Le 7 novembre 2011 Lise Paul-Hus / Éditrice et Vice-Présidente, Solutions aux consommateurs Sylvie Poirier / Directrice de la publication Elle Québec 2001, rue University, bureau 900 Montréal, Québec H3A 2A6 Conseil d’administration Board of Directors Rose Alper Avis Antel Deena Dlusy Apel Susan Hertzberg Patricia Kearns Chris Kupka Lannie Mayo Deborah Ostrovsky Terrye Perlman Carol Secter Diréctrice exécutive Executive Director Rosanne Cohen Conseil honoraire Honorary Board Michele Landsberg Janine O’Leary Cobb Francine Pelletier Fondatrice/Consultante Founder/Consultant Sharon Batt Diréctrice exécutive Executive Director Rosanne Cohen Site web / Web site www.bcam.qc.ca Mesdames, Action cancer du sein de Montréal (ACSM) et le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF, qui représente au-delà de cent trente organisations de femmes au Québec) sommes très préoccupés par l’appui que vous accordez aux produits « Ruban Rose » d’Estée Lauder, produits présentés dans l’article « Cancer du sein: six produits mode et beauté pour la bonne cause » de la section Galerie de la version électronique de Elle Québec. Vous encouragez le public à acheter des produits Estée Lauder, Clinique (propriété d’Estée Lauder), Donna Karan, Michael Kors (qui vendent des produits Estée Lauder sous licence) et OPI pour soutenir « la lutte contre le cancer du sein ». Estée Lauder est une des entreprises de cosmétiques les plus importantes au monde, et elle fait partie des leaders des campagnes de « sensibilisation au cancer du sein » et de la mise en marché de produits « ruban rose ». Pourtant, plusieurs cosmétiques d’Estée Lauder contiennent des perturbateurs endocriniens (hormonaux) qui sont des substances chimiques reliées au cancer et à d’autres effets négatifs importants sur la santé des femmes. Un grand nombre de ces cosmétiques se sont mérité un score de 8 ou plus (un score de 10 correspondant au degré le plus dangereux) dans la base de données du Groupe de travail en environnement Skin Deep. Mentionnons, à titre d’exemples, les produits de la gamme Bumble & Bumble, Aveda et Clinique, qui contiennent des produits chimiques ayant des probabilités d’être contaminés par les substances cancérigènes 1,4-dioxane ou formaldéhyde. Le Bobbi Brown Blush contient de la silice et du dioxyde de titane dont l’inhalation peut entraîner le développement de cancers. Plusieurs marques appartenant à Estée Lauder utilisent encore les parabènes, un autre type de perturbateurs endocriniens qui peuvent agir comme l’estrogène dans le corps humain. De plus, une étude récente a démontré que le méthylparabène peut altérer l’efficacité du tamoxifène, un médicament utilisé dans le traitement du cancer du sein. Selon les informations scientifiques les plus récentes, être exposée à de l’estrogène à forte dose tout au long de sa vie peut avoir pour effet d’augmenter le risque de développer le cancer du sein. Toutefois, on sait aussi aujourd’hui que le moment et la durée des expositions sont aussi importants et peuvent représenter un danger encore plus important que la quantité des substances cancérigènes et des perturbateurs endocriniens avec lesquels nous sommes en contact. Des recherches antérieures rassuraient les consommateurs en affirmant que les parabènes étaient probablement sans danger pour eux. Nous sommes très préoccupées par l’inclusion de cette campagne Ruban Rose dans la version électronique de Elle Québec. Est-ce que Elle Québec est au courant du fait que les entreprises qui y figurent vendent des produits qui contiennent des substances chimiques reliées au cancer? Les lectrices de Elle Québec consultent le magazine pour trouver des conseils en matière de consommation; elles le considèrent comme une source fiable d’informations avérées. Nous croyons que les lectrices méritent mieux que de trouver ces produits dans cette campagne fort attirante. En octobre 2010, ACSM, de concert avec d’autres groupes internationaux actifs en santé et en environnement, en particulier la Campagne en faveur de produits cosmétiques sécuritaires (Campaign for Safe Cosmetics) lancée aux États-Unis, a contacté Estée Lauder par le biais de campagnes de lettres traditionnelles et électroniques pour lui demander d’adhérer à l’Entente en faveur de produits cosmétiques sécuritaires (Compact for Safe Cosmetics). Les signataires s’engagent à éliminer de tous leurs produits les substances chimiques connues ou fortement soupçonnées de favoriser le développement de cancers; à remplacer les produits dangereux par des produits alternatifs plus sécuritaires; à produire un inventaire des substances chimiques se trouvant dans leurs produits et pouvant représenter un danger; et à faire état publiquement des progrès réalisés dans le but d’atteindre les objectifs de ladite campagne. Malheureusement, Estée Lauder ne s’est pas engagée à respecter cette entente. L’engagement public de la part d’Estée Lauder en faveur de la santé et de la beauté des femmes devrait signifier que, peu importe la marque des produits cosmétiques, chaque produit est exempt d’ingrédients associés au cancer et aux perturbateurs endocriniens. En l’absence d’un engagement public indiquant que l’entreprise cessera d’acheter et d’utiliser de telles substances chimiques, la mise en marché Ruban Rose d’Estée Lauder fait montre d’un manque de transparence et de clarté. Le magazine Elle Québec rendrait un fier service à ses lectrices s’il reconsidérait l’inclusion de campagnes de mise en marché « ruban rose » qui font la promotion de produits reliés au cancer du sein. Non seulement Elle Québec agirait alors de bonne foi, comme s’y attendent ses lectrices, mais le magazine se donnerait aussi l’opportunité de faire partie d’un mouvement important d’entreprises qui se manifestent pour s’opposer à de telles pratiques. Afin d’en savoir davantage sur les enjeux reliés aux produits toxiques que l’on trouve dans les produits cosmétiques et les produits de beauté personnelle, nous vous invitons à consulter le site Internet d’ACSM, www.bcam.qc.ca, le site et la base de données du Groupe de travail en environnement Skin Deep à http://www.ewg.org/skindeep/, le site de la Campagne en faveur de produits cosmétiques sécuritaires (Campaign for Safe Cosmetics, http://safecosmetics.org/), le site du Fonds sur le cancer du sein (Breast Cancer Fund, http://www.breastcancerfund.org/clear-science/chemicals-linked-to-breastcancer/cosmetics/), la Fondation David Suzuki (http://www.davidsuzuki.org/issues/health/science/toxics/what-you-need-to-knowabout-toxics-in-your-cosmetic-products/), et le site d’Environmental Defence, http://environmentaldefence.ca/campaigns/just-beautiful. Veuillez recevoir l’expression de nos meilleurs sentiments, Rosanne Cohen Directrice exécutive Action cancer du sein de Montréal Lise Goulet Agente de liason Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes ________________________________________ ________________________________________