Chap. 7 - Les transistors

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Chap. 7 - Les transistors
2
ELEC283 – © MiEL 2003/04
Chap. 7 – Les transistors
Plan du chapitre
4
Plan du chapitre
u
u
u
u
7.1 – Le transistor: généralités
7.2 – Le transistor MOS utilisé en amplification
7.3 – Le transistor bipolaire utilisé en amplification
7.4 – Compléments
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1
Chap. 7 – Les transistors
7.1 – Le transistor: généralités
4
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7.1 – Le transistor: généralités
Généralités
4
L'invention du transistor en 1948 a lancé une véritable
révolution technologique qui se poursuit aujourd'hui
4
Le transistor est fondamentalement un composant qui peut
être utilisé de deux manières différentes
u
en amplification
n
n
u
on a déjà illustré l'importance de la fonction d'amplification
relève de l'électronique analogique (première partie du cours)
en commutation
n
base de toute l'électronique numérique (seconde partie du cours)
5
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7.1 – Le transistor: généralités
Généralités
4
Il existe deux "familles" de transistors répondant à des
principes de fonctionnement différents
u
les transistors bipolaires
u
les transistors à effet de champ
n
n
4
inventé en 1948
dominant aujourd'hui
Parmi les transistors à effet de champ, il existe de
nombreuses variantes
u
nous expliquerons l'utilisation du transistor sur base du modèle le
plus courant aujourd'hui: le NMOS à enrichissement
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2
Chap. 7 – Les transistors
7.2 – Le transistor MOS
utilisé en amplification
7
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7.2 – Le transistor MOS utilisé en amplification
Plan du chapitre
4
Plan du chapitre
u
u
u
u
u
u
7.2.1 – Transistor MOS: propriétés de base
7.2.2 – Transistor MOS: structure interne
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
[7.2.4 – Etage amplificateur à transistor MOS: calcul]
7.2.5 – Autres types de transistors à effet de champ
7.2.6 – Précautions d'utilisation des transistors à effet de champ
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3
Chap. 7 – Les transistors
7.2 - Le transistor MOS en amplification
7.2.1 – Transistor MOS:
propriétés de base
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Introduction
4
Un transistor est un composant à trois bornes
4
Les bornes du NMOS (voir symbole ci-dessous)
s'appellent
u
u
u
le drain (D)
la source (S)
la grille (G)
n
gate en anglais
D (drain)
(grille / gate) G
S (source)
11
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Introduction
4
Compte tenu de l'existence de ces trois bornes, il existe
plusieurs manières d'utiliser ce transistor
4
Dans de nombreux montages, on utilise la source comme
référence de tension par rapport à la grille et au drain: on
parle alors de source commune
u
la source est connectée à la masse, servant de référence
commune entre l'entrée et la sortie du montage
n
voir aussi slide suivant
D
G
S
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4
7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Introduction
4
Dans le montage à source commune…
4
…on applique au transistor une tension VGS
u
u
4
= tension "gate/source"
considérée comme signal d'entrée
…et on recueille une tension VDS
u
u
= tension "drain/source"
considérée comme signal de sortie
D
G
VDS=Vout
Vin=VGS
S
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Introduction
4
Dans cette configuration, on peut assimiler le transistor à
un quadripôle
u
4
dont une des bornes (source) est commune à l'entrée et à la sortie
Quelles sont les propriétés de ce composant/quadripôle?
u
=> caractéristiques
n
n
caractéristique de transfert (ID,VGS)
caractéristique de sortie (ID,VDS)
D
ID
G
G
VGS
VDS=Vout
Vin=VGS
D
ID
VDS
S
S
S
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
Pour comprendre le comportement du NMOS,
commençons par analyser sa caractéristique de sortie
u
courbe décrivant le comportement électrique du transistor dans le
plan (ID, VDS)
n
ID = courant de drain = courant traversant le transistor du drain vers la
source
D
G
ID
ID
VDS
S
VDS
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5
7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
La caractéristique de sortie comporte une première zone
appelée zone ohmique
u
u
faible valeurs de VDS
dans cette zone, le comportement du transistor peut être assimilé à
celui d'une résistance non-linéaire
n
n
résistance car "droite" passant par l'origine (V=RI)
non-linéaire car cette droite s'incurve
D
G
ID
ID
VDS
S
zone
ohmique
VDS
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
Pour des valeurs plus élevées de VDS, la caractéristique de
sortie est horizontale
u
u
4
assimilable à une caractéristique de source de courant
zone la plus intéressante de la caractéristique du transistor
=> transistor = source de courant
u
pour autant qu'on lui applique une tension VDS suffisante
D
G
ID
ID
VDS
S
zone
ohmique
zone de pincement
VDS
17
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
La valeur du courant de drain dépend de la tension VGS
appliquée au transistor
u
4
dépendance non-linéaire
=> transistor = source de courant commandée (nonlinéairement) en tension
D
ID
ID
ID
ID = fct(VGS)
G
VGS
VDS
S
VDS
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6
7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
Compte tenu de cette dépendance de ID en fonction de
VGS, la caractéristique de sortie se représente
classiquement sous la forme d'un réseau de courbes
u
une seule courbe valable à un instant donné!
ID
ID = fct(VGS)
VDS
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
La représentation graphique de la dépendance entre ID et
VGS n'est rien d'autre que la caractéristique de transfert du
transistor
u
u
u
u
ID = grandeur de sortie (ordonnée)
VGS = grandeur d'entrée (abscisse)
effectivement non linéaire
ici représentée uniquement avec pincement
ID
VGS
21
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7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Caractéristique de sortie
4
La pente de la caractéristique de sortie est appelée
transconductance (gm)
u
u
varie en fonction du point Q considéré
"transconductance"
n
n
unités d'une conductance ([A]/[V] = [Ω-1])
"trans" car entre entrée et sortie du transistor
ID
Q
gm =
δID
δVGS Q
VGS
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7
7.2.1 – Propriétés de base du transistor NMOS
Synthèse
4
Transistor NMOS
u
4
symbole et bornes
Comportement
u
caractéristique de sortie
n
n
u
u
4
zone ohmique
zone de pincement
caractéristique de transfert
transconductance
Interprétation
u
transistor (pincement) = source de courant (ID) commandée en
tension (VGS)
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8
Chap. 7 – Les transistors
7.2 - Le transistor MOS en amplification
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor
MOS: principe
27
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur
4
Intrinsèquement, le transistor NMOS se comporte comme
une source de courant commandée en tension
4
Q: Comment en faire une source de tension commandée
en tension?
u
4
amplificateur = gain entre deux tensions
R: il "suffit" d'ajouter une résistance
D
G
S
VGS
VDS
28
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur
4
Le schéma ci-dessous est celui de l'étage amplificateur à
source commune
u
u
on ajoute une résistance RD entre le drain et une source de tension
continue VCC
schéma de base pour amplifier au moyen d'un transistor
VCC
ID
RD
D
G
VGS
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S
VDS
29
9
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: remarques
4
1) la source de tension externe VCC joue le rôle de réserve
d'énergie
u
u
énergie qui va être "dosée" par le transistor
=> le transistor est un composant actif
n
n
doit être alimenté
contrôle d'un signal d'énergie élevée par un signal plus faible
VCC
ID
RD
D
G
S
VGS
VDS
31
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: remarques
4
2) on suppose pour l'instant que le montage est à vide
u
u
pas de charge
=> le courant traversant la résistance est le même que celui
traversant le transistor entre drain et source (ID)
VCC
ID
RD
D
G
S
VGS
VDS
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32
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: résolution graphique
4
Q: Comment fonctionne cet étage à transistor?
u
4
Que vaut VDS?
