DOSSIER DE PRESSE Passerelle recherches privée/publique : Rencontre entre les lauréats du programme ATIP-Avenir et la R&D de Sanofi Le 27 mai 2013 Sommaire Présentation du programme ATIP-Avenir Page 2 Six lauréats talentueux Xavier Charpentier Page 3 Cécilia Chassin Page 4 Brian Lau Page 5 Renaud Lesourne Page 6 Lionel Poulin Page 7 Hervé Seitz Page 8 1 Création de laboratoires académiques d’excellence : Soutien des jeunes lauréats ATIP-Avenir Chaque année, des jeunes chercheurs ont la possibilité de créer leur équipe au sein d'une structure CNRS ou Inserm déjà existante en postulant à l’appel d’offres ATIP-Avenir, appel d’offres commun CNRS et Inserm. Ce concours est ouvert à des chercheurs qui ont obtenu leur thèse de sciences depuis 10 ans maximum. Objectif : promouvoir la mobilité et attirer dans les laboratoires français de jeunes chefs d’équipes de haut niveau. Sanofi a décidé de soutenir ce programme et a signé une convention de mécénat dans le cadre du partenariat plus large conclu avec l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé (Aviesan) en février 2010. Sanofi finance ainsi 5 lauréats par une dotation annuelle d’une durée de trois ans. Sanofi s’attache à encourager l’esprit de collaboration et d’échange entre les chercheurs de la recherche publique et ceux de l’industrie pharmaceutique. Chaque lauréat est en contact avec un correspondant au sein de la recherche de Sanofi, en lien avec sa thématique. Une journée de présentation des programmes ATIP-Avenir et des rencontres entre les lauréats 2011/2012 et leurs correspondants a lieu le 27 mai 2013 sur le site de R&D de Sanofi Pasteur à MarcyL’étoile. Les chercheurs académiques peuvent à tout moment contacter leur correspondant chez Sanofi. Lauréat Projet Localisation Anti-infectieux. Connaitre et contrôler les conditions qui CNRS UMR5240. Xavier Charpentier permettent aux bactéries d’acquérir des gènes extérieurs par Université Claude Bernard, compétence, et qui peuvent les rendre résistantes aux antibiotiques. Lyon. Cécilia Chassin Inflammation. Développer des applications thérapeutiques utilisant des microARN pour moduler l’inflammation et diminuer les risques de dommages irréversibles dans les maladies rénales. Inserm U699. Faculté de médecine X. Bichat, Paris. Brian Lau Maladies neurodégénératives. Mieux comprendre la fonction du noyau subthalamique, et sa dysfonction dans la maladie de Parkinson, avec l’objectif à terme de pouvoir ajuster les sites d’implantation des électrodes au profil d’activité des neurones de chaque patient. Inserm U975, CNRS UMR7225, Centre de Recherche de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, Paris. Renaud Lesourne Système immunitaire. Etudier la fonction cellulaire et moléculaire de la protéine Themis 1, protéine de signalisation produite dans les lymphocytes T, et essentielle à leur développement. Inserm U1043, CNRS UMR5282 Centre de Physiopathologie de Toulouse-Purpan. Lionel Poulin Système immunitaire. Déterminer la diversité et les différentes fonctions des cellules dendritiques, qui jouent un rôle central dans la réponse immunitaire, en utilisant des modèles animaux spécifiques infectieux. CNRS UMR8204, Inserm U1019 Centre d’Infections et d’Immunité de Lille, Institut Pasteur de Lille. Hervé Seitz Régulation génique. Comprendre l’impact réel de la régulation des gènes par les microARN, et les relations entre microARN et ARN messagers des gènes cibles. CNRS UPR 1142 Institut de Génétique Humaine, Montpellier. 