Ouverture et discours de bienvenue Rio+20 : le rôle et les responsabilités des acteurs régionaux et locaux CICG – mardi 18 octobre 2011 Allocution de Madame Sandrine Salerno Conseillère administrative Mesdames, Messieurs, Excellences, chers Amis et chères Amies, Par ma voix, Genève, ville verte, durable et solidaire, vous souhaite la bienvenue à l’occasion de cette importante journée d’échanges autour de « Rio+20 ». Le sujet qui nous réunit aujourd’hui est de la plus haute importance ; merci à vous, M. Jan Dusik, et à toute votre équipe du bureau européen du Programme des Nations Unies pour l’Environnement de l’avoir organisé et de nous donner ainsi l’occasion de fructueux débats et échanges d’idées. Mesdames et Messieurs, En 1992, la communauté internationale, réunie au Brésil à l’occasion d’un « Sommet de la terre » d’une importance cruciale, s’est engagée en faveur d’un développement durable, respectueux de l’être humain et de son environnement. À vrai dire, il était grand temps. Confrontées à l’évidence des menaces qui pèsent sur la planète, les nations avaient - enfin - pris conscience de à la fois de la gravité de la situation et de leurs responsabilités en la matière. Elles se sont dès lors engagées à agir pour préserver le droit de ceux et celles qui viendront après nous à vivre dans un monde plus équilibré et équitable ; un monde où l’environnement sera préservé et valorisé et où responsabilité sociale, développement économique et responsabilité environnementale ne seront pas antinomiques. Mesdames et Messieurs, En 1997, le canton de Genève a été l’une des premières collectivités publiques suisses à s’engager dans la voie du développement durable en mettant en place un processus participatif qui a conduit à la formulation des 21 premières actions inspirées par l’Agenda 21 et qui a culminé, en 2001, avec l’adoption de son propre Agenda 21 et d’une Loi sur l’action publique en vue d’un développement durable. Au niveau local et cantonal, Genève est ainsi réputée pour s’être engagée depuis longtemps dans une démarche de développement durable. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est le rôle que notre ville a joué dans l’élaboration de la réflexion qui a finalement conduit à la mise sur pied du Sommet de Rio de 1992. On pourrait même dire que Genève a été le creuset des initiatives lancées dans ce domaine. Ainsi, dès 1979, la première conférence mondiale dédiée au climat y était organisée, sous l'égide de l’Organisation météorologique mondiale. C'est aussi au Palais Wilson que s'est Version du 17 octobre 2011 –1 réunie la Commission Brundtland, auteur en 1987 du rapport qui formulait pour la première fois la définition du développement durable que nous connaissons aujourd’hui : « Une forme de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.» On relève également que, outre l’Organisation météorologique mondiale et le bureau régional du Programme des Nations Unies pour l'environnement, Genève abrite les secrétariats permanents des Conventions de Bâle sur les déchets toxiques, de Rotterdam sur les transferts transfrontaliers des substances chimiques et de Stockholm sur les polluants organiques persistants. On voit que, non contente d’être la capitale des droits humains, Genève occupe aussi une place de choix sur l’échiquier mondial du développement durable. En cela, notre ville est fidèle à sa vocation et aux principes qui guident son action depuis des décennies : jouer un rôle de premier plan dans la gouvernance mondiale et contribuer à l’émergence de solutions nouvelles aux problèmes planétaires, que ce soit la défense des droits humains, la promotion de la paix ou la préservation de l’environnement. Notre ville se consacre à cette mission de diverses manières ; elle veille entre autres à réserver le meilleur accueil possible aux organisations non gouvernementales, et notamment à celles qui sont actives dans les domaines de l’écologie, de l’environnement et du climat, de façon à leur permettre de se concentrer sur leur importante mission. Mentionnons aussi que Genève figure parmi les villes et cantons de Suisse qui font l’un des plus gros efforts en matière de financement de l’aide au développement. Cela mérite d’être souligné. Mesdames et Messieurs, Le Sommet de Rio, c’était il y a 20 ans déjà. Pendant cette courte période, des progrès ont été réalisés. Certes, ce n’est pas encore suffisant et il ne faut en rien relâcher notre effort ; mais il est juste de reconnaître