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interventions
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Préambule
Préambule
Le colloque du 22 juin 2010 clôture la première phase des travaux de l’Atlas dynamique de la
biodiversité de Seine-et-Marne. Il ferme une boucle dont le tracé a débuté le 19 octobre 2005,
par un autre colloque qui présentait le projet à tous les acteurs de la biodiversité francilienne.
Le colloque du 22 mai 2010 laisse également une trace écrite puisqu’il marque le lancement
de la diffusion de l’Atlas de la flore sauvage de Seine-et-Marne, premier tome d’une série de
quatre ouvrages dédiés respectivement à la flore, à la faune, aux milieux naturels et aux
relations homme/nature en Seine-et-Marne.
Les travaux présentés dans cette collection et dans le présent document reposent sur un
partenariat fructueux et prolifique entre le Département, dix associations de protection de la
nature, de Natureparif et de plusieurs équipes scientifiques – écologues et géographes – du
Muséum national d’Histoire naturelle, du Conservatoire botanique national du Bassin
parisien, du Centre National de la Recherche Scientifique et d’universités parisiennes.
L’ensemble de ces travaux ont pour but de mieux appréhender la biodiversité de Seine-etMarne, de la cartographier, d’évaluer les menaces qu’elle subit ainsi que les services qu’elle
est susceptible de fournir aux habitants du département. Ces études sont dédiées à tous les
aménageurs et gestionnaires du territoire, quels qu’ils soient, du propriétaire d’une jardinière
de balcon à l’élu responsable d’un parc urbain de plusieurs hectares. Leur vocation est de
mettre à jour les connaissances sur le patrimoine naturel de Seine-et-Marne, de redéfinir les
secteurs et les espèces à enjeux, de porter un éclairage nouveau sur les pratiques néfastes ou
bénéfiques à la diversité biologique, et surtout de faire en sorte que chacun intègre cette
variable dans chacune des décisions relatives à la gestion et/ou l’aménagement de son
territoire.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Sommaire
Sommaire
Discours d’ouverture de Vincent ÉBLÉ, président du Conseil général.............................. 4
Biodiversité à l'échelle régionale. Quelques enjeux. Articulation avec l'Atlas dynamique
de la biodiversité....................................................................................................................... 7
Atlas de la Biodiversité de la Seine-et-Marne : bilan des inventaires faunes par les
associations................................................................................................................................ 9
Appréhender la biodiversité : approche fonctionnelle et indicateurs ............................... 11
Les enjeux de la flore en Seine-et-Marne ............................................................................. 12
Cartographie des habitats naturels et semi-naturels de Seine-et-Marne : 2006-2010 ..... 14
Trajectoires d’occupation du sol : conversion et fragmentation ....................................... 16
La biodiversité et les Hommes : le point sur les services écosystémiques ......................... 16
Les seine-et-marnais et la biodiversité : connaissance, usages, menaces ? ....................... 17
Les continuités écologiques de Seine-et-Marne ................................................................... 18
Les espaces naturels sensibles (ENS) : Schéma départemental des ENS et consultation
réalisée auprès des collectivités locales................................................................................. 20
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Sommaire
Discours d’ouverture de Vincent ÉBLÉ, président du Conseil général
Monsieur le Vice-président du Conseil général, cher Jean,
Mesdames, messieurs les élus,
Madame la Directrice de Natureparif,
Mesdames, messieurs les intervenants,
Mesdames, messieurs,
C’est avec un grand plaisir que je suis parmi vous aujourd’hui au Châtelet-en-Brie pour
l’ouverture de ce colloque dont le sujet est « biodiversité et aménagement du territoire ». La
connaissance de la flore, de la faune, des habitats et des continuités écologiques est en effet
indispensable à l’aménagement durable du territoire et à l’équilibre ville-nature qui caractérise
la Seine-et-Marne. Cette réflexion est d’ailleurs au cœur de notre action en faveur du
développement durable.
Tout au long de ce mois de juin, Le Conseil général organise en effet son mois du
développement durable. Tout au long de ces quatre semaines, des manifestations, des réunions
viennent mettre en avant les enjeux de ce concept si important pour l’avenir de nos territoires
et de notre mode de vie. Chacun connaît désormais sa définition : « Satisfaire les besoins des
générations actuelles sans compromettre les facultés des générations futures à satisfaire les
leurs ».