2 Comment contrôler les transferts de gènes chez les bactéries pathogènes ? Xavier Charpentier CNRS UMR 5240, Université Claude Bernard, à Lyon. Lauréat ATIP-Avenir 2011. Toutes les bactéries sont-elles capables d’acquérir des gènes ? Oui, selon Xavier Charpentier dont le projet ATIP-Avenir est de le démontrer expérimentalement. Le mode d’acquisition le mieux contrôlé par la bactérie est la compétence naturelle, état physiologique particulier et transitoire qui leur permet d'importer activement de l'ADN extérieur. « Ces gènes issus de transferts horizontaux constituent souvent l’arsenal pathogène des bactéries. J’ai décidé d’explorer ce mécanisme dans les bactéries Gram négatives », explique Xavier Charpentier. Il choisit de s’attacher en particulier à la bactérie responsable de la légionellose et de regarder comment les antibiotiques peuvent induire cette compétence. Cette bactérie lui est familière puisqu’il a effectué son stage postdoctoral à la Columbia University, à New York, au sein du département de microbiologie, pionnier dans l’étude de ce pathogène. « Avant mon départ pour les Etats-Unis, deux épidémies de légionellose s'étaient déclarées à l’hôpital européen Georges Pompidou et dans le Pas de Calais, et j’ai découvert qu’aucune équipe de recherche ne travaillait alors sur ce pathogène », se rappelle Xavier Charpentier. L’idée germe ainsi de monter une équipe sur ce thème en analysant plus spécifiquement l’incorporation de gènes étrangers. Xavier Charpentier a l’habitude d’aller jusqu’au bout de ses projets. Dès la fin de sa thèse, il a mis au point une technologie pour mesurer et suivre en temps réel le système de sécrétion de type III, mécanisme qui permet à de nombreux pathogènes d’injecter des protéines dans la cellule cible. Le jeune chercheur n’a pas hésité à partir six mois dans un laboratoire israélien pour perfectionner cette technologie qui connaîtra ensuite une large diffusion dans les laboratoires de recherche. En 2012, nouveau défi avec l’équipe ATIPAvenir, qui pour la communauté scientifique est un label de qualité et une clé pour étendre son réseau de collaborations. Et pourquoi pas avec Sanofi ? « Les questions posées par mon projet peuvent avoir un impact sur un plan thérapeutique », convient le lauréat. Son projet Connaitre et contrôler les conditions qui permettent aux bactéries d'acquérir des gènes par compétence. Ce phénomène est utilisé pour diversifier leur matériel génétique et s'adapter à un nouvel environnement. Ces acquisitions permettent en particulier aux bactéries de devenir résistantes aux antibiotiques ou de modifier leur capacité à causer des maladies. L'analyse des génomes bactériens suggère que la plupart des bactéries sont potentiellement capables de devenir compétentes. L’équipe travaille sur l’induction et le contrôle de la compétence par les antibiotiques en étudiant notamment la bactérie responsable de la légionellose, ce qui pourrait permettre de limiter les échanges de gènes et l'émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques. Regard du correspondant Sanofi : Michael Mourez, responsable du groupe MDR, Unité des maladies infectieuses. « Ces lauréats sont jeunes, dynamiques, et foisonnent d’idées. Ils sont allés à l’étranger et ont déjà un réseau de recherche. Ce programme collaboratif nous permet de garder contact avec la recherche académique et avec ses réseaux, monde que je connais bien, ayant été moi-même chercheur académique. Quant aux lauréats, ils peuvent ainsi découvrir la recherche privée, et la chaîne de valeur de l’industrie pharmaceutique. L’approche de Xavier Charpentier sur le mécanisme fondamental de la compétence bactérienne est intéressante avec l’utilisation de techniques de pointe, et notamment les microarrays phénotypiques pour le criblage, techniques que nous utilisons aussi. » 3 Quels rôles jouent les microARN dans les maladies inflammatoires rénales ? Cécilia Chassin Inserm U699, Faculté de médecine Xavier Bichat, Paris. Lauréate ATIP-Avenir 2011. Envie de rentrer en France après son post-doctorat, envie d’être indépendante, de développer son propre projet de recherche, Cécilia Chassin n’a pas hésité avant de postuler au programme ATIP-Avenir. Objectif : étudier le rôle des microARN dans la régulation de la réponse inflammatoire lors des maladies rénales. Déjà, son sujet de thèse portait sur les infections rénales, plus précisément sur le rôle pivot des cellules épithéliales dans la détection des bactéries et l’initiation de l’immunité innée via les récepteurs