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GROUPE
P O LY C L I N I Q U E D E P O I T I E R S
MAGAZINE
CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
Chirurgie ligamentaire du genou
CHIRURGIE DE LA MAIN
CHIRURGIE CANCEROLOGIQUE
Le cancer du sein
Le cancer de l'ovaire
MEDECINE POLYVALENTE
Gériatrie
Plaies chroniques
Centre du sommeil
Insuffisance cardiaque
MATERNITE
H.A.D.
N°4
Éditorial
Le nombre de maladies chroniques est en constante augmentation. Les maladies
chroniques touchent en France plus de 15 millions de personnes dont la moitié
relève d'une prise en charge au titre des ALD30 (liste des 30 affections de longue
durée).
Selon la définition du rapport OMS-Europe publié en 1996, l’éducation
thérapeutique du patient « vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les
compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie
chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du
patient. Elle comprend les activités organisées, y compris un soutien psychosocial,
conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins,
et des comportements liés à la santé et à la maladie. »
L’éducation thérapeutique doit permettre aux malades de vivre avec leurs maladies,
tout en essayant de réduire ou retarder le plus longtemps possible l’apparition des
complications et en améliorant leur qualité de vie.
Au sein du Groupe Polyclinique (Polyclinique, Clinique du Fief de Grimoire, Clinique
Saint Charles et HAD privée), nous avons pris toute la mesure de cette dimension
dans la prise en charge des patients et nous proposons de nombreuses démarches
éducatives : en cancérologie, en chirurgie bariatrique, en chirurgie avec la mise en
œuvre de la récupération rapide après Chirurgie, en traitement des plaies chroniques,
en stomathérapie, en maternité avec l’accompagnement MATERNITEAM …
L’année 2016 sera l’année de concrétisation de nombreux projets pour le Groupe
Polyclinique : la mise en œuvre de consultations gériatriques pour une meilleure
prise en compte des pathologies liées au vieillissement (bilan de chute, consultations
mémoire …), l’ouverture d’un centre du sommeil pour la prise en charge des troubles
du sommeil, mais aussi pour la Clinique du Fief de Grimoire, la rénovation de la
maternité et pour la Clinique Saint Charles, l’agrandissement du plateau technique.
L’HAD privée, première structure d’hospitalisation à domicile du département avec
près de 13 000 journées pour l’année 2015 n’est pas en reste puisque de nombreux
projets permettront de poursuivre le développement de cette prise en charge.
La responsabilité qui incombe au Groupe Polyclinique de Poitiers en tant qu’acteur de
santé de tout premier plan est de s’adapter aux besoins de la population, de proposer
au niveau du territoire une offre de proximité en coopération avec les acteurs de la
médecine libérale mais aussi avec le secteur médico-social.
Le nouveau projet d’établissement (2016-2020) définit cette offre en tenant compte
du contexte territorial (vieillissement de la population et augmentation des maladies
chroniques).
Le Groupe Polyclinique, un Groupe en mouvement !
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
Bien cordialement
Isabelle Gagneux
Directrice Générale
DIRECTEUR DU MAGAZINE du Groupe Polyclinique de Poitiers : Isabelle Gagneux
REDACTION : Laetitia Pineiro - Dr Hervé Freychet - Dr Morgan Freslon - Dr Philippe Boisselier - Dr Bénédicte Lesieur - Pr Joël Paquereau
Dr Guy Auregan - Dr Barnabas Gellen - Dr François Bobin - Dr Eric Lamy - Dr Alexis Mazoyer - Dr Jean Christophe Letard - Louis Letard
Dr Lionel Bonnet - Dr Mikhaël Kassab - Virginie Thouin
DIRECTION ARTISTIQUE & REGIE PUBLICITAIRE : Artlinéa Communication 01 46 67 11 16.
COUVERTURE : © istockphoto.com
La reproduction, même partielle, des créations et illustrations à des fins commerciales est interdite.
10-31-1238
Magazine Juin. 2016
3
ACUPUNCTURE
ET GROSSESSE
Bientôt
à la maternité du Fief de Grimoire, des
séances d’acupuncture pour soulager les
désagréments dès les premiers mois de
grossesse (nausées, troubles circulatoires,
troubles du sommeil…) et préparer à
l’accouchement.
La Maternité du Fief de Grimoire,
équilibrer ses énergies.
Pour tous renseignements :
[email protected]
Tél. 05 49 42 11 99
4
Groupe Polyclinique de Poitiers
Somma
Sommaire
p. 6
LES ÉTABLISSEMENTS ELSAN
p. 8 LA CHIRURGIE LIGAMENTAIRE
L’instabilité par lésion du ligament croisé antérieur
p. 12 LA CHIRURGIE DE LA MAIN
p. 14 LE CANCER DU SEIN
p. 16 INSTITUT PRIVÉ POITEVIN DU SEIN
1er centre de traitement chirurgical de la Vienne
p. 18 LE CANCER DE L’OVAIRE
p. 22 MÉDECINE POLYVALENTE
p. 24 MÉDECINE GÉRIATRIQUE
p. 26 LA PLAIE CHRONIQUE
p. 28 CENTRE DU SOMMEIL
Une nouvelle organisation de la prise en charge du sommeil
p. 30 INSUFFISANCE CARDIAQUE
Donnez du souffle à votre cœur
p. 34 LA PH - IMPÉDANCEMETRIE
Un examen innovant pour diagnostic des manifestations ORL du reflux
p. 36 LA MATERNITÉ
p. 40L’HAD
Une bonne solution pour le patient et pour le médecin traitant ?
p. 44 APPORT DE L'OSTEOPATHIE
dans la prise en charge des troubles fonctionnels intestinaux
Magazine Juin. 2016
5
Les établissements
ALSACE-CHAMPAGNE-ARDENNE
LORRAINE
L’Isle Adam
Eaubonne
Poissy
TEP
St Louis
Levallois
Hartmann
Blendecques
Saint-Omer
Clinique Ambroise Paré
L’Isle Adam
Rue Ambroise Paré
Conti
Les Noriets Eaubonne
54 100 NANCY
Pasteur
TEP
Sarcelles
Poissy
Clinique Saint-André
Stains
St Louis
Provins
102 avenue Jean Jaurès
L’Estrée
St Brice
Levallois
54 500 VANDOEUVRE LES NANCY
Vitry
L’Estrée
Vitry
Hartmann
Cambrai
Cambrésis
Saint-Quentin
Saint-Claude
St-Lô
Manche
Clinique de l’Orangerie
29 allée de la Robertsau
67 010 STRASBOURG
Conti
Sarcelles
Stains
Blendecques
2 rue Marie Marvingt
54 100
NANCY
Provins
Saint-Omer
St Brice
Maison de Convalescence
Mon Repos
1510 route Coney - Rasey
88 220 XERTIGNY
Cambrai Nancy
Caen
Parc
Chartres St-Lô
Saint-François Manche
Romilly
Pays de Seine
Caen
Cambrésis Gentilly
Saint-André
Saint-Quentin
Ambroise Paré
Saint-Claude
Chaumont
Strasbourg
Nancy
L’Orangerie
Gentilly
Chaumont le Bois
Parc
Vendôme
Xertigny
Saint-André
CMCM
Saint-Cœur
Ambroise Paré
Mon Repos
nes Brest Tertre Rouge
Troyes
Keraudren
Romilly
céane
Montier
la Celle
Chartres
Grand Large
rge
Orléans
Langres
Les
Ursulines
Angers
Pays de Seine
Strasbourg
L’
L’Elorn
Saint-François
Chaumont
ntes Pasteur-Lanroz
L’Archette
St Léonarde
La Compassion
L’Orangerie
Chaumont le Bois
ustin Centre de radiothérapie
LeStMans
DoulchardVendôme
e d’Arc
Xertigny
CMCM
Plœmeur
A
Guillaume de VaryeSaint-Cœur
Mon Repos
éché
Vannes
Troyes
Le Ter
Châteauroux Tertre Rouge
Nevers
Arvor
Poitiers Saint-François
Océane
Montier la Celle
Val
de
Loire
Pol. de Poitiers
Langres
Les Ursulines
Angers St Amand Orléans
St Charles
Nantes
St Léonard
La Compassion
Fief de Grimoire
Les Grainetières L’Archette
Luzy
HADSt Augustin
Morvan
St Doulchard
Jeanne d’Arc
Montluçon
PCA
Guillaume de Varye
Saint-François
Brétéché
Châteauroux
Saint-Antoine
Nevers
Roz-Arvor
Poitiers Saint-François
Guéret
Val de Loire
Pol. de Poitiers
Vichy
St Amand
La Marche
St Charles
Limoges
La Pergola
Fief de Grimoire
Les Grainetières
Emailleurs
Luzy
Clermont-Ferrand
HAD
Chénieux
Morvan
Montluçon
La Plaine
Brive
La Châtaigneraie
Saint-François
Les Cèdres
Les Chandiots
Saint-Antoine
Angoulême
Guéret
Centre Clinical
Vichy
La Marche
Aurillac
Limoges
La Pergola
Tronquières
Emailleurs
Clermont-Ferrand
Chénieux
La Plaine
Brive
Villeneuve-sur-Lot
La Châtaigneraie
Les Cèdres
PSV
Avignon Les Chandiots
Montauban
Angoulême
Pont-de-Chaume
Urbain V
Centre Clinical
Monaco
Aurillac
Montagard
Tronquières CHP Monaco
Albi
Toulouse-Lautrec
Draguignan
Notre-Dame
Villeneuve-sur-Lot
Auch
Castres
PSV
Avignon
Montauban
Marseille
Gascogne
Sidobre
Pont-de-Chaume
Bouchard
Urbain V
Monaco
Muret
Wulfran Puget
Montagard
Laser
system
Occitanie
CHP Monaco
Albi
Toulouse-Lautrec
Draguignan
Notre-Dame
Le Mans
Auch
Castres
Gascogne
Muret
Occitanie
6
Groupe Polyclinique de Poitiers
Les
Noriets
Polyclinique
de Gentilly
Pasteur
Sidobre
Marseille
Bouchard
Wulfran Puget
Laser system
Clinique des Ursulines
17 rue Raymond Poincaré
10 000 TROYES
Polyclinique Montier la Celle
17 rue Baltet
10 120 SAINT ANDRÉ LES VERGERS
Clinique du Pays de Seine
83 rue Jean Jaurès
10 100 ROMILLY SUR SEINE
Centre Médico-Chirurgical
de Chaumont le Bois
17 avenue des Etats-Unis
52 000 CHAUMONT
Clinique de la Compassion
8 rue de la Charité
52 200 LANGRES
AQUITAINE-LIMOUSIN
POITOU-CHARENTES
Pôle Santé du Villeneuvois
Route de Fumel
47 000 VILLENEUVE-SUR-LOT
Clinique Chénieux
18 rue du Général Catroux
87 000 LIMOGES
Clinique Emailleurs
1 rue Victor Schoelcher
87 000 LIMOGES
Clinique des Cèdres
Impasse des cèdres
19 100 BRIVE
Clinique de la Marche
57 Avenue Berry
23 000 GUÉRET
ELSAN
Polyclinique de Poitiers
1 rue de la Providence
86 000 POITIERS
Clinique Pasteur Lanroze
32 rue Auguste Kervern
29 200 BREST
Clinique Saint Charles
3 rue de la Providence
86 000 POITIERS
Centre de radiothérapie libéral
32 rue Auguste Kervern
29 200 BREST
Hospitalisation à domicile
3 rue de la Providence
86 000 POITIERS
Hôpital Privé Océane
Rue Joseph Audic
56 001 VANNES Cedex
Clinique du Fief de Grimoire
38 rue du Fief de Grimoire
86 000 POITIERS
Clinique du Ter
5 allée de la Clinique du Ter
56 270 PLOEMEUR
Centre Clinical
2 chemin Frégeneuil
16 800 SOYAUX
AUVERGNE
RHÔNE-ALPES
Clinique La Pergola
75 allée des Ailes
03 200 VICHY
Centre Médico-Chirurgical
de Tronquières
83 avenue Charles de Gaulle
15 000 AURILLAC
Hôpital Privé Saint-François
8 rue Ambroise Croizat
03 630 DÉSERTINES
CENTRE-VAL DE LOIRE
Clinique Saint-François
2 rue Roland Buthier
28 300 MAINVILLIERS
Clinique du Saint-Coeur
10 Bis rue Honoré de Balzac
41 100 VENDÔME
Hôpital Privé Guillaume de Varye
210 route de Vouzeron
18 230 SAINT DOULCHARD
Centre de Réadaptation
G. de Varye
210 route de Vouzeron
18 230 SAINT DOULCHARD
Centre de Médecine
Nucléaire Paris Nord
1 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Centre Roger Perez
TEP Sarcelles
10 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Centre de Radiothérapie
Paris Nord
6 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Centre d’Imagerie Paris Nord
1 & 6 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Centre de Médecine
Nucléaire et de TEP
28 rue du Docteur Roux
95 600 EAUBONNE
Clinique Saint-Brice
Route des Eparmailles
77 160 SAINT BRICE
LANGUEDOC-ROUSSILLONMIDI-PYRÉNÉES
Polyclinique de Gascogne
55 avenue Sambre et Meuse
32 020 AUCH Cedex 9
Clinique Saint-François
22 avenue Marcel Lemoine
36 000 CHÂTEAUROUX
Clinique Toulouse-Lautrec
2 rue Jacques Monod
81 035 ALBI Cedex 09
Hôpital Privé La Châtaigneraie
Rue Châtaigneraie
63 541 BEAUMONT Cedex
Clinique des Grainetières
1 place de Juillet
18 200 SAINT AMAND MONTROND
Polyclinique du Sidobre
Chemin St Hippolyte
81 100 CASTRES
Clinique de La Plaine
123 boulevard Etienne Clémentel
63 100 CLERMONT-FERRAND
Clinique de l’Archette
83 rue Jacques Monod
45 160 OLIVET
Clinique du Pont de Chaume
