P A R C N A T U R E L R É G I O N A L D E S C A P S E T M A R A I S D ’ O P A L E Gestion des pelouses calcicoles sur le territoire transmanche Recueil d’expériences Faune - Flore Histoire des coteaux Gestion conservatoire Pâturage D écem b re 2 0 1 1 Éditorial Les coteaux calcaires constituent des éléments de diversité paysagère contribuant à la qualité du cadre de vie et à l’intérêt touristique du territoire. Ils hébergent des habitats naturels qui comptent parmi les plus riches en nombre d’espèces animales et végétales mais aussi parmi les plus menacés actuellement en France et en Europe. Ils ont une valeur inestimable. 80% des pelouses calcicoles de la région sont sur le territoire du Parc naturel régional. Afin de préserver le patrimoine naturel du territoire comme inscrit dans sa Charte, le Parc a donc lancé en 2004, en concertation avec ses partenaires, un plan d’actions en faveur des pelouses calcicoles, qui concourt à l’établissement de la Trame verte et bleue voulue par le Conseil Régional Nord-Pas de Calais afin de stopper la perte de biodiversité. Dans le Kent, la volonté est la même. C’est pourquoi depuis de nombreuses années le PNR des Caps et Marais d’Opale et le Kent Downs AONB se sont associés pour mettre en œuvre des moyens de préservation de la biodiversité de leur territoire dans le cadre des programmes Interreg. La préservation des pelouses calcicoles en sont le fil rouge ! Daniel Percheron Président du PNR Avec leur géologie commune, les Kent Downs et le PNR des Caps et Marais d’Opale détiennent d’importantes superficies de coteaux crayeux. C’est l’un de nos habitats vitaux pour la faune et la flore. Le Kent détient environ 5% des pelouses calcicoles du Royaume-Uni et les Kent Downs environ 78% des pelouses calcicoles du Kent. Le programme Interreg IVa LNA a permis d’acquérir une meilleure connaissance du patrimoine des pelouses calcicoles, en favorisant le partage des connaissances et des compétences techniques. Il a également soutenu la conservation et la valorisation des milieux naturels. Un des principaux outils offerts par les partenaires LNA est ce guide technique qui examine les questions de gestion des pelouses calcicoles afin de diffuser les expériences du territoire réunissant l’AONB des Kent Downs et le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. Il est important que nous diffusions les résultats du projet LNA. Nous vous encourageons à utiliser cette publication pour développer la conservation des pelouses calcicoles. Chris Raynold Président du KDAONB Rédacteurs : Pierre Levisse (Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale), Josie Newman (White Cliff Countrysite Project) Suivi d’édition : François Mulet, Claire-Hélène Garreau. Crédits photos : John Holyday, Julie-Anne Jorant, Pierre Levisse, François Mulet, Gaëtan Rey, Benoît Fritsch, Benoît Gallet, Xavier Douard, Hubert Brabant, Sébastien Mézière, Biotope. Remerciements à : Hubert Brabant, Xavier Douard, John Holyday, Gaëtan Rey, Benoît Gallet, Cédric Vanappelghem, Sue Young, John Shelton, Naomi Vincent, Christophe Blondel, Julien Moutaud. 2 Sommaire I -Les coteaux calcaires du Kent DOWNS AONB ET DU PNR. un patrimoine naturel et des enjeux de biodiversité communs.....................P. 4 1. Géologie des coteaux du détroit..............................P. 5 2. Le Patrimoine naturel des coteaux calcaires..........P. 6 3. Historique des usages, l’exploitation des coteaux....P.10 4. Protection et gestion conservatoire depuis les années 1980 ...........................................P.11 5. Les menaces et les enjeux (sites majeurs, corridors..., espèces)......................P.12 II -LA Gestion conservatoire des sites : approche transmanche de la conduite technique des opérations de gestion........................................P.13 1. Les opérations de restauration des pelouses calcicoles............................................P.14 2. Gestion conservatoire des pelouses calcicoles.......P. 15 3. Opérations spécifiques de création de pelouses calcicoles et d’introduction d’espèces.....................P. 19 4. Évaluation de la gestion et valorisation des sites.....P. 20 5. Actions de restauration de corridors écologiques....P. 22 III -LES Fiches d’expériences de gestion par site...................................................................P. 23 Sites du territoire du Kent downs aonb : Hills Reservoir..........................................................P. 24 Samphire Hoe...........................................................P. 26 Ladd’s Farm.............................................................P. 28 High Meadow............................................................P. 30 Ranscombe Farm – Brockles..................................P. 32 Down Bank...............................................................P. 34 South Foreland Valley..............................................P. 36 Western Heights.......................................................P. 38 Blue Bell Hill............................................................P. 40 Sites du territoire du PNR : Monts d’Audrehem...................................................P. 42 Blanc-Nez.................................................................P. 44 Coteaux de Dannes-Camiers...................................P. 46 Motte Castrale de Nesles........................................P. 48 Mont Pelé-Mont Hulin.............................................P. 50 Molinet......................................................................P. 52 Côte de Breuil...........................................................P. 54 Coteau de Wavrans-sur-l’Aa....................................P. 56 Annexes........................................................................P. 58 Programme Interreg LNA (Landscape and nature for all) Un levier prépondérant pour la connaissance et la préservation franco-anglaise des pelouses calcicoles Le programme Interreg LNA regroupe 18 partenaires français et anglais acteurs de la préservation des paysages et de la biodiversité du territoire transmanche. Le PNR CMO, chef de file s’est associé au Kent Downs AONB pour développer un programme permettant de renforcer la préservation des différents milieux naturels du territoire transmanche. Pour assurer une diffusion large des expériences et des échanges techniques du programme Interreg, le Parc naturel régional a souhaité synthétiser dans ce guide technique, facile d’accès par ses nombreuses illustrations techniques, les retours d’expériences des acteurs de la préservation des pelouses calcicoles de chaque côté de la Manche afin d’apporter les différentes approches, solutions et résultats pour inspirer de nouveaux projets. Territoires des coteaux calcaires du programme Interreg LNA 3 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR I. Un patrimoine naturel et des enjeux de biodiversité communs 4 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR 1. Géologie des coteaux du détroit Le Sud-Est de l’Angleterre et le Nord-Ouest de la France ont été unifiés par un grand dôme de craie (un anticlinal) formé il y a plus de 30 millions d’années qui s’étend sur plus de 200 km. Le processus d’érosion a mis à nu les couches les plus anciennes au cœur de la boutonnière : les zones du bassin du Weald en Angleterre et le Boulonnais en France. En Angleterre seul le jurassique terminal a été atteint car les formations du crétacé inférieur sont très épaisses tandis que dans le Boulonnais, ces formations étant moins épaisses, l’érosion a entamé tout le jurassique. L’escarpement qui représente les coteaux résulte de l’érosion plus ou moins profonde du plateau crayeux qui s’est produite durant le quaternaire (moins de 2 millions d’années) notamment lors des phases de déglaciation. Côté Boulonnais l’érosion a été plus profonde jusqu’à l’assise jurassique, en témoigne les falaises du Cap Gris-Nez. Il semble qu’une crête de craie reliant les régions de Calais et de Douvres s’est maintenue jusqu’à il y a environ 10 000 ans. Sur la roche très perméable, se développe un sol calcaire généralement peu épais. Il s’agit d’une couche enrichie en matière organique sur des affleurements calcaires bien drainés. Le sol est pauvre en éléments nutritifs ou oligotrophe. Il est appelé rendzine ou rendosol. Il existe différents types de rendzine caractérisés par la pente et donc la profondeur du sol. Le sommet des cuestas Nord et Sud de l’extrémité orientale de la boutonnière WealdBoulonnais est constitué par les craies dures à silex du Turonien supérieur-Coniacien. Le North Downs est un escarpement de craie, avec des versants souvent exposés au sud, de larges vallées alluviales et de nombreuses vallées sèches plus discrètes. Sur la côte, des sections, de basse, de moyenne et de craie supérieure peuvent être aperçues. Sol et sous-sol des coteaux Le territoire comprend deux complexes principaux de pelouses calcicoles (d’après BOULLET, 1986), que nous détaillerons par la suite, se développant sur des niveaux géologiques différents : - un complexe sur craie du Sénonien, - un complexe sur craie marneuse du Turonien. Cette craie a pour origine des dépôts marins successifs datant de 65 à 97 millions d’années. Le Boulonnais connaît une singularité géographique par rapport aux autres territoires du Nord de la France. Dans sa morphologie générale, il se présente comme une demiboutonnière, vaste dépression (le Bas Boulonnais), dominée vers l’intérieur par le rebord escarpé du plateau crayeux (le Haut Boulonnais). L’escarpement bordier forme un versant de type cuesta. Des boutonnières élémentaires échancrent le plateau crayeux, le Pays de Licques ou « Petit-Boulonnais », le bassin du Bléquin et la vallée de l’Aa. Cartes géologiques de la boutonnière du Boulonnais 5 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR 2. Le Patrimoine naturel des coteaux calcaires 2.1. Paysages des coteaux Le North Down domine les Kent Downs AONB offrant une vue sur les vallées fluviales, les villes et les villages, les zones boisées et les terres arables. Les North Downs se terminent à l’Est sur le littoral par les célèbres falaises blanches de Douvres. Les pelouses étaient autrefois répandues dans la presque totalité des Kent Downs où de grandes superficies étaient en permanence pâturées par des moutons et du bétail. Depuis le début du 19ème siècle, de nombreuses prairies ont été converties en terres arables. Les coteaux calcaires du territoire du Parc naturel régional peuvent se distinguer par leur géomorphologie et leur emprise dans le paysage. Ils se répartissent sur près de 70 km par entité locale avec la longue chaîne de la cuesta du Boulonnais, la Vallée de la Course plus étroite, le cirque du Pays de Licques, les coteaux de l’Aa et de ses affluents. Tous dominent un paysage généralement bocager, un contrefort en culture et des fortes pentes pâturées ou localement boisées. Château Funquet à Boursin Folkestone Warren Côte de Breuil à Samer Mont de Bonningues-les-Ardres Les coteaux calcaires offrent aux promeneurs une variété de couleurs au fil des saisons de par la diversité des végétations et de leurs variations. Ils contituent l’un des éléments les plus marquants du territoire transmanche offrant les meilleurs points de vue du littoral à l’arrière-pays. Aycliffe Dover 6 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR 2.2. Un peu de phytosociologie Les pelouses calcicoles qui se développent sur les coteaux existent dans une grande partie de l’Europe, depuis la côte ouest de l’Irlande jusqu’à la frontière germano-polonaise et depuis le sud de la Scandinavie jusqu’aux montagnes Nord-Méditerranéennes. Dans les régions plus septentrionales, ces formations deviennent rares. Elles sont progressivement remplacées par des pelouses steppiques vers l’est du continent européen et par des pelouses xérophiles dans la région méditerranéenne. Les pelouses calcicoles, végétations rases sur les coteaux, qui comptent parmi les habitats naturels européens les plus riches en nombre d’espèces animales et végétales, sont devenues relativement rares. Dans le Nord de la France on observe les transitions entre les pelouses Nord-Ouest européennes du Gentianello amarellae-Avenulion pratensis et les pelouses Centre-Ouest européennes du Mesobromion erecti W.(…) Ces dernières sont largement plus répandues en France. La présence du Gentianello amarellae-Avenulion pratensis dans le Nord de la France n’a été reconnue que récemment (V. BOULLET, 1986) ; deux associations endémiques y ont été décrites : le Thymo britannici-Festucetum hirtulae (mésoxérophile à mésophile sur craie sèche) et le Succiso pratensis-Brachypodietum pinnati (mésohygrophile sur craie marnicole). Dans le secteur de l’audomarois, subsiste plutôt un noyau intérieur thermophile que l’on peut rattacher au Mesobromion erecti, que l’on rencontre de manière mieux exprimée en vallée de l’Authie (nous sommes en limite nord d’extinction de ce groupement plutôt Thermophile). Plusieurs espèces telles qu’Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa) ou Epipactis brun-rouge (Epipactis atrorubens) marquent ce caractère thermophile. Deux associations se retrouvent donc dans ces secteurs : la pelouse mésoxérophile de l’Avenulo pratensis-Festucetum lemanii et la pelouse mésohygrophile du Parnassia palustris-Thymetum praecocis. Les groupements de dégradation trophique de ces pelouses et pelouses-ourlets ont été également décrits. Il s’agit des prés calcicoles méso-eutrophes, des prairies eutrophes (amendées, surpâturées) et des arrhénathéraies. Ils sont apparemment communs aux deux zones géographiques et aux deux systèmes d’hygrophilie. L’étude typologique des pelouses du Boulonnais, du Pays de Licques et de l’Audomarois, menée dans le cadre des opérations agri-environnementales (Toussaint et al., 1995 et Choisnet et al., 1995), a permis de mieux comprendre et d’affiner la compréhension des enchaînements entre végétations. Les associations de pelouses et d’ourlets retenues dans cette présentation se répartissent comme suit : « Sur la façade maritime (Boulonnais et Pays de Licques) l’alliance du Gentianello amarellae-Avenulion pratensis y tranche par son caractère boréal : il y manque de nombreuses espèces méridionales. L’action des embruns y atténue la sécheresse des substrats calcaires et permet la présence de quelques espèces prairiales et acidoclines. Il s’observe généralement en haut des coteaux au niveau des affleurements de craie blanche. Ce système méso-xérophile est relayé en bas de pente, sur les marnes ou sur les craies marneuses en exposition nord, par un système méso-hygrophile » (Choisnet et al., 1995). Relevé phytosociologique 7 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR Les habitats remarquables HABITAT STATUT CODE NATURA 2000 CODE CORINE Biotopes Pelouse à Succise des prés et Brachypode penné (Succiso pratensis - Brachypodietum pinnati) Habitat assez rare (AR) et vulnérable en région Nord - Pas de Calais, mais considéré comme exceptionnel sur le plan national et européen 6210 34.321 Pelouse ouverte à Thym occidental et Fétuque hérissée (Thymo britannici-Festucetum hirtulae) endémique du Boulonnais. Habitat très rare (RR) et en danger en région Nord - Pas de Calais et sur le plan national. Considéré comme exceptionnel en Europe 6210 34.321 Ourlet à Séneçon à feuilles spatulées et Succise des prés (Senecioni helenitis - Succisetum pratensis) Habitat très rare (RR) et vulnérable en région Nord - Pas de Calais et sur le plan national. Considéré comme exceptionnel en Europe 6210 (si associé à la pelouse) 34.42 Ourlet à Brachypode penné et Eupatoire chanvrine (Groupement à Brachypodium pinnatum et Eupatorium cannabinum / Trifolion medii). Habitat rare (R) en région Nord – Pas de Calais 6210 (si associé à la pelouse) 34.42 Ourlet à Centaurée des bois et Origan commun (Centaureo nemoralis – Origanetum vulgaris). Habitat peu commun (PC) en région Nord – Pas de Calais 6210 (si associé à la pelouse) 34.42 Pelouse à Parnassie des marais et Thym couché (Parnassio palustris - Thymetum praecocis) Habitat très rare (RR) et gravement menacé d'extinction en région Nord - Pas de Calais 6210 34.3225 Pelouse à Avenule des prés et Fétuque de Léman (Avenulo pratensis- Festucetum lemanii subass. blackstonietosum perfoliatae) Habitat très rare (RR) et vulnérable en région Nord - Pas de Calais 6210 34.3225 Fourré à Ronce à feuilles d'orme et Genévrier commun (Rubo ulmifolii-Juniperetum communis) Habitat assez rare (AR) et quasiment menacé en région Nord - Pas de Calais 5130 31.881 Flore des pelouses 8 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR 2.3. La connaissance naturaliste des coteaux calcaires Il n’existe pas de synthèse faune-flore du territoire transmanche. Cependant voici quelques informations qui permettent d’illustrer l’effort entrepris pour la connaissance du milieu naturel. Dans le Kent, la densité du réseau des observateurs naturalistes permet d’assurer un niveau d’inventaire élevé. La flore, les oiseaux, les lépidoptères, les petits mammifères et l’herpétofaune des zones naturelles accessibles au public sont bien documentées dans la majeure partie du Kent. Les plantes inférieures, les champignons et de nombreux groupes d’invertébrés sont généralement insuffisamment recensés. Les descriptions de l’habitat au sens large (milieu naturel) sont beaucoup plus souvent utilisées que les descriptions de communautés végétales telles qu’effectuées en phytosociologie. Côté français, depuis plus de 30 ans la description des végétations s’est considérablement affinée. Grâce aux études des sites Natura 2000 et à la réalisation de relevés phytosociologiques et des cartographies pour les plans de gestion, environ 75% des coteaux calcaires sont bien décrits. L’avifaune est également bien connue. La connaissance des papillons de jour est assez ancienne dans la région, et a été récemment réactualisée permettant d’évaluer la dégradation des peuplements de papillons de jour sur le réseau de coteaux mais également de mieux préciser la distribution de certaines espèces. Les orthoptères bénéficient d’une connaissance plus récente. Le jeu des Atlas réalisé pour la région par le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas de Calais (GON) permet de dynamiser la collecte de ces informations. Les autres groupes sont étudiés de manière localisée par les naturalistes de la Société entomologique du Nord de la France (SENF) et du GON mais rarement sur les coteaux. Il existe des inventaires localisés de papillons de nuit (Ohrant, 1997), des coléoptères coprophages (Hubert, 2010), etc Il est vrai qu’une plus grande diversité d’espèces est présente sur le continent, on peut citer par exemple le Stenobothre nain (Stenobothrus stigmaticus) absent du Kent. Certaines espèces semblent cependant plus communes dans le Kent, quelques exemples pour les orchidées comme l’Orchis homme-pendu (Aceras anthropophora), l’Orchis pyramidal (Anacampis pyramidalis), l’Orchis brûlé (Orchis ustulata). Les raisons peuvent être multiples : soit par la gestion conservatoire ciblée déjà ancienne de ces espèces, soit en raison des particularités climatiques et édaphiques, ou un état de conservation du milieu globalement meilleur du fait de la gestion menée. Il est difficile de tirer des conclusions puisqu’il n’existe pas d’étude comparative précise. En complément des démarches Natura 2000, le programme Interreg LNA a contribué à l’amélioration récente de la connaissance par le développement des diagnostics des plans de gestion et des études ciblées menées sur certains groupes d’espèces ou espèces : mollusques, fonge, Vipère péliade (Vipera berus). Chaque spécialiste a entrepris de consulter les données britanniques pour initier des comparaisons. Pour la fonge, les prospections récentes ont permis de belles découvertes précisant la répartition de certaines espèces caractéristiques des coteaux. Par rapport aux données britanniques, les pelouses du territoire du PNR semblent se distinguer par la richesse en certaines espèces comme Cuphophyllus colemannianus et Entoloma bloxamii surtout, et pour le site du Blanc-Nez pour Hygrocybe fornicata ; toutes sont des espèces très rares de l’autre côté de la Manche. A l’inverse une espèce donnée souvent comme commune, est absente au Nord-Pas de Calais, il s’agit de Cuphophyllus russocoriaceus ; elle est présente dans les départements de la Manche et de Haute Normandie (Huart, 2010). L’étude des mollusques n’avait été testée que sur quelques sites comme Wavrans-sur-l’Aa. Désormais un spectre plus large de coteaux a été prospecté mettant en évidence 39 espèces vivantes de mollusques continentaux. Seule une espèce d’intérêt patrimonial a été observée. Il s’agit de Zenobiella subrufescens, observée sur les Monts d’Audrehem. Majoritairement, la malacofaune des pelouses sèches étudiées est dominée par des espèces mésophiles, traduisant un embroussaillement des pelouses, et les espèces thermophiles et sub-thermophiles caractéristiques sont très localisées sur les sites. En revanche, certaines espèces observées sont jugées caractéristiques des pelouses sèches rases et/ou écorchées (Pupilla muscorum, Candidula gigaxii) et des pré-ourlets à Brachypode (Monacha cantiana). Helicella itala itala est la seule espèce inféodée aux habitats xériques qui semble avoir disparue des sites étudiés puisque retrouvée uniquement à l’état de coquille (Cucherat, 2009). La composition en espèces observées ici avec celles observées en Grande-Bretagne peut être comparée. Les espèces qui ont été observées par Cameron & Morgan-Huws (1975) dans 10 sites de pelouses sèches dans le South Down, l’ont également été ici. L’étude indique la présence de limaces et de quelques espèces introduites, non considérées par les auteurs précédemment cités. Globalement, la faune diffère peu entre ces deux travaux, même s’ils sont distants de plusieurs dizaines d’années. La Vipère péliade est le reptile menacé à l’échelle régionale lié en grande partie aux coteaux calcaires. Sa présence constitue un enjeu de conservation. Elle fait l’objet de nombreuses mesures de gestion dans le Kent et semble se porter par ailleurs bien mieux. L’étude des populations de Vipère péliade est menée depuis plus de 20 ans par le KRAG (Kent reptile and amphibian group). 