Toll-like (TLR). Pendant son post-doctorat en Allemagne, Cécilia Chassin découvre que les microARN jouent un rôle clé dans la mise en place de la tolérance intestinale postnatale, en inhibant de façon transitoire la voie de signalisation des TLR pendant la colonisation de l’intestin par les bactéries commensales. « C’est vraiment tout un domaine de recherche qui s’ouvre. Peu d’équipes travaillent sur les microARN et les maladies rénales, c’était l’opportunité de créer une équipe en France sur ce sujet », souligne la jeune lauréate. Les microARN sont d’excellents candidats pour être des cibles thérapeutiques afin de moduler la réponse inflammatoire de manière rapide et efficace. C’est la voie que veut explorer Cécilia Chassin avec son équipe pour contrer le caractère délétère pour l’hôte d’une activation inflammatoire prolongée, conduisant à l’induction de fibrose et à des lésions souvent irréversibles de la fonction rénale, problème particulièrement important dans le cadre des transplantés rénaux. Si Cécilia Chassin confirme l’intérêt thérapeutique de certains de ces microARN, le défi restera de réussir à assurer la délivrance ciblée de ces composés chez les patients. Créée début 2012, l’équipe accueille déjà un chercheur en post-doctorat et un étudiant. « Le début a été difficile surtout avec les contraintes administratives, que j’ai découvertes sans y être forcément préparée. Mais cette aventure est passionnante », assure Cécilia Chassin. La jeune chercheuse a découvert avec intérêt la sélection de son projet par Sanofi, d’autant plus que le côté appliqué de ses recherches se prête bien aux interactions avec un laboratoire pharmaceutique. L’équipe de son correspondant chez Sanofi travaille également sur ce thème, ce qui a rendu particulièrement intéressant les premiers échanges. Son projet Les conséquences d’une activation prolongée de l’inflammation lors de pathologies rénales telles que les pyélonéphrites, les néphrites tubulo-interstitielles ou les glomérulonéphrites peuvent être dramatiques, puisqu’elles peuvent conduire au développement de fibrose et de défaillance rénale. L’équipe de Cécilia Chassin travaille sur les microARN dans le but de développer des applications thérapeutiques pour moduler l’inflammation et diminuer les risques de dommages irréversibles de la fonction rénale, défi notamment capital chez les transplantés rénaux. Regard du correspondant Sanofi Bodo Brunner, R&D département des acides nucléiques thérapeutiques. « Les microARN sont un champ de recherche très intéressant pour notre département dédié à l’étude aux acides nucléiques avec un objectif thérapeutique. Le travail de Cécilia Chassin est vraiment dans nos thématiques puisque le rein est un des organes cibles les plus importants pour nous. Nos chercheurs peuvent apprendre beaucoup de ses modèles in vivo établis dans son laboratoire, et de ses microARN que Cécilia Chassin a identifiés être impliqués dans les maladies rénales. C’est un travail qui se place dans un nouveau champ de recherche, où nous pouvons également lui apporter une vision plus orientée applications et industrie. » 4 Fonction et dysfonction du noyau subthalamique dans la maladie de Parkinson Brian Lau Centre de Recherche de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, Paris. Lauréat ATIP-Avenir 2012. Beaucoup de questions se posent sur la fonction et la dysfonction des différentes zones du cerveau, organe qui a toujours passionné Brian Lau. Après un doctorat en neurologie réalisé à l’Université de New-York, il effectue son post-doctorat à l’Université de Columbia, avant de rejoindre le Centre de Recherche de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (CR-ICM) à Paris en étudiant particulièrement la maladie de Parkinson. « J’ai travaillé sur les bases neurales des capacités comportementales affectées chez ces patients. Et je me suis toujours intéressé aux interactions entre chercheurs fondamentaux et cliniciens, incluses aujourd’hui dans mon projet ATIP-Avenir. C’est une