La sauvegarde de la biodiversité est un des principaux axes du développement durable tant
elle est le garant de la pérennité des ressources naturelles de notre planète.
Permettez-moi d’ailleurs de citer Jean Claude Lefeuvre, président de l’Institut Français de la
Biodiversité qui disait en décembre 2005 : « Il faut absolument être convaincu de cela :
sauvegarder la biodiversité de la planète, ce n’est pas un coût, ce n’est pas un luxe de pays
riche, c’est au contraire une richesse pour l’avenir, le garant d’un futur vivable ».
C’est en effet une dimension essentielle du vivant qui s’exprime par la diversité génétique, la
diversité des espèces et la diversité des écosystèmes.
Elle est un enjeu vital pour les sociétés humaines pour les biens et services qu’elle procure,
qu’il s’agisse des grands services écologiques, l’épuration de l’air, celle de l’eau, la régulation
du climat, la pollinisation, la régénération de la fertilité des sols et toutes sortes de biens
primaires nécessaires autant à l’agriculture qu’à l’industrie.
Mais cette biodiversité s’effondre dans le monde comme en France. La dégradation constatée
ne concerne pas qu’une minorité d’espèces, c’est bien l’ensemble de l’équilibre écologique
qui est en jeu, la majorité des espèces animales et végétales.
La disparition de la biodiversité constitue donc la plus grande problématique actuelle avec le
réchauffement climatique.
Protéger cette formidable richesse pour nous protéger nous-mêmes, c’est tout le sens de la
politique menée par le Conseil général en matière d’Espaces Naturels Sensibles (ENS). Sur
les 4 155 hectares classés à ce titre, le Département est propriétaire de 1 687 hectares.
Nous avons fait le choix d’ouvrir de manière intelligente et raisonnée ces milieux naturels,
réservoirs de biodiversité.
C’est tout le sens également du recensement de la biodiversité lancé par le Conseil général sur
son territoire. Fruit de cinq années de travail, le premier tome de l’Atlas sur la flore sauvage
de Seine-et-Marne vient d’être achevé. Au-delà d’une simple liste récapitulative des 1 450
espèces végétales du département, ce magnifique ouvrage apporte des informations précieuses
sur leur répartition et sur l’impact des activités humaines sur ces espèces.
Permettez-moi de remercier chaleureusement toutes les associations et les collectivités qui ont
participé à cette aventure en nous fournissant des données très précieuses.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Sommaire
Merci également au Muséum national d’Histoire naturelle ainsi qu’au CNRS. Merci enfin au
Conseil régional qui a financé avec notre collectivité ce formidable outil.
Deux autres tomes sur la faune et sur les milieux naturels de Seine-et-Marne ainsi qu’une
approche socio-économique de la biodiversité viendront compléter ce travail. Cet atlas
complet constituera alors un outil d’aide à la décision à l’attention des opérateurs dans
l’aménagement et la gestion de notre territoire.
Je me réjouis donc de vous retrouver aussi nombreux dans ce colloque sur ce thème de la
biodiversité tant il me paraît porteur d’interrogations fondamentales sur notre modèle de
développement et sur les alternatives innovantes à inventer.
Le Département vient d’ailleurs d’obtenir la labellisation "2010, Année internationale de la
biodiversité" pour l’organisation de ce colloque ainsi que pour l’inauguration de l'Espace
Naturel Sensible de Livry et la Fête des Espaces Naturels Sensibles.
Ce colloque s’inscrit fort logiquement dans la démarche départementale d’Agenda 21,
véritable plan d'action de la politique de développement durable de notre collectivité. Dès
2007, après une large concertation avec l’ensemble des Seine-et-Marnais et des acteurs du
développement durable, le Département a adopté son Agenda 21. Il s’articule autour de cinq
enjeux :
o Lutter contre le réchauffement climatique ;
o Préserver la biodiversité et les ressources naturelles ;
o Garantir la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations ;
o Permettre l’épanouissement de tous les êtres humains ;
o Favoriser la conduite transversale de projets et la participation citoyenne.