330 avenue Marcel Unal
82 000 MONTAUBAN
Clinique des Chandiots
36 rue Chandiots
63 000 CLERMONT-FERRAND
ILE-DE-FRANCE
Polyclinique Saint-Antoine
39 rue Marx Dormoy
03 100 MONTLUÇON
BOURGOGNE
FRANCHE-COMTÉ
Clinique du Morvan
5 avenue Hoche
58 170 LUZY
Polyclinique du Val de Loire
49 boulevard Jérôme Trésaguet
58 000 NEVERS
BRETAGNE
Polyclinique de Keraudren
Rue de Trémaudan
29 221 BREST
Clinique du Grand Large
37 rue St Vincent de Paul
29 222 BREST
Clinique de l’Elorn
30 rue Claude Bernard
29 800 LANDERNEAU
Hôpital privé de Vitry
Clinique des Noriets
12, rue des Noriets
94 400 VITRY-SUR-SEINE
Hôpital privé de Vitry
Clinique Pasteur
22 rue de la petite Saussaie
94 400 VITRY-SUR-SEINE
Clinique Saint Louis
1 rue Basset
78 300 POISSY
Clinique Conti
3 chemin des Trois Sources
95 290 L’ISLE-ADAM
Clinique de L’Estrée
35 rue d’Amiens
93 240 STAINS
Centre de radiothérapie
Hartmann
4 rue Kébler
92 300 LEVALLOIS PERRET
Clinique d’Occitanie
20 avenue Bernard IV
31 605 MURET
NORD PAS-DE-CALAIS
PICARDIE
Clinique du Cambrésis
102 boulevard Faidherbe
59 400 CAMBRAI
Clinique Saint-Omer
71 rue Ambroise Paré
62 575 BLENDECQUES
Hôpital Privé Saint-Claude
1 boulevard du Docteur Schweitzer
02 100 SAINT QUENTIN
NORMANDIE
PAYS DE LA LOIRE
Centre Médico-Chirurgical du
Mans
28 rue de Guetteloup
72 000 LE MANS
Clinique du Tertre Rouge
62 rue de Guetteloup
72 000 LE MANS
Clinique Saint Léonard
18 rue de Bellinière
49 800 TRÉLAZÉ
Clinique Brétéché
3 rue de la Béraudière
44 046 NANTES
Clinique Saint Augustin
78 rue Paul Bellamy
44 046 NANTES
Clinique Jeanne d’Arc
21 rue des Martyrs
44 100 NANTES
Polyclinique de l’Atlantique
Avenue Claude Bernard
44 819 SAINT HERBLAIN
Établissement de soins de suite
et réadaptation Roz Arvor
2 rue du Fort
44 308 NANTES
PROVENCE-ALPESCÔTE D’AZUR
Clinique Bouchard
77 rue du Docteur Escat
13 006 MARSEILLE
Clinique Wulfran Puget
33 rue Wulfran Puget
13 008 MARSEILLE
Laser System
12 allée Turcat Méry
13 008 MARSEILLE
Polyclinique Notre-Dame
Avenue Pierre Brossolette
83 300 DRAGUIGNAN
Centre Chirurgical Montagard
23 boulevard Gambetta
84 000 AVIGNON
Polyclinique Urbain V
Chemin du Pont des Deux Eaux
84 036 AVIGNON Cedex 03
MONACO
Centre d’Hémodialyse
Privé de Monaco
32-34 quai Charles Rey
98 014 MONACO
Polyclinique du Parc
20 avenue Georges Guynemer
14 000 CAEN
Polyclinique de la Manche
45 rue du Général Koënig
50 000 SAINT-LÔ
Magazine Juin. 2016
7
Docteurs Lionel Bonnet et Hervé Freychet
Polyclinique de Poitiers
8
Groupe Polyclinique de Poitiers
L'INSTABILITÉ PAR LÉSION
DU LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR
Les entorses graves du genou ont vu leur
C'est la troisième phase, actuelle. En effet, en
traitement chirurgical évoluer selon plusieurs
fonction du type de lésion, de son caractère
phases au cours des trentes dernières années.
isolé ou associé au contraire à d'autres atteintes
La période initiale correspondait aux premières
telles que méniscales, en fonction également des
plasties véritablement efficaces et anatomiques
critères d'examen clinique tels que l'importance
comme le Mac Intosh et associait geste intradu tiroir ou du ressaut mais également du type
articulaire et plastie extra-articulaire permettant
d'activité professionnelle et sportive, le praticien
le contrôle excellent du tiroir et du ressaut
pourra et devra réfléchir à un traitement adapté
antéro-rotatoire.
entre traitement fonctionnel ou chirurgical, entre
Mais ce bon résultat que l'on peut toujours
technique au tendon rotulien ou plastie aux
constater aujourd'hui avait un prix.
tendons de la patte d'oie, entre geste uniquement
Ces interventions étaient relativement lourdes pour
intra-articulaire ou plastie extra-articulaire associée
une chirurgie ligamentaire, avec une longue période
et enfin, avec gestes concomitants éventuels de
de réhabilitation et de rééducation. Le "quantum
conservation méniscale dès que possible. Dans ce
doloris " post-opératoire était également important.
concept actuel de chirurgie à la demande, plusieurs
La deuxième phase a vu
éléments doivent être pris en
l'avènement des plasties intraconsidération.
articulaires sous arthroscopie
Tout d'abord, l'importance du
révolutionnant les suites d'autant
traitement initial conservateur
que le contrôle de la douleur postpar une immobilisation réfléchie
opératoire progressait également
et une rééducation adaptée
de façon notable au cours de cette
pour permettre à toutes les
période.
lésions "annexes" de cicatriser
Rapidement, deux techniques ont
dans la mesure du possible.
prédominé. Celle utilisant le tendon
Le diagnostic de rupture du LCA
du moignon de LCA rompu
rotulien ou technique de Kenneth 1 Illustration
(Société Arthrex)
(Ligament Croisé Antérieur) doit
Jones et celle utilisant les tendons
s'envisager selon le mécanisme du traumatisme
de la patte d'oie ou DIDT (Droits Interne et du Demi
et l'âge du patient et il faut de nos jours avoir
Tendineux). Ces deux techniques se sont plutôt
l'IRM facile aisément quand on connaît les
opposées pendant de nombreuses années avec
conséquences rapides de ces lésions, à fortiori
des partisans farouches d'un côté et de l'autre.
associées entres elles.
L'utilisation du tendon rotulien était accusée
Il faut garder à l'esprit la nécessité d'une intégration
d'être plus douloureuse et "agressive".
de nos plasties pour un résultat durable. En ce
L'emploi de la patte d'oie nécessitait une plicature
sens, le positionnement de nos greffes doit être
pour obtenir suffisamment de résistance avec
rigoureux et notamment l'attache fémorale doit
des systèmes de fixation qui ont souvent évolués
être la plus anatomique possible.
laissant craindre quelques faiblesses.
De même, il existe maintenant plusieurs
Tout ceci a bien progressé encore ces derniers
techniques et modes de fixation dans les plasties
temps et surtout les différentes techniques
utilisant les tendons de la patte d'oie.
existantes ne s'opposent plus.
Se valent-elles toutes ?
Rapidement, il n'y aura plus de partisan d'une
Les techniques dites anatomiques à deux
technique particulière car le traitement d'un
faisceaux ont été par exemple rapidement
patient porteur d'une lésion du ligament croisé
abandonnées par la plupart des chirurgiens.
antérieur va se faire dans le cadre d'une prise en
D'où l'intérêt d'avoir une bonne information
charge personnalisée.
préalable sur la technique utilisée.
(figure 1)
Magazine Juin. 2016
9
Ces interventions lourdes telles que le transfert
Enfin, ces derniers temps, une attention toute
de la TTA (Tubérosité Tibiale Antérieur)
particulière a été portée au moignon cicatriciel
pouvant parfois être pires que le mal lorsque
de LCA après rupture. Des études scientifiques de
réalisées à mauvais escient ou sans appréhender
ce moignon encore presque systématiquement
les conséquences possibles telles que
retiré au cours d'une plastie ont
l'hyperpression patellaire.
montré sa grande richesse en
vaisseaux sanguins, en filets nerveux
(figure 4)
utiles à la proprioception et surtout
Là encore, les études biomécaniques
en fibroblastes aptes à fabriquer du
de ces dernières années ont montré
collagène.
au sein de ce que nous appelions
Tout ceci utilisé à bon escient peut
l'aileron rotulien interne l'importance
être très bénéfique à nos plasties en
du ligament fémoro-patellaire médial
favorisant leur cicatrisation et leur
ou MPFL.
intégration au sein de la synoviale
Il s'agit d'un élément essentiel au
"dénudé " d'une plastie de LCA
articulaire, favorable à un meilleur 2 Aspect
traditionnelle
maintien en place de la rotule au
résultat fonctionnel avec un taux
moment de l'engagement en flexion
de re-ruptures significativement
évitant sa latéralisation voire sa
abaissé dans la littérature. Les
luxation. Il est systématiquement
plasties dites "biologiques" sont
rompu en cas de luxation de rotule et,
ainsi nées et elles nécessitent une
en général, au niveau de son attache
technique rigoureuse encore assez
fémorale.
peu répandue pour tubuliser ce
Ce MPFL peut maintenant être refait
moignon et ainsi manchonner notre
en cas de lésion mettant en jeu la
plastie quelle qu’elle soit.
Aspect d'une plastie de LCA
stabilité de la rotule au moyen d'une
3
manchonnéepar le reliquat de LCA
(figures 2 et 3)
plastie ligamentaire utilisant le plus
Ce sont ces plasties biologiques
petit tendon de la patte d'oie ou
de LCA que nous avons choisies
Gracilis.
de développer à la Polyclinique
Cette plastie se fait, pour une part, en
de Poitiers grâce à la formation de
percutanée assurant également des
l'un d'entre nous auprès de son
suites assez peu douloureuses.
principal promoteur le Docteur
Elle doit être très rigoureuse car c'est
Sonnery-Cottet à Lyon, puis par un
la précision de la fixation fémorale
apprentissage en conditions réelles
qui déterminera l'efficacité sur la
à Munich en laboratoire d'anatomie.
stabilisation rotulienne sans entrainer
d'illustration d'une plastie de MPFL d'effet néfaste sur la pression de
4 Dessin
(Société Arthrex)
l'articulation fémoro-patellaire.
(figure 5)
L'INSTABILITÉ
DE ROTULE
L'instabilité de rotule est une
pathologie relativement fréquente
au moins dans sa forme frustre et
a fait l'objet jusqu'à maintenant de
traitements parfois chirurgicaux
agressifs pas toujours adaptés car 5
non anatomiques.
10
Groupe Polyclinique de Poitiers
La zone d'insertion du MPFL sur le fémur et
les repère anatomiques (Société Arthrex)
Ainsi toutes ces techniques
arthroscopiques ou percutanées
réalisées au sein de notre
établissement vont dans le sens
d'une morbidité qui se veut toujours
moindre, entrant dans le cadre
des procédés de récupération
rapide après chirurgie (RRAC) en
plein développement au sein de la
Polyclinique.
QU'EST-CE QUE
LA
RRAC
?
La récupération rapide après chirurgie (RRAC) a été mise au point par
un chirurgien danois le Dr Henrik Kehlet à la fin des années 1990.
Cette méthode permet de diminuer la période d'hospitalisation après une
intervention chirurgicale. Elle est répandue dans les pays scandinaves et
fait depuis quelques années son apparition en France.
LA RRAC À LA
POLYCLINIQUE
DE POITIERS
Deux infirmières coordonnent la RRAC en
orthopédie et en chirurgie colo-rectale dont le
travail repose sur un ensemble de mesures visant
à une récupération et à une reprise d'autonomie
plus rapide du patient après chirurgie.
La prise en charge est pluridisciplinaire. Elle vise
à diminuer le stress chirurgical que représente
une intervention, avec réduction de la morbidité,
l' amélioration du confort et de la convalescence
post opératoire.
Près de 150 patients ont pu bénéficier de cette
prise en charge en quelques mois sur la Polyclinique
avec un taux de satisfaction élevé.
N'hésitez pas à interroger les chirurgiens sur les
critères d'éligibilité des patients.
Magazine Juin. 2016
11
CHIRURGIE
DE LA
MAIN
Depuis Novembre 2014, l’équipe chirurgicale de la
Clinique du Fief de Grimoire s'est renforcée permettant
ainsi d’élargir la prise en charge des pathologies de
chirurgie de la main.