des raisons de ma venue à l’ICM qui offre cette possibilité de liens étroits entre recherche et clinique », souligne Brian Lau. Attiré par l’excellence des équipes scientifiques travaillant sur le cerveau, en particulier sur la physiopathologie des maladies du ganglion de la base et la stimulation neuronale, il n’hésite pas une seconde lorsqu’il apprend l’ouverture du CR-ICM à Paris, et traverse l’Atlantique. « J’ai su que c’était une opportunité à ne pas laisser passer. Dès que je suis arrivé, j’ai tout de suite commencé à travailler avec les cliniciens et leurs patients. Ces travaux ont déjà énormément enrichi mes réflexions sur la base neurale du contrôle du mouvement », s’enthousiasme le jeune chercheur. La création d’une jeune équipe lui semble naturelle : aux Etats-Unis c’est une étape classique à la fin d’un post-doctorat. Brian Lau travaille aujourd’hui en lien étroit avec un neurochirurgien de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, spécialiste de l’implantation d’électrodes, sa jeune équipe rassemble deux étudiants et le recrutement d’un post-doctorant est en cours. En regardant les recherches réalisées par son correspondant chez Sanofi, Brian Lau a découvert qu’il a beaucoup travaillé chez le modèle rongeur de la maladie de Parkinson, un élément qui l’intéresse particulièrement car l’approche rongeur est un des axes qu’il aimerait développer un peu plus tard. « C’est ma première expérience de collaboration avec l’industrie et j’ai été très heureux de discuter avec mon correspondant chez Sanofi, et de connaître leurs programmes de R&D dans les maladies neurodégénératives. J’ai trouvé intéressant de comprendre comment les besoins en traitements pouvaient se traduire en questions de recherche », déclare Brian Lau. Son projet Comparer les données obtenues chez les primates et l’homme en mesurant les activités des neurones obtenues après stimulation du noyau subthalamique par des électrodes. Ces analyses seront complétées au niveau clinique par des mesures réalisées à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, où Brian Lau réalisera des implantations d’électrodes chez des patients pour relier les profils d’activités du patient avec les comportements observés. Ces travaux permettront de mieux comprendre la fonction de cette région, et sa dysfonction dans la maladie de Parkinson. Et à terme de pouvoir ajuster les sites d’implantations au profil d’activité des neurones du patient pour améliorer les effets thérapeutiques obtenus. Regard du correspondant Sanofi Pascal Barneoud, responsable R&D de la plateforme In vivo maladies neurodégénératives. « La maladie de Parkinson est l’un des axes de recherche principaux de notre unité. Le projet de Brian Lau aborde un aspect original de transposition entre les modèles animaux et l’homme, afin d’améliorer la prédictabilité des modèles animaux dans cette maladie. La comparaison des mesures de l’activité neuronale effectuées chez l’animal et l’homme peut également déboucher sur une amélioration des thérapies pour les patients. Nos équipes ont beaucoup travaillé sur le modèle rongeur, expertise qui intéresse Brian Lau. » 5 Themis-1 : une nouvelle protéine essentielle au développement des cellules T Renaud Lesourne Centre de Physiopathologie de Toulouse-Purpan, Toulouse. Lauréat ATIP-Avenir 2011. « Surpris, mais content. » C’est ce qu’a ressenti Renaud Lesourne lorsqu’on lui a appris que Sanofi avait sélectionné son projet d’équipe ATIP-Avenir pour un financement complémentaire. Tout sourit à ce jeune chercheur qui vient d’être recruté à l’Inserm, et qui travaille depuis sa thèse sur les cellules du système immunitaire. « J’ai d’abord étudié les mécanismes impliqués dans le signalisation intracellulaire de ces cellules puis je suis parti aux Etats-Unis, dans un laboratoire des NIH, à Washington, pionnier dans les souris transgéniques et knock-out pour décrypter ces mécanismes », raconte Renaud Lesourne. C’est alors qu’il se passionne pour les 3 protéines de la famille