Vers une dépression en France… Part 2

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Vers une dépression en France… Part 2
Dans mon article précédent, je m’essayais à expliquer ce qui est une évidence dans le monde
entier, sauf en Corée du Nord, à Cuba, au Venezuela et bien sur en France. Mon propos était
d’expliquer que croissance économique et emploi dépendaient d’un acteur qui s’appelait et
s’appelle toujours l’entrepreneur et que si la rentabilité de ce personnage venait à baisser, la
croissance ralentissait et le chômage augmentait un an après.
Je soulignais les points suivants :
1. Structurellement, la marge brute d’autofinancement des sociétés produisant en
France (échantillon fort différent des sociétés du CAC 40 qui ont compris il ya
longtemps et sont sorties du territoire national) était à un plus bas historique depuis
plus de vingt ans, passant de 31% du PNB en 1990 à moins de 24 % aujourd’hui…
(Source Insee)
2. Cycliquement, l’économie Française était en train de rentrer en récession, ce qui
voulait dire que les dites sociétés allaient perdre au moins deux points de marge dans
les 12 mois qui viennent, comme à chaque fois qu’une récession s’est produite.
3. Politiquement, c’était le moment choisi par le nouveau Président et sa majorité
pour augmenter massivement les charges sur les dites sociétés, ce qui allait faire
baisser de deux points supplémentaires le taux de marge des dites sociétés.
Augmenter les impôts sur les sociétés ou sur leurs clients au démarrage d’une
récession, cela revient tout simplement a assécher le cash flow des sociétés
Françaises au moment ou elles en ont le plus besoin. On a vu le succès de cette
politique en Espagne récemment.
La combinaison de ces trois facteurs m’amenait à prévoir un scenario « Espagnol » pour la
France, c’est-à-dire à ce que l’économie de notre pays rentre dans ce qu’il est convenu d’appeler
une dépression secondaire, un résultat classique des taux de change fixes ou de l’étalon or (voir
mon article sur ce sujet dans les archives du site).
En fait, tout mon pessimisme reposait sur une étude sans doute un peu trop rapide des flux
entrant ou sortant des comptes d’exploitation de nos héroïques entrepreneurs Français
Dans la réalité, les choses sont un peu plus compliquées…
Pour faire faillite, il faut être incapable de rembourser sa dette, c’est-à-dire qu’il faut avoir une
dette. Quelqu’un qui n’a aucune dette ferme simplement boutique, ce qui n’entraine aucune autre
perte que celle du capital qu’il avait mis au début
Je me suis donc posé la question suivante : quelle est la situation financière des entreprises
françaises aujourd’hui ? Comme souvent, j’ai trouve la réponse dans les statistiques publiées par
l’Insee
Les voici ;
L’Insee publie chaque trimestre une statistique qui donne pour l’ensemble des entreprises
françaises le ratio entre le total de leur endettement et la valeur ajoutée que ces sociétés créent.
Depuis 1988, ce ratio était en moyenne aux alentours de 110, c’est-à-dire que les sociétés
avaient un endettement légèrement supérieur à la valeur ajoutée qu’elles créaient.
Arrive la crise 2009.
Le chiffre d’affaires de nos sociétés s’écroulent, l’activité économique s’étant effondrée. Les
sociétés françaises ne peuvent licencier. Pour couvrir leurs charges, elles sont obligées
d’emprunter auprès des banques et leur ratio d’endettement passe en trois ans de 110 à 130, les
laissant dans une situation financière quasi désespérée. La valeur ajoutée qu’elles créent est à
nouveau en train de s’effondrer, et cette fois ci les banques ne peuvent pas ou ne veulent plus
assurer le bouchage du trou.
Que va-t-il se passer ?
Probablement, ce qui s’est déjà passé avec Peugeot, qui a du souffrir de cet effet de ciseau entre
chiffre d’affaire qui baisse, endettement excessif, et incapacité de réduire la voilure : les fonds
propres deviennent la variable d’ajustement et très rapidement deviennent insuffisants …
Restent comme solution la perte d’indépendance ou la faillite.
Il est donc tout à fait probable que dans les mois qui viennent soient amenées à se déclarer un
peu partout des incendies qui vont détruire une bonne partie du capital productif de notre cher et
vieux pays.Immanquablement, le chômage va exploser, et avec lui les déficits sociaux et
budgétaires.
Tout cela est fort triste, mais comme le disait Bossuet (citation transmise par un lecteur)
”Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent
les causes.”
CG
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