UNIVERSITÉ D’ORAN FACULTÉ DES SCIENCES DÉPARTEMENT DE CHIMIE LABORATOIRE DE SYNTHÈSE ORGANIQUE APPLIQUEE MEMOIRE DE MAGISTER Présenté par : Mohamed Nazim BENAOUDA Pour l’obtention du Diplôme de Magister en Chimie Spécialité : Chimie Organique Etude Théorique des complexes organométalliques à base de ruthénium par des calculs de chimie quantique Soutenu le 02.05.2012 devant la commission d’examen Mme. A. DERDOUR Professeur, Université d’Oran Présidente Mme. S. SAIDI Professeur, Université d’Oran Examinatrice Mr. M. M. MAZARI Professeur, Université d’Oran Examinateur Mr. N.TCHOUAR Maître de Conférences, USTO d’Oran Rapporteur 1 Remerciements Je remercie tout d’abord le bon DIEU qui m’a donné le courage et la volonté d’achever ce travail. Je tiens évidemment à remercier en premier lieu Monsieur Noureddine TCHOUAR, mon encadreur, d’avoir accepté de me diriger au cours de ce travail et de m’avoir fait découvrir un domaine d’étude passionnant. Je lui remercie également pour sa patience, son indulgence et son décontraction. Mes sincères remerciements vont à mon professeur A.DERDOUR directrice du laboratoire de synthèse organique appliquée, d’avoir accepté d’assurer la présidence du jury de mon mémoire de magistère. Je souhaite exprimer également ma gratitude envers tous les membres du jury. Je remercie Monsieur MAZARI et Madame SAIDI Salima d’avoir accepté d’examiner ce mémoire. Je les remercie tous à la fois pour leur intérêt vis-à-vis de mes travaux de recherche, pour l’effort investi pour la lecture du manuscrit, ainsi que pour les remarques et les discussions lors de la soutenance. Une pensée très émue pour tous mes amis: Khouya, Hocine, Nabil, Mahfoud, Lotfi, Abdelkader, Amine, Barahma. Pour finir, je remercie mes parents (le symbole de la bonté par excellence, la source de tendresse et l’exemple du dévouement) et mon frère et mes sœurs pour leurs soutiens indéfectibles, c’est tout grâce à eux que j’ai pu traverser cette étape. 2 TABLE DES MATIERES Table des matières……………………………………………………………………………… Table des figures………………………………………………………………………………... Liste des tableaux……………………………………………………………………………….. Liste des abréviations…………………………………………………………………………… Introduction générale…………………………………………………………………………..2 CHAPITRE I LA CHIMIE DE RUTHENIUM ET LES COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES I. Introduction………………………………………………………………………………….5 I.2 Histoire……………………………………………………………………………………..5 I.3Production et propriétés……………………………………………………………………..6 I.4 Utilisation…………………………………………………………………………………..7 I.5.La chimie du ruthénium dans les solutions aqueuses d’acides…………………………......7 I.5.1 Les oxydes solubles………………………………………………………………7 I.5.2 Les complexes arènes-ruthénium ………………………………………………..9 I.6 Les complexes organométalliques………………………………………………………...13 I.7 La liaison de coordination…………………………………………………………….. …14 I.8 Les caractéristiques du métal de transition dans les complexes………………………15 I.8.1 Le nombre d’électrons de valence NEV……………………………………..15 I.8.2 Le nombre d’électrons nom liants, NENL ………………………………….16 I.8.3 Le degré d’oxydation, DO…………………………………………………...16 I.8.4 La coordinence (C)……………………………………………………………..17 I.9 Conditions de stabilité d’un system chimique……………………………………………17 I.10 La règle de 18 électrons………………………………………………………………….19 I.11 Conclusion……………………………………………………………………………..20 Bibliographie………………………………………………………………………………….21 3 CHAPITRE II LES METHODES DE CHIMIE THEORIQUE II.1 Introduction………………………………………………………………………………23 II.2 Approximations fondamentales………………………………………………………….23 II.2.1 L’approximation Born-Oppenheimer………………………………………24 II.2.2 L’approximation d’orbitales moléculaires…………………………………25 II.3Méthode Hartree-Foc………………………………….…………………………………26 II.3.1 Equation de Hartree-Fock…………………………………………………...26 II.3.2 L’approximation C.L.O.A…………………………………………………….27 II.3.3 La procédure SCF……………………………………………………………28 II.4 La théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT)……………………………………...28 II.4.1 Energie de corrélation………………………………………………………..30 II.4.2 Choix de la base d’orbitales atomiques……………………………………..31 II.4.3 Corrections thermodynamiques……………………………………………..31 II.5 Exploration de la surface de potentiel, application à la réactivité chimique.……………32 II.5.1 Recherche d’état stationnaire……………………………………………….34 II.5.2 Recherche d’état de transition………………………………………………34 II.6 La mécanique moléculaire……………………………………….................................35 II.7 La dynamique moléculaire……………………………………………………………….36 II.8 Méthode Locally Enhanced Sampling (L.E.S)…………………………………………38 II.9 Estimation de l’énergie libre……………………………………………………………..38 II.9.1 Umbrella Sampling et Potentiel de force moyenne………….. …………….38 II.9.2 Méthodes GB/SA et PB/SA ………………………………………………...39 II.10 Conclusion………………………………………………………………………………40 Bibliographie…………………………………………………………………………………41 4 CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE EXPERIMENTALE III.A.1Introduction……………………………………………………………………………46 III.A.2 Synthèse du précurseur organométallique possédant trois fonctions nitriles : Ru {C≡C-C(CN)=C(CN)2}(dppe)Cp*(3)………………………………………………….47 III.A.3 Chimie du complexe organométallique 3 tricyané…………………………………...49 III.A.3.1 Mécanisme………………………………………………………………….49 III.A.3.2 Réactivité du complexe 3 avec les nucléophiles…………………………...49 III.A.4 Conclusion…………………………………………………………………………..51 PARTIE THEORIQUE III.B.1Introduction………………………………………………………..........................53 III.B.2 Etude théorique des complexes à base du ruthénium……………………………….53 III.B.3 Méthode de calcul…………………………………………………………………….55 III.B.4 Détails des calculs………………………………………………………………….55 III.B.5 Résultats théoriques………………………………………………………………..55 III.B.5.1 Optimisation de géométries………………………………………………..55 III.B.5.2 Stabilité des différents complexes : Energies minimales………………….55 III.B.5.3 Etude structurale…………………………………………………………...56 III.B.6 Etude électronique………………………………………………………………….59 III.B.6.1 Diagrammes orbitalaires des différents composés optimisés……………59 III.B.6.2 Propriétés nodales des orbitales frontières des différents composés optimisés……………………………………………………………………………………60 III.7 Conclusion…………………………………………………………………………….67 Bibliographie……………………………………………………………………………….69 5 Liste des figures I.1 Une fin de barre de ruthénium très pur à 99,99 %................................................................6 I.2 Schéma orbitalaire simplifié d’une molécule stable………………………………………18 I.3 Diagramme d’interactions orbitalaires général pour un complexe MLn à 18 électrons…….…………………………………………………………………………...19 II.1 Profil énergétique d’une réaction chimique en deux étapes……………………………..33 II.2 Surface d’énergie potentielle extrait du livre de Foresman et Frisch…………………….34 II.3 Principe général d’une simulation de dynamique moléculaire…………………………...37 III.B.1 Les diagrammes orbitalaires des différents complexes monométalliques à base du ruthénium……………………………………………………………………………………..62 III.B.2 Les différentes propriétés nodales des orbitales frontières des complexes monométalliques à base du ruthénium………………………………………………………..63 Liste des tableaux I.1 Les différents isotopes du ruthénium………………………………………………………6 I.2 Oxydation de composés organiques par le tétra-oxyde de ruthénium……………………..8 III.B.1 Principales longueurs de liaisons des différents composés………………………….58 III.B.2 Energies (E,eV) et localisations (en pourcentage) de OM de la région HO-BV des composés organométalliques à base du ruthénium respectivement: (R= t-Bu, H et Bu)……..65 III.B.3 Energies (E,eV) et localisations (en pourcentage) de OM de la région HO-BV des composés organométalliques à base du ruthénium respectivement: (R= CH3 et Ph)………...66 III.B.4 Les charges de Hirshfeld des différents composés étudiés………………………...67 Liste des abréviations ∆E Ecart énergétique entre l’orbitale la plus haute occupé et la plus basse vacante TCNE Tetracyanoéthylène HOMO Orbitale moléculaire occupée de plus haute énergie LUMO Orbitale moléculaire inoccupée de plus basse énergie Me Méthyle Bu Butyle 6 t-Bu Tertio-butyle Ph Phényle ADF Amsterdam Density Functional DFT Density functional theory 7 INTRODUCTION GENERALE 8 Introduction Générale Depuis de nombreuses années, l’étude des dérivés organométalliques des éléments de transition a suscité un intérêt croissant tant du point de vue synthèse que leur étude physico-chimique dont l’un des éléments d’information fondamentale est bien sûr la connaissance des structures cristallines et moléculaires de ces composés. Du fait de leur importante propriété physico-chimique et de transfert électronique les composés formés à base d’un centre métallique séparé par un pont organique conjugué le plus souvent carboné, ont fait l’objet d’un très grand nombre d’études. Afin d’améliorer ou tout au moins de modifier les propriétés intrinsèques de ces « fils moléculaires » plusieurs possibilités s’offrent aux expérimentateurs. La première d’entre elles consiste à jouer sur la longueur de l’espaceur dans le but de modifier les interactions entre les centres métalliques. Notre sujet de recherche s'oriente principalement vers l'interprétation, la structure électronique et des propriétés physico-chimiques des composés en chimie inorganique et organométallique au niveau moléculaire. Ce travail de recherche est axé sur la modélisation des systèmes organométalliques par des méthodes quantiques afin d'étudier leurs arrangements géométriques et leurs structures électroniques au moyen de calcul en théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT, de l'anglais density functional theory). Nous avons axé notre travail sur l’étude des complexes organométalliques à base de ruthénium Ru{C≡C-C(R)=C(CN)2}(dppe)Cp, dont R est un radical qui est à chaque fois, remplacé par un autre groupement tel que (méthyle, butyle, tertio-butyle et phényle). Le premier chapitre est une description détaillée de la chimie du ruthénium. La chimie du ruthénium est complexe et variée. De très nombreux travaux traitent de cet élément de la chimie minérale, de la catalyse en passant par la chimie de coordination. Ce chapitre est consacré aussi aux quelques définitions fondamentales sur les complexes organométalliques et la liaison de coordination et ceci, après avoir rappelé les règles de stabilité des métaux de transition (la règle de 18 électrons). L’intérêt de ce premier chapitre est de préparer le lecteur à comprendre le dernier chapitre qui contient les résultats de nos travaux de recherche. 9 Ensuite, dans le deuxième chapitre, une introduction brève des méthodes de calculs théoriques commençant par la méthode de la fonctionnelle de la densité (DFT) qui est actuellement le choix pour les calculs de la structure électronique des complexes de métaux de transition. Les méthodes DFT ont montré leur efficacité pour le calcul des complexes de grande taille, comportant quelques centaines d'électrons. Ces méthodes donnent des temps de calcul relativement raisonnables et des résultats assez correct, des mesures de plusieurs grandeurs physico-chimiques. Les méthodes de calcul de chimie quantique étant bien décrites dans de nombreux ouvrages scientifiques, nous n'allons pas en donner ici une description complète, mais nous allons nous arrêter sur certaines notions qui nous seront utiles pour l'interprétation de certains de nos résultats. Dans le troisième chapitre, nous allons décrire la synthèse des complexes possédant des chaînes carbonées électroniquement actives, liées à des centres métalliques (atomes de ruthénium). L’objectif de cette partie expérimentale était de s’intéresser à la chimie particulière du composé Ru{C≡CC(CN)=C(CN)2}(dppe)Cp* (tricyané 3). Tout au long de ce travail, nous avons donc essayé de synthétiser une série de composés organométalliques à partir de notre précurseur tricyané 3 sensible aux attaques nucléophiles. Cette partie expérimentale a été effectuée au laboratoire de chimie inorganique à l'université de Rennes 1. 