Infection urinaires communautaires de l`adulte - CClin Sud-Est

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LE BON USAGE
DES ANTI INFECTIEUX
Numéro 3
Décembre 2014
L’édito du Président
De nouvelles recommandations, simplifiées par rapport à la version précédente, sont parues récemment (des recommandations sur la prise en charge des infections urinaires nosocomiales vont bientôt sortir). Malgré la simplification, il
est encore parfois difficile de s’y retrouver, aussi avons-nous choisi d’en délivrer les principaux messages. Merci à
Virginie RIEU d’avoir fait cet effort didactique. Un message important : le dépistage d’une colonisation urinaire chez un
patient asymptomatique ayant une intervention chirurgicale non urologique n’est plus recommandé : à faire passer,
notamment en orthopédie !
Olivier LESENS
RECOMMANDATIONS 2014
Infections Urinaires Communautaires de l’Adulte
Virginie RIEU
Colonisation urinaire
• Pas de seuil de leucocyturie, ni bactériurie sauf femme enceinte 10 UFC/ml
• Pas de dépistage chez les patients asymptomatiques avant une intervention chirurgicale non urologique
ème
• 2 situations de dépistage et de traitement : avant procédure urologique invasive programmée, grossesse à partir 4 mois.
5
ECBU
• Suppression ECBU de contrôle si évolution favorable après pyélonéphrite aiguë et infections urinaires masculines
• Simplification des seuils de bactériurie en fonction sexe et bactérie
Espèces bactériennes
Seuil de significativité
3
E. coli*, S. saprophyticus
10 UFC/ml
3
Entérobactéries autres que E. coli, entérocoque
10 UFC/ml
4
Corynebacterium urealyticum, P. aeruginosa**, S. aureus
10 UFC/ml
*E. coli : responsable de 90 % des infections urinaires communautaires
** P. aeruginosa, S. aureus : rarement responsable d’infections urinaires communautaires
Sexe
Homme ou femme
Homme
Femme
Cystites simples
•
•
•
•
Pas d’ECBU systématique.
ère
1 intention : Fosfomycine-trométamol 3g en dose unique
ème
2
intention : Pivmécillinam 400 mg x 2 pendant 5 jours
ème
3
intention : Fluoroquinolone en prise unique (Ofloxacine 400, Ciprofloxacine 500) ou Nitrofurantoïne 100 mg x 3 /j
pdt 5 j (contre indiquée si clairance de la créatinine < 40 ml/min)
Cystites à risque de complications
Risque de complication si au moins 1 facteur de risque parmi les suivants : anomalie organique ou fonctionnelle de
l’arbre urinaire, sexe masculin, grossesse, clairance de la créatinine < 30 ml/mn, immunodépression grave (traitement
immunosuppresseur, transplantation, cirrhose) (diabète non retenu), sujet âgé > 75 ans ou > 65 ans avec ≥3 critères de
fragilité.
Antibiothérapie différée adaptée à l’antibiogramme chaque fois que possible : préférer Amoxicilline +/- ac. clavulanique,
Pivmecillinam ou Nitrofurantoïne si souche sensible.
Antibiothérapie probabiliste si très symptomatique ou si terrain particulier :
ère
o en 1 intention : Nitrofurantoïne (100 mg x3) pdt 7 jours
ème
o en 2
intention : Céfixime (200 mg x 2) ou fluoroquinolone
Durée 7 jours (sauf Fluoroquinolones 5 jours et TMP-SMX 5 jours)
Cystites récidivantes (> 4 / an)
• Antibioprophylaxie : TMP-SMX (dosage «adulte», 400 mg de SMX + 80 mg de TMP) 1 cp/jour, ou FosfomycineTrométamol (3 g tous les 7 jours). Contre-indication de la Nitrofurantoïne au long court
• Cystite post coïtale : TMP-SMX dosage «adulte» 400mg : 1 cp dans les 2h précédant ou suivant le rapport sexuel
(1cp/j au maximum), ou Fosfomycine-trométamol : 3 g en 1 prise unique dans les 2 h précédant ou suivant le rapport
sexuel (tous les 7 jours au maximum).