12
Groupe Polyclinique de Poitiers
Désormais, sur le site de la clinique
du Fief de Grimoire : une équipe
chirurgicale prend en charge l’ensemble
des pathologies relatives à la chirurgie
de la main et du membre supérieur,
pathologies de l’épaule (pathologies
de la coiffe des rotateurs, instabilité,
arthrose, …), de plus en plus
fréquentes, mais également l’ensemble
des pathologies autour de la main
qui sont extrêmement nombreuses.
Les plus connues sont bien entendu le canal carpien, les
kystes au niveau du poignet et des doigts, les doigts à
ressaut et autres ténosynovites des tendons fléchisseurs
ou encore la tendinopathie de De Quervain.
Mais la chirurgie de la main regroupe encore bien
d’autres pathologies remontant jusqu’au coude avec des
lésions au niveau des parties molles ou au niveau de l’os
et des articulations.
On retrouve ainsi entre autre au niveau de la main, la chirurgie de la maladie de
Dupuytren, des déformations des doigts, la chirurgie des lésions secondaires au
niveau des tendons fléchisseurs ou extenseurs ou encore la chirurgie des nerfs des
différents doigts. Les différentes lésions d’arthrose peuvent également être prises en
charge avec notamment la mise en place de prothèses si nécessaire.
Au niveau du poignet et de l’avant-bras, il est possible d’effectuer des réparations
ligamentaires, de traiter des fractures non ou mal consolidées et encore de
prendre en charge des lésions arthrosiques.
Ces interventions peuvent se faire en chirurgie conventionnelle mais certaines
peuvent se faire sous arthroscopie.
Enfin, au niveau du coude, de nombreuses pathologies peuvent être prises
en charge comme les compressions nerveuses (nerf radial, nerf ulnaire), les
tendinopathies (tennis elbow ou golf elbow) ou encore des lésions arthrosiques.
Comme au niveau du poignet, l’arthroscopie est possible.
Toutes ces chirurgies se déroulent dans le cadre d’une chirurgie programmée
et la grande majorité d’entre elles peuvent être effectuées sous anesthésie
loco-régionale dans le cadre d’une hospitalisation en chirurgie ambulatoire ou
encore en « fast-track ».
Ainsi, la durée d’hospitalisation des patients est très limitée ce qui leur permet
un retour à domicile dans la journée et leur offre un meilleur confort.
Mais il existe un autre pan important de la chirurgie de la main qui correspond
à la prise en charge des urgences.
Ces accidents de la main sont fréquents et estimés en France à 1400000/an*.
Pour étoffer l’équipe médicale de la Clinique du Fief de Grimoire, il est
à noter qu'un nouveau chirurgien orthopédiste, spécialisé en chirurgie
de la main et du membre supérieur sera présent au sein de la clinique du
Fief de Grimoire dans les prochains mois.
Référence bibliographique :
* Chirurgie de la main en France, Livre Blanc, 1998
Magazine Juin. 2016
13
LE CANCER
Dans la revue n°2, le Docteur Philippe Michaud
Chirurgien Gynécologue à la Clinique de l’Archette
(Groupe ELSAN) et Vice-Président du réseau
Onco-Centre indiquait :
« L’intérêt de la génomique dans la prise en
social et économique. Les patientes que
charge thérapeutique du cancer du sein est,
nous sommes amenés à prendre en charge
en accord avec la médecine de précision,
nous parlent spontanément de risque :
de proposer le traitement adjuvant le
quel est mon risque de récidive ? Quel est
plus adapté à titre individuel et non en
mon risque d’évolution secondaire ? Pour
fonction des résultats globaux attendus au
réponde à ces questions nous nous basons
sein d’une population. Comme le stipulait
sur des critères pronostiques cliniques
Aristote « Il n’est de pire injustice que de
et histo-immunochimiques classiques
traiter également des choses inégales ».
(âge, taille tumorale, type histologique,
La question du bénéfice d’une chimiothérapie
grade SBR, récepteurs hormonaux, index
adjuvante dans le schéma
de prolifération Ki67, atteinte
thérapeutique des tumeurs
ganglionnaire) et sur des
du sein hormonosensibles
critères prédictifs de réponse
reste poséE depuis plus de 10
Comme
le
stipulait
aux traitements (RE).
ans après les résultats de la
Aristote « Il n’est Mais les résultats de certains de
méta-analyse de Peto dont les
conclusions étaient que toute
de pire injustice ces critères sont d’interprétation
variable en fonction des centres,
patiente ayant un cancer du
que de traiter
en particulier le grade SBR et
sein à récepteurs hormonaux
également
des
l’index de prolifération Ki67
positifs aux estrogènes (RE+)
choses
inégales
».
avec parfois des différences
tiraient un bénéfice d’une
dans 30% des cas, ce qui pose
chimiothérapie
adjuvante
le problème de leur fiabilité.
(CTA) avec toutefois un
bénéfice en survie globale à
Or ces deux critères sont
peine égal à 4%.
souvent utilisés pour décider ou non d’une
Ainsi les indications de CTA ont été
CTA.
élargies au fil du temps aboutissant aux
Les signatures génomiques sont dans ce
USA à plus de 60% de patientes traitées
contexte une aide précieuse à la décision
et en Europe à presque 50% dans des
thérapeutique.
situations de cancers à un stade débutant
Parmi celles-ci, la signature Oncotype
(taille inférieure à 3cm sans atteinte
Dx® de Genomic Health est actuellement
ganglionnaire). Or la chimiothérapie reste
celle qui a fait l’objet du plus grand nombre
un traitement lourd avec des conséquences
d’études avec un niveau de validité de
significatives à court, moyen et long terme
preuve IB selon les critères de Simon. »
sur le plan humain, familial, professionnel,
14
Groupe Polyclinique de Poitiers
DU SEIN
Fort de cette expérience, les chirurgiens
gynécologues de la Clinique du Fief de
Grimoire ont décidé de participer à une
étude observationnelle sur l’utilisation des
tests Oncotype DX®.
Ils proposent dorénavant aux patientes
atteinte d’un cancer du sein de bénéficier
de ce test quand elles sont éligibles
(voir encadré)
L’examen est effectué par la société Genomic
Health et permet d’obtenir, grâce à l’analyse
génomique de la tumeur, des informations
pronostiques et prédictives sur le risque de
récidive à 10 ans et d’évaluer le bénéfice de
la chimiothérapie adjuvante. Son utilisation en
pratique clinique est peu répandue en France.
L’intérêt pour la population de patients pour
laquelle le test serait recommandé est d’aider
à prendre la décision d’instaurer ou non une
chimiothérapie adjuvante.
Le test n’est pas encore pris en charge par
les régimes obligatoires de la sécurité sociale
mais la participation à cette étude permet de
le mettre à disposition gracieusement aux
patientes.
Néanmoins depuis la publication du
référentiel des actes innovants hors
nomenclature publié par la DGOS le
1er avril 2016, la signature moléculaire
Oncotype DX® dans le cancer du sein
peut dorénavant être codée et bénéficier
d’un financement au travers d’une MERRI
(Mission d’Enseignement de Recherche de
Référence et d’Innovation).
Les Critères d’éligibilité pour bénéficier du test ONCOTYPE DX® sont des patientes
ayant un cancer du sein invasif précoce RE+/HER2-/N0 ou Nmic ou N+ (1-3).
Magazine Juin. 2016
15
La Clinique du
Fief de Grimoire
Centre de traitement chirurgical du sein de la Vienne
La Clinique du Fief de
Grimoire a structuré en
2013 l’INSTITUT PRIVE
POITEVIN DU SEIN
(www.ippds.fr) dédié au
diagnostic, au traitement,
au parcours de soin des
patientes atteintes d’un
cancer du sein.
l
l
Une équipe pluridisciplinaire : Radiologues, Gynécologues, Plasticiens, Anatomo-pathologistes,
Un parcours de soins : du diagnostic aux décisions/propositions de traitement pris en
Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) au sein du 3C Privé-Public,
l
Un 3C dont la Clinique du Fief de Grimoire est un membre fondateur,
l
Un accès au test génomique ONCOTYPE DX®,
l
Des consultations d’annonce infirmier assurées par les équipes du Fief de Grimoire,
l Une
l
assistante sociale, un psychologue, une diététicienne à disposition si besoin,
Un kinésithérapeute assurant lors de l’hospitalisation la rééducation post-opératoire avec
un suivi plusieurs semaines après la sortie.
16
Groupe Polyclinique de Poitiers
Institut Privé Poitevin du Sein
Maladies
du sein rapide
Prise
en charge
Médicale
Chirurgicale
Chirurgie reconstructrice du sein
Chirurgie esthétique du sein
• Une prise en charge dédiée et personnalisée
• Une équipe médicale et paramédicale reconnue
• Une équipe privilégiant le travail en réseau pluridisciplinaire
• Une prise en charge dans les 48 h
Ecoute personnalisée
Accompagnement
Compétences humaines
Pôle d’excelence
Esthétique
L’Institut Privé Poitevin Du Sein (IPPDS) à
POITIERS est né en mai 2013 de la volonté des
médecins libéraux spécialisés dans le traitement des
maladies du sein exerçant à la Clinique du Fief de
Grimoire afin de réunir toutes les compétences
humaines et techniques, et ainsi, assurer une
meilleure prise en charge des
patientes présentant une anomalie mammaire.
L’IPPDS se veut être un pôle d’excellence déclinant
une offre de soins complète : diagnostic, chirurgie,
chirurgie esthétique et réparatrice, oncoplastie,
reconstruction, suivi, soins de support….
L’IPPDS est innovant et unique en région Poitou
Charentes.
Radiologie
Biologie
Anatomie Pathologie
Suivi
Plastique
Diagnostic
Réparatrice
www.ippds.fr
05 49 42 11 98
Magazine Juin. 2016
17
E
n 2012 et en France, l'incidence du cancer de l'ovaire a été de 7.6/100 000 femmes avec
une mortalité de 3.8/100 000 femmes. Les pics de l'incidence et de la mortalité par tranche
d'âge se situent entre 55 et 94 ans.
Avec une incidence de 4615 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2012 le cancer de l'ovaire
représente 3,2 % de l’ensemble des nouveaux cancers féminins. Sur le département de la
Vienne (422000 habitants environ) on peut attendre entre 30 et 35 cas par an.
Avec 3140 décès en 2012, le cancer de l’ovaire se situe au 12ème rang de l’ensemble des décès
par cancer, et au 5ème rang des décès par cancer chez la femme.
La pauvreté des symptômes spécifiques, la difficulté du dépistage en font un cancer redoutable,
diagnostiqué dans 75% des cas à un stade avancé. Alors qu'une chirurgie à un stade précoce
améliore considérablement son pronostic.
La survie à cinq ans est de 90% pour un stade IA grade I et de 20% pour un stade III avec
résidu tumoral.
LE CANCER DE
L'OVAIRE
Chirurgiens Gynécologues
Clinique du Fief de Grimoire
Dr Julien BAKENGA
Dr Valérie BASCOU- FERRANDIS
Dr Philippe BOISSELIER
Dr Aurélie DJEZZAR-HOMO
Dr Florence ELLIA-BENAND
Dr Bénédicte LESIEUR
18
Groupe Polyclinique de Poitiers
LES FACTEURS DE RISQUES
Les facteurs de risque du cancer de l’ovaire sont mutliples : âge supérieur à 50 ans, infertilité, ethnie caucasienne,
nulliparité, première grossesse après 30 ans, antécédent familial de cancer de l’ovaire et syndromes génétiques.
Parmi les syndromes génétiques, le mieux identifié est le syndrome sein-ovaire lié à une mutation BRCA1 ou BRCA2.
Le syndrome de Lynch (HNPCC) est également pourvoyeur de cancers de l’ovaire.
Il faut garder à l’esprit qu’il existe également des formes familiales de cancer de l’ovaire, les mutations génétiques
n’ayant pas encore été identifiées.
LA CLASSIFICATION
Elle a été définie en 2002 par la fédération internationale de gynécologie
et d'obstérique et permet de faciliter la détermination du pronostic.
Précoces
STADE I : tumeur limitée aux ovaires
Ia : un seul ovaire, capsule intacte
Ib : 2 ovaires, capsules intactes
Ic : capsule rompue, tumeur à la surface de l’ovaire ou dans l’ascite
STADE II : tumeur ovarienne étendue au pelvis
IIa : extension à l’utérus et / ou aux trompes
STADE III : métastases péritonéales extra pelviennes et /ou adénopathies+
IIIa : métastases péritonéales microscopiques
IIIb : métastases macro < 2 cm
IIIc : métastases macro > 2 cm et /ou adénopathie+
STADE IV : métastases à distance : intra-hépatiques et/ou extra-abdominales
STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE
BILAN D’IMAGERIE
DIAGNOSTIQUE
La démarche diagnostique peut être résumée sur ce diagramme (HAS)
Les symptômes les plus fréquents comportent douleurs pelviennes, pesanteur
pelvienne, augmentation du volume abdominal, troubles du transit, métrorragies,
signes urinaires.