On l’oublie trop souvent, et les 5 axes que je viens de citer en témoignent, le développement
durable ne saurait se réduire à la seule protection de l’environnement même si celle-ci en est
une composante majeure. L'objectif du développement durable est bien de définir des
schémas viables qui concilient les trois aspects économique, social, et écologique des activités
humaines : « trois piliers » à prendre en compte par les collectivités comme par les entreprises
et les individus. La finalité du développement durable est de trouver un équilibre cohérent et
viable à long terme entre ces trois enjeux.
Je constate que, régulièrement, on oppose, de manière simpliste, le développement durable
aux progrès sociaux et à l’emploi alors que, bien au contraire, il est générateur de richesses
tout en veillant au respect des personnes et de l’environnement.
Cette première phase de notre Agenda 21 vient d’être évaluée par le Comité 21. Les 15
spécialistes, parties prenantes chacune d’un aspect du développement durable désigné par
celui-ci, ont souligné que des actions majeures ont été enclenchées : Agriculture durable,
Collège du 21ème siècle, Points Infos Energie, accessibilité à la culture, dématérialisation de
certaines procédures, achats publics responsables, Plan Climat, Plan de l’eau. J’en oublie
certainement…
Mais il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin alors que tant reste à faire. La
deuxième phase (2010-2012) vient donc d’être votée le 28 mai dernier par l’Assemblée
départementale.
La priorité sera d’ancrer dans la durée ces efforts et de fédérer les différents acteurs seine-etmarnais. Bref, nous devons réaliser la transition vers un véritable Agenda 21 de territoire.
Comme vous pouvez le constater, le développement durable oriente de manière significative
nos politiques en faveur des Seine-et-marnais.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Sommaire
La grave crise économique et sociale que nous traversons ne doit pas nous conduire à oublier
l’urgence dans laquelle nous nous trouvons pour protéger notre planète et son environnement,
ni à reléguer le développement durable au rang de gadget pour populations aisées en mal de
nature.
Développement durable qui oriente également de manière significative le projet de territoire
du Conseil général. Notre souhait est de faire de la Seine-et-Marne le territoire leader de
l’éco-construction en créant une véritable filière dans ce secteur. Nous voulons également
inventer un modèle de d’aménagement plus vertueux d’un point de vu environnemental.
La Seine-et-Marne connaît en effet un développement et une urbanisation qui entre en
contradictions avec plusieurs objectifs du développement durable et notamment la question de
la préservation d’une biodiversité riche.
L’ambition de notre projet de territoire est donc d’inventer un nouvel équilibre ville-nature
pour la Seine-et-Marne et les Seine-et-Marnais.
Je vous remercie.
CG77 – 22 juin 2010
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Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Biodiversité : présentation du contexte francilien
Biodiversité à l'échelle régionale. Quelques enjeux.
Articulation avec l'Atlas dynamique de la biodiversité
Grégoire LOÏS
Natureparif
L'échelle régionale est d'importance concernant la biodiversité, tant parce que certains
enjeux relèvent de la compétence de la région, que parce que certains indicateurs d'état de
santé de la biodiversité sont pertinents à l'échelle régionale. Deux points particuliers en
illustration:
‐ Le schéma régional des continuités écologiques et la carte des réservoirs de
biodiversité.
‐ Les indicateurs d'état de santé de la biodiversité à l'échelle régionale
Le schéma régional des continuités écologiques
La région Île-de-France a en charge l'établissement du Schéma régional des continuités
écologiques (SRCE) pour permettre à l'échelle nationale la mise en place des Trames vertes et
bleues. Ce SRCE doit aboutir, suite à une collaboration État-Région, à la réalisation d'un
‘Outil d’aménagement du territoire’ pour ‘restaurer et maintenir les capacités de libre
évolution’ et ‘permettre une reconquête de la biodiversité’. Il doit entre autres, présenter les
enjeux régionaux en matière de continuités écologiques, cartographier la trame verte et bleue
à l’échelle régionale, contenir les mesures contractuelles mobilisables pour la préservation ou
la remise en bon état des continuités écologiques.
