DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’HISTOIRE DE CLARA COMPAGNIE (MIC)ZZAJ L’Agence culturelle d’Alsace et l’Académie de Strasbourg ont confié la rédaction de ce dossier pédagogique à des enseignants de l’Académie. 18 SPECTACLES EN TOURNÉE 2 2015 2016 Auteur du dossier Anne-Laure Buret, Collège Georges Holderith Lauterbourg Dossier pédagogique réalisé en partenariat avec l’Académie de Strasbourg et le service éducatif PRÉAMBULE Il est important de renforcer l’éducation artistique et culturelle des jeunes aujourd’hui. C’est pourquoi il existe des partenariats entre établissements culturels et établissements d’enseignements. L’Agence culturelle d’Alsace et l’Académie de Strasbourg se sont alliées dans un projet de médiation, unissant leurs forces afin de favoriser les liens entre le public et les œuvres. C’est ainsi qu’ont été développés quatre dossiers pédagogiques destinés aux enseignants, leur donnant de la matière et des outils afin que de préparer au mieux la venue de leurs élèves aux représentations. Ces dossiers ont été rédigés par des enseignants de l’Académie. Ils portent sur quatre spectacles des Régionales, qui ont été choisis selon plusieurs critères : la qualité artistique, l’intérêt pédagogique, la représentation sur le territoire et le calendrier de tournée. Photo de couverture © Cie (Mic)zzaj A) L’histoire de Clara, Vincent Cuvellier, Editions Gallimard, Giboulées, 2009 L’histoire de Clara, c’est un chant d’humanité. Le récit commence et se termine par une berceuse, susurrée à l’oreille de l’enfant par la mère puis par la sœur. Alors que ses parents, ses frères et sœur, dénoncés, vont être arrêtés et déportés, Clara évite de justesse la rafle. Nous sommes à Paris, en 1942. Clara, bébé, va être secourue par une chaîne humaine, dix figures de substitution familiale, dix « Justes » aussi différents les uns que les autres, dix voix qui tour à tour vont prendre la parole afin de raconter leur « histoire de Clara ». Tous vont la nourrir, de lait, de miel, de soleil et de mots, tous vont la protéger, la cacher du jour sans pourtant occulter la chaleur et c’est grâce à eux que ce bébé, avide de dévorer la vie, va survivre. Ainsi, « ce bébé juif dont certains ne connaissent pas le nom » p.34 pourra enfin, à l’issue de son histoire, dire au grand jour : « Moi, je m’appelle Clara » p.63. B) L’histoire de Clara par la Cie (Mic)zzaj, un concert narratif sous casque La compagnie (Mic)zzaj (http://www.miczzaj.com/) propose un spectacle ou plutôt une expérience singulière. Au plus près du spectateur, au creux de son oreille, une comédienne va narrer l’histoire de Clara. Elle sera accompagnée de deux musiciens dont la musique libre, improvisée parfois, nourrie par l’électro acoustique, le jazz contemporain, servie par des instruments ou des ordinateurs, offre une nouvelle «voix » (« voie » ?) à cette histoire. C) L’orientation pédagogique du dossier Un grand nombre d’activités de mise en voix et en espace proposé dans ce dossier est extrait de l’ouvrage Coups de théâtre en classe entière, de Chantal Dulibine et Bernard Grosjean, Scéren, CRDP Créteil, 2004. « Les enseignants voient souvent le jeu comme la phase ultime de l’étude du texte, pensant qu’après avoir bien expliqué le texte, on pourrait l’apprendre et le jouer. Pour nous, le jeu a sa place à toutes les étapes du travail et la mise en jeu n’est pas le « clou » ni le dernier mot du processus ». Coups de théâtre en classe entière, p.4. Privilégier : ‐ ‐ ‐ Un espace vide Un tapis, un cercle dessiné au sol pour délimiter l’aire de jeu, une toile de fond posée sur deux tables en guise de paravent on pourra aussi détourner l’espace classe 3 ‐ Spatialement, l’enseignant ne se situe plus dans un rapport de face à face avec ses élèves ; il est avec eux, parmi eux, dans le cercle qui est institué au départ, puis il se place à la charnière entre l’espace des spectateurs et celui du jeu pour signifier qu’il est le garant de ce passage. LES DIX REGLES POUR UNE SEANCE DE JEU 1 On a le droit de ne pas jouer 2 Un groupe n’est pas obligé de jouer 3 On respecte l’expression des autres 4 Dans une même séance, on est tour à tour joueur et spectateur 5 On ne passe jamais seul sur scène 6 La constitution des groupes se fait par tirage au sort 7 Le temps de jeu est minuté et limité dans le temps 8 Dès qu’on est sur scène, on est un autre 9 Les personnages ne sont la propriété de personne 10 Un cercle de parole et d’écoute encadre les séances en amont, pour donner les consignes en aval : autoévaluation du groupe (le groupe fait d’abord part des éventuels décalages entre ses intentions de jeu et ce qu’il a effectivement joué – projection (le groupe de spectateurs raconte ce qu’il vient de voir) questions – constations (j’aime, je critique, je propose) – réorientations et précisions (le groupe se remet au travail, muni de ces nouveaux éléments) D) Modalités des activités proposées Les différentes activités de jeu proposées se basent sur un effectif de 24 élèves. Il est tout à fait possible de moduler pour l’adapter à sa classe. De même, les activités pédagogiques proposées s’adressent essentiellement à un public collège (6ème à 4ème). Régulièrement lors des séances, des alternatives pour les troisièmes et les secondes seront indiquées. Différentes activités sont aussi tout à fait réalisables en CM2. Les activités « outils de la langue », les fiches d’exercices ainsi que les évaluations ne sont pas indiquées. 4 L’ensemble du dossier repose sur un travail pluridisciplinaire qu’il faudrait mener, en collège et en lycée, si cela est possible, en collaboration avec le professeur documentaliste, le professeur d’éducation musicale, le professeur d’Arts plastiques et le professeur d’histoire-géographie. Dossier réalisé par Anne-Laure Buret-Zdarsky, enseignante au collège de Lauterbourg et formatrice. [email protected] 5 CHAPITRE Séance n°1 Découvrir L’histoire de Clara Objectifs : 1 Mettre en voix quelques phrases extraites de L’histoire de Clara 2 Récolter des indices de lecture par le biais des répliques et par la lecture de l’image Oral Lecture de l’image Support : « Le monde entier peut être appelé à l’intérieur d’un mot », Valère Novarina « Il faut partir du fragment, de ce degré zéro du texte théâtral qui constitue la réplique, voire un morceau de réplique. Au lieu de lancer les élèves trop vite dans la densité et la totalité d’une œuvre (même d’une scène), nous privilégions le fragment, l’extrait de texte très court car : ‐ Il est accessible à chacun ‐ Il est facilement mémorisable ‐ Il permet l’intensité émotionnelle nécessaire au plaisir des acteurs et des spectateurs. » Coups de théâtre en classe entière, p.21. I ACTIVITE DE MISE EN VOIX Modalités : voici 28 phrases extraites du récit de Vincent Cuvellier. Les élèves tirent au sort leur réplique. Oh ce n’est pas ma faute, tu sais. Si je pouvais, je dresserais ta chambre au milieu d’un champ. Il est devenu difficile pour nous de voir le ciel, de sentir le vent, de boire l’eau fraîche. Dehors, nous devons être transparents, gris comme les murs. Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! Simone, cours ! Cours ! Rachel, glisse ! Saute ! Lâchez-moi, je vous dis ! Le plus dur, c’est de sortir de cette cour pavée. Le plus dire, c’est ne pas regarder le soleil. Oh ! Un bébé dans l’ascenseur ! Qu’est-ce que je dois faire ? Qu’est-ce que je dois faire ? Elle s’endort. Elle s’endort et la nuit tombe. Y a plus ! Y a plus ! Plus de pain, plus d’œufs, plus de farine ! Plus rien ! Et ce soleil ! Comme si on avait besoin de soleil ! On n’a pas besoin de soleil, nous. 6 Je verse doucement, elle lape le lait comme un petit chien. La vue des Allemands m’ordonne de ne pas hésiter. Tu souris ? Tu souris ? T’es bien la seule, à notre époque. Oh, tu aimes le miel petite Clara. Eh, p’tite Clara, où c’est qu’elle est, ta mère, à l’heure qu’il est ? Ah ! tu sais, t’aurais dû naître à un autre moment, à un autre endroit. Parce que là, franchement, c’est pas beau. Le sale boulot, c’est toujours pour Otto. Otto, c’est moi. Moi, quand je suis parti faire la guerre, je croyais pas que c’était contre les enfants. Je ne sais même pas comment elle s’appelle… bébé juif… Et ben flûte alors ! Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Eh Bébert, c’est toi qui gueules comme ça ? Les Boches doivent t’entendre jusqu’à Berlin ! T’attache pas trop, petite, je peux pas te garder. J’ai un pays à libérer, moi. J’entends la pluie dehors. Toc, toc. La pluie. Deux doigts. Je ferme les yeux. Un jour tu as lâché nos mains pour marcher toute seule. Tous les jours, les Américains approchent. Tous les jours, les Allemands s’éloignent. Tu es sauvée, Clara… je vais te sauver, Clara…. on va te sauver, Clara. Tu sais, Clara, je ne t’abandonne pas. Je dois te laisser, parce que, moi aussi, j’ai des gens à chercher, mais je ne t’abandonne pas. On n’en sait pas plus. Si. On en sait plus, mais on n’en dit pas plus. Moi, je m’appelle Clara. 1 Activité cercle de profération Modalités : Elèves en cercle debout. Premier passage : A lance à B un objet (expl : une balle) ce qui permet d’instituer un tour de parole. Deuxième passage, cette fois-ci sans objet et toujours dans le même ordre. L’élève A s’adresse à B en le nommant (prénom). 