R: deux démarches complémentaires
u
u
résolution graphique (caractéristiques)
résolution analytique
n
difficile car transistor non linéaire
VCC
ID
RD
D
G
VGS
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S
VDS
33
10
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: résolution graphique
4
La résistance impose une contrainte
u
4
On peut donc écrire: VDS=VCC-RD.ID
u
4
la ddp à ses bornes vaut V=RD.ID
exprime simplement la chute de tension sur RD
Cette dernière relation se traduit graphiquement par la
droite ci-dessous, appelée droite de charge
ID
VCC
ID
RD
VCC/RD
droite de charge
D
G
VGS
VDS
S
VDS
VCC
34
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: résolution graphique
4
Graphiquement, la valeur de VDS s'obtient par l'intersection
des deux caractéristiques ci-dessous
u
u
la caractéristique de sortie du transistor
la droite de charge
ID
VCC
ID
VCC/RD
RD
ID(VGS)
D
G
VGS
VDS
S
VDS
VDS
VCC
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35
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: résolution graphique
4
Particularité: la position de la caractéristique de sortie
dépend de la valeur de la tension de grille VGS
u
l'intersection n'est donc pas fixe: elle dépend de la tension d'entrée
du montage
VCC
ID
VCC/RD
RD
ID(VGS)
D
G
VGS
S
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ID
ID = fct(VGS)
VDS
VDS
VCC
36
11
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: interprétation
4
Fonctionnement de l'étage à transistor:
u
u
quand on augmente VGS…
…le transistor consomme davantage de courant ID
n
u
u
4
la caractéristique de sortie du transistor "monte" dans le graphe
=> la chute de tension sur RD augmente
=> VDS diminue
et inversément
ID
VCC
ID
VCC/RD
RD
ID(VGS)
D
G
VGS
S
VDS
VDS
VCC
VDS
38
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: difficultés
4
Q: A-t-on réalisé une amplification?
u
4
Que vaut VDS par rapport à VGS?
R: pas vraiment
VCC
ID
RD
D
G
VGS
S
VDS
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39
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: difficultés
4
Trois difficultés…
4
1) le gain en tension est négatif
u
4
2) l'amplification est non-linéaire
u
4
quand VGS augmente, VDS diminue
dû à la caractéristique de transfert du transistor
3) pas d'amplification si VGS<0
u
u
dû à la structure interne du transistor
or signaux alternatifs très courants
VCC
ID
RD
D
G
VGS
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S
VDS
40
12
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Polarisation
4
Problème n°3: pas d'amplification si VGS<0
u
4
=> on ne peut pas appliquer directement un signal alternatif à
l'entrée de l'étage
Solution: il suffit de décaler VGS pour que toutes les valeurs
soient positives
VGS
VGS
∆VGS
VGSQ
t
t
41
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Polarisation
4
Le signal d'entrée comporte alors deux composantes
u
une composante VGSQ
u
une composante alternative ∆VGS
n
n
tension continue = moyenne du signal VGS
portant l'information utile
VGS
∆VGS
VGSQ
t
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42
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Polarisation
4
L'existence de deux composantes s'étend aux autres
grandeurs électriques: ID et VDS
VCC
ID=IDQ+∆ID
RD
D
G
VDS=VDSQ+∆VDS
VGS=VGSQ+∆VGS
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S
43
13
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Polarisation
4
La composante continue de ces signaux (indice Q) est
appelée polarisation
u
u
u
elle ne porte aucune information utile
la polarisation sert à placer le transistor dans des conditions
électriques données
le point de polarisation est le point correspondant aux valeurs
moyennes des signaux électriques
VCC
ID=IDQ+∆ID
RD
D
G
VDS=VDSQ+∆VDS
VGS=VGSQ+∆VGS
S
44
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7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Petits signaux
4
Problème n°2: l'amplification est non-linéaire
u
or une non-linéarité déforme (modification du contenu fréquentiel)
et donc dégrade le signal
n
4
Solution: linéariser le système en travaillant avec des
signaux très faibles
u
u
variations suffisamment faibles pour pouvoir assimiler la courbe à
sa tangente
concerne uniquement le signal utile (les variations) autour de la
caractéristique non-linéaire
n
4
ex audio: distorsion
non-linéarité = caractéristique de transfert
=> le signal ∆VGS doit être très faible
u
u
ordre de grandeur: qques mV
par opposition à la polarisation (composante continue), les
composantes alternatives sont désignées par le terme de "petits
signaux"
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45
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Petits signaux
4
Problème n°1: le gain est négatif
4
Solution
u
u
1) pas forcément gênant
2) si gênant: ajouter un second étage amplificateur pour réinverser
le signal
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46
14
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: interprétation
ID
VCC/RD
Q
IDQ
VDSQ
VDS
VCC
47
ELEC283 – © MiEL 2003/04
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Etage amplificateur: interprétation
ID caractéristique
ID
caractéristique
de sortie
gm
de transfert
VCC/RD
L
L
Q
IDQ
Q
M
VGS
temps
temps
VGSQ
M
VDSQ
VCC
VGS
VDS
VDS
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48
7.2.3 – Etage amplificateur à transistor MOS: principe
Synthèse
4
Pour amplifier au moyen d'un transistor MOS, il suffit
d'ajouter une source de tension continue externe et une
résistance au transistor
u
u
étage à source commune
principe de fonctionnement et caractéristiques
n
4
Le montage obtenu ne permet pas d'amplifier directement
une tension alternative
u
u
4
droite de charge
les alternances négatives ne sont pas amplifiées
le signal est déformé (non-linéarité de la caractéristique de
transfert)
La solution consiste à utiliser simultanément
u
u
1) la polarisation (ajout d'une composante continue à l'info utile)
2) les petits signaux (signaux alternatifs très faibles)
ELEC283 – © MiEL 2003/04
49
15
ELEC283
Electronique appliquée
7.2.2 - Transistor MOS:
structure interne
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
1
Transistors à effet de champ
Introduction
< FET = Field Effect Transistor
‚
famille de transistors
!
‚
transistor
!
‚
MOSFETà enrichissement, à déplétion, JFET, etc
contrôle d'un courant par une tension
"field effect"
!
!
fonctionnement basé sur la modulation du courant par des effets électrostatiques
un seul type de porteur de charges : les porteurs de charges majoritaires
(contrairement aux bipolaires)
< importance
‚
‚
95% du volume des semi-conducteurs actuels
part de marché croissante par rapport aux bipolaires
!
!
toute l'électronique numérique
à terme, quasi toute l'électronique analogique
2
MOSFET à enrichissement
Définition et symboles
< MOSFET = Metal Oxyde Silicon Field Effect Transistor
< 2 types
‚
NMOS ou PMOS (à enrichissement)
D
G
NMOS
S
S
G
PMOS
D
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
3
4
MOSFET à enrichissement
Structure
source
SiO2
S
grille/gate
G
drain
D
N
D
métal
G
S
P
substrat
source
SiO2
S
zone de transition
grille/gate
G
P
drain
S
D
G
PMOS
P
D
N
substrat
NMOS
N
zone de transition
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
5
Les deux structures de transistor MOSFET sont représentées dans cette figure.
Dans un substrat (bloc de silicium), on implante deux régions de type opposé à celui du substrat
appelées source et drain. Ces régions sont recouvertes d'une couche de métal qui sera utilisée pour
établir les connexions avec les bornes externes du transistor.