Themis, découvertes dans ce laboratoire, notamment Themis 1. Présente dans les lymphocytes T, elle joue un rôle essentiel dans le développement de ces cellules dans le thymus. Beaucoup de questions se posent encore sur les fonctions moléculaires et cellulaires de cette famille de protéines. Renaud Lesourne décide alors de revenir en France, au sein d’un laboratoire qui commençait à investir sur ces thématiques. Conseillé par ce laboratoire, il dépose un dossier pour créer une équipe ATIPAvenir. « Je me suis lancé dans la création de cette équipe, porté par le dynamisme de l’unité d’accueil. J’ai d’ailleurs été bien aidé sur le plan administratif par le personnel de cette unité », souligne Renaud Lesourne, qui jusqu’à présent n’avait eu à se consacrer « qu’aux seuls travaux de recherche ». Son projet de recherche bien que très fondamental a suscité l’intérêt de Sanofi et Renaud Lesourne espère qu’avec les liens créés, il pourra s’ouvrir aux applications éventuelles de ses travaux. « Mes premières discussions avec mon correspondant chez Sanofi ont été intéressantes. Peut-être que nos modèles de souris pourraient être utilisés pour répondre à certaines de leurs questions », souligne-t-il. Affaire à suivre… Son projet Etudier les mécanismes moléculaires des événements de signalisation et leur influence sur le développement des réponses immunitaires physiologiques ou pathologiques. L’équipe utilise pour cela des souris génétiquement modifiées pour ces molécules de signalisation, qui permettent d'analyser les conséquences de ces modifications sur la réponse immunitaire. L’équipe étudie en particulier une protéine de signalisation produite dans les lymphocytes T, Themis 1, dont la fonction moléculaire et cellulaire reste largement à élucider. Elle utilise notamment des modèles animaux dans lesquels l’expression ou la structure de Themis 1 seront artificiellement modifiées pour analyser son fonctionnement dans un contexte immunitaire physiologique ou pathologique. Regard du correspondant Sanofi Claudine Serradeil-Le Gal, responsable équipe Immunomodulation, TSU maladies infectieuses. « Je suis impliquée dans d’autres partenariats dans le cadre de la collaboration de Sanofi avec Aviesan, et l’idée me plaisait de construire un lien supplémentaire avec une équipe académique, cette fois-ci de façon plus individuelle. Ensemble, avec Renaud Lesourne, nous allons personnaliser cette collaboration en nous appuyant sur les ressources complémentaires de nos laboratoires. Nous avons déjà échangé et il n’a pas fallu beaucoup chercher pour trouver des idées de projets communs. Nous étudions tous les deux les lymphocytes T, avec chacun des modèles particuliers. Renaud Lesourne pourrait avoir accès à des plateformes techniques de Sanofi, comme le Bio-Imager ou à des échantillons de patients sur lesquels il pourrait tester Themis 1, pour déboucher sur des applications cliniques. » 6 Etudier les cellules dendritiques avec des approches innovantes Lionel Poulin Centre d’Infections et d’Immunité de Lille(CIIL), Institut Pasteur de Lille. Lauréat ATIP-Avenir 2011. Les cellules dendritiques ont un rôle central dans le développement de la réponse immunitaire. Lionel Poulin découvre leur complexité et leur diversité au cours de son post-doctorat au sein d’un laboratoire de Marseille-Luminy, après avoir réalisé sa thèse en Belgique, sur l’immunologie de la transplantation avec des modèles souris. Au cours de ce post-doctorat, toujours chez la souris, il a la chance d’identifier une nouvelle population de cellules dendritiques. « Je suis ensuite parti au Cancer Research de Londres pour un second post-doctorat, où j’ai pu développer des modèles in vitro de cellules dendritiques humaines à partir de sang de cordon », détaille Lionel Poulin. Son laboratoire d’accueil a été le premier à retrouver certains types de cellules dendritiques dans des organes tels le poumon et l’intestin en travaillant sur des souris humanisées CD34+. Ses travaux sur les cellules dendritiques avec des