7 Troisième passage. A s’adresse à l’autre en lui adressant une réplique. La réplique doit être proférée debout, droit dans les yeux du partenaire qui doit soutenir son regard pour que l’adresse prenne toute son intensité. L’animateur du cercle peut ensuite donner une consigne de mise en voix (il donne la consigne avec l’intention). Cette grille sera utilisée régulièrement pour les activités de mise en voix et de mise en espace. La manière de dire Le débit de parole – l’articulation – sa force d’émission ‐ Avec tous les accents possibles : ‐ Dire à voix basse, parler régional, parler social, accent ‐ Dire comme si on s’adressait à un du monde entier sourd ‐ Avec toutes les déformations de la ‐ Allonger les syllabes voix : zozoter, bégayer, grommeler, ‐ Sur-articuler les consonnes susurrer… ‐ Dire la phrase la plus vite possible ‐ Dire la phrase comme si on la lançait ‐ très loin et dire la dernière syllabe en traînant en sirène sur un voix la plus grave ‐ ‐ ‐ Chanter la réplique sur un air connu ‐ Suspendre l’énonciation de En imitant la manière de parler d’un personnage célèbre ou notoire point d’orgue Avec la voix la plus aiguë ou avec la Avec un sous-entendu (le message est à double sens et doit être communiqué comme tel la réplique et y placer un moment de silence (pause artificielle ne coïncidant pas avec un signe de ponctuation) L’émotion pour le dire L’émotion pour le dire ‐ Colère, fureur, haine, révolte ‐ Enthousiasme, ‐ allégresse, ‐ Tristesse, souffrance, désolation, imploration solennel ‐ Sacré, religieux, tragique ‐ Fête, défoulement, rock, euphorie ‐ Tribun, harangue, enthousiasme militant, lyrisme ‐ Mépris, autosatisfaction ‐ Dégoût, envie de vomir, répulsion ‐ Sensualité, gourmandise, majestueux, Légèreté, vivacité, gaieté joie, exaltation Pompeux, ‐ Amour, tendresse, douceur, gentillesse lascivité, séduction ‐ Amour, flamme, ferveur, passion ‐ Peur, anxiété, alarme ‐ Surprise, étonnement, ‐ Angoisse, effroi, fièvre ‐ Stupeur, timidité, fragilité ‐ Terreur, épouvante, panique, 8 affolement 2 La réplique sur l’espace scénique Modalités : L’immobilité, le point fixe : « il n’y a pas de mouvement sans point fixe » - tirer au sort des groupes de cinq à huit élèves – l’enseignant indique tout de suite le point vers lequel se portera le regard lors de la profération – les élèves vont sur l’espace scénique muni de leur réplique – ils sont tournés face au mur, alignés – au signal, les uns après les autres, il se retournent et regardent vers le point donné –– ils attendent, debout, jambes écartées, sans bouger pendant 30 secondes – le silence – ils profèrent en adressant leur réplique à ce point qu’on appellera « le secret » Remarque : la musique peut aider, soutenir le jeu (prévoir lecture avec une panoplie de musiques typées). Une première réflexion sur le lien texte-musique peut être amorcée en prévision du spectacle. II LA PREMIERE DE COUVERTURE 1 Enumère ce que tu observes sur cette première de couverture (composition, couleurs, graphie). 2 A partir de ces observations, quelles vont être tes hypothèses de lecture ? De quoi va parler ce récit (où, quand, qui, quoi, commun ?) Bilan : la classe fait un bilan commun de toutes les remarques. La première de couverture met en avant deux personnages, une mère et son enfant. La mère, à genoux, le dos courbé, semble vouloir protéger son bébé. A genoux, elle semble être sur le point de plier totalement sous le poids de la tristesse. Les mains et le visage blanc lui donnent un aspect fantomatique. L’ensemble de sa silhouette paraît se fondre dans le décor gris-vert choisi pour cette première de couverture. La couleur, particulièrement sombre et triste, peut faire penser aux 9 uniformes militaires et de facto à la guerre. A contrario, le bébé, emmailloté dans ses bras, incarne la vie : son visage rose est rose et ses cheveux jaunes ont la couleur du soleil. Est-ce elle, Clara ? 10 CHAPITRE Objectifs : Lecture Séance n°2 Apprendre à prélever l’information sur plusieurs sites internet B2I Vincent Cuvellier Faire une synthèse de ces informations Supports : http://vincentcuvellier.canalblog.com/ http://www.gallimard-jeunesse.fr/Livres-pour-enfantsGallimard-Jeunesse/Auteur/Vincent-Cuvellier I LANCEMENT DE L’ACTIVITE Modalités : écoute du premier extrait de l’émission de France Bleu Isère : https://www.francebleu.fr/emissions/les-portraits-d-isere-2013-2014/portrait-d-isere-vincent-cuvelier Remarque : entendre la voix de Vincent Cuvellier permet de nouer une proximité avec les élèves qui se rendent compte qu’il est « vivant »… Ses commentaires sur l’école, son orientation, son lien avec les livres peuvent « parler » à la classe. ‐ Pour les classes de 3ème, seconde : La fois où je suis devenu écrivain, Vincent Cuvellier (récit autobiographique). II ACTIVITE TICES Pour des classes de CM2, 6ème, 5ème, 4ème : Consigne : consulte le site internet http://vincentcuvellier.canalblog.com/. personnel de Vincent Cuvellier Clique sur les onglets biographie puis bibliographie, lis les deux textes. Toutes les informations que tu vas prélever vont pouvoir te permettre de remplir son portrait chinois. Consulte ensuite le site suivant pour compléter ce portrait : http://www.gallimard- jeunesse.fr/Livres-pour-enfants-Gallimard-Jeunesse/Auteur/Vincent-Cuvellier Remarque : pour les élèves dyslexiques, imprimer les pages concernées des sites. Laisser l’élève utiliser les stabilos pour entourer l’information. Une table de présentation d’ouvrages écrits par l’auteur, préparée en lien avec le professeur documentaliste, apportera aussi un soutien. 11 1 Si Vincent Cuvellier était une date, il serait …….. car……………………………………... 2 Si Vincent Cuvellier était une ville, il serait ……………… car il y ………………………. 3 Si Vincent Cuvellier était un souvenir d’école, il serait……………, car………………. 3 Si Vincent Cuvellier était un métier, il serait……………………car ……………………… 4 Si Vincent Cuvellier était un autre métier, il serait…………………car ………………… 5 Si Vincent Cuvellier était un objet, il serait…………car ………………………………… 6 Si Vincent Cuvellier était un livre qu’il n’a pas écrit, il serait…….car ………………… 7 Si Vincent Cuvellier était un premier titre de roman, il serait…………car …………… 8 Si Vincent Cuvellier était un de ses personnages, il serait……………car……………… 9 Si Vincent Cuvellier était un de ses romans qui a été mis en musique, il serait…….. car……………………………….. 10 Si Vincent Cuvellier était une maison d’édition, il serait …………car ………………… 11 Si Vincent Cuvellier était un illustrateur, il serait…………….. car………………………. 12 Si Vincent Cuvellier était une guerre, il serait…………………… car………………….. 13 Si Vincent Cuvellier était une trilogie, il serait…………………… car………………… 14 Si Vincent Cuvellier était un prix littéraire, il serait ………………car ……………….. Bilan : ‐ ‐ Présentation orale de quelques portraits chinois. Bilan sur les ressources utilisées (différences entre le site internet privé d’un écrivain et le site officiel de la maison d’édition). Pour des classes de 3ème, seconde (s’ils ont eu un chapitre sur les médias) Consigne : tu es journaliste pour un média radio que tu vas choisir ci-dessous : ‐ ‐ Interroge-toi : quelle est la cible de la radio que tu as choisie, quelle est sa ligne éditoriale ? A partir des informations récoltées sur les deux sites internet, réalise l’interview imaginaire (10 questions) de Vincent Cuvellier. A la manière de l’émission radiophonique entendue, enregistre, avec un camarade, cette interview, après s’être réparti les rôles (journaliste-écrivain). Prends soin : De trouver un titre à cette émission D’annoncer l’invité (comme dans un chapeau d’article) 12 D’avoir toujours en tête la cible de l’émission et sa ligne éditoriale (âge du public, centre d’intérêts, niveau de langue adéquat). 13 CHAPITRE Séance n° 3 La quatrième de couverture Objectifs : Par le jeu théâtral, émettre des hypothèses de lecture. S’interroger sur le point de vue de ce récit et ses personnages. Jeu théâtral Supports : Quatrième de couverture et paratexte de L’histoire de Clara. I ACTIVITE DE JEU THEATRAL Le but de l’activité est de proposer une mise en voix et une mise en espace de la quatrième de couverture. 1 Echauffement : faire des exercices physiques de conscience du corps et de cohésion du groupe. ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ Marcher, bien relâcher bras et épaules, regard ouvert. Mettre de l’énergie dans la marche, accélérations, ralentissement. Puis se croiser, se dire bonjour en se présentant (le prénom). Au claquement de mains, l’exercice s’arrête. Ou Marcher dans l’espace avec des émotions (l’émotion peut être donnée par l’enseignant ou choisie par l’élève : peur, surprise, séduction, joie, tristesse, colère, dégoût, douceur, surprise). Au claquement de mains, arrêt sur image et regard : l’élève doit prendre l’émotion de son camarade. Reprise de la marche. 2 Répartition des élèves en deux groupes, pour deux consignes de jeu différentes. Groupe 1 (10 élèves) Modalités : Le secret et le chœur : ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ accrocher sur le mur du fond un papier de couleur ou un foulard le groupe regarde ce papier, près les uns des autres, fixe ce point qu’on appelle le secret. On obtient instantanément un chœur dont la fonction est essentielle dans le langage théâtral. Trois sous-groupes peuvent ensuite se répartir : en triangle, en diagonale, en demi-cercle, tous les regards tournés vers le secret. Ce chœur va « dire » le texte de la 4ème de couverture (chaque sous-groupe peut proférer ensemble une à deux phrases). Une humeur pour dire son texte et une musique pour soutenir cette humeur sont possibles (reprendre la grille déjà utilisée en séance 1). 14 Groupe 2 (16 élèves répartis en quatre groupes de quatre élèves) Modalités : Le théâtre image : ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ Il s’agit de créer des sortes de tableaux vivants fixes, en sculptant et en agençant le corps des joueurs, figés dans une complète immobilité en « arrêt sur image ». Technique simple et efficace qui consiste à créer des sortes de tableaux vivants fixes – Ils peuvent représenter un personnage, un état, une situation mais aussi un thème (ce qui est plus symbolique comme la relation père-fils). Le but ici est de présenter le texte de la quatrième de couverture sous forme de théâtre image. L’image doit ensuite être verbalisée – regard vers le secret – silence - puis profération de la réplique. On passe ensuite à une autre image et à son commentaire. La richesse de la démarche tient incontestablement à la confrontation et à la juxtaposition de différentes images sur le même thème Difficultés principales : accepté d’être touché – difficulté à abstraire – parfois aussi, trop de stéréotypes. Pour les aider à dépasser ce cap, avoir un magasin d’accessoires utilitaires et domestiques : tissus, cordes, draps, lunettes, ciseaux, couronnes, clés… Bilan : à l’occasion de ce bilan, les élèves, qui ont compris qu’il ne s’agissait pas ici d’un résumé habituel, mais bien d’un extrait du livre, peuvent s’interroger sur ce choix d’édition. Les différents travaux de mise en voix et de mise en espace permettent d’affiner les hypothèses de lecture de la séance 1. On comprend que dans ce texte, la narratrice est la mère du bébé. Le point de vue est interne. II ETUDE DU PARATEXTE A La table des matières Consigne : ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ Trouve dans le livre la table des matières. Que constates-tu ? Tente de placer sous l’illustration le nom du personnage correspondant. Pour cela, aide-toi de tous les signes proposés par l’illustration, et de tes connaissances historiques (questionnement sur le mot « Boche »). En quoi ces personnages sont-ils différents ? Quels personnages peuvent être confondus ? Qui regarde qui ? Quels sentiments semblent-ils exprimer ? Quel personnage semble se démarquer ? 