Echographie abdomino-pelvienne initiale
Normale
Anormale
Si beoin 2e avis échographique
Image évocatrice
de bénignité
Image évocatrice
de cancer
Masse pelvienne
Indéterminée
IRM pelvienne
Image évocatrice
de cancer
BILAN D’IMAGERIE
D’EXTENSION
Avancés
IIb : extension organes pelviens
IIc : extension avec ascite+
TDM (Thoraco) abdomino-pelvienne
Image non évocatrice
de cancer
Autre prise en
charge adaptée
Equipe spécialisée pluridisciplinaire
Magazine Juin. 2016
19
L’ensemble des examens d’imagerie associées à l’examen
clinique et au dosage des marqueurs tumoraux peut
permettre d’orienter le diagnostic qui devra être confirmé
par une analyse histologique. Ce prélèvement histologique
est le plus souvent obtenu au cours d’une coelioscopie, la
cytologie d’ascite étant insuffisante pour établir le grade
et le type histologique du cancer.
L’intérêt de la coelioscopie est double : prélèvements
histologiques pour argumenter le diagnostic et
évaluation de l’opérabilité. La coelioscopie permet
d’explorer l’ensemble de la cavité péritonéale (pelvis,
epiploon, mésentère, cadre colique, grêle, estomac,
foie, pédicule hépatique et coupoles diaphragmatiques)
pour estimer la possibilité de résection complète des
lésions et d’évaluer le stade FIGO.
La chirurgie conservatrice peut être
discutée chez une jeune femme désireuse
de maternité pour certains types de
cancer les moins aggressifs.
Stades II à IV
Ces situations sont les plus fréquentes en
raison d’un diagnostic très fréquent à un
stade avancé. Les études montrent sans
conteste que la qualité de la chirurgie
initiale est une facteur très important dans
la survie, l'objectif chirurgical est d'obtenir
un résidu tumoral macroscopique nul.
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
Stades I
Les stades limités posent peu de difficultés chirurgicales.
La chirurgie consiste en une cytologie péritonéale
première suivie d’une annexectomie avec examen
extemporané en l’absence de diagnostic pré opératoire,
auquel sera associé une hysterectomie avec annexectomie
controlatérale et une stadification coelioscopique.
Cette stadification consiste en une omentectomie
(infra colique dans les stades I) associée à des biopsies
péritonéales étagées systématiques notamment des
coupoles diaphragmatiques. Selon les séries, on découvre
de 4 à 30% de métastases microscopiques sur les biopsies
péritonéales dans les stades I.
La lymphadenectomie pelvienne et lombo aortique
fait également partie de la stadification des stades I
macroscopiques.
En effet on découvre 5 à 38% de métastases ganglionnaires
ce qui fait passer le stade de I à IIIC avec un pronostic
beaucoup plus défavorable. Les curages semblent
augmenter la survie sans récidive sans augmenter la survie
globale. Les curages ne sont pas indiqués dans les types
mucineux.
Cette stadification fait passer 1/3 des patientes estimées
macroscopiquement stade I à un stade supérieur. Elle a un
intérêt pronostique et thérapeutique.
Concernant la voie d’abord il n’y a pas de standard et
la voie coelioscopique peut être utilisée par une équipe
expérimentée.
Les études ont montré que le risque de rupture de la
pièce opératoire est identique en coelioscopie et en
laparotomie. Le taux d’upstaging est comparable en
coelioscopie et en laparotomie.
20
Groupe Polyclinique de Poitiers
L’acte chirurgical initial est l’étape fondamentale du pronostic.
La réalisation d’une chimiothérapie première ne doit pas se
substituer à un effort chirurgical initial permettant la réalisation
d’une résection complète sur le plan macroscopique.
Cette chirurgie de cytoréduction tumorale comporte le plus
souvent dans les stades avancés des gestes de résection soit
digestifs, soit des coupoles diaphragmatiques (omentectomie
infra gastrique, péritonectomies, Douglassectomie,
pelvectomie postérieure, splenectomie). Si la chirurgie
péritonéale est complète, les curages ganglionnaires pelviens
et lombo aortiques seront réalisés en fonction de la tolérance
de la patiente. Cette chirurgie lourde doit être réalisée par une
équipe multidisciplinaire entrainée au sein d’établissements
disposant d’une autorisation pour l’activité de soins
« traitement du cancer » selon le dispositif d’autorisation
défini par l’article R-6123-87 du code de santé publique.
La morbidité importante de cette chirurgie (qui peut être
prédite par le score d’Aletti) nécessite le plus souvent une
surveillance en unité de soins continus en post opératoire.
Afin de permettre une cytoréduction initiale la plus large
possible, il faut que l’intervention soit effectuée par une
équipe multidisciplinaire associant chirurgien gynécologue
cancérologue, chirurgien digestif et parfois chirurgien urologue
au sein d’un établissement disposant d’une unité de soins
intensifs post opératoire.
La chimiothérapie de première ligne est proposée en
cas d'exérèse initiale optimale (résidu nul), basée sur six
cycles d'une chimiothérapie.
En cas d’impossibilité de résection complète en
chirurgie initale, il est proposé d'effectuer trois cycles
de chimiothérapie avec une chirurgie dite « d’intervalle ».
La réalisation d’un chimiothérapie première permet
le plus souvent d’obtenir une chirurgie complète
secondairement en diminuant les gestes chirurgicaux et
donc les complications. Cette chirurgie est suivie de trois
nouveaux cycles de la même chimiothérapie, seule ou en
association avec une chimiothérapie intra péritonéale.
Prise en charge thérapeutique d’un
cancer épithélial de l’ovaire.
La prise en charge thérapeutique est définie en accord
avec la patiente sur la base d’une discussion systématique
en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) dont
le compte rendu est adressé à son médecin traitant.
Les indications sont établies en fonction notamment de
l’histologie, du stade de la maladie et de l’état général
de la patiente. Une évaluation gériatrique, au mieux
spécialisée, peut être proposée afin d’orienter la décision
thérapeutique pour les patientes âgées.
Les indications sont discutées avec la patiente et font
l’objet d’un accord mutuel, l’ensemble de ces éléments
étant consigné dans le programme personnalisé de soins
(PPS) remis à la patiente.
Les conséquences et effets secondaires des traitements
seront abordés y compris en termes de sexualité et de
fertilité.
CONCLUSION
Bien que relativement rare, le cancer de
l’ovaire est un cancer de mauvais pronostic
car découvert le plus souvent à un stade
avancé. L’amélioration de la survie repose sur
la possibilité d’une chirurgie de cytoréduction
tumorale complète par une équipe
multidisciplinaire dans un établissement
disposant de chirurgiens gynécologues,
digestifs, urologues ainsi qu’une unité de soins
continus. La Polyclinique de Poitiers offre aux
patientes la possibilité d’une prise en charge
chirurgicale optimale avec la structuration
d’une unité de chirurgie cancérologique
pelvienne lourde.
Magazine Juin. 2016
21
MÉDECINE
GÉRIATRIE
GÉRIATRIE
PLAIES CHRONIQUES
PLAIES C
SOMMEIL
NSUFFISANCE
ÉDUCATI
SULTATION GÉ
SOMM
MÉMOIRE
INSUFFISANCE CARDIAQUE
ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
CONSULTATION GÉRIATRIQUE
22
Groupe Polyclinique de Poitiers
POLYVALENTE
POLYCLINIQUE
Le service de Médecine Polyvalente de la Polyclinique de Poitiers prend en charge
des patients souffrant de pathologies médicales variées pouvant relever de spécialités
différentes.
MÉMOIRE
CHRONIQUES
CARDIAQUE
ION THÉRAPE
ÉRIATRIQUE
MEIL
Service de 45 lits d’hospitalisation doté de 4 médecins généralistes titulaires de D.I.U.
Soins palliatifs, D.I.U. Suivi du Patient diabétique, D.U. Médecine d’urgence, d’une
capacité de gériatrie, d’une capacité Médecine d’urgence, et en cours de validation D.I.U.
Carcinologie clinique, D.I.U. Onco gériatrie et d’un cardiologue titulaire d'une formation
en Education Thérapeutique, le service, réalise une prise en charge diagnostique et
thérapeutique, médicale et sociale avec l’ensemble des médecins spécialistes de
l’établissement.
Les admissions se font essentiellement par le service des urgences mais aussi directement
dans le service de médecine après contact avec le médecin d’astreinte 24h/24.
C’est également depuis quelques semaines, au sein du service de médecine l'ouverture
de consultations gériatriques assurées par les médecins généralistes-gériatres de
l’établissement. (Voir pages 24 - 25)
Numéro direct du secrétariat de médecine (Hospitalisation et Consultations) :
05 49 61 70 20
La prise en charge médicale s’est également étoffée depuis plus d’un an, avec une offre
destinée aux patients souffrant de plaies chroniques. (Voir pages 26 - 27)
Numéro direct du Centre de Plaies et Cicatrisation : 05 49 61 71 00
Au 1er juin 2016, la Polyclinique de Poitiers ouvre un Centre du Sommeil avec une prise
en charge pluridisciplinaire intégrant les Pneumologues, ORL, Cardiologues, Médecins
Anesthésistes, Stomatologues avec un plateau technique d’explorations fonctionnelles
du sommeil. (Voir pages 28 - 29)
Numéro direct du secrétariat du Centre du Sommeil : 05 49 61 70 09
Magazine Juin. 2016
23
LES
SPÉCIFICITÉS
DE LA MÉDECINE
GÉRIATRIQUE
Définition de la Médecine Gériatrique
Définition de l’Union Européenne des Médecins
Spécialistes (UEMS) - acceptée à Copenhague le 06/09/08
La Médecine gériatrique est une spécialité médicale concernée par les affections physiques, mentales, fonctionnelles
et sociales en soins aigus, chroniques, de réhabilitation, de prévention et en fin de vie des malades âgés.
Ce groupe de patients est considéré comme présentant une fragilité importante et de multiples pathologies évolutives
requérant une approche globale. Les affections peuvent se présenter différemment avec l’âge avancé, et leur diagnostic
est souvent difficile, la réponse au traitement retardée et le besoin de soutien médico-social nécessaire.
La médecine gériatrique, dépasse ainsi la médecine d’organe et offre des soins supplémentaires au sein d’équipes
multidisciplinaires, dans l’objectif essentiel d’optimiser l’état fonctionnel des malades âgés et d’améliorer la qualité
de vie et l’autonomie.
La médecine gériatrique n’est pas définie spécifiquement par l’âge [des patients pris en charge] mais doit faire face à
la morbidité spécifique des personnes âgées. La plupart des patients ont plus de 65 ans, mais les principaux défis de la
spécialité de médecine gériatrique concernent plus particulièrement le groupe des 80 ans et plus.
24
Groupe Polyclinique de Poitiers
Particularités d’une consultation
de gériatrie :
L’approche gériatrique se caractérise par une
prise en charge globale de la personne âgée.
L’approche globale a pour finalité la
prise en compte des troubles affectant la
sphère cognitive, les troubles affectifs et
comportementaux, les morbidités somatiques,
la prévention des pathologies nosocomiales et
iatrogènes et la prévention de la maltraitance.
L’évaluation gériatrique permet de dépister
tous les facteurs de fragilité chez le sujet âgé.
La consultation gériatrique au sein de la
Polyclinique est assurée par les médecins
généralistes - gériatres de l’établissement.
L’unité de consultations et d’hospitalisation
de jour gériatrique (Médecine Hospitalisation
Temps Partiel) est une structure de soins
dédiée au sein du service de médecine
polyvalente de l’établissement située à
l’interface entre le service d’hospitalisation
et la médecine ambulatoire.
• Nécessite plus de temps et de patience par
rapport à un adulte plus jeune.
•
Reconstitue et analyse l’ensemble des
antécédents médicaux et des prescriptions.
• Permet l’analyse des troubles cognitifs et
sensoriels.
• Prend en charge le patient dans sa globalité
par un interrogatoire des proches et de
l’entourage.
•
Evalue les troubles de la mémoire,
les chutes, l’incontinence urinaire, la
déshydratation…
La particularité de la consultation
gériatrique … une consultation pluridisciplinaire avec une psychologue,
un diététicien et une assistante sociale
permettant un
bilan
gérontologique
médico-psychosocial, la réalisation des
traitements impossibles à dispenser à domicile, et surtout la surveillance et l’ajustement
des thérapeutiques, et la pratique des soins
lourds (transfusions, plaies complexes…) ;
La consultation gériatrique fonctionne en
lien étroit avec l’ensemble des acteurs de
santé et du soutien à domicile et notamment
les CLIC, les MAIA ou le réseau de santé
Gérontologie.
Pour tous renseignements ou rendez-vous
05 49 61 70 20
Magazine Juin. 2016
25
interview
D
ans le numéro précédent de cette revue, nous vous annoncions
la création d’un Centre de Plaies et Cicatrisation (CPC) à la
POLYCLINIQUE de POITIERS.
Après un an d’existence, ce centre est une réussite, preuve du
besoin d’une telle structure pour les patients, pour les médecins
généralistes et les infirmiers libéraux du territoire de santé.
Près de 150 patients et 700 consultations ont été assurées par Mme
Béatrice Bornerie, IDE spécialisée en Plaies et Cicatrisation en
coordination avec les médecins et chirurgiens vasculaires de la
Polyclinique. Cela représente plus d’une quinzaine de patients par
semaine qui franchissent les portes du Centre.
?
Questions de la Polyclinique de
Poitiers au Dr Mikhaël KASSAB
Chirurgien Vasculaire et Médecin
Coordonnateur du CPC
Polyclinique de Poitiers Comment accéder au Centre de Plaies et
Cicatrisation ?