10 CHAPITRE I LA CHIMIE DU RUTHENIUM ET LES COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES 11 I.1 Introduction Les complexes arène-ruthénium forment une famille de composés organométalliques très intéressante. Depuis une vingtaine d’années, l’étude de leurs structures, de leurs propriétés et surtout leur potentiel catalytique connaît un essor considérable. La stabilité du fragment arène-ruthénium vis-à-vis de l’hydrolyse est une des caractéristiques la plus remarquable de ces complexes. Cette particularité favorise le développement de leur chimie ainsi que de leurs propriétés catalytiques en milieu aqueux, en gardant toujours l’unité sur le métal. I.2 Histoire Le ruthénium a été identifié et isolé en 1844 par Karl Karlovich Klaus. Il a montré que l'oxyde de ruthénium contenait un nouveau métal et il a extrait 6 grammes de la partie insoluble dans l'eau régale du platine brut. Le ruthénium a été nommé ainsi en 1827, en l’honneur de la Russie (Ruthénia en latin), lorsque Gottfried Osann et Jöns Jacob Berzelius examinèrent des résidus insolubles provenant de dissolution par l’eau régale (mélange d’acides nitrique et chlorhydrique) de minerais de platine provenant des monts de l’Oural: ils identifièrent alors l’oxyde de ruthénium. Mais dès 1807, le chimiste polonais Jerdzj Sniadecki avait rapporté la possible existence de ce métal qu’il avait alors appelé vestium. En 1844, le professeur russe Karl Karlovich Klaus obtint un échantillon pur d’oxyde et le ruthénium devint le dernier métal de la famille des platinoïdes à être isoler. Les monts de l’Oural sont toujours une source de ruthénium et il en a également été découvert en Amérique du nord et du sud ainsi qu’en Afrique du sud. Dès 1859, le tétraoxyde de ruthénium, volatil, fut découvert et permis à Klaus d’isoler le métal pur. Comme cela est exposé dans le tableau I.1, le ruthénium naturel a une masse atomique moyenne de 101,07 g.mol-1. C’est un mélange de 7 isotopes naturels. Il existe également deux isotopes radioactifs : 103Ru et 106Ru dont les temps de demi-vie sont respectivement de 39 jours et 372 jours. 12 Tableau I.1 : Les différents isotopes du ruthénium. Isotopes 96 98 99 100 101 102 103 104 105 Abondance relative 5.50 % 1.91 % 12.70 % 12.96 % 17.01 % 31.52 % Période radioactive 39 jours 18.67 % 372 jours La structure électronique externe du ruthénium est [Kr] 4d 7 5s1. Elle lui confère 9 états d’oxydation stables de 0 à + VIII et également un degré d’oxydation -II. I.3 Production et propriétés Avec le rhodium, le palladium, l'osmium, l'iridium, et le platine, le ruthénium fait partie du « groupe du platine ». La figure I.1 représente une fin de barre de ruthénium très pur à 99,99 %. Figure I.1 : Une fin de barre de ruthénium très pur à 99,99 %. On le rencontre la plupart du temps à l'état natif (sous forme de métal) ou en alliage avec du platine. Le minéral le plus important est la laurite (RuS2). On rencontre également des traces de ruthénium dans une série de minerais de nickel et de cuivre. La production mondiale s'élève à environ 12 tonnes par an ; c'est souvent un sous-produit de l'extraction des métaux précieux de la « mine du platine » : iridium, rhodium, platine et palladium. Il est inaltérable à l'air et pratiquement inattaquable par les acides, y compris l'eau régale, à moins d'ajouter du chlorate de potassium. 13 Ce métalloïde est en augmentation dans l'environnement. Il n'a pas de rôle connu d'oligoélément. Il attaque la peau humaine, il est suspecté d'être cancérigène [1,2]. Sa teneur dans l'environnement, y compris dans les sédiments (par exemple d'un lac étudié près de Boston) semble en augmentation récente (depuis l'introduction des catalyseurs platinoïdes). Comme celle des autres platinoïdes, son écotoxicité est mal connue, mais on sait qu'il est chez les animaux à sang chaud bioaccumulé dans les os. Sous forme de tétroxyde de ruthénium (RuO4), il a des propriétés proches de celles du tétroxyde d'osmium (il est alors très toxique, volatile et peut causer des explosions s'il est mis en contact avec des matières combustibles [3]). I.4 Utilisation Le ruthénium est utilisé dans plusieurs domaines : Les bougies haut de gamme ont des électrodes recouvertes d'un alliage de platine et de ruthénium. En alliage, le ruthénium permet de rendre résistants le platine et le palladium et d'en faire par exemple des électrodes ou des plumes pour stylo. Il renforce également la résistance du titane à la corrosion. Il sert à la fabrication de disques durs depuis 2001. Il s'agit d'un revêtement de trois atomes d'épaisseur entre deux couches magnétiques. Ce matériau permet actuellement de stocker jusqu'à 25,7 Gb/in² et permettra d'aller jusqu'à 400 Gb/in². Supraconducteur. Il permet de catalyser la décomposition de l'acide formique (HCOOH) en dihydrogène H2 et dioxyde de carbone (CO2), servant au stockage de dihydrogène pour alimenter une pile à combustible. Catalyse asymétrique en chimie organique (réduction de liaison carbonyle, réaction de métathèse). I.5 La chimie du ruthénium dans les solutions d’acides aqueuses I.5.1 Les oxydes solubles Les oxydes solubles sont principalement représentés par le RuO 4 et secondairement par les complexes bimétalliques à pont oxo-. Le tétraoxyde de ruthénium (RuO4) [4]. L’existence du RuO4 a été rapportée pour la première fois par Klaus en 1860. Bien que moins toxique que OsO4, RuO4 doit être manipulé avec précaution. Il possède une pression de vapeur élevée à température ambiante ce qui le rend très volatil. Le gaz RuO 4 génère un effet irritant sur les 14 yeux et les voies respiratoires. Il oxyde les tissus, en laissant un dépôt caractéristique de RuO2. Il a une forte odeur, semblable à celle de l’ozone, et réagit de façon explosive avec de nombreux solvants communs. Le ruthénium (VIII) possède une configuration électronique en [Kr] 4d0. Sa chimie se résume à celle du tétraoxyde de ruthénium qui est l’une des deux espèces connues de tétraoxydes volatils avec OsO4. RuO4 est d’ailleurs iso-structural de OsO4 : la maille est monoclinique (a = 0,947 nm ; b = 0,459 nm ; c = 0,863 nm ; b= 118.3°). Elle contient 4 molécules : sa densité théorique est de 3,40 g.cm-3 et l’expérimental est de 3,29 g.cm -3. Les études de diffraction électronique sur les vapeurs suggèrent une symétrie tétraédrique (Td) avec une longueur de liaison Ru-O de 0,1705 nm. C’est un composé très important du ruthénium : il est notamment utilisé comme agent oxydant en chimie organique. Le tableau I.2 expose quelques exemples de réactions d’oxydation entre RuO 4 et des molécules organiques. Tableau I.2 : Oxydation de composés organiques par le tétra-oxyde de ruthénium. Réactifs alcools primaires alcynes amides éthers Produits aldéhydes, acides carboxyliques cétones acides carboxyliques aldéhydes; acides carboxyliques dicétones, acides carboxyliques imides esters sulphides sulphones alcools secondaires aldéhydes alcènes RuO4 se décompose de façon explosive en RuO2 à des températures de l’ordre de 100°C. Cette décomposition peut également être induite par photolyse. La littérature mentionne deux formes de tétraoxyde de ruthénium [5-7] : · l’une, de couleur brune, est peu soluble dans l’eau, fond vers 27°C et s’évapore vers 40°C. · l’autre, de couleur jaune orangée, est instable, fond vers 25,4°C et est soluble dans l’eau (s = 17,1 g.l-1 à 0 °C et s = 20,3 g.l-1 à 20°C) ainsi que dans les solvants halogénés tels le tétrachlorométhane ou le chloroforme. Sa sublimation est visible dès 7 °C à une pression de 4 à 5 hPa. Cette seconde forme peut être obtenue par sublimation puis recristallisation de la forme brune dans un tube scellé. Toutefois, une étude de Nikol’skii [8], basée sur la mesure des points de fusion, de la pression de 15 vapeur et de la solubilité dans l’eau, réfute cette hypothèse du polymorphisme du tétraoxyde de ruthénium avancée par Krauss [7]. Les études par spectroscopie Raman IR suggèrent que le RuO 4 conserve sa structure tétraédrique dans l’eau et le tétrachlorométhane [4]. En solution aqueuse, le tétra-oxyde de ruthénium est sous une forme hydratée (H2RuO5) et se comporte comme une espèce amphotère. En effet, Martin [9] a suggéré d’une part que RuO4 peut se comporter comme un acide faible (K1 = 6,8.10-12) et d’autre part comme une base faible (K2 = 5,7.10-15) comme cela est montré sur les schémas suivants: · Acide faible : [RuO4] + H2O [H2RuO5] [HRuO5]- + H3O+ [H2RuO5] + H2O Schéma 1 · Base faible: [HRuO4]+ + OH- [H2RuO5] Schéma 2 I.5.2 Les complexes arène-ruthénium Les complexes arène-ruthénium ont été très étudiés ces derniers vingt cinq ans en raison de leurs structures, de leurs propriétés intéressantes et surtout de leur potentiel catalytique surprenant [10]. Ils présentent une importante réactivité tant au niveau du métal que du ligand arène, ce qui fait qu’ils sont très fréquemment utilisés comme précurseurs de nombreux composés. La première synthèse d’un complexes arène-ruthénium date de 1960. Winkhaus et Singer isolèrent un produit brun insoluble, de formule empirique [(C6H6)RuCl2)], à partir de la réaction entre le RuCl3 hydraté et le cyclohexadiène dans l’éthanol (schéma 3). Ce composé fut tout d’abord présenté comme un polymère contenant des fragments Ru (II) (benzène) reliés par des ligands chlorure en pont [11]. 16 Schéma 3 : µ-Dichloro-π-benzene-ruthenium (II) La structure de ce composé fut révisée des années plus tard par Bennett [12] qui suggéra que le complexe présentait une structure dimères [(η 6-C6H6RuCl2] [13] par analogie avec les spectres IR des complexes dimères [(C5H5)MCl2] (M : Rh, Ir ) découverts par Maitlis [14]. Ainsi, la structure est décrite comme l’union par de ligands chlorures en pont entre deux unités (C6H6)RuCl. Le ligand benzène est considéré comme un ligand à six électrons liés à l’atome de ruthénium de façon η6 BENNETT (1974) MAITLIS (1969) Schéma 4 En utilisant la méthode décrite par Winkhaus et Singer, plusieurs complexes de type [(arène) RuCl2]2 (arène : C6H5Me, P-C6H4Me2, 1,3,5-C6H3Me3, P-MeC6H4-iPr) ont été synthétises par chauffage à reflux d’une solution éthanolique de trichloture de ruthénium (III) hydraté en présence du cyclohexa-1,3-diène correspondant [11]. Dans le cas des analogues contenant l’hexaméthylbenzene partir du dérivé ou le durène, les synthèses sont réalisées à [(P-MeC6H4-iPr)]RuCl2]2 par simple substitution des arènes [14,15] (Schéma 5) 17 Schéma 5 : Synthèses des complexes de type [(arène) RuCl2]2 (arène : Me4C6H4 et C6Me6) L’utilisation de diènes tels que l’éthyl-1,4-cyclohexadiène-3-carboxylate, le méthoxycyclohexa-1,4-diène permet d’accéder à des complexes dont le ligand arène est fonctionnalisé [16] (Schéma 6). Schéma 6 : Synthèse des complexes de type [(arène) RuCl 2]2 (arène : C6H5(CO2Et) et C6H5 (OMe) ) L’un des aspects originaux de la réactivité des complexes arène-ruthénium est leur comportement en solution aqueuse. La mise en évidence du premier aqua-complexes de ruthénium benzènique remontre aux années 70 [11] mais ce n’est qu’en 1988 que Ludi a réussi à isoler les aqua-complexes [(η6-C6H6)Ru(H2O)3]2+ et [(η6-C6H6)Os(H2O)3]2+ sous 18 forme de sel de tosylate [17]. La structure de type « tabouret » du cation [(η6C6H6)Ru(H2O)3]2+ sous forme de sel de sulfate a pu être observé après une analyse radiocristallographique d’un crystal (Schéma 7 ). Schéma 7 : Structure du sel [(η6-C6H6) Ru(H2O)3][SO4] En solution aqueuse, les complexes dinucléaires [(η6-C6H6)RuCl2] subissent une hydrolyse pour donner naissance à un mélange d’espèces mononucléaires [(η 6-arène)Ru(H2O)3-n] n)+ (2- en équilibre l’une avec les autres [18] (Schéma 8). Schéma 8 : Hydrolyse du bis (benzène) tétrachloro diruthénium (II) L’équipe du professeur Suss-Fink a étudié le comportement de ces fragments (η 6-arène) ruthénium vis-à-vis de l’hydrogène, en solution aqueuse [19] (Schéma 9). La réaction du mélange d’hydrolyse avec de l’hydrogène moléculaire (1,5 atm, 20 °C) permet d’obtenir le cluster tétrahydrure [(η 6C6H6)4Ru4H4]2+ [20] qui possède une structure analogue à celle des cations [(η 6-P-Me-C6H4- iPr)4RuH4]2+ et [(η5-C6Me6)4Rh4H4]2+ synthétisés par Maitlis [21]. Sous des conditions plus fortes 19 (60 atm, 55 °C) la réaction évolue vers la formation du cluster hexahydrure [(η 6-C6H6)4Ru4H6]2+. Ce cluster peut réagir avec des traces d’oxygène pour former le cluster tetrahydrure. Schéma 9 : Formation des clusters tétranucleaires arène-ruthénium par hydrogénation du complexe [(η6-C6H6) RuCl2]2 en solution aqueuse. Suss-Fink et al. [22] ont mis en évidence le potentiel catalytique des espèces cationiques aquasolubles [(η6-C6H6)4Ru4H4]2+ et [(η6-C6H6)4Ru4H6]2+ pour l’hydrogénation des dérivés benzéniques sous des conditions basiques. Le mécanisme d’hydrogénation proposé par Suss-Fink et al. suggère la formation de plusieurs espèces métalliques, mais seulement les espèces [(η 6-C6H6)Ru4H4]2+ et [(η6C6H6)4Ru4H6]2+ ont été détectées par spectroscopie de RMN H. L’hydrogénation