous-optimale, les problèmes de
coordination et d’éducation (seul ou associés)
expliquent ces problèmes liés aux médicaments
– Lors de la primo-prescription
– Et surtout lors de la surveillance
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