Rénovation du Parc zoologique de Paris La métamorphose du célèbre Zoo de Vincennes CHRYSALIS Du Zoo de Vincennes au Parc zoologique de Paris : un bond de 80 ans ! Inauguré en 1934, le célèbre Zoo de Vincennes a constitué pendant près de 80 ans une attraction majeure de la Capitale pour des générations de visiteurs. Son Grand Rocher qui culmine à 65 m de haut à l’orée du Bois de Vincennes en restera l’emblème le plus fort. Le zoo frappa les esprits pour sa modernité technique et surtout pour son nouveau mode de fonctionnement : les animaux n’étaient plus présentés dans des cages, mais évoluaient à l’air libre dans des espaces naturels cernés de fossés. Des rochers artificiels ponctuaient ce parc urbain de 15 hectares ; ils en constituaient le décor et en abritaient les infrastructures logistiques : loges des animaux, accès des personnels, locaux techniques… Très novatrice pour son temps, la conception d’origine du zoo ne permettait guère de s’adapter aux enjeux nouveaux des parcs zoologiques contemporains. Ses installations justifiaient une refonte complète. Soutenu par ses deux Ministères de tutelle, le Ministère de l’Ecologie et le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, le Muséum national d’Histoire naturelle, gestionnaire du site, a conçu un projet ambitieux de rénovation. Le nouveau Parc zoologique de Paris répondra, au-delà de sa fonction normale de parc, à une vocation scientifique et culturelle dédiée à la protection de la nature et des espèces animales. Après une mutation profonde, le nouveau Parc zoologique de Paris répondra, au-delà de sa fonction normale de parc, à une vocation scientifique et culturelle dédiée à la protection de la nature et des espèces animales. Construit en 1932-1934 sur un concept précurseur, le fameux Zoo de Vincennes retrouve en 2014 une modernité conforme aux exigences scientifiques et culturelles nouvelles du 21e siècle. Voyage à travers la biodiversité planétaire au départ de Paris… Le Muséum a souhaité faire de ce parc un lieu privilégié de présentation de la biodiversité planétaire et de sensibilisation aux enjeux qu’elle induit pour l’évolution de la planète. Le nouveau Parc permet aux visiteurs de découvrir les animaux dans leurs milieux naturels respectifs, de vastes enclos dont le relief, la végétation, l’hydrographie, voire les conditions atmosphériques ont été restitués le plus fidèlement possible. 170 espèces sont élevées en quasi liberté dans ces écosystèmes très contrastés, soit au total plus d’un millier d’animaux : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés. Issus de 5 biozones géographiques, ces espèces et leurs écosystèmes sont représentatifs des hauts lieux de la biodiversité terrestre mais aussi des milieux menacés par l’activité humaine (pollution, déforestation…). Le zoo ne présente donc pas une collection exhaustive des animaux des différents continents les plus classiques et les plus connus du grand public, mais une sélection d’espèces emblématiques ou moins connues, ainsi que d’espèces menacées faisant l’objet de programmes internationaux d’élevage ou de conservation in situ. Le Parc offre de la sorte au visiteur un tour du monde de la biodiversité animale et environnementale tout à fait inédit et très attractif. Le tour du monde en 5 biozones Le parcours du nouveau Parc zoologique de Paris est articulé autour de 5 biozones sélectionnées pour la diversité de leurs écosystèmes et de leurs espèces, ainsi que pour leur grande vulnérabilité écologique. Par un cheminement discret de 4,2 km, les visiteurs peuvent explorer les aires de vie d’un millier d’animaux et découvrir leurs comportements naturels au sein de leurs divers écosystèmes reconstitués. Ainsi coupés du monde actif et immergés dans une nature quasi sauvage, les visiteurs pourront mieux percevoir et comprendre les fragiles équilibres qui existent entre la flore et la faune de ces milieux spécifiques. Biozone Madagascar (9 655 m2) • 2 milieux : forêt humide et forêt sèche • 30 espèces (lémuriens, fossa, tortue rayonnée…) Biozone Guyane - Amazonie (12 530 m2) • 3 milieux : forêt équatoriale, crique, milieu fluvial • 67 espèces (caïman nain, lamantin, ara hyacinthe, anaconda, petits primates…) Biozone Europe (10 800 m2) • 4 milieux : forêt de conifères ; garrigue, marais, montagne froide • 28 espèces (loup d’Ibérie, lynx boréal, vautours, reptiles, amphibiens…) Biozone