des dérivés benzéniques en employant [(η6-C6H6)4Ru4H4]2+ comme catalyseur s’est avérée relativement peu sélective. I.6 Les complexes organométalliques En chimie organométallique, les propriétés physiques et chimiques d’une molécule sont fortement liées au nombre d’électrons de valence et à l’arrangement structural. La connaissance des relations nombre d’électrons-structure-propriétés est donc indispensable pour la relation pour la compréhension de cette chimie. Les chercheurs s’intéressant à cette chimie font alors appel à des 20 règles empiriques et des outils théoriques de simulation qui leur permettent de calculer avec précision les propriétés des molécules en fonction de leur structure, voire de prédire la structure de nouveaux édifices. Cette simulation numérique s’avère incontournable lorsque les résultats expérimentaux sont difficilement accessibles. Les composés chimiques décrits dans ce mémoire appartiennent à la chimie organométallique où l’aspect covalent est très important. Cette chimie des complexes des métaux de transition est largement dominée par la règle dite « des 18 électrons » [23-24]. La chimie organométallique concerne les composés moléculaires contenant une liaison métal-carbone. Cette science révèle de la chimie de métaux de transition. Elle a donnée lieu à de nombreuses applications, utilisées aussi bien dans le laboratoire de synthèse organique que dans le domaine de la chimie industrielle. La chimie des métaux constitue la plus ancienne de la chimie minérale, les éléments natifs comme le cuivre, l’or, l’argent, le mercure,…était connus depuis l’antiquité. Le ruthénium, le cobalt et le manganèse n’ont été découverts que bien plus tard. Un complexe est une entité mixte constitue d’une partie centrale (neutre ou cationique) souvent métallique entourée de deux ou plusieurs molécules ou anions appelés les ligands. L’ensemble du complexe sera positif ou négatif ou neutre selon la somme de la charge. Il existe essentiellement deux types de ligands : ceux qui apportent une ou plusieurs paires d’électrons au métal, c’est-à-dire les ligands pairs notés L ou Ln , n étant le nombre de paires d’électrons données au métal, et ceux apportant un électron ou un nombre impair d’électrons au métal , c’est-à-dire les ligands radicalaires notés X (un électron ) ou LnX (nombre impair d’électrons). Alors qu’un ligand L ou Ln ne prend formellement aucun électron au métal pour former la liaison métal–ligand puisqu’il s’agit d’une liaison donneur-accepteur, le ligand X ou LnX partage la liaison avec le métal en lui demandant un électron comme dans une liaison covalente en chimie organique [23]. I.7 La liaison de coordination La liaison de coordination connue sous le nom liaison dative est une description de la liaison covalente entre deux atomes pour lesquels les deux électrons partagés dans la liaison proviennent du même atome. Les liaisons de coordination sont évoquées lorsqu’une base de Lewis (donneur d’électrons) fourni une paire d’électrons à un acide de Lewis (accepteur d’électrons). Le processus de formation d’une liaison dative est appelé coordination, le donneur d’électrons acquiert une charge positive et l’accepteur d’électrons acquiert en même temps une charge formelle négative. 21 I.8 Les caractéristiques du métal de transition dans les complexes Les métaux de transition sont, par définition, des éléments à couche incomplète et leur dernière couche p (de valence) est vide pour donner lieu à l’existence des composés stables. Ces éléments devront plus ou moins compléter les sous-couches de valence par des électrons donnés ou partagés par les coordinats (ligands). Ces électrons apportés par les ligands leur permettent ainsi d’atteindre, ou au moins d’avoisiner la structure électronique du gaz rare qui suit l’élément de transition issue de la même ligne du tableau périodique. Les quatre principales caractéristiques du métal de transition dans un complexe sont le nombre d’électron de valence (NEV), le nombre d’électrons nom liants (NENL), le degré d’oxydation (DO) et la coordinence (C). I.8.1 Le nombre d’électrons de valence (NEV) C’est le nombre total d’électrons dans ce que l’on définit comme la couche de valence du métal de transition, à savoir l’ensemble des sous-couches ns, (n-1)d, np. Il comprend des électrons initialement présents dans la couche de valence de métal et les électrons apportés par les ligands : NEV= nM + 2nL + nX – q, (1) avec nL = nombre de ligands L, nX = nombre de ligands X, q = charge du complexe, nM = nombre d’électrons initialement présents dans la couche de valence du métal, c'est-à-dire 2 électrons de la sous-couche ns et les électrons présents dans la sous-couche (n-1)d suivant la nature du métal. nM =2+y pour un élément de transition ayant la structure électronique : ns2 (n-1)dy np0 y dans dy : 1 nM : 2 3 4 5 6 5 6 10 11 Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag W Au Ta 9 9 4 Hf 8 8 3 La 7 7 Re Os Ir Pt Exemple : [FeCp(CO)2]- Cp est un ligand L2X et CO est un ligand L, le complexe peut donc se mettre sous la forme : FeL4X- avec nFe =8, NEV=18 22 Le NEV est très souvent égal à 18, ce qui correspond pour le métal de transition à la structure électronique du gaz rare. I.8.2 Le nombre d’électrons non liants (NENL) C’est le nombre d’électrons restant dans la couche de valence du métal après la formation des liaisons avec les ligands. Les chimistes inorganiciens ont pour habitude d’appeler dn un métal ou ion ayant n électrons nom liants dans un complexe (n=NEVL) : NENL = n M – n X – q = n M – DO (2) Par exemple, pour [FeCp(CO)2]-, NENL = 8-1-(-1) = 8 on dit que c’est un complexe d8. Le NENL est important pour définir la réactivité d’un complexe. Ainsi par exemple, un complexe dont le NENL est égal à 0 ne peut être oxydé et les réactions sur le métal seront limitées aux réactifs apportant des électrons. Le NENL sera également utile pour définir la géométrie du complexe, les orbitales des électrons nom liants rentrant en compte dans la répartition de l’espace autour du métal. I.8.3 Le degré d’oxydation (DO) Le DO est alors égal à la charge du complexe quand ce dernier contient seulement des ligands L ou Ln puisque, par exemple, dans [Fe(H2O)6]2+ il apparait clairement que le degré d’oxydation est +2. De même, le DO est égal à -2 dans le réactif de Collman [Fe(CO)4]2-. Cependant, le DO n’apparait plus aussi facilement quand le complexe contient des ligands X. Les métaux de transition ont tous de nombreux degrés d’oxydation ce qui fait la richesse de leur chimie. Pour les composés organométalliques à ligands L, les degrés d’oxydation sont bas, nuls ou négatifs. Par contre les composés purement inorganiques ont toujours des degrés d’oxydation positifs voire élevés. On notera bien que le degré d’oxydation n’est que le résultat d’un formalisme et il est souvent aléatoire d’argumenter sur tel ou tel degré d’oxydation d’un métal d’après les propriétés physiques et chimiques d’un complexe. I.8.4 La coordinence (C) C’est le nombre de sites de coordination occupés. Ainsi un ligand L ou X occupe un site, un ligand L2 ou LX occupe deux sites, un ligand L3 ou L2 X occupe trois sites. En mettant le complexe sous la forme MLn Xpq, la coordinence est : 23 C = n L + PX. (3) Quand il y a un ou plusieurs ligands X2 ou X3, la formulation MLnXpq conduit à un nombre de coordinence erroné par excès (il s’agit de la seule exception à l’utilisation de cette formulation). Dans ce cas, il faut simplement compter les ligands en ne comptant que pour l chaque ligand X 2 ou X3. Les autres ligands sont comptabilisés par le nombre de sites de coordination qu’ils occupent : par exemple, Cp, ligand L2X, sera comptabilisé comme 3 ligands. Ainsi, le complexe [Ru Cp(CO)2(=CH2)]+ a une coordinence égale à 6 (3 pour Cp, 2 CO et l carène)[24]. I.9 Conditions de stabilité d’un système chimique Les règles de stabilité qui établissent une relation entre la structure moléculaire et le nombre d’électrons de valence sont toutes basées sur le principe de structure électronique à couche fermée. Selon ce principe, une molécule est thermodynamiquement stable si un écart énergétique significatif sépare les orbitales moléculaires (OM) occupées, qui sont généralement liantes et/ou non liantes, des OM vacantes, qui sont généralement antiliantes. Cette situation générale est schématisée sur le schéma suivant : Figure I.2 : Schéma orbitalaire simplifié d’une molécule stable 24 Si l’on comprend aisément que l’occupation des OM liantes favorise la stabilité thermodynamique, alors que l’occupation des OM antiliantes la défavorise [25], l’occupation totale ou partielle des OM non liantes apparaît neutre du point de vue de la stabilité différence d’énergie entre l’orbitale la plus haute occupée (HO) et l’orbitale la plus basse vacante (BV), ce qui conduit à une instabilité de type Jahn-Teller [26] qui n’est pas autre chose qu'une instabilité thermodynamique. En d’autres termes, la non occupation totale de toutes les OM non liantes correspond à une structure instable susceptible d’évoluer vers une structure thermodynamiquement plus stable pour laquelle le nombre d’OM liantes et non liantes est égale au nombre de paires d’électrons de valence. Par conséquent, ajouter ou enlever des électrons au diagramme de la figure I.2 déstabilise la molécule considérée et provoque un changement de sa structure vers une forme plus stable qui, de nouveau, va satisfaire le principe de structure électronique à couche fermée. D’une façon très simplifiée, on peut dire qu’à un nombre d’électrons donné correspond à une géométrie donnée, et réciproquement. Le principe de la structure électronique à couche fermée garantit aussi à la molécule une bonne stabilité cinétique car l’occupation de toute les OM de basse énergie minimise ses capacités électro-acceptrices (oxydantes) et évite la possibilité de réactions radicalaires. I.10 La règle des 18 électrons (ou formalisme EAN) Cette règle dite EAN (de l’anglais Effective Atomic Number) a été introduite par Sidgwick et collaborateurs [27] pour expliquer la stabilité de certains complexes organométalliques. Elle s’énonce de la façon suivante: dans une liaison covalente stable, tout atome doit s’entourer d’un nombre d’électrons de valence correspondant à la configuration électronique du gaz rare situé à la fin de la période auquel appartient l’atome considéré. Pour les éléments du tableau périodique, ce nombre est égal à huit (règle de l’octet), alors que pour les éléments de transition, il correspond à dix-huit (règle des 18 électrons). Cette dernière règle peut être démontrée à partir d’un diagramme d’orbitales moléculaires (OM) d’un complexe MLn (L= ligand donneur d'un doublet électronique, n ≤ 9) représenté sur la figure I.3 [28]. Les interactions orbitalaires des n combinaisons des orbitales frontières des n ligands avec les 9 orbitales atomiques (OA) du métal de transition (cinq OA d, une OA s et trois OA p) conduisent à la formation de n OM liantes et n OM antiliantes. Les (9 - n) OA du métal non engagées dans des liaisons forment les OM. 25 Figure I.3 : Diagramme d’interactions orbitalaires général pour un complexe MLn à 18 électrons. Le principe de stabilité énoncé précédemment impose l’occupation des niveaux liants et non liants soit n + (9 - n) = 9 orbitales de valence qui doivent être occupées par 18 électrons de valence, d’où la règle des 18 électrons. Cette règle comporte néanmoins des exceptions. Par exemple, les complexes plans carrés sont stables pour un compte de 16 électrons et les complexes linéaires sont souvent observés pour un compte de 14 électrons au lieu de 18. Dans ces complexes une ou deux OM dérivant de la sous-couche p de valence du métal sont non liantes. Cependant, elles sont inaccessibles aux électrons du fait leurs hautes énergies. I.11 Conclusion Ce chapitre est consacré aux quelques définitions fondamentales sur les complexes organométalliques et la liaison de coordination et ceci, après avoir rappelé les règles de stabilité des métaux de transition (la règle de 18 électrons). L’intérêt de ce chapitre est de préparer le lecteur à comprendre le dernier chapitre qui contient les résultats de nos travaux de recherche. Ce premier chapitre est donc introductif aux différentes notions que nous allons rencontrer par la suite. 