9 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR Côté français, les études sont rares (Fracchia, 1997), Cependant les prospections se renforcent avec une étude animée par le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) qui permettra de faire un point sur sa distribution, de mieux comprendre les relations entre les populations actuelles et de déterminer les priorités d’action en vue de leur conservation. Le programme Interreg LNA a permis de partager l’expérience des gestionnaires français et du GON avec le Kent Reptile Amphibian Group (KRAG). Le CEN a entrepris l’étude génétique des populations et la coordination d’un plan d’actions régional. Au vu des différentes synthèses réalisées, parmi les espèces patrimoniales qui font partie des enjeux du territoire transmanche en raison de leur statut de rareté ou de menace, on peut citer pour illustration : 3.Historique des usages : l’exploitation des coteaux Il faut attendre le développement de l’agriculture au Néolithique pour voir s’affirmer le rôle de l’homme dans la modification du milieu naturel. Il s’agissait sans doute alors d’exploitations très extensives qui se sont probablement maintenues jusqu’aux grands défrichements du Moyen Age. Si nos ancêtres conservaient de vastes pâturages, on devine que ceux-ci devaient remplir une fonction essentielle dans l’économie rurale. En raison des faibles rendements agricoles et des techniques peu évoluées, les meilleures terres étaient réservées à la culture, tandis que les fonds de vallées humides étaient occupés par des prés de fauche, fournissant l’indispensable fourrage d’hiver pour le bétail. Ce dernier paissait les terres ingrates, pauvres ou au sol trop superficiel. Le bétail, essentiellement composé de moutons et de chèvres, était capable d’exploiter les maigres ressources fournies par les pelouses sèches. Au printemps, par temps sec et légèrement venteux, les bergers et autres exploitants allumaient des feux courants (écobuage) appelé bourdi dans le Pas-de-Calais. Le feu détruisait la litière sèche et libérait les sels minéraux contenus dans les fanes, ce qui favorisait la repousse printanière de l’herbe. Il détruisait sans doute aussi les jeunes plantules ligneuses et freinait la recolonisation forestière. Le berger était ainsi responsable de l’entretien du paysage ouvert, propre aux régions connaissant ce type d’activité. Herminium monorchis Plebejus argus Flore Herminium monorchis, Gentianella amarella, Ophrys sphegodes ssp aranela, Spiranthes spiralis... Fonge Hygrocybe punicea, aurantiosplendens, Entoloma bloxamii, Microglossum olivaceum... Insectes, Orthoptères Decticus verrucivorus, Stenobothrus stigmaticus, Stenobothrus lineatus, Omocestus viridulus... Insectes, Rhopalocères Euphydryas aurinia, Plebejus argus, Cupido minimus, Polyommatus bellargus, Spiala sertorius... Reptiles Vipera berus…. Mollusques Helicella itala itala Pâturage itinérant à Audrehem avant 1950 10 Azuré de l’ajonc (Plebejus argus) - Photographie de Gaëtan Rey Pâturage à Folkestone en 1925 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR 4.Protection et gestion conservatoire depuis les années 1980 Dans le Nord de la France, la mise en évidence du patrimoine naturel des coteaux s’est renforcée dans les années 1980 avec une description fine par les botanistes et phytosociologues de la région et la connaissance grandissante de la faune lépidoptérique. Les premières opérations menées côté français l’ont été par Espace naturel régional (ENR). Celles-ci visaient les sites prioritaires bien décrits au début des années 1980 (Géhu, 1981) tels que les coteaux de Wavrans-sur-l’Aa, aujourd’hui en réserve naturelle nationale ou le site du Mont Dubert. Coteau de Licques vers 1900 Les anciens se souviennent des troupeaux de moutons parcourant les talus et les monts au printemps ainsi que les chaumes après la moisson. Jusque dans les années 1990, les derniers bergers emmenaient leur troupeau sur les rietz. Les anciens bergers ne sont plus que quelquesuns à pouvoir témoigner de la pratique ancestrale du pâturage itinérant (Carré, 2007). Ils étaient souvent fins connaisseurs des plantes et de leurs vertus. Mis en culture parfois, mais généralement non mécanisables, les coteaux restent en marge des exploitations. Depuis cinquante ans, le pâturage séculaire est progressivement abandonné car peu rentable ou intensifié par apports de fertilisants pour les sites mécanisables. Les troupeaux de moutons ont disparu peu à peu. Là où le pâturage a persisté, les moutons ont été généralement remplacés par des génisses Holstein. Plusieurs raisons vont provoquer la régression puis la disparition de ce mode d’exploitation des ressources naturelles hérité des Celtes et des Romains. L’utilisation des engrais chimiques, à partir de 1860-1870, et le droit d’enclosure a permis la création de pâturages permanents aux dépens des anciens parcours. L’importation de laines produites outremer et l’apparition de nouvelles fibres textiles (coton) ont également précipité la disparition des troupeaux de moutons. Les activités de production se sont concentrées sur les sols les plus propices et les terrains les plus ingrats ont été abandonnés. Les contraintes de grands pâturages et les entraves que les règlements locaux apportent trop souvent à l’exercice de la vaine pâture, comme la suppression presque générale des jachères, stoppent malheureusement le commerce de la laine et forcent les cultivateurs à renoncer à l’élevage (Coll., 1996). Il existe 2000 ha de milieux ouverts sur coteaux. Les usages principaux : 55 % de pâturage intensif, 32 % de sites enfrichés et 10 % de pâturage extensif. Les grands ensembles sont reconnus au titre des Zone Naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et certains coteaux, environ 75 % sont en Natura 2000 classés en Zone spéciale de conservation (ZSC). Seuls 840 ha de sites à pelouses et habitats associés persistent dont environ 53 % de sites protégés que ce soit en réserve naturelle, arrêté de protection de biotope (APB) ou sous maîtrise foncière. Une vingtaine de sites est également gérée et/ou protégée. Actuellement Eden 62, le Conservatoire des espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais et le Parc travaillent à la préservation de plus de 450 ha de pelouses calcicoles. Le Kent concentre environ 5% des pelouses calcicoles britanniques. Seul un tiers est désigné en tant que site d’intérêt scientifique (SSSI). Cependant, quand on examine les pelouses calcicoles au sein de l’AONB des Kent Downs on s’aperçoit que le nombre de sites désignés comme SSSI s’élève à 60%. Ces sites ont été identifiés depuis 1949 par le Nature Conservancy Council et sont désormais juridiquement protégés au niveau national par le Wildlife and Countryside Act (1981), le Countryside and Rights of Way Act (2000), et le Natural England and Rural Communities Act (2006). A ce jour, il n’existe plus que 700 ha de pelouses calcicoles au sein de l’AONB des Kent Downs. Il existe un réseau d’organismes de gestion de la campagne à travers le Kent (countryside project) et une partie de leurs attributions consiste à préserver la biodiversité. Egalement prépondérant dans la gestion des pelouses calcicoles du Kent sont des organisations comme le Kent Wildlife Trust et le the National Trust. Tous ces organismes comptent sur le soutien de bénévoles locaux ; sur des subventions d’organismes publics et, plus récemment de propriétaires terriens et du Natural England’s Higher Level Stewardship, équivalent des mesures agro-environnementales (MAE) françaises. Les différents intervenants de la protection et de la gestion des pelouses calcicoles sont présentés en annexe. Panneau d’information de la réserve naturelle régionale de Dannes-Camiers 11 Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR 5.Les menaces et les enjeux (sites majeurs, corridors, espèces...) 5.1. Les principales menaces 5.2. Les enjeux de conservation La perte de ces milieux naturels est due principalement à l’abandon du pâturage, ce qui occasionne le retour de la dynamique naturelle de colonisation par les arbustes et les arbres. Elle est due également aux plantations. Les pelouses calcicoles sont alors de plus en plus morcelées. Les pelouses calcicoles représentent à la fois un intérêt paysager, écologique et historique. Pour leur préservation, il s’agit de concilier les différents usages, élevage, chasse et parfois d’autres activités de loisir. Sur les parcelles encore exploitées, la fertilisation minérale ou organique, souvent employée lorsque les pentes sont accessibles, entraîne la perte des espèces calcicoles caractéristiques. Outre la question agricole, dans le Nord de la France, depuis quelques années les coteaux sont des terrains de chasse très appréciés. L’apport financier important que représente la location de chasse pour les propriétaires est sans commune mesure avec les revenus du fermage, ce qui a pour conséquence d’écarter les éleveurs. La gestion cynégétique consiste parfois à laisser l’embroussaillement se développer, stoppé simplement par l’entretien de layons. En résumé, la perte de biodiversité est due à : La fragmentation de l’habitat : qui représente sans doute la plus grande menace. De nombreux sites petits et / ou mal connectés sont désormais des zones difficiles à gérer et très fragiles face aux variations de l’environnement. L’invasion par des broussailles : des coteaux entiers ont été perdus suite à l’envahissement par les broussailles, en raison de la modification de l’utilisation traditionnelle des terres. Le manque de pâturage : les parcelles petites ou éloignées des exploitations, peu rentables, présentent peu d’intérêt pour les agriculteurs. Les intrants : au contraire, les parcelles qui sont gérées intensivement (fertilisation, surpâturage, traitements phytosanitaires) perdent toutes leurs qualités. Le changement climatique : pose un véritable défi pour les espèces des pelouses calcicoles, qui devront s’adapter pour survivre. Mais ceci est compromis par le manque de connectivité entre les sites (BRANCH Report, 2007). Les problèmatiques de conservation Connaissance : l’un des défis est d’améliorer la connaissance du milieu pour mieux cibler la préservation de certaines espèces et prioriser les actions de renforcement de corridors. Valorisation : des efforts sont faits pour faire connaître le patrimoine et argumenter de l’intérêt de préserver ces milieux, notamment en zone périurbaine dans le Kent, comme zone « récréative » du cadre de vie. e débroussaillement : le défi est de gérer l’embroussaillement. Cela peut être très coûteux L et il peut être difficile de gérer la perception de ce processus, en particulier concernant les opérations de grande envergure où celà peut prendre plusieurs années avant de retrouver des milieux de qualité. ’approche éco-corridor : cette approche vise à relier des habitats en utilisant des schémas L tels que le KWT’s Roadside Nature Reserves pour créer des corridors adaptés à un large éventail d’espèces. Comme l’on s’attend à l’expansion généralisée des villes et villages dans les décennies à venir (en particulier dans le Kent qui subit l’influence de Londres), le défi pour les écologues est de s’assurer que la démarche d’éco-corridor fait partie intégrante des nouveaux aménagements urbains. ’évaluation de la gestion : attester de la réussite L ou non de la conservation de sites naturels est un défi pour tous les gestionnaires afin d’assurer l’efficacité technique et financière. Ceci est important afin de pouvoir bien utiliser les fonds (limités) disponibles. Cependant le recueil des données et l’analyse de celles-ci ont également des coûts non négligeables. Coteau planté 12 La gestion conservatoire des sites II. approche transmanche de la conduite technique des opérations de gestion. 13 La gestion conservatoire des sites Il s’agit ici d’illustrer les techniques et moyens employés sur nos territoires pour la gestion des pelouses calcicoles par un retour d’expériences locales. En fin de document, les gestionnaires présentent différents sites illustrant les thématiques de gestion développées ci-dessous. Les principales notions qui ont fondé les orientations de gestion ne sont pas détaillées. Elles sont à rechercher dans les nombreux ouvrages publiés sur ce thème dont quelques références se trouvent dans la bibliographie. Les sites évoqués dans le texte sont pour la plupart repris dans la partie III. 1.Les opérations de restauration des pelouses calcicoles 1.1. Mise en œuvre du débroussaillage Le débroussaillage est envisagé lorsque le taux de recouvrement est très important et en raison des enjeux faune-flore identifiés localement. De manière arbitraire, il est possible d’établir une valeur seuil ou un seuil d’alerte d’embroussaillement de 15% du coteau. L’environnement du site ou des parcelles gérées doit être bien sûr considéré. Le maintien d’une certaine dynamique de végétation est à intégrer dans la gestion afin de ne pas figer à moyen ou long terme la physionomie du site. L’intervention doit se mesurer afin de préserver une certaine mosaïque d’habitats entre strates de végétation ou au sein de la strate herbacée en raison notamment des besoins des Orthoptères. Ces habitats pouvant révéler des enjeux pour d’autres espèces dont la distribution n’est pas spécifiquement liée aux coteaux, la connaissance des populations locales ou de l’habitat favorable est à considérer. Des précautions sont à prendre pour maintenir un réseau de bosquets. Pour les passereaux (Pipit des arbres, Bruant jaune, Hypolais polyglotte,..) maintenir des arbres isolés en poste de chant est également utile. Certains papillons y sont aussi associés tel que le Thécla du bouleau qui a besoin de couvert arbustif, comme la Vipère péliade. La principale question est celle de la mécanisation ou du niveau d’action. Faut-il agir massivement ou par tâches ponctuelles ? Les actions massives de débroussaillage se révèlent difficiles à gérer les années suivantes en raison des rejets de souche à contenir, à moins de disposer d’importants moyens d’entretien. Certains gestionnaires ont eu recours à des traitements chimiques de souches au sulfate d’ammonium. Les traitements sont désormais proscrits. Comme astuce, la réalisation de saignées dans les souches lors du tronçonnage favorise le pourrissement et la diminution des rejets, notamment pour l’aubépine. La planification d’interventions mécaniques ponctuelles et la bonne conduite du pâturage suffisent généralement et permettent de rationnaliser les coûts. Chantier bénévole de réduction de l’embroussaillement Valorisation des broussailles en broyat 1.2. Déboisement de coteaux Thécla du bouleau 14 Vipère péliade La restauration de pelouses par une opération de déboisement peut s’imposer notamment pour renforcer les corridors biologiques. Les acteurs du Kent développent ce type d’actions de grande ampleur (KSCP, WCCP, VOV...). Ces opérations impliquent des procédures réglementaires (reboisement éventuel), des compétences techniques particulières et la prise en compte de la valorisation des produits à l’échelle locale. Avant tout déboisement, la prise en compte des lisières forestières et leur bonne gestion peuvent être utiles au renforcement de la trame écologique des pelouses calcicoles. La gestion conservatoire des sites 2.Gestion conservatoire des pelouses calcicoles 2.1. Fauche La fauche reste généralement une action de restauration sur les terrains enfrichés pour faciliter une exportation rapide de la matière, dans le cas d’un taux de recouvrement important et d’une forte densité de Bachypode penné (Brachypodium pinnatum) ou à un stade supérieur de Fromental élevée (Arrhenaterium eliatoris). Celle-ci est pratiquée de préférence par secteur les premières années de remise en gestion avant la première mise à l’herbe. La fauche se déroule à l’automne afin d’exporter un maximum de matière, ou en fin d’hiver pour maintenir le couvert végétal favorable à la petite faune. La période d’intervention est tributaire des usages du site. Lorsque celui-ci est chassé, le gestionnaire français attend parfois la fermeture de la chasse, fin janvier, pour intervenir. En gestion conservatoire courante, la fauche est utilisée quand le pâturage est impossible ou non autorisé comme sur les sites de captage d’eau comme au Molinet ou à Reservoir Hills (réglementation spécifique sur le périmètre rapproché). Sur de petites surfaces, la fauche apporte cependant une certaine finesse d’intervention. Elle peut être utilisée sur des talus par exemple ou sur une station d’espèce patrimoniale mise hors pâturage. Sur des surfaces de coteaux importantes, celle-ci ne peut se pratiquer en raison de la pente qui ne permet pas la mécanisation et induit une forte pénibilité d’exécution en technique manuelle (débroussailleuse à dos). De plus, la fauche est coûteuse, en prestation ou en régie (temps et matériel), et a tendance à homogénéiser la végétation en maintenant essentiellement des ourlets. L’une des contraintes de la fauche est la valorisation des foins. Autant que possible, il est nécessaire de sortir les produits du site que ce soit à destination d’un compost ou pour le bétail d’un exploitant agricole local. L’andainage est rarement possible mais il doit être réalisé dès que possible pour exporter en ballots. Le ratissage manuel est le préalable nécessaire après quelques jours de séchage…. Le brûlage parfois inévitable, pour des questions techniques d’accès, n’est pas satisfaisant. Fauche mécanique 2.2. R enaturation de sites anthropisés et sites historiques Sur nos territoires où l’exploitation de la craie a été et reste une activité industrielle importante, la renaturation de site industriel peut constituer une opportunité. Les sites se recolonisent par le simple jeu de la dynamique naturelle. Parfois un coup de pouce est donné pour favoriser la création de milieux et favoriser une intégration paysagère plus grande de l’ancien site industriel, comme au Mont Pelé. On compte actuellement deux cimenteries en activité sur le territoire du Parc naturel régional ; deux sites ont été fermés dans les années 1980. D’autres carrières plus petites ont rapidement perdu leur rentabilité au 20ème siècle. À Dannes-Camiers cohabite une carrière en activité et une décharge avec une réserve naturelle régionale. Des mesures compensatoires à ces activités ont permis d’acquérir des terrains privés gérés aujourd’hui par le Conservatoire des espaces naturels. La réapparition de pelouses calcicoles efface parfois une partie des traces du passé comme sur d’anciennes décharges. C’est le cas dans le Pays de Licques : au pied des coteaux persistent ou affleurent d’anciennes décharges communales utilisées avant la mise en place du ramassage des déchets ménagers dans les années 1970. Même si leur emprise reste limitée à 1500 m² en moyenne, leur effet à long terme est difficile à juger et il se peut que leur présence soit peu à peu oubliée. Bien souvent celle-ci ont été recouvertes et la végétation a recolonisé le site avec parfois l’expression d’une flore caractéristique. Sur le territoire du détroit chargé d’histoire, les coteaux ont constitué des promontoires naturels utiles aux opérations militaires du Moyen-Âge jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale comme la motte féodale de Nesles ou les coteaux de Douvres. Les trous de bombes du Blanc-Nez ou du Mont de Couple témoignent de ces heures sombres. On sait que l’occupation des coteaux de Wavrans et Elnes a débuté à l’époque du Paléolithique avec l’implantation de villages préhistoriques au sommet du Mont Carrière. Il subsiste à cet endroit des vestiges sous forme de « mardelles » qui sont des excavations profondes de 3 à 4 mètres correspondant au fond des huttes. Les coteaux ont été exploités ensuite par le pâturage. Motte castrale de Nesles 15 La gestion conservatoire des sites 2.4. A ménagements des enclos de pâturage Certaines zones (sommets et pentes plus douces) ont été épisodiquement cultivées, comme en témoigne ici et là, la persistance de plantes messicoles dans les pelouses. Quoiqu’il en soit, il est alors nécessaire de concilier le patrimoine historique avec la gestion des habitats naturels. La valorisation de l’histoire des sites est un argument pour leur préservation et la sensibilisation des habitants. Trous de bombes au cap Blanc-Nez 2.3. Modalités de gestion par pâturage Le pâturage représente la solution traditionnelle de gestion des pelouses calcicoles. Dans le Nord de la France, tous les troupeaux utilisés appartiennent à des éleveurs qui, par convention avec le propriétaire et le gestionnaire, doivent respecter un cahier des charges. Même maigre, la production en herbe est valorisable en élevage d’autant plus que les gestionnaires réduisent alors les coûts au minimum pour l’éleveur. De nombreux sites nécessitent le réaménagement des éléments nécessaires au pâturage. Bien que difficile, le travail dans la craie est un atout pour renforcer la tenue des clôtures et des barrières parfois très lourdes comme les barrières traditionnelles en bois massif. L’une des causes de l’abandon des sites étant la difficulté à garantir l’abreuvement du bétail, en condition d’exploitation par un agriculteur local, il est nécessaire d’apporter une solution pratique et durable : - l’eau du réseau : solution la plus simple en fonction du réseau en place ; - la citerne enterrée de 3000 à 5000L : solution peu coûteuse ; - un forage : solution onéreuse et très réglementée mais qui réduit totalement les contraintes ; - la pompe solaire : coût modéré à étudier en fonction de la topographie et de la source (à partir du réseau ou d’un forage). Quelques astuces existent pour garantir la pérennité des clôtures. La qualité de la pose est primordiale : alignement des piquets, tension (au tracteur ou au tire-fort), inversement des mailles des ursus pour faciliter la circulation de la faune (Lapin, Lièvre…), piquets de coin en chêne avec croisillon au pied…. Les accords entre les gestionnaires des sites et les éleveurs peuvent varier. Certains resteront informels et d’autres seront plus formels. Les conventions de pâturage formelles sont renouvelées périodiquement. Des problèmes peuvent survenir lorsque les gestionnaires n’ont pas d’influence sur la gestion du pâturage. Par exemple, des sites sont parfois sur-pâturés parce que l’éleveur ne respecte par les chargements préconisés. Côté anglais, certains gestionnaires possèdent leurs propres animaux. Par exemple, le Kent Wildlife Trust possède une diversité d’animaux qui peuvent être transportés de site en site. Les éleveurs extérieurs ne sont pas toujours des agriculteurs. Le WCCP, entre autres, fait pâturer certains sites par des poneys Konik du Wildwood Trust, un organisme de bienfaisance engagé dans la conservation et la réintroduction de mammifères en GrandeBretagne. Parc de contention, un aménagement nécessaire à bien