AGIR AU QUOTIDIEN AVEC LES TCC Identifier et neutraliser les facteurs extérieurs sources d’angoisse Première étape : repérer les facteurs extérieurs qui augmentent notre niveau d’angoisse (pression au travail, mésentente familiale, bruit environnant, passage en boucle d’actualités anxiogènes, etc.). Puis classer ces facteurs depuis le plus facile à contrôler au plus difficile. Neutralisation : commencer par le facteur le plus facile à contrôler en prenant les dispositions nécessaires. Par exemple, passer moins de temps devant la télévision (trop anxiogène) mais plus de temps à l’extérieur, dans la nature, car c’est une activité connue pour ses bienfaits relaxants. Investir dans un casque à réduction active de bruit (plus performant que les simples casques antibruit) en cas de fond sonore difficilement supportable. Anticiper et négocier de meilleurs délais pour accomplir diverses tâches en cas de charge de travail intenable, sans attendre d’être en retard et donc mis en défaut. Se faire aider par un thérapeute de couple pour prendre du recul en cas de difficultés, etc. Comment suivre une thérapie comportementale et cognitive ? Il suffit de trouver un psychologue spécialement formé aux thérapies comportementales et cognitives (TCC) qui va d’abord s’assurer qu’il s’agit bien d’une anxiété relevant de cette indication. L’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (AFTCC) facilite cette recherche depuis son site web. Quand prendre un traitement médicamenteux ? Selon le diagnostic, le médecin oriente vers une TCC avec ou sans médication associée. Les anxiolytiques sont prescrits avec parcimonie en raison du risque d’accoutumance. Beaucoup leur préfèrent l’homéopathie ou des extraits de plantes. Cependant, dans certains TOC invalidants et dans les anxiétés généralisées accompagnées d’une dépression, le traitement antidépresseur est incontournable… Identifier et mettre en place des boucliers anti-anxiété Première étape : les personnes les mieux armées contre l’anxiété sont celles qui savent se relaxer et lâcher prise. Le rire est connu pour avoir de telles vertus, mais ce n’est pas le seul. De plus, ces «boucliers anti-anxiété» varient d’une personne à l’autre : pour certains ce peut être la méditation ou le yoga, pour d’autres les activités en pleine nature, une activité manuelle artistique, etc. Mise en place : s’octroyer des petites plages horaires hebdomadaires pour s’adonner à une activité relaxante demande de dégager du temps et donc d’en faire un peu moins par ailleurs, grâce à un meilleur partage des tâches à accomplir ou la délégation de certains petits travaux, etc. Document non contractuel/01-03-2016/ Réalisation : Carte Blanche Partenaires - RCS 379 301 518 - 26 rue Laffitte 75009 Paris/ Source images : Fotolia - Couverture : ©contrastwerkstatt © Rostislav Sedlacek Où s’informer ? Guide Anxiété L’anxiété sous toutes ses formes La santé gagnante Guide santé CARTEBLANCHE Tout savoir sur l’anxiété La reconnaître sous toutes ses formes © STUDIO GRAND OUEST Anxiété généralisée De quoi s’agit-il ? Le stress est une réaction adaptée de notre organisme pour affronter une situation particulière. Il ne pose problème que s’il devient chronique : il peut alors générer diverses émotions négatives dont l’anxiété, à l’origine de pathologies diverses. Qui est concerné ? Si personne n’échappe au stress, les troubles anxieux pathologiques toucheraient une plus grande proportion de femmes. Comment se manifestent-ils ? Anxiété généralisée, trouble panique et phobie sociale en sont des manifestations classiques ; on ne trouve pas toujours de facteur déclenchant. Parfois encore, l’anxiété est concomitante à une autre pathologie : c’est par exemple le cas de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et de l’état de stress post-traumatique. Mais dans ces deux dernières pathologies il existe d’autres causes identifiées : par exemple, dans les TOC, des anomalies de «câblage» entre des régions à la surface du cerveau et des régions profondes seraient à l’origine des comportements répétés qui ne peuvent être réprimés. Et dans le stress post-traumatique, un évènement violent à l’origine d’une peur intense avec un sentiment d’impuissance fait office d’élément déclenchant. Le chiffre à retenir : selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 