. 4 ACTUEL LA PRESSE MONTRÉAL LUNDI 23 JANVIER 2006 lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll VIVRE BIEN ACTUEL FAITS ET SCIENCE LE CHIFFRE 2300 ans C’est l’âge des plus vieilles inscriptions mayas, dévoilées début janvier par des archéologues guatémaltèques et américains. Découverts au Guatemala, ces hiéroglyphes repoussent de 300 ans le début de l’écriture maya. Cela signifie que les Mayas ont fait l’apprentissage de l’écriture à peu près au même moment que les autres civilisations mésoaméricaines, et donc qu’elles étaient relativement égales sur le plan culturel, sinon politique. Les archéologues n’ont réussi à déchiffrer que l’un des 10 mots, qui signifie «chef» ou «noble». L’Amérique centrale est l’un des quatre grands berceaux de l’écriture, avec la Chine, la Mésopotamie et l’Égypte. MERCURE ISSUE D’UNE COLLISION La planète Mercure pourrait être le reste d’une planète plus grande démembrée par une collision, selon une nouvelle étude d’astronomes californiens, parue dans la revue Nature. L’hypothèse dominante en ce moment veut que les planètes, particulièrement les petites du centre du Système solaire, se soient formées grâce à la fusion de rocs et de poussières se baladant dans l’espace. La nouvelle théorie avance que certaines de ces collisions n’ont pas produit de fusion, mais équivalent plutôt à des «délits de fuite» où des corps plus gros enlèvent à un corps plus petit une partie de son atmosphère, de son manteau ou même de son noyau. Les astéroïdes et météorites seraient ainsi des restes amoindris de corps célestes, plutôt que des rocs qui n’ont pas fusionné. LA DÉPRESSION LIÉE À L’EMBONPOINT Une hormone liée à l’embonpoint pourrait aussi jouer un rôle dans la dépression, selon une nouvelle étude texane. La leptine est produite par les cellules adipeuses. Si les niveaux de leptine sont trop bas, le corps a toujours faim. Or la nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, montre que des niveaux de leptine trop bas favorisent aussi la dépression. Ces recherches ont été faites chez des souris. Mais chez l’homme, des mécanismes similaires existent. Normalement, la leptine aide à régénérer les réserves de graisse quand elles deviennent trop basses. Les chercheurs veulent maintenant entamer des études humaines sur la leptine, avec des patients déprimés. PHOTO HENGHAMEH FAHIMI, ARCHIVES AFP Ces pêcheurs iraniens viennent de prendre un esturgeon béluga, une variété reconnue pour son caviar. PHOTO AFP Mouvement contre le caviar et le bar du Chili MATHIEU PERREAULT LA MÉDITATION Mentorat chez les fourmis Des biologistes britanniques ont découvert que les fourmis peuvent enseigner à leurs congénères comment trouver de la nourriture. Selon les biologistes de l’Université de Bristol, il s’agit du premier exemple animal de relation professorale impliquant une communication entre le maître et son élève. Dans la revue Nature, les biologistes décrivent cette communication : le «professeur» précède son « élève » sur la piste de la nourriture, l’élève maintenant un contact physique avec son professeur au moyen de ses antennes. Si le contact est perdu, le professeur ralentit. EN HAUSSE... EN BAISSE ARCHIMÈDE Des étudiants du Massachussetts Institute of Technology ont recréé le rayon de la mort d’Archimède. En 212 avant Jésus-Christ, Archimède a aidé sa ville natale, Syracuse, à repousser le siège de l’armée romaine en utilisant des miroirs pour refléter le soleil vers les navires romains, et les faire s’embraser. L’histoire, qu’on retrouve à plusieurs reprises dans la littérature antique, a souvent été considérée comme un mythe, parce que l’expérience n’a pu être reproduite. Mais cet automne, des étudiants d’une classe du MIT ont réussi à enflammer une réplique de galère romaine avec 20 miroirs d’une superficie d’un pied carré. Les militants pour la sauvegarde de plusieurs espèces de poissons menacées arrivent à Montréal. Cet hiver, une association torontoise de lutte contre la surpêche a approché une soixantaine de restaurants montréalais pour les convaincre de retirer de leur menu le bar du Chili, l’espadon, le caviar et l’hoplostète orange. L’Endangered Fish Alliance a été fondée en 2002 par un éditeur de Toronto, Michael de Pencier, de Key Publishers. M. de Pencier était alors le président canadien du World Wildlife Fund, et a entendu parler de restaurants new-yorkais qui boycottaient des espèces de poissons menacées de surpêche. « Il a pensé que ça serait bien qu’il y ait des restaurants comme ça au Cana- VIVRE BIEN da, dit une collègue de M. de Pencier, Johanne Bell. Nous avons été très touchés par la surpêche, avec la disparition de la morue. » Depuis l’an dernier, le groupe torontois s’est associé à Environmental Defence, un organisme canadien qui fait la promotion d’un guide de consommation du poisson établi par l’aquarium de Berkeley, en Californie. Environmental Defence a doublé le nombre de ses membres, à plus de 160. Il compte présentement un peu moins d’une centaine de restaurants, les deux tiers à Toronto, et une trentaine de traiteurs. Le seul membre québécois est un studio de photo