positionner 16 Technique de pose de barrière boulonnaise sans béton, travaux APRT. La gestion conservatoire des sites 2.5. Les races utilisées Le choix de la race de bétail est important localement pour la bonne gestion des sites. Lorsque l’éleveur est en place, notamment dans le cadre d’un bail agricole avec le propriétaire, la marge de manœuvre du gestionnaire est limitée. Si le terrain est libre d’occupation, le gestionnaire peut tester différentes solutions comme ça a été le cas depuis 20 ans sur les coteaux du territoire transmanche. Bétail Ovin Race Boulonnais Gestionnaire Eden 62, PNR, CEN Effets positifs Bémol Ligneux Herbe sèche Faire attention à l’uniformisation de la strate herbacée Les informations sur l’effet des différentes races sont valables en cas de conduite en faible pression de pâturage, adaptée aux caractéristiques du site naturel et aux orientations de gestion. Quel que soit le bétail, le surpâturage ou l’hétérogénéité spatiale du pâturage au niveau de la parcelle reste un risque à prévenir. En raison de son statut de race locale menacée, le mouton Boulonnais a été largement soutenu par les organismes publics dans le Nord de la France. Cependant le bovin de race Holstein, majoritaire sur les pâturages, n’est pas inintéressant. Ce sont généralement les génisses qui parcourent les coteaux. Une bonne pression permet de bien gérer la strate herbacée en maintenant une certaine hétérogénéité. La consommation des ligneux reste la principale faiblesse des bovins. Les équins apparaissent comme les moins efficaces sur les broussailles et les formations herbacées... Romney Bovin Equin Caprin Hebridean VOV Scottish black face PNR Très rustique Une expérience en pâturage intégral (stoppée en 1995) mauvais résultats sur Wavrans-sur-l’Aa Suffolk WCCP Ligneux Herbe sèche Faire attention à l’uniformisation de la strate herbacée Tête noire PNR Ligneux Herbe sèche Holstein (génisses) PNR, Eden 62 Permet le maintien d’une strate herbacée hétérogène sur les pentes fortes Vaches Dexter Peu adapté aux très fortes pentes Pelouses rases plus difficiles Consommation des ligneux faible Dexter WCCP Petit gabarit agile Trop sélectif, sur les pentes peu d’effet sur la broussaille Highland Eden 62, WCCP Grande rusticité Trop lourd Konik WCCP Rusticité Pâturage trop hétérogène PNR, Eden 62, CEN, KWT, KSCP Consommation des ligneux efficace Difficile à contenir Clôtures à adapter Moutons Boulonnais Chèvres 2.6. Prophylaxie et suivi sanitaire Le suivi sanitaire est à la charge de l’éleveur mais les techniciens peuvent interpeler celuici en cas de problème. Le cahier des charges que l’éleveur doit suivre indique la nécessité de respecter des périodes pour le traitement vétérinaire des bêtes et seuls certains produits sont conseillés. Une enquête (Brasseur, 2007) a permis de préciser les pratiques des éleveurs. Les coteaux sont des milieux dits sains d’un point de vue parasitaire. En réalité, la plupart des traitements sont réalisés en fin de saison lors du retour à l’étable ou à la bergerie. Seules les tiques représentent parfois une inquiétude pour les éleveurs. L’Ivermectine, utilisée en vermifuge, est la molécule qui pose le plus de problèmes en raison de sa rémanence. La moxidectine, moins rémanente, est conseillée en cas de nécessité. Le WCCP bénéficie du soutien de ses volontaires qui, sur certains sites comme à Douvres, effectuent une visite de contrôle des sites et des animaux chaque jour. 17 La gestion conservatoire des sites 2.7. Calendrier de pâturage et conduite des animaux Des approches différentes émanent des expériences anglaises et françaises de conduite de pâturage. Côté français, la clé d’entrée habitat naturel est le plus souvent retenue quand, côté anglais, certaines espèces phares sont ciblées, comme c’est le cas des orchidées ou parfois d’une espèce de papillon. Ceci influence alors le calendrier de pâturage. La pression de pâturage s’exprime de différentes manières : en UGB (Unité gros bétail) ou «Livestock unit» en Angleterre, normes issues de l’élevage. Le plus simple à manier est le nombre de bêtes à l’hectare par semaine et par an, en prenant bien en compte le gabarit de chaque race et la durée de pâturage. Nous ne disposons pas d’analyse comparée sur l’état de conservation des habitats en fonction des pressions de pâturage. Les expérimentations menées par les gestionnaires ont été nombreuses pour développer un pâturage extensif assurant un bon état de conservation des pelouses. Le pâturage intégral a montré ses limites en raison du suivi sanitaire nécessaire (cas du site de Wavrans-surl’Aa dans les années 1990) et de la dégradation des pelouses en hiver. Le pâturage uniquement hivernal est parfois privilégié côté Kent avec un effet différent sur la strate herbacée et la physionomie de végétation. En France, le pâturage tournant est désormais privilégié dès que possible (surface du site, accord local…) entre avril et novembre. L’absence de pâturage sur une partie de saison, voire sur une saison, peut renforcer l’expression de certaines espèces. Le rôle du technicien est primordial pour ajuster au mieux les pressions de pâturage en fonction des préconisations théoriques, du comportement du bétail, de la quantité d’herbe disponible et des enjeux faune-flore. La perception de l’éleveur doit être écoutée. La prise en charge par les éleveurs constitue une forme de continuité de l’exploitation ancestrale de ces milieux et une intégration des enjeux de biodiversité au-delà du réseau des gestionnaires et des collectivités. Il s’agit de trouver l’équilibre entre pression instantanée et temps de pâturage. Moutons du Blanc-Nez Cas unique, la restauration d’un pâturage conduit par un berger d’Eden 62 permet au Blanc-Nez l’entretien depuis 2009 de près de 300 ha en une dizaine d’enclos. L’atout du berger est de diriger le troupeau sur les zones à restaurer en priorité notamment celles qui sont généralement délaissées car peu appétentes comme les zones à forte densité de Brachypode penné (Brachypodium pinnatum). Enclos de pâturage du Blanc-Nez, Eden 62 - 2011 18 La gestion conservatoire des sites 3.Opérations spécifiques de création de pelouses calcicoles et d’introduction d’espèces 3.1. Création de pelouses calcicoles 3.2. Réintroduction d’espèces Le terme de création correspond aux opérations visant à reconstituer l’habitat sur des sites dégradés ou « neufs ». L’apparition spontanée d’une pelouse calcicole est biensûr courante et souvent « involontaire ». Il s’agit d’une recolonisation naturelle de substrats crayeux mis à nu dans des espaces de carrières ou sur des bords de route. Dans le Nord de la France, il n’existe pas d’exemple de réintroduction d’espèces. À court terme, cette solution sera peut-être à envisager pour des espèces dont les populations locales semblent avoir disparu comme celle du Damier de la Succise (Euphrydryas aurinia) non revue depuis 2008 (GON, 2011). Les créations volontaires constituent généralement une mesure compensatoire à des surfaces détruites par des aménagements ou infrastructures linéaires de transports. Deux exemples particuliers sur le territoire transmanche sont décrits dans la seconde partie du guide. En premier lieu, les sites jumeaux de Samphire Hoe et du Fond Pignon, sites d’envergures (une trentaine d’hectares chacun), créés à partir des craies extraites lors de la réalisation du tunnel sous la Manche. Le cas de l’ancienne RN43 est un exemple des mesures liées à la réalisation de routes, puisque l’ensemble de l’opération a été conduit pour établir de nouvelles pelouses calcicoles sur des talus d’une déviation. Des récoltes de graines et leur multiplication ont été nécessaires avant leur semis (Dhainne, 1998). Dans le Kent, les expériences existent. Certains papillons en ont fait l’objet comme l’Azuré bleu céleste (Lysandra bellargus) ou une sauterelle, le Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus), réintroductions menées par le KWT. Le cas du Genévrier commun est intéressant à South Foreland Valley. Cette solution envisagée côté français n’a pas été mise en œuvre (Szwab, 2000). Il fut projeté de développer les populations afin de valoriser les baies pour le Genièvre local ! Systématiquement le porteur de projet doit s’associer avec les organismes spécialisés notamment pour établir la listes des espèces à semer et si nécessaire programmer une récolte de graines sur des sites sources. Ce type de procédé pourrait être renouvelé pour permettre le renforcement du réseau de sites. Ancienne carrière de craie en cours de recolonisation naturelle Talus de la RN43 (RD) ensemencé en 1998 19 La gestion conservatoire des sites 4.Évaluation de la gestion et valorisation des sites 4.1. Suivi de la biodiversité et suivi de gestion Les particularités mises en évidence dans ce thème ne sont pas propres aux pelouses calcicoles. Les plans de gestion par site doivent permettre d’orienter et d’établir des moments d’évaluation. Dans le Kent, seules certaines espèces bénéficient d’un suivi annuel particulier. Une attention particulière est portée aux orchidées. Côté français, la plupart des suivis s’inspirent d’expériences nationales (réseau des réserves naturelles), régionales et des partenariats scientifiques locaux. Le Conservatoire botanique national de Bailleul privilégie un suivi phytosociologique tous les 4 à 5 ans. Certaines espèces végétales bénéficient de suivis particuliers, c’est le cas du Sysimbre couché (Sysimbrium supinum), espèce de la directive européenne habitats, à Dannes-Camiers. Le suivi du pâturage doit permettre d’analyser l’utilisation des sites par les troupeaux et leur effet au regard des objectifs de gestion. Certaines techniques de suivi s’inspirent notamment des travaux réalisés par l’INRA (Agreil, 2004) qui visent à optimiser la gestion des parcours embroussaillés et la conduite des troupeaux de manière extensive aux habitudes alimentaires du bétail. La prise en compte des habitudes du bétail comme les passages, les traces de broutage, les places de ruminage, permet d’ajuster les opérations de gestion que ce soit la fauche ou le débroussaillage. Au-delà du suivi de l’effet du pâturage pour l’entretien et la restauration des pelouses calcicoles, une attention toute particulière est également apportée sur les zones ayant subi des opérations conséquentes de débroussaillage. La mise à nu des sols provoque le reveil et la colonisation par des espèces opportunistes très dynamiques tels que les chardons. Ceci est à suivre pour être le plus réactif. Zone débroussaillée dénudée 20 Les évaluations de l’état de conservation des pelouses calcicoles par Natural England Les sites d’intérêt scientifique particulier (SSSI) engagé en Environmental Stewardship (ES) (équivalent au MAE) doivent être en état favorable ou récupérable tel qu’évalué par Natural England. L’état favorable des pelouses calcicoles défini par Natural England (tel qu’initialement prévu par le Nature Conservancy Council) se base sur des critères structurels. Ce sont les suivants : - Pas de perte de superficie de l’habitat - 30 à 90% de surface en herbe - Hauteur moyenne de végétation entre 2 et 20 cm - La litière ne doit pas couvrir plus de 25% - Le terrain nu ne doit pas couvrir plus de 10% -A u moins deux indicateurs positifs d’espèces devraient être fréquents (41 – 60% de fréquence) et trois occasionnels (21 - 40% de fréquence) à travers la pelouse. - L’abondance des espèces caractéristiques ne doit pas diminuer. -L es espèces « négatives » doivent couvrir moins de 5% de la surface en herbe. -L es arbustes et arbres indigènes (excluant le Juniperus communis), et la fougère devraient représenter 5% ou moins de couverture de la surface en herbe. Ces indicateurs sont un guide que Natural England peut affiner suivant les conditions locales. Si les SSSI se révèlent être en état défavorable, des objectifs et des échéances seront fixés par Natural England quant à la restauration de l’état favorable. En l’absence de résultats, Natural England peut prendre des mesures coercitives. De même, si le terrain, classé SSSI engagé en Environmental Stewardship se révèle être dans un état défavorable, après un laps de temps sous ES, le titulaire du contrat peut être tenu de rembourser tout ou partie des paiements reçus sous contrat. La gestion conservatoire des sites 4.2. Mise en valeur des sites et accessibilité au public Commune : Audrehem Surface site : 2,5 Surface herbacée : 2 à 2,3 Objectif de gestion : restauration des pelouses calcicoles Composition du troupeau : éleveur : bélier : 1 bétail : moutons boulonnais brebis : 18 à remplir Etat sanitaire du troupeau à la mise à l'herbe : Résultats charge de pâturage bon surface pâturée (en ha) 2,3 nombre de bêtes 19 UGB par bête 0,19 nbre de semaines de pâturage 19 charge instantanée UGB/ha 1,6 animaux semaine/ha/an 156,96 UGB-an UGB-saison Etat sanitaire du troupeau en fin de saison : bon 0,83 0,57 Traitement vermifuge : Date de traitement : 20 - sept Produit : Synanthic préconisations : - réduire les rejets - 4 semaines par enclos Contre les tiques : La plupart des sites naturels est fréquentée essentiellement par les habitants et les naturalistes. Seuls les sites en périphérie des agglomérations ou les sites très touristiques connaissent une forte affluence. Les dégradations y sont bien souvent plus importantes et la divagation du public cause certains dommages. Pour le gestionnaire, la conciliation des enjeux de préservation avec l’accessibilité au grand public se fait non sans poser des problèmes techniques notamment en raison de la présence d’animaux en pâturage. Le Blanc-nez constitue l’exemple majeur du Nord de la France avec des milliers de visiteurs par an qui viennent apprécier la vue sur la baie de Wissant, Calais et surtout sur la mer et les côtes anglaises. Ainsi des aménagements conséquents aux normes PMR (Personne à mobilité réduite) ont été réalisés dans le cadre de l’Opération grand site (OGS) : création d’un sentier stabilisé d’une pente faible (5%), places de parking… Le sentier est réalisé en enrobé à base de liant végétal. Celui-ci a une espérance de vie largement supérieure à un sentier en sable fillérisé. De plus, il n’y a plus de problème d’entretien (nids de poule, ravines dues au ruissellement..). Il est large de 3 m ce qui permet d’aborder le flux de visiteurs lors des pics de fréquentation qui sont de plus en plus fréquents (estimation : 1 million de visteurs par an). non Etat du site à la mise à l'herbe : date de mis en pâturage : 30-avr date de retrait final : 05-sept commentaires : zones dénudées persistantes partie Nord beaucoup de rejets ligneux Agnelage fin août / début septembre : 2 agnelages sur site mi-mai Présence de refus : rejets ligneux : réduits 60 % Niveau chardons par rapport à l'année précédente : -20% Exemple de fiche de suivi du pâturage (PNR) Chemin PMR du Cap Blanc-Nez Portillon pour randonneurs passant en enclos pâturé 21 La gestion conservatoire des sites 5. Actions de restauration de corridors écologiques La réflexion sur les réseaux de pelouses calcicoles ou sous-trame pelouses calcicoles est active depuis les années 2000. Le KWT a notamment travaillé sur les espaces d’opportunités pour le renforcement des trames. Des travaux communs ont été menés depuis 2006 sur le sujet pour comparer les méthodes d’analyse. La bibliographie anglaise est relativement riche sur le sujet (KWT, 2010). Les gestionnaires du Kent possèdent une expérience particulière. La prise en compte d’enjeux spécifiques bien renseignés a permis d’expérimenter des opérations remarquables. À Down bank, le KSCP a initié la création d’une ouverture d’un massif boisé pour permettre la connexion entre deux sites de pelouses calcicoles. Point de vue du Mont de Couple Vue sur le terminal ferry de Douvres Des coteaux de Douvres, il est possible d’apprécier la vue sur le ballet incessant des ferries vers la France. Les points de vue remarquables pour la découverte des paysages sont parfois matérialisés par des tables d’orientations ou d’autres moyens d’interprétation du paysage. À long terme, les aménagements nécessitent un entretien qu’il faut prévoir. Leur valorisation via des visites guidées ou des projets pédagogiques avec les acteurs locaux, en premier lieu les scolaires, est un plus pour l’appropriation du patrimoine local par les habitants. Désormais l’interprétation peut se faire par des moyens dématérialisés comme le renvoi à des informations sur des sites internet par flashcodes. Les bords de route constituent un apport particulier au renforcement de la continuité du milieu. La gestion écologique de ces délaissés de voirie, de surfaces très variables, se fait suite à l’interpellation du gestionnaire en raison de la présence de populations d’espèces patrimoniales ou directement pour renforcer le maillage comme sur les accotements de la RN42 près de Boulogne-sur-mer. Des inventaires y ont été menés en 2010. Ceux-ci ont démontré la présence d’orchidées ou encore de Réglisse (Astragalus glycyphyllos), de la Gesse sans feuille (Lathyrus aphaca) et de la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris). Trois espèces protégées dans le Nord-Pas de Calais. Une note de gestion a permis de préciser à la Direction interrégionale des routes, la gestion à adopter pour maintenir ces espèces et favoriser des zones de pelouses calcioles. Les préconisations portent essentiellement sur la conduite des opérations de gestion, en fonction du matériel à disposition, en favorisant au maximum l’exportation des produits du broyage. Le KWT a une grande expérience de la prise en compte des bords de route en tant que corridor pour les pelouses calcicoles. Il gère actuellement près de 55 miles soit 130 «Réserves naturelles de bord de route» avec l’appui de nombreux bénévoles comme à Blue bell Hill. Réglisse sauvage 22 Fiches d’expériences III. Fiches d’expériences de gestion par site* *Pour plus d’informations, chaque gestionnaire peut-être contacté. 23 Fiches d’expériences HILLS RESERVOIR Localisation : Folkestone, Royaume-Uni Propriétaire du terrain : Veolia Eau Superficie : 2,1 ha Statuts de protection ou d’inventaire : L ocal Wildlife Site IntervenantS : propriétaires fonciers, WCCP, les bénévoles Gestionnaires : White Cliffs Countryside Project En gestion conservatoire depuis : 2003 Accès : Aucun accès public autorisé Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : - Les six espèces d’orchidées trouvées sur le site incluent notamment l’Orchis homme pendu (Orchis anthropophora) et l’orchis moucheron (Gymnadenia conopsea). - La Vipère péliade (Vipera berus) et la Couleuvre à collier (Natrix natrix) sont également présentes sur le site. - Aspitates gilvaria, papillon dont la présence est très limitée au Royaume-Uni se trouve en grand nombre sur ce site. Cette espèce est dépendante des pelouses calcicoles avec des hauteurs variées et des espaces de sol nu. Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 136 Reptiles 4 Papillons 20 Mammifères 4 Papillons de nuit 110 * Nombre d’espèces recensées Couleuvre à collier Les papillons de nuit, les plantes et les reptiles ont fait l’objet d’une étude détaillée sur ce site, tandis que les autres espèces n’ont été l’objet que d’études ponctuelles. Description Ce site se compose de trois zones distinctes : le toit du réservoir couvert, un petit triangle de prairie crayeuse et des broussailles dispersées au sein d’une zone de forme irrégulière. L’intérêt principal provient de la biodiversité présente dans la prairie non aménagée et sur le toit du réservoir, d’une végétation établie depuis 1930 lorsque le toit fut installé et couvert de craie directement prise sur le site. Cette zone est riche en flore caractéristique des pelouses calcicoles, avec la présence de plantes telles que la Brize intermédiaire (Briza media), la Pimprenelle (Sanguisorba minor), et le Lin purgatif (Linum catharticum). Les arbustes et les broussailles forment une ligne de démarcation au Nord et à l’Ouest. Du cotonéaster s’est établi sur la pelouse. 24 Problématiques de gestion - L’embroussaillement - L’interdiction de mettre en pâturage - Le manque de suivi de la biodiversité. Fiches d’expériences Historique de gestion Comme la zone ne peut pas être pâturée, parallèlement à la gestion des fourrés, chaque années des sections de prairie sont fauchées à la main pour créer une mosaïque d’herbes de hauteurs différentes. Le fait de ne pas avoir de bétail permet un contrôle total de la gestion. Auparavant, il n’existait aucun programme de suivi mis en place pour ce site, bien que celuici ait été de façon générale évalué sur une base annuelle afin de maintenir un régime de gestion approprié. La surveillance a maintenant été augmentée, notamment en établissant un recensement annuel des orchidées depuis 2009. Les orchidées de l’ensemble du site sont identifiées, comptabilisées et dans une zone spécifique la taille des orchidées est mesurée. L’enquête est effectuée à la même période chaque année et des photographies du site sont prises au même moment aux fins de suivi. L’Azuré bleu (Polyommatus icarus) avec sa plante hôte ont également été surveillés annuellement depuis 2009. Une enquête des papillons de nuit a été réalisée en 2010 grâce au financement du projet par LNA. Ceci comprenait des visites nocturnes avec l’aide de pièges à lumière ainsi que des visites pendant la journée. Une évaluation de la population de reptiles présents sur le site effectuée par un bénévole passionné débuta en mars 2010 et s’est poursuivie jusqu’au début de l’automne. Plus d’une centaine d’espèces de papillons de nuit, dont plusieurs espèces remarquables, ont été répertoriées au cours de l’étude et ce, malgré les conditions défavorables à l’époque de l’enquête. Cette connaissance accrue de la biodiversité présente a permis aux propriétaires d’adapter les horaires et dans certains cas, les lieux ou les méthodes de travail afin de réduire l’impact sur les espèces présentes. Par exemple, en 2010, WCCP a aidé le propriétaire au piégeage et au déplacement des reptiles pour les protéger de travaux d’entretien essentiels devant avoir lieu. Perspectives - La gestion du toit du réservoir - Le pâturage excessif des lapins dans une zone connue pour la présence de l’Orchis homme-pendu Coût de la gestion Coût moyen annuel : £ 2,500 (fauche) Contact : [email protected], 01304 241806 Résultats des opérations de gestion Une mosaïque de pelouses de hauteurs différentes a été obtenue et les zones peuvent être spécifiquement entretenues afin de favoriser certaines espèces. Par exemple, la zone principale d’Anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria) peut être maintenue relativement courte, ce qui stimule la population d’Argus bleu. Les divers recensements ont permis de mieux connaître les espèces présentes sur le site. Celui sur les orchidées a permis d’identifier les problèmes sur place, tel le broutage excessif causé par les lapins dans une zone riche en orchidées. L’étude des reptiles a mis en évidence le fait que le site était utilisé par quatre espèces de reptiles et potentiellement en hibernation par les Vipères. Argus frêle Chantier de fauche par les volontaires 25 Fiches d’expériences Samphire Hoe Localisation : Douvres, Royaume-Uni Propriétaire du terrain : Eurotunnel Superficie : 35 ha Statuts de protection ou d’inventaire: SSSI Heritage Coast (Patrimoine du Littoral) Country Park (Parc rural) intervenants : les bénévoles, les visiteurs, les éleveurs, Natural England Gestionnaires : White Cliffs Countryside Project En gestion CONSERVATOIRE depuis : 1997 Accès : S ite privé, accès public sur le sentier entre l’aube et le crépuscule. Aires de stationnement prévues pour les véhicules. Spécificité écologique / espèces patrimoniales à prendre en compte : -U ne végétation pionnière se diversifiant en pelouses calcicoles. - Les zones humides et les mares. -S tation d’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes) et de l’Inule perce pierre (Inula crithmoides). Samphire Hoe Inventaire du patrimoine naturel Description Ce site, à l’Ouest de Douvres, a été construit à l’aide de 4,9 millions de mètres cubes de craie bleue provenant de l’excavation du tunnel sous la Manche. Hoe est situé à la base des falaises de Douvres, mais séparé d’elles par la voie ferrée qui la longe. Le site est entouré coté bord de mer par un rideau de palplanches métalliques de 1,7 km de long et une digue en béton. 