Dr Mikhaël KASSAB : Rien de plus simple ! Un simple appel téléphonique
au numéro dédié 05 49 61 71 00 permet de bénéficier d’un Rendez-vous de
consultation dans des délais très raisonnables. La réactivité est un de nos
engagements.
P.D.P. Comment se déroule la première consultation ?
M.K : La première consultation peut durer jusqu’à deux heures. L’équipe
médicale qui reçoit le patient collige toutes les informations utiles qui le
concerne : antécédents médicaux, facteurs de risque du patient, histoire
évolutive de la plaie, différents traitements déjà instaurés ce qui permet de
mettre au point le dossier médical qui suivra le patient pendant toute sa prise
en charge.
Ensuite, arrive le temps du soin par notre infirmière spécialisée.
Ce soin est souvent long et peut nécessiter quelque fois une analgésie locale
surtout pour la détersion qui est parfois algique mais qui constitue la pierre
angulaire du soin des plaies.
Les plaies sont photographiées et archivées avec l’accord du patient afin
de pouvoir suivre l’évolution. Parfois une exploration vasculaire non
invasive comme un écho-doppler est réalisée au cours de cette première
consultation.
Ceci a pour conséquence de prolonger d’autant ce premier passage au
centre, mais notre politique est de limiter au minimum les déplacements
des patients, surtout quand ils sont âgés, peu autonomes et domiciliés loin
de la Polyclinique.
26
Groupe Polyclinique de Poitiers
P.D.P. Quelle est la prise en charge suivant
la première consultation ?
M.K : Après la première consultation, des
visites de suivi sont programmées en fonction
de l’importance de l’atteinte et des perspectives
de guérison.
Le protocole de soins initial n’est jamais immuable
et définitif : il doit être régulièrement ajusté à
l’évolution de la plaie, la tolérance au pansement,
la survenue d’évènements intercurrents, etc.
Pour ces raisons, l’équipe du CPC doit être en
relation constante avec l’équipe soignante de
ville qui prend en charge au quotidien le patient
tout comme avec l’HAD de la Polyclinique, un
de nos atouts, pour prolonger cette prise en
charge quand cela est nécessaire et indiqué et
qui a l’avantage de compter parmi ses médecins
un spécialiste en Plaies et Cicatrisation.
P.D.P. Après un an de fonctionnement, que
pensez-vous de la structuration du CPC ?
M.K : Au cours de cette année de
fonctionnement nous avons pu augmenter
régulièrement le nombre de passages au centre
grâce à l’implication de tous.
Tout d’abord celle de Madame Bornerie,
notre infirmière spécialisée, que je voudrais
remercier ici pour son volontarisme, son
esprit d’équipe qui lui permet de partager ses
compétences avec tous et son dévouement
sans faille aux patients.
Nous avons ainsi pu organiser plusieurs
formations et rencontres dans tout le
département autour de la plaie chronique et sa
cicatrisation avec les infirmières et les médecins
de ville pour une meilleure communication et
coordination avec le centre autour de la plaie
et sa prise en charge.
Nous avons aussi pu fédérer autour de nous
des médecins vasculaires experts dans cette
pathologie et bien entendu des chirurgiens
vasculaires, dont je suis, permettant d’assurer
la prise en charge des causes vasculaires qui
sont tout de même à l’origine de 80% des
plaies chroniques.
Enfin je voudrais aussi
citer le rôle de
l’administration de l’établissement qui a cru
dès le premier jour à ce projet et n’a pas depuis
cessé de participer à toutes les phases de son
développement.
C’est ainsi que nous avons pu équiper le centre
des outils indispensables pour permettre son
fonctionnement : locaux, informatique, appareils
nécessaires au diagnostic (échodoppler, prise
de pression orteil, pression transcutanée en
oxygène, etc…)
P.D.P. Avez-vous d’autres projets autour
du CPC ?
M.K : Les projets ne manquent pas fort
heureusement !
Sur le plan médical :
•
Développer la prise en charge de l’état
« nutritionnel » de nos patients avec nos
diététicien(ne)s. Une peau qui cicatrise a
besoin de 20 fois plus d’énergie qu’une peau
normale et souvent cette énergie manque
chez les plus fragiles de nos patients.
• Développer la prise en charge de la douleur,
au moment et en dehors des soins, source
d’angoisse et d’inquiétude à l’origine d’une
altération de l’état général.
Développer
certaines
techniques
•
pansement (TPN, électrothérapie, etc .)
de
Enfin développer
l’équipe médicale
•
en s’entourant d’autres spécialistes :
dermatologue, podo-orthésiste, etc.
Sur le plan stratégique et organisationnel :
•
Se doter d’un logiciel
informatique
performant et adapté à cette pathologie pour
un meilleur suivi des patients mais aussi une
réévaluation constante de nos pratiques.
•
Se doter de moyens modernes efficaces
pour améliorer les échanges
avec nos
correspondants de ville, pour les mettre
au cœur du dispositif. En effet, les plaies
chroniques sont souvent complexes et posent
de nombreux problèmes : environnementaux,
psychologiques et bien sûr médicaux,
En résumé tout ce qui peut casser la barrière
Ville-Hôpital
Magazine janv.
Juin. 2015
2016
27
Ouverture d'un Centre du Sommeil
à la Polyclinique de Poitiers (CSPP)
Une nouvelle organisation de
la prise en charge des troubles
du sommeil à la Polyclinique de
Poitiers se met en place avec
l’ouverture d’un centre sommeil à
partir du 1 juin 2016.
Des tests de jour (TME et TILE)1 sont destinés
à apprécier l’efficacité d’un traitement sur la
somnolence d’un patient ou bien à aider au
diagnostic de pathologies spécifiques.
Les Polygraphies Ventilatoires (PV), explorent
uniquement la respiration au cours du sommeil et
ont pour but de faire un diagnostic de syndrome
d’apnées du sommeil de type obstructif ou
central. Les PV restent du domaine de chacun
des médecins spécialisés du réseau « sommeil
Jusqu’à présent, le « sommeil » à la Polyclinique
» de la clinique. Cependant si un complément
était pris en compte via les pathologies
d’investigations est nécessaire les médecins ont
respiratoires du sommeil dans le cadre de la
ainsi à leur disposition un recours au CSPP avec
pneumologie et de l’ORL. Or les troubles du
demande d’une PSG et/ou de tests.
sommeil concernent beaucoup de
Pour les patients la venue au centre
spécialités médicales et le besoin
se traduira par une hospitalisation
est grand au sein de chacune
sur une ou deux nuits selon les
d’elle.
indications avec ou non des tests
Le CSPP répond aux
C’est pourquoi le centre du
intermédiaires.
sommeil de la Polyclinique demandes des médecins Dès mai 2016 une consultation
de la clinique et à des
de
Poitiers
(CSPP)
se
« sommeil » sera assurée par le
demandes externes
positionne dans un concept de
Dr Auregan pour la prise en charge
pluridisciplinarité avec un réseau
issues des généralistes de troubles du sommeil d’origine non
« sommeil » interne intégrant des
respiratoire (Insomnie, somnolence,
ou spécialistes
médecins Pneumologues, ORL,
Trouble du rythme circadien avec
correspondants
Cardiologues,
Anesthésistes,
avance ou retard de Phase, trouble
de
la
clinique.
de l’hygiène de sommeil…).
stomatologues, qui disposent
Les troubles du sommeil sont
ainsi d’un plateau technique
très fréquents dans la population
d’explorations fonctionnelles du
générale. L’insomnie sévère et modérée touche
sommeil. Les explorations du centre sont assurées
20% de la population, les apnées du sommeil ont
par le Pr J. Paquereau, médecin somnologue et
une prévalence estimée à 5% de la population
neurophysiologiste et le Dr Auregan pneumologue
générale et plus de 15% chez les sujets âgés
et somnologue.
de plus de 60 ans, les Syndromes des Jambes
Les demandes de consultation sont à adresser soit
sans repos touchent 8% de la population...
directement au secrétariat du CSPP (05 49 61 70 09),
Malheureusement, les pathologies du sommeil
soit à l’un des médecins spécialistes du réseau
sont souvent ignorées et considérées comme
« sommeil » interne à la clinique. Le CSPP répond
« anodines » n’amenant pas à une consultation
aux demandes des médecins de la clinique et à
dédiée spécifique.
des demandes externes issues des généralistes
Or depuis une vingtaine d’années les preuves
ou spécialistes correspondants de la clinique. Le
scientifiques ont bien établi les risques de
centre comprend trois chambres permettant de
développer des complications médicales variées
pratiquer des polysomnographies (PSG) de nuit
parfois gravissimes.
et des Tests de jour.
28
Groupe Polyclinique de Poitiers
Les complications cardio-vasculaires sont les
plus fréquentes (HTA, coronaropathies y compris
l’infarctus du myocarde et troubles du rythme
cardiaque), les troubles métaboliques (diabète
de type 2, prise de poids) viennent ensuite, le
risque augmenté de certains cancers (colorectal,
sein) est maintenant identifié. Et bien évidemment
des complications d’ordre comportemental sont
fréquentes, en rapport avec une somnolence
diurne excessive (accidents de la route et au
travail).
Pour faire un diagnostic il faut bien sûr procéder
à un interrogatoire bien orienté, mais bien
souvent les symptômes sont subtils ou banals
et ce sont les explorations complémentaires
dominées par les Polygraphies Ventilatoires
et les Polysomnographies qui permettront de
faire le diagnostic. Le CSPP permettra de
répondre dans des délais raisonnables aux
besoins en explorations. Les Syndromes
d’Apnées du Sommeil confirmés continuent à
être pris en charge comme actuellement par
les pneumologues, dans le cadre du réseau
pluridisciplinaire de la Polyclinique.
Prendre en compte toutes les pathologies du
sommeil est une nécessité de santé publique
et c’est pourquoi la Polyclinique s’engage avec
enthousiasme dans cette médecine nouvelle de
soin et de bien-être.
Les recommandations de la SPLF et de la SFRMS précisent les indications de ces examens. Pour simplifier
on peut retenir qu’une Polygraphie Ventilatoire est indiquée uniquement pour le diagnostic de syndromes
d’apnées du sommeil lorsque cliniquement il existe une très forte probabilité que le Syndrome d'Apnée
Obtructive du Sommeil soit présent ou bien une très forte probabilité qu’il ne soit pas présent.
Dans tous les autres cas l’examen du sommeil indiqué est la Polysommographie en première intention en
particulier en cas de situations cliniques complexes. Une Polysomnographie de deuxième intention (après
une première Polygraphie Ventilatoire) sera pratiquée lorsque la Polygraphie Ventilatoire initiale n’a pas été
contributive malgré une clinique attestant de troubles du sommeil et en particulier d’une somnolence.
Une somnolence diurne excessive est un danger pour le patient et doit conduire à une exploration complète
si nécessaire.
1TME = Tests de maintien de l’éveil, TILE = Tests Itératifs des Latences d’endormissement
2 Dans de nombreux centres les délais dépassent plusieurs mois et parfois les patients peuvent attendre une année avant la mise en place d’une prise en charge.
3 Recommandations pour la pratique clinique sur la pratique du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil de l’adulte ;
Revue des maladies respiratoires ; Elsevier-Masson ; oct. 2010, vol 27, supplément 3
Magazine Juin. 2016
29
Donnez du
soufffle à votre
Plus d’un million de personnes touchées en France et 15 millions en Europe.
Plus de 150 000 hospitalisations par an en France.
Les risques ?
n essoufflement, des œdèmes et une fatigue empêchant une vie « normale »
U
n L’hospitalisation en urgence pour Œdème Pulmonaire ou Insuffisance Cardiaque Globale
n
Comment prévenir ces risques?
Prendre en charge ses facteurs de risque cardiovasculaire.
une alimentation équilibrée et pauvre en sel.
n Avoir une activité physique adaptée.
n Avoir un traitement approprié.
n
n Avoir
Comment savoir si j’ai une insuffisance cardiaque ?
En discuter avec son médecin !
Surtout si j’ai de l’hypertension, un diabète, de l’arythmie cardiaque ou si j’ai fait un infarctus…
n Si je suis anormalement essoufflé quand je fais des efforts.
n
n
Comment se fait le diagnostic ?
L’électrocardiogramme
L’échocardiographie
n Un bilan sanguin avec dosage du BNP.
n
n
Au cours des 30 dernières années le traitement a été révolutionné
grâce à la recherche !
Site Internet de référence sur l’insuffisance cardiaque pour le grand public
www.heartfailurematters.org
30
Groupe Polyclinique de Poitiers
Cœur
Combien de personnes sont atteintes
d’insuffisance cardiaque ?
Bien que mal connue par le grand public,
l’insuffisance cardiaque est une maladie
fréquente qui touche plus d’un million de
personnes en France et 15 millions en Europe.
L’insuffisance cardiaque concerne 2 à 3% de la
population générale et 10% des personnes de
plus de 75 ans.
L’insuffisance cardiaque est la cause la plus
fréquente d’hospitalisation pour les patients
âgés de plus de 65 ans.
L’insuffisance cardiaque entraine plus de
150 000 hospitalisations par an en France.
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque est une maladie
chronique du cœur qui est compliquée
d’épisodes aigus, appelés décompensations,
entrainant des hospitalisations plus ou moins
fréquentes et/ou prolongées.