La région du substrat entre la source et le drain est par contre recouverte d'une mince couche d'oxyde
de silicium (SiO2=très bon isolant), elle-même recouverte d'un matériau conducteur (p. ex. métal). Cette
troisième électrode porte le nom de grille ou "gate" en anglais. C'est l'électrode de commande du
transistor MOSFET.
(N.B.: De manière générale, le substrat constitue une 4ème électrode qui peut être polarisée
indépendamment des 3 autres. Nous supposons ici qu'elle est toujours portée au même potentiel que la
source).
Deux structures sont possibles suivant le type de substrat. Le transistor porte le nom correspondant au
type de la source et du drain :
- NMOSFET (ou NMOS en abrégé) pour un substrat P et la source et le drain de type N
- PMOSFET (ou PMOS en abrégé) pour un substrat N et la source et le drain de type P
6
NMOS
situation par défaut: MOS non conducteur
S
G
N
D
D
G
N
S
P
zone de transition
0V
0V
10V
S
G
D
N
10V
D
G
N
S
vGS = 0
vDS > 0
P
zone de transition
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
7
Voyons comment fonctionne le transistor NMOS.
Le but du MOS est de contrôler le courant passant entre le drain et la source, en agissant sur la grille.
Remarquons d'abord qu'en l'absence de toute polarisation (donc de toute tension extérieure), le MOS
comprend dans sa structure même deux jonctions PN: entre la source et le gate et entre le gate et le
drain (figure supérieure). Ces jonctions étant non polarisées, elles sont bloquantes: aucun courant ne
peut passer entre le drain et la source (quel que soit le sens).
Si on applique une tension extérieure entre D et S (figure inférieure), on peut rendre une des deux
jonctions passante, mais on renforce par contre la polarisation négative de l'autre jonction (ce qui dans ce
cas particulier amène la zone de transition à s'élargir fortement du côté du substrat).
En conclusion: à tension de grille nulle, le courant de drain traversant le MOS est nul.
8
NMOS
apparition d'un canal: "effet de champ"
S
G
N
D
D
G
N
S
P
0V
5V
S
G
0V
0V
D
D
G
N
N
5V
P
S
vGS > 0
vDS = 0
zone d'inversion=canal N
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9
Polarisons maintenant la grille positivement par rapport à la source (sans polariser le drain pour l'instant).
La grille, l'oxyde et le substrat forment un condensateur qui se charge à une tension égale à la tension
extérieure appliquée.
En conséquence, des charges électriques apparaissent sur les deux faces de l'oxyde (qui joue le rôle de
diélectrique du condensateur): positives du côté grille et négatives du côté substrat. Les charges
négatives présentes dans le substrat sont des électrons provenant principalement de la source et du
drain. (Simultanément, les trous majoritaires du substrat sont repoussés de la surface par le champ
électrique transversal qui y règne.)
Si la tension appliquée à la grille est suffisante, la concentration d'électrons dépasse celle des trous dans
une mince couche du substrat située sous la grille. On crée alors une zone, dite "d'inversion", qui se
comporte comme un semi-conducteur de type n et constitue un canal qui relie la source au drain: on a
localement inversé le type de semi-conducteur sous la grille.
C’est pourquoi le transistor porte le nom de MOSFET à canal n, ou NMOSFET, ou NMOS en abrégé.
Remarques:
- le MOS est commandé par une tension (jamais par un courant contrairement au bipolaire). Ceci vient
du fait que la grille est connectée à un isolant (oxyde): aucun courant ne peut "entrer" dans le transistor
(ou encore: une capacité ne passe pas le courant continu!).
- une polarisation de la grille en négatif n'amène rien: des trous s'accumulent sous la grille, ce qui ne crée
aucun canal et le transistor ne peut pas devenir conducteur.
- dans le symbole du transistor, le sens de la flèche représentant le substrat indique le type du canal:
canal n = flèche pointe vers la grille
canal p = flèche pointe dans le sens opposé
- enfin le "canal" créé dans le substrat par la polarisation positive de la grille est d’autant plus "large" que
le potentiel de la grille est élevé.
10
NMOS
polarisation positive du drain / courant de drain
0V
S
15V
G
iD
<15V
5V
D
D
G
15V
N
N
S
vGS > 0
vDS < vGS
P
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11
Rajoutons maintenant une source de tension qui polarise le drain positivement par rapport à la source:
des électrons peuvent maintenant aller de la source au drain sans rencontrer de barrière de potentiel, via
le canal créé par la polarisation de la grille. Cette situation correspond à un courant conventionnel allant
du drain à la source.
Ce courant dépend:
- de VGS : une augmentation de VGS élargit le canal, donc diminue sa résistance et le courant augmente;
- de VDS : une augmentation de VDS accélère les électrons et augmente donc le débit, c'est à dire le
courant (Loi d'Ohm).
Par rapport à la situation précédente, la polarisation du drain a pour effet d’approfondir le canal du côté
de la source et de le rétrécir du côté du drain (voir figure).
12
NMOS
iD
Caractéristique de sortie iD(vDS) [1]: zone ohmique
[mA]
3
2
RDS
zone
ohmique
.R
non-linéaire
1
0
0
10
20
30
40
50
vDS[V]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
13
Dans ces circonstances, le NMOS, vu côté "sortie", se comporte en fait comme une résistance (les
charges qui traversent rencontrent seulement la résistance propre à la zone N): le courant de drain est
d’autant plus important que la tension V DS est élevée. Cette résistance est néanmoins non-linéaire,
comme illustré dans le graphe ci-dessus, qui montre la première partie de la caractéristique de sortie.
Ce comportement est valable tant que VDS<VGS.
14
NMOS
Pincement
0V
15V
G
S
$15V
iD
D
D
G
15V
N
N
>15V
S
vGS > 0
vDS $ vGS
P
canal N pincé
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
15
Si l’on augmente la tension VDS , on "incline" de plus en plus le canal, c’est-à-dire qu’on le rétrécit de plus
en plus du côté du drain.
Lorsqu’on arrive au point particulier VDS = VGS , on pourrait croire que le canal se "ferme": il n‘en est rien.
On peut montrer en fait que la diminution de section est compensée par une accélération des charges,
de sorte que ce qu’on constate en réalité est l’effet suivant: pour toutes les valeurs V DS>=VGS, le courant
de drain devient indépendant de la tension V DS (en d'autres termes: si VGS vaut 15V, le courant est le
même pour VDS=15, 20 ou 25V). C’est ce qu’on appelle le "pincement".
Cette zone correspond à une horizontale dans le plan de la caractéristique de sortie, c’est-à-dire à un
comportement en source de courant (contrôlée par la tension VGS)
16
NMOS
Caractéristique de sortie iD(vDS) [2]
iD
[mA]
3
2
zone de pincement
. source de courant
RDS
zone
ohmique
.R
non-linéaire
VGS=12V
1
0
0
10
20
30
40
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
17
Le graphe ci-dessus montre la caractéristique de sortie complète du transistor NMOS.
La tension VGS joue le rôle de paramètre et "règle" la "hauteur" de la courbe.
18
50
vDS[V]
NMOS
Caractéristique de transfert iD(vGS)
iD
[mA]
3
iD.K(VGS-VGS,TH)
2
2
VDS>=15V
VDS=10V
2
iD.K VGS
VDS=5V
1
VGS,TH
0
0
2
4
6
8
10
12
14
vGS[V]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
19
Pour terminer, voyons la caractéristique de transfert du NMOS: elle lie la tension d’entrée (VGS) au
courant de sortie (ID).