15 Bilan : L’histoire de Clara est composée de dix chapitres. Chaque chapitre fait référence à un nouveau personnage, toujours différent du précédent. Tous portent leur regard sur Clara. Ils expriment des sentiments différents : l’amour, la peur, la surprise, le scepticisme. Certaines figures féminines peuvent être confondues : qui est la mère ? Cela prouve que ces personnages vont jouer le rôle d’une famille pour Clara. Le dernier personnage de cette « galerie » est par contre différent : son regard ne porte sur personne, il semble vide. Qui est-elle ? Quelle est son histoire ? Remarque : l’enseignant aura scanna puis plastifié les différents personnages du récit. Cette « galerie » au format A5 accompagnera la lecture et le jeu tout au long du chapitre pour soutenir la compréhension. Elle sera utilisée pour une activité d’écriture à l’issue du chapitre. 16 CHAPITRE Séance n°4 Les illustrations Objectifs : Par la lecture de l’image, comprendre dans ses grandes lignes la « fable » de Clara. Ecriture Oral Supports : Les illustrations de L’histoire de Clara I ACTIVITE DE LANCEMENT Consigne : Un élève reçoit une tablette. Il a dix minutes pour chercher des informations sur l’illustrateur Charles Dutertre (où, quand, qui, quoi). Il doit ensuite, sans lire ses notes (feuille retournée) présenter en une minute les résultats de sa recherche. Bilan : Charles Dutertre est un illustrateur. Il a très souvent collaboré avec Vincent Cuvellier. Le livre le plus connu sur lequel ils ont travaillé ensemble s’appelle La première fois que je suis né. II ETUDE DES ILLUSTRATIONS Remarque : L’enseignant aura auparavant scanné les différentes illustrations de Charles Dutertre afin de les présenter à la classe dans l’ordre chronologique du livre. L’élève pourra revenir autant de fois qu’il le veut à ce parcours d’images. Consigne : ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ Enumère ce que tu vois sur chacune de ces illustrations. Quelles informations t’apporte-t-elle sur l’histoire ? Quelles questions restent en suspens ? (Ces questions seront écrites sur un panneau par un secrétaire). A partir de ces questions, des recherches documentaires seront faites. Quels sont les lieux de cette histoire ? Combien de temps dure-t-elle ? Illustration 1 : découverte de la famille – lettre « C » sur un des enfants : qui est Clara ? Le bébé. Qui est au premier plan ? Interrogation sur les couleurs dominantes, à tonalité pastelle. Illustration 2 : indice de lieu « Paris » - repérer sur l’illustration les signes de la Seconde Guerre mondiale (étoile jaune – drapeau à l’arrière- plan avec le sigle nazi). Qui est au premier plan ? Interrogation sur la couleur dominante, grise. Illustration 3 : illustration pleine page. Quelle impression domine ? En quoi les couleurs sontelles différentes ? Le jaune du soleil inonde cette page et efface les étoiles jaunes. Impression de sérénité et de bonheur. Illustration 4 : des bottes et un cri. Quelle couleur domine ? Que se passe-t-il ? Illustration 5 : Qui est ce personnage ? Brosse dans ses grandes lignes le portrait physique et moral. Illustration 6 : quelles sont les lignes de force de cette illustration ? En quoi la symétrie est-elle symbolique ? Interrogation sur une France coupé en deux. Illustration 7 : en quoi cette illustration propose-t-elle un autre registre ? Que se passe-t-il ? Illustration 8 : composition de l’image : à quoi cette scène te fait-elle penser ? (référence à la crèche biblique). Illustration 9 : qui est ce personnage ? Que remarques-tu par rapport à Clara ? 17 Illustration 10 : où sommes-nous ? Illustration 11 : Qui se trouve au premier plan ? A l’arrière-plan ? On retrouve Clara et le cochon : que s’est-il passé ? Qui regarde qui ? Que pense chacun d’entre eux ? En quoi les deux soldats sont-ils différents ? Illustration 12 : Quel regarde porte le soldat sur l’enfant ? Qu’est devenu le second soldat ? Illustration 13 : Le couffin est vide : où est Clara ? Où se trouve le soldat ? En quoi la croix faitelle un lieu avec des illustrations précédentes ? Illustration 14 : Même lieu, mais où est le soldat ? Qui sont les deux hommes ? Illustration 15 : Où sont-ils ? Vois-tu Clara ? Pourquoi courent-ils ? Illustration 16 : Qui voit-on au premier plan ? A l’arrière-plan ? Quels indices font de cette femme « une sorcière » ? Illustration 17 : Quel regard la sorcière porte-t-elle sur Clara ? Quel sentiment se dégage ? Illustration 18 : Quel est le nouveau personnage ? Qui regarde qui et comment ? Quelle ambiance se dégage ? Clara a-t-elle grandi ? Illustration 19 : En quoi y a-t-il un contraste avec l’illustration précédente ? Observe la couleur dominante. Que se passe-t-il ? Qui regarde quoi ? Illustration 20 : Observe les points communs et les différences avec l’illustration précédente. Que s’est-il passé ? Illustration 21 : Qui regarde qui ? Quel sentiment se dégage ? Qui peut être Mme Jaoui ? Illustration 22 : Qui sont ces enfants ? Où est Clara ? Quel est le rôle de cette femme ? Illustration 23 : observation détaillée de l’image : qui est ce personnage, qui est Rachel ? Qui regarde qui ? En quoi est-ce différent par rapport aux illustrations précédentes ? Qu’observe-t-on à l’arrière-plan ? Que désignent ces habits rayés ? A quoi peut faire penser ce fauteuil ? Illustration 24 : qui est dans la voiture ? Qu’est-ce que la maison des enfants ? Illustration 25 : qu’observes-tu ? Quelles sont les teintes dominantes ? Vois-tu des personnages sur cette illustration ? Quelle différence par rapport aux illustrations précédentes ? Hypothèses de lecture ? Illustration 26 : A quelle illustration cette image te fait-elle penser ? Comparaison des deux illustrations « pleine page » : points communs et différences. Observation de l’arbre, et des fils de fer barbelé : rappel de la campagne ? de la guerre ? Symbolique de cette image ? ‐ Parcours une nouvelle fois ces illustrations : quelle couleur principale domine ? A quels éléments naturels te fait-elle penser ? Quelle est la symbolique de cette couleur selon toi ? Bilan : L’histoire de Clara se déroule sur une période de plus de deux ans. Son parcours la conduit de Paris, sa ville d’origine, à la campagne, durant la Seconde Guerre mondiale, à une époque où la France est occupée par l’armée allemande. Quand on observe les illustrations, on s’aperçoit que la couleur jaune domine. Cela fait penser au soleil, aux étoiles mais aussi à la chaleur des humains qui vont aider Clara. L’histoire de Clara est donc une histoire lumineuse : malgré le danger sombre de la guerre, malgré les privations, Clara va survivre. Ce n’est donc pas anodin si Vincent Cuvellier a appelé son héroïne Clara, dont l’étymologie veut dire « brillant », « glorieux » en latin. Activité d’écriture : après s’être interrogé à l’oral sur les illustrations (sens, symbolique, questions en suspens) et grâce aux informations récoltées, les élèves peuvent écrire la fable de Clara avec un résumé succinct de ses péripéties. « Voici l’histoire de Clara… » 18 III ACTIVITE DE MISE EN VOIX : LA LECTURE RADIOPHONIQUE Modalités : ‐ ‐ Chaque élève choisit un chapitre. Après l’avoir lu, il choisit une phrase et réfléchit à un bruitage qui pourrait l’accompagner. Pour ces sons, utilisation possible d’objets présents dans la classe ou d’objets « du quotidien » apportés par l’enseignant. Un drap blanc est utilisé. Les illustrations sont projetées dessus dans l’ordre du récit. L’élève qui va proférer sa réplique se trouve derrière le drap. Il profère sa réplique (consigne de profération donnée ou pas par l’enseignant. Voir grille utilisée en séance 1). Des bruitages accompagnent la réplique. Le tout se fait dans l’ordre du récit, en adéquation avec l’illustration. Remarque : cette activité peut être intéressante dans la perspective du concert narratif, car elle interroge sur les liens entre texte et son. ‐ Un travail peut alors être mené conjointement en cours de musique : les élèves peuvent enregistrer avec leur enseignant des bruits du quotidien (rue, école…) et en faire une petite analyse : reconnaissances des éléments, intensité, rythme. (CM2-6ème) ‐ Dans les classes de 5ème à seconde, les élèves peuvent s’initier à la prise de son, les transférer sur leur ordinateur, voire apprendre à utiliser un logiciel de son et mixer eux-mêmes, bref découvrir la MAO (Musique assistée par ordinateur). Plus d’informations sur le site de JM France. http://www.jmfrance.org/ ‐ De même, en prévision du concert narratif, le professeur de musique peut procéder à l’analyse de musiques électro acoustiques : La ville, Pierre Henry, 2008 – La création du Monde, Bernard Parmeggiani, 2004, Les étoiles, Pierre Henry, 2001. ‐ Tout ce travail peut, en collège, constituer un objet d’étude Histoire des Arts. Le contexte historique et artistique de la MAO (musique assistée par ordinateur) est très bien développé sur le site http://www.jmfrance.org/ Remarque : il semble important que chaque élève ait fait l’expérience du casque avant la représentation, particulièrement avec les élèves plus jeunes, afin que cet outil ne soit pas parasitaire lors du spectacle. 