modèles in vivo et in vitro constituent la base de son projet d’équipe ATIP-Avenir. « Je veux aller plus loin dans l’étude d’autres types de cellules dendritiques, afin d’obtenir une image complète de la famille, avant de chercher à comprendre leurs implication dans les interactions hôte-pathogène », continue Lionel Poulin. Il voit aussi dans l’amélioration des modèles animaux en cours une opportunité de collaboration avec Sanofi. Les données obtenues sur les actuels modèles murins ne sont pas forcément transférables à l’homme. Les souris humanisées développées pourraient être utilisées pour tester les adjuvants et les vaccins au cours d’essais précliniques. Le criblage de petites molécules pourraient également être intéressant à la fois côté fondamental pour l’équipe de Lionel Poulin, mais également côté appliqué pour Sanofi. De quoi ouvrir de nouveaux axes de recherche, ce qui n’est pas pour déplaire au jeune lauréat. « Je reste ouvert à toute discussion autour des cellules dendritiques, il est essentiel de se remettre en question régulièrement afin de rester dans une dynamique de recherche », conclut Lionel Poulin. Son projet Comprendre le rôle des cellules dendritiques – cellules du système immunitaire présentatrices des antigènes - en utilisant des modèles spécifiques infectieux développé au Centre d’Infections et d’Immunité de Lille (CIIL). L’équipe de Lionel Poulin travaille à la fois sur des modèles in vitro et des modèles in vivo, notamment des souris humanisées. Les cellules dendritiques sont cruciales dans la réaction immunitaire et les interactions hôte-pathogène. Elles sont capables d’intégrer les informations de l’environnement, de les transmettre au système immunitaire qui a alors la capacité de répondre de façon adéquate dans le cas d’une infection avec un pathogène. Le but du projet est de déterminer toute la diversité et les différentes fonctions des cellules dendritiques. Regard du correspondant Sanofi Nicolas Burdin, responsable de la « Discovery Europe » de Sanofi Pasteur. « Je suis convaincu de la nécessité de créer des interfaces multiples et fortes avec la recherche académique et le programme ATIP-Avenir est une des façons de le faire. Les deux mondes ne sont pas si différents que cela, même si les finalités divergent. Je suis d’autant plus à l’aise pour en parler que j’ai réalisé 15 ans de ma carrière dans la recherche académique. Nous avons beaucoup de collaborations avec des laboratoires académiques, avec dans tous les cas un bénéfice mutuel retiré. L’angle de recherche de Lionel Poulin est original par son côté translationnel, entre la souris et l’homme. » 7 Quel est l’impact réel de la régulation par les microARN ? Hervé Seitz UPR 1142 du CNRS, Institut de Génétique Humaine (IGH), à Montpellier. Lauréat ATIP-Avenir 2011. Tout juste sorti de l’Ecole Normale Supérieure, Hervé Seitz choisit d’effectuer sa thèse dans le laboratoire LBME de Toulouse, dédié depuis longtemps à la biologie de l’ARN. Or c’est à ce moment-là, au début des années 2000, que la communauté scientifique prend conscience de l’importance des microARN. Hervé Seitz va travailler sur ces petits régulateurs post-transcriptionnels pour comprendre leur rôle chez les Mammifères. Il complète ses recherches par un post-doctorat aux Etats-Unis, dans le Massachussetts. « Au départ orienté sur la biochimie, mes connaissances en informatique m’ont permis de déployer des projets de bioinformatique et d’être impliqué dans plusieurs projets, dont la découverte des piRNA en 2006, et des siRNA en 2008 », détaille le lauréat. Fasciné par les microARN, son objectif est de comprendre le paradoxe du grand nombre de microARN et de leurs cibles, alors que leur impact ne semble pas très grand sur la régulation des gènes. Fin 2007, lors d’un voyage en Inde, en regardant l’Himalaya, il a un déclic : et si ce que les scientifiques décrivaient comme des cibles jouaient en fait le rôle de modulateur des microARN. Il décide alors de focaliser son projet de recherche sur la