La complication la plus grave est l’œdème
pulmonaire ! Le cœur est une pompe qui fournit
un débit sanguin à une pression donnée et qui
s’adapte en fonction des besoins de l’organisme,
lors de l’effort particulièrement.
L’insuffisance cardiaque (IC) est la difficulté
pour la pompe cardiaque et plus largement
pour le système cardiocirculatoire d’assurer un
flux sanguin adapté à l’effort « On considère
comme insuffisant cardiaque celui qui présente
une dysfonction du cœur et des symptômes
d’insuffisance cardiaque, ou celui qui a déjà
été hospitalisé pour une poussée d’insuffisance
cardiaque. »
Magazine Juin. 2016
31
L’insuffisance cardiaque correspond à la difficulté
pour le cœur d’assurer un flux sanguin suffisant
dans toutes les conditions de la vie courante :
aux stades moins graves seulement à l’effort
(essoufflement en montant les escaliers ou
faisant ses courses), aux stades plus avancés
même au repos (essoufflement au repos,
difficultés à respirer en position allongée).
Au-delà de l’essoufflement, le patient peut
souffrir d’une toux sèche, rétention d’eau,
gonflement des chevilles, fatigue / lassitude
inhabituelles, vertiges, palpitations, perte
d’appétit, besoin d’uriner la nuit.
Quelles sont les causes de l’insuffisance
cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque est la conséquence de
nombreuses maladies cardiovasculaires,
Ces nombreuses causes différentes expliquent
que cette maladie peut concerner des personnes
très différentes : hommes ou femmes, personnes
âgées mais aussi parfois très jeunes ...
Il existe 3 grandes catégories de personnes
touchées par une insuffisance cardiaque. La plus
nombreuse est celle qui touche le patient âgé
de plus de 70 ans, qui présente une dysfonction
du cœur favorisée par l’hypertension artérielle
et les troubles du rythme cardiaque ou qui
présente une maladie des valves cardiaques.
Le deuxième groupe est celui des patients qui
ont en moyenne 45-70 ans et qui ont fait un gros
infarctus du myocarde.
Enfin, la dernière catégorie est constituée de
personnes de tous âges mais de jeunes en
particulier qui présentent une cardiomyopathie,
soit familiale (génétique), soit liée à une
myocardite grave (un virus a abîmé le muscle
cardiaque) soit déclenchée par divers toxiques
comme la consommation excessive d’alcool.
Quels signes doivent faire penser à une
insuffisance cardiaque ?
Les signes évocateurs d’une insuffisance
cardiaque sont la dyspnée (essoufflement) à
l’effort et l’orthopnée (essoufflement en position
allongée), la toux, surtout si celle-ci survient
32
Groupe Polyclinique de Poitiers
plutôt la nuit, les œdèmes, notamment des
membres inférieurs (jambes et pieds gonflés),
une prise de poids importante et rapide, une
fatigue importante.
Il est possible de présenter un seul symptôme
ou plusieurs de ces signes.
Comment se fait le diagnostic d’insuffisance
cardiaque ?
Tout d’abord l’examen clinique peut orienter le
médecin. L’électrocardiogramme permet 9 fois
sur 10 de détecter des anomalies : arythmie,
séquelle d’infarctus...
L’échographie cardiaque est l’examen-clé. Non
seulement elle permet de faire le diagnostic de
l’insuffisance cardiaque mais elle sert aussi à
savoir quelle est sa cause et à connaître son
degré de gravité (modérée à sévère).
Un bilan sanguin est également réalisé
avec dosage du BNP ou NT pro BNP. Il est
indispensable de rechercher les facteurs
d’aggravation de la maladie : consommation
excessive d’alcool, hypertension artérielle ....
Peut-on traiter l’insuffisance cardiaque ?
OUI ! Il est possible de diminuer les symptômes
et les hospitalisations.
Au cours des 30 dernières années des
traitements efficaces ont été trouvés grâce à la
recherche !
Ils permettent à une grande majorité de patients
de continuer à poursuivre une vie active
autorisant loisirs, sorties, et vie professionnelle.
Le traitement médicamenteux comprend
plusieurs familles de traitements, toujours
associées entre elles.
Le traitement initial dépend de chaque cas et va
être ajusté en fonction de la pathologie sousjacente et de l’évolution.
Le défibrillateur est implanté chez certains
patients pour réduire le risque de décès par
fibrillation ventriculaire.
L’implantation d’un stimulateur cardiaque avec
resynchronisation ventriculaire peut aussi être
proposée dans certains cas.
On espère pouvoir régénérer la partie du cœur
qui fonctionne mal par des processus naturels
mais les deux moyens mis en œuvre, la thérapie
génique et la thérapie cellulaire, ne donnent pas les
résultats attendus pour l’instant.
Cependant, ces deux voies de recherche se
poursuivent.
Une autre voie existant déjà, mais en constante
amélioration est le développement des systèmes
d’assistance ventriculaire.
Ils assistent le cœur qui reste en place au
contraire du cœur artificiel.
La transplantation cardiaque est utilisée en
dernier recours et concerne actuellement
environ 300 patients par an.
Quels sont les conseils à donner à une
personne atteinte d’une insuffisance
cardiaque ?
n Prendre
régulièrement ses médicaments aux
bonnes doses.
n Consulter
régulièrement
son
médecin
généraliste et son cardiolgue pour surveillance
des symptômes et adaptation du traitement.
n Adapter sa consommation de sel / ses diurétiques
une consommation de sel journalière
inferieure à 6g est nécessaire chez la plupart
des patients.
Connaître les contenus en sel des différents
aliments, savoir faire ses courses en fonction,
savoir comment rendre les repas savoureux
avec moins de sel, savoir comment choisir
son menu au restaurant…
L’enquête URCAM Ile de France (2005) menée sur
1040 patients franciliens atteints d’insuffisance
cardiaque montre des problèmes d’observance :
6% des patients oublient complètement de
prendre leur traitement et 35% ne le prennent
pas correctement; 11% ne se pèsent qu’une
fois par mois et 49% ne consultent pas en cas
de prise de poids inhabituelle; 21% n’ont pas
reçu d’explications sur l’alimentation ; 53%
continuent à saler l’eau de cuisson…
n Avoir
une activité physique adaptée et régulière :
marche, vélo d’appartement, natation …
les signes d’alertes et savoir
comment réagir : l’objectif est de ne pas
être hospitalisé pour une décompensation
cardiaque.
n S’impliquer dans sa pathologie : l’implication
des patients est primordiale pour concilier les
exigences du traitement, les contraintes de la
maladie et les projets de vie.
n Connaître
L’éducation du patient est très importante
pour le suivi. Un plan de prise en charge doit
être systématiquement élaboré pour et avec le
patient : il précise les objectifs du traitement et
l’organisation du suivi.
La prise en charge de l’insuffisance cardiaque
doit également être envisagée sur la durée
dans le cadre d’une collaboration qui implique
le patient, son entourage et les professionnels
de santé (médecin, infirmier, kinésithérapeute,
diététicien, psychologue etc.)
n Continuer
à mener une vie aussi normale que
possible.
Les activités de loisirs sont possibles si elles
sont adaptées. Le patient peut voyager à
condition de connaître un certain nombre de
précautions : l’ordonnance des médicaments,
éviter de mettre ses médicaments en soute,
l’impact du changement de climat et du
changement d’alimentation sur son état de
santé…
Magazine Juin. 2016
33
LA PH-IMPÉDANCEMETRIE
OESOPHAGIENNE DES 24 H
Dr François BOBIN
un examen innovant
pour le diagnostic
des manifestations
ORL du reflux
Le reflux gastrique est une pathologie
très fréquente touchant 20 à 30%
de la population.
Il peut se manifester soit au niveau de l’œsophage,
c’est le reflux gastro-œsophagien, dont la
symptomatologie bien identifiée à type de brulures,
de remontées liquidiennes voire d’aliments, est de
diagnostic facile, soit toucher d’autres organes,
en particulier, de la sphère ORL, c’est le reflux
extra-œsophagien ou reflux pharyngo-laryngé, de
diagnostic beaucoup plus difficile.
Il s’agit de deux aspects de la même maladie, mais
les manifestations extra-œsophagiennes sont très
nombreuses et parfois difficiles à relier au reflux :
toux chronique, pathologie asthmatique résistante
aux traitements habituels, troubles de la voix, brûlures
pharyngées, sensation de corps étranger, difficulté à
déglutir, écoulement pharyngé postérieur évoquant
une sinusite chronique, voir brûlures buccales,
mauvaise haleine, ou sensation d’oreille bouchée.
A la diversité, parfois déroutante de ces
manifestations, s’ajoute une difficulté de prise en
charge.
34
Groupe Polyclinique de Poitiers
Les traitements habituels du reflux gastroœsophagien que sont les IPP (Inhibiteurs
de la Pompe à Protons) qui ont pour rôle de
diminuer la sécrétion acide de l’estomac,
obtiennent un excellent résultat dans la
prise en charge des manifestations
œsophagiennes mais sont beaucoup
moins efficaces sur le reflux extraœsophagien.
Pour améliorer le diagnostic et donc la prise en
charge des formes atypiques du reflux, nous
disposons depuis peu d’un examen innovant, la pH
-Impédancemétrie œsophagienne des 24 heures,
qui associe la pHmétrie œsophagienne classique,
pratiquée depuis longtemps, à l’impédancémétrie.
Le principe de l’examen repose sur la mise en place
par voie nasale, pour une durée de 24 heures, d’une
sonde à usage unique, reliée à un boitier enregistreur,
tel le Holter en cardiologie.
Grâce à des électrodes positionnées le long de la
sonde et au nombre de huit, cette technique détecte
la présence de liquide tout le long de l’œsophage.
Des tracés seront enregistrés durant toute l’activité
gastrique et ce, pendant 24 heures.
La sonde est retirée au bout de 24 heures et les
données recueillies sont immédiatement analysées
informatiquement.
Suivant la nature du pH, on peut mettre en évidence
des reflux acides, et des reflux non ou peu acides,
sachant que la pH-Impédancemétrie œsophagienne
est le seul examen permettant d’identifier ces
derniers, jusque-là méconnus, et pourtant fréquents
en cas de manifestations ORL du reflux.
La pH-Impédancemétrie permet de préciser le type
de reflux en cause et d’adapter sa prise en charge
thérapeutique en cas de résistance aux IPP.
Pour prendre en charge un reflux, et suivant
sa symptomatologie, il est important de réaliser
également une fibroscopie digestive, afin de
rechercher une anomalie anatomique pouvant favoriser
un reflux, type hernie hiatale ou béance du cardia,
ou une pathologie inflammatoire (œsophagite),
voire maligne.
La pH-Impédancemétrie œsophagienne est donc un
examen très innovant pour la prise en charge des
reflux atypiques par leurs manifestations ORL et leur
résistance aux IPP, et permet de mieux diagnostiquer
certaines maladies chroniques, parfois très
invalidantes, et contribue à en améliorer le traitement.
Magazine Juin. 2016
35
La Maternité du Fief de Grimoire
prend un nouvel élan en 2016, pour
plus de
2015
1975 -
merci
s,
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Virginie inique
la Cl
née à Grimoire
de
du Fief avril 1987
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bonheur !
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R
S, L
EU
BONH
40 AN
DEPUIS NTRIBUE AU
CO
Depuis plus de 40 ans, la
maternité de la clinique
du Fief de Grimoire
contribue au bonheur
des poitevins.
Pour accompagner les
futurs parents dans leur
projet de naissance, la
maternité du Fief propose
depuis 2014 le dispositif
MATERNITEAM.
36
Groupe Polyclinique de Poitiers
MATERNITEAM : Une interlocutrice unique,
Virginie accompagne les futurs parents, dès
le 3ème mois de grossesse jusqu’ au retour à
domicile.
MATERNITEAM : Des réunions d’informations,
des séances d'initiation avec bébé, des
rencontres individuelles, et la possibilité d’une
visite privative de la maternité.
MATERNITEAM : de l’amour et du bonheur !
Nutrition et Grossesse : La
diététicienne de l’établissement, aborde
les principes alimentaires à suivre pendant
et après la grossesse pour une prise de
poids harmonieuse et une alimentation
saine et équilibrée.
Douleur - Tout savoir sur la péridurale :
Un anesthésiste de l’établissement prend
le temps d’expliquer en quoi consiste la
péridurale et répond à toutes les questions des
futurs parents.
L’hypnose : quels sont les bienfaits de l’hypnose
pendant la grossesse ? Une infirmière praticienne
répond à toutes les questions autour de cette
thématique.
Les massages Bébé : Avant la naissance de bébé
avec les puéricultrices de la maternité informant sur les
bienfaits des massages et possibilité d’inscription pour
les cours de massages avec bébé après la naissance.
Le portage bébé : une auxiliaire de puériculture
monitrice en portage forme les futurs parents pendant la
grossesse.
Une séance d'initiation est proposée après la naissance
L’allaitement : une auxiliaire de puériculture répond à toutes
les questions concernant l’allaitement, qu'il soit maternel ou
artificiel.
Pour tous renseignements : 05 49 42 11 99
[email protected]
Magazine Juin. 2016
37
La Maternité du
Avec en moyenne 1400 accouchements par an,
la Clinique du Fief de Grimoire a souhaité donner
un nouvel élan à sa maternité « Le point fort de
la maternité du Fief de Grimoire réside dans son
approche personnalisée et humaine de la naissance.