19 CHAPITRE Séance n° 5 Le contexte historique, culturel et religieux de L’histoire de Clara Objectifs : Récolter des informations et en faire la synthèse Présenter son travail de façon claire et organisée Parler devant un public avec un niveau de langue adapté LECTURE B2I Supports : recherche documentaire organisée avec le professeur documentaliste et le professeur d’histoire. I ACTIVITE DE LANCEMENT ‐ A la maison, l’élève a lu L’Histoire de Clara. Il a pris en charge un chapitre (autre que celui choisi lors de la séance précédente) et il a rempli le tableau suivant : Titre du Chapitre ‐ ‐ pages Informations apportées par l’illustration Lieux Age Questionnement possible par rapport à ce de Clara lieu Informations apportées par le texte Qui parle ? A qui ? Autres informations complémentaires par rapport à l’illustration Questionnement ou phrases que l’on n’a pas du tout comprises Mise en commun. Les questions ou les phrases qui n’ont pas été comprises portant sur le contexte historique, culturel, religieux, sont recopiées et mises dans une boîte appelée « boîte à questions ». (Expl : « Sa belle veste taillée sur mesure, celle à l’étoile » p. 10 ‐ « Nous avons laissé le banc libre pour les Français de souche aux fesses délicates. » p.14 ‐ « nous suivons les policiers français suivis des soldats allemands. » p. 16 ‐ « mes pauvres tickets » p. 19‐ « Quelle époque terrible ! Une époque où on s’en prend aux enfants est une époque qui a oublié Dieu. Ces Allemands ne sont plus des chrétiens. Ils ont oublié. Ils ont oublié que Jésus était juif. » ‐ « La route continue et moi, je dois amener cette petite fille à la mort. Parce que je sais bien, moi, ce qu’ils font aux Juifs. Mon cousin m’a écrit d’Ukraine. » p.37 –« T’attache pas trop, petite, je peux pas te garder. J’ai un pays à libérer, moi. » p. 40 – « Tu as reconnu la langue de ta mère ? » p. 51 ‐ C’est bien. C’est bien. Y en a plein ! Y en a plein ! C’est des bateaux ! Des bateaux. » p.48 etc.) II LISTE DES EXPOSES ‐ Différentes questions en lien avec le contexte historique, culturel, religieux ont été posées. Une recherche documentaire peut aider à clarifier le contexte. Remarque : la recherche est modulable en fonction de la classe et du niveau. ‐ ‐ ‐ ‐ Thème de l’exposé donné de façon « brute » Questionnaire accompagnant le sujet Sites internet donnés Utilisation ou non d’Esidoc au CDI. 20 Thèmes des exposés 1 La Seconde Guerre Mondiale en France : quelques dates-clé. Nom des élèves 2 L’Occupation (à Paris et dans les campagnes, quel est le quotidien des gens ?) 3 La Collaboration (rôle entre autre de la police française) 4 La Résistance 5 L’étoile jaune (l’étoile de David) pendant la Seconde Guerre mondiale 6 La Shoah 7 Les camps de concentration (parler des camps en Pologne et en Ukraine évoqués dans le livre) 8 La croix gammée et autres signes nazis 9 La Gestapo 10 La réaction de l’Eglise catholique durant la Seconde Guerre mondiale 11 La Libération (évoquer entre autre le Débarquement) 12 Charles de Gaulle 13 L’hôtel Le Lutétia : son rôle à l’issue de la guerre 14 Les maisons d’enfants à l’issue de la guerre 15 Les fêtes et les objets sacrés de la religion juive 18 La langue et les traditions culinaires juives 21 Les critères de réussite : L’exposé de 5 minutes (chronomètre en main !) sera présenté sous forme d’un diaporama. 10 minutes d’entretien s’ensuivront. Critères Les informations données sont justes et elles vont à l’essentiel Elles n’ont pas été recopiées mot-à mot mais reformulées Les images ont été légendées et les sources citées avec précision L’exposé est organisé sous forme d’un plan (2, 3 parties) Les mots-clés apparaissent sur le diaporama L’exposé a été présenté de façon claire Le niveau de langue a été approprié et les textes n’ont pas été lus (ou presque) ‐ 0 2 3 5 0 1 2 0 1 2 0 1 2 0 1 2 0 2 3 4 0 1 2 3 A l’issue des exposés, la boîte sera ouverte et les questions reposées, les phrases clarifiées. III LECTURE CURSIVE Pour alimenter leurs connaissances sur le contexte, une lecture cursive peut-être proposée (voir la bibliographie à la fin du dossier). Voici quelques coups de cœur : CM2-6ème 5ème-4ème 22 3ème-Seconde CHAPITRE Objectifs : Comprendre le rôle des personnages dans L’histoire de Clara Séance n° 6 Des personnages nourris et Comprendre le rôle de la nourriture dans ce texte « nourriciers » Vocabulaire Ecriture I ACTIVITE DE MISE EN VOIX ET EN ESPACE 1 Activité cercle de profération Modalités : Elèves en cercle debout. Premier passage : A lance à B un objet (expl : une balle) ce qui permet d’instituer un tour de parole. Deuxième passage, cette fois-ci sans objet et toujours dans le même ordre. L’élève A s’adresse à B en le nommant (prénom). Troisième passage. A s’adresse à l’autre en lui adressant une réplique (qui aura été tirée au sort). La réplique qui a été tirée au sort doit être proférée debout, droit dans les yeux du partenaire qui doit soutenir son regard pour que l’adresse prenne toute son intensité. Remarque : il est important qu’un même exercice soit répété durant un chapitre, pour que les élèves se l’approprient. Il est devenu difficile pour nous de boire l’eau fraîche. Il a ensuite distribué sentencieusement, comme s’il s’agissait de médailles miraculeuses cinq tranches de pain pour chacun d’entre nous. Bientôt, pour tes six mois, je t’offrirai du pain. Du vrai. Du blanc. Pour les enfants, il a ajouté un œuf, oui, tu as bien entendu, un œuf ! Y a plus ! Y a plus ! plus de pain, plus d’œufs, plus de farine ! Plus rien ! Le bébé ! Il doit avoir faim ! Oh ! là, là ! Qu’est-ce que ça mange un bébé ? Du lait, ca boit du lait ! Je verse doucement le lait, elle lape comme un petit chien. Oh ! tu aimes le miel, petite Clara. Tu es comme moi, déjà gourmande ! 23 Je souris… comme si la Gestapo allait donner du lait à un bébé juif… Je cherche dans ma ration quelque chose de mou. J’ai du fromage français, c’est bien, ça. Je l’écrase un peu. Tu as l’air d’aimer. Avec tes quatre petites dents ! Il me reste un œuf. Je le perce avec une aiguille et fais couler ce qu’il y a dans l’œuf dans le bébé. On regarde le bébé se lécher les babines. Y a du jaune qui coule sur son menton. Clara mange ma soupe. Clara lape. Je m’allongeais contre un arbre en te faisant manger des fruits, du lait, et même du chocolat américain. C’est bien, les Américains et leur lait en poudre. Consigne : pour chaque réplique, retrouve le personnage qui l’a proférée. ‐ ‐ ‐ Relis l’ensemble de ces phrases. Que constates-tu ? Que t’apprennent-elles sur Clara et son histoire ? Bilan : les références à la nourriture sont nombreuses dans le texte. En effet, c’était le souci prioritaire des personnages : nourrir Clara. Celle-ci, comme un petit animal, a a « lapé », « s’est léché les babines » pour tout simplement survivre. C’est une dimension importante du livre. 24 II ACTIVITE D’ECRITURE Consigne : dans la galerie de personnages ci-dessus, choisis un personnage. Relis le chapitre lui correspondant. A partir de la 4ème : ‐ Rédige un monologue. Le personnage « sort de l’image » et se présente : qui je suis (lien de filiation, portrait physique et moral) : vocabulaire du portrait à réinvestir ! où je suis, pourquoi je suis là, ce que j’ai ressenti en voyant Clara : vocabulaire du sentiment, de l’émotion à réinvestir ! ce que Clara a apporté dans ma vie. Pour les CM2-6ème, 5ème : ‐ Confectionner par groupes un jeu de cartes qui représentera les différents personnages de la pièce d’un côté, chercher une image métaphorique pour représenter ce personnage (animal par exemple) de l’autre établir sa carte d’identité (nom, prénom, généalogie éventuelle, fonction sociale, objet de sa quête, état initial et final : qu’a-t-il ressenti en voyant Clara ? Qu’est-ce que Clara a apporté dans sa vie ? et une réplique emblématique). Bilan : la mise en commun de ces travaux nous montre à quel point les personnages du récit sont très différents les uns des autres. Ils n’éprouvent pas tous la même émotion en découvrant Clara. Par contre, ils ont tous la même quête : sauver ce bébé. De même, tous ont reçu quelque chose de Clara. S’ils l’ont nourrie au sens propre, Clara les a nourris au sens figuré en leur apportant des émotions positives de partage, de solidarité, d’humanité durant une époque de guerre, de peur, de repli sur soi. 25 CHAPITRE Séance n° 7 Rachel Objectifs : Comprendre en quoi le personnage de Rachel se distingue des Lecture ECRITURE autres Rédiger un récit complexe I ACTIVITES DE MISE EN VOIX Le dernier personnage de cette « galerie » est par contre différent : son regard ne porte sur personne, il semble vide. Qui est-elle ? Quelle est son histoire ? 