Sahel - Soudan (45 215 m2) • 4 milieux : savane arborée, savane arbustive, savane rase, delta • 44 espèces (girafe d’Afrique de l’ouest, rhinocéros blanc, autruche, babouin de Guinée, oryx algazelle, grand koudou, addax…) Biozone Patagonie (16 570 m2) • 3 milieux : pampa patagonienne, côtes recheuses, forêt andine • 7 espèces (otarie de Patagonie, manchot de Humboldt, puma…) Une démarche de Partenariat Public Privé Commanditaire et futur exploitant du nouveau Parc, le Muséum national d’Histoire naturelle a choisi de réaliser cet important investissement dans le cadre d’un Partenariat Public Privé – PPP (le premier du genre en France pour un établissement animalier), et a retenu l’offre du groupement d’entreprises Chrysalis à la suite d’une compétition lancée en décembre 2007. Le contrat final a été signé en février 2010 au terme d’un dialogue compétitif, sur la base d’un programme fonctionnel et d’un programme scientifique et pédagogique élaboré par le Muséum avec les professionnels du zoo et ses équipes de recherche. Formée par les groupes Caisse des Dépôts, Icade, Caisses d’épargne (FIDEPP) et Bouygues Construction (Bouygues Bâtiment Ile-de-France, avec le facility manager Bouygues Energies et Services), la société Chrysalis s’est engagée à concevoir le nouveau Parc, à le financer, à le construire et à en assurer pendant 25 ans l’entretien et la maintenance. Locataires des installations dont ils récupéreront la pleine propriété à l’issue du bail de 25 ans, le Muséum et le Parc conserveront la direction de l’établissement et assureront son exploitation (missions animalières, vétérinaires, scientifiques et pédagogiques), ainsi que la gestion des recettes annexes (boutiques, restauration, locations de salles…). La rénovation du Parc représente un investissement de 167 M€, dont 157 M€ dans le cadre du contrat de partenariat (avec un apport de 30 M€ en subventions de l’État) et 10 M€ pris en charge directement par le Museum. La maintenance du Parc et son nettoyage sont également assurés par Chrysalis pour 3,4 M€ par an. L’enveloppe des bâtiments est neutre. Ils s’intègrent en parfaite harmonie dans les paysages environnants dont ils constituent une composante paysagère. Dès son entrée dans le Parc, le visiteur est coupé de tous ses repères urbains pour être totalement immergé dans la nature sauvage des biozones. 2 ans de développement, 45 mois d’études et d’exécution 2 ans de développement, sous la conduite de Bouygues Bâtiment Ile-de-France et d’Icade, ont été nécessaires en amont pour évaluer et finaliser un projet compétitif capable de concilier et d’intégrer de façon optimale les besoins multiples du commanditaire et futur exploitant du Parc (le Muséum), les propositions techniques et architecturales des maîtres d’œuvre, les contraintes de la construction, les impératifs de la maintenance à long terme, et les optimisations financières des partenaires investisseurs et prêteurs invités à s’engager pour une durée de 25 ans. Pour étudier ce projet zoologique hors du commun, Bouygues Bâtiment Ile-de-France PPP et Icade ont mobilisé, via la société de promotion Chrysalis Développement, les compétences d’une importante équipe de maîtres d’œuvre experts : • l’Atelier Jacqueline Osty et Associés (AJOA), pour la conception paysagère du Parc, • Bernard Tschumi urbanistes Architectes (BTuA), avec Véronique Descharrières, pour la conception des nouveaux bâtiments, •S ynthèse Architecture, avec Bernard Hemery, pour la conception des bâtiments techniques et les rénovations de bâtiments, • El Hassani et Keller, pour la scénographie des vivariums et la signalétique pédagogique et fonctionnelle du Parc, • Setec Bâtiment, pour les fluides (hors traitement d’eau), • Bouygues Bâtiment Ile-de-France pour les lots techniques (hors fluides). 