26 BIBLIOGRAPHIE [1] Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », dans Dalton Transactions, 2008, p. 2832 – 2838 [2] David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, 2009, 89e éd., p. 10-20 [3] Tojo, G. and Fernández, M. (2007). "Ruthenium Tetroxide and Other Ruthenium Compounds". Oxidation of Primary Alcohols to Carboxylic Acids. 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Dans le domaine de chimie-physique quantique, deux grandes familles se dégagent: les méthodes semi-empiriques et les méthodes ab initio. Les méthodes semi-empiriques, de résolution plus rapide que les méthodes ab initio, permettent de modéliser les “gros” systèmes moléculaires grâce à deux approximations. La première consiste à ne prendre en compte que la couche de valence. La seconde consiste à négliger la plupart des intégrales de répulsion électronique à plusieurs centres. Elles utilisent des paramètres ajustés aux résultats expérimentaux ou obtenus par des calculs ab initio. Elles ont tendance à conduire à d’importantes erreurs dans le calcul des énergies totales des molécules. Toutefois, on peut supposer que ces erreurs sont du même ordre de grandeur lors de la comparaison de molécules de structures voisines. Au cours de ces dernières années, l’importante évolution dans le domaine informatique et les progrès réalisés dans les méthodes de calcul de chimie quantique permettent de donner une bonne prédiction et une bonne description des propriétés électroniques d’une entité donnée. Ces circonstances favorisent une utilisation plus courante de ces outils dans différents domaines de la chimie pour la comparaison de résultats expérimentaux et calculés ainsi qu’une meilleure compréhension des mécanismes réactionnels. Le choix de la méthode quantique plus ou moins élaborée utilisée dépend souvent de la nature et de la taille du système. On recherche souvent le meilleur compromis entre qualité des résultats et un temps de calcul raisonnable. II.2 Approximations fondamentales Le premier axiome de la théorie quantique stipule que tout état d'un système n'évoluant pas dans le temps constitué de N particules est complètement décrit par une fonction mathématique , appelée fonction d'onde, qui dépend des coordonnées de chacune des particules. Même si la fonction d'onde ne possède aucune signification physique, la 29 quantité |Ψ|2 permet de déterminer la probabilité de présence des particules dans un élément de volume. Le second axiome énonce que l'action d'un opérateur mathématique hermétique sur cette fonction permet d'atteindre la grandeur physique observable correspondante. Ainsi l'opérateur associé à l'énergie E est l'opérateur Hamiltonien H. La fonction d’onde exacte est fonction propre de l’opérateur Hamiltonien complet : Des approximations doivent être adoptées puisque cette équation ne peut pas se résoudre pour des systèmes moléculaires, y compris les plus simples. Les deux premières approximations en chimie quantique sont de considérer l'équation de Schrödinger non relativiste et indépendante du temps où l’Hamiltonien est défini par: Dans l'expression (2), les indices qui apparaissent sous les symboles de sommation s'appliquent aux électrons (i et j) et aux noyaux (A et B). Les deux premiers termes correspondent aux opérateurs associés à l'énergie cinétique des électrons et des noyaux, le troisième terme représente l'attraction coulombienne entre les noyaux et les électrons, tandis que les deux derniers décrivent la répulsion entre les électrons et entre les noyaux. Trois autres approximations sont couramment employées : l’approximation de Oppenheimer, l’approximation (Combinaison Linéaire d’orbitales d’Orbitales moléculaires Atomiques, L.C.A.O et l’approximation en anglais). Born- C.L.A.O. Cette dernière approximation sera illustrée dans la description de la méthode Hartree-Fock. II.2.1 L’approximation Born-Oppenheimer Les noyaux ayant une masse beaucoup plus importante que celle des électrons, il est alors possible, selon l’approximation de Born-Oppenheimer [6], de considérer leurs mouvements comme étant très lent par rapport à celui des électrons. Les électrons se déplacent alors dans un champ de noyaux fixes. Dans ce cadre, l'énergie cinétique des noyaux peut être supposée constante et nulle et la répulsion entre les différentes paires de 30 noyaux considérées également comme constante. En négligeant ces termes, il est alors possible de réécrire l’équation (2) pour obtenir l’Hamiltonien électronique : Cet Hamiltonien est alors utilisé pour résoudre l'équation de Schrödinger électronique : Ψe est la fonction d'onde électronique. Elle dépend explicitement des coordonnées électroniques et paramétriquement des coordonnées nucléaires. Selon le principe de Pauli [7], la fonction d'onde doit changer de signe lors de la permutation des coordonnées de deux électrons. Ee représente l'énergie électronique. Pour obtenir l'énergie totale E' dans un champ de noyaux fixes, on ajoute un terme de répulsion nucléaire à l'énergie électronique : Dans la suite de ce manuscrit les symboles , et désignerons respectivement l'Hamiltonien électronique, la fonction d'onde électronique et l'énergie totale calculée pour des positions fixes des noyaux. II.2.2 L’approximation d’orbitales moléculaires La fonction d'onde la plus simple qui respecte le principe de Pauli peut s'écrire sous la forme d'un déterminant, appelé déterminant de Slater [8]. Ce déterminant pondéré par un facteur de normalisation est construit à partir d'un ensemble de fonctions monoélectroniques, ou spinorbitales χ, définies comme le produit d'une fonction spatiale, ou orbitale moléculaire (OM) Ψ, par une fonction de spin α ou β : 31 Ce déterminant peut également s’écrire plus simplement : II.3 Méthode Hartree-Foc Dans la méthode Hartree-Fock [9,10], l’équation de Schrödinger est résolue selon le principe variationnel. On cherche les orbitales moléculaires donnant une énergie minimale du système en s’appuyant sur la condition d’extremum par résolution itérative des équations de Hartree-Fock (méthode du champ auto-cohérent ou Self-Consistent-Field). En appliquant l’approximation L.C.A.O aux équations de Hartree-Fock, on exprime les orbitales moléculaires à l’aide d’une combinaison linéaire d’orbitales atomiques. On obtient ainsi les équations de Roothaan [11]. Dans le formalisme restreint (RHF) on raisonne en terme d’orbitales atomiques et non en terme de spinorbitales. On travaille en couches fermées. Dans le cas du formalisme non restreint (UHF) on sépare les électrons de spin α et β et ceci conduit à un ensemble d’équations pratiquement analogues (connues sous le nom d’équations de Berthier-Pople-Nesbet [12, 13] à celle du formalisme RHF. Pour décrire la méthode de Hartree-Fock, nous nous placerons dans le cas d'un système à n couches fermées. II.3.1 Equation de Hartree-Fock La fonction d'onde construite sous la forme d'un déterminant de Slater est utilisée pour résoudre l'équation (4) et calculer l'énergie électronique correspondante : (10) La fonction d’onde multiélectronique qui minimise cette énergie peut-être approchée en cherchant les spinorbitales solution des équations de Hartree-Fock : Où εi est l'énergie de l'orbitale Ψi correspondante et F l’opérateur de Fock défini selon l’équation: 32 est l’hamiltonien de cœur relatif à un électron, qui comprend l’énergie cinétique et l’énergie d’attraction de l’électron par les noyaux (voir équation (3)). J et K sont respectivement les opérateurs coulombien et d’échange défini selon les équations : II.3.2 L’approximation C.L.O.A Une des méthodes permettant de résoudre les équations (11) consiste à développer les Orbitales Moléculaires en combinaisons linéaires de fonctions de base. Le choix de ces fonctions de base se porte généralement sur les orbitales atomiques (OA) du système et conduit à l'approximation C.L.O.A. (Combinaison Linéaire d'Orbitales Atomiques) : Dans le cadre de cette approximation, il s'agit de trouver les meilleurs coefficients Cνi qui minimisent l'énergie électronique E. En substituant l'équation (15) dans l'expression (11) et en multipliant chaque membre par φμ*, on aboutit aux équations de Roothaan : où Sμν est un élément de la matrice de recouvrement et Fμν un élément de la matrice de Fock qui s'écrit : 33 Pλσ est un élément de la matrice densité définie par : II.3.3 La procédure SCF Pour définir les opérateurs J et K des équations de Hartree-Fock, il est nécessaire de connaître les spinorbitales, elles-mêmes solutions de l'équation (11). Ces équations doivent être résolues de manière itérative selon la procédure du champ auto-cohérent (ou SCF pour Self-Consistent-Field). Dans un premier temps, le choix des spinorbitales initiales, donc d’une matrice densité P, doit être envisagé. Dans un deuxième temps, les équations HF sont résolues et donnent un nouvel jeu de spinorbitales. Ces nouvelles spinorbitales vont à leur tour servir à définir de nouveaux opérateur J et K et donc un nouvel ensemble de fonctions propres de F. Cette procédure est répétée jusqu'à ce que la cohérence interne soit atteinte, c'est-à-dire jusqu'à ce que la nouvelle matrice densité P soit la même que la précédente, en tenant compte d'un seuil minimal fixé. II.4 La théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT) La théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT) se distingue des méthodes ab initio basées sur les équations HF car elle s'appuie sur la notion de densité électronique ρ(r) et non sur celle de fonction d'onde multiélectronique. Cette approche est basée sur deux théorèmes dûs à Hohenberg et Kohn [14]. Le premier stipule que "l'énergie totale d'un système dans son état fondamental ne dépend que de sa seule densité électronique ρ(r)" (l'énergie est donc une fonctionnelle de la densité électronique). Toute propriété de l’état fondamental, dont l’énergie, peut s’écrire comme une fonctionnelle de la densité électronique. Le second théorème est l’analogue du principe variationnel appliqué à la densité et montre que la densité est stationnaire pour l’état fondamental. Kohn et Sham [15] ont proposé ensuite une méthode pour obtenir la densité et l’énergie d’un système. Pour un potentiel externe v(r) donné, la fonctionnelle énergie électronique de l'état fondamental d'un système s'écrit comme la somme de plusieurs termes : 34 où T[ρ(r)] est l'énergie cinétique d'un système d'électrons sans interaction possédant la même densité ρ(r) que le système réel. Les deux termes suivants caractérisent respectivement l'énergie d'attraction noyaux-électrons et l'énergie de répulsion biélectronique. Le dernier terme EXC [ρ(r)] est l'énergie d'échange-corrélation. Il contient les contributions d'échange et de corrélation ainsi que la différence entre T[ρ(r)] et l'énergie cinétique réelle du système d'électrons en interaction. En considérant que E[ρ(r)] doit être stationnaire lors d'une légère variation de la densité électronique et qu'elle doit être soumise à la condition de normalisation, le principe variationnel conduit alors à des équations auto-cohérentes analogues aux équations de Hartree-Fock, les équations de KohnSham : Ces équations seraient exactes si le potentiel d'échange-corrélation vXC était connu. La précision de la méthode réside donc dans le choix des fonctionnelles EXC[ρ(r)]. Trois principaux types de fonctionnelles existent : • Les fonctionnelles locales (LDA) qui dépendent uniquement de la densité électronique en chaque point du système et négligent toute influence de l'inhomogénéité du système. Cette approximation est correcte lorsque la densité varie suffisamment lentement. Ces fonctionnelles (S16, Xα16, VWN17) ne sont plus utilisées à présent de façon régulière. • Les fonctionnelles à correction de gradient (GGA) qui introduisent dans leur expression le gradient de la densité permettent de tenir compte de l'inhomogénéité de la distribution électronique. Les fonctionnelles les plus employées sont : Becke88 [18], PW91 [19], P86 [20] et LYP [21]. • Les fonctionnelles hybrides HF-DFT, apparues récemment, qui incluent pour l'énergie d'échange un mélange Hartree-Fock et DFT tandis que l'énergie de corrélation reste purement DFT. Ces fonctionnelles apparaissent comme étant les plus fiables du moment. La fonctionnelle que nous avons employée dans nos calculs est la fonctionnelle hybride B3LYP [21, 22] couramment utilisée dans la littérature. La théorie de la fonctionnelle de la densité est désormais devenue un outil standard pour comprendre les propriétés des molécules, agrégats et matériaux