possibilité d’inverser la relation de régulation entre les microARN et leurs « cibles ». Prêt à rentrer en France pour créer sa propre équipe, il postule une première fois au concours Avenir mais son retour dans son laboratoire d’origine joue en sa défaveur. Avec d’autres financements, il débute ses travaux mais se retrouve limité dans ses recrutements. Il répond alors à un appel d’offres pour créer une jeune équipe au sein de l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier et dans la foulée obtient le label ATIP-Avenir. « Dès la fin de mon post-doc, plus j’écrivais mon projet, plus je me rendais compte qu’il me fallait une équipe pour pouvoir le déployer », souligne Hervé Seitz. C’est désormais chose faite. Le soutien de Sanofi lui permet d’accéder à un financement supplémentaire qu’il peut attribuer selon ses besoins à du matériel ou du personnel. Une liberté appréciée. Son projet Les microARN interviennent dans la régulation des gènes, et les prédictions informatiques ont déterminé un grand nombre de gènes cibles des microARN : plus de 60% des gènes de Mammifères ! Ce chiffre extrêmement important a été confirmé par des méthodes haut débit expérimentales. Pour autant, les microARN ne répriment leurs cibles que d’un facteur inférieur à 2, faible pour avoir une réelle fonction biologique. Pourquoi alors ce mécanisme de régulation aurait-il été conservé ? L’équipe d’Hervé Seitz s’est focalisée sur la compréhension de cette relation entre microARN et les ARN messagers des gènes cibles, et cherche à déterminer si ce ne sont pas les ARN messagers eux-mêmes qui seraient des modulateurs de l’expression des microARN. Regard du correspondant Sanofi Bodo Brunner, R&D département des acides nucléiques thérapeutiques. « En utilisant les prédications informatiques et validation expérimentale, Hervé Seitz et son équipe teste une nouvelle idée des relations entre microARN et leurs ARN messagers cibles. Des travaux fondamentaux qui permettront de mieux comprendre l’action des microARN dans la régulation de l’activité des gènes. Ce lien établi entre une équipe de recherche fondamentale académique d’un côté et une équipe de Sanofi centrée sur les applications thérapeutiques de l’autre devrait nourrir de riches échanges scientifiques, intéressants pour tous. » 8 A propos d’Aviesan - Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la Santé (Aviesan) est constituée par le CEA, le CNRS, l’INRA, l’INRIA, l’Inserm, l’Institut Pasteur, l’IRD, la CPU et la Conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers régionaux et universitaires, ainsi que par 10 membres associés : Ariis, CIRAD, EFS, Fondation Mérieux, Ineris, Institut Curie, IRSN, IRBA, Institut Mines-Telecom, Unicancer. Aviesan a pour but de développer, au plus haut niveau dans tous les domaines de la recherche en sciences de la vie et de la santé, un continuum allant des recherches fondamentales à leurs applications. L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé est organisée en 10 Instituts Thématiques Multi-Organismes, organes fonctionnels de la coordination des recherches, qui ont notamment pour rôle la réalisation d’un état des lieux de la recherche française par grandes thématiques. www.aviesan.fr A propos de Sanofi Sanofi est un leader mondial intégré de la santé qui recherche, développe et commercialise des solutions thérapeutiques centrées sur les besoins des patients. Sanofi possède des atouts fondamentaux dans le domaine de la santé avec sept plateformes de croissance : la prise en charge du diabète, les vaccins humains, les produits innovants, la santé grand public, les marchés émergents, la santé animale et le nouveau Genzyme. Sanofi est coté à Paris (EURONEXT : SAN) et à New York (NYSE : SNY). Contacts Sanofi : Frédéric LEMONDE 01 53 77 91 55 [email protected] Aviesan : Séverine CIANCIA Tel : 01 44 23 60 86 [email protected] Crédits photos : Christophe Gilbert, Emilie Tourneur, Brian Lau, Anji Lesourne, François de Ribaucourt et Cyril Sarrauste de Menthière 9