20 ateliers de travail ont contribué à l’élaboration du projet. Ces études ont été complétées lors de la phase exécution avec plus de 90 réunions (échantillons, prototypes) en relation directe avec les futurs utilisateurs. Bouygues Bâtiment Ile-de-France et sa filiale Brézillon ont engagé les travaux en entreprise générale en septembre 2011, après 18 mois d’études d’exécution et de lancement des appels d’offres auprès des sous-traitants et des fournisseurs. Une trentaine de cadres est mobilisée à l’agence travaux sur le site. Une cinquantaine d’entreprises partenaires aux savoir-faire très diversifiés ont participé au chantier, avec plus de 400 techniciens, artisans et compagnons en phase de pointe. Le planning des travaux, très serré, a vu une livraison échelonnée des bâtiments et des biozones dès la fin 2012, jusqu’à la livraison finale début 2014. Le Parc a ouvert ses portes au public le 12 avril 2014. La sophistication d’un chantier zoologique inédit L’aménagement du Parc fut l’exercice d’une multitude de travaux extrêmement variés et sophistiqués. Les 16 hectares du site ont été entièrement réaménagés afin de mettre en scène les fragments de paysages correspondant aux écosystèmes des animaux résidants. Le relief a été entièrement remodelé dans ce but, avec la création d’une vaste plaine sahélo-soudanaise au pied du Grand Rocher, de buttes, de merlons et de vallées pour l’Europe, la Guyane et Madagascar, et d’une plaine côtière le long du lac Daumesnil pour la Patagonie… De nombreux rochers architecturaux et paysagers jalonnent ces espaces. Un circuit de découverte aménagé à travers le Parc comprend 4,2 km de chemins principaux et secondaires et de nombreux points de vue sur les aires de vie animalière. La démarche architecturale a cherché à intégrer dans les différents paysages du site l’ensemble des contraintes logistiques et zootechniques d’un parc destiné à accueillir 1,5 million de visiteurs par an. Les 24 bâtiments très spécifiques du projet se fondent dans ces paysages qu’ils contribuent à délimiter et à composer, grâce à des enveloppes architecturales légères assurant leur parfaite immersion. Conçues avec des matériaux bruts ou naturels (maillages en filets tendus sur une structure d’acier, madriers de bois, faux rochers, structures végétalisées), ces enveloppes constituent un filtre subtil entre les constructions et l’environnement naturel. Ces artifices limiteront en particulier l’impact visuel des grandes structures nouvelles du Parc : le bâtiment d’accueil du public joue le rôle de sas entre la ville et l’univers du Parc, avec sa « clairière urbaine » qu’envahissent des plantes grimpantes (lierres, clématites…) et que traversent d’étranges bruissements et cris d’animaux ; la Grande volière où évoluent librement de nombreuses espèces d’oiseaux à l’abri d’un immense filet de 1 466 m2 et 11,50 m de haut ; la Grande Serre tropicale qui recrée, sous une verrière semi-cylindrique à double vitrage de 4 000 m2 et 16 m de haut, le climat chaud et humide propice à une végétation dense et à une riche faune guyanaise et malgache. Les espaces verts constituent aussi un lot essentiel dans ce projet. La végétation est prépondérante : la surface arborée doit s’accroître de 40 %. L’environnement végétal des biozones est obtenu par la combinaison du patrimoine conservé avec d’autres espèces européennes proches et évocatrices de celles des écosystèmes simulés, et par le recours à des plantes d’origine exotique, pour les serres principalement. Près de la moitié des arbres existants est ainsi remplacée par de nouveaux arbres. Au total, 155 000 plants de 800 espèces végétales différentes sont mis en terre sur le site et dans la Grande Serre. Les divers équipements aquatiques destinés à la faune (bassins, aquariums) nécessitent des systèmes spéciaux de traitement de l’eau. Les travaux ont consisté, entre autres, à l’exécution de 74 000 m3 de déblais et remblais, de 15 km de tranchées techniques, de 51 km de fourreaux pour les réseaux secs (électricité / télécoms), de 3 000 m2 de murs en gabions, de 25 000 m2 de voiries en béton, de 4,3 km de clôtures animalières… La topographie, l’eau, les végétaux et l’air sont des éléments-clés de la création des biozones d’un parc zoologique. A la spécificité des constructions s’ajoute ainsi la diversité des travaux et des équipements : terrassements, travaux hydrauliques, plantations, traitement de l’eau et de l’énergie, ventilation, etc. De fortes exigences environnementales Bien qu’il n’existe aucun référentiel de certification HQE - Haute Qualité Environnementale – pour des ouvrages zoologiques, les partenaires du projet ont appliqué les principes de cette démarche afin de respecter des normes de performances élevées en matière de développement durable et de préservation de l’environnement. Tous les aspects sensibles de l’aménagement du Parc (réduction des nuisances visuelles, sonores, olfactives, cycles de l’eau, traitement des déchets…) ont fait l’objet d’études spéciales. La conception des bâtiments contribuera à la réduction de la demande énergétique, grâce à une isolation renforcée et au recours à la ventilation naturelle. La Grande Serre bioclimatique est dotée d’un double vitrage. Elle est ventilée naturellement et rafraîchie par simple humidification de l’air. Les partenaires ont voulu faire de ce projet un « chantier vert » exemplaire, respectueux de son environnement, de ses riverains, et de ses occupants. 