à l'échelle atomique, complétant ainsi les connaissances expérimentales par des simulations numériques basées sur la mécanique quantique. La 35 méthode élaborée qui donne de bons résultats quantitatifs et un outil efficace pour la détermination d’arrangements structuraux de molécules organométalliques. Elle apporte une aide de tout premier ordre lorsque la détermination structurale par diffraction des rayons X n’est pas possible. Les nombreux outils spectroscopiques et physico-chimiques disponibles actuellement donnent de nombreuses indications sur l’arrangement spatial, mais ils ne permettent pas toujours de lever toutes les interrogations sur une géométrie. II.4.1 Energie de corrélation L’énergie de corrélation est la différence entre l’énergie exacte non relativiste et l’énergie HartreeFock. La prise en compte de cette énergie est en général nécessaire pour un bonne description des systèmes et processus chimiques. La méthode la plus répandue pour calculer cette énergie, consiste à effectuer un calcul de perturbation sur la fonction d’onde SCF. Cette méthode est connue sous le nom de Møller-Plesset [23] et est en générale conduite aux ordres 2 ou 4 (notées respectivement MP2, MP4). La deuxième méthode est basée sur le principe variationnel. On utilise l’espace des configurations pour développer une expression approchée des fonctions propres de l’Hamiltonien. Cette méthode porte le nom d’interaction de configuration [24]. Le nombre de configurations étant très important (nombre de façons de répartir n électrons sur N niveaux), on se limite souvent aux mono et diexcitations. L'approche DFT possède l'avantage d'introduire les effets de corrélation électronique à un coût moindre par rapport aux méthodes ab initio traditionnelles. Très souvent, la qualité d'un calcul B3LYP se situe au niveau de ceux obtenus au niveau MP2, voire même MP4, mais aucune règle générale n’est connue. Néanmoins elles restent des méthodes très attractives en raison de leur très bon rapport précision / rapidité. II.4.2 Choix de la base d’orbitales atomiques D'un point de vue mathématique, les orbitales de Slater sont bien adaptées pour représenter les OA φi de l'équation (15). Cependant le calcul des intégrales multicentriques <μσ|νλ> pose des problèmes en raison de la présence du terme exponentiel e−ζr. Le moyen de contourner cette difficulté est de remplacer les orbitales de Slater par une combinaison de plusieurs fonctions de type «gaussienne » de la forme e−αr2. La précision des résultats dépend évidemment du nombre de fonctions gaussiennes utilisées pour développer chaque OA. Les bases les plus couramment employées sont les bases double-zéta 6-31G [25] (une combinaison de 6 fonctions gaussiennes pour les représenter les électrons de cœur et 3+1 36 fonctions pour les électrons de valence) et triple-zéta 6-311G [26] contenues dans les logiciels de type Gaussian [27]. Dans le but de mieux décrire les systèmes ioniques ou radicalaires et mieux rendre compte de la dissymétrie du nuage électronique par rapport aux noyaux, on peut inclure des fonctions diffuses (+) [28] ou de polarisation (*) [29] supplémentaires. L'utilisation de bases incomplètes induit une erreur dans le calcul des énergies de réaction ou de complexation. L'origine de cette erreur, appelée BSSE (Basis Set Superposition Error), provient du fait que, dans un complexe par exemple, chaque orbitale moléculaire est développée sur une base plus étendue que dans les molécules séparées. La tendance qu'ont les électrons associés à un atome à utiliser les fonctions de base de l'atome voisin pour diminuer l'énergie du système génère une « surstabilisation » du système. II.4.3 Corrections thermodynamiques Les mesures expérimentales sont faites sur les molécules à température finie, alors que les molécules effectuent des mouvements de vibration, de rotation ou encore de translation. Afin de pouvoir comparer les calculs théoriques (réalisés pour une structure optimisée à T = 0 K) aux données expérimentales, des corrections thermodynamiques doivent alors être appliquées. Ces corrections nécessitent en outre la connaissance des modes normaux de vibration de la molécule. Les fréquences νi sont calculées, dans l’approximation harmonique, à partir de la matrice des constantes de force (dérivées seconde de l’énergie par rapport aux coordonnées nucléaires) et des masses atomiques. On a alors : U(0) est l’énergie de point zéro, donnée par : où N est le nombre de modes normaux de vibration. Les autres grandeurs pour une mole, sont définies par 37 II.5 Exploration de la surface de potentiel, application à la réactivité chimique Les chimistes s’intéressent non seulement aux grandeurs thermodynamiques (stabilité relative des différentes espèces, etc.) associées à un processus réactionnel mais également aux grandeurs cinétiques (coefficient de vitesse, etc.) du système étudié. D’un point de vue thermodynamique, pour qu’une réaction s’effectue spontanément, il faut que la variation d’enthalpie de la réaction soit négative (ΔGréaction < 0); on parle alors de réaction exothermique. Dans le cas contraire, la réaction est endothermique. Le calcul des énergies d’activation (ΔG*), correspondant à la différence entre l’énergie d’un état stationnaire et celle d’un état de transition, permet d’accéder aux différentes grandeurs cinétiques. Lorsqu’un processus réactionnel se décompose en plusieurs étapes, on parle d’étape cinétiquement déterminante pour l’étape présentant l’énergie d’activation la plus élevée (par exemple ΔG*1 sur la figure II.1). D’un point de vue mécanistique, une réaction bien que thermodynamiquement favorisée peut être cinétiquement défavorisée si l’énergie d’activation de l’étape cinétiquement déterminante est beaucoup trop élevée. Pour mieux appréhender un processus chimique et les grandeurs énergétiques associées, il est commode de représenter son profil énergétique en deux dimensions comme sur la figure II.1. 38 Figure II.1 : Profil énergétique d’une réaction chimique en deux étapes. L’exploration de la surface de potentiel n’est pas si évidente puisque pour un système comportant N atomes, l’énergie est fonction de 3N-6 coordonnées internes. C’est pour cela que la surface de potentiel est également appelée hypersurface de potentiel. La figure II.2 suivante illustre une surface d’énergie potentielle plus complexe que la précédente, sur laquelle sont représentés l’ensemble des cas possibles présentés précédemment. Les réactifs, les intermédiaires réactionnels, et les produits d’une réaction chimique correspondent à des minima locaux (ou globaux) de la surface de potentiel alors que les états de transition sont eux caractérisés par des points selles (à la fois minimum et maximum selon la coordonnée choisie). Figure II.2 : Surface d’énergie potentielle extrait du livre de Foresman et Frisch [30] 39 II.5.1 Recherche d’état stationnaire La chimie quantique et les méthodes de minimisation d’énergie permettent d’explorer la surface de potentiel et de caractériser les minima d’énergie d’un système moléculaire. Formellement, les méthodes de minimisation sont basées sur le calcul des dérivées premières et secondes de l’énergie. Pour localiser un minimum, il faut que la dérivée première de l’énergie soit nulle et la dérivée seconde soit positive (E correspond à la fonction énergie et Xi les coordonnées du système) : L’accès aux dérivées premières ou secondes peut se faire par résolution analytique ou numérique. De nombreuses méthodes sont couramment utilisées, comme la méthode steepest descent, la méthode du gradient conjugué, la méthode Newton-Raphson, etc. Nous ne détaillerons pas ces méthodes mais pour de plus amples informations, il est possible de parcourir de nombreux ouvrages de références [31,5]. II.5.2 Recherche d’état de transition Pour localiser un état de transition, il est préférable de connaître à l’avance la structure optimisée des intermédiaires encadrant cet état de transition. La première méthode consiste à une interpolation de la structure de l’état de transition à partir des deux points stationnaires proches. Cette méthode s’appelle synchronous transit-guided quasi-Newton (QST) [32]. En cas d’échec de cette méthode, il faut procéder à une exploration de la surface en suivant une grille de point, c.-à-d. faire varier quelques coordonnées géométriques pertinentes. La structure de l’état de transition sera alors proche de celle de plus haute énergie. La difficulté est alors d’affiner la structure pour obtenir l’état de transition recherché. Les algorithmes de recherche d’état de transition utilisent alors les modes normaux associés à la fois aux fréquences positives et négatives. En effet, alors qu’un minimum est caractérisé par 3N-6 modes normaux de fréquence positive, un état de transition est lui caractérisé par 3N-5 modes normaux de fréquence positive et un mode normal de fréquence « négative » (fréquence imaginaire, non observable expérimentalement). 40 Pour vérifier que la structure ainsi optimisée est représentative de la coordonnée de réaction souhaitée, il est nécessaire d’effectuer une vérification de la structure de l’état de transition. L’algorithme IRC (Internal Reaction Coordinate) [33] permet, à partir de la structure de l’état de transition, de descendre la pente vers les intermédiaires en suivant la direction indiquée par le mode normal de vibration de la fréquence imaginaire . II.6 La mécanique moléculaire Pour des systèmes de taille importante ou lorsqu’une étude dynamique d’un système moléculaire est envisagée, l’utilisation de méthodes de la chimie quantique peut s’avérer trop coûteuse en temps de calcul. Les méthodes de mécanique moléculaire utilisent un potentiel d’interaction simplifié appelé champ de force, et conduisent à une expression de l’énergie totale dépendante des coordonnées nucléaires. Les paramètres du champ de force sont optimisés sur des données expérimentales ou des calculs de niveau très élevés sur des fragments de molécules. Typiquement, les modèles de mécanique moléculaire consistent en des atomes sphériques reliés par des ressorts qui représentent les liaisons. Les forces internes considérées dans la structure modélisée sont décrites en utilisant de simples fonctions mathématiques. La loi de Hooke est généralement employée pour décrire les interactions de liaison. Les atomes peuvent être traités comme des sphères dures non-élastiques ou ils peuvent interagir selon le potentiel de Lennard-Jones ou de Buckingham. L’énergie du champ de force résulte de différentes contributions à l’énergie totale que l’on l’écrit : + Les trois premiers termes correspondent à la déformation des liaisons, des angles et des angles dièdres. Les termes EvdW et Eélectrostatique représentent respectivement les interactions de Van der Waals et électrostatique entre les atomes non liés. Enfin, le dernier terme correspond aux termes croisés entres ces différentes contributions. Les conformations stables de systèmes moléculaires correspondent aux minima énergétiques de cette énergie en fonction des coordonnées nucléaires. Un potentiel simple, ne contenant que des potentiels harmoniques sur les interactions liées, auxquels s’ajoutent un potentiel coulombien et un potentiel de Van der Waals du type Lennard-Jones pour les interactions non liées, est typiquement celui du champ de forces 41 AMBER [34]. Dans ce cas, le potentiel d’interaction de Van der Waals représenté par une fonction de type Lennard-Jones « 6-12 » et un terme d’interaction de coulomb standard. Le faible coût de ces méthodes permet de réaliser un nombre important de calculs portant sur différentes conformations moléculaires ou d’étudier de gros systèmes chimiques ou biochimiques, par exemple. II.7 La dynamique moléculaire Une simulation de dynamique moléculaire consiste à calculer l'évolution d'un système de particules au cours du temps. Dans ces simulations, le temps évolue de manière discrète et l'on souhaite connaître la position et la vitesse des particules à chaque pas de temps. Le calcul des forces d’interaction entre les particules permet de déterminer l'évolution des vitesses, et donc des positions, en utilisant les lois de la dynamique classique de Newton. L’énergie est constituée de l’énergie potentielle et cinétique du système considéré. Les forces correspondantes sont obtenues à partir des dérivées premières de l’énergie. Les équations du mouvement de Newton