Parce que ce moment est unique et très fort
émotionnellement, nous voulons une prise en
charge la plus personnelle. Il nous fallait maintenant
proposer des locaux plus adaptés et ce sera chose
faite cet été puisque toutes les chambres seront
rénovées ainsi que la nurserie. Des relations
humaines proches basées sur l'écoute, sur le
dialogue entre l'équipe et les futurs parents dans
un environnement agréable; voilà ce que nous
souhaitons mettre en avant. Pas d'usine à bébés
chez nous !
La maternité du Fief de Grimoire, maternité qui
dispose d'un service de néonatologie de niveau II,
a tous les atouts pour contribuer au bonheur des
poitevins. » affirme Isabelle Gagneux, Directrice
Générale de la clinique.
38
Groupe Polyclinique de Poitiers
Fief de Grimoire
L’équipe gynéco-obstétricale :
Dr Hélène ANGIBEAU-BAKENGA 05 49 42 11 11
Dr Julien BAKENGA 05 49 42 11 11
Dr Valérie BASCOU-FERRANDIS 05 49 42 11 11
Dr Philippe BOISSELIER 05 49 42 11 11
Dr Christian DEJOIE 05 49 42 11 11
Dr Aurélie DJEZZAR 05 49 42 11 11
Dr Florence ELLIA-BENAND 05 49 42 11 11
Dr Bénédicte LESIEUR 05 49 42 11 11
Dr Sabine MARCADET-FREDET 05 49 11 10 91
Dr Claude MENNEGUERRE 05 49 42 11 11
Dr Joseph NAVARRA 05 49 42 11 11
Magazine Juin. 2016
39
En quoi l’Hospitalisation
à Domicile Privée de la
Polyclinique de Poitiers
est-elle une bonne solution
pour le patient et pour le
médecin traitant ?
L’Hospitalisation à Domicile (HAD) privée
de la Polyclinique de Poitiers est un acteur
incontournable du maintien à domicile lors de
situations médicales complexes depuis 2005.
Cette structure est au service des patients
et des intervenants libéraux pour éviter une
hospitalisation traditionnelle. Elle permet au
patient de rester dans son environnement
que ce soit à Poitiers ou dans la campagne
avoisinante.
L’équipe HAD est pluri disciplinaire et est
composée : d’infirmières coordonnatrices,
d’IDE de soins palliatifs, d’une cadre infirmier,
d’aides soignantes, de psychologues, d’une
ergothérapeute, d’une assistante sociale et de
pharmaciens.
L’équipe médicale est composée de trois
médecins coordonnateurs, un médecin
généraliste ayant une capacité de gérontologie
et d’un DU de soins palliatifs, d’un médecin
généraliste ayant une capacité de gérontologie
et d’un DU Plaies et Cicatrisations, et
d’un médecin généraliste. Les médecins
coordonnateurs de l’HAD ont tous une
expérience de la médecine de ville et en
connaissent les spécificités et les contraintes.
40
Groupe Polyclinique de Poitiers
L’HAD, un atout pour le patient
Grâce à l’HAD, il est aujourd’hui possible
d’éviter ou de raccourcir une hospitalisation
traditionnelle en sécurisant le maintien
à domicile avec une équipe complète et
pluridisciplinaire.
Le patient n’est pas perturbé dans son quotidien
puisqu’il garde son médecin traitant, ses IDE
libéraux et son kinésithérapeute habituel.
En HAD, une infirmière est joignable 24/24
et 7/7 pour donner un conseil, rassurer, adapter
le matériel ou les traitements à une nouvelle
prescription ou encore trouver une solution
adaptée en cas d’urgence. Elle est en contact
avec les médecins coordonnateurs tous les
jours y compris le week end.
L’ensemble des infirmières d’astreinte travaille
quotidiennement à l’HAD.
Elles connaissent donc parfaitement les
patients et les équipes ce qui permet de
toujours trouver une solution adaptée à toute
problématique.
L’HAD est un soutien permanent aux aidants
de la personne recevant des soins de par
l’expertise de l’infirmière coordinatrice,
le suivi de l’assistante sociale dans des
démarches souvent lourdes ou encore le soutien
du psychologue. Une fois l’entrée en HAD,
l’évaluation systématique et hebdomadaire
permet d’analyser les besoins de relais.
Le projet d’avenir est organisé en fonction des
besoins du patient et de son environnement.
L’HAD, Un atout pour le médecin
traitant
Nul besoin d’être hospitalisé dans une structure
traditionnelle pour pouvoir bénéficier d’une
hospitalisation à domicile. En cas de besoin,
l’entrée peut directement être organisée du
domicile ou d’une EHPAD où séjourne le
patient.
Lorsque le patient est déjà à domicile et
qu’’il y a une situation d’urgence, l’HAD de
la Polyclinique peut réaliser une évaluation
le jour même ce qui permet une réponse
immédiate sur la possibilité ou non de prise en
charge par l’HAD.
Ainsi grâce à l’HAD, il est possible de permettre
un maintien à domicile et d’éviter une
hospitalisation traditionnelle ou un passage
par les urgences.
De par la structure de ses équipes et sa
pluridisciplinarité, l’HAD de la Polyclinique
est tournée vers toutes les prises en charge.
Ainsi, il est possible d’aider le patient dans un
projet de maintien à domicile en évitant les
hospitalisations répétées : accompagnement
palliatif, soins de nursing lourds, prise en
charge de plaies complexes, …
Les médecins traitants restent toujours
prescripteurs et décideurs lors d’une prise en
charge HAD. Néanmoins, ils peuvent compter
sur le soutien des médecins coordonnateurs
dans des situations particulières inhabituelles
en médecine de ville (plaies complexes, prise
en charge palliative,…).
Les médecins coordonnateurs sont joignables
quotidiennement par mail ou téléphone.
Si le médecin traitant le souhaite, les médecins
coordonnateurs se déplacent à domicile pour
être un soutien dans des situations particulières :
soins palliatifs, plaies complexes, travail sur le
projet de vie du patient, etc.
L’HAD permet au médecin traitant d’avoir
recours facilement à des traitements inhabituels
en ville ou à usage hospitalier exclusif : utilisation
de PCA, de MEOPA, thérapies par pression
négative, nutritions entérales et parentérales…
L’entrée en HAD doit respecter des critères
multiples et est systématiquement validée par
un des médecins coordonnateurs.
Si une HAD est impossible, l’équipe de l’HAD
est à même de proposer au médecin traitant
une orientation adaptée avec de nombreuses
possibilités d’entrées directes (service de
médecine de la Polyclinique, Service de Soins
de Suite de la Clinique St-Charles…).
Magazine Juin. 2016
41
L’HAD un recours pour les patients
de la Polyclinique
Grâce au lien étroit avec le Centre de la Plaie
(CPC) de la Polyclinique et à la présence d’une
ergothérapeute, l’HAD Privée propose une
prise en charge complète des pansements
complexes.
En cas de besoin d’une thérapie par pression
négative, l’HAD n’impose pas au prescripteur
un unique type d’appareil mais le choix est
laissé entre trois dispositifs de qualité.
Un des médecins coordonnateurs, titulaire
d’un DU plaies et cicatrisations, peut conseiller
les professionnels au quotidien si ces derniers
le souhaitent.
La structure HAD est ancrée dans un réseau
de soins permettant d’éviter au maximum les
hospitalisations en passant par les urgences.
L’HAD travaille au quotidien avec le Centre de
la Plaie et Cicatrisations de la Polyclinique mais
également avec le service de médecine.
Pour un patient en HAD, les entrées directes
dans le service de médecine sont facilitées en
cas de besoin. Il est aussi aisé d’organiser une
hospitalisation à la clinique Saint Charles pour
des séjours de répit ou en cas de difficultés de
maintien à domicile.
Pour le patient et le médecin traitant,
l’astreinte IDE joignable 24/24 et la possibilité
d’avis des médecins coordonnateurs tous
les jours y compris le week-end permet de
sécuriser au maximum le maintien à domicile.
Dès l’évaluation, l’équipe s’engage pour une
prise en charge rapide. Une fois cette période
terminée, une réévaluation est effectuée en
staff pluridisciplinaire pour évaluer si une
poursuite de l’HAD est justifiée.
L’HAD est aussi le moment idéal pour
retravailler le projet de vie en étant ancré dans
l’environnement habituel du patient.
Pour une grande facilité de transmissions
des informations entre professionnels, le
médecin traitant a accès à une plateforme
42
Groupe Polyclinique de Poitiers
web sécurisée où sont résumés les motifs
de prise en charge et où il peut transmettre
les informations souhaitées à l’équipe HAD.
Une information claire et rigoureuse
A chaque fin de séjour, il sera envoyé au médecin
traitant un compte rendu précis résumant le
séjour du patient et son traitement de sortie.
L’HAD apporte une solution supplémentaire
dans le maintien à domicile et s’adapte au
maximum pour ne pas perturber les habitudes
du patient. L’équipe HAD travaille au quotidien
avec les différentes structures hospitalières
poitevines et le patient reste suivi par les
professionnels dont il a l’habitude.
Tout est fait pour que les professionnels de
ville habituels restent en place le temps de
l’HAD dans la mesure du possible (SSIAD,
intervenants libéraux, auxiliaires de vie,
prestataires de matériel).
HAD ou SSIAD ?
L’HAD n’est pas un service de SSIAD (services
de soins infirmiers à domicile). HAD et SSIAD
ne sont en rien similaires et chacun a des
missions différentes.
Une prise en charge en HAD n’exclue pas
forcément le SSIAD puisque des partenariats
existent dans le département. Les critères
d’entrée dans les deux structures sont différents
puisqu’ils ont des missions différentes.
En HAD, le nombre de passages quotidiens
des aides soignants n’est pas limité et seul
compte les besoins du patient. Les passages
sont aussi nombreux en semaine qu’en weekend si nécessaire.
En HAD, l’importance des soins n’est pas une
limitation à la possibilité de prise en charge.
L’HAD est composée d’une équipe pluri
disciplinaire avec une présence médicale
quotidienne aux côtés des infirmières
coordinatrices.
L’HAD privée de POITIERS s’implique dans une
démarche palliative auprès des acteurs de santé
libéraux : lutte contre l’épuisement professionnel
dans les situations de fin de vie complexe, prise
en charge des conflits, soutien psychologique,
hospitalisation de répit pour les aidants dans
le service de médecine polyvalente de la
Polyclinique en accès direct, avis spécialisés
sur les protocoles de fin de vie, sur l’utilisation des
médicaments de la réserve hospitalière, aide à
la sédation terminale, rédaction des directives
anticipées, ventilation non invasive, démarche
éthique, réunion pluri professionnelle voire
pour les cas les plus complexes : intervention
du médecin coordonnateur à domicile sur
demande exclusive du médecin traitant.
Cette spécificité est possible grâce à une
équipe pluridisciplinaire composée de
psychologues, d’IDE référente en soins
palliatifs, d’un pharmacien, d’une assistante
sociale et d’un médecin gériatre titulaire d’un
DU de soins palliatifs, d’un adossement au
service de médecine disposant de lits identifiés
soins palliatifs et d’un SSR gériatrique.
L’accès est simplifié par des lignes téléphoniques
directes 24H/24H et 7 jours sur 7.
Gestion des urgences
En cas de décompensation non réanimatoire
ou d’urgence médicale (hors urgence vitale),
l’HAD vous permet en quelques heures une
ré hospitalisation dans un service médical
pluridisciplinaire sans passage obligé selon le
degré d’urgence par le service d’accueil des
urgences de la Polyclinique.
TÉMOIGNAGES
Fin de vie et démarche palliative
De patients et d’aidants :
« Votre disponibilité, votre
chaleur humaine et vos
compétences professionnelles
nous ont beaucoup aidé et ont
permis à notre maman de partir
plus sereinement »
« Pour lui, pour ceux qui l’ont
accompagné, tout a été plus
facile, plus sécurisant. L’équipe
de l’HAD s’est en quelque sorte
moulée dans son quotidien et
a complété l’existant en tenant
compte de ses désirs. »
D'une structure d’EHPAD :
« Je tenais à vous remercier
pour l’excellente collaboration
de votre équipe […] Nous
savons que votre apport à la
qualité de cette fin de vie a été
déterminant, car sans lui nous
n’aurions pas pu aider Mme X
comme nous l’avons fait »
Contact et informations :
05 49 42 26 17
Magazine Juin. 2016
43
APPORT DE
L'OSTÉOPATHIE
DANS LA PRISE
EN CHARGE
DES TROUBLES
FONCTIONNELS
INTESTINAUX
DE L'ADULTE P
lus de cinq millions de français sont atteints
de troubles fonctionnels intestinaux (TFI) qui
représentent près de la moitié des motifs de
consultation chez un Gastro-Entérologue.
LETARD Louis
GUILLON Gladys
GILLET Pascale
LETARD Jean Christophe
Polyclinique de Poitiers
Unité Digestive Intégrative,
1, rue de la Providence,
86035 Poitiers
Commission thérapie complémentaires du CREGG.