La courbe supérieure montre la caractéristique de transfert lorsqu'il y a pincement.
En l'absence de pincement (zone ohmique), la tension V DS joue le rôle de paramètre.
Remarques:
1) On voit bien que, pour les valeurs de VDS>VGS, VDS n'influence plus le courant (courbe unique).
2) Il existe un seuil en-dessous duquel le transistor n'est pas passant. Ce seuil est noté V GS,TH (TH pour
Threshold) et varie de quelques dixièmes de volt à quelques volts suivant le type de transistor et son
application.
3) La caractéristique de transfert est quadratique (exposant 2) en fonction de l'excès de V GS par rapport à
son seuil.
20
ELEC283
Electronique appliquée
7.2.5 - Autres types de transistors
à effet de champ
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
21
Autres types de FET
PLAN
U < MOSFET à enrichissement: PMOS
< MOSFET à déplétion
< JFET
22
MOSFET à enrichissement: PMOS
< idem NMOS sauf
‚
‚
G polarisée négativement par rapport à S (vGS<0)
D polarisé négativement par rapport à S (vDS<0)
0V
S
-15V
G iD
P
-5V
D
P
S
N
G
-15V
D
-5V
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
23
Particularités du PMOS:
- structure "duale" du NMOS
- toutes les tensions sont négatives
24
vGS < 0
|vDS|< |vGS|
MOSFET à déplétion
(grille non polarisée)
source
SiO2
S
grille/gate
G
drain
D
métal
D
enrichissement
P
substrat
source
SiO2
S
S
grille/gate
G
drain
D
métal
D
P
substrat
N-MOS
G
N
N
N-MOS
G
N
N
canal préexistant
appauvrissement
S
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
25
Particularités du MOS à déplétion (=MOS à appauvrissement)
- par dopage, on réalise un canal préexistant en l'absence de tension de grille. Par défaut, le transistor
est donc conducteur et on peut le "couper" par une tension de grille négative (pour un NMOS)
N.B.: remarquer le symbole légèrement différent: trait continu (représentant le canal) au lieu d'un trait
discontinu entre les trois électrodes...
26
MOSFET à déplétion (NMOS)
Caractéristique iD(vGS)
iD
[mA]
3
D
G
D
<=>
G
S
2
S
1
-10V
-8V
-6V
-4V
-2V
0V
2V
vGS[V]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
27
La caractéristique de transfert du NMOS à déplétion est donc décalée vers la gauche par rapport à celle
du NMOS à enrichissement (il est conducteur en l'absence de polarisation).
28
Transistor à effet de champ à jonction
JFET : Junction Field Effect Transistor
métal grille/gate
G
source
P
S
D
drain
D
G
NJFET
-
N
P
substrat peu dopé
zone de transition
S
drain
D
grille/gate
G
source
N
S
D
G
PJFET
-
P
substrat peu dopé
N
zone de transition
S
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
29
Enfin le JFET possède une structure différente mais utilise aussi un effet électrostatique. L'idée est ici de
créer un canal dont la largeur est contrôlée par la commande de la grille. En pratique, le fait d'appliquer
une tension de grille (négative pour le NJFET) renforce la polarisation négative des jonctions PN existant
dans le transistor, ce qui amène les zones de charge d'espace de ces jonctions à s'élargir et donc à
rétrécir le canal permettant le passage du courant de drain.
Ce transistor possède également son propre symbole.
Sa résistance d'entrée, quoique très élevée (environ 10 10Ω), est plus faible que celle du MOSFET
(environ 1015Ω).
30
ELEC283
Electronique appliquée
7.2.6 - Précautions d’utilisation
des transistors à effet de champ
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
31
Précautions d'utilisation des FET
PLAN
U < Condensateurs parasites
< Impédance d'entrée
< Destruction de la grille
< Précautions à observer
32
NMOS
Condensateurs parasites
source
=substrat
S
grille
G
CGS
CGD
N
drain
D
métal
N
P
zone de transition
CDS
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
33
Les transistors MOS comportent plusieurs capacités parasites:
- la capacité "gate-source" CGS est celle dont nous avons déjà parlé: il s'agit d'une vraie capacité dont
l'oxyde de grille est le diélectrique et la grille et le substrat les électrodes.
- la capacité "grille-drain" CGD est l'équivalent entre la grille et le drain
- enfin il existe une capacité CDS correspondant à la zone de transition de la jonction PN entre le drain et
la source.
34
NMOS
Impédance d'entrée
G
iG
rG
G
CGS
S=substrat
S
15
rG = fuite d'un très bon isolant = 10 S !!!
CGS = de qq fF à qq nF suivant taille du MOS
iG . 0 en statique
iG sert uniquement à (dé)charger CGS
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
35
L'impédance d'entrée d'un NMOS, entre la grille et la source, peut être modélisée principalement par la
capacité CGS.
Cette impédance d'entrée capacitive donne des propriétés particulières au MOS:
- lorsque la tension de grille est continue (statique), la commande du MOS ne consomme aucun courant,
- lorsque la tension de grille varie (petits signaux ou commutation), il faut simplement fournir ou extraire le
courant nécessaire à charger/décharger la capacité CGS pour l'amener à la tension voulue.
Ce comportement est donc tout-à-fait différent de celui de la commande d'un transistor bipolaire.
A un niveau de détail supérieur, on peut ajouter à ce modèle une résistance très élevée (10 15Ω)
traduisant le fait qu'un courant "de fuite" extrêmement faible traverse quand même l'oxyde de grille vers
le substrat (dans le cas contraire, l'oxyde de grille serait un isolant vraiment parfait, avec une résistance
strictement infinie, ce qui est impossible). En pratique, ce courant peut toujours être négligé en tant que
tel, mais cette résistance apparente forme avec CGS un circuit RC dont nous reparlons dans le
transparent suivant.
36
NMOS
destruction de la grille
claquage
Q
D
G
VGS,claquage = 25 ..50V
Qclaquage = CGS .VGS,claquage = 25V . 1pF = 25 pC
S
15
rG.CGS = 10 S.1pF = 1000s = 17 min !!! =>
- on peut allumer le transistor pour un temps long
- on claque aisément la grille
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
37
A cause de sa structure particulière, le NMOS (dans sa version "non protégée") peut être détruit simplement en
approchant la main! Ceci est une conséquence d'un couplage capacitif existant entre l'entrée du MOS et la main de
l'utilisateur.
Voici l'explication de ce phénomène:
Tout matériau isolant est capable de "tenir" une certaine tension, c'est-à-dire de supporter une certaine différence de
potentiel par unité d'épaisseur. Par exemple, l'air sec peut supporter quelques kV par millimètre.
Vous avez déjà tous expérimenté ce qui se passe si la tension dépasse cette limite: une "décharge électrique", c'est-àdire la création d'un arc électrique qui ionise l'air et offre ainsi la possibilité au courant de passer temporairement à
travers l'air.
Un tel "claquage", dans l'air, est courant:
- éclair "naturel" au cours d'un orage,
- éclair de la "flèche " d'un tram au passage d'un croisement de caténaires,
- déchargé électrique ressentie au contact de quelqu'un d'autre après avoir marché sur un tapis, etc
- vêtements en laine, etc
Dans un MOS, l'oxyde de grille est un très bon isolant mais il est extrêment mince (0,1
:m), de sorte que la tension qu'il
supporte est faible: 25 à 50V. Pour une capacité CGS d'environ 1pF, il suffit d'apporter une charge électrique de 25pC
(Q=CV) pour atteindre cette tension. C'est une valeur de charge qu'il est tout-à-fait possible de "porter" couramment au
bout des doigts. Le schéma ci-dessus montre la répartition des charges positives et négatives lorsqu'on approche la
main de la grille d'un MOS.