doivent être résolues, elles peuvent s’écrire sous la forme : où V est l’énergie potentielle à la position r. Le vecteur r contient les coordonnées de toutes les particules du système. m est la masse et t est le temps. Plusieurs algorithmes peuvent être invoqués pour résoudre les équations du mouvement. En général les positions à un temps sont obtenues par extension en une série de Taylor impliquant la vitesse et l’accélération des particules. Pour plus de détails, le lecteur peut consulter l’ouvrage d’Allen & Tildesley [35]. Le pas d’intégration d’une dynamique moléculaire est considéré en fonction du mouvement moléculaire le plus rapide. Pour les systèmes moléculaires courants, le mouvement le plus rapide est 42 l’élongation des liaisons impliquant un atome d’hydrogène. Dans notre travail, nous avons fait l’hypothèse que ce degré de liberté n’influence que très peu les propriétés calculées dans les simulations des complexes en solution. Nous avons donc choisi de fixer ces liaisons afin de pouvoir augmenter le pas d’intégration Δt. Ceci est possible grâce aux algorithmes de type SHAKE [36], [37] ou RATTLE [38]. Figure II.3 Principe général d’une simulation de dynamique moléculaire. La dynamique moléculaire s'applique aussi bien à l'étude structurale des molécules qu'à des systèmes en interaction de grande taille. Néanmoins, les capacités de calcul étant limitées, le nombre de particules dans une simulation l'est aussi. Afin de réduire le nombre de molécules étudiées, tout en simulant un système le plus proche possible d’une phase condensée, la boîte contenant le système moléculaire est répliquée dans les trois directions de l’espace, formant ainsi un réseau infini (Conditions Limites Périodiques ou PBC en anglais). Si une particule quitte la boîte « par le haut », elle est immédiatement introduite par le bas. De plus, les interactions entre particules sont tronquées à une distance égale au maximum à la moitié de la taille de la boîte, afin qu’une particule 43 n’interagisse jamais avec une seule de ses images (convention de l’image minimum), on parle alors de distance de troncature (cut-off). II.8 Méthode Locally Enhanced Sampling (LES) Les simulations de dynamiques moléculaires classiques ont des difficultés pour échantillonner aisément un évènement tel que le changement de conformation d’un édifice moléculaire ou la diffusion de petites molécules dans les protéines. Il est alors nécessaire de faire appel à des techniques permettant d’explorer d’autres régions de la surface d’énergie potentielle (recuit simulé, LES, etc.). La technique d’échantillonnage LES, initialement définie par les travaux de Elber et al. [39,40] est un puissant outil permettant d’augmenter l’échantillonnage d’une partie d’un système moléculaire en remplaçant cette région par de multiples copies d’elle même. Dans cette approche basée sur le principe de champ moyen, la zone d’intérêt est dupliquée de telle sorte que la simulation contienne N copies de ce fragment n’interagissant pas entre elles et que le reste du système perçoive chacune de ces N copies à travers des interactions pondérées par un facteur 1/N. II.9 Estimation de l’énergie libre II.9.1 Umbrella Sampling et Potentiel de force moyenne La variation d’enthalpie libre associée à un processus biomoléculaire ne peut être déterminée via des simulations de dynamiques moléculaires classiques. Plusieurs méthodes sont à notre disposition pour réaliser ce type d’étude : Intégration Thermodynamique (TI), Perturbation de l’Energie Libre (FEP), l’approche Umbrella Sampling, etc. La mise en oeuvre de simulation sous contraintes, également appelé Umbrella Sampling permet un meilleur échantillonnage de la surface d’énergie potentielle dans une région réduite de l’espace des phases. Pour cela, le système est simulé en présence d’une contrainte artificielle w(ζ) sur l’ensemble de la trajectoire. La trajectoire est découpée pour l’occasion en plusieurs fenêtres d’échantillonnage où le système est confiné dans une région de la surface de potentiel correspondant à la coordonnée de la réaction ζ. La contrainte correspond souvent à un potentiel harmonique de la forme wi(ζ)=k(ζ−ζi)² centrée sur les valeurs successives de ζ. Une estimation précise du potentiel de force moyenne [41] associé à ce processus requiert un échantillonnage suffisamment long de la surface d’énergie potentielle le long de la cette coordonnée de réaction. De plus, pour assurer un bon recouvrement des fenêtres, les valeurs successives de la coordonnée de réaction ne doivent pas être trop différentes. Après l’échantillonnage de la trajectoire 44 représentant le chemin réactionnel envisagé, les dynamiques sous contraintes peuvent être analysées en utilisant la méthode weighted-average histogram method (WHAM) [42,43] pour obtenir les PMF associées au processus souhaités. II.9.2 Méthodes GB/SA et PB/SA L’approche MM-GBSA/PBSA implémenté dans le logiciel AMBER permet d’évaluer l’enthalpie libre de complexation ligand/récepteur ou de calculer l’enthalpie libre absolue d’une molécule en solution. Un jeu de structures est collecté lors des simulations de dynamique moléculaire. La méthode MM-GBSA/PBSA combine les énergies obtenues par mécanique moléculaire avec une approche de type continuum pour représenter le solvant. L’enthalpie libre de solvatation peut être décomposée en trois termes : représente la contribution électrostatique à l’enthalpie libre de solvatation, calculée soit par la méthode de Poisson-Boltzmann [44] (PB) soit par la résolution des équations de Born généralisées (GB) [45-48]. Les termes et représentent la contribution hydrophobique (terme de van der Waals et de cavité) de l’enthalpie libre de solvatation, et est généralement déterminée par le calcul de l’aire de surface accessible au solvant (SASA pour Solvent Accessible Surface Area). II.10 Conclusion Ce chapitre est une introduction brève aux méthodes de calculs théoriques commençant par la méthode de la fonctionnelle de la densité (DFT) qui sont actuellement le choix idéale pour les calculs de la structure électronique des complexes de métaux de transition. Les méthodes DFT ont montré leur efficacité pour le calcul des complexes de grande taille, comportant quelques centaines d'électrons. Ces méthodes donnent des temps de calcul relativement raisonnables et des résultats assez corrects et des mesures de plusieurs grandeurs physico-chimiques. Les méthodes de calcul de DFT étant bien décrites dans de nombreux ouvrages scientifiques, nous n'avons pas donné ici une description complète, mais nous nous sommes arrêter sur certaines notions qui nous seront utiles pour l'interprétation de certains de nos résultats. 45 BIBLIOGRAPHIE [1] McWeeny, R.; Sutcliffe, B.T. Methods of Molecular Quantum Mechanics. Academic Press: London and New York, 1969 [2] Atkins, P.W. Molecular Quantum Mechanics. Oxford University Press: Oxford, 1983 [3] Szabo; Ostlund, N.S. Modern Quantum Chemistry. Macmillan: New York, 1982 [4] Rivail, J.L. Eléments de Chimie Quantique à l'Usage des Chimistes. InterEditions: Paris, 1994 [5] Leach, A.R. Molecular Modeling. 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Nous essayons de synthétiser des molécules possédant des chaînes carbonées électroniquement actives, liées à des centres métalliques (atomes de ruthénium). Ces complexes organométalliques pourront avoir des applications en nanotechnologie [1-5] et en micro-électronique [6] mais aussi en optique non-linéaire [7-13]. L’objectif de ce travail était de s’intéresser à la chimie particulière du composé Ru{C≡CC(CN)=C(CN)2}(dppe)Cp*. Premièrement il est intéressant de se préoccuper du mécanisme de formation inhabituel de cette molécule. Normalement, le tetracyanoéthylène (TCNE) entre en interaction avec les triples liaisons et une cycloaddition [14,15] est observée comme le montre le schéma 10[16]. NC Ru C Ph2P C Ru Ph PPh2 C NC TCNE Ph2P NC C C PPh2 C Ph C CN CN Ru Ph2P CN C PPh2 C NC C Ph CN Schéma 10 Dans le cas de la formation de notre complexe, le TCNE ne réagit pas comme ci-dessus sur la triple liaison du Ru{C≡C-H}(dppe)Cp* pour obtenir le composé résultant d’une cycloaddition, mais il réagit tel un électrophile pour pouvoir donner le produit Ru{C≡C-C(CN)=C(CN)2}(dppe)Cp* (Schéma 11). Cette réaction s’effectue ainsi à cause de l’encombrement stérique dû au Cp*, ce qui empêche toute cycloaddition. 51 NC C TCNE Ru Ph2P C PPh2 C H Ru Ph2P C C PPh2 C CN + HCN CN Schéma 11 Après avoir effectué la synthèse de cette molécule de départ, le but de ce travail était de faire réagir ce complexe avec différentes sortes de nucléophiles pour obtenir une série de composés similaires, mais possédant des substituants distincts des uns des autres (Schéma 12). Schéma 12 III.A.2 Synthèse du précurseur organométallique possédant trois fonctions nitriles : Ru{C≡C-C(CN)=C(CN)2}(dppe)Cp* (3) Pour effectuer la synthèse du précurseur organométallique 3, il a premièrement fallu obtenir le complexe Ru{C≡C-H}(dppe)Cp* 2. La synthèse du composé 2 [17] est effectuée en mettant en réaction le RuCl(dppe)Cp* 1 avec Me3Si-C≡C-H en présence d’un sel non coordinant NH4PF6 dans du methanol, puis la solution est chauffée à reflux pendant 2 heures (le complexe 1 a été synthétisé de la même façon que dans la littérature [18]). Le composé alors créé est le vinylidène [Ru=C=CH2(dppe)Cp*][PF6]. Le complexe 2 est alors obtenu en ajoutant du sodium au milieu réactionnel, ce qui permet d’effectuer la réduction du vinylidène. 52 Ru Ph2P + Cl H C C 1) MeOH / NH4PF6 reflux 2h SiMe3 2) Na PPh2 Ru Ph2P C C PPh2 H 2 1 L’étape suivante pour obtenir le complexe organométallique 3 possédant trois fonctions nitriles consiste simplement à faire réagir le composé 2 avec du tetracyanoéthylène (TCNE) dans du THF. Le complexe 3 obtenu est facilement caractérisable par son intense couleur violette, mais aussi en RMN 31 P par un singulet à δ = 80 ppm correspondant au deux phosphores de la dppe qui sont identiques. Ru Ph2P C PPh2 C H + CN NC C CN THF Ru C NC CN 2 TCNE Ph2P C C C C CN PPh2 CN 3 Le mécanisme de cette réaction n’est pas encore totalement prouvé mais il est pratiquement certain que le Ru{C≡C-H}(dppe)Cp* 2 joue le rôle d’un nucléophile attaquant le TCNE qui a lui-même pour rôle d’être électrophile. L’élimination de HCN se fait ensuite pour former le complexe 3 (Schéma 13). 53 Schéma 13 Il est aussi possible de synthétiser le précurseur organométallique 3 en utilisant le vinylidène [Ru=C=CH2(dppe)Cp*][PF6] à la place du composé 2, mais la réaction est beaucoup plus lente (72 heures) et le rendement beaucoup plus faible. Le précurseur organométallique 3 étant synthétisé, nous avons pu alors commencer à nous intéresser à la chimie de ce complexe. III.A.3 Chimie du complexe organométallique 3 tricyané III.A.3.1 Mécanisme Tout au long de ce travail, nous avons donc essayé de synthétiser une série de composés organométalliques à partir de notre précurseur tricyané 3 sensible aux attaques nucléophiles. Il existe d’autres exemples [19] de composés organiques tricyané sensibles aux attaques nucléophiles sur le même site que notre complexe organométallique 3. Les nucléophiles attaquent spécifiquement sur le carbone en γ par rapport au métal, la charge négative se trouve alors délocalisée sur le carbone en position δ, ce qui est favorable car cette charge est donc stabilisée par les deux groupements nitriles 54 situé sur ce même carbone, on observe ensuite une élimination du groupement CN - ce qui permet d’obtenir le composé voulu (Schéma 5). Le but de cette première partie était donc de synthétiser une série de composés similaires avec différentes sortes de nucléophiles. CN Ru Ph2P C C C C CN PPh2 CN 3 CN CN + Nu- Ru Ph2P C C C C PPh2 NC Nu CN Ru Ph2P C C C C PPh2 Nu CN Schéma 14 III.A.3.2 Réactivité du complexe 3 avec les nucléophiles (Réactions avec RLi) Pour créer cette série de complexes, nous avons donc commencé en utilisant de forts nucléophiles tels que MeLi, BuLi, tBuLi et PhLi que l’on a additionné au complexe 3 ; toutes ces réactions se font à -78°C dans du THF. Nous avons donc respectivement obtenu les complexes organométalliques 4a, 4b et 4c, mais nous n’avons pas réussi à effectuer la substitution nucléophile avec le groupement phényl. Ces réactions sont instantanées : on observe un changement de couleur immédiat dès que le nucléophile est ajouté, cependant les rendements obtenus sont plutôt faibles en raison de la difficulté des purifications. La plupart de ces nouveaux complexes ont été complètements caractérisés et sont facilement reconnaissables de par leur couleur orange. De plus on observe un déblindage du singulet de la dppe en RMN de 31P (entre 81 et 85 ppm) par rapport au réactif de départ. Enfin, les spectres de masse et les microanalyses nous ont permis d’être certain de la structure des composés obtenus. 