5 ha de ce site sont occupés par le complexe comprenant le système de refroidissement et de renouvellement d’air du tunnel sous la Manche. 26 NBR* Flore 200 Oiseaux nicheurs 25 Reptiles 3 Mollusques 14 Papillons 30 Papillons de nuit 230 Libellules et demoiselles 12 Sauterelles et criquets 8 Champignons +20 * Nombre d’espèces recensées Ophrys araignée Fiches d’expériences Problématiques de gestion La création de pelouse calcicole Historique de gestion Hoe a été conçu dans l’optique de créer une zone vallonnée en pente douce semblable à celle du Warren de Folkestone résultant d’un glissement de terrain : et élévation du terrain coté bord de mer et abaissement coté falaise. Avec les conseils et la participation de Wye Collège, les bords du terrain tournés vers la mer ont été ensemencés avec un mélange totalisant 31 plantes différentes. Le milieu du terrain a été ensemencé avec du ray-grass annuel afin d’agir comme culture-abri et rien n’a été semé autour des zones humides. Sur les surfaces ensemencées, de l’engrais NPK a été ajouté dans une proportion de 15:15:15 60 g/m². Toutes les graines utilisées étaient de provenance locale. La majorité des semis a été achevée en 1993. En 1997, Hoe a été ouvert au public. D’autres travaux ont été nécessaires à l’extrémité ouest, où depuis 1999 des touffes de Chiendent maritime ont été plantées et la zone recouverte de fibres de coco et de nattes en polypropylène pour tenter de réduire l’érosion. Le développement de la végétation est passé par trois phases. Après l’ensemencement initial, il a fallu au moins cinq ans pour que la végétation se développe de manière significative. Lors de la deuxième phase, les surfaces ensemencées sont devenues bien végétalisées et la Bugrane rampante (Ononis repens) est devenue très abondante. La troisième phase fut l’arrivée d’espèces ligneuses, le Nerprun cathartique (Rhamnus catharticus), la ronce commune (Rubus fruticosus), et l’Aubépine monogyne (Crataegus monogyna). Les zones non ensemencées sont en train de développer un couvert végétal complet. Pour tenter d’encourager la prolifération des espèces de plantes calcicoles, le pâturage fut alors introduit. En 2003, le premier cycle de pâturage démarra avec un très faible nombre de moutons dans de petits enclos avec clôture électrique. En 2004, le site ce joint au programme Countryside Stewardship (MAE) et le nombre de moutons passa à 40. En 2008, une clôture permanente fut installée et le pâturage d’automne se composa alors de bovins (6) introduits avec les moutons. Durant l’hiver 2010, une fauche complémentaire fut réalisée. La repousse des ligneux fut chimiquement traitée avec Roundup et triptic. Le cirse commun et le séneçon furent coupés, pulvérisés ou arrachés. Résultats des opérations de gestion La colonisation de la végétation de Hoe a été réussie. Depuis l’ensemencement initial de 31 espèces, Mouton suffolk aujourd’hui plus de 200 espèces de plantes ont été recensées. Les végétations développent une flore typique de pelouses calcicoles, y compris une importante population d’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes). Perspectives Les espèces ligneuses commencent à prendre racine, et durant les mois d’hiver le Nerprun cathartique (Rhamnus catharticus), est supprimé. Le développement de Bugrane rampante (Ononis repens) reste un défi, car comme plante fixatrice d’azote, elle enrichit le sol et permet à certaines herbes plus compétitives de s’imposer. La ronce commune (Rubus fruticosus), peut être très envahissante. Maintenir l’équilibre entre la fréquentation des visiteurs et la faune est la philosophie essentielle de Hoe. Coût de la gestion Coût moyen annuel : £ 21,000 Contact : [email protected] Création de Samphire Hoe Pelouses en formation 27 Fiches d’expériences LADD’S FARM LOCALISATION : E ntre Crookhorn Wood, Hanginghill Wood et Mount Ephraim, à l’Ouest de Snodland, dans le Kent, au Royaume-Uni. Propriétaire du terrain : Lafarge Cement UK Superficie : 24,5 hectares Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC, SSSI intervenants : Lafarge Cement UK Natural England Les éleveurs locaux Les bénévoles locaux d’inspection du bétail Gestionnaire : Valley of Visions Landscape En gestion conservatOIRE depuis : 2007 Accès : Accès public dans un seul champ, de nombreux sentiers sont adjacents à certains champs. Cependant au cours des 60 dernières années, le pâturage fut abandonné. Le site succomba à l’embroussaillement dense dominé par la Viorne lantane (Viburnum lantana), le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), l’Aubépine monogyne (Crateagus monogyna) et la ronce commune (Rubus fruticosus). Le site est divisé en neuf sous-sites. Spécificité écologique / espèces patrimoniales à prendre en compte : -U ne mosaïque de pelouses calcicoles, parsemées de broussailles et bordées de fourrés ou l’on trouve aussi bien des Hêtres communs (Fagus sylvatica) que des Ifs communs (Taxus baccata), -L a flore inclus l’Orchis musc (Herminium monorchis), le Bugle petit pin, (Ajuga chamaepitys), et la Campanule agglomérée (Campanula glomerata), -L a Vipère péliade (Vipera berus) et le Lézard vivipare (Lacerta vivipara), -L es papillons tels que l’Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), et l’Argus bleu-nacré (Lysandra Coridon). Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 143 Oiseaux 40 Mammifères 4 Reptiles 3 Invertébrés 29 * Nombre d’espèces recensées Problématiques de gestion Description Ladd’s Farm est située sur l’escarpement calcaire principalement exposé au Sud qui fait partie des collines calcaires du North Down allant de Trottiscliffe à Halling. En conséquence, la topographie générale comporte une série de collines et de vallons avec quelques sections de pentes raides. Jusque dans les années 1940 et 1950 de nombreuses pelouses calcicoles de Ladd’s Farm étaient pâturées. 28 Argus bleu-nacré - Débroussaillage à grande échelle - Elimination des déchets verts (résidus de coupe) aucun feu n’étant permis sur le site - L’approvisionnement en eau Fiches d’expériences Historique de gestion Dans le passé les prairies calcaires étaient pâturées par le cheptel des agriculteurs locaux, mais depuis le début des années 1950, le pâturage semble avoir cessé et l’empiètement des broussailles est devenu prédominant. Au cours des 60 dernières années, le travail de gestion a été peu entrepris et le site n’a probablement été utilisé que par des promeneurs, des amateurs de faune, et des gardeschasses locaux. Certaines parties du site ont précédemment été consacrées à l’élevage et au tir au faisan. Il existe encore un certain nombre d’enclos destinés à l’élevage de faisans sur les terrains adjacents. La restauration des pelouses calcicoles a commencé en 2009. Environ 50% du site fut débroussaillé entre janvier et mars de la première année, et les 50% restants, début 2010. Le débroussaillage fut effectué au moyen de diverses méthodes comprenant l’abattage mécanique, l’utilisation de faucheuses et de presses confectionnant des balles de fagots, et de grands broyeurs déchiqueteurs de branches produisant des copeaux. Bilan : 1 200 balles de broussaille compactées, 100 tonnes de fagots et 100 tonnes de copeaux de bois. Tout le matériau ainsi récupéré fut utilisé pour produire de «l’énergie verte» dans une usine voisine. Transport des fagots Depuis 2011, les champs sont en contrat agri-environnemental et les pelouses en restauration sont pâturées par 100 moutons des îles Hébrides. Les moutons devraient aider à contrôler la régénération des broussailles. L’eau est fournie aux brebis par des citernes mobiles. Résultats des opérations de gestion Les moutons des Hébrides se sont révélés être efficaces pour limiter les broussailles. Ces moutons de race rustique sont contrôlés tous les deux jours. Perspectives -C ontrôler la repousse des broussailles et la pression de pâturage. Coût de gestion - Débroussaillement et élimination des déchets verts : 15 ha, £ 75 000 - Clôtures : 10 000 m = £ 73.000 - Système de pâturage : 100 moutons et équipements d’élevage associés : £ 13 000 - Gestion supplémentaire dans les années 1 et 2 : La coupe = £ 13,000 + le contrôle du Séneçon de Jacob = £ 8,000 Opération d’abattage Contact : [email protected] ou [email protected] 29 Fiches d’expériences HIGH MEADOW LOCALISATION : Douvres, Royaume-Uni Propriétaire du terrain : Dover Town Council Superficie : 10 ha Statuts de protection ou d’inventaire : R éserve Naturelle Locale, SSSI INTERVENANTS : Les résidents locaux et les propriétaires de chevaux, les bénévoles, le Wildwood Trust, le Dover Town Council, l’équipe de sécurité communautaire Gestionnaire : White Cliffs Countryside project En gestion conservatoire depuis : 2003 Accès : Droit d’itinérance en vertu de la Loi CROW, accès à pied uniquement. Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : - Des prairies calcicoles récemment ensemencées - Un espace boisé et broussailleux Un certain nombre d’indicateurs d’espèces de prairies calcicoles incluant la marjolaine (Origanum vulgare) et la Piloselle (Hieracium pilosella). Des orchidées sont également présentes. -L ’Argus frêle (Cupido minimus) est présent sur le site parmi d’autres papillons caractéristiques des pelouses calcicoles. Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 62 Coléoptères 15 Reptiles 3 Papillons 17 Mammifères 3 Flore * Nombre d’espèces recensées Les observations naturalistes ont été peu nombreuses et les chiffres sont purement indicatifs. Problématiques de gestion Description Ce site est adjacent de la réserve naturelle de Whinless Down et comprend un enclos. Elle est entourée par un paysage très urbain à moins de 100 mètres du centre-ville de Douvres à l’Est, et offre une vue à 360 degrés sur Douvres et la campagne environnante. Ce site agit comme zone tampon pour les pelouses calcicoles et procure également un espace naturel pour les habitants de la périphérie. Il est constitué de 9 ha de prairie calcicole non améliorée dont 6 ha n’ont pas été pâturés durant des décennies notamment en raison de la présence d’une décharge, les trois autres ayant été broutés intensivement par des chevaux domestiques. 30 - Reconversion de la décharge - L’accès public - Le vandalisme Historique de gestion High Meadow a été acquis par Dover Town Council en 2003 au profit des populations locales et de l’environnement. Le WCCP a été invité à participer à la gestion. Le site avait déjà été utilisé pour diverses activités au fil des ans, en particulier un domaine (0.8ha) ayant servi comme casse de véhicules usagés. Dans certains cas, les pièces avaient été enterrées sur place et il semble y avoir eu contamination de certaines zones du sol avec de l’huile et de l’essence. Fiches d’expériences Près de 6 tonnes de déchets y compris de grands appareils électriques ménagers ainsi que quelques carcasses de voitures oubliées depuis longtemps et cachées dans les broussailles ont été retirées du site. Avec le concours des bénévoles et des entrepreneurs le débroussaillage a été réalisé et les sentiers ont été améliorés. En février 2009, un troupeau d’élevage de huit chevaux Konik a été introduit sur le site. Grâce au financement d’Interreg, de Natural England et de Dover Town Council cette zone a été déblayée et de grandes quantités de débris, y compris des carcasses de voitures, de l’amiante et du verre brisé, ont été retirés. L’emplacement a reçu un léger raclage du sol. Ensuite le site n’a pas subi d’intervention pendant une durée de deux ans jusqu’en 2007, où il fut fauché et passé au motoculteur. Des graines de graminées et de fleurs sauvages y ont été semées et la zone entière passée au rouleau. Le mélange de fleurs ensemencées se composait de Centaurée commune (Centaurea nigra.), de Knautie scabieuse (Knautia arvensis), de marguerite (Leucanthemum vulgare), de Millepertuis perforé (Hypericum perforatum), de pimprenelle (Sanguisorba minor), de Carotte sauvage (Daucus carota), de Marjolaine sauvage (Orignanum vulgare), et de Rhinante (Rhinanthus minor). La zone a été fauchée et ratissée à deux reprises en 2008. Coût de la gestion Coût moyen annuel : £ 10,000 renaturation de la décharge de 0.8 ha : £ 30,000 Contact : [email protected], 01304 241806 Résultats des opérations de gestion Toutes les plantes semées se sont développées au cours des deux premières années. Certaines zones sont restées complètement nues, là où le sol semblait être le plus fortement contaminé, mais ces zones dénudées avaient complètement disparu dès la troisième année. La moutarde des champs (Sinapis arvensis) domina au cours de la première année, mais il en reste peu depuis 2009. Les koniks ont été très populaires auprès du grand public bien qu’il y ait eu des problèmes lors des conditions météorologiques hivernales défavorables. Les difficultés d’approvisionnement en eau n’ont pas permis de faire pâturer l’ensemble des 10 ha. Il est important d’effectuer la rotation du pâturage afin de permettre aux zones concernées de fleurir tous les deux ans. Le troupeau est partagé avec Whinless Down ce qui offre un total de cinq zones compartimentées et permet des rotations de pâturage tout au long de l’année. Une équipe régulière de bénévoles contrôle les chevaux chaque jour et aide à maintenir l’approvisionnement en eau courante lors de conditions extrêmes. Perspectives - Améliorer la connexion entre cette réserve et la réserve voisine de Whinless Down - Maintenir et améliorer la concertation et l’animation locale Chevaux Konik 31 Fiches d’expériences RANSCOMBE FARM - BROCKLES localisation : Cuxton, près de Rochester Propriétaire du terrain : Plantlife Superficie : 23 ha Statuts de protection ou d’inventaire : Kent Downs AONB intervenants : les randonneurs locaux, les cavaliers Gestionnaire : Plantlife En gestion conservat depuis : 2010 Accès : Pas d’accès public Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -D ’autres espèces végétales remarquables telles le Salsifis (Tragopogon porrifolius), et l’ Astragale réglisse (Astragalus glycyphyllos). Groupe d’espèces NBR* Flore 70 Papillons 5 * Nombre d’espèces recensées sur le site Seul des recensements ponctuels ont été possibles à ce jour. Problèmes de gestion - La reconversion des terres cultivées - L’embroussaillement - L’accès Bugle Petit Pin Historique de la gestion Les cartes historiques indiquent que Brockles a été essentiellement géré comme un champ depuis au moins 1641. Le terrain a été géré en tant que prairie, pâturé par les moutons dans les années 1960, avant d’être remis en culture pendant plusieurs décennies. Il a ensuite été mis hors production et géré en tant que jachère par le fermier du début des années 1990 jusqu’en 2007. L’entretien se limitait simplement à un broyage. Description Situé sur une pente raide orientée sud avec des sols minces, Brockles est une ancienne culture en reconversion qui abrite de petites populations d’au moins deux espèces végétales prioritaires britanniques (BAP) ; le Bugle petit pin (Ajuga chamaepitys) et l’Homme pendu (Orchis anthropophorum), tout en étant riche, ainsi que d’autres espèces en déclin de pelouses calcicoles. Les Alouettes des champs (Alauda arvensis) menacées d’extinction dans le Kent s’y reproduisent également. Le site est bordé au Nord et à l’Est par la forêt et au Sud par une voie ferrée. 32 Suite à la fin de la gestion d’entretien de la jachère, Brockles fut de plus en plus envahi par des arbustes tels l’aubépine (Crataegus monogyna), le saules (Salix caprea), et le Buddleia de David (Buddleja davidii). Tout ceci était alors devenu fermement établi lors de l’acquisition du terrain par Plantlife en avril 2010 devenant alors partie intégrante de la grande réserve de 252 ha de Ranscombe farm. Fiches d’expériences La première tâche entreprise par Plantlife fut le débroussaillage en septembre 2010. Les broussailles furent coupées puis retirées. Début 2011, 2300 m de clôture furent installés sur le pourtour, afin de permettre au site de Brockles d’être à nouveau pâturé par le bétail. Les barrières installées permettent à la fois aux randonneurs et aux cavaliers d’accéder au terrain. En 2011, cinq bandes expérimentales de terrain mises à nu jusqu’à la craie ont été créées afin de fournir un habitat potentiel pour les plantes rares caractéristiques, y compris les lichens. Ces bandes mesurent environ 200 m² chacune, et sont créées par simple grattage de la terre arable avec une pelle mécanique afin de mettre à nu la couche de craie. Cellesci seront étroitement surveillées chaque année, ainsi que la faune, afin d’évaluer les changements au fil du temps. Résultat des opérations de gestion Les perspectives - La repousse des broussailles dans les premières années -L ’équilibre entre le pâturage et l’accès public, en particulier concernant les promeneurs avec chiens et les cavaliers - Un régime de pâturage correct, tant en termes de races utilisées que de pression. Coût de la gestion Coût du débroussaillage : Coûts de coupe du foin en 2011: Coût de raclage du sol : Coût des clôtures & barrières : £ 3800 £ 3400 £ 3600 £ 20,500 Contact : [email protected] Le fauchage de la parcelle mise en jachère a créé un habitat précieux, mais l’héritage laissé par la culture arable et la gestion de base des mises en jachère ont laissé une végétation des prairies améliorées, dominées par le fromental (Arrhenatherum elatius), Ray-grass (Lolium perenne), mais avec des espèces plus caractéristiques tels que le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) devenant progressivement plus fréquent. Des espèces plus typiques telle que l’Hélianthème commun (Helianthemum nummularium) ont survécu au fil du temps en bordure de terrain, celles-ci devraient se développer progressivement avec l’aide d’une gestion optimisée. Les populations d’orchidées sont actuellement faibles, mais devraient augmenter dans les prochaines années. L’obectif est que la réintroduction du pâturage crée des connexions écologiques avec d’autres parties de Ranscombe Farm Reserve et les régions voisines afin de conserver un certain nombre d’espèces rares et menacées, notamment la Sauge commune (Salvia pratensis). La gestion consiste désormais en une fauche en fin d’été, lorsque les plantes sont en graines. Ensuite le bétail pâture le champ durant l’automne et l’hiver afin de réduire encore plus la végétation et de maximiser la distribution des semences. Il est ensuite retiré avant le printemps une fois que les plantes commencent à émerger de nouveau. Le type d’animaux et la densité de peuplement sont expérimentaux et peuvent changer en fonction des résultats. Il est prévu d’utiliser du bétail appartenant à des éleveurs locaux. Étrépage de l’ancienne culture 33 Fiches d’expériences DOWN BANK Localisation : Chilham Propriétaire DU TERRAIN : Mr. Swire Superficie : 5,8 hectares Statuts de protection ou d’inventaire : Site d’intérêt scientifique spécial (SSSI) intervenants : Natural England Kent Wildlife Trust (MRT) Kentish Stour Countryside Partnership (KSCP) Butterfly Conservation (conservation des papillons) Gestionnaire : Kent Wildlife Trust (Kentish Stour Countryside Partnership to 2008) gestion conservatOIRE depuis : 1993 Accès : A l’exception du circuit de promenade à pied de Stour Valley qui traverse l’extrémité sud-ouest du site, pas d’accès public. Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -L es papillons récemment trouvés sur le site comprennent ; le Point-de-Hongrie (Erynnis tages), Le Robert-le-Diable (Polygonia c-album), La Piéride du Navet (Pieris napi), et la Sylvaine (Ochlodes venatus) -L a population de Divisées (Siona lineata) bien que menacée à l’échelle nationale du Royaume-Uni, se trouve en grand nombre sur ce site. -L es Orchidées, l’Homme pendu (Orchis anthropophora) l’Épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine) et la Céphalanthère blanche (Cephalanthera damasonium). -L es reptiles confirmés sur le site incluent la Vipère péliade (Vipera berus). - Des fauvettes et des rossignols nichent sur le site. Inventaire du patrimoine naturel Pas d’inventaire par groupe Description Le site se trouve sur une pente raide exposée sud-est, constituée de pelouses calcicoles à la fois et de prairies avec des zones de broussailles et la lisière d’une ancienne forêt de feuillus. Une importante population d’orchidées l’Homme pendu (Orchis anthropophora) a été répertoriée au moment de sa classification comme SSSI en 1990, une des plus importante dans le Kent, dénombrant plusieurs centaines de plantes disséminées entre les prairies et la lisière du bois. Le site contient également des plantes qui présentent un intérêt particulier tel le petit gaillet (Galium pumilum) nationalement très rare, et l’Euphorbe faux cyprès (Euphorbia cyparissias) qui est rare dans le Kent. La lisière du bois contient du Hêtre (Fagus sylvatica), de l’if (Taxus baccata) et de l’Alisier blanc (Sorbus aria), formant un bois alternant avec des espaces de prairies calcicoles. Le site est divisé en trois enclos. 