Deux conséquences sont possibles si le MOS reçoit ainsi une charge par couplage capacitif:
1) la tension monte suffisamment pour provoquer le claquage de l'oxyde de grille: le transistor est alors inutilisable,
détruit.
2) la capacité CGS se charge mais reste en-dessous de la tension de claquage: le MOS est néamoins "allumé" et
permet le passage d'un courant entre drain et source. La charge de CGS ne peut s'évacuer que par la résistance
parasite de l'oxyde de grille. Celle-ci étant énorme, cette décharge est extrêmement lente (RC=17min!) par rapport aux
temps caractéristiques de l'électronique. Le fonctionnement du montage peut s'en trouver complètement perturbé.
Cette "faiblesse" des MOS est également valable dans le domaine du numérique (voir + loin).
38
NMOS
précautions à observer
< conservation
‚
emballage conducteur
! mousses spéciales
! emballages plastiques métallisés
‚
court-circuit G-S par un fil
< manipulation
ne jamais
laisser une
entrée MOS
"en l'air"
‚
‚
‚
éviter les vêtements en laine
éviter les sols isolants (moquette, ..)
porter des bracelets mis à la terre, ou au moins toucher une
prise de terre avant manipulation
‚ les outils et fers à souder seront mis à la terre
< › composants avec protection interne
‚
diodes G-S et G-D mais rG diminue
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
39
La fragilité de la grille induit toute une série de précautions d'usage indiquées ci-dessus.
De manière générale, ce type de précautions (ambiances visant à éviter des charges électriques
parasites) se répand de plus en plus dans l'industrie afin de respecter les critères de qualité de
fabrication.
Il existe également des MOS dont l'entrée est protégée (en interne) par des diodes qui permettent
d'évacuer les charges parasites dues à un couplage capacitif. On perd alors l'avantage d'une impédance
d'entrée énorme, typique des MOS.
40
ELEC283
Electronique appliquée
7.3 - Le transistor bipolaire utilisé
en amplification
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
1
Transistor bipolaire en amplification
PLAN
U < Introduction
< 7.3.1 - Structure, principe et
caractéristiques du transistor bipolaire
< 7.3.2 - Etage amplificateur à BJT
2
Détail d'une puce
technologies bipolaire et CMOS
base
N
P
N
émetteur
P
collecteur
N
N
N
+
N
bipolaire
source
gate
P
drain
P
N
CMOS
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
3
Pour information, on voit ci-dessus le détail d'un transistor intégré sur une puce en silicium pour deux
technologies de fabrication différentes: bipolaire et CMOS. On peut constater la complexité de la
structure à réaliser dans chaque cas.
L'intégration d'un nombre de plus en plus grand de transistors dans une même puce est possible grâce à
la réduction progressive de la largeur des pistes. Les technologies actuelles utilisent typiquement une
largeur de piste de 0.15:m. Le passage à une intégration plus poussée représente un défi technologique
toujours plus difficile et demande des efforts de recherche et des investissements colossaux.
4
Introduction
Transistor bipolaire à jonctions
< Bipolar Junction Transistor (BJT)
‚
‚
bipolaire: repose sur le déplacement de trous et d'électrons
à jonctions: réglage du courant basé sur les propriétés des
jonctions PN passantes et bloquantes
< historique
‚
‚
inventé en 1948
premier type de transistor utilisé massivement à partir des
années 1960 pour remplacer les tubes ("poste à transistor")
‚ presque totalement remplacé par les transistors à effet de
champ dans les CI numériques
‚ subsiste en composant discret ou CI analogiques, ou CI logiques
rapides associé au CMOS
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
5
Le transistor bipolaire à jonctions doit son nom au fait que son principe de fonctionnement repose sur:
- deux types de porteurs ("bipolaire"): trous et électrons
- et deux jonctions PN.
Depuis son invention en 1948, le transistor bipolaire à jonctions s'est considérablement développé et a
été utilisé dans tous les domaines de l'électronique (électronique analogique, électronique numérique et
électronique de puissance). Il a atteint son apogée dans les années 1970. Depuis, le pourcentage des
montages où il intervient comme composant principal se réduit continuellement au profit des transistors à
effet de champ.
Il reste utilisé:
- dans des applications à fréquence élevée (au-delà du GHz) comme composant discret,
- dans certains circuits intégrés (p. ex. technologie BiCMOS).
6
ELEC283
Electronique appliquée
7.3.1 - Structure, principe et
caractéristiques du transistor
bipolaire
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
7
7.3.1 / Transistor bipolaire
PLAN
U < Structure interne
< Principe de fonctionnement
< Caractéristiques
8
Transistor bipolaire
Structure
jonction
base-émetteur
E
P
jonction
base-collecteur
N
P
C
sens passant
de la diode BE
E
B
C
B
jonction
base-émetteur
E
N
jonction
base-collecteur
P
PNP
N
C
C
B
NPN
E
B
sens passant de
la diode BE
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
9
Le transitor bipolaire à jonctions (BJT) est un empilement de 3 couches de silicium, obtenues par
diffusions successives de dopants. Un exemple de structure est présenté ici, mais il en existe de
nombreuses autres variantes dont l'étude sort du cadre de ce cours. Le principe de fonctionnement que
nous verrons dans la suite du chapitre s'applique à tous les BJT.
Deux types de transistors bipolaires existent. On leur donne comme nom l'ordre d'empilement des
couches, soit PNP et NPN. La couche centrale porte le nom de base (B), les couches externes sont
l'émetteur (E) et le collecteur (C).
Pour étudier les principes des BJT, nous considérons un transistor fomé d'un barreau qui comprend trois
couches successives définissant 2 jonctions:
- la jonction base-émetteur (jonction BE)
- la jonction base-collecteur (jonction BC)
Les dopages des trois zones possèdent des propriétés particulières qui ne seront pas étudiées ici. Il faut
par contre retenir que la base est très courte (nous verrons pourquoi plus tard).
Les symboles du PNP et du NPN diffèrent légèrement:
- la flèche se trouve du côté de l’émetteur,
- le sens de la flèche indique le sens du courant conventionnel (de P vers N) dans la jonction baseémetteur
Dans la suite du chapitre, on considèrera uniquement un transistor NPN.
10
Transistor NPN
Polarisation en région active
C +10V
jonction BC
en polarisation inverse
C
B
B .0,6V
E
E
jonction BE
en polarisation directe
0V
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
11
De la même manière qu’il faut polariser une diode, il faut, pour utiliser un transistor, le polariser d’une
certaine manière.
La polarisation que nous décrivons ici permet de placer le transistor en "région active", une zone
particulière de ses caractéristiques qui correspond à la fonction d’amplification (voir plus loin).
Pour cela:
- polarisons positivement le collecteur par rapport à l'émetteur au moyen d’une source de tension
continue: cette source va jouer le rôle de réserve d'énergie.
- simultanément, polarisons la jonction BE par une source de courant: celle-ci va jouer le rôle de
commande du transistor.
Dans ces circonstances, la jonction BE agit comme une diode. A cause de la source de courant
connectée à la base, cette diode est passante et la tension V BE vaut donc 0,6V.