55 CN Ru Ph2P C C C C CN PPh2 3 + RLi THF Ru -78°C CN R= Me, Bu, t Bu,Ph Ph2P CN C C C C PPh2 R CN 4a:R= Me 4b:R= Bu 4c:R= tBu Le complexe 4c contenant le groupement tertio-butyl est assez surprenant du point de vue de l’encombrement stérique comme on peut le voir sur le Schéma 6. De plus cela nous permet d’affirmer qu’un problème d’encombrement stérique ne peut pas être mis en cause dans l’échec de la réaction avec le PhLi pour obtenir le complexe 4d contenant le groupement phenyl. Schéma 15: Structure cristalline du complexe Ru{C≡C-C(tBu)=C(CN)2}(dppe)Cp* 4c III.A.4 Conclusion Au cours de ce travail, nous avons réalisé la synthèse d’une série de complexes organométalliques similaires possédant divers substituants. Cela nous permettra donc d’étudier en théorie les différentes propriétés électroniques de tous ces composés. En ce qui concerne les synthèses, il nous faudra encore essayer de nouvelles réactions sur le complexe 3 avec différents types de nucléophiles pour continuer à étudier la réactivité de ce 56 composé. Par exemple d’autres essais de molécules à synthétiser seront de faire réagir notre composé de départ 3 avec des molécules possédant deux centres nucléophiles, ce qui permettra d’obtenir des complexes bimétalliques. 57 PARTIE THEORIQUE 58 III.B.1 Introduction L’objectif de ce travail théorique a été, à l’aide de calculs quantiques, d'étudier la structure électronique d’une série de complexes à base du ruthénium en utilisant de forts nucléophiles tels que R = Me, Bu, tBu et Ph que l’on a additionné au complexe synthétisé tricyané 3. Nous avons donc respectivement obtenu théoriquement les complexes organométalliques en effectuant la substitution nucléophile avec les groupements méthyl, butyl et tertio-butyl (nous les noterons 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu). Nous sommes en bon accord avec la partie expérimentale de ce travail. A notre étonnement, nous avons réussi théoriquement à effectuer la substitution nucléophile avec le groupement phényl que la synthèse n’arrive pas à obtenir ce complexe (nous le noterons 4e-Ph). Pour mener à bien notre étude théorique (optimisation de géométries, calcul de structures électroniques…….), nous avons effectué des calculs basés sur la théorie de la fonctionnelle de la densité ( dite DFT, de l’anglais << Density Functional Theory >> ). Les principaux résultats obtenus sont rapportés et discutés dans ce manuscrit. III.B.2 Etude théorique des complexes à base du ruthénium Le but de notre travail a été d’étudier l’influence, au niveau de la géométrie et de la structure électronique, de substituants électro-donneurs sur les complexes neutres. Nous jugeons utile de rapporter des données expérimentales du composé tricyané 3 afin d’interpréter et de clarifier certaines données théoriques de ces complexes neutres. CN Ru Ph2P C C C C CN PPh2 CN 3 Complexe tricyané 3 59 Notre étude théorique a porté sur les géométries et les structures électroniques des complexes neutres (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4e-Ph ) (voir schéma 2). C C C C Ru Ph2P PPh2 CN CN H C C C C Ru Ph2P PPh2 4a-H Ru Ph2P CN Me 4b-Me C C C C PPh2 CN Bu CN Ru CN Ph2P C C C C PPh2 t Bu CN CN 4d-tBu 4c-Bu Ru Ph2P C C C C PPh2 Ph CN CN 4e-Ph Schéma 16 60 III.B.3 Méthode de calcul Le logiciel de chimie quantique ADF utilisé pour nos calculs est basé sur cette méthode DFT et propose plusieurs fonctionnelles de différents niveaux d’approximation. Les bases atomiques sont décrites par des combinaisons linéaires de fonctions slatériennes, sachant que plus une base est étendue, plus le calcul est précis. Le choix des fonctionnelles dépend de la taille du système (temps de calcul) et du type de propriétés recherchées (optimisation de géométrie, excitation électronique…). III.B.4 Détails des calculs Les différents calculs ont été effectués au moyen du logiciel ADF [20] avec la fonctionnelle B3LYP [21], avec une base de fonctions atomiques STO triple- augmentées d’une fonction de polarisation pour les orbitales de valence. L’approximation des cœurs gelés a été utilisée pour les orbitales de cœur des atomes, à savoir jusqu’à l’orbitale atomique (OA) 1s de C, N et O, 2p pour P et 4f pour Ru. Nos calculs sont effectués dans le vide, sans solvant ni contre-ion. Les longueurs de liaisons résultant des différentes optimisations de géométrie ont été récupérées au moyen du logiciel MOLEKEL 4.3. Elles sont reportées dans le tableau III.B.1. Les densités orbitalaires pour les systèmes neutres ont été dessinées avec le programme ADF. III.B.5 Résultats théoriques III.B.5.1 Optimisation de géométries L’étude théorique démarre par l’optimisation de géométries des différentes molécules et par le calcul des énergies minimales et des distances inter-atomiques des molécules optimisées dans leurs états fondamentaux. III.B.5.2 Stabilité des différents complexes (Energies minimales) De point de vue théorique, l’optimisation de géométrie montre que ces composés n’admettent pas un plan de symétrie. Nous avons aussi calculés les différentes énergies minimales des différentes géométries des complexes neutres (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4e-Ph ). (Voir schéma 3). 61 Le complexe 4e-Ph contenant le groupement phenyl est assez surprenant du point de vue de l’encombrement stérique comme on peut le voir sur le Schéma 3. A notre étonnement, ce complexe présente une énergie la plus basse de l’ordre de -622.77 eV par rapport aux énergies des autres complexes. De plus cela nous permet d’affirmer théoriquement qu’un problème d’encombrement stérique ne peut pas être mis en cause dans l’échec de la réaction expérimentale avec le PhLi pour obtenir le complexe 4e-Ph contenant le groupement phenyl. La stabilité de ces complexes est classée par ordre chronologique : Ph < Bu ≈ tBu < Me < H. De ces résultats, nous pouvons tirer les observations suivantes : a) la substitution augmente la stabilité énergétique de ces complexes, b) Les effets stériques augmentent d’une manière significative la stabilité énergétique des complexes 4ePh, 4c-Bu et 4d-tBu. De cette étude, nous pouvons dire que la méthode DFT mène à une bonne optimisation géométrique de ces différents composés. III.B.5.3 Etude structurale Les arrangements structuraux de l’ensemble de ces complexes neutres (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4e-Ph ) obtenus après optimisation complète de géométrie sont très proche de la géométrie du complexe synthétisé tricyané 3. Nous présentons les principaux résultats dans le tableau III.B.1 afin de mettre en exergue les différences. La structure caractérisée par diffraction des rayons X de notre précurseur synthétisé tricyané 3 sensible aux attaques nucléophiles est également reportée. Tableau III.B.1 : Principales longueurs de liaisons des différents composés. 62 Longueurs en Å Ru-C C -C C -C C -R C3C C4* 4a-H 1.962 1.253 1.376 1.096 1.397 1.422 4b-Me 1.970 1.252 1.386 1.514 1.405 1.422 4c-Bu 1.969 1.251 1.389 1.526 1.406 1.424 4d-tBu 1.986 1.256 1.398 1.551 1.410 1.427 4e-Ph 1.975 1.253 1.393 1.493 1.415 1.421 1.934 1.223 1.379 1.43 1.39 1.43 3[22] 63 4a-H 4b-Me 4c-Bu E = -555 .38 eV E = -571.77 eV E = -620.32 eV 64 4d-tBu E = -620.01 eV 4e-Ph Schéma 17 E = -622.77 eV 65 [Tapez le titre du document] Les distances interatomiques calculées pour les composés (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4fPh) sont très proches de celles mesurées par diffraction des rayons X du composé tricyané 3. Les distances métal-carbone Ru-C dans les composés (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph) optimisés sont respectivement plus longues : de 0.028 Å, 0.036 Å, 0.035 Å, 0.052 Å et 0.041 Å que celles observées dans le composé synthétisé tricyané 3. La substitution par les tertiobutyles( t-Bu) et les phenyls (Ph), provoque un allongement considérable aux niveaux des liaisons Ru-C avec une valeur moyenne de 0.05 Å et de 0.04 Å. Nous suggérons que l’allongement des liaisons métal-carbone est dû principalement à l’encombrement stérique qui est la conséquence de la substitution des groupements des différents ligands Cp et la dppe (1,2-bis-(diphenylphosphino)éthane) sur le fragment métallique du ruthénium. Les distances carbone-carbone C -C , C -C et C3-C dans les composés (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph) optimisés sont respectivement plus longues et tournent autour d’une valeur moyenne : de 0.03 Å, 0.02 Å et 0.03 Å que celles observées dans le composé synthétisé tricyané 3. La liaison C3-C le composé non substitué 4a-H est très proche de la distance expérimentale du composé 3, nous pouvons dire que la substitution avec des groupements électro-donneurs a pour effet d’allonger les distances interatomiques. Les liaisons C4- raccourcissent légèrement sur le chaînon de l'ordre de 0,01 Å, tandis que les déviations entre les distances C3-R ( C3-Me, C3-Bu, C3-tBu, C3-Ph) calculées et la distance expérimentale du composé tricyané 3 (C3- ) sont respectivement plus longues : de 0.08 Å, 0.09 Å, 0.12 Å et 0.06 Å. La déviation de la distance C3-R par rapport à la distance expérimentale du composé 3 montre un ordre chronologique : Me > Bu > tBu. La substitution avec des groupements électro-donneurs a pour effet d’allonger la liaison C3-R. Par contre, un effet inverse sur la liaison C3-Ph a été observé qui ne suit pas l’ordre chronologique de la substitution. Le groupement phényl présente la déviation (0.06 Å) la plus petite de la liaison C3-R par rapport aux autres groupements électro-donneurs. Le cas du composé non substitué 4a-H provoque une diminution considérable au niveau de la liaison C3-H avec une valeur moyenne de l’ordre de 0.33 Å ceci confirme que ce composé est le moins stable par rapport aux autres composés. 66 D’une manière générale, nous constatons que les distances autour du ruthénium sont affectées par la présence des substituants électro-donneurs pour les différents complexes (4aH, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph). Nous notons aussi des changements notables sur les distances Ru-P non rapportées ici. Les longueurs des liaisons calculées en DFT sont [Tapez le titre du document] légèrement surévaluées par rapport aux longueurs expérimentales. Finalement, nous pouvons dire que la substitution n’a pas donc globalement la même répercussion sur les structures géométriques pour tous les modèles. III.B.6 Etude électronique III.B.6.1 Diagrammes Orbitalaires des différents composés optimisés Les diagrammes orbitalaires moléculaires obtenus en méthode DFT pour les différents composés optimisés: (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph), sont comparés sur la figure III.B.1. A première vue, nous remarquons un large écart énergétique séparant les orbitales occupées des orbitales vacantes (respectivement 1.70, 2.02, 2.04, 2.09 et 2.10 eV). L'écart énergétique diminue avec la taille du groupement électro-donneur. Bien que les structures électroniques des composés soient comparables, nous pouvons néanmoins noter l’écart HOMO-LUMO calculé pour le composé non substitué ( 4a-H ) qui est plus important, soit de 2.04 eV par rapport aux composés substitués par les groupements tertio-butyle (4d-tBu) et phényle (4f-Ph), principalement à cause d’une plus haute énergie de l’orbitale haute occupée (HOMO) et d’une plus basse énergie de l’orbitale basse vacante (LUMO) dans ce dernier. Le gap HOMO-LUMO est plus grand pour les composés substitués avec les groupements électro-donneurs butyle et méthyle. Les HOMO sont plus hautes en énergie allant du groupement donneur méthyle vers le groupement phényle. On n'en déduit que le composé (4f-Ph) est le candidat le plus difficile à oxyder, alors que les composés 4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, et 4d-tBu sont presque équivalents. D’une manière générale, nous pouvons dire que les diagrammes énergétiques des composés avec différents substituants sont similaires à celui du composé non substitué. La modélisation avec la DFT surestime les énergies