16 girafes sont restées sur le site jusqu’à la fin des travaux, véritables témoins du label Ecosite de Bouygues Construction. Elles ont fait l’objet de la plus grande attention de la part des intervenants… La société Chrysalis a pris, comme maître d’ouvrage, des engagements de performance énergétique pour les 25 ans de la durée de son contrat PPP. Un programme de gestion de l’eau très élaboré a été mis au point pour satisfaire les besoins qu’implique l’exploitation d’un parc animalier et végétal (lavage des loges animales, arrosage des sites et alimentation des bassins). 3 sources d’approvisionnement sont sollicitées : l’eau de ville (pour la consommation et les besoins sanitaires), l’eau de forage traitée (pour le nettoyage, le remplissage des bassins animaliers et l’arrosage), et l’eau pluviale, partiellement récupérée à partir de la grande verrière de la Serre notamment et recyclée pour les sanitaires publics. Les travaux eux-mêmes ont été organisés conformément aux standards de la Charte Ecosite de Bouygues Construction. Le label Ecosite du Groupe garantit le respect de critères environnementaux particulièrement exigeants et fixe des objectifs très ambitieux de réduction, voire d’élimination des pollutions et des nuisances (trafic, bruit, poussières…). Afin de limiter l’impact écologique des travaux et des constructions, des matériaux de démolition du site sont ainsi recyclés, après concassage, dans les voiries nouvelles du Parc. De même, les bois de construction sont de préférence issus de filières éco-gérées bénéficiant d’écolabels : PEFC (bois européens), FSC (bois exotiques), ou NF Environnement (revêtements intérieurs)… Une procédure de tri des déchets a été également mise en place, avec diverses filières parfaitement traçables de valorisation. Diverses dispositions ont été prises, en outre, pour préserver la tranquillité des riverains, auprès desquels a été déployé un important dispositif de communication. Légitimement redoutés par les riverains, les flux de trafic du chantier, par exemple, ont été canalisés vers une entrée principale éloignée de toute zone résidentielle. Pendant les travaux de démolition, le chantier a par ailleurs eu recours à des brumisateurs (plus économes en eau que l’arrosage) pour rabattre au sol les poussières… Tous les partenaires du projet veulent donner à ce chantier une signature écologique exemplaire. Calendrier du projet 2010 Février : signature du Contrat de Partenariat ars : M lancement des études 2011 Juin : obtention des autorisations administratives S eptembre : lancement des travaux 2012 Décembre : livraison du bâtiment girafes 2013 livraisons successives des différents secteurs 2014 Le 12 avril 2014 : livraisons finales et réouverture du Parc au public Parc zoologique de Paris Les partenaires du Groupement Chrysalis Maîtrise d’ouvrage Investisseurs CHRYSALIS Promoteur CHRYSALIS HRYSSA développement Co-promoteurs Concepteurs A T E L I E R JACQUELINE OSTY ASSOCIES & URBANISME / PAYSAGE Mainteneur Constructeur Pour plus d’informations : www.renovationparczoologiquedeparis.fr Edition : Chrysalis / Bouygues Bâtiment Ile-de-France / Icade. Rédaction : CA. Consultant. Maquette-Impression : Image & Texte. Crédits photos : Perspectives : Vue Aérienne © AJOA - BTuA - SYNTHESE (Infographistes : Labtop / Joy-land) • Perspective Bassins © AJOA - BTuA - SYNTHESE (Infographistes : Labtop) • Perspective Girafes © AJOA - BTuA (Infographistes : Labtop) • Vue Guyane New © Céline Orsingher - AJOA • Vue Europe © AJOA • Vue Patagonie © Artefactory - AJOA / BTuA • Vue Sahel © Artefactory - AJOA / BTuA • Vue Guyane Serre © Artefactory - AJOA / BTuA • Vue Intérieure Entrée © Labtop - BTuA / AJOA • Vue du Parvis de l’Entrée © Labtop - BTuA / AJOA • Vue de la Serre © Artefactory - BTuA / AJOA • Vue Intérieure de la Grande Volière © Artefactory - AJOA / BTuA. Photos animaux : © F-G. Grandin MNHN.