Compte tenu des sources que nous avons appliquées, la jonction BC est par contre polarisée en sens
inverse.
12
Transistor NPN en région active
Déplacementdescharges
C +10V
.0,6V
B
IE
ejonction BE
en polarisation directe
E
0V
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
13
Nous venons de voir que la jonction BE est passante.
En pratique, cela veut dire que dans la zone N (Emetteur), des électrons se déplacent à contre sens du
courant conventionnel, c'est-à-dire de l'émetteur vers la base. C'est la raison pour laquelle l'émetteur
porte son nom: il "émet" les électrons...
14
Transistor NPN en région active
Déplacementdescharges
C +10V
< parcours des électrons
jonction BC
en polarisation
inverse
‚
IC
un grand nombre d’électrons sont
émis par l’émetteur
!
.0,6V
B
ejonction BE
en polarisation
directe
polarisation directe de la jonction BE
‚
une faible fraction se recombine
dans la base
‚ MAIS la plus grande partie traverse
celle-ci pour être "collectés" par le
collecteur
IB
IE
!
!
base très courte
polarisation inverse de la jonction BC
E
0V
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
15
En arrivant dans la base, qui est une zone P, ces électrons devraient normalement se recombiner avec
les trous (arrivant par la base) qui sont les porteurs majoritaires de cette zone P. On aurait alors un
fonctionnement classique en diode.
La différence avec une diode est ici que la base est très courte, beaucoup plus courte que la longueur
nécessaire pour que tous les électrons se recombinent avec des trous.
Si certains électrons se recombinent donc effectivement dans la base (et forment le courant de base, très
faible), la plupart d'entre eux franchissent cette base sans avoir le temps de se recombiner et arrivent
dans la zone N du collecteur.
(C'est d'autant plus facile pour eux que la jonction BC est polarisée en inverse. Or on se souviendra
qu'une jonction polarisée en inverse repousse les porteurs majoritaires mais ATTIRE les porteurs
MINORITAIRES. Et dans la base, les électrons sont précisément des porteurs minoritaires.)
Une fois dans le collecteur, les électrons continuent vers l'électrode supérieure où ils quittent le transistor,
attirés par la source extérieure de tension positive.
16
Transistor NPN en région active
Courants
iE
0V
E
N
P
N
C
iC
+10V
iE = iB + iC
B
.0,6V
< courants conventionnels
‚
un courant important va du collecteur à
l’émetteur
‚ un petit courant va de la base à
l’émetteur
‚ le courant d’émetteur est la somme
des courants de base et de collecteur
(cfr parcours des électrons)
C
B
E
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
17
Si l’on traduit l’analyse précédente, faite au niveau des charges électriques, en courants conventionnels,
on voit que:
- un courant important va du Collecteur à l'Emetteur
- un courant plus faible va de la Base à l'Emetteur
- l'émetteur voit donc la somme des courants de base et de collecteur
18
Transistor NPN en région active
Importance relative des courants
< transistor NPN typique
‚
99% des électrons traversent la base sans se
recombiner
‚ 1% se recombinent et forment le courant de base
‚ => iB << iC . iE
< gain en courant du transistor (définition)
‚
$DC = iC/iB .100
C
B
<
E
< => amplificateur de courant
‚
‚
en entrant iB, on sort IC = 100 fois plus grand
transistor = source de courant commandée en courant
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
19
En pratique, 99% des électrons traversent la base sans se recombiner (seulement 1% se recombinent
avec des trous provenant de la base).
Le rapport entre le courant de collecteur et le courant de base est le gain en courant du transistor, noté
βDC. Ce paramètre vaut entre 100 et 150 pour les transistors bipolaires courants.
On peut donc retenir que le courant de base est négligeable par rapport aux deux autres courants, qui
sont pratiquement égaux. Néanmoins, le principal courant traversant le transistor (i C=iE) est
proportionnel au courant de base. En utilisant ce courant de base comme commande, le transistor
bipolaire en région active apparaît donc bien comme un amplificateur de courant.
20
Transistor NPN: commande en courant
Caractéristique de transfert iC(iB)
iC[mA]
300
2N3904 VCE=25V
iC
200
P
100
$DC=iC/iB
0
0.4
0.8
1.2
1.6
2.0
2.4 iB[mA]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
21
On voit ici la caractéristique de transfert iC=f(iB) d'un transistor réel.
On peut considérer que cette caractéristique est quasiment linéaire, ce qui signifie que le transistor
bipolaire est un amplificateur LINEAIRE lorsqu’il est commandé par un courant.
22
Transistor NPN: commande en tension
Caractéristiques de transfert iC(vBE) et iC(iB)
iC
[mA]
200
160
commande en courant:
quasi-linéaire
120
commande en tension:
fortement non linéaire
80
40
0
0
0
caractéristique de la
jonction passante BE
1
2
0.5
3 iB[mA]
1 vBE[V]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
23
Que se passe-t-il si, au lieu d'imposer un courant, on impose une tension à l'entrée du transistor (ce qui
est très souvent le cas en pratique) ?
La jonction BE étant polarisée en direct, elle se comporte comme une diode dont le courant varie quasiexponentiellement avec la tension v BE (voir chap. 5: la caractéristique d'une diode polarisée en direct est
une exponentielle).
Alors que la relation entre iB et iC est linéaire, il n'en est donc plus de même de la relation entre v BE et iC.
A cause de la dépendance exponentielle entre v BE et iB, il y a indirectement une dépendance
exponentielle entre v BE et iC.
Le transistor bipolaire commandé en tension N'EST donc PAS linéaire (par opposition à ce même
transistor commandé en courant).
On verra dans la suite de ce chapitre comment s'affranchir de ce problème.
24
Transistor NPN (2N3904)
Caractéristique de sortie iC(vCE)
iC
région active
[mA]
300
région de saturation
200
100
0
0
coupure
10
IB = 0
20
30
40
50
vCE[V]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
25
Pour étudier le transistor dans un montage, on a l'habitude de représenter la courbe iC=f(vCE), qui est la
caractéristique de sortie (*) du transistor.
Cette courbe présente sur sa plus grande partie un palier (en réalité une pente légère) qui illustre le fait
que iC dépend peu de la tension v CE.
Par contre, on sait que i C dépend de i B par le gain β du transistor. La courbe i C=f(v CE) dépend donc de la
valeur de iB, qui agit dans ce graphe comme un paramètre: on obtient en fait un réseau de courbes
suivant la valeur de iB.
Plusieurs régions peuvent être distinguées sur ce réseau:
- à courant de base nul, le courant de collecteur est quasiment nul : c'est la région de coupure
- à courant de base non nul et constant, le courant i C commence par croître très rapidement dans les
premiers dixièmes de volts de v CE : c'est la région de saturation
- lorsque v CE dépasse quelques dixièmes de volts on passe le "coude de saturation" et le courant de
collecteur devient beaucoup moins dépendant de la tension v CE: c'est la région active
- enfin, vers 40V le courant croît très rapidement : c'est le claquage, qui entraîne généralement la
destruction du transistor par échauffement; cette région est donc interdite. L'origine du claquage peut
notamment être l'avalanche de la jonction base-collecteur.
(*) La caractéristique de sortie lie les deux grandeurs de sortie (tension et courant), tandis que la
caractéristique de transfert décrit la relation entre la grandeur de commande (courant ou tension) et la
grandeur de sortie.