1 5 10 15 20 25 Je suis enfin arrivée dans une gare bondée, puis je suis montée, nous sommes montés dans des wagons, il n’y avait pas de places assises pour tout le monde, on aurait dû les laisser aux vieillards, mais il n’y avait plus de vieillards, alors je me suis assise dans un coin, entre la porte et la fenêtre et, après avoir roulé deux jours sans arrêt, des bénévoles de la Croix-Rouge nous tendaient des sandwichs et des bouteilles d’eau par la fenêtre, nous sommes enfin arrivés dans une autre gare, que je connaissais, celle-là, d’avant, d’avant la guerre, c’était celle d’où nous partions en vacances pour Nice avec mes parents, mon frère et mes sœurs, puis nous sommes descendus du train et un autobus spécial nous a déposés dans un hôtel, un immense hôtel, et là, des hommes et des femmes nous ont accueillis, nous ont montré nos chambres, où enfin, enfin, je me suis allongée sur un vrai matelas, un matelas sans puces, sans rats, et je me suis endormie d’un mauvais sommeil ; de toute façon, même épuisée, je n’avais pas envie de dormir, je crois que je ne dormirai plus jamais de ma vie, alors, je suis descendue à ce qui devait être la réception, où un jeune homme très doux et très gentil m’a proposé de venir m’asseoir dans un fauteuil moelleux qui m’a surprise, et m’a demandé mon identité, sans un mot, il a noté mon nom dans un carnet, l’a donné à une jeune femme très douce et très gentille qui est allée consulter d’immenses registres avec des milliers de noms, cela a duré je ne sais combien de temps, une heure ou une journée, je n’en ai aucune idée, je sais juste que je suis remontée dans ma chambre et que, là-haut une pile de vêtements était déposée sur mon lit, des vêtements qui sentaient bon la lavande, je ne savais même plus que la lavande existait, alors j’ai enfilé les vêtements, et j’ai attendu, attendu, peut-être un jour, peut-être un mois, dans cette chambre où je ne faisais rien d’autre que manger et dormir, tiens finalement si, je peux dormir, dans cette chambre où je regardais le ciel, les étoiles, les nuages, et d’où je ne sortais surtout pas, de peur d’en mourir, mais deux hommes sont venus me chercher, deux hommes à l’air grave, mais bienveillants, qui m’ont demandé si je me sentais la force de les accompagner, oui, je me sens la force, alors, nous sommes montés dans une voiture, avec une autre jeune fille de mon âge, que je me souvenais avoir croisée à Birkenau, et j’ai vu Paris s’éloigner, et la campagne se rapprocher, jusqu’au moment où la voiture s’est engagée sur un chemin de terre, et nous avons passé une immense grille verte, avec un panneau « la maison des enfants » qui m’ a fait sourire, parce que j’avais oublié qu’à 16 ans, oui, on est encore une enfant. 26 Consigne : Différentes propositions de profération (l’enseignant aura auparavant découpé cette phrase de 28 lignes en une vingtaine d’extraits) : ‐ L’adresse à voix basse : une moitié de la classe est assise sur des chaises, les yeux fermés. L’autre moitié de la classe a une réplique et la murmure à un élève en trouvant à chaque fois une nouvelle manière de la dire et en jouant de l’effet stéréophonique en passant par exemple d’une oreille à l’autre : horizon d’attente, chaque élève est mis en relation avec une phrase qui lui donne envie de chercher où cette réplique est située dans le texte – mémorisation de la réplique par l’élève qui la répètera une dizaine de fois approche globale du texte comme une sorte de bande-annonce. ‐ Les jeux de lumière : chaque élève va proférer la réplique « J’avais oublié qu’à 16 ans, on est encore une enfant ». mais avec des jeux d’éclairage différent : sous le néon du tableau, avec certaines lampes de la classe, en lumière naturelle, avec un ou deux spots (à défaut, avec la lumière d’un rétroprojecteur, dans le noir avec une ou deux lampes de poches, voire avec des bougies…) Le but est de comprendre aussi le rôle de l’éclairage dans le spectacle vivant et son influence sur le texte. ‐ La lecture filée : formation d’un cercle de profération. Les élèves profèrent leur réplique de la façon la plus haute, la plus claire possible. L’ordre chronologique n’a pas d’importance. ‐ Le monologue : former un cercle au sol. Choisir un éclairage. Les élèves volontaires profèrent la phrase dans son intégralité. Bilan : L’objectif de ces différentes activités est que les élèves prennent conscience du souffle et de « l’urgence de ce texte » : l’urgence pour Rachel à se dire, l’urgence pour elle de revenir à la lumière, à la vie. Remarque : tout ce travail mené sur les répliques est primordial car il va mettre l’élève dans une position de « reconnaissance » lors du spectacle. En effet, lorsque le texte sera dit par la comédienne, chaque élève pourra « reconnaître » sa ou ses répliques. Cette familiarité d’avec le texte permet d’affiner l’écoute de chacun. II ACTIVITE D’ECRITURE Consigne : Dans le cadre d’une rédaction nourrie par les exposés et les différentes séances du chapitre, raconter l’histoire de Rachel. Elle sera la narratrice de son histoire. 27 CHAPITRE Séance n°8 Le théâtre, un lieu pour jouer et travailler (1h) Objectif : 1 Découvrir les différents métiers dans un théâtre 2 Evaluer l’information sur internet : site public, site privé. B2I VOCABULAIRE Supports : sites internet du TNS – site internet du collège Jean Moulin d’Avignon Consigne : compare ces deux documents. Quelles informations t’apporte-t-il sur le travail mené dans un théâtre ? Bilan : un spectacle est l’œuvre d’une équipe dans laquelle chacun a un métier précis et un rôle essentiel pour le texte et pour le jeu. 28 I LE THEATRE NATIONAL DE STRASBOURG Consigne : va sur le site du théâtre national de Strasbourg http://www.tns.fr 1 La ville de Strasbourg a par exemple un théâtre. Mais comment s’appelle-t-il ? Attention, on l’appelle couramment par ses initiales : ……………………………………… 2 Que signifie l’expression « être à l’affiche » ? …………………………………………………………………………………………………………… 3 Va sur le site de ce théâtre. Qu’est-ce qui « est à l’affiche » en ce moment ? …………………………………………………………………………………………………………… 4 Le théâtre de Strasbourg a aussi une école qui forme à 5 différents métiers du théâtre. Lesquels ? Trouve sur le site et remplis le tableau suivant : NOMS DU METIER DEFINITION Auteur de pièces de théâtre Comédiens Régisseur Scénographe-costumier C’est lui ou elle qui dirige et met en scène les pièces. Il dirige le travail des comédiens, des costumiers, du régisseur. C’est lui qui prend toutes les décisions artistiques. Par contre, il n’écrit pas la pièce ! 6 Puis, complète le tableau suivant des autres métiers possibles. Pour cela, va sur le site réalisé par une élève http://college.jeanmoulin.free.fr/Avignon/Theatre/les%20metiers.htm A LES METIERS SUR SCENE Les figurants C’est le comédien le plus ancien de la troupe (mais pas obligatoirement le plus vieux). 29 Le souffleur B LES METIERS DU DECOR Il ou elle fait fabriquer les objets du spectacle ou les achète. Il ou elle doit positionner ou retirer les objets, pendant et après le spectacle. Le chef éclairagiste Le machiniste Il ou elle choisit les éléments de la décoration, les objets, les accessoires du spectacle. Il ou elle règle les effets du spectacle sur son ordinateur. C LES METIERS DES COULISSES Elle ou il maquille les acteurs en fonction de leur rôle L’habilleur Il ou elle fabrique les costumes en fonction de la maquette du décorateur. D LA GESTION DU THEATRE Elle aide les spectateurs à s’installer dans la salle. L’administrateur (ou directeur du théâtre) 7 Molière, petit, avait l’occasion de voir des pièces, et ce grâce au métier de son père. Quel métier faisait son père ? Donne le nom exact et sa définition. Ce métier existe toujours ! …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… Autre activité possible : visite d’un théâtre. Cela permet d’humaniser le lieu de la représentation et de donner un certain nombre de clés aux élèves pour comprendre la représentation théâtrale, les impératifs à laquelle elle est soumise, les codes qui la déterminent. Remarque : le carnet du spectateur distribué par la Nef de Wissembourg est riche. II ACTIVITE DE PROLONGEMENT (3ème, lycée) - Exposé en lien avec le CDI : le placement au théâtre, de l’Antiquité à nos jours ou quelle vision du théâtre ? 30 CHAPITRE 7 Séance n°9 La représentation (1h) Objectifs : Apprendre à être un spectateur actif lors de la représentation LECTURE ORAL L’étymologie grecque du mot théâtre renvoie au sens de la vue, à l’action du regard ; theatron : lieu où l’on regarde. De même dans d’autres langues : en allemand, Schauspiel peut se traduire par le jeu du regard, jouer à regarder ; en latin spectacle vient du verbe spectare : regarder. En d’autres termes, ce qui crée l’effet de théâtre n’est pas le fait de jouer, c’est le fait de regarder ; pas de théâtre sans spectateurs consentants. Le théâtre et l’école, Actes Sud, 2002 I LE JOUR, TRAVAILLER SUR LA SCENOGRAPHIE OU LE SON-LA VOIX 1 Demander aux élèves, par groupe, de réfléchir, à la scénographie. Ils peuvent imaginer des utilisations pour ce décor qu’ils confronteront ensuite avec le travail du metteur en scène. Pour cela, dessiner par exemple des organisations de plateau. Remarque : évidemment, le travail demandé est ici un peu particulier puisque le spectacle prévoit une scénographique minimaliste. Les élèves peuvent être très surpris en arrivant. Si l’enseignant préfère éviter cet effet de surprise qui pourrait déstabiliser les élèves, il peut faire le choix de les informer en leur montrant des photographies et un extrait vidéo sur internet : http://www.culture-alsace.org/saison-2015-2016-desregionales/l-histoire-de-clara - ou en leur donnant à lire l’extrait de l’article suivant : 31 2 Autre possibilité : travail sur le son et la voix. Consigne : voici un extrait de L’histoire de Clara. Imagine la musique qui pourrait accompagner le texte pour le mettre en valeur. Essaie au maximum d’employer le vocabulaire du cours d’éducation musicale. Pour cela, - Choisis un genre musical (classique, électroacoustique, musique populaire de type jazz, blues, soul etc.) Indique l’instrument prédominant (nomme la famille d’instruments) Ou si besoin, la technologie utilisée (sampling, mixage…) Précise le tempo (assez lent, modéré, rapide ?) qui peut moduler. Chapitre de la mère, p. 16 Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! Simone, cours ! Cours ! Rachel, glisse ! Saute ! Lâchez-moi, je vous dis ! Je vais vous tuer ! Je vais vous tuer ! Lâchez mes filles ! Lâchez mon mari ! Lâchez mon fils ! Oui, Rachel, cours ! Cours ! Vas-y ! Attention, la concierge ! Oui, continue par derrière, Rachel ! Simon ! Simon ! Tu saignes ! Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Et toi, Schlomo, pourquoi es-tu si calme ? Pourquoi ne dis-tu rien ? Remarque : prévoir plusieurs musiques et les utiliser lors de la profération de l’extrait. Comparer l’effet rendu. Observer l’influence de la musique sur le ton, la hauteur, le rythme de la voix. Il sera par exemple possible d’utiliser quelques extraits utilisés en cours d’éducation musicale. Remarque : l’un des instruments utilisé lors du concert étant la contrebasse, une activité de découverte peut être proposée en cours d’éducation musicale. Des pistes sur le site http://www.jmfrance.org/ II LE JOUR, S’INTERROGER SUR SON ROLE DE SPECTATEUR AU THEATRE - - Avec les élèves de CM2, 6ème, qui sont au début de leur parcours d’éducation artistique et culturelle, l’enseignant peut leur demander de jouer, de mimer trois attitudes de spectateur. La mise en commun doit amener à l’interrogation suivante : quel est le rôle d’un spectateur au théâtre ? En quoi est-ce différent du cinéma ? Que signifie « spectacle vivant » ? Il est possible de leur faire rédiger leur propre charte du spectateur. Enfin, l’on peut s’appuyer sur la charte suivante, consultable sur le site Théâ (Théâtre – Coopération – Ecole) http://www.occe.coop/~thea/spip.php?article45 32 33 III LE SOIR, ASSISTER A LA REPRESENTATION Deux possibilités : ‐ Assister à la représentation sans être attentif à quelque chose en particulier (possible si l’on souhaite faire un « débriefing » rapide le lendemain en classe.) ‐ Assister à la représentation en étant attentif à un ou plusieurs critères donnés en amont (reprise des entrées proposées par la revue Anrat et sa grille « Analyser une représentation théâtrale) que vous trouverez à l’adresse suivante : http://www.anrat.net/pages/vos-outils Cela permet le lendemain de faire une analyse chorale de la pièce, telle que théorisée par Yannic Mancel. Chaque élève est en charge d’un domaine : « côté public », « le son, la vidéo », « le décor », « les objets, les accessoires » etc. Un petit questionnaire peut être remis à chacun avant le spectacle (3ème, seconde). Voici un exemple : L’histoire de Clara, Vincent Cuvellier Concert narratif sous casque de la Cie Miczzaj Le spectacle que tu vas voir est le fruit d’un travail d’équipe : comédiens, musiciens, metteur en scène, techniciens... tous ont travaillé ensemble sur le jeu, le son, les décors, la lumière etc. C’est à toutes les composantes de ce spectacle vivant que tu devras être attentif ce soir. Voici des questions pour t’aider. I LA SCENOGRAPHIE F LE SON 1 Enumère les différents bruits entendus (musique, composition sonore, vocale, instrumentale ou bruitée) 2 Comment et où les sources musicales sont produites ? (en direct par des musiciens ou enregistrées ?) 3 S’il s’agit d’une musique en direct : où sont placés les musiciens et quels sont les instruments ? 4 S’agit-il d’une musique d’époque ou originale ? 5 Quel est le rôle de la musique ? créer, illustrer, caractériser une atmosphère correspondant à la situation dramatique, faire reconnaître une situation par un bruitage, souligner un moment de jeu, ponctuer la mise en scène (pause de jeu, transition, changement de dispositif) 6 Y a-t-il des moments de silence ? 34 CHAPITRE Séance n°10 L’après spectacle Objectifs : 1 Apprendre à exprimer ce que l’on a ressenti pendant un spectacle 2 Apprendre à écrire cette émotion ORAL ECRITURE Support : travaux oraux – travaux d’écriture Remarque : l’ensemble des activités proposées ci-dessous provient de l’Académie de Nantes : www.pedagogie.ac-nantes.fr (partie espace pédagogique, action culturelle – l’après spectacle, de l’émotion à l’analyse). I LE TEMPS DE LA REMEMORATION A Le réveil du corps et la présence au groupe (au choix) Modalités : Echauffement seul - Mettre les pieds parallèles et légèrement écartés dans une position stable avec les épaules relâchées puis faire un mouvement circulaire de la tête, des épaules, des bras, du bassin. Laisser enrouler la tête jusqu’aux premières vertèbres, remonter vertèbre après vertèbre, plusieurs fois, le plus loin possible, sans lâcher le bassin, respirer avec le dos. - Marcher dans toute la salle, le regard ouvert en relâchant les bras et les épaules. Mettre de l’énergie dans la marche, ralentissements, accélérations. L’enseignant arrête l’exercice au claquement de mains. Puis reprise. - S’allonger au sol, au top se mettre debout le plus vite possible et retrouver illico cette position tenue. Même chose au ralenti. Puis de nouveau vite mais avec plus de conscience de tout ce qui se joue dans le corps. Echauffement en duo - Marche. Se mettre à côté de quelqu’un. Marcher côte à côte, épaule contre épaule. Lui prendre ou non la main. Trouver le même rythme de marche. Explorer tout l’espace. Varier les rythmes, les figures dans l’espace. Possibilité de se retourner et de repartir dans l’autre sens. Etre ensemble, pas de meneur. Chercher des manières de marcher différentes. - Ajout possible : adjectifs à illustrer pour signifier des états corporels dans la marche : apathique, tendu, nerveux, calme, fantaisiste, soupçonneux, extravagant, hésitant, endormi, songeur. - L’un donne son poids à l’autre, le second le repousse. Sentir les deux énergies. 35 B Premiers échanges (au choix) - Former un cercle. Chacun dira à tour de rôle un mot qui représente pour lui le spectacle. On propose un premier tour avec un mot qui se rapporte au contenu de la pièce, puis un deuxième tour avec un mot qui transmet une impression, puis une couleur, puis une matière etc. - La grande traversée : deux lignes face à face. Une personne croise le regard d’une autre dans la ligne d’en face (pas nécessairement « juste » en face). Les deux personnes sortent des lignes, les remontent et vont rejoindre le début du couloir formé par les deux lignes en fond de scène. Regard mutuel qui donne le signal de départ, traversée du plateau. Arrêt avant plateau. Silence. Regard vers le secret. Prise de parole à tour de rôle : dans le spectacle, j’ai aimé, je n’ai pas aimé. Dès qu’un binôme est face au public, un second se prépare à l’arrière. Possibilité d’accélérer, faire varier les rythmes. - Ou le cercle des critiques (pour les 3èmes, secondes..) : en cercle, se mettre par deux. L’un se met à l’intérieur du cercle, l’autre reste au bord. Déambuler au milieu puis l’un des comédiens décide de s’arrêter. Tout le monde s’arrête. Il lance alors « j’ai aimé ou « je n’ai pas aimé » (par exemple, la voix de Macbeth) à propos du spectacle. Son binôme extérieur renchérit en défendant cette opinion « elle n’a pas aimé la voix de Macbeth car c’était une voix de crécelle ». C Le temps de la remémoration - Après, chacun s’installe dans l’endroit de son choix le plus confortablement possible et ferme les yeux. L’animateur guide le temps de la remémoration : l’arrivée dans le hall du théâtre, les visages ou les images qui ont retenu l’attention, l’entrée dans la salle. Décor sur le plateau ? Rideau ? Emotions, sensations ? On peut lui imposer de choisir un moment du spectacle, balayer son regard de jardin à cour. On peut aussi faire se souvenir avec précision d’un accessoire ou d’un costume, d’une musique ou d’un effet sonore. - A la fin, les élèves écrivent sur une feuille disposée préalablement au sol. Silence imposé. Portrait chinois. Si le spectacle était Un son Un objet, un accessoire Un mouvement Une couleur Un goût Un parfum Une émotion Une image forte 36 - Une phrase qui résume le spectacle Une question Autre possibilité : tous debout, déambulant tranquillement. « Je me souviens » Au top, chacun s’arrête, prend le papier à ses pieds et note son souvenir en fonction du thème demandé (je me souviens d’une couleur, d’un son, d’une parole, d’un mouvement, d’un costume…) A la fin, petits textes sous forme de « cadavres exquis ». II LE TEMPS DE L’EXPRESSION INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE - Exercice corporel : théâtre-image. Consigne : restitue un moment du spectacle en prenant une pose statique évocatrice. Tes camarades doivent deviner de quel moment il s’agit. - Les élèves passent séparément devant leurs camarades, puis ensemble, pas plus de trois à la fois. Une fois qu’ils ont pris la pose, on peut leur demander de trouver un geste correspondant aux personnages qu’ils incarnent. Chacun à son tour anime la statue puis ils le font tous ensemble. Enfin, chacun doit trouver une phrase en accord avec le personnage, soit une phrase du spectacle, soit une phrase personnelle. Remarque : Ce qui réapparaît sont les moments forts : moments oniriques qu’ils prétendaient ne pas avoir compris ou bien moments proches de leurs préoccupations dont ils n’avaient pas parlé. Cela permet de noter le grand décalage entre les propos : « J’ai rien compris » et les images qui nous restent d’un moment de théâtre, avec sa magie, ses émotions, ses fulgurances (la couleur, la lumière, le son sont à ce moment évoqués alors qu’au début seules les appréciations sur la logique de l’histoire apparaissent le plus souvent). - Exercice d’écriture : le haïku Pour rédiger cette petite forme, demander aux élèves un sentiment, une sensation, une image « visuelle » ou sonore. On peut imposer la contrainte syllabique (5, 7, 5). Un travail sur les figures de style peut être intégré. III LE TEMPS DE L’ANALYSE - - Chaque élève a dû être attentif à une thématique propre (le son, le jeu des comédiens, la disposition du public, les objets, les lumières etc.) selon la grille de l’analyse chorale que l’on trouvera ici : http://www.anrat.net/pages/vosoutils Mise en commun des réponses aux questionnaires distribués avant le spectacle. Prévoir des panneaux et un secrétaire par thématique. Utilisation d’un vocabulaire théâtral précis (voir glossaire à la fin du dossier). Là encore, le vocabulaire est réduit selon l’âge des élèves. 37 Remarque : la grille peut être simplifiée selon l’âge des élèves. Pour les 3èmes, secondes, l’analyse chorale paraît indispensable pour écrire ensuite un article critique riche. 38 CHAPITRE Séance n°11 Mon avis Objectifs : Apprendre à construire une critique argumentée VOCABULAIRE ECRITURE Support : articles critiques – affiches de spectacle I ACTIVITE D’ECRITURE Suite à la séance « De l’émotion à l’analyse », un travail d’écriture peut être donné. Il permet à l’élève de construire une critique argumentée. 1 3ème, seconde : écrire un article critique Modalités : ce type d’activité suppose que les élèves aient déjà eu un chapitre sur les médias, et plus particulièrement la presse écrite. Ils connaissent déjà - Ce qu’est la cible d’un journal Sa ligne éditoriale La construction d’un article Les caractéristiques de l’écriture journalistique selon le type d’article : éditorial, article de fait-divers etc. Trois articles critiques consacrés au spectacle de la compagnie (Mic)zzaj peuvent leur être distribués. Questions d’ensemble : - Qui écrit à qui ? Quelle est la cible du journal ? Comment se construit un article critique ? 