Les TFI débutent principalement chez les adultes
jeunes et touchent en moyenne trois femmes pour
un homme. Ils se regroupent en un ensemble de
symptômes qui se caractérisent par une douleur
ou un inconfort abdominal de nature chronique,
associés à des troubles du transit (diarrhée,
constipation ou alternance des deux).
La sévérité des troubles, les répercussions
psychologiques et socio-professionnelles sont
variables d’un patient à l’autre. Dans certains cas,
cette contrainte quotidienne peut avoir de graves
répercussions sur la vie du patient.
De nos jours, cette pathologie reste mal connue et
seulement 16% des patients sont satisfaits de leur
prise en charge conventionnelle.
Le but de cette étude était d’évaluer prospectivement
et en intention de traiter l’efficacité d’une prise en
charge ostéopathique en cas de TFI ainsi que sa
place dans une approche multimodale intégrative
afin de répondre au mieux aux besoins des patients.
44
Groupe Polyclinique de Poitiers
PATIENTS ET MÉTHODES
Patients
Le recrutement a été fait dans une unité de soin prenant en charge les maladies de
l’appareil digestif (Polyclinique de Poitiers) après vérification et respect des critères
d’éligibilité selon les critères de Rome III.
Critères de Rome III : Douleur abdominale ou inconfort digestif (sensation
désagréable non douloureuse) survenant au moins trois jours par mois durant les
trois derniers mois associée avec au moins deux des critères suivants :
• Amélioration par la défécation
• Survenue associée à une modification de la fréquence des selles
• Survenue associée à une modification de la consistance des selles
Critères d’inclusion dans l’étude : Patients (femmes / hommes) de 18 ans à 85
ans, francophones, sachant lire / écrire le français, bilan médical normal préalable
depuis moins d’un mois, diagnostic de troubles fonctionnels intestinaux par le
gastro-entérologue avec respect des critères de Rome III.
Ont été inclus, 20 patients consécutifs présentant des TFI réfractaires aux traitements
médicaux dans cette étude.
Méthodes
Critères d’évaluation
La douleur et les symptômes suivants ont été évalués de façon qualitative et
quantitative : difficulté à la digestion, constipation, diarrhée, ballonnement et distension
abdominale, gaz, fausses envies, reflux gastro-oesophagien, nausées et vomissements)
chez tous nos patients sur un total de trois séances pour chaque patient, espacées
chacune d’environ 1 mois d’intervalle.
Critère principal : la douleur mesurée avec une échelle numérique (EN)
L’échelle numérique permettait une auto-évaluation reproductible, sensible, fiable
et validée aussi bien dans les situations de douleur aiguë que de douleur chronique :
0 (« absence de douleur »), à 10 (« douleur maximale imaginable »).
Critère fonctionnel : les symptômes
Les symptômes de la même façon, ont été évalués selon l’intensité, la fréquence et
la durée : 0 (« absence totale du symptôme ») à 10 (« symptôme sévère »).
Utilisation diagnostique et thérapeutique
de l’ostéopathie
Le but de l’approche ostéopathique consistait avant tout à respecter la notion de
globalité et d’unité du corps humain. Questionnaire et méthodes d’évaluation 10-15
minutes, observation / tests 10-15 minutes, traitement 10-15 minutes, explications
/ conseils 10-15 minutes. Durée de la séance complète : 40-60 minutes.
Magazine Juin. 2016
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RÉSULTATS
Nous retrouvons chez nos patients une nette
différence entre la population féminine et la
population masculine (5 hommes pour 15 femmes)
et une moyenne d’âge de 61,35 ans (extrêmes
36 ans à 85 ans).
Une constipation était présente chez 55 % des patients,
une diarrhée chez 50 % et des sensations de fausses
envies chez 45 %.
Les vomissements étaient présents chez seulement 5 %
des patients de cette étude.
On constate que la douleur est un symptôme partagé par
tous les patients.
Seulement 5 des patients inclus avaient une activité
professionnelle, tandis que 14 patients étaient retraités
et une patiente en invalidité.
En fin d’étude, nous avons comptabilisé 2 patients
n’ayant pas suivi l’ensemble du protocole thérapeutique
mis en place. Au total, 18 patients ont participé à
l’ensemble du protocole, un n’ayant suivi qu’une séance
et un autre deux séances.
Il existe une diminution des échelles numériques de la
douleur sur l’ensemble des séances ostéopathiques.
Au vu de la première consultation, d’une manière
générale, on notait que deux symptômes étaient
présents pour 100 % des patients de l’étude, ce sont la
douleur et le stress.
Pour les autres symptômes, on retrouvait chez 90 % des
patients la présence de gaz, ainsi que des ballonnements
et une distension abdominale.
Pour 75% d’entre eux des difficultés à la digestion et
un reflux gastro-oesophagien était présent dans 65 %
des cas.
46
Groupe Polyclinique de Poitiers
Il existe une importante disparité entre les différents
symptômes.
On observe une diminution progressive des gaz
abdominaux lors des différentes consultations.
Cette courbe traduit l’évolution de la difficulté à la
digestion ressentie par l’ensemble des patients.
De forte intensité, les critères de distension abdominale
et ballonnements diminuent en moyenne de 2,49 entre
la première et deuxième consultation.
Au même titre que la douleur et les symptômes
abdominaux, le stress a été évalué à chaque début de
séance.
Le stress est le symptôme dont le score est le plus
important, effectivement pour la première consultation
on note une moyenne de 7,1 avec un écart allant
de 3 à 10.
D’une manière générale, on observe que les courbes
décrivant les troubles du transit avec deux symptômes
différents (diarrhée et constipation) sont quasiment
identiques.
Évolution de l'intensité
du stress sur les trois
consultation
Suite aux différentes consultations une classification
de l’ensemble des corrections ostéopathiques est
réalisée pour chaque patient. Cette classification
divisée en trois systèmes (cranio-sacré, musculosquelettique et viscérale) peut nous permettre de
comparer la part qu’occupe chacun de ces systèmes
au sein de la prise en charge thérapeutique ostéopathique
en vue d’une éventuelle démarche statistique.
Magazine Juin. 2016
47
RÉSUMÉ
Première consultation
Deuxième consultation
Troisième consultation
De nos jours les troubles fonctionnels intestinaux (TFI)
représentent une des pathologies les plus courantes
en consultations de Gastro-entérologie.
Une enquête prospective menée en 2013 auprès de
222 patients issus de l’association des patients
souffrant de TFI met en évidence une déception et un
regard négatif porté sur la prise en charge proposée par
la médecine moderne. Seulement 16% des 222 patients
étaient satisfaits de la prise en charge médicale actuelle,
poussant pour près d’un tiers (30 à 40%) d’entre eux
à s’orienter vers des médecines alternatives. Au vu de
cette enquête, se dégage certains pourcentages qui
permettent d’avoir une idée des différents types de
traitements passés ou actuels proposés aux patients :
anti-spasmodiques (46%), régimes spécifiques (46%),
pro-biotiques (38%), homéopathie (34%), relaxation
(31%), ostéopathie (28%), laxatifs (25%), antidépresseurs (25%), acupuncture (25%), hypnose (15%).
Le but de notre étude était donc d’évaluer
prospectivement et en intention de traiter l’efficacité
d’une prise en charge ostéopathique en cas de TFI, ainsi
que sa place dans une approche multimodale intégrative
afin de répondre au mieux aux besoins des patients.
Suite à un recrutement répondant à différents critères
d’éligibilité établit au sein d’une unité de soin prenant en
charge les maladies de l’appareil digestif (Polyclinique
de Poitiers).
L’investigation ostéopathique a été mise en place
chez 20 patients consécutifs suite à une prise en
charge conventionnelle s’appuyant sur l’anatomie, la
physiologie ainsi que sur les principes ostéopathiques.
BIBLIOGRAPHIE
La durée moyenne de nos actes ostéopathiques était
comprise dans un intervalle de temps entre 40 à
60 minutes, comme dans les séries de Garel et al et
Agrefilo et al.
Avec un total de trois séances pour chaque patient,
espacées chacune d’environ 1 mois d’intervalle, ont été
évaluées de façon qualitative et quantitative la douleur
et les principaux symptômes en relations avec les TFI.
Hebgen E. Ostéopathie Viscérale - Principes Et Techniques, Première édition, Maloine, 2005.
Cours Collège Ostéopathie Sutherland, Formation continue : Beustes L., Cours Adaptation de l’organisme face au stress, 2014-2015.
Bonaz B., Bruley des Varannes S., Dapoigny M., Denez D., Ducrotté P., Façon S. et al., Attentes des patients au cours du syndrôme de l’intestin irritable (SII) :
enquête prospective de l’association des patients souffrant du SII (APSII), 2014, Communication Orale C064, JFHOD Paris (SNFGE. Org).
Manescau A., L'effet Placebo en Ostéopathie, élément nuisible ou essentiel ? - L'efficacité de l'ostéopathie doit -elle être déterminée en fonction de la rigueur
scientifique ou de la réalité clinique? 2011-2012, N° 44
Garel G. Prise en charge du colon irritable, Mémoire de fin d’études, 2010.
Florance BM., Hébuterne W., Laurens J.-P., Marjoux S., Payrouse JL., Piche T., Ostéopathie au cours du syndrôme de l’intestin irritable : étude randomisée contrôlée
versus technique fictive, 2011, Communication Orale C017, JFHOD Paris (SNFGE. Org).
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Hepatol 2012, 24, 944-9
48
Groupe Polyclinique de Poitiers
Nous avons constaté une nette supériorité féminine en
accord avec les données de la littérature (3 femmes
pour 1 homme) et une moyenne d’âge des patients plus
avancée (61 ans) que dans les séries rapportées (52
ans). Et avons eu peu de perdus de vue avec 100% de
patients présents à la première séance, 95% à la seconde
et 90% à la troisième séance. Ce qui laisse supposer
l’intérêt et l’efficacité des séances ostéopathiques
poussant les patients à revenir à trois reprises, avec au
total 57 séances réalisées.
D’une manière générale, on note que deux symptômes
sont présents pour 100% des patients de cette étude,
ce sont la douleur et le stress. En ce qui concerne les
autres symptômes les plus fréquemment retrouvés,
d’une manière décroissante on retrouve chez 90% des
patients la présence de gaz, ainsi que des ballonnements
et une distension abdominale. Pour 75% d’entre eux des
difficultés à la digestion et un reflux-gastro-oesophagien
est présent chez 65% des patients. Au niveau des
troubles du transit, on retrouve une constipation
présente chez 55% des patients et une diarrhée chez
50% d’entre eux.
L’analyse de l’évolution de ces différents symptômes
nous permet de constater une amélioration significative
à tous les temps de l’étude.
Les résultats de cette étude préliminaire démontrent que
la thérapeutique ostéopathique par son effet antalgique,
son action sur l’ensemble des troubles fonctionnels et par
sa bonne tolérance permet d’améliorer les symptômes
et la qualité de vie des patients d’âges divers victimes
de TFI.
Nos résultats sont en accord avec les données récentes
et peu nombreuses de la littérature, selon un effectif de
patients consécutifs superposable aux séries rapportées
concernant l’efficacité d’un traitement ostéopathique dans
la prise en charge des douleurs liées aux TFI
Par ailleurs, au sein de l’étude menée en 2010 par Garel,
l’ostéopathie a aussi été proposée comme traitement
complémentaire à six jeunes patients adressés par
les pédiatres (11, 6 ans en moyenne), avec un effet
antalgique retrouvé dans 75% des cas.
Tandis que l’étude de Agrefilo et al. s'est intéressée à un
groupe de 35 patients porteurs d’une maladie de Crohn
en rémission clinique depuis au moins un an, présentant
des TFI associés et entre deux cures bimensuelles par
bio-thérapie (infleximab) (âge moyen 40 plus ou moins
13,7 ans) avec des résultats similaires.
Cette diversité importante de patients permet de
montrer l’étendue des champs d’application de
l’ostéopathie dans la prise en charge des TFI avec des
résultats significativement avantageux retrouvés dans
ces études. L’ostéopathie semble utile autant chez
des patients d’âge moyen, que chez des enfants ou
les patients d’âge plus avancé ou encore de maladies
inflammatoires chroniques en rémission associées à un
traitement conventionnel.
CONCLUSION
Ces résultats confirment que la thérapeutique
ostéopathique par son effet antalgique, son action sur
l’ensemble des troubles fonctionnels et par sa bonne
tolérance permet d’améliorer les symptômes et la
qualité de vie des patients d’âges divers atteints de TFI.
Ils sont en accord avec les données récentes et peu
nombreuses de la littérature, selon un effectif de
patients consécutifs superposable aux séries rapportées
concernant l’efficacité d’un traitement ostéopathique
dans la prise en charge des douleurs liées aux TFI.
Dans un monde où le corps humain a tendance à être
compartimenté en différentes spécialités, où l’écoute
des patients a disparu, la thérapeutique ostéopathique
par sa vision globale de l’être humain possède toutes
les caractéristiques d’un traitement complémentaire
alternatif à proposer aux patients atteins de TFI au sein
d’un service hospitalier spécialisé dans les maladies de
l’appareil digestif avec un délai pouvant aller jusqu’à
30 jours entre chaque séance.
Attali T.-V., Bouchoucha M., Benamouzig R. Treatment of refractory irritable bowel syndrome with visceral osteopathy : Short-term and long-term results of a randomized trial,
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