26
ELEC283
Electronique appliquée
7.3.2 - Etage amplificateur à
transistor bipolaire
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
27
28
Rappel: région active
transistor
iC
[mA]
300
région active
200
100
région active
0
0
coupure
10
<=>
IB = 0
20
30
40
50
vCE[V]
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
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Pour rappel, la région active s’obtient par une polarisation positive de la jonction base-émetteur (i B>0 ,
vBE>0) et une polarisation négative de la jonction base-collecteur (v BC<0).
C'est dans ces conditions que le transistor peut être considéré comme un amplificateur de courant.
30
Montage en émetteur commun
Principe
< But
‚
Vcc
ampli tension/tension
< En entrée
‚
‚
‚
IC
commande = tension V1
iB = (V1-0,6V)/RB
iB=f(VBE): exponentielle
RB
+
< Amplification
‚
-
V2
V1
iC=f(iB): amplification linéaire en courant
< En sortie
‚
RC
iC transformé en tension par la
résistance de charge: V2=VCC-RC.iC
V2 = Vcc - RC.IC
IC = $DC . IB
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
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Dans le module précédent (6.3.1), nous avons étudié le comportement du transistor seul, via une
polarisation un peu "artificielle" (en courant). Ceci nous a permis de montrer que le transistor est un
amplificateur linéaire courant/courant, mais en pratique on utilise beaucoup plus couramment des
tensions.
Pour réaliser un amplificateur tension/tension, il faut ajouter au moins deux composants:
- une résistance de base (RB), qui sert fondamentalement à ne pas connecter directement une source
de tension (V BE) sur la jonction BE (rappelez-vous: c’est interdit!),
- une résistance de collecteur ou "résistance de charge" (R C) qui va fondamentalement permettre de
traduire le courant de sortie du transistor en une tension (loi d’Ohm).
Le montage ainsi réalisé est un "étage amplificateur" à "émetteur commun" (car l'émetteur est
connecté à la masse et sert d'électrode de référence commune pour l'entrée (base) et la sortie
(collecteur) du montage). C’est le plus simple des montages amplificateurs à transistor.
Remarquez, pour ce montage, que la tension de sortie V 2 n’est autre que la tension V CE du transistor.
32
Montage en émetteur commun
Droite de charge
iC
[mA]
Vcc
VCC
RC
S
IC
RC
P
RB
+
VCEsat
-
V2
V1
C
0
0V
VCC VCE
V2 = Vcc - RC.IC
IC = $DC . IB
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Pour étudier ce montage, supposons dans un premier temps que V 1 est une source de tension continue
variable.
Le "point de fonctionnement" du transistor, c'est-à-dire le point représentant la valeur des différentes
grandeurs électriques, se trouve à l'intersection de deux courbes:
1) la caractéristique (de sortie) du transistor: i C=f(v CE)
2) la caractéristique du circuit extérieur: ici la loi d'Ohm sur la résistance RC.
Cette deuxième caractéristique est appelée "droite de charge".
On voit facilement que la droite de charge, pour ce montage, répond à l’équation suivante:
VCE=VCC-RC.IC (tension de la source V CC moins chute de tension sur la résistance).
Variation du point de fonctionnement
La position de la caractéristique de sortie du transistor dépend de la valeur du courant i B (cfr supra).
Lorsque i B varie, le palier de la caractéristique de sortie "monte" ou "descend" et le point de
fonctionnement se déplace simultanément sur la droite de fonctionnement. En d’autres termes, i B fixe la
"hauteur" du point de fonctionnement dans le graphe.
Ce point peut varier entre les deux limites de la région active:
1) le point C représentant la coupure (i C=0)
2) le point S représentant la saturation (v CE<<)
34
Amplification d’un signal alternatif
Signalalternatif direct: difficultés
12V
Vcc=12V
v2
8V
IC
RC
distorsion
RB
4V
opposition de phase
v1
V1=1V
0V
alternances négatives perdues
-4V
0
t
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Les difficultés rencontrées pour amplifier un signal alternatif direct sont les mêmes que celles
rencontrées dans le cas d’un étage à transistor MOS.
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V2
Amplification d’un signal alternatif
ampli "classe A": polarisation + petits signaux
iC
[mA]
Vcc
VCC
RC
S
ICEQ
0
0V
RC
Q
IBQ
iB=IBQ+)iB
)v1
C
V CC VCE
VCEQ
RB
v2=V2Q+)v2
+
-
V1Q
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La seule manière d'amplifier une faible tension alternative est d'y ajouter une tension continue (opération
qui porte également le nom de POLARISATION du transistor).
Le point de fonctionnement du transistor en l'absence de tension alternative est appelé POINT DE
REPOS. Dans la suite de ce chapitre, ce point sera noté Q, et toutes les grandeurs continues associées
seront notées en majuscule et indicées par Q. Dans ce schéma, on peut régler la position du point Q à
l'aide de la tension continue V1Q et de la résistance de base RB.
Dans cette configuration, on parle d'amplification à petits signaux autour du point de fonctionnement Q.
La tension alternative d'entrée ∆v1 provoque donc une variation de courant de base ∆iB, amplifiée par le
gain β pour donner une variation de courant collecteur ∆iC qui elle-même entraîne une variation de la
tension de sortie ∆v2.
Insistons sur la séparation des deux problèmes :
- polariser le transistor, c'est placer le point de repos dans une position autour de laquelle on pourra
réaliser une amplification dans de bonnes conditions,
- amplifier, c'est transformer de petites variations de tensions d'entrée ∆v1 (que l'on ajoute à la tension
continue de polarisation) en de plus grandes variations de la tension de sortie ∆v2 (autour de la tension
de repos V2Q), via l’effet d’amplification en courant du transistor.
Les valeurs continues de polarisation peuvent être également vues comme les moyennes temporelles
des tensions et des courants. Elles ne portent pas d’information "utile": elles sont simplement présentes
en tant que "support" du signal alternatif à amplifier.
Le montage illustré ci-dessus est le montage le plus simple pour amplifier une tension alternative. Il porte
le nom d’ampli "classe A" (caractérisé par le fait que le point de repos est placé au milieu des
caractéristiques).
38
Amplification d’un signal alternatif
Ampli "classe A": calcul du gain
< gain de l’étage amplificateur
‚
gain à vide: AV=-gmRC
!
!
!
‚
Vcc
V2=VCC-RC.IC
∆V2=-∆RC.IC
∆V2=-∆RC.gm.∆VBE
RC
iB=IBQ+)iB
ne pas confondre avec β!
!
gain du transistor
)v1
RB
v2=V2Q+)v2
+
-
V1Q
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Etage amplificateur à 1 transistor
Comparaison BJT / NMOS
< Structure identique
< Commande du transistor différente
‚
‚
NMOS = source de courant commandée en tension
BJT = source de courant commandée en courant
!
ou commandée en tension via le passage par la jonction BE
< Etage à BJT
‚
‚
résistance de base pour éviter d’imposer directement la tension sur la
jonction PNbase-émetteur
résistance d’entrée beaucoup plus faible que celle d’un MOS
40
Etage amplificateur à 1 transistor
Synthèse
< Vu dans ce cours:
‚
Ampli à émetteur commun
!
‚
‚
basé sur un transistor bipolaire
Polarisation en classe A
Polarisation par la base
< Nombreuses variantes et montages en fonction de:
‚
‚
‚
‚
‚
gain
bande passante
impédance d’entrée
impédance de sortie
etc
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42
ELEC283
Electronique appliquée
7.4 - Compléments
ELEC283 - (c) MiEL 2003/04
43
7.4 / Compléments
PLAN
U < Mise en cascade d’étages amplificateurs
< Liaison par capacité
< Montage cathodyne (suiveur)
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Mise en cascade d’étages amplificateurs
Introduction
Vcc
< étage amplificateur
‚
RC
seul: parfois gain (AV) insuffisant
iB=IBQ+)iB
< mise en cascade d’étages
amplificateurs
)v1
‚
chaque étage modélisé par son
équivalent de Thévenin
‚ => Zin et Zout!!!
