Cardiopathie congénitale à l`HUEH, un diagnostic pas - FMP-UEH

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Cardiopathie congénitale à
l’H.U.E.H., un diagnostic pas
toujours évident
Severe D1, Louis R.2
Introduction
Les
cardiopathies
congénitales sont les anomalies
cardiaques survenant au cours de
la formation du cœur pendant la vie
embryonnaire.
Elles
sont
extrêmement diverses, allant de la
simple anomalie permettant la
croissance de l'enfant sans aucun
problème, jusqu'à la malformation
grave, incompatible avec la survie
du nouveau-né. Au cours des
premiers jours de vie, les
cardiopathies symptomatiques sont
celles
qui
résultent
d’une
incompatibilité
entre
la
malformation et les nouvelles
conditions
circulatoires
(1),
beaucoup plus rarement certaines
se révèleront par un tableau
clinique non spécifique, faisant
évoquer des situations tout à fait
indépendantes de la sphère
cardiaque. En décembre 2005, le
diagnostic de Septicémie néonatale
a été évoqué pour trois nouveaunés pour lesquels les investigations
paracliniques allaient mettre en
évidence une cardiopathie. Nous
rapportons l’un de ces cas pour
lequel le diagnostic échographique
de cardiomyopathie a été retenu.
Objectif
Illustrer un aspect de la
complexité dans la prise en charge
des cardiopathies à l’H.U.E.H.
1
Chef de Département de pédiatrie à l’U.E.H.;
Assistant Chef de Service de Pédiatrie à
l’H.U.E.H.
2
Médecin Résident
Patient et méthode
Présentation
d’un
cas
hospitalisé au niveau du secteur de
Pédiatrie néonatale du Service de
Pédiatrie de l’H.U.E.H.
Présentation du cas
Il s’agit du bébé G., de sexe
masculin, pesant 3 000g, admis à
J13 de vie pour: oedème des
mains et des pieds, toux grasse,
sécrétions oculaires.
La pathologie remontait à 4 jours
de vie et aurait débuté par la
présence de sécrétions oculaires
jaunâtres et d’oedème au niveau
du dos des mains, puis du dos des
pieds, suivis d’une toux grasse
accompagnée de dyspnée et de
fièvre.
L’examen physique à l’admission
révélait un bébé irritable, fébrile
(100F°), dyspnéique (FR=76/min)
avec des signes de lutte, BDC
accélérés avec une F.C. à 164/min,
poumons avec fins râles crépitants
aux deux bases et une SAo2 à
92%, un teint grisâtre, une
hépatomégalie à 4cm en dessous
du gril costal, et des lésions
papuleuses disséminées.
Du point de vue investigations
paracliniques :
Un hémogramme mettait en
évidence un taux d’hémoglobine à
15,9g/dl, un hématocrite à 46%,
des globules blancs à 4 500, une
différentielle
avec
54%
de
Polynucléaires neutrophiles et 46%
de lymphocytes. Le RPR était
négatif. Le cliché du thorax en PA
allait dévoiler un élargissement de
la silhouette cardiaque.
L’impression clinique évoquée à ce
stade était : Septicémie néonatale.
Un traitement antibiotique avec
l’Ampicilline et la gentamicine en
intraveineux était instauré. Les
lésions cutanées, la fièvre et l’
oedème s’amendèrent au cours du
traitement. Par contre la dyspnée,
accompagnée de signes de lutte
(tirage
sous-costal),
devait
persister. A noter une stagnation
pondérale
au
cours
de
l’hospitalisation.
Une décompensation cardiaque
allait se confirmer par l’échographie
montrant une cardiomyopathie
dilatée
décompensée
avec
dilatation de toutes les cavités et
une hypertension pulmonaire.
Discussion
La question était de déterminer, en
fonction du tableau clinique initial,
en fonction de l’évolution à partir de
la thérapeutique instituée et en
fonction des évidences para
cliniques : a) l’existence d’un
processus infectieux isolé ; b) la
présence d’un processus infectieux
chez un nouveau-né porteur d’une
cardiopathie ou c) la manifestation
systémique d’une cardiopathie.
La clinique initiale rappelait celle
d’un
processus
infectieux :
sécrétions oculaires jaunâtres ;
dyspnée et fièvre ; poumons avec
fins râles crépitants ; un teint
grisâtre, une hépatomégalie à 4 cm
en dessous du gril costal, et des
lésions papuleuses disséminées.
La littérature (2) rapporte que la
septicémie bactérienne peut se
manifester rapidement après la
naissance par une détresse
respiratoire. D’autres auteurs (3)
décrivent un tableau évident de
septicémie comme étant celui
associant teint gris, oedème,
hépato-splénomégalie, purpura et
polypnée. L’amélioration clinique
constatée après traitement pourrait
aussi confirmer ce diagnostic de
septicémie.
La cardiomyopathie se traduit par
un tableau d’insuffisance cardiaque
avec cardiomégalie (4).
La persistance de la dyspnée et le
cliché du thorax mettant en
évidence l’élargissement de la
silhouette cardiaque, étaient des
arguments
suffisants
pour
questionner l’appareil cardiaque.
Conclusion
Les investigations para cliniques
n’étant malheureusement, pas
toujours disponible, le Médecin à
l’H.U.E.H.
devra
beaucoup
s’appuyer sur la clinique de l’enfant
hospitalisé. Même lorsque cette
dernière
paraîtrait
être
non
spécifique, en ce qui concerne les
cardiopathies, il faudra mettre
l’emphase sur l’évolution des
différentes composantes de la
symptomatologie observée, en
réponse
aux
dispositions
thérapeutiques
initiales.
La
persistance d’une tachypnée doit
inciter à rechercher d’autres signes
pouvant
orienter
vers
un
questionnement
de
l’appareil
respiratoire
et
de
l’appareil
cardiaque.
Bibliographie
1Cl. Pernot, Cl Dupuis
J. Kachaner
Les
Cardiopathies
congénitales
2William OH et Leo
Stern
Médecine néonatale
3Néonatologie
J.Laugier F.Gold
4Pédiatrie
pratique
Périnatologie
R Perelman
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