montréalais spécialisé en montages alimentaires. « Nous venons de faire un envoi à une soixantaine de restaurants montréalais et ailleurs au Québec », indique Sarah Winterton, directrice du programme chez Environmental Defence. Malheureusement, la documentation du programme n’a pas été traduite en français dans les envois québécois. Les guides de consommation de poisson « responsable », dont s’inspire le programme, déconseil- lent des dizaines d’espèces. Mais l’Alliance se limite à quatre poissons. « Nous avons décidé de nous concentrer sur quelques espèces pour éviter de déboussoler les restaurateurs, dit Mme Winterton. C’est pour cette raison que nous avons évité de parler de santé, par exemple du mercure présent chez certaines espèces. Nous nous limitons à la question de la surpêche. » L’adhésion à l’Alliance ne pose pas trop de problèmes, selon Fabien Sibert, patron des restaurants Marcel’s et Saint-Tropez, rue King Ouest à Toronto. « En général, ces espèces n’étaient pas souvent au menu, et nous avons beaucoup d’autres poissons, dit M. Siebert. L’orange roughie (hoplostète orange), c’était une mode des années 90. On en a tellement pris qu’il est introuvable. Avec l’espadon, il y a un peu plus de questions ; c’est peut-être un désavantage par rapport aux restos voisins. L’interdiction du caviar n’est venue qu’en novembre dernier, mais personne ne nous en a demandé durant les Fêtes. » .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... . . www. endangeredfishalliance.org llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll TERRE À TERRE Réduire son empreinte écologique CÉCILE GLADEL COLLABORATION SPÉCIALE LA MORUE Elle ne reviendra jamais en masse sur les côtes canadiennes, selon une nouvelle étude néo-écossaise. De prédatrice, la morue est devenue proie. La morue se nourrit de crevettes, de crabes et de petits poissons comme le hareng. Ces espèces se sont multipliées avec la disparition de la morue, due à la surpêche. Or, elles se nourrissent de zooplancton, dont font partie les larves de morue. Les morues adultes ne sont pas assez nombreuses pour changer ce nouvel équilibre. TEXTES : MATHIEU PERREAULT SOURCES : EUREKALERT, NATURE, SCIENCE ET VIE, ASSOCIATION DES BIOLOGISTES DU QUÉBEC, NEW YORK TIMES, NEW SCIENTIST. Chaque personne laisse une empreinte écologique sur la planète. Pour la réduire, le Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV) propose quelques solutions lors de sa causerie mensuelle, le 30 janvier prochain. « L’empreinte écologique, c’est la trace qui va être laissée sur la planète à cause de nos actions. Tout le monde en laisse une, mais on essaye de la réduire au maximum », explique Marie-Noëlle Foschini, coordonnatrice de l’éco-quartier Sainte-Marie et invitée à titre de personne-ressource lors de la rencontre mensuelle du RQSV. L’empreinte écologique se mesure selon notre consommation en matière d’alimentation, de biens et services, de transport et habitation. Plusieurs sites Internet (www.earthday.net/footprint/ index.asp ou www.agir21.org/) permettent de la calculer. Les résultats peuvent être très surprenants, parfois même choquants. On ne s’attend pas à de tels chiffres. D’après ses calculs, l’empreinte écologique de l’auteure de ces lignes représente 7,6 hectares ou 8,54 terrains de soccer. Si tout le monde consommait comme elle, il faudrait 4,2 planètes... L’empreinte écologique moyenne au Canada est de 8,8 hectares. Le site du Jour de la Terre international permet d’effectuer des comparaisons entre plusieurs pays. Pour réduire la trace de son passage sur terre, on diminue sa consommation quotidienne. Le compostage, le recyclage ou la récupération sont d’autres options possibles. « Le meilleur moyen de consommer moins est de diminuer notre exposition à la publicité », suggère MarieNoëlle Foschini. On peut apposer sur sa boîte aux lettres un autocollant refusant la publicité, comme celle contenue dans les publi-sacs. « L’économie de papier générée donnera déjà un bon coup de main à la planète », constate Mme Foschini. Pour bénéficier des coupons-rabais et de meilleurs prix, on se rend sur les sites Internet des épiceries. Autres choix : on réduit le temps passé devant la télévision pour être moins exposé à la publicité. Lorsque l’on veut faire des cadeaux, on offre des services et non des objets. Aussi, on répare, on loue, on partage. « La plupart des gens pensent que ces options sont réservées aux pauvres. Quand on a les moyens d’acheter, on ne considère pas les autres options moins chères », dit Mme Foschini. Le RQSV propose des causeries mensuelles chaque dernier lundi du mois. « Même si nos rencontres consistent en des échanges, nous avons toujours un invité qui pourra éventuellement leur donner des outils et de l’information pertinente », explique Arthur Lacomme, coordonnateur du RQSV. Si celle du 30 janvier traite de la manière de réduire notre empreinte écologique en adoptant la simplicité volontaire, celle du mois suivant abordera le sujet du transport, des voyages. Pour information, appelez au RQSV : (514) 937-3159 ou consultez le www.simplicitevolontaire.org .