39 Article 1 Article 2 40 Article 3 41 CHAPITRE L’HISTOIRE DE CLARA, Vincent Cuvellier Concert narratif sous casque, Cie (Mic)zzaj Quel lien le spectacle vivant peut-il établir entre le texte et la musique ? Après avoir réfléchi et travaillé sur le texte de Vincent Cuvellier, après avoir vu son adaptation par la Cie (Mic)zzaj et après l’avoir analysée, il est temps pour toi désormais de rédiger un article de journal qui sera une critique de la représentation. CRITÈRES DE REUSSITE POINTS J’ai rédigé un texte cohérent et organisé d’une trentaine de lignes /2 (titre, chapeau, article, signature) J’ai trouvé un titre accrocheur (jeu de mots, figure de style...) – j’ai /3 soigné l’accroche et la chute de mon article Le chapeau est clair et répond aux questions qui, où, quand, quoi ? /2 Mon article présente une analyse pertinente du spectacle /4 J’ai employé de façon adéquate le vocabulaire du théâtre (voir /3 classeur et répertoire) J’ai employé le vocabulaire de l’émotion (voir répertoire) pour /2 exprimer ce que j’ai ressenti J’ai illustré mon article d’une image de presse légendée /1 (photographie, dessin, caricature…) qui est pertinente Correction de la langue (Orthographe – accords – conjugaison) /3 2 5ème, 4ème : réaliser l’affiche du spectacle Modalités : voici une affiche du spectacle L’histoire de Clara, réalisée par huit personnes de Lorraine ayant participé à un atelier graphique dans le cadre de l’action culturelle « Récit en forêt ». scenesetterritoires.wordpress.com - Comment se compose l’affiche ? Relève les éléments de façon précise. Quel est le but d’une telle affiche ? A ton tour, réalise l’affiche du spectacle qui a eu lieu hier soir. N’oublie aucun élément informatif, et choisis une illustration symbolique par rapport à ce que tu as vu du spectacle. L’esthétique de l’affiche sera prise en compte. Remarque : si temps, comparer des affiches de spectacle d’une même pièce pour mieux comprendre « l’accroche » d’une affiche. 42 Bilan : Le but d’une affiche est d’inciter le public à venir voir le spectacle. L’illustration a donc un rôle important. Pour la rendre encore plus « incitative », certaines compagnies ajoutent une critique positive qui a pu être écrite sur le spectacle. C’est particulièrement répandu en ce moment. Fais de même pour ton affiche. Remarque : si temps, comparer des affiches de spectacle d’une même pièce pour mieux comprendre ce qui rend une affiche « accrocheuse ». 3 Cm2, 6ème : réaliser un « jardin littéraire » Modalités : pour les élèves plus jeunes, il peut paraître intéressant de leur faire réaliser un « jardin de critiques ». La berceuse, susurrée au début et à la fin du récit, par la mère puis par la sœur de Clara, explique la pertinence du projet. « Ma douce, oh ma fleur, Tu ris quand sonne l’heure De rentrer au pays Oh ma douce, oh ma fleur… » 43 Sur chaque pétale de la fleur réalisée par l’élève (en cours d’Arts plastiques par exemple), l’on retrouvera les différents textes écrits durant le chapitre : 1er pétale : la fable de Clara 2ème pétale : une réplique ou un extrait que l’on a aimés, que l’on a proférés 3ème pétale : « je me souviens » ou « portrait chinois » 4ème pétale : un haïku 5ème pétale : un avis sur le spectacle (s’aider de l’analyse chorale « simplifiée » afin qu’ils donnent leur avis sur le lien texte-musique, le jeu de la comédienne, la scénographie…) - Interroger ensuite les élèves : quels sont les deux éléments naturels indispensables pour que la fleur vive ? - Un soleil et des gouttes de pluie en papier peuvent être fabriqués. - Où trouve-t-on ces deux éléments que sont le soleil et l’eau dans le texte ? Pars à la recherche de ces répliques ! - Ces répliques peuvent être recopiées sur le soleil et les gouttes de pluie. Oh ce n’est pas ma faute, tu sais. Si je pouvais, je dresserais ta chambre au milieu d’un champ. Il est devenu difficile pour nous de voir le ciel, de sentir le vent, de boire l’eau fraîche. Ca fait longtemps que tes joues n’ont pas vu le soleil. Le soleil ! Le soleil, Clara ! Le plus dur, c’est de ne pas regarder le soleil. Et ce soleil ! Comme si on avait besoin de soleil ! On n’a pas besoin de soleil, nous. Les pissenlits. Le vent. Les oiseaux. Les herbes folles. La terre. Une source. Et le soleil, le soleil, le soleil…. « Alors, je ne sais pas pourquoi, son visage entier se déforme, ses yeux deviennent des flaques, des petits souvenirs de bébés sautent dedans à pieds joints, elle pleure, elle pleure, comme une petite fille qui n’a jamais pleuré, elle pleure toutes les larmes de l’Europe. Une larme pour la Pologne. Une larme pour la France. Une larme pour les plages rouges de Normandie. Une larme pour les champs rouges d’Ukraine. Il y a même une larme pour l’Allemagne. Une larme pour les enfants. Une larme pour leurs parents. Et toutes les autres larmes de son corps de bébé pour sa maman. » Chapitre de Mme Jaoui, p. 57 - Un enregistrement de sons « naturels» (poursuite du travail fait en musique) peut accompagner ce jardin et la présentation orale de quelques textes, pour aboutir à une composition littéraire, visuelle et sonore. Bilan : Quand ce jardin est achevé, il permet, visuellement, de mieux comprendre le parcours de Clara. Clara est la fleur telle que chantée dans la berceuse. Pour vivre, elle a eu besoin du soleil c’est-à-dire de la chaleur des humains qui l’ont aidée. Mais elle a eu aussi besoin de pluie, c’est-à-dire de ses larmes. C’est au moment où elle pleure, à la fin du récit, qu’elle peut enfin renaître et dire « Je suis Clara ». 44 BIBLIOGRAPHIE THEATRE *Les dates de la bibliographie indiquent le plus souvent la nouvelle édition. DES RESSOURCES DIDACTIQUES A Ouvrages Brook Peter, L’Espace vide, Editions du seuil, 1977. Collectif, Le théâtre et l’école, Actes Sud, 2002 (contribution de Yannick Mancel sur la lecture chorale). Corvin Michel, Dictionnaire encyclopédique du théâtre à travers le monde, Bordas, 2008. Pavis Patrice, Dictionnaire du théâtre, Dunod, 1996. Ubersfeld Anne, Lire le théâtre I, II et III, Belin, 1996. B Articles de périodiques L’espace théâtral, un lieu de partage, TDC numéro 780, 15 au 30 septembre 1999. La scénographie, TDC numéro 837, du 1er au 15 juin 2002. La scène française contemporaine, TDC numéro 1053, du 1er avril au 15 avril 2013 DES RESSOURCES PEDAGOGIQUES A Ouvrages Degaine André, Histoire du théâtre dessinée, Nizet, 1992. Dulibine Chantal, Coups de théâtre en classe entière, Argos, 2011. Moisi Sabine, Le petit specta(c)teur, Théâtre Jeune Public de Strasbourg, 2003. B Pages de sites internet 1) Des théâtres www.theatre-odeon.fr www.colline.fr www.comedie-francaise.fr 45 2) Des archives… ou de l’actualité www.theatre-video.net www.theatre-contemporain.net 3) Des fiches pédagogiques www.crdp.ac-paris.fr/piece-demontee/ www.pedagogie.ac-nantes.fr (partie espace pédagogique, action culturelle – l’après spectacle, de l’émotion à l’analyse). www.anrat.asso.fr (fiches pratiques – rubrique outils). 4) Un glossaire www.theatrales.uqam.ca/glossaire.html BIBLIOGRAPHIE L’HISTOIRE DE CLARA, Vincent Cuvellier DES RESSOURCES DIDACTIQUES A RECITS, DOCUMENTAIRES ET PERIODIQUES TDC n° 968 15 janvier 2009 « Arts et littérature de la Shoah », « Enfants dans la tourmente » Adams Simon, La Seconde Guerre mondiale, Gallimard jeunesse, Les yeux de la Découverte, 2008. Bryant Mark, La Seconde Guerre mondiale en caricatures, Hugo Cie, 2009. Lee Carol Ann, Anne Frank et les enfants de la Shoah, Gallimard, 2006. Veg Claudine, Je ne lui ai pas dit au revoir, Gallimard, 2001. Wieviorka Annette, Auschwitz expliqué à ma fille, Seuil, 1999. B SITES INTERNET http://vincentcuvellier.canalblog.com/ http://www.grenierdesarah.org/index.php/fr/ (site réalisé par le Mémorial de la Shoah) http://www.enseigner-histoire-shoah.org/ (site de l’Education nationale). 46 DES RESSOURCES PEDAGOGIQUES A FICTIONS CM2-6ème Causse Roland, Rouge braise, Gallimard, 2007. Cuvellier Vincent, L’histoire de Clara, Gallimard, 2009. Cuvellier Vincent, Je suis un papillon, Gallimard, 2013. Cuvellier Vincent, J’aime pas les clowns, Gallimard, 2015. Daeninckx Dier, Il faut désobéir, La France sous Vichy, Rue du monde, 2002. Daeninckx Didier, Un violon dans la nuit, Rue du monde, 2003. De Lestrade Agnès, Des étoiles dans le coeur, Milan, 2010. Gutman Claude, La maison vide, Gallimard, 2010. Hassan Yaël, La promesse, Flammarion, 2012. Hoestlandt Joe, La grande peur sous les étoiles, Syros, 2006. Hoestlandt Joe, Le bébé tombé du train, Oskar éditeur, 2011. Rapaport Gilles, Grand père, Circonflexe, 2011. Solet Bertrand, La nuit la plus courte, Castor poche, 2004. Solet Bertrand, Un village sous l’occupation, Castor Poche, 2005. Ungerer Otto, A la guerre comme à la guerre, Ecole des Loisirs, 2002. Ungerer Otto, autobiographie d’un ours en peluche, Ecole des Loisirs, 2001. Vander Zee Ruth, L’étoile d’Erika, Milan, 2003. 5ème-4ème Boyne John, Le garçon au pyjama rayé, Folio Junioir, 2007. Frank Anne, Journal, Le livre de Poche, 2013. Hausfater Rachel, Yankov, Thierry Magnier, 2014. Joffo Joseph, Un sac de billes, Le livre de poche, 1992. 47 Kressmann-Taylor, Inconnu à cette adresse, Flammarion, 2012. Lowry Lois, Compte les étoiles, L’école des Loisirs, 1991. Nozière Jean-Paul, La chanson de Hannah, Nathan, 2005. Richter Hans-Peter, Mon ami Frédéric, Le livre de Poche, 2014. Richter Hans Peter, J’avais deux camarades, Le livre de Poche, 2008. 