La méthodologie suggérée par le Comité Opérationnel Trame Verte et Bleue suggère de
réaliser conjointement l'élaboration d’une cartographie des continuités écologiques prenant en
compte l’ensemble des données disponibles (y compris schémas d’échelle plus fine et
cohérence interrégionale) et la mise en place d'une phase de concertation impliquant les
acteurs
(départements,
PNR, regroupements de
communes, communes,
aménageurs, associations,
partenaires
socioprofessionnels, …).
L'ensemble de ces étapes
doit s'appuyer sur les
données et les acteurs. Ici
l'expérience, les données
et l'expertise accumulées
lors de la réalisation de
l'Atlas dynamique de la
Biodiversité comme de
l'Observatoire
Départemental de la
Biodiversité Urbaine de
Seine-Saint-Denis sont clairement cruciales. La première étape, le point de départ est la
réalisation d'une carte régionale des réservoirs de biodiversité.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Biodiversité : présentation du contexte francilien
Les indicateurs d'état de santé de la biodiversité à l'échelle régionale
Afin de mieux comprendre la situation, les enjeux et les facteurs moteurs dans le cadre de
la biodiversité, il est nécessaire de disposer d'indicateurs d'état de santé de la biodiversité. Les
données de suivis collectées dans le cadre de programmes orchestrés par le Muséum National
d'Histoire Naturelle sont particulièrement adaptées à la réalisation de ce type d'indicateurs.
Dans le cadre de l'Atlas Dynamique de la Biodiversité comme dans celui de l'Observatoire
Départemental de la Biodiversité Urbaine, l'accent a été mis sur la collecte de ce type de
données. Les indicateurs produits le sont chaque année à l'échelle nationale et depuis 2009 à
l'échelle régionale. Il est pour l'instant difficile de descendre à une échelle plus fine mais les
résultats obtenus à l'échelle régionale sont utilisables à l'échelle départementale. Ci-après un
exemple de cette déclinaison:
France
1989-2001
-8,5%
France
2001-2009
+14,5%
Ile-de-France
2001-2009
+7,4%
Spécialistes des milieux agricoles
-23,5%
-2,0%
-0,3%
Spécialistes des milieux forestiers
-6,8%
-5,6%
-9,8%
Spécialistes des milieux bâtis
-17,8%
-3,9%
+13,2%
Espèces généralistes
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Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
La biodiversité de Seine-et-Marne : données et analyse
Atlas de la Biodiversité de la Seine-et-Marne :
bilan des inventaires faunes par les associations
Colette HUOT-DAUBREMONT
Centre Ornithologique Ile-de-France (CORIF)
Les suivis faunistiques de l’Atlas dynamique de la biodiversité de Seine-et-Marne ont été pris en
charge par des associations de protection de la nature (ACOREP-France, Association des
Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau (ANVL), Centre Ornithologique
Ile-de-France (CORIF), Lépidoptéristes de France, Office Pour les Insectes et leur Environnement
(OPIE), Philofauna, R.E.N.AR.D., Société Entomologique de France (SEF)), la Fédération
Départementale des Chasseurs de Seine-et-Marne et la Fédération Départementale pour la Pêche et
la Protection des milieux aquatiques de Seine-et-Marne. Les premiers travaux ont commencé en
octobre 2005 par la conception des protocoles puis leur application sur le terrain d’avril 2006 à
l’automne 2010. L’effort de prospection fut conséquent avec plus de 12 376 heures de travail par
plus de 123 personnes (sur 2006-2009). Les 3 528 sites de suivis se répartissent sur l’ensemble des
régions agricoles du département, avec un échantillonnage aléatoire des lieux de prospections. Les
protocoles sont spécifiques selon les taxons suivis, et les sites d’études font l’objet d’une
description standardisée de l’habitat. Neuf taxons (groupes d’espèces) ont été suivis (tableau) :
Taxon
Protocole
Mammifères
Itinéraires
routiers
de
comptage
Points d’écoute
Plaques
reptiles
Points d’écoute
Pêches
électriques et
sorties
de
pêches
Dispositifs de
collecte
Transects
Oiseaux
Reptiles
Amphibiens
Poissons
Insectes :
Coléoptères
Insectes :
Odonates