2 % de la population souffrent de troubles anxieux généralisés. La règle d’or : il n’est ni banal ni normal de se sentir anxieux quand cette anxiété est source de souffrance et retentit sur la vie quotidienne. C’est le signal qu’elle doit être considérée comme un trouble de la santé mentale et prise en charge. Soigner l’anxiété avec les thérapies comportementales et cognitives (tcc) Les victimes d’anxiété généralisée ressentent une inquiétude pour tout, y compris lorsque ce n’est pas important. Leur niveau d’angoisse ne retombe jamais et c’est bien cette incapacité à lâcher prise qui doit attirer l’attention, car elle provoque des tensions musculaires (notamment au niveau de la nuque, d’où des céphalées de tension), des difficultés de concentration, des troubles de l’humeur et du sommeil. Les thérapies comportementales et cognitives sont aujourd’hui reconnues comme les plus efficaces pour soigner l’anxiété. Phobie simple, phobie sociale et trouble panique La peur est inscrite dans nos gênes et a permis à nos ancêtres d’avoir le réflexe de se sauver en cas de danger. Être phobique en revanche, c’est avoir peur d’un danger qui n’existe pas et tout faire pour l’éviter. Il s’agit d’une phobie simple si la peur porte sur des éléments naturels, d’une phobie sociale s’il s’agit de la peur du regard des autres ou d’une agoraphobie, en cas de peur de faire un malaise dans un lieu public. Cette dernière se traduit par un trouble panique, c’est-à-dire une sensation de malaise avec impression infondée de mort imminente. Mise en situation : après quelques séances d’apprentissage de la relaxation, le thérapeute suggère verbalement une situation jugée peu anxiogène sur l’Echelle de l’estimation des peurs. Lorsque l’angoisse se manifeste, la personne fait ses exercices de relaxation et la séance de visualisation reprend ensuite. L’exercice est répété jusqu’à ce que la visualisation mentale, puis l’expérience réalisée en conditions réelles (ou avec un simulateur) ne déclenche plus aucun trouble. Idem avec la situation anxiogène suivante et ainsi de suite, jusqu’à contrôler l’ensemble des angoisses. TOC Identifier et neutraliser des pensées négatives Les victimes de TOC sont confrontées à des pensées préoccupantes et envahissantes (obsessions). Elles se sentent obligées, pour les chasser, de se livrer à des rituels (compulsions) allant à l’encontre de leur libre choix et pouvant durer plusieurs heures par jour. Certains rituels sont observables (laver, vérifier, etc.) et d’autres sont invisibles : par exemple, compter dans sa tête avant d’accomplir une tâche pour conjurer la peur de nuire à un proche. Stress post-traumatique C’est la persistance, au-delà de trois mois après un choc émotionnel, de souvenirs envahissants, d’irritabilité, de troubles du sommeil, etc. Il en faut peu pour que la personne ait l’impression de revivre ce qui l’a traumatisée : une odeur, un bruit, un lieu... Identifier et surmonter ses angoisses Première étape : classer ses peurs de la plus petite à la plus grande, d’après l’Echelle de l’estimation des peurs. Première étape : repérer les idées négatives qui augmentent le niveau d’angoisse (par exemple, « je n’y arriverai jamais »). Neutralisation : le thérapeute reprend chacune de ces idées négatives pour montrer à quel point elles sont infondées. C’est effectivement possible de ne pas arriver à tout réaliser du premier coup, mais « jamais » est exagéré. Une tentative ultérieure peut être la bonne. Et tant qu’il n’est pas question de vie ou de mort, quel est le problème ? Relativiser, cela s’apprend. Verbaliser son ressenti après un traumatisme et retraiter l’information Première étape : exprimer ce que l’on ressent -insécurité, culpabilité, manque d’estime de soi, etc.- à la suite d’une agression, d’un viol, d’un accident ou autre traumatisme. Attention ! Tous les troubles anxieux augmentent le risque d’addiction et de dépression. Désensibilisation : le Retraitement et Désensibilisation par Mouvement Oculaire (EMDR) repose sur la réalisation de mouvements oculaires précis, indiqués par le thérapeute. Ils activent les zones du cerveau impliquées dans le traitement des informations reliées aux émotions. De quoi prendre de la distance par rapport aux émotions négatives ressenties… Guide santé CARTEBLANCHE