!
!
RB
v2=V2Q+)v2
+
-
V1Q
particularité: valeurs à petits signaux!
même critères que précédemment
Zo
V1
AVV1
V2
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Il est souvent nécessaire d'obtenir un gain en tension supérieur à ce que l'on peut obtenir avec l'étage vu
précédemment. Dans ce cas, on mettra plusieurs étages en cascade pour multiplier leurs gains.
On retombe dans ce cas sur le problème déjà vu précédemment: lorsqu’on connecte entre eux plusieurs
montages, il faut s’assurer qu’ils sont "compatibles", ce qui se fait en modélisant chaque montage par
son équivalent de Thévenin.
Dans ce contexte-ci, on arrive donc au fait qu’un étage amplificateur peut être modélisé par son
équivalent de Thévenin. Avec la particuliarité que cet équivalent de Thévenin concerne la partie "petits
signaux" des grandeurs électriques uniquement (=> valeurs d’impédances définies sur base des petits
signaux).
La compatibilité entre étages doit notamment être assurée au niveau des impédances (entrée et sortie).
Le critère est le même que précédemment (critère de tension): un bon étage amplificateur doit avoir une
impédance d’entrée élevée et une impédance de sortie faible.
Le calcul des impédances d’entrée et de sortie à petits signaux d’un étage amplificateur ne sera pas vu
dans ce cours. Rappelons simplement que les impédances de sortie et d’entrée sont des
impédances fictives, qui NE correspondent donc PAS (sauf cas particulier) aux impédances
existant à l’entrée et à la sortie du schéma de l’étage amplificateur...
46
Mise en cascade
Liaison
< avantage : amplifie une tension continue
< inconvénient :
‚
sans précautions : destruction de la polarisation
!
=> amplificateur différentiels pour le continu
Vcc
RC
R1
)i1
DC+AC
VCQ1
IBQ
Vcc
B
VBEQ1=V1DC
RC
R1
)iC
)i1
C
E
IBQ
VCQ
B
VBEQ2=VCQ1
)iC
C
E
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Puisqu'il faut mettre des étages en cascade, se pose le problème de la manière de relier :
- le premier étage au signal à amplifier,
- les étages entre eux,
- le dernier étage à la "charge".
Si l'on désire amplifier la composante continue du signal (cas de la sortie d'un capteur de température
par exemple), on doit a priori lier les étages par une connexion directe.
Si on le fait brutalement, on risque de bloquer complètement le fonctionnement du montage; en effet la
liaison directe de deux étages conçus séparément bouleverse la polarisation. Prenons l'exemple du
premier étage de la chaîne et modélisons le signal à amplifier par une source de tension. La tension
continue sur la base du transistor d'entrée est alors imposée par la tension moyenne de cette source et
ne correspond pas nécessairement à un point de fonctionnement optimal (on peut par exemple se situer
trop près de la saturation).
Il en va de même pour la liaison entre étages où la tension moyenne de base VBEQ2 du deuxième étage
doit être égale à la tension moyenne de collecteur VCQ1 de l'étage précédent.
Dans un amplificateur en continu, la polarisation de tous les étages successifs doit donc être conçue
simultanément.
48
Mise en cascade
Condensateurdeliaison
< avantage : respecte la polarisation
‚
C reprend la différence des tensions
1
< inconvénients :
TminCL
‚
perte d'amplification en continu et BF
‚ fmin ú = CL üü
Vcc
CL
)i1
VCQ1
IBQ
Vcc
RC
R1
B
<< Routk+Rink+1
RC
R1
)i2
CL
C
E
)i1
IBQ
VCQ
B
)i2
C
E
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La liaison de deux étages par un condensateur permet de concevoir leur polarisation séparément:
comme le condensateur ne laisse pas passer le continu, il "sépare" les polarisations des différents
étages. Le condensateur se chargera à une tension égale à la différence entre la composante continue
de la sortie et celle de l'entrée de l'étage suivant. Il n'y a pas non plus de propagation de la dérive du
point de fonctionnement d'un étage à l'autre. Par contre, s’il est bien dimensionné, le condensateur
laissera passer l’alternatif et donc le signal utile.
Le prix à payer est l'impossibilité d'amplifier des grandeurs continues. Heureusement, il existe bon
nombre d'applications pour lesquelles ce n'est pas nécessaire (dont tout le domaine de l'audio, où l'on ne
descend pas sous les 20Hz).
La taille des condensateurs "de liaison" n'est pas négligeable et est d'autant plus grande que l'on
souhaite amplifier des basses fréquences.
(Retenons simplement ici que, dans le schéma équivalent de Thévenin de la liaison, le condensateur se
met en série avec la résistance de sortie de l'étage précédent et avec la résistance d'entrée de l'étage
suivant. Son influence sera donc négligeable si l'impédance du condensateur à la fréquence minimale
que l'on veut amplifier reste faible devant la somme de ces deux résistances.)
50
Cathodyne
Principe
< principe
‚
‚
12V
résistance à l’EMETTEUR
on considère les petits signaux
408kS
< gain du montage . 1 (ici: 0,995)
‚
‚
‚
jonction BE passante
=> VBE=VTH=constante
"suiveur de tension"
)i1
13:A 6.7V B
C
)i2
E
6V
< résistance d’entrée élevée
‚
dans cet exemple: 228kΩ
< résistance de sortie faible
‚
dans cet exemple: 2,5Ω
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51
Le montage cathodyne est un montage où la résistance de charge est placée à l'émetteur et non au
collecteur. Le signal de sortie est également prélevé à l’émetteur (alors qu’on le prenait au collecteur pour
un ampli). Ce montage fonctionne différemment de l'étage amplificateur.
La tension au collecteur vaut toujours la tension d'alimentation (ici: 12V).
Comme la jonction BE est passante, on sait que la tension VBE est constante et vaut 0,6V.
On peut donc écrire: vE=vB-0,6V. Les tensions B et E sont donc identiques, à 0,6V près.
En particulier, les variations des tensions vB et vE (petits signaux) sont identiques puisque la différence
des tensions vB et vE est constante.
Du point de vue d’un signal alternatif, on a donc réalisé un amplificateur de gain...1! (ou presque 1 si on
calcule plus rigoureusement).
A quoi peut servir ce montage?
Comme on l'a dit, un étage à transistor possède beaucoup de propriétés à prendre en compte. L'intérêt
de ce montage-ci est de posséder une impédance d'entrée élevée et une impédance de sortie faible, tout
en "transmettant" le signal alternatif qu’on lui fournit. Il remplit donc parfaitement les critères attendus
lorsqu'on désire véhiculer une information de tension. On pourra en particulier insérer un montage
cathodyne entre deux étages qui se révéleraient incompatibles entre eux (voir slide suivant).
52
Cathodyne
utilisation comme transformateur d'impédance
10kS
1kS
Ri=228kS
étage
amont
10kS
58:A 6.7V B
)v0
= 0.1
12V
étage
aval
91kS
)i1
)v2
C
E )i2
)v1 228
=
= 0.96
)v0 238
)v2
)v1
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53
= 0.98
)v2
)v0
= 0.94
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