ce qui a été fait. De nombreux pays se sont dotés de commissions nationales sur le développement durable et ont adopté des stratégies visant l’application des principes de durabilité. S’agissant de la Suisse, Le Conseil fédéral a défini en 2002 une nouvelle Stratégie pour un développement durable. Ce texte voit dans le développement durable un champ d’action politique qui vise à garantir globalement un développement viable à long terme en relevant des défis environnementaux, économiques et sociaux. Par ailleurs, de nombreuses villes et régions ont signé – par exemple – la Charte ou les Engagements d’Aalborg et formulé des Programmes stratégiques d’action durable, avec des objectifs concrets et mesurables pour les années à venir. La Ville de Genève n’est pas en reste. Pour faciliter le passage des principes aux actions concrètes, la Municipalité a signé le 24 septembre 2010 les Engagements d’Aalborg, qui couvrent l'ensemble des dix domaines du développement durable. En alliant protection de l’environnement, soutien à une économie de proximité et renforcement de la cohésion sociale, la Ville de Genève entend ainsi contribuer de façon significative à la qualité de vie locale, sans compromettre celle des habitantes et habitants d'autres régions du globe ni celle des générations futures. Mesdames et Messieurs, Nous n’avons pas à rougir de ce qui a été fait jusqu’ici. Mais il ne faut pas se voiler la face : il est évident que nous sommes aujourd’hui encore loin d’un mode de développement durable, tant à l’échelle locale et régionale qu’à l’échelle planétaire. Version du 17 octobre 2011 –2 L’agglomération genevoise, par exemple, souffre de déséquilibres urbanistiques qui ont comme conséquence des graves problèmes de logement et de mobilité pour nombreux habitantes et habitants. À l’échelle mondiale, nous épuisons les ressources naturelles à une vitesse insoutenable –en tant que pays riche et développé, nous en portons une responsabilité particulière. Les nations peinent à trouver des accords réellement contraignants et les gains d’efficience environnementale réalisés au sein des entreprises sont souvent plus que compensés par une vente et une consommation accrue de biens. Les conséquences de nos actions sont souvent trop éloignées de notre quotidien pour que nous agissions dans le bon sens. La conversion de l’économie aux préoccupations environnementales ne pourra pas se limiter à la promotion de solutions innovantes du point de vue technologique. Il faudra aussi repenser nos responsabilités en tant que consommateur et consommatrices et renforcer notre conscience solidaire de citoyens et citoyennes du monde. La Ville de Genève, elle aussi, agit. Que ce soit par l’intégration de critères sociaux et environnementaux dans sa politique d’achats municipale, par la promotion de l’économie sociale et solidaire à l’échelle locale ou encore par la professionnalisation de la Délégation Genève Ville Solidaire qui permet d’intégrer des projets de coopération dans la politique municipale de développement durable. Elle a aussi pris des initiatives en matière de développement durable au travers de 13 objectifs concrets et mesurables. Sollicités dans le cadre d’un large processus participatif, les Genevoises et les Genevois ont ainsi pu choisir des actions environnementales, sociales ou économiques visant à rendre notre collectivité la plus durable et la plus inclusive possible. Mesdames et Messieurs, Le Sommet de Rio a été un événement majeur pour les défenseurs et défenseuses de l’environnement. Son plan d’action pour le XXIe siècle, l’Agenda 21 de Rio, s’est démultiplié en une multitude de démarches d’Agenda 21 locaux. Grâce à l’implication active des collectivités locales et de la société civile dans son ensemble, ces plans d’action locaux concrétisent et donnent vie aux principes et aux politiques environnementaux adoptés aux niveaux national ou international. Nous croyons fermement en l’importance des initiatives locales. La société civile, c’est-à-dire vous et moi, a un rôle majeur à jouer pour rendre Genève, notre région et notre planète toujours plus durables et plus solidaires. L’avenir de la Terre est entre nos mains, à chacun et chacune d’entre nous. Par nos actions locales , nous espérons, nous voulons, avoir un impact global, pour que la planète reste un lieu où il fait bon vivre pour tous ceux et celles qui viendront après nous. Je vous remercie pour votre attention. Version du 17 octobre 2011 –3