3ème-Seconde Arnothy Christine, J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir, Livre de poche, 1964. Cohen Sarah, Max, Gallimard, 2015. Croci Pascal, Auschwitz, EP Média, 2012. Grimbert Philippe, Un secret, Livre de poche, 2005. Lambert Christophe, Swing à Berlin, Bayard jeunesse, 2012. Molla Jean, Sobibor, Belin Gallimard, 2009. Nicodème Béatrice, Vous ne tuerez pas le printemps, Gulf Stream Editeur, 2014. Pavloff Franck, Matin brun, Cheyne, 2002. Quint Michel, Effroyables jardins, Folio, 2004. Payet Michel, Dans la nuit blanche et rouge, Folio junior, 2014. Sepetys Ruta, Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, Gallimard, 2015. Schmitt Eric-Emmanuel, L’enfant de Noé, Magnard, 2010. Spiegelman Art, L’intégrale, Maus : un survivant raconte, Flammarion, 1998. Szpilman Wladyslaw, Le pianiste, Pocket 2003. Strasser Tod, La vague, Pocket, 2009. Vercors, Le silence de la mer, Le livre de poche, 1967. Zweig Stephan, Le jour d’échecs, Le livre de poche, 2013. 48 Glossaire sur le théâtre (à moduler selon l’âge des élèves) Le théâtre comme lieu pour jouer : L’avant-scène : partie du plateau qui s’avance vers le public. La boîte classique : effet de boîte que donne la représentation des pièces à l’âge classique. Le décor, ouvert du côté du spectateur, est fermé par le fond, les côtés et le haut. Les cintres : c’est la partie du théâtre qui domine la scène, d’où l’on fait descendre les décors et où l’on accroche les projecteurs. Les coulisses : endroit où coulissent les décors et par lequel les comédiens entrent en scène : un endroit secret et invisible par les spectateurs, et que le théâtre contemporain a tendance à supprimer afin de montrer l’ensemble du dispositif scénique. Côté cour : le côté cour est la droite de la scène par rapport au spectateur. Mais avant le XVIIIème, on se servait plutôt du terme « côté de la reine ». On se servait plutôt des termes « côté roi » pour le côté gauche ou jardin et « côté de la reine » pour le côté droit ou cour. Côté jardin : le côté jardin est le côté gauche mais avant le XVIIIème, on se servait plutôt du terme « côté du roi ». L’appellation vient de la salle des machines des Tuileries, située entre cour et jardin, mais au XVIIème siècle. Moyen mnémotechnique : JC. Les dessous : les dessous sont ce qui est sous la scène. On peut ainsi passer par les dessous pour entrer sur scène ou en sortir (pour des effets de mise en scène). Face : partie la plus proche du spectateur. Lointain : partie de la scène la plus éloignée du spectateur. Les lumières ou éclairages : la lumière n’est pas seulement destinée à éclairer un espace obscur : elle commente l’action, isole un acteur ou une partie de la scène, crée une ambiance, mime ou traduit des sentiments etc. Le passage au noir est aussi un effet de lumière qui agit sur le rythme et sur les sens à interpréter ; en outre, il permet de disposer les objets et les comédiens sans que le public puisse totalement voir tout ce travail (l’inverse s’appelle le changement à vue) et peut indiquer que le temps passe, que le lieu change etc. L’éclairage a d’abord été a giorno, dû à la lumière du jour, les représentations avaient lieu l’après-midi. Peu à peu, on passe à la bougie ou à la chandelle de suif, la salle et la scène sont autant éclairées. En outre, l’éclairage découpe le temps des actes : environ 25 à 30 minutes, le temps que les bougies se consument ou que l’on mouche les chandelles. L’éclairage au gaz permet la distinction, vers la fin du XIXème siècle, entre la scène éclairée et la salle sombre. Enfin, l’électricité a permis de diriger la lumière, donc de découper et d’architecturer la scène, bref de définir des espaces sur le plateau et parfois dans la salle. 49 Le plateau : scène sur laquelle se déplacent les acteurs. Le rideau : il est là pour séparer l’espace du spectacle de l’espace des spectateurs. D’abord destiner à cacher la scène pour permettre l’élaboration de la mise en scène, il devient vite une manière de jouer sur le temps, en séparant les actes. Il est aussi destiné à marquer la frontière entre l’illusion et le réel des spectateurs. La mise en scène contemporaine souvent le supprime ou joue ironiquement avec sa présence, souvent pour montrer la théâtralité du spectacle et jouer contre le principe de l’illusion. Le théâtre à l’italienne : théâtre en arc de cercle avec balcons. Le quatrième mur : mur imaginaire qui sépare la scène et la salle où sont assis les spectateurs. Cela participe à l’illusion théâtrale : le spectateur assiste à une action qui est censée se dérouler indépendamment de lui, il est le voyeur auquel rien n’échappe mais qui ne peut rien faire. Il est dès lors possible de briser cette illusion en s’adressant directement au public (face public) et en jouant avec elle (avec les apartés et autres jeux de scène.) L’adoption ou non du principe du quatrième mur détermine évidemment le jeu qu’entretiennent la scène et la salle : illusion, participation, distance, identification etc. Le théâtre comme texte à lire et à jouer Un acte : nom des parties majeures d’une pièce fixées à l’origine en fonction de la vie des bougies qui éclairaient la scène. Un aparté : lorsque sur la scène de théâtre un personnage parle en n’étant entendu que par les spectateurs, et non par les autres personnages, on dit alors qu’il fait un aparté. La claque : ensemble de représentation théâtrale. personnes engagés pour applaudir lors d’une La catharsis : en grec, cela veut dire la pureté. C’est la fonction que se donne le théâtre durant l’Antiquité, puis durant le Classicisme : rendre le spectateur meilleur, le purger de ses vices et ses défauts, en lui montrant des situations exemplaires. Le confident : personnage secondaire qui reçoit les confidences d’un héros de théâtre, et qui, en faisant parler ces derniers, permet aux spectateurs de mieux comprendre leurs pensées. Paulin est par exemple le confident de Titus dans Bérénice. Le coup de théâtre : équivalent de la chute, mais au théâtre. 50 Le dénouement : élément qui vient résoudre la crise. Descendre : mouvement qui consiste à aller du lointain vers l’avant-scène. La didascalie : au théâtre, indications concernant la mise en scène et le jeu des acteurs. La double énonciation : les personnages dialoguent entre eux ou se parlent à euxmêmes (1ère énonciation), mais à travers leurs paroles, l’auteur s’adresse aux spectateurs (2ème énonciation). La gestuelle : ensemble des gestes, des mouvements de certaines parties du corps, visant à montrer les émotions ressenties et les actions du personnage Les mimiques : ensemble des mouvements du visage visant à montrer les émotions ressenties et les actions du personnage Le monologue : scène où l’acteur est seul sur scène et se parle à lui-même. Expl : Le Cid, Corneille, Acte I, scène 6. Le nœud : au théâtre, moment culminant de la crise dans le déroulement de l’action. On peut aussi parler d’acmé. Les péripéties : ensemble des aventures vécu par les personnages. Le placet : au théâtre, lettre du dramaturge adressé au roi ou à un homme influent, et ce pour leur demander leur protection. (Jusqu’aux Lumières, l’artiste est soumis au roi ou un autre protecteur, appelé mécène, qui lui donne de l’argent pour pouvoir vivre de son art). Les quatre formes de comique : comique de mots, de gestes, de situation, de caractère. Le quiproquo : lorsqu’au théâtre il y a une méprise qui fait prendre une personne, un lieu ou un objet pour un autre, on parle de quiproquo. La règle des trois unités : règle du théâtre classique. La pièce doit se dérouler en un jour, un lieu, et doit décrire une seule action. Le Cid de Corneille ne répondant pas à cette règle, cela provoquera la célèbre Querelle du Cid, opposant les Anciens (qui veulent toujours des règles) et les Modernes (ceux qui veulent des règles plus souples). La règle des bienséances : règles qui régissaient le théâtre classique du XVIIème siècle. La pièce n’a pas le droit de montrer du sang, un meurtre sur scène. Par exemple, dans Phèdre de Racine, lorsqu’Hippolyte meurt, on ne le voit pas sur scène. La règle de la vraisemblance : règle qui consistait, à l’époque classique, à ne montrer que ce qui semblait vrai. Remonter : mouvement consistant à aller de l’avant-scène vers le lointain 51 La scène : - Le plateau - Cela désigne aussi une partie d’un acte (Acte IV, scène 3 par exemple) La scène d’exposition : scène initiale donnant les informations nécessaires à la compréhension de la pièce (personnages, caractères, intrigue). La scène d’exposition a aussi une fonction esthétique puisqu’elle inscrit la pièce dans un genre et dans un registre. Expl : acte I, scène 1 de Tartuffe. On parle d’incipit pour un roman. Les stichomythies : répliques brèves entre des personnages de théâtre. La tirade : longue réplique d’un personnage. Le type : personnage de roman ou de théâtre incarnant une qualité, un défaut, un comportement, un groupe social. Tartuffe est le faux dévot dans la pièce de Molière, Arrias est le beau parleur dans Les Caractères de La Bruyère. Ce sont donc des types. Le théâtre comme genre littéraire La comédie : pièce de théâtre au dénouement heureux qui fait rire ou sourire les spectateurs. La comédie peut être satirique ou non. La comédie-ballet : pièce de théâtre associant la musique, la danse. Expl : Le Malade Imaginaire, Molière. La commedia dell’arte : forme du théâtre italien de la Renaissance, importée en France au XVIIe. Les personnages (Arlequin, Colombine…) improvisent des dialogues, font des mimes. Le drame romantique : pièce de théâtre romantique, dont les règles sont théorisées par Victor Hugo dans la Préface de Cromwell. Le drame romantique s’oppose au théâtre classique du XVIIe siècle : désormais, mélange des genres et des registres (comique et tragique, grotesque et sublime), non-respect de la règle des trois unités, des bienséances… Seul l’emploi du vers est conservé, dans Hernani par exemple. La farce : nom donné aux courtes pièces comiques du Moyen Age (La farce du cuvier par exemple). La tragédie : pièce de théâtre au dénouement funeste. Les personnages sont souvent soumis à la fatalité. (Phèdre de Racine par exemple). La tragi-comédie : pièce de théâtre mélangeant les registres comique et tragique. Plus largement, tragédie au dénouement heureux. Expl : Le Cid, Corneille. 52 Agence culturelle d’Alsace 1 route de Marckolsheim 67600 Sélestat Tél. : 00 33 (0)3 88 58 87 98 [email protected] www.culture-alsace.org Décembre 2015