Pyélonéphrites simples
• Critères d’hospitalisation : pyélonéphrite aiguë hyperalgique, doute diagnostique, vomissement rendant impossible le
traitement par voie orale, conditions socio-économiques défavorables, doutes sur observance des traitements, antibiothérapie à prescription hospitalière (polyallergie…)
• ECBU
er
• Pas d’échographie au 1 épisode si pyélonéphrite aiguë simple non hyperalgique avec bonne évolution
• Antibiothérapie probabiliste
o C3G par voie parentérale à préférer si hospitalisation : Céfotaxime IV ou IM (1-2 g x 3/24h) ou Ceftriaxone IV,
IM ou SC (1-2 g/24h)
o ou Fluoroquinolones (Ciprofloxacine, Lévofloxacine, Ofloxacine), privilégier voie orale. Contre-indiquer si exposition aux quinolones dans les derniers 6 mois.
o si allergie : aminoside monothérapie (Amikacine 15 mg/kgx1/j, Gentamicine ou Tobramycine 3mg/kgx1/j) ou
Aztréonam (2g x3/j).
• Antibiothérapie de Relais ++
o En l’absence EBLSE : privilégier Amoxicilline +/- ac clavulanique, Cefixime, TMP-SMX, fluoroquinolone
o En présence de BLSE :
er
1 choix : Fluoroquinolone puis TMP-SMX puis Béta-lactamines + ac clavulanique (si CMI ≤ 8mg/l) et C3G injectable (CMI ≤ 1mg/l)
ème
2
choix : Cefoxitine, aminosides (monothérapie)
ème
choix : Carbapénème (traitement attaque Imipénème ou Méropénème, relais Ertapénème)
3
Durée 7 jours si Fluoroquinolones ou C3G parentérale, 5 jours si Aminosides sinon 10 à 14 jours.
Pyélonéphrites à risque de complications, sans signe de gravité
• Bilan : biologie, ECBU, uroscanner en priorité sinon échographie
• Antibiothérapie : idem pyélonéphrites simples sauf durée 10 à 14 jours
• Risque + important de résistance aux Fluoroquinolones : privilégier C3G injectable si Hospitalisation
Pyélonéphrites graves
Signes de gravité :
• Sepsis grave : sepsis avec au moins 1 critère : lactate > 2 mmol/l, hypotension, 1 dysfonction d’organe (respiratoire,
rénale, coagulation, hépatique, SNC)
• Choc septique malgré les manœuvres initiales de remplissage vasculaire.
Bilan : biologie, ECBU, hémocultures, uroscanner ou échographie en urgence ou au plus tard dans les 24h.
Traitement :
• En hospitalisation
• Drainage chirurgical ou interventionnel en urgence en cas d’obstacle
• Antibiothérapie probabiliste :
ère
o 1 intention : C3G injectable (Céfotaxime 2g x 3/j ou Ceftriaxone 2gx1/j) + Amikacine (1 à 3 jours) à 30 mg/kg
o Si allergie : Aztréonam + Amikacine
o Si ATCD colonisation ou IU à BLSE < 6 mois : Carbapénème + Amikacine, si allergie carba. : Aztréonam + Amikacine.
o Si choc septique et au moins 1 facteur de risque d’EBLSE : colonisation ou infection urinaire à EBLSE < 6 mois
antibiothérapie par pénicilline + inhibiteur, C2 ou C3 ou Fluoroquinolone < 6 mois, zone endémie, vie en long séjour, hospitalisation dans les 3 mois précédents : Carbapénème + Amikacine
Durée 10 – 14 jours
Infections Urinaires Masculines
•
•
•
•
Traitement probabiliste : idem pyélonéphrite aiguë à risque de complication sans signe de gravité
Traitement documenté : privilégier Fluoroquinolones, alternative : TMP – SMX
Durée 14 à 21 jours
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Références
Spilf 2014, mise au point texte court : Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de
http://www.infectiologie.com/site/medias/Recos/2014-infections_urinaires-court.pdf
l’adulte.
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