34 Pâturage par des chèvres, KWT 2004 Orchis Homme pendu Fiches d’expériences Problématiques de gestion - L’embroussaillement -L a gestion du pâturage et l’approvisionnement en eau. Le pâturage d’automne est privilégié pour la population de Divisées. - Contrôler la population de lapins Historique de gestion Dans les années 1990, le site était dans un état déplorable, largement envahi par les broussailles. KSCP commença à gérer les broussailles de Down Bank en 1993, alors que le site était la propriété de Howletts Wildlife Park. KSCP posa alors 1,6 km de clôtures en 1995, puis en collaboration avec un agriculteur local mis des bovins de race Sussex sur le site. D’autres travaux de fauchage, de débroussaillement et des travaux d’accès furent également entrepris. En 2003 un accord fut mis en œuvre avec Countryside Stewardship (MAE) pour débroussailler et soutenir le pâturage. En 2004, collaborant avec KWT le site fut brouté par des chèvres pour la première fois, et depuis lors, par le bétail de KWT comprenant des chèvres, des moutons de race rustique et des poneys. Fauche des rejets Résultats des opérations de gestion KSCP a contribué à la construction d’un couloir clôturé de 30m de large et 200m de long qui relie Down Bank SSSI à Broadham sur l’autre versant séparé par un boisement. Un suivi annuel des populations de Divisées est effectué par Butterfly Conservation, pour le compte de Natural England. Un rapport publié par Clancy en 2009 sur les populations de Divisées confirme que ce corridor clôturé, doté d’une gestion active de contrôle des broussailles et de coupes des taillis, constitue un circuit viable et attrayant pour les Divisées. Il indique également que la rotation des pâturages devrait être immédiatement suspendue en raison de la présence de zones sur-pâturées; et ne devait reprendre que strictement sur la base d’une rotation sur trois saisons. Les nouveaux propriétaires de Down Bank ont été informés des obligations, des stratégies de gestion et des objectifs à atteindre. Perspectives - La gestion des brouissailles - L’application stricte de la rotation du pâturage afin d’éviter le surpâturage - Le maintien d’un large couloir ouvert reliant les deux sites Contact : [email protected] ou Kent Wildlife Trust au 01622 662012. Pose de clôture par le KSCP Chantier de création de corridor 35 Fiches d’expériences SOUTH FORELAND VALLEY Localisation : St Margaret’s Bay, Douvres Propriétaire du terrain : St Margaret’s Parish Council Superficie : 25 ha Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC, SSSI, Village Green, Country Park, Heritage Coast intervenants : Les résidents locaux, les utilisateurs à des fins récréatives, les volontaires locaux, les propriétaires terriens, Natural England et National Trust (WCCP) Gestionnaire : White Cliffs Countryside Project (WCCP) En gestion conservatoire depuis : 1997 (4 ha), 2004 (La totalité du site) Accès : D roit d’itinérance, en vertu de la Loi CROW, permettant de traverser à pied la totalité du site. À présent, le bétail Dexter et les chevaux konik paissent ce site en enclos tournant. Le site était jadis accessible, mais au fil des ans, les buissons, arbres et arbustes l’ont envahi, laissant seulement quelques poches isolées de pelouses. Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -L a présence du Genévrier (Juniperus communis) du Calament des champs (Acinos arvensis), pourtant extrêmement rares à l’échelle nationale (GB) et de la Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia). - Une grande diversité de papillons des pelouses calcicoles. -L a présence du papillon Phyllonorycter comparella qui mine le peuplier blanc (Populus alba), une rareté au niveau national (GB). Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 151 Oiseaux 33 Mammifères 4 Reptiles 1 Papillons 29 * Nombre d’espèces recensées Campanule à feuilles rondes Les oiseaux sont bien répertoriés sur ce site et historiquement les espèces de papillons l’ont été également. Le suivi des plantes a lieu chaque année. D’autres relevés ont lieu de manière ponctuelle. Description Le site est un vallon constitué de prairies avec une végétation entremêlée de broussailles et de taillis. Ce site est relié à plusieurs autres sites importants, y compris le flanc de la falaise par une longue bande étroite pelousaire. Celui-ci est également un important site pour les oiseaux en halte migratoire. Il est divisé en quatre, dont trois zones pâturables et une non-pâturable. 36 Problématiques de gestion -L ’empiètement des broussailles. -L e manque de connectivité avec les pelouses voisines. -L a préservation du genévrier en voie de disparition dans le Sud de la GrandeBretagne. Genévrier commun Fiches d’expériences Historique de gestion L’ensemble du site a été pâturé par des bovins de race Dexter depuis 2004, animaux appartenant à un agriculteur local. Les poneys konik ont été introduits en 2010. Les troupeaux sont contrôlés chaque jour par des bénévoles locaux coordonnés par le WCCP. L’ampleur prise par les broussailles suite à une mauvaise pression de pâturage était tel qu’il devenait trop difficile à contrôler avec la seule action des chantiers de bénévoles. Un vaste programme de défrichement à grande échelle fut donc entrepris et s’étendit de l’hiver 2008 à mars 2010. Des grues outillées furent utilisées pour déchiqueter les arbustes et les buissons. Les résidus ont été ratissés et retirés du site. Dans les zones sensibles, le ratissage a été effectué à la main. Le reste des débris fut ensuite utilisé pour faire du compost. En 2000, des genévriers ont été plantés pour renforcer les quelques pieds qui subsistaient à l’époque. Résultats des opérations de gestion La réaction du public au débroussaillage a été mitigée, certains satisfaits par l’ouverture du paysage, d’autres estimaient que la rapidité et les méthodes de travail avaient été trop sévères. Les jeunes genévriers sont maintenus et ont très rapidement poussé de plusieurs centimètres. Malheureusement, deux d’entre eux ont été piétinés par le bétail et n’ont pas survécu ; les deux autres continuent à bien se porter et sont protégés du piétinement par une simple structure en bois. Ni les koniks, ni les dexters ne semblent être intéressés par le broutage des genévriers eux-mêmes. C’est la structure fragile de ces plantes qui semble demeurer la plus grande menace à leur survie. WCCP travaille en collaboration avec le National Trust et Samphire Hoe pour se procurer des boutures de provenance locale qui finiraient par être plantées à South Forelandl Valley afin d’améliorer le stock génétique et de faciliter une régénération naturelle. Perspectives - Le genévrier doit continuer à être protégé du piétinement. - La gestion «des mauvaises herbes» et des broussailles. Coût de la gestion Le coût moyen annuel : £ 20 000, pour une journée de personnel salarié par semaine et un total de quinze jours de bénévolat par mois. Le coût du défrichement : £ 68 000 Contact : [email protected], 01304 241806 Le débroussaillement lui-même fut un succès, créant de meilleures connexions écologiques avec les pelouses du littoral. Généralement les petites zones défrichées progressent vers l’état de pelouses dans les deux ans. Les plus grandes zones restent nues colonisées par des espèces comme le Fraisier des bois (Fragaria vesca), l’Inule conyze (Inula conyzae) et le Clinopode commun (Clinopodium vulgare). Chaque année, avec un bon entretien, de nouvelles espèces de plantes calcicoles apparaissent. Une partie cruciale de ce projet a été la gestion du suivi. Des plantes opportunistes comme la Grande Ciguë (Conium maculatum) et le Cirse commun (Cirsium vulgare) devaient être coupées aux bons moments (juin et juillet, respectivement) afin d’empêcher leur dissémination. L’ampleur de ce projet et le manque de ressources de suivi fit que certaines zones n’ont toujours pas été entretenues. La plupart, cependant l’ont été, et cela, en partie grâce à un groupe de bénévoles qui, inspiré par le débroussaillement initial, ont formé une équipe travaillant sur le site au moins une fois par mois. Opération de broyage Matériel de broyage d’arbres 37 Fiches d’expériences WESTERN HEIGHTS Localisation : Douvres Propriétaire du terrain : Dover District Council Superficie : 40 ha Statuts de protection ou d’inventaire : Local Nature Reserve (LNR), Schedule Monument (SM) intervenants : Résidents locaux et bénévoles, Western Heights Preservation Society, Wildwood (propriétaires des poneys Konik), Agriculteurs locaux (propriétaire des bovins Dexter), English Heritage, Randonneurs. Gestionnaire : Project White Cliffs Countryside En gestion conservatoire depuis : 1989 Accès : Accès libre, uniquement à pied Description Ce grand site est un endroit surprenant qui, pour sa plus grande partie, est classé en tant que Scheduled Monument. Sculptée à même la colline, se trouve l’une des plus grandes forteresses du pays, entourée de plus de 40 hectares de prairies et de broussailles. Le site est directement en contact avec de deux secteurs urbanisés. À son extrémité la plus au nord, il atteint le centre-ville, et au sud surplombe les quais du Western Docks. Ses pentes abruptes constituées de craie sont dominées par le Brachypode penné, et une variété de broussailles et du Chêne vert très envahissant. Éventail d’habitats et espèces présentes - Une mosaïque de pelouses et pelouses-ourlets, parsemée de broussailles et taillis. -L a flore comprend notamment l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), le Chou sauvage ou « Chou des falaises » (Brassica oleracea), et le Silène penché (Silene nutans). -L es papillons dont l’Azuré bleu céleste (Lysandra bellargus), l’Argus frêle (Cupido minimus) et le Point-de-Hongrie (Erynnis tages). 38 Groupe d’espèces NBR* Oiseaux nicheurs 31 Reptiles et Amphibiens 5 Papillons 29 Chauves-souris 7 * Nombre d’espèces recensées Les oiseaux et les espèces de papillons sont régulièrement répertoriés par des bénévoles, les autres groupes n’ont pas connu d’inventaire complet. Silène penché Les problématiques de gestion -L e pâturage de ce site a été irrégulier conduisant à un sous-pâturage. Cela a été dû en partie à un manque d’entretien des clôtures et des barrières et en partie à la réticence de la population locale à accepter un troupeau. Des actes de vandalisme sur les clôtures et les barrières ont provoqué à leur tour une réticence des éleveurs potentiels à faire paître leurs troupeaux sur le site. - L’accès au public -L ’embroussaillement Ainsi, certaines zones du site n’ont pas été broutées du tout pendant un certain nombre d’années. Historique de gestion Le site possède une longue histoire militaire remontant à l’époque romaine, les périodes d’activité notables incluent les époques napoléoniennes et la Seconde Guerre mondiale. De longue date, ce site était pâturé par des bovins et des moutons, et l’on pense que cela a cessé entre les deux guerres mondiales. WCCP a repris la gestion des pentes herbeuses en 1989 et a utilisé des bovins de race Dexter pour pâturer Western Heights à partir de 1994. En 2009, grâce au financement du Countryside Stewardship Scheme (MAE) un projet Fiches d’expériences ambitieux de renouvellement des clôtures a démarré, remplaçant toutes celles qui n’étaient plus adéquates. Sitôt qu’une nouvelle section de pâturage était clôturée, un troupeau y était introduit. Les vaches sont généralement préférées par WCCP pour le pâturage, essentiellement pour des raisons d’efficacité mais aussi en raison de la vulnérabilité des moutons exposés aux chiens. Cependant, dans les zones les plus fortement fréquentées du site, là où le plus grand nombre de protestations s’étaient produites à l’origine, des poneys konik ont été utilisés en partenariat avec Wildwood Trust, en partie parce qu’aucun autre éleveur n’était prêt à faire paître son troupeau sur ce site. Les Poneys Konik descendent du Tarpan, présent en Europe avant son extinction au 19ème siècle, et n’avaient pas pâturé en Grande-Bretagne depuis plus d’un millier d’années. Les poneys Konik sont particulièrement robustes avec un bon tempérament et sont tout à fait capables de faire face aux chiens. Sur d’autres domaines des bovins Dexter ont été utilisés. La race Dexter est une race ancienne d’Irlande robuste et compacte. plus de succès que prévu résultant en un doublement du nombre d’animaux au cours des mois d’été. Cela a conduit à endommager les sentiers en automne et en hiver car il ne fut pas possible de réduire leur nombre à temps avant l’arrivée de la saison plus humide. La pelouse loin des sentiers est maintenant en bien meilleur état avec une hauteur globale d’herbe réduite, bénéfique au developpement d’espèces de pelouses calcicoles. Résultat des opérations de gestion Coût de gestion Les poneys Konik se sont avérés être beaucoup plus adaptés que les bovins. Le contrôle quotidien des animaux est assuré par des bénévoles pendant les périodes de pâturage de printemps et d’été. Le pâturage par les Dexters peut maintenant être concentré sur plus de la moitié du site, afin d’obtenir un meilleur résultat. Cependant, ces derniers ne semblent pas être aussi populaires auprès du grand public, avec peu de volontaires se présentant pour inspecter ces animaux. Le troupeau de Koniks faisait partie d’un programme d’élevage qui a obtenu beaucoup Perspectives de gestion -L a protection des chemins et des marches endommagés par les animaux -L ’adaptation de la pression de pâturage des koniks Vache Dexter Coût annuel de gestion: £ 26,000 Contact : [email protected] Cohabitation des randonneurs et des vaches 39 Fiches d’expériences BLUE BELL HILL localisation : Adjacent à la chaussée à deux voies A229, près de Maidstone, Kent Propriétaire du terrain: Kent Highway Services Superficie : 0,5 ha Statuts de protection ou d’inventaire : Roadside Nature Reserve, Local Wildlife Site intervenants : Les bénévoles, Le Kent County Council, Kent Highways Services et le Kent Wildlife Trust Gestionnaire : Kent Wildlife Trust En gestion conservatoire depuis : 2003 Accès : Sentier public longeant le site. Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 148 Reptiles 3 Papillons 10 Mammifères 4 * Nombre d’espèces recensées Description : L’accotement routier de Blue Bell Hill Nature Reserve, est un complexe composé de six accotements distincts totalisant 0,95 ha. Le complexe s’étend sur une longueur d’environ un kilomètre et sur une largeur variant de cinq à vingt mètres. La route est essentiellement une chaussée à double voie très fréquentée formant un lien important entre Maidstone et Chatham. Le site comprend une mosaïque de pelouses et de fourrés, le tout bordé par un fossé. -L es orchidées sont répertoriées chaque année par les bénévoles ; les papillons et les reptiles le sont deux ou trois fois par an. Problématique de gestion En général, la gestion des réserves naturelles en bordure de routes à travers tout le comté devrait être effectuée par des sous-traitants du gestionnaire des voiries, sur la base d’un cahier des charges type. Cependant, de nombreux sites de pelouses calcicoles ont décliné en raison de la coupe insuffisante ou en raison d’un broyage inadéquat. Le profil long et étroit de ce site ne permettant pas l’introduction du pâturage, des opérations de gestion spécifique s’avèrent nécessaires. Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -P armi les espèces clés de plantes on compte l’Ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’Orchis homme pendu (Orchis anthropophorum), la Céphalanthère blanche (Cephalanthera damasonium) et l’Orchis de Fuchs (Dactylhoriza fuchsii). -D es mammifères comme le blaireau (Meles meles) et le Crossope aquatique (Neomys fodiens) -L es papillons répertoriés incluent l’Argus bleu nacré (Lysandra coridon) et l’Argus brun (Aricia agestis) 40 Orchis de Fuchs Chantier de bénévoles du KWT Fiches d’expériences Historique de gestion Les travaux initiaux de restauration de Blue Bell Hill ont été en partie financés par RLCI Rail link Corridor Initiative et MVCP (Medway Valley Countryside partnership). La gestion annuelle du site est assurée par une équipe de bénévoles du Kent Wildlife Trust. Le site reçoit sur sa totalité une coupe des zones herbeuses et une coupe de contrôle des broussailles chaque automne. Les résidus de coupe sont ensuite ratissés et enlevés, certains mis dans une benne et d’autres laissés sur place et empilés en tas afin de créer des habitats longeant la bordure du fossé, fournissant ainsi des zones d’abris pour les petits mammifères, les oiseaux et les reptiles. Une coupe sélective d’arbres et d’arbustes fut entreprise en 2009-2010 de manière à ouvrir des clairières favorisant l’implantation de la prairie. Kent Highways Services effectuent deux fois par an une coupe de sécurité (d’un mètre de large). En 2010, après le fauchage, le foin a été recueilli et étendu sur un site voisin (Nashenden Farm) en guise de support à la restauration de pelouse calcicole. Le suivi est assuré chaque année, ce dernier inclut l’examen des refuges de reptiles, le comptage des populations d’orchidées et de papillons Résultat des opérations de gestion Les pelouses calcicoles se sont diversifiées suite à l’amélioration de la gestion. Le site abrite maintenant plus de dix-huit espèces végétales caractéristiques, y compris une large population de quatre espèces d’orchidées qui ont augmenté en nombre et en répartition. Perspectives de gestion Il existe certaines sections du site où il n’est pas prudent de travailler avec des bénévoles le long d’une route très fréquentée, particulièrement là où la zone tampon entre le site et la route est insuffisante. Dans ces zones, des sous-traitants interviennent, ce qui peut entraîner des problèmes de mise en œuvre comme une mauvaise exportation des débris de fauche. Coût de la gestion Coût annuel moyen : £ 1.900, ceci inclut le travail des bénévoles qualifiés ou non, ainsi que le temps des employés salariés. Contact : Gill Tysoe, Kent Wildlife Trust Roadside Nature Reserve Officer. [email protected] Fauche mécanique du talus 41 Fiches d’expériences MONTS D’AUDREHEM Localisation : Audrehem Propriétaire du terrain: Commune Superficie : 84 ha dont 20 en pelouses calcicoles ou habitats associés Statut de protection ou d’inventaire : ZSC (FR3100498), Znieff type 1. Usages : élevage ovin élevage bovin chasse (société communale) Gestionnaire du site : Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale Date des premières opérations de gestion : 2005 Accès : sur autorisation uniquement Description Ce vaste coteau communal de 84 ha, orienté ouest/sud-ouest, est remarquable dans le paysage du Pays de Licques et de la Vallée de la Hem. Le site est divisé en plusieurs parcelles pâturées différemment, ce qui entraîne la formation d’une grande diversité d’habitats allant de prairies améliorées à des pelouses, des pelouses-ourlets, des fourrés et des boisements. Il constitue le site majeur pour les coteaux de la Vallée de la Hem. Seules les parties les plus pentues (environ 20 ha) offrent des végétations intéressantes, ainsi qu’un habitat rare au niveau régional : la pelouse à Parnassie des marais (Parnassia palustris) et Succise des près (Succisa pratensis), des pelouses rases xéro-thermophiles à Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa) et des pelouses dominées par le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum). Inventaire du patrimoine naturel NBR* Espèces végétales 154 Oiseaux nicheurs 45 Reptiles 3 Mollusques 18 Papillons de jours 16 Criquets-sauterelles 6 Champignons 24** * Nombre d’espèces recensées. Données 2005-2010 ** (espèces calcicoles uniquement) Orchis bouffon Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : - Pelouse à Parnassie et Succise des prés, surface faible - Présence d’Orchis bouffon (Anacamptis morio) et d’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes) - Population de Gentiane d’Allemagne (Gentianella germanica) bien représentée - Argus bleu céleste (Lysandra bellargus) - Vipère péliade (Vipera berus) - Muscardin (Muscardinus avellanarius) -B onne connaissance des champignons des pelouses calcicoles (Entoloma bloxamii, Hygrocybe….). Problématique de gestion - Forte densité d’embroussaillement en 2005, - Différents usages à concilier - Site étendu sans accès à l’eau garanti pour l’abreuvement du bétail. Historique de gestion Par le passé, on sait que le site a été pâturé par un troupeau itinérant de moutons jusque dans les années 1950. Jusqu’à 300 bêtes étaient menées sur les Monts. A l’arrêt de cette activité, les clôtures ont fait leur apparition pour le pâturage bovin. Le bourdi était également utilisé, le dernier incendie aurait eu lieu dans les années 1970. 42 Fiches d’expériences La partie basse du coteau ouest est en gestion conservatoire depuis 2005 pour environ 2,5 ha entretenus par des moutons boulonnais. En 2010, 7 ha qui étaient en entretien très extensif par des bovins et en voie d’embroussaillement ont été aménagés pour l’accueil des ovins boulonnais. Depuis 2005, seuls des petits chantiers nature de débroussaillage ont été mis en place avec l’association les Blongios et des équipes en insertion. 3 chantiers conséquents ont été menés pour la pose de clôtures par une équipe d’insertion locale. Détails de mise en œuvre : • 1400 m de clôtures posés en deux phases • 14 chantiers en 5 ans, dont 3 en insertion •1 journée test de matériel thermique auto tracté non renouvelée = environ 1ha débroussaillé • pose d’une pompe solaire pour l’abreuvement Focus : l’accès à l’eau Résultats des opérations de gestion Le débroussaillage progressif par tâches avec entretien par pression de pâturage instantanée forte ont permis de mieux maîtriser les rejets de cornouiller sanguin, de prunellier et d’aupébines. Les premiers relevés phytosociologiques datent de 2006. L’ensemble du site communal a ensuite été cartographié en 2009. On remarque une ouverture intéressante de la strate herbacée et une diversification des pelouses par secteur. Largement dominant en 2005, le brachypode penné se réduit en densité. Des zones de pelouses rases se forment, renforcées par l’action du lapin, avec le développement de faciès à Hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium). Perspectives de gestion - Développer la prise en compte de la population de Vipère - Affiner le suivi des papillons de jours - Poursuivre les débroussaillages localisés Contact : PNR Caps et Marais d’Opale / [email protected] 4 troupeaux différents ont besoin d’un accès à l’eau. L’eau d’abreuvement arrive du château d’eau par gravité avec peu de pression en bout de site ce qui ne garantit pas le maintien du pâturage à long terme. La mise en place d’une pompe solaire s’est révélée la solution technique la mieux adaptée. En effet, la solution des citernes nécessite un long trajet de réapprovisionnement contraignant pour les éleveurs. La pompe installée permet de relancer l’eau à plus de 400 m sur un faux-plat montant. Son utilisation est relativement aisée mais nécessite un bon niveau de maintenance. La pression de pâturage est de 18 ovins / ha en moyenne de mai à août avec alternance sur les deux enclos tous les 4 semaines. L’intervention du PNR se concentre sur uniquement 13 ha où le coteau présente le plus fort potentiel en pelouses calcicoles. 