des orbitales moléculaires occupées. Par contre elle sous-estime les énergies des orbitales moléculaires non 67 occupées et par conséquent, entraîne une diminution de l’énergie du gap HOMO-LUMO par rapport à ce qui est réellement observé. III.B.6.2 Propriétés nodales des orbitales frontières des différents composés optimisés Les propriétés nodales obtenus en méthode DFT pour les différents composés optimisés: (4aH, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph), sont reportées sur la figure III.B.2. L’allure générale des propriétés nodales est la même pour les HOMO des composés 4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu et 4f-Ph. Ces orbitales sont majoritairement localisées sur le centre métallique ainsi que sur C3 et les deux liaisons C≡N. Les orbitales frontières hautes occupées les carbones C , C sont bien exposées et prêtes à réagir avec d’autres espèces électrophiles. Le caractère est antiliant entre le ruthénium et le carbone C , liant entre les deux carbones centraux C et C entre les deux carbones C et C3 et liant entre le carbone et l’azote des deux liaisons C≡N. Le recouvrement orbitalaire entre le centre métallique et la liaison centrale C C révèle une interaction entre les deux entités. En ce qui concerne les LUMO leurs représentations nodales ont la même allure générale, avec un caractère majoritaire sur les carbones C , C C3 C4 et les deux liaisons C≡N. Cependant, la LUMO du complexe non substitué 4a-H diffère des LUMO des autres composés substitués. On note un caractère plus important sur le ruthénium et sur les dppe [1,2-bis-(diphenylphosphino) éthane]. Dans notre cas, la non symétrie des fragments et l’inhomogénéité des ligands et leur caractère donneur font que les orbitales frontières métalliques se mélangent et sont quelque peu différentes de celles du composé non substitué (voir la figure III.B.2). Les HOMO des différents complexes découlent des HOMO-1. Les différentes HOMO-1 sont nettement stabilisée énergétiquement par rapport aux HOMO. du fragment C -C Les OF sont d’une part, bien orientées pour interagir avec les OF du fragment CpRu. D’autre part, même l’encombrement stérique dû aux ligands (Ph et t-Bu) entraîne un bon recouvrement des OF du fragment métallique avec les OF π du pont C -C , et mène aussi à des allongements considérables des liaisons Ru- C et Ru- C des composés substitués commentés dans la géométrie optimisée. 68 Figure III.B.1 : Les diagrammes orbitalaires des différents complexes monométalliques à base du ruthénium 0 131 A 131 A 122 A 130 A 121 A 129 A 120 A 119 A 133 A 132 A -1 130 A 118A 129 A 117 A 131 A -2 119 A 128 A 128 A 116 A 130 A -3 2.021 eV 2.094 eV 2.044 eV 2.106 eV 1.709 eV -4 129 A -5 -6 R=Ph 127 A 115 A 114 A 127 A 118 A 126 A 117 A 125A 116A 128 A 126 A 127A 125A 126 A 125 A 124 A 124 A 115 A 123 A 123 A 114A R=tBu 113A 112 A 111 A R=H R=Bu R=CH3 69 Figure III.B.2 : Les différentes propriétés nodales des orbitales frontières des complexes monométalliques à base du ruthénium R=Ph LUMO+1: 131A R= tBu LUMO+1: 129A R= H R= Bu R= CH3 LUMO+1: 117A LUMO+1:129A LUMO: 116A LUMO: 128A LUMO+1: 120A LUMO: 130A LUMO: 128A LUMO: 119A 70 HOMO: 129A HOMO: 127A HOMO: 115A HOMO: 127A HOMO: 118A HOMO-1: 128A HOMO-1: 126A HOMO-1: 114A HOMO-1: 126A HOMO-1: 117A 71 [Tapez le titre du document] Une analyse des énergies et de la composition de la région HOMO-LUMO des composés (4aH, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph) permet d'obtenir des indications sur les changements intervenant au cours de changement du ligand et du métal. La composition des orbitales frontières de ces composés est montrée dans les tableaux III.B.2 et III.B.3. Le changement de ligand en passant du composé non substitué 4a-H aux composés substitués avec (Me, Bu, t Bu, Ph), affecte légèrement les énergies et les compositions des orbitales frontières. La HOMO dérive principalement des orbitales d du métal et des orbitales π du ligand C respectivement une participation de C et C de 1.13 ٪, 15.69 ٪ et C4 et , avec de 13.05 ٪, 9.95 ٪ et Ru de 38.91٪ pour le composé 4f-Ph (voir le tableau 3). Ces contributions pour le composé 4d-tBu sont : C de 16.36 ٪ et C4 et le composé 4c-Bu, le pourcentage de C de 12.73 ٪, 8.57 ٪ et Ru de 39.4٪. Pour de 16.84٪ et C4 et de 39.16٪ et le composé 4b-Me, le pourcentage de C et C de 13.55٪, 10,98٪ et Ru de 1.00٪, 16.53٪ et C4 et de 13.84٪, 11,76٪ et Ru de 38.58٪. La composition de leur région HOMO-1 provient de mélange entre les orbitales π du ligand cyclopentadiènyle (Cp) et du pont C -C et C4, avec une participation de plus de 10٪ du métal pour tous les cas. Leurs pourcentages varient lors de changement de substituants mais restent principalement délocalisés sur l'entité C C et le cyclopentadiènyle. Les LUMO sont majoritairement délocalisées sur la chaine carbonée C -C -C -C jusqu'aux les deux liaisons C≡N et ont un caractère légèrement métallique pour les cinq composés à base de Ruthénium. La LUMO du composé 4f-Ph est délocalisée aussi sur le groupement phényle (voir tableau III.B.3). 72 Tableau III.B.2 Energies (E, eV) et localisations (en pourcentage) de OM de la région HO-BV des composés organométalliques à base du ruthénium respectivement: (R= t-Bu, H et Bu). R=tBu OM 126 A 127 A 128 A 129 A OCC 2 2 0 0 E -4.482 -4.297 -2.277 -1.603 Ru % 53.2 39.4 6.56 44.07 C % 5.69 C % 18.07 19.26 16.36 36.83 C % C4 % % 1.13 12.73 12.22 8,57 15,68 73 dppe % Cp % 3,78 3,25 36,35 8,29 22,12 R=H OM 114 A 115 A 116 A 117 A OM 126 A 127 A 128 A 129 A OCC 2 2 0 0 OCC 2 2 0 0 E -4.630 -4.513 E -4.461 -4.341 Ru % 53.49 37.37 Ru % 52.82 39.16 C % 5.74 C % 19.17 C4 % % dppe % Cp % 3,35 -2.469 -1.783 7.49 44.32 21.31 C 16.14 % C % 32.9 C % 14.82 12.99 C4 % 12,82 15,21 C % Tableau III.B.3 Energies (E, eV) et localisations (en pourcentage) de OM de la région HO-BV des composés organométalliques à base du ruthénium respectivement: (R= CH3 et Ph). R=Bu 6 17.57 36,8 dppe % 7,37 22,35 Cp % 6.07 44.29 19.86 16.84 36.47 1.00 % 2,7 -2.247 -1.608 5,64 13.55 12.06 10,98 15,35 2,9 36,43 4,99 22,4 74 R=CH3 R=Ph OM 117 A 118 A 119 A 120 A OM 128 A 129 A 130 A 131 A OCC 2 2 0 0 OCC 2 2 0 0 E -4.539 -4.413 -2.307 -1.693 E Ru % 53.11 38.58 6.43 44.34 Ru % 52.24 38.91 5.64 C % 6.19 1.00 20.7 C % 5.46 1.13 13.69 C % 18.47 16.53 C % 17.45 15.69 -4.571 -4.396 -2.687 -1.688 36.32 C % 13.84 12.33 C4 % % 11,76 15,12 dppe % 2,78 7,36 C % C4 % Cp % 1.14 4,37 44.25 24.01 13.05 11.69 % 9.95 12.79 35,66 dppe % 1.18 36.47 22,18 Cp % 7.55 22.29 Ph 4.16 21.88 75 76 [Tapez le titre du document] L’étude des charges nettes atomiques par analyse de Hirshfeld [23], sur ces espèces est reportée dans le tableau III.B.4. Les charges de Mulliken sont dépendantes de la base utilisée et par conséquent incertaines. La méthode de Hirsfeld ne souffre pas de ceci et semble habituellement donner un bon accord avec l'intuition chimique. Tableau III.B.4 Les charges de Hirshfeld des différents composés étudiés. R=Ph R=tBu R=H R=Bu R=CH3 Ru 0.9876 0.9439 0.8641 0.9043 0.9256 C -0.4329 -0.4119 -0.3958 -0.4085 -0.4107 C -0.3004 -0.2142 -0.1337 -0.1764 -0.2035 C 0.0104 0.1099 0.1074 0.0478 0.0713 C4 -0.0631 -0.0660 -0.0835 -0.0590 -0.0752 -0.3382 -0.3481 -0.3191 -0.3298 -0.3421 -0.3187 -0.3184 -0.3182 -0.3228 -0.3215 Cette étude montre que les atomes de carbones C et C connectés aux métaux sont négativement plus chargés que celui du carbone C4. La charge négative sur le carbone C4 est du à la connexion aux deux atomes de l’azote de la fonction nitrile. La charge du métal augmente suivant la taille du substituant. Nous remarquons aussi que la charge positive sur le carbone C3 lié directement aux substituants électro-donneurs augmente sous l’effet de ces derniers, quelque soit le substituant, est classée par ordre chronologique : tBu < H < Me < Bu < Ph. La charge du carbone C3 augmente suivant la taille du substituant à l'exception du groupement tertio-butyle. Nous suggérons que cela est dû à l'électronégativité des trois 1 carbones (2.55) du tertio-butyle, ce qui conduit à la déformation du nuage électronique et une augmentation de la densité électronique autour du carbone C3. III.B.7 Conclusion L’étude théorique effectuée à l’aide de calculs quantiques sur les complexes organométalliques du ruthénium (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph), a permis de comprendre leurs arrangements structuraux, leurs structures électroniques et d’interpréter quelques unes de leurs propriétés physico-chimiques. L’étude théorique confirme aussi que le complexe 4e-Ph contenant le groupement phenyl présente une énergie la plus basse de l’ordre de -622.77 eV par rapport aux énergies des autres complexes et il est assez surprenant du point de vue de l’encombrement stérique. De plus cela nous permet d’affirmer théoriquement qu’un problème d’encombrement stérique ne peut pas être mis en cause dans l’échec de la réaction expérimentale avec le PhLi pour obtenir le complexe 4e-Ph contenant le groupement phenyl. 2 BIBLIOGRAPHIE [1] M. I. Bruce, P. J. Low, K. Costuas, J. F. Halet, S. P. Best, G. A. Heath, J. Am. Chem. Soc., 2000, 122, 1949. [2] Paul, F.; Ellis, B. J.; Bruce, M. I.; Toupet, L.; Roisnel, T.; Costuas, K.; Halet, J.-F.; Lapinte, C. Organometallics 2006, 25, 649-665. [3] Paul, F.; da Costa, G.; Bondon, A.; Gauthier, N.; Sinbandhit, S.; Toupet, L.; Costuas, K.; Halet, J.-F.; Lapinte, C. Organometallics 2007, 26, 874-896. [4] Y. Liu, C. Lagrost, K. Costuas, N. Tchouar, H. Le Bozec and S. Rigaut Chem. Commun. 2008, 6117-6119. [5] N. Gauthier, N. Tchouar, F. Justaud, G. Argouarch, M. P. Cifuentes, L. Toupet, D. Touchard, J.-F. Halet, S. Rigaut, M. G. Humphrey, K. Costuas, F. Paul, Organometallics, 2009, 28 (7), 2253-2266. [6] A. Aviram, M. A. 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Chem. 1977, 44, 129. 4 CONCLUSION GENERALE 5 Conclusion Générale L’objectif de ce travail était de s’intéresser à la chimie particulière du composé Ru{C≡CC(CN)=C(CN)2}(dppe)Cp* (complexe 3 ). Expérimentalement, pour créer cette série de complexes, nous avons donc commencé en utilisant de forts nucléophiles tels que MeLi, BuLi, tBuLi et PhLi que l’on a additionné au complexe 3. Nous avons donc respectivement obtenu les complexes organométalliques 4b-Me, 4c-Bu et 4d-tBu mais nous n’avons pas réussi à effectuer la substitution nucléophile avec le groupement phényl. Le complexe 4d-tBu contenant le groupement tertio-butyl est assez surprenant du point de vue de l’encombrement stérique. De plus cela nous permet d’affirmer qu’un problème d’encombrement stérique ne peut pas être mis en cause dans l’échec de la réaction avec le PhLi pour obtenir le complexe 4f-Ph contenant le groupement phenyl. Pour cela, l’étude théorique effectuée à l’aide de calculs quantiques sur les complexes organométalliques du ruthénium (4a-H, 4b-Me, 4c-Bu, 4d-tBu, 4f-Ph), a permis de comprendre leurs arrangements structuraux, leurs structures électroniques et d’interpréter quelques unes de leurs propriétés physico-chimiques. L’étude théorique confirme aussi que le complexe 4e-Ph contenant le groupement phenyl présente une énergie la plus basse de l’ordre de -622.77 eV par rapport aux énergies des autres complexes et il est assez surprenant du point de vue de l’encombrement stérique. De plus cela nous permet d’affirmer théoriquement qu’un problème d’encombrement stérique ne peut pas être mis en cause dans l’échec de la réaction expérimentale avec le PhLi pour obtenir le complexe 4e-Ph contenant le groupement phenyl. 6 Résumé du mémoire de magistère Eudes théorique des complexes Organométalliques à base de ruthénium par des calculs de Chimie quantique Résumé : Le Sujet de recherche s’est orienté principalement autour de l’interprétation de la stabilité, de la structure électronique et des propriétés physico-chimiques des composés en chimie organométallique au niveau moléculaire. Le travail de recherche a été axé sur la modélisation des systèmes organométallique à base de ruthénium par des méthodes quantiques. Des calculs de chimie quantique ont été effectués sur ces systèmes afin d’étudier leur arrangement géométrique au moyen de calcul en théorie de la fonctionnel de la densité DFT. Mots clés: Complexes organométalliques; Orbitales moléculaires; Densité électroniques; Energie moléculaire; Théorie de la densité de la fonctionnelle; Orbitales moléculaires hautes occupé; Orbitales moléculaires basse vacante; ADF; Moléken; Molden.