3 ha sont en contrat MAE. Pose de tuyau d’amenée d’eau Panneau solaire Monts d’Audrehem 43 Fiches d’expériences BLANC-NEZ Localisation : Escalles et Sangatte-Blériot Surface : 307ha Propriétaires : C onservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, communes d’Escalles et de Sangatte StatutS de protection ou d’inventaire : Site classé, ENS, ZSC (FR3100477), Znieff type 1 Usages : Pâturage ovin itinérant, Pâturage bovin, Conventions cynégétiques entre le syndicat mixte Eden 62, et les sociétés de chasse communales, randonnée Gestionnaire du site : Syndicat mixte Eden 62 Date des premières opérations de gestion : 1987 Accès : Sur les sentiers ouverts au public De nombreuses galeries et constructions souterraines abritent des colonies de chauvessouris. La forte pression touristique non contrôlée induit un piétinement très important des pelouses, qui menace les habitats naturels fragiles du site. Des aménagements en cours dans le cadre de l’opération Grand site national pilotée par le département du Pasde-Calais permettent progressivement d’organiser la fréquentation du site et de réduire ses impacts négatifs. Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 335 Oiseaux 75 Batraciens 6 Champignons 50 Mammifères 15 Reptiles 2 Lépidoptères 30 Diptères 17 Coléoptères 4 Gentiane amère * Nombre d’espèces recensées. Données 2002 : étude des milieux ouverts dans la cadre de Natura 2000. Description La falaise crayeuse marque une limite imposante entre le domaine terrestre et marin sur plus de 5 km de linéaire. La végétation de la falaise est exceptionnelle au niveau régional. Par ailleurs, les populations d’oiseaux marins nicheurs (Mouette tridactyle, Goéland argenté, Fulmar boréal…) montrent par leur présence, l’intérêt du site. Le site est également remarquable par la diversité en habitats naturels, notamment les sources pétrifiantes et surtout les pelouses calcicoles dont la rareté au niveau régional, national et européen est à souligner. Il constitue le site naturel en coteau calcaire le plus vaste de la région. Fortement bombardée lors de la Seconde Guerre Mondiale, la partie située en arrière de la falaise a été abandonnée par l’agriculture et comprend aujourd’hui 276 ha en pelouses calcicoles (de la pelouse rase à la pelouse ourlet). 44 Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte -V égétation à Thym occidental et Fétuque hérissée (Thymo britannici – Festucetum hirtulae) endémique du Boulonnais. -P armi les espèces végétales patrimoniales pour certaines protégées sont présentes notamment : Gentiane amère (Gentianella amarella), Polygala du calcaire (Polygala calcarea), Euphraise à quatre angles (Euphrasia tetraquetra), Hippocrépide chevelu (Hippocrepis comosa), Genévrier commun (Juniperus communis), Carotte porte-gomme (Daucus carotta ssp.gummifer), Brunelle découpée (Prunella laciniata), Chou sauvage (Brassica oleracea),… -N idification de la Mouette trydactile (Rissa tridactyla), du Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) et du Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur les falaises -H ibou des marais (Asio flammeus) en hivernage Fiches d’expériences Problématique de gestion La fréquentation anarchique (piétonne, 4X4, motos, VTT) et l’embroussaillement induisent une baisse globale de la valeur patrimoniale des milieux ouverts. Historique de gestion Une gestion conservatoire est menée sur les terrains du Conservatoire du Littoral au niveau du Mont d’Hubert depuis 1987 (pâturage ovin). Un pâturage équin a existé sur ce secteur dans les années 1990 avec des effets négatifs sur les pelouses. Un pâturage bovin a été instauré sur les communaux de Sangatte également dans les années 90 ainsi qu’au Fond du Guet et au Fond Pignon (propriétés du Conservatoire du littoral). En 2009, 150 moutons boulonnais ont entretenu le Mont d’Hubert et le Fond Pignon suite à la signature d’une convention entre l’Association Mouton Boulonnais et Eden 62. En 2010, un pâturage itinérant a démarré avec 320 moutons sur l’ensemble du Blanc-Nez puis 530 moutons en 2011, suite à l’acquisition de l’ensemble du site par le Conservatoire. Il s’agit du seul exemple de restauration de pâturage itinérant de cette importance dans le Nord de la France. Cette option de gestion comporte de nombreux avantages. Tout d’abord de limiter les clôtures puis d’affiner la conduite de pâturage. Eden 62 a recruté un berger dont le poste est financé via un contrat Natura 2000. L’objectif est de parvenir à faire passer les moutons sur les 13 entités de pâturage. Perspectives de gestion -F auche exportatrice du secteur dit du Mont Roty sur 5 ans par le biais d’un contrat Natura 2000 -P érenniser le pâturage itinérant comme mode de gestion majeur des pelouses -A ccompagner le pâturage de débroussaillages localisés -R édiger un plan de gestion et définir des indicateurs de suivi Fond Pignon L’originalité de l’ensemble naturel est constituée aussi par le Fond Pignon qui correspond à un site de stockage des matériaux issus de la construction du tunnel sous la Manche tout comme Samphire Hoe près de Douvres. Un plan d’eau saumâtre s’est ainsi formé, attirant une faune et une flore originales. La dynamique évolutive permet la différenciation d’habitats exceptionnels régionalement. L’intérêt des végétations est par ailleurs doublé d’un intérêt ornithologique avec la nidification probable de plusieurs couples d’Oedicnème criard. L’entretien des pentes de la digue, qui avaient fait l’objet d’un semis d’espèces locales, est fait par une fauche exportatrice financée par un contrat Natura 2000. Contact : Eden 62 [email protected] Pour la remise en pâturage, les principales tâches ont été : la dépose de 6000ml de vieilles clôtures, la réalisation de 10000 ml de clôtures (3 enclos totalisant 40ha), la réfection des points d’eau création d’un parc de contention pour un coût global 300000 euros sur 2 ans (2009, 2010). Pour le débroussaillage localisé, une association d’insertion intervient. La fauche de restauration des enclos est assurée par un tracteur de pente suisse AEBI d’une valeur de 17000e. Résultats des opérations de gestion Le pâturage bovin a permis d’arrêter l’enfrichement, voire de restaurer des pelouses ourlets. Le pâturage ovin sur le Mont d’Hubert a amélioré la qualité des pelouses du versant sud. Le pâturage itinérant a joué son rôle dans la mesure où le berger cantonnait le troupeau sur des secteurs bien précis, obligeant les animaux à consommer une partie des végétations, même peu appétentes. Cependant, il est clair que la réalisation de fauches de restauration des ourlets à Brachypode en hiver reste nécessaire. Pose de clôture 45 Fiches d’expériences COTEAUX DE DANNES-CAMIERS Nom du site : R NR des dunes et coteaux de Dannes-Camiers- sous site des Coteaux du Fond des Barges Surface : 13,40 ha Localisation géographique : Dannes Propriétaire : Société Sita Nord Statuts de protection ou d’inventaire : Z SC (Site FR3100483), Classement en cours en RNR, Znieff type 1. Usages : élevage bovin chasse (contrat de chasse avec un propriétaire privé) Gestionnaire du site : Conservatoire des espaces naturels du Nord et du Pas de Calais Date des premières opérations de gestion : 2010 Accès : site non accessible (site non ouvert au public) Description Le Coteau du Fond des Barges appartient au complexe de pelouses calcicoles de la cuesta Sud du Boulonnais (linéaire de falaises fossiles), faisant la jonction entre les Coteaux de Dannes-Camiers au sud et ceux de Nesles et Verlincthun au nord. Le Coteau du Fond des Barges est dominé sur sa partie nord-est par de la pelouse rase non amendée, pâturée de manière extensive par des bovins. Certaines zones dites écorchées laissent encore apparaître la roche mère sous-jacente (craie marneuse). Les autres secteurs ne sont plus exploités de manière extensive et ont été colonisés par de la pelouse ourlifiée accompagnée d’imposants fourrés d’épineux ; quelques zones écorchées subsistent au-dessus des tunnels. Ces derniers, au nombre de quatorze, datent de la Seconde Guerre Mondiale et mesurent approximativement 80 m de longueur chacun. 46 L’autre partie du site se situe au niveau du lieu-dit « Les Cressonnières » et est séparé du reste du site par un chemin agricole (ancienne voie ferrée de la Seconde Guerre Mondiale). Il s’agit d’un remblai issu du creusement des tunnels datant de la Seconde Guerre Mondiale. Cette partie du site se présente sous la forme d’une vaste butte calcaire aux pentes plus ou moins abruptes et surmontée d’un plateau ; celle-ci a été colonisée par une flore calcicole diversifiée. On y trouve une large mosaïque de milieux, comme des secteurs écorchés, des pelouses rases, des zones ourlifiées et buissonnantes. Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 168 Oiseaux 33 dont 28 nicheurs Mammifères 20 Reptiles 2 Amphibiens 4 Mollusques 27 Rhopalocères 34 Orthoptères 10 Odonates 1 Sysimbre couché * Nombre d’espèces recensées. Données 2001-2011 Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -P résence de tunnels qui accueillent 8 espèces de chiroptères dont le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et le Murin à oreille échancrées (Myotis emarginatus) en hivernage. -P elouses calcicoles appartenant à l’alliance du Gentianello-Avenulion, se distinguant en deux associations phytosociologiques qui peuvent être considérées comme quasiendémiques : Pelouse mésoxérophile à Serpolet occidental et Fétuque hérissée (Thymo britannici-Festucetum pinnati) et la pelouse mésohygrophile à Parnassie et Succise des prés (Succiso pratensis brachypodietum pinnati) Fiches d’expériences -B elle population d’Azuré de l’ajonc (Plebejus argus) -C oteaux marneux comportant de belles stations d’Epipactis des marais (Epipactis palustris) et de Tetragonolobe siliqueux (Tetragonolobus maritimus) Problématique de gestion - Gestion de l’embroussaillement - Problématique de gestion des populations de lapins du site - Problème de fréquentation Historique de gestion Perspectives de gestion - Création de nouveaux parcs de pâturage - Adaptation du pâturage en cours - Garantir la tranquillité des tunnels pour les chiroptères - Réalisation de fauches exportatrices sur une partie des pelouses du site - Débroussaillages - Limiter la fréquentation du site Contact : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais [email protected] Ce coteau a été façonné par une agriculture plus extensive que celle pratiquée aujourd’hui. Avant la Seconde Guerre Mondiale, le coteau a été cultivé de manière extensive et traditionnelle. Plusieurs chevaux boulonnais restaient à l’attache toute l’année sur le coteau et pâturaient les secteurs semés de sainfoin et d’autres légumineuses. Les autres parcelles étaient plantées de céréales printanières. Les crottins de chevaux boulonnais étaient l’unique amendement apporté à ces cultures. Ce type d’exploitation s’est peu à peu arrêté avec l’arrivée et le développement de la mécanisation. Au cours des siècles précédant ces cultures, il est possible que le site ait servi au pastoralisme ovin extensif auquel était associée une mise à feu des refus de bétail, réalisée par les bergers. Cette pratique était très courante sur les coteaux du Pas-de-Calais. Le coteau a subi de nombreuses modifications lors de la Seconde Guerre Mondiale avec le creusement des tunnels. Ensuite le site a été pâturé par des bovins et l’exploitant avait signé une MAE. Premières opérations de gestion: -D ébroussaillage des abords du site pour limiter les dégâts de lapin sur les cultures environnantes. Résultats des opérations de gestion Pas de résultats pour le moment car les premières grosses opérations de gestion seront mises en œuvre fin 2011-début 2012. Coteau du fond des barges 47 Fiches d’expériences MOTTE CASTRALE DE NESLES Localisation : Nesles Surface : 1,9 ha Propriétaire : Commune Statuts de protection ou d’inventaire : Znieff de type 1 Usages : élevage ovin et caprin randonnée archéologie Gestionnaire du site : Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale Date des premières opérations de gestion : 2007 Accès : libre Description La motte castrale, ou Mont romain, est érigée sur une butte artificielle en craie sur un promontoire naturel des coteaux calcaires de la cuesta Sud du Boulonnais. En cela, le site est un maillon essentiel du réseau local de sites des pelouses calcicoles, non loin du coteau de Dannes-Camiers dans un environnement agricole de grande culture. La site reste un très bel exemple de motte castrale pour la région malgré les différentes occupations du site au cours du temps, dont la mise en place d’une batterie durant la Seconde Guerre Mondiale. La pelouse calcicole qui s’y est développé se caractérise par la présence de : Serpolet, Laîche glauque, Piloselle, Brachypode, Centaurées, Pimprenelle, Polygale, etc… Certaines espèces, protégées au niveau régional, sont présentes comme le Genévrier commun ou l’Ophrys abeille. Ces pelouses s’ourlifiant progressivement, une gestion était nécessaire. 48 Inventaire du patrimoine naturel NBR* Espèces végétales 131 Oiseaux nicheurs 20 Reptiles 1 Mollusques 16 Papillons de jours 18 Criquets - sauterelles 5 Champignons 6 Demi-deuil * Nombre d’espèces recensées. Spécificité écologique/ espèces patrimoniales à prendre en compte : -S ite représentatif des habitats marnicoles nord-atlantiques (pelouse, ourlet, tonsure et éboulis) -P résence de 4 espèces d’orchidées : l’Ophrys abeille (Ophrys apifera), l’Epipactis des Marais (Epipactis palustris), la Dactylhorize de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), la Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea) - Population de Gentiane d’Allemagne - Présence du criquet marginé (Chortippus albomarginatus) -P résence du Demi-deuil (Melanargia galathea) et de l’Argus Bleu céleste (Lysandra bellargus), reproduction sur le site à confirmer. Problématique de gestion - Conserver les complexes pelousaires de végétation rase - Double enjeu historique et naturel - Conciliation de la randonnée et de la préservation du patrimoine naturel. Historique de gestion L’entretien du site a longtemps été en relation avec son seul intérêt archéologique. Les espaces étaient davantage entretenus dans une simple perspective d’accessibilité et de découverte des vestiges de cette motte d’origine pré-celtique par des fauches ponctuelles. Des aménagements paysagers et pédagogiques de découverte du patrimoine archéologique ont été mis en place. Fiches d’expériences Premières opérations Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale et la commune de Nesles ont convenu d’une convention partenariale en 2007. Dès l’année 2008 des travaux de pose de clôture ont été entrepris en vue d’introduire un pâturage extensif conduit par des ovins. En partenariat avec un éleveur local, le pâturage est devenu effectif dès le printemps suivant. Quelques chèvres ont été associées au troupeau de moutons afin de faciliter le débroussaillage. Parallèlement des travaux de fauche et de débroussaillage ont été conduits pour contenir la progression des ligneux. Ainsi l’espace circulaire que représente la motte catrale a été fauché, tandis que certains fourrés étaient éliminés. Focus : Qu’est-ce qu’une motte castrale ? En Europe, les châteaux apparaissent au Xeme siècle avec l’affaiblissement du pouvoir central et la lutte entre les premiers seigneurs féodaux. La motte castrale est alors un type de château répandu où une butte artificielle est surplombée d’un édifice en bois ou en pierre. C’est un lieu d’habitation, un retranchement militaire et surtout un lieu de pouvoir administratif et judiciaire qui symbolise la puissance du seigneur sur la campagne environnante et ses habitants. La motte est le symbole de la domination seigneuriale sur les hommes et la terre. A Nesles, cette motte surplombe l’ensemble du site par 8 mètres de hauteur. Il offre une vue à la fois sur le littoral et les voies principales d’accès par le Sud au territoire du Boulonnais. Détails de mise en œuvre : • 590 m de clôtures posées •P ose d’une barrière boulonnaise et d’une chicane portillon pour permettre l’accès des randonneurs. • 15 journées d’intervention pour la pose de clôture • Environ 3500m² fauchés Autour de la motte de Nesles, on retrouve les vestiges d’une basse-cour et d’habitats paysans. Pression de pâturage : A partir de 2008, en phase de restauration 24 bêtes de 0,15UGB ont été disposées sur le site de mai à août En 2010, la charge a été revue à 15 ovins. En 2011 elle était de 10 bêtes en enclos à partir du début de mois de mai. Un ajustement du pâturage est prévu à partir de 2012, avec la mise en place d’un pâturage tardif pour permettre les floraisons d’espèces vernales. Perspectives de gestion Résultats des opérations de gestion - Coût de la pose de clôture : 2275 € - Coût débroussaillage et fauche : 5000 € Globalement, on a vu une forte réduction de l’ourlet à Brachypode penné puis un développement des habitats de pelouses rases. Les pelouses à Thym et Gentiane d’Allemagne tiennent bonne place. Une vigilance particulière sera à apporter dans les années suivantes quant au suivi d’espèces comme l’Epipactis des Marais, pour laquelle le pâturage semble problématique. Un ajustement des charges et des périodes est envisagé pour permettre à nouveau la floraison et la reproduction de plusieurs espèces patrimoniales non revues ces dernières années. De par sa situation géographique, la motte castrale de Nesles domine l’entré dans le pays du Boulonnais. Aussi, il s’agit d’un site original, où sur la base d’un site d’intérêt archéologique repose une représentative biodiversité. - Ajuster le pâturage - Compléter la connaissance entomologique - Poursuivre les débroussaillages localisés Coût de la gestion Contact : PNR Caps et Marais d’Opale [email protected] Orchis moucheron 49 Fiches d’expériences MONT PELÉ-MONT HULIN Localisation : Desvres et Menneville Surface : 62ha 81 Propriétaire : Conseil Général du Pas-de-Calais (au titre de sa compétence « Espace Naturel Sensible ») Statuts de protection ou d’inventaire : Arrêté Préfectoral de Protection du Biotope : créé en 1987, pour partie du site uniquement. ZSC (FR3100484), Znieff type 1. Usages : Les vocations du site sont inhérentes à son statut (Espace Naturel Sensible) : - Accueil du public. - Pâturage Gestionnaire du site : Syndicat Mixte EDEN62. Date des premières opérations de gestion : 1990 Accès : À partir de la Maison de la faïence, deux sentiers en boucle autour de chaque mont. Description Le Mont Pelé est un ancien site industriel, une carrière où la craie a été exploitée jusqu’en 1982. Le Mont Hulin, quant à lui, peut être qualifié de friche militaire… Certes cet usage est ancien mais pendant plus d’un siècle, de 1544 (François 1er) jusque 1678 (Louis XIV), une garnison occupa un, puis deux forts, qui abritèrent jusqu’à 300 soldats. Pareille garnison nécessitait une logistique importante (moulin, chapelle, magasins…) constituant un village satellite de Desvres. La destruction de la forteresse a généré moult débris sur lesquels on marche encore en grimpant le versant le plus raide. Suivant le degré d’anthropisation et suivant la gestion conservatoire récente, différents paysages caractérisent le site : craie nue (anciens fronts de taille, pentes fortes avec érosion active, pelouses écorchées sur les zones pâturées) ; pelouses (surtout présentes sur le Mont Pelé, très ponctuellement sur les douves de la forteresse du Mont Hulin) ; prairies et ourlets calcicoles (paysage dominant sur le Mont Hulin, en particulier sur la partie sommitale au passé agricole intensif) ; lisières ou jeunes peuplements de Saule marsault ; plantations ligneuses (traces de la requalification en fin d’exploitation de la carrière) ; bois calcicoles. 50 Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 270 Oiseaux 77 Amphibiens 4 Reptiles 2 Arachnides 43 Mollusques 10 Insectes 177 Mammifères 19 Champigons 21 Ancolie vulgaire * Nombre d’espèces recensées. Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : Plusieurs habitats relevant de la « Directive Habitats » : Hêtraie-Chênaie calcicole atlantique à Lauréole ; milieu transitoire entre Aulnaie-Frênaie alluviale et boisement calcicole pionnier ; sources pétrifiantes et formations tuffeuses ; pelouse mésohygrophile à Parnassie et Succise des prés ; pelouse-ourlet à Succise des prés ; prairie de fauche atlantique méso-eutrophe ou eutrophe à Fromental et Grande Berce. Flore : Euphraise quadrangulaire (Euphrasia tretraquetra), Pyrole des dunes (Pyrolia rotundifolia subsp arenaria), Saule des dunes (Salix arenaria), Grand boucage à feuilles pennées, Vesce à folioles ténues, Noix de terre (Bunium bulbocastanum), Laurier des bois (Daphne laureola), Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), Pommier sauvage (Malus sylvestris), Platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), Alouchier (Sorbus aria), Trèfle intermédaire (Trifolium medium), Séneçon à feuilles spatulées (Tephroseris helenitis), - Faune : Une espèce d’Arachnide nouvelle pour la région. Deux espèces (au moins) de Rhopalocères patrimoniales : Plebejus argus et Cupido minimus. Site d’hibernation de Chiroptères (jusqu’à 68 individus de 6 espèces dont le Murin à oreilles échancrées ; présence du Muscardin. Fiches d’expériences Problématique de gestion - Contenir la dynamique ligneuse. - Restaurer des lisières structurées. Historique de gestion 1980 : Fin de la remise en état du site : remodelages paysagers, plantations (limitées à des écrans arbustifs en périphérie de la carrière). Tous les stades de cicatrisation végétale depuis la craie nue des fronts de taille autogérés par érosion gravitaire, jusqu’aux boisements type Aulnaie-Frênaie pour le Mont Pelé en passant par des pelouses sèches tertiaires. L’exploitation profonde au Culouvet, a généré d’intéressants habitats : tufs et travertins. Cette friche industrielle n’a pas fait l’objet d’importantes plantations et les remodelages paysagers des terrasses d’exploitation laissent encore apparaître, dans certaines circonstances, les traces des engins de travaux publics… Premières acquisitions publiques en 1989-1990 : inventaires et premiers aménagements ; 1991 : mise en place de la gestion par pâturage mixte (bovins/ovins) ; 1992 : début de la fauche exportatrice. Perspectives de gestion - Maintien des pelouses calcicoles, poursuite du pâturage -L e défi du prochain plan de gestion sera la reconquête des lisières : retrouver des lisières structurées avec manteau-ourlet ; les lisières actuelles montrant majoritairement un contact abrupt strate arboresente-strate herbacée. Contact : EDEN62: [email protected] Détails de la gestion actuelle : -M ont Pelé (30ha) 5 enclos : 50 ovins du 15/04 à fin mai puis en septembre-octobre et 4 génisses du 15/04 à fin octobre. -M ont Hulin : enclos Ouest (7ha) : 60 ovins de juillet à mi-août ; enclos Est (2ha) : 40 ovins en août. -F auche des zones où passe le sentier sur le Mont Pelé en octobre (projet de l’avancer en septembre voire août). Echardonnage et contrôle des rejets de souches et ronciers sur les zones débroussaillées ces 5 dernières années. Résultats des opérations de gestion Les exclos du Mont Pelé se révèlent très riches en espèces patrimoniales (Ophrys mouche, Gymnadénie moucheron, Ancolie…). Les opérations de débroussaillement dans les années 2000 au Mont Hulin sont, par contre, très décevantes les premières années : explosion de chardons 2 ans après intervention et large dominance, 5 ans encore après, des espèces rudérales (avec, heureusement, quelques indicateurs positifs : Ancolie, Ophrys abeille, Orchis pourpre, Réglisse sauvage…). Végétation du Mont Hulin après débroussaillage 51 Fiches d’expériences MOLINET Localisation : Samer Propriétaire : Communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB) Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC (Site FR3100484), classement en cours en RNR, périmètre de protection immédiat de captage d’eau, Znieff type 1. Usages : Gestion conservatoire (fauche et débroussaillage) Entretien des servitudes (ligne électrique et voie ferré) Entretien d’un captage d’eau Gestionnaire du site : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais/Véolia Date des premières opérations de gestion : 1987 (PNR) Accès : site non accessible (site non ouvert au public) Surface : 6,72 ha Description La Réserve Naturelle du Molinet, située en bordure sud de cuesta boulonnaise, est assise sur deux types de substrats géologiques bien différenciés, de par et d’autre de la voie ferrée qui traverse le site d’est en ouest, avec au nord de la Localisation craie argileuse à marneuse, et au sud des marnes non fournie. blanc verdâtre et blanc crème. Mesures La réserve abrite un captage en eau potable réglementaires depuis les années 1980. L’exploitation de cette ressource a contribué à façonner le site de part les infrastructures aménagées mais également la réglementation en vigueur. Le Molinet est constitué majoritairement d’un ensemble de boisements au nord-ouest et de prairies neutrocalcicoles dans sa partie sud et de pelouses. Suite à l’abandon des pratiques pastorales dans les années 60-80 et les travaux de gestion menés depuis 1987, l’ensemble des stades dynamiques sur sol calcaire est représenté sur le site. Ces conditions diversifiées confèrent au Molinet une faune et une flore originales, pour la plupart caractéristiques des prairies calcaires marneuses avec pas moins de 189 espèces végétales recensées entre 1984 et 2010 dont 24 patrimoniales à l’échelle régionale. 52 En 1987, le site du Molinet, alors classé Réserve Naturelle volontaire est géré par le PNR des Caps et Marais d’Opale. Suite à son reclassement en 2009 au titre des Réserves Naturelles régionales, le Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, s’est vu confié sa gestion par convention avec la Communauté d’agglomération du boulonnais et Véolia eau, respectivement propriétaire et exploitant du site. Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 189 Oiseaux 39 Mammifères 6 Amphibiens- reptiles 5 Hétérocères 163 Rhopalocères 21 Orthoptères 8 Coléoptères 27 Odonates 2 Parnassie des marais * Nombre d’espèces recensées. (données 1989-2010) Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -L a pelouse à Succise des prés et Sénéçon à feuilles spatulées (Senecioni helenitis succisetum pratensis) est un habitat en danger et très rare au niveau régional ; -L a Parnassie des marais (Parnassia palustris) : les effectifs sont restreints au niveau de la butte ; -L a population de Sénéçon à feuilles spatulées, espèce en danger et très rare en région, est l’une des plus importantes dans le Nord - Pas de Calais ; - Il subsiste quelques stations de Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damosonium) dans les lisières ; -L e Sorbier alouchier (Sorbus aria), rare en Nord - Pas de Calais et quasi-menacé au niveau régional. Fiches d’expériences Historique des usages De 1850 à nos jours : de par la nature ingrate des terrains de la cuesta, seul l’élevage du mouton se développe dans ce secteur malgré des tentatives de mise en culture par apports de phosphates et autres engrais. Au début du XXème siècle commencent les travaux de construction des galeries captantes du Molinet dont l’exploitation sera effective vers les années 1930. Suite à la Seconde Guerre Mondiale et la mécanisation des procédés d’exploitation agricole, la plupart des coteaux pentus du secteur sont laissés à embroussaillement, au profit de surfaces plus planes comme sur les pourtours du site qui sont converties en cultures agricoles intensives. Opérations de gestion : Débroussaillages et fauches à fréquences variables selon les secteurs : - fauche bisannuelle sur la pelouse ; - fauche annuelle sur l’ourlet, la pelouse-ourlet et les prairies et les zones débroussaillées au cœur du site ; - fauche triennale sur l’ourlet, la pelouse-ourlet et les prairies et les zones débroussaillées en lisière du site. Résultats des opérations de gestion : -A ugmentation de la diversité structurelle et floristique augmentation de la diversité de l’état structural de ces bandes boisées ; - Diversification des structures de haies périphériques. Perspectives de gestion -C onserver et restaurer les habitats ouverts des espèces patrimoniales par des fauches et débroussaillages à fréquences variables selon les secteurs -F avoriser une mosaïque d’habitats favorables à la biodiversité par de la non-intervention et la conservation de zones de fourrés Contact : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais [email protected] CAB, [email protected] Les opérateurs et les moyens mis en œuvre pour cette gestion ne sont pas systématiques. - Débroussaillage 2011 Opérateur : Maison Familiale et Rurale de Samer (Lycée d’enseignement agricole) Matériel : coupe branches et scies - Fauche 2011 Opérateur : Eurêka (Association d’insertion) Matériel : débroussailleuse à dos Coût de la fauche : 2 753,13 euros pour 1,5365 ha Problématique de gestion La problématique principale constitue de savoir comment optimiser la gestion par fauche permettant à la fois le maintien et la diversification des végétations de pelouse calcicole et pelouse ourlet et la préservation des espèces faunistiques patrimoniales. Sténobothre de la Palène Gentiane d’Allemagne Les produits de coupe sont exportés si possible ; sinon, dans certains secteurs, les produits sont laissés en tas sur place dans le sous-bois. 53 Fiches d’expériences CÔTE DE BREUIL Localisation : Samer Surface : 5 ha Propriétaire : M. Martel Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC (FR3100484), Znieff type 1. Usages : élevage bovin chasse privée Gestionnaire du site : M. Martel / PNR Date des premières opérations de gestion : 2005 Accès : sur autorisation du propriétaire uniquement Inventaire du patrimoine naturel NBR* Espèces végétales 156 Oiseaux 26 Reptiles 3 Lépidoptères, rhopalocères 19 Orthoptères 11 Description Champignons 10 La côte de Breuil constitue l’un des rares coteaux « ouvert » du Sud du Boulonnais présentant l’ensemble de la succession végétale caractéristique de la dynamique naturelle vers le boisement. Les deux parcelles, distantes de quelques centaines de mètres, se situent essentiellement sur des terrains du Turonien inférieur et moyen, représentées surtout par des marnes blanches. Les déblais des terriers de blaireau, visibles sur la parcelle Nord, témoignent de craies blanches probablement moins compactes. Vers le haut des parcelles, les sols s’enrichissent des formations de limons de plateau, caractérisés par des cultures intensives. En 2003, une cartographie du site a été réalisée pour le document d’objectifs Natura 2000. Les parcelles très enfrichées présentaient de rares secteurs pelousaires à Parnassie des marais. Le coteau est d’intérêt régional pour la présence de deux lépidoptères : Azuré de l’Ajonc (Plebejus argus) et le Damier de la Succise (Euphyrdryas aurinia), même si celui n’est plus contacté depuis plusieurs années. 54 * Nombre d’espèces recensées. Données 2005-2010 Ophrys mouche Spécificité écologique/ espèces patrimoniales à prendre en compte : -P elouse mésohygrophile à Parnassie et Succise des prés (Succiso pratensisBrachypodietum pinnati) -P elouses-ourlets à Succise (Trifolion medii à Succiso pratensis), -P armi la flore partimoniale, on peut citer l’Ancolie commune (Ancolia vulgaris), l’Hélianthème mummulaire (Helianthemum mummularium), la laîche printanière (Carex caryophyllea), la Parnassie des marais (Parnassia palustris)et le Séneçon à feuilles spatulées (Tephroseris helenitis). -D eux espèces de rhopalocères d’intérêt patrimonial et de quatre espèces d’orthoptères d’intérêt patrimonial dont l’Azuré de l’Ajonc (Plebejus argus) et le Criquet verdelet (Omocestus viridulus). -C hampignons des pelouses calcicoles (Entoloma bloxamii, Hygrocybe….) Problématique de gestion - Forte densité d’embroussaillement en 2005 - Gestion privée pour la chasse - Site étendu sans accès à l’eau pour l’abreuvement du bétail. Fiches d’expériences Historique du site Le site a été occupé durant la Seconde Guerre Mondiale comme poste de surveillance, création de tranchées. Le pâturage a été très ponctuel jusque dans les années 1990. Premières opérations La parcelle a fait l’objet de déboisements et débroussaillements relativement importants de 2004 à 2006. 18 jours de travaux d’une équipe de travailleurs en insertion ont été consacrés à la pose de clôtures, la coupe des aubépines, à l’abattage d’une plantation de frênes et à la fauche de restauration. Ces éclaircies ont surtout concerné les secteurs de prairie calcicole au sud et les pelouses-ourlets au Nord. L’exploitant coupe régulièrement les repousses arbustives au sein des secteurs débroussaillés. Un point d’eau (pompe et cuve) a également été créé en bas de la parcelle pour permettre Parcelle sud en 2004 le pâturage. Le pâturage est extensif à l’échelle de l’année avec une moyenne de 6 génisses sur la parcelle pendant quelques semaines (plus ou moins en alternance avec la parcelle Sud). Perspectives de gestion - Poursuite du pâturage extensif en veillant à la charge instantanée (à titre indicatif, ne pas dépasser 10 bêtes en parcelle Sud et 6 en parcelle Nord). - Limiter, voire supprimer le pâturage de la parcelle Nord à partir du début juillet jusque mi-septembre (situation favorable aux objectifs cynégétiques des usagers par ailleurs). - Poursuivre l’alternance entre les deux parcelles en dehors de cette période estivale. - Fauche des refus denses éventuels tous les deux à trois ans. Contact : PNR Caps et Marais d’Opale [email protected] Parcelle sud en 2007 Résultats des opérations de gestion Il ressort clairement qu’une ouverture importante des milieux a été réalisée au profit de groupements de grande valeur patrimoniale (pelouses, pelouses ourlets mésohygrophiles). Les déboisements ont ouvert des zones largement ourlifiées, voire déjà occupées par un manteau arbustif ponctuellement dense. Dans la parcelle sud, il est clair que cette ouverture a permis au bétail de favoriser la restauration des pelouses-ourlets, voire d’ébaucher le retour de pelouses mésohygrophiles qui restent largement potentielles. La charge de pâturage est satisfaisante au regard de l’état du milieu mais pourrait être ponctuellement affinée en terme de périodicité. Pelouse à Parnassie des marais et Succise des près 55 Fiches d’expériences COTEAU DE WAVRANS-SUR-L’AA LOCALISATION : Wavrans-sur-l’Aa Surface : 24 ha Propriétaire : Commune Statuts de protection ou d’inventaire : R éserve Naturelle Nationale / ZSC (FR3100487), Znieff type 1 Usages : Élevage ovin, Chasse (société communale), Sylviculture (boisement soumis au régime forestier), Randonnée Gestionnaire du site : C onservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais depuis 2005 Date des premières opérations de gestion : 1984 (commune et PNR) Inventaire du patrimoine naturel NBR* Flore 231 Oiseaux nicheurs 39** Reptiles 2 Batraciens 3 Accès : libre sur le sentier de randonnée / sur autorisation uniquement pour le reste du site Mollusques 29 Orthoptères 15 Papillons de jours 37 Papillons de nuit 95 Coléoptères 191 Arachnofaune 77 Champignons 34 Description Les Monts d’Elnes et de Wavrans-sur-l’Aa représentent la partie méridionale du promontoire crayeux au pied duquel serpente l’Aa à partir de Remilly-Wirquin. Milieu aux pentes abruptes couvertes d’une mosaïque de pelouses voilées de genévriers et d’arbustes divers, ils constituent un remarquable complexe paysager. De grandes formations herbeuses pâturées ou abandonnées piquetées de genévriers côtoient ainsi les fourrés et boisements calcicoles, témoins de la déprise agricole dont font l’objet la plupart des coteaux, mais aussi les carrières ou grottes, témoins de l’exploitation de la craie et de la marne. Cet ensemble de milieux constitue un des noyaux majeurs d’extension de la race « artésienne » des pelouses marnicoles du Parnassio palustrisThymetum praecocis et peut ainsi être considéré comme exemplaire et représentatif, même si certains éléments n’en présentent plus aujourd’hui toutes les caractéristiques floristiques. Actuellement les pelouses calcicoles ou habitats associés couvrent 14 ha du site. Epipactis brun rouge * Nombre d’espèces recensées. Données 2005-2010 (attention, ensemble du périmètre RNN) **(milieux boisés inclus) Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte : -P elouse marnicole du Parnassio palustris-Thymetum praecocis, pelouse mésophile de l’Avenulo pratensis- Festucetum lemanii, ourlet du Bunio bulbocastani-Brachypodietum pinnati...) -P résence d’espèces végétales à très fort enjeu patrimonial en région voire national (Galium fleuroti, Epipactis atrorubens, Ophrys sphegodes araneola, Aceras anthropophorum, Spiranthes spiralis...) - Seule station régionale de Decticus verrucivorus -D iversité lépidoptérique intéressante (Spialia sertorius, Thymelicus acteon, Erynnis tages, Cupido minimus, etc...) Problématique de gestion - Forte dynamique d’ourlification et d’embroussaillement en 2005; - Différents usages à concilier et fréquentation parfois importante (randonnée). 56 Fiches d’expériences Historique du site L’occupation des coteaux de Wavrans et Elnes a débuté à l’époque du Paléolithique avec l’implantation de villages préhistoriques au sommet du Mont Carrière. Il subsiste à cet endroit des vestiges sous forme de « mardelles » qui sont des excavations profondes de 3 à 4 mètres correspondant au fond des huttes. Les coteaux ont été exploités ensuite par le pâturage. Certaines zones (sommets et pentes plus douces) ont été épisodiquement cultivées comme en témoigne ici et là, la persistance de plantes messicoles dans les pelouses. Il faut attendre le milieu du XIXème pour que les écrits mentionnent des pratiques agricoles sur les coteaux : pour Elnes, un premier texte relate en 1898 l’existence de six gardiens de vaches et de chèvres (…) qui surveillaient leurs troupeaux paissant sur les monts à la belle saison... Les derniers moutonniers de l’entre-deux guerres faisaient paître des troupeaux de 30 à 60 brebis. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un projet de création de base V1 a été défini en bas du Mont Carrière. Ce début d’aménagement explique l’importance des bombardements de la Montagne et la présence de cratères encore visbles. En 1952, à la demande de la commune de Wavrans, les Eaux et Forêts réalisent une plantation de Pin noir d’Autriche au sommet du Mont Carrière sur une superficie de 8 ha. Pour la plupart abandonnées depuis, les pelouses se densifient progressivement ce qui conduit au piquetage progressif des versants à partir des années 1960 puis à la colonisation arbustive à partir des années 1980 (aux Choux loups, Mont d’Elnes...). Premières opérations Dès 1984, une première expérimentation de restauration de la pelouse calcicole d’Elnes et Wavrans a été réalisée par le Parc naturel régional. Les résultats techniques ne permirent pas de poursuivre dans cette voie. En 1989, après une réflexion entre la commune de Wavrans-sur-l’Aa et le PNR des Caps et Marais d’Opale en octobre 1990, 15 moutons Scottish Black Face pâturent les pentes du Mont Carrière. Suite à une forte mortalité, décision est prise de ne plus laisser le troupeau de moutons paître toute l’année sur le site et de ne plus laisser d’animaux reproducteurs. En 2005, le Conservatoire d’espaces naturels se voit confier la gestion de ce coteau. Un pâturage extensif a alors été mis en place en rotation avec un troupeau de 60 moutons boulonnais appartenant à un éleveur local. Le site (10,9 ha) est divisé en 5 parcs de pâturage (de taille allant de 0,5 à 3 ha), ce qui permet de mieux adapter la pression de pâturage aux enjeux naturalistes identifiés sur le site (orchidées mais également orthoptères et lépidoptères). En parallèle, quelques opérations de débroussaillage et de fauche sont effectuées au niveau des pelouses marnicoles (chantiers de bénévoles et garde-technicien). La gestion des écotones forestiers avec la création de layons sur le boisement du Mont Carrière revêt également un caractère important pour la faune du site (lépidoptères avifaune). Pression de pâturage : 0,25 à 0,4 UGB/ha/an en phase de restauration - 0,2 à 0,3 UGB/Ha/ an en phase courante d’entretien. Résultats des opérations de gestion L’impact du pâturage annuel par les Scottish Black Face sur la végétation a été évalué par des suivis phytosociologiques par le Conservatoire Botanique National de Bailleul/ Centre Régional de Phytosociologie en parallèle à un suivi sanitaire des moutons. L’étude parallèle de la végétation montre des signes d’évolution positifs depuis la mise en place du pâturage avec l’ouverture générale des ourlets avec, certes, certaines modulations suivant les parcs de pâturage. L’évolution de la végétation est clairement visible avec l’apparition de mosaïques au sein des brachypodiaies et la tonte des pelouses avec une diversification des habitats. A partir de 2005, la connaissance naturaliste du site s’affine notamment en ce qui concerne le volet faune. La prise en compte de certains éléments patrimoniaux comme le Dectique verrucivore ou les lépidoptères d’une manière générale, a conduit le gestionnaire à favoriser la mosaïque d’habitats sur coteaux plutôt qu’une structure homogène. Les 5 années de «restauration» où les pressions instantanées de pâturage ont été fortes, mais appliquées sur des laps de temps courts, ont permis l’installation d’une mosaïque calcicole particulièrement intéressante pour la flore comme la faune. Perspectives de gestion - Poursuite d’un pâturage extensif ovin (phase de gestion après restauration) -A ffiner la connaissance naturaliste sur différents groupes sous-prospectés (malacofaune, bryophytes, avifaune nicheuse...) -P oursuivre les débroussaillages localisés dans les secteurs marnicoles -F auche exportée tardive alternée des pelouses marnicoles. Contact : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais [email protected] 57 Annexes quelques références majeures utiles citées dans le guide ou complémentaires pour approfondir le sujet 58 Annexes Kent / Grande-Bretagne Kent Downs Management Plan 2009 Kent Downs Land Managers Pack Natural England’s website regarding landscape character areas Kent County Council (2004) Calcareous Grassland’ fact sheet produced Kent County Council (2007) ‘BRANCH: Creating Networks for Nature in Kent Parliamentary Office of Science and Technology (2011) ‘Evidence-based Conservation Cameron, R. A. D. & Morgan-Huws, D. I. 1975. Snail faunas in the early stages of a chalk grassland succession. Biological Journal of the Linnean Society, 7: 215-229. Best practice guidance Dhainne F., 1998 - Opération de reconstitution de pelouses calcicoles sur la 3ème section de la rocade de Saint-Omer (62). PNR, DDE p. 50. Dutoit T. & Alard D., 1996 - Les pelouses du Nord-Ouest de l’Europe (Brometelia recti Br.Bl. 1936) : analyse bibliographique. Ecologie, t. 27 (1) p. 5 à 34. Dutoit T. & Alard D., 1996 - Gestion des pelouses calcicoles : conservation des habitats ou des insectes ? Insectes n°101. Université de Rouen p 11- 14. Fracchia E., 1997 - Etude d’une population de Vipères péliale sur le Mont de Guemy. Inventaire des autres populations présentes dans le secteur audomarois du Parc. Université de Corse. CNRS de Chizé. Parc naturel régional de l’Audomarois. Beach sustainability and biodiversity on eastern channel coasts – intern report of the beaches at risk (BAR) Project , 2005 Ineterreg III p. 46. Géhu J.M., Géhu-Franck, J., Scoppola A. 1984 Les pelouses crayeuses du Boulonnais et de l’Artois (Nord de la France). 1 : analyse phytosociologique, écologique et dynamique. Colloques phytosociologiques XI. Les pelouses calcaires, Strasbourg 1982. Vaduz p. 37-64. Nord de la France / France GON, 2009 – Synthèse et analyse des données faune du périmètre d’étude pour la révision de la Charte du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale p. 49. Agreil C., 2003 – Pâturage et conservation des milieux naturels. Une approche fonctionnelle visant à qualifier les aliments à partir de l’analyse du comportement d’ingestion chez les brebis. Thèse de doctorat INA Paris-grignon. INRA Systèmes agraires et développement. GON, 2011 - Etat des lieux de la répartition du Damier de la Succise Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775) sur le territoire du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale p. 15. Agreil C, Meuret M. & Vincent M., 2004 – Grenouille : une méthode pour gérer les ressources alimentaires pour des ovins sur milieux embroussaillés Fourrages p. 180, 467-481. Orhant G. 1998 - Etude entomologique. Lépidoptères. Réserve Naturelle Volontaire du Molinet (Samer, Pas-de-Calais). PNR GDEAM p. 67 Etude scientifique Molinet VRAI. Blondel, C. 2009 – Diagnostic et évaluation de la flore et des habitats naturels du territoire de révision de la Charte du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. CRP/CBNBL p. 134. Parc naturel régional, 2007. Les pelouses calcicoles un patrimoine naturel méconnu à préserver p. 24. Boullet V.,1986 - Les pelouses calcicoles (Festuco-Brometea) du domaine atlantique frannçais au nord de la Gironde et du Lot. Essai de synthèse phytosociologique. Thèse, Lille. CRP/CBNBL p. 333. PNRCMO, 2006 - La prise en compte de l’environnement de la conception à la réalisation des déviations des RN 42 et 43. Recueil d’expériences du Parc sur les mesures prises dans le cadre des déviations des RN 42 (Le Plouy-Colembert) et RN 43 (Tilques) p. 40. Brasseur S., 2007 - Impacts des traitements prophylactiques sur les espaces déintérêt écologique majeur du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. ISA Lille p. 59. PNRCMO, 2005 - Plan d’actions pelouses calcicoles 2005-2010 p. 45. Carré L., 2006 - Histoire des coteaux calcaires du Pays de Licques à travers l ’exploitation pastorale. A la découverte du pays des « herbes tremblantes ». CBNL RN43 Coll., 1996 - Les pelouses calcicoles en Région wallonne. Entente Nationale pour la Protection de la Nature p. 68. Cucherat X., 2010 – Inventaire de la malacofaune de 7 pelouses crayeuses. Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale p. 50. Conservatoire des sites Naturels du Nord - Pas de Calais, 2001 - Atlas des pelouses sèches. Robaszynski F. & Guyétant G., 2009. Des roches aux paysages dans le Nord - Pas de Calais p. 151. Szwab A., 2000 - Etude de la production en baie du peuplement de Génévrier commun (Juniperus communis L.) du site d’Elnes-Wavran (62) dans la prespective d’une récolte à des fins économiques. CBNBL p. 88. Toussaint B., Choisnet G. & Boullet V., 1995 - Bases typologiques et patrimoniales végétales pour la mise en place d’un programme agri-environnementale sur les coteaux calcaires de l’Audomarois (Pas-de-Calais). PNR CRP/CBNBL p. 172. 59 Annexes Présentation des outils et des structures Présentation des outils réglementaires et techniques Natura 2000 Natura 2000 est le réseau européen des sites naturels créé en vertu de la Directive Habitats et Oiseaux. Ce réseau est composé de Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et de Zones de Protection Spéciales (ZPS). Toutes les ZSC terrestres en Angleterre sont également des sites d’intérêt scientifique spécial (SSSIs). RNN Réserve naturelle nationale Elles ont pour objectif d’assurer la conservation d’éléments du milieu naturel d’intérêt national ou la mise en œuvre d’une réglementation communautaire ou d’une obligation résultant d’une convention internationale. La décision de classement d’une Réserve naturelle nationale est prononcée, par décret ministériel. RNR Réserve naturelle régionale Le classement relève du Conseil régional. Né d’une démarche volontaire et partenariale du propriétaire public ou privé, le classement d’un site en Réserve naturelle régionale est l’aboutissement d’un processus scientifique et participatif. Le classement du site se fait par délibération du Conseil régional pour 10 ans minimum, reconductible. Le gestionnaire designé est chargé d’élaborer un plan de gestion, soumis pour avis au CSRPN et au comité consultatif, et pour approbation au Conseil régional. APB Arrêté de protection de biotope Les arrêtés de protection de biotope sont des aires protégées à caractère réglementaire, qui ont pour objectif de prévenir, par des mesures réglementaires spécifiques de préservation de leurs biotopes, la disparition d’espèces protégées. L’initiative de la préservation des biotopes appartient à l’Etat sous la responsabilité du préfet. Les inventaires scientifiques servent de base à la définition des projets. 60 ZNIEFF Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique Les ZNIEFF ont pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs du territoire particulièrement intéressants sur le plan écologique, participant au maintien des grands équilibres naturels ou constituant le milieu de vie d’espèces animales et végétales rares, caractéristiques du patrimoine naturel régional. L’inventaire des ZNIEFF est un programme initié par le ministère en charge de l’environnement et lancé en 1982 par le Muséum national d’histoire naturelle. Une première version de l’inventaire régional a été diffusée en 1994. La mise à jour a été affectuée en 2010. Les ZNIEFF n’ont pas de portée réglementaire directe : elles ont le caractère d’un inventaire scientifique. Areas of Outstanding Natural Beauty (AONBs) / Zones d’une beauté naturelle exceptionnelle (AONBs) L’objectif principal du label AONB est de préserver la beauté naturelle, qui inclut le patrimoine naturel et le patrimoine culturel ainsi que des concepts plus conventionnels de notion de paysage. Il est tenu compte de la nécessité de préserver l’agriculture, la sylviculture et d’autres activités rurales ainsi que les besoins économiques et sociaux des communautés locales. Les AONBs ont un statut équivalent à celui des parcs nationaux anglais en ce qui concerne la conservation. Réserves Naturelles Locales (Angleterre) Sous le régime du National Parks and Access to the Countryside Act 1949 (parcs nationaux et accès à la Campagne- Décret 1949), les RNL peuvent être désignées par les autorités locales après consultation de Natural England. Les RNL ainsi nommées sont gérées afin de préserver la nature, d’offrir des possibilités de recherche et d’éducation et doivent être prises en considération en matière de planification. Sites d’intérêt scientifique particulier (SSSI) (Angleterre, Ecosse et Pays de Galles) Les (SSSI) créés depuis 1949 offrent une protection légale pour la préservation de la flore, de la faune, ou des caractéristiques géologiques du Royaume-Uni. Ces sites sont également utilisés pour étayer d’autres projets nationaux et internationaux de conservation de la nature. Les SSSI sont juridiquement protégés dans le cadre du Wildlife and Countryside Act de 1981,( Faune sauvage et Campagne) telle que modifié par le Countryside and Rights of Way (CROW) Act 2000 (Campagne et droits de passage ) et le Natural Environment and Annexes Rural Communities (NERC) Act 2006 (environnement naturel et communautés rurales (NERC) Décret 2006). Le consentement de Natural England doit être demandé avant d’entreprendre de nombreuses activités, telles que le débroussaillage ou l’utilisation d’herbicide sur une SSSI. Tout dommage causé à l’une des caractéristiques de la SSSI, sans consentement préalable peut entraîner des poursuites pénales. National Nature Reserves (NNRs) / Réserves Naturelles Nationales Natural England est l’organe habilité à nominer les NNRs en Angleterre sous l’égide du National Parks and Access to the Countryside Act 1949 et du Wildlife and Countryside Act 1981(Parcs nationaux et Accès à la Campagne loi de 1949 et Décret Flore sauvage et Campagne 1981). Ces réserves résultent d’une sélection des meilleurs SSSI d’Angleterre, c’est cet aspect sous-jacent de leur dénomination qui donne aux NNRs leur solide protection juridique. La majorité d’entre eux ont également des nominations européennes de conservation de la nature. Les Parcs ruraux En Angleterre et au Pays de Galles, les parcs ruraux sont statutairement déclarés tels et gérés par les autorités locales sous l’égide du Countryside Act 1968. Ils sont principalement destinés aux activités récréatives et aux loisirs, à proximité des centres de population et ne possèdent pas nécessairement d’importance pour la conservation de la nature. Néanmoins, nombreux sont ceux constitués d’habitats semi-naturels qui forment un précieux réseau d’espaces où les activités récréatives et l’environnement naturel coexistent. Terrains d’accès libre Selon la Loi Countryside and Rights of Way Act 2000 (CROW), (Campagne et droits de passage 2000 (CROW), le public peut se promener librement sur les zones cartographiées en montagne, dans les landes, la bruyère, les collines et les vallons désignés terres communales, sans avoir à s’en tenir aux chemins. Scheduled Ancient Monument (SAM) (Monument historique) Cette nomination s’applique aux sites bien plus pour leur intérêt historique que pour celui de la biodiversité, ces sites sont désignés et protégés par Ancient Monuments and Arcaelogical Areas Act (1979) (monuments anciens et loi sur les zones archéologiques (1979)). La désignation peut cependant être utilisée afin de protéger les caractéristiques du paysage et la biodiversité lorsque cela comprend également une caractéristique historique du site. Le consentement doit être demandé à English Heritage (Patrimoine Anglais) avant de mettre en place certaines opérations comme poser des clôtures. Green village Les espaces verts publics des villages sont désignés en vertu de l’application du Commons Registration Act (1965). Leur affectation en tant qu’espace public libre relève bien plus de leur importance culturelle que de la biodiversité. Cette dénomination comporte de nombreuses restrictions sur la façon dont les terres peuvent être utilisées. DENOMINATIONS NON STATUTAIRES Littoral heritage Un Littoral patrimonial est une section côtière de plus d’un mile de long, peu aménagée, qui présente des caractéristiques naturelles d’un intérêt particulier. La dénomination se fait d’un commun accord entre les autorités locales et Natural England sous forme d’aides apportées aux autorités locales dans la planification et la gestion de leurs côtes. Local Wildlife Site Les autorités locales, pour une région donnée peuvent désigner certains sites comme étant d’intérêt local de conservation. Cette désignation est nécessaire pour que les terrains soient pris en compte dans la planification des décisions qui peuvent affecter ces sites. Réserves Naturelles en bordure de routes (RNR) Ce sont généralement des accords de gestion entre un Wildlife Trust et l’autorité locale de Voirie. Ces réserves sont choisies là ou elles peuvent raisonnablement être gérées pour la conservation de la faune, où lorsqu’elles peuvent servir de corridors écologiques. 61 Annexes Présentation des organismes intervenant dans lE CADRE DU PROGRAMME LNA sur la région transmanche Eden 62, Syndicat Mixte, est gestionnaire des terrains acquis par le Conseil Général du Pas-de-Calais par la TDENS et des terrains acquis par le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres. Il réalise et met en œuvre le plan de gestion (entretien, suivi), assure la surveillance, le suivi scientifique et accueille le public sur les sites. Il entreprend notamment la restauration du site emblématiques du Blanc-Nez qui comprend près de 400 ha de pelouses calcicoles. Le Conservatoire des Espaces Naturels du Nord-Pas de Calais est une association loi 1901 à but non lucratif, créée en 1994. Il agit, en partenariat avec les collectivités locales, les administrations et les associations, pour la préservation consensuelle, la gestion partenariale et la mise en valeur d’espaces naturels remarquables. Il agit par voie contractuelle ou foncière en achetant des terrains. Le conservatoire a édité en 2001, un atlas des pelouses sèches du Nord – Pas de Calais qui a permis de mettre à jour les enjeux de préservation des pelouses calcicoles. Le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale est géré par un syndicat mixte qui regroupe les collectivités locales et des organismes consulaires, au sein d’une assemblée, le comité syndical, et d’un bureau. Une des missions du Parc est de veiller à la préservation des milieux naturels et de la biodiversité du territoire. Le Parc mène depuis 2004 un plan d’actions réunissant l’ensemble des partenaires impliqués pour coordonner les outils et moyens de préservation des pelouses calcicoles. Les Blongios Association loi 1901, les blongios ont deux objectifs principaux : - L’organisation et la réalisation de chantiers écologiques volontaires et bénévoles. Des actions concrètes de gestion sont ainsi menées directement sur les milieux naturels. C’est la diversité des habitats, de la faune et de la flore qui est recherchée. -L a formation de ses membres aux techniques de gestion douce des milieux naturels et à la découverte de ces milieux... au sein d’un groupe de personnes passionnées ou simplement sensibilisées à la protection de l’environnement. 62 Valley of Visions Project (VOV) Valley of Visions est un système de partenariat paysagiste en existence depuis 2007 et devant aller jusqu’en 2012 dans une zone du Kent connue sous le nom de Medway Gap. Il est principalement financé par le Heritage Lottery Fund (Fond de loterie nationale) et s’applique à la zone des Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty (AONB) (Kent Downs de beauté naturelle exceptionnelle (AONB). Le partenariat travaille sur une variété de projets locaux, avec les propriétaires fonciers et les groupes locaux afin de préserver le paysage, la faune et la richesse du patrimoine régional en incitant les diverses communautés à apprendre, à apprécier et à valoriser leur environnement local. White Cliffs Countryside Partnership (WCCP) Le partenariat de White Cliffs Countryside a débuté en 1989 et est l’un des neuf partenariats de gestion de la campagne qui couvre pour sa part la presque totalité du Kent et de la région Medway. Le partenariat a été mis en place pour aider à conserver et à améliorer la côte et la campagne de Douvres et les circonscriptions de Shepway, afin de les rendre accessibles à tous. Travaillant avec des bénévoles et des propriétaires fonciers, WCCP entreprend la gestion des habitats naturels et l’amélioration des accès sur une vingtaine de sites chaque année couvrant de nombreux habitats, y compris sur plus de 300 hectares de pelouses calcaires. WCCP organise également plus de deux cents activités chaque année avec les collectivités locales. Kent Reptiles and Amphibians Group (KRAG) Ce groupe naturaliste du Kent est un organisme bénévole qui promeut la conservation des reptiles et des amphibiens dans le Kent. Le KRAG fait partie d’un réseau de 60 groupes locaux (ou sections) à travers le pays. Une de leurs principales activités est de promouvoir et d’entreprendre l’étude des espèces afin d’en favoriser une meilleure compréhension et d’aider à les protéger contre le développement et la mauvaise gestion. Le KRAG fournit également des informations et des conseils aux gestionnaires de terrain, sensibilise et offre des outils pédagogiques. Kent Wildlife Trust (KWT) Le Kent Wildlife Trust est un organisme caritatif qui a été fondé en 1958 couvrant l’ensemble du Kent et du Medway. Son objectif principal est de protéger la faune et leurs habitats. KWT est l’un des 47 Wildlife Trusts opérant à travers le pays. Avec l’aide de bénévoles KWT gère une grande diversité de milieux naturels dans 60 réserves naturelles. Il travaille également à l’aménagement du territoire pour aider à protéger la faune face au développement urbain. KWT mène des projets éducatifs. Annexes Natural England L’objet de Natural England est de protéger et d’améliorer l’environnement naturel de l’Angleterre et d’encourager les habitants à profiter et à s’impliquer dans leur environnement. Ils sont responsables devant le Secrétaire d’Etat à l’Environnement, Food and Rural Affairs (Aliments et affaires rurales). Natural England possède une compétence étendue et travaille avec des personnes telles que les agriculteurs, les urbanistes, les planificateurs, les scientifiques, et le public en général sur une série de dispositifs et d’initiatives. Ils ont un pouvoir coercitif leur permettant de protéger les sites et les espèces. Plantlife Plantlife a été formé 1989 et est un organisme national de bienfaisance dont le but est de préserver les plantes sauvages et leurs habitats. Plantlife réalise des projets de réintroduction concernant plus de 100 plantes et champignons parmi les plus menacées au Royaume-Uni. Plantlife gère plus de 1800 ha de réserves naturelles, participe à des campagnes visant à influencer la politique et la législation, crée des événements et activités par les populations locales. Kentish Stour countryside project (KSCP) Le Partenariat Stour Kentish Campagne a débuté en 1992 et est l’un des neuf partenariats de gestion campagne qui couvrent le Kent et le Medway. Le KSCP travaille en étroite collaboration avec les propriétaires terriens et les communautés locales afin de promouvoir à la fois paysage et conservation de la nature, de développer des possibilités d’accès appropriés, et d’organiser des campagnes de loisirs informels. Outre la réalisation pratique de la gestion des sites naturels, l’organisation entreprend également l’étude de la faune et organise des activités pour les habitants. Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty (KDAONB) Le Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty a vu le jour en 1968. Le travail du KDAONB est de grande envergure. Ses objectifs sont de conserver et valoriser la beauté naturelle de la région tout en tenant compte des besoins économiques et sociaux des communautés locales. Leur travail consiste à prodiguer des conseils aux gestionnaires de terrains et à travailler avec les planificateurs et les développeurs afin de représenter au mieux l’intérêt du paysage et de la biodiversité. Plan d’actions pelouses calcicoles En 2004, le PNR a lancé la réalisation d’un plan stratégique d’actions pour la préservation des pelouses calcicoles de son territoire qui vise la coordination de l’ensemble des moyens mobilisables et des structures intervenant sur les différents axes menant à la préservation du milieu naturel (connaissance, protection, gestion). Le plan d’actions a été réalisé par un groupe de partenaires réunissant les scientifiques, les acteurs ruraux et les administrations (DIREN, DDAF, Conseil Régional, Conseil Général, Eden62, Conservatoire des espaces naturels, Conservatoire botanique national de Bailleul, Fédération départementale des chasseurs du Pas-de-Calais…). De nombreuses réalisations ont suivi sa validation. GLOSSAIRE Calcicole : L’adjectif calcicole (dont les racines latines signifient : « qui s’établit dans le calcaire ») qualifie les espèces ou les végétations qui se rencontrent exclusivement ou préférentiellement sur les sols riches en calcium. Etrépage : Technique de gestion des milieux visant à localement décaisser et exporter le sol sur au moins 10 à 20 centimètres d’épaisseur, pour volontairement l’appauvrir afin de favoriser les espèces pionnières. Messicoles : Plantes annuelles à germination préférentiellement hivernale habitant dans les moissons tels que les coquelicots, les matricaires, la Nielle des blés et la Centaurée bleuet. Phytosociologie : La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. Elle est l’une des branches de l’étude de la végétation. La phytosociologie décrit les relations spatio-temporelles entre végétaux. Prophylaxie : Une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l’apparition ou la propagation d’une maladie. 63 P A R C N A T U R E L R É G I O N A L D E S C A P S E T M A R A I S D ’ O P A L E Les 152 communes du Parc Acquin-Westbécourt Affringues Alembon Alincthun Alquines Ambleteuse Andres Arques Audembert Audinghen Audrehem Audresselles Baincthun Bainghen Balinghem Bayenghem-les-Seninghem Bayenghem-lès-Éperlecques Bazinghen Bellebrune Belle-et-Houllefort Beuvrequen Blendecques Bléquin Boisdinghem Bonningues-lès-Ardres Bouquehault Bournonville Boursin Bouvelinghem Brunembert Caffiers Campagne-lès-Guines Campagne-les-Wardrecques Carly Clairmarais Clerques Cléty Colembert Condette Conteville-lès-Boulogne Coulomby Courset Crémarest Dannes Desvres Dohem Doudeauville Echinghen Elnes Eperlecques Equihen-Plage Escalles Escœuilles Esquerdes Ferques Fiennes Ce guide a été conçu grâce au soutien de : Guînes Halinghen Hallines Hardinghen Haut-Loquin Helfaut Henneveux Herbinghen Hermelinghen Hervelinghen Hesdigneul-les-Boulogne Hesdin-l’Abbé Hocquinghen Houlle Isques Journy La Capelle-les-Boulogne Lacres Landrethun-le-Nord Landrethun-lès-Ardres Le Wast Ledinghem Leubringhen Leulinghem Leulinghen-Bernes Licques Longfossé Longuenesse Longueville Lottinghen Lumbres Maninghen-Henne Marquise Menneville Mentque-Nortbécourt Moringhem Moulle Nabringhen Nesles Neufchâtel-Hardelot Nielles-lès-Bléquin Nordausques Nort-Leulinghem Offrethun Ouve-Wirquin Pernes-lès-Boulogne Pihem Pittefaux Polincove Quelmes Quercamps Quesques Questrecques Rebergues Recques-sur-Hem Remilly-Wirquin Réty Rinxent Rodelinghem Ruminghem Saint-Etienne-au-Mont Saint-Inglevert Saint-Martin-au-Laërt Saint-Martin-Choquel Saint-Omer Salperwick Samer Sangatte Sanghen Selles Seninghem Senlecques Serques Setques Surques Tardinghen Tatinghem Tilques Tingry Tournehem-sur-la-Hem Vaudringhem Verlincthun Vieil-Moutier Wacquinghen Wavrans-sur-l’Aa Wierre-au-Bois Wierre-Effroy Wimereux Wimille Wirwignes Wismes Wisques Wissant Wizernes Zouafques Zudausques Les six communes associées Ardres Saint-Momelin Nieurlet Noordpeene Peuplingues Watten Les partenaires du projet interreg LNA Les Blongios - la nature en chantier NNCM - Association Nord Nature Chico Mendès CEN - Conservatoire des Espaces Naturels du Nord - Pas de Calais FLST-ICL - F aculté Libre des Sciences et des Techniques Institut Catholique de Lille CRPF - Centre régional de la Propriété Forestière ENRx - Espaces Naturels Régionaux KDAONB - Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty MVCP - Medway Valley Countryside Partnership KSCP - Kentish Stour Countryside Project VOV - Valley of Vision Landscape Partnership Woodland Trust Forestry Commission WCCP - White Cliff Countryside Project BTCV - British Trust Conservation Volunteers KRAG - Kent Reptilian and Amphibian Group Plantilife KWT - Kent Wildlife Trust Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale est une création du Conseil régional Nord-Pas de Calais avec la coopération du Conseil général du Pas-de-Calais, et la participation de l’État, des organismes consulaires, des intercommunalités et des communes adhérentes. Adresse postale : BP 22 – 62142 Colembert Tél. 03 21 87 90 90 - [email protected] – www.parc-opale.fr