Insectes :
Orthoptères
Insectes :
Lépidoptères
(papillons
de
jour, papillons de
nuit)
Transects
Transects
dispositifs
collecte
Nombre
données
3 041
de Nombre
d’espèces
17
Nombre
sites suivis
131
60 416
2 157
148
13
944
560
2 629
35 865
17
35
61
860
18 000
1 200
581
184
22
64
541
29
108
et 10 097
(8449 450
de papillons
de papillons
jour,
1648 jour,
papillons
de papillons
nuit)
nuit)
de
(75 219
de
375
de
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Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
La biodiversité de Seine-et-Marne : données et analyse
Parmi ces 132 930 données acquises, citons quelques observations exceptionnelles comme la
Barbastelle, chauve-souris très rare en Seine et Marne, le coléoptère Ripidius quadriceps, dont la
larve est un endoparasite des blattes forestières et qui n’avait pas été revue dans la région depuis
1901…
En dehors du nombre conséquent de données acquises par l’atlas et de ses nombreuses
découvertes, ses principaux attraits furent la réalisation de protocoles standardisés sur cinq années,
le tout sur un vaste territoire et beaucoup de taxons. Cette nouvelle connaissance sera un atout
indéniable pour la réalisation de la trame verte et bleue et pour la délimitation de zones à préserver.
Ce projet novateur a permis aussi à de nombreuses structures ne se connaissant pas forcément avant
et pouvant se trouver à l’occasion en conflit, de travailler ensemble sur un projet commun
ambitieux. Une véritable pédagogie de projet a ainsi été instituée avec de fructueuses collaborations
en particulier lors de la définition des protocoles, mais aussi maintenant pour la préparation de la
rédaction du tome faune. De plus le choix aléatoire des sites a permis un suivi de l’ensemble des
habitats de Seine-et-Marne et non pas uniquement des lieux connus pour leur forte valeur naturelle.
Une nouvelle vision des habitats dans lesquels se trouvent la biodiversité a ainsi vu le jour.
Cependant quelques points plus négatifs sont aussi à relever, comme l’absence de prospections
de certains taxons (araignées, rapaces nocturnes, micromammifères…), le suivi pendant 5 ans
d’endroits plus ou moins motivants pour un naturaliste de terrain (grande plaine agricole, zones
industrielles…). Cet atlas constitue ainsi plus un état des lieux d’une certaine partie de la faune,
qu’un atlas au sens littéral du terme.
Il doit maintenant aboutir à un suivi régulier de la biodiversité et surtout à la réalisation de
véritables actions de préservation, restauration, conservation de la biodiversité. Parmi ces actions, il
ressort en particulier des mesures agro-environnementales permettant de préserver les haies, les
prairies, les jachères à fauches tardives, les mares, les vieux arbres isolées… Tous ces éléments sont
des sources potentielles d’une riche biodiversité, comme les deux arbres remarquables du Mesnil
Amelot qui hébergent tous deux un ensemble remarquable de coléoptères saproxyliques comme
Ampedus nigroflavus, observé trois fois en 20 ans dans la région, ou Cerophytum elateroides inscrit,
avec le statut vulnérable, sur la liste rouge européenne des coléoptères saproxyliques. D’autres
actions pourraient porter sur la sauvegarde des vieux bâtiments ou des pelouses calcaires du sud de
la Seine-et-Marne qui sont en voie de fermeture rapide alors que ce sont des sites uniques
d’observations de certains coléoptères ou lépidoptères. Les corridors écologiques de la future trame
verte et bleue devront aussi être finement choisis en intégrant ces données.
Ainsi, au niveau des zones à enjeux, avant l’atlas les principaux secteurs connus comme riche
en biodiversité étaient le sud du département (Fontainebleau, la Bassée, la vallée du Loing) et
quelques sites dans le nord (vallée de la Marne et du Petit Morin). Désormais de nouvelles zones
ont été détectées comme les vallées du Petit et du Grand Morin, l’Orxois, les Buttes de Dammartin
et les rivières de l’Aubetin et de l’Orvin. Il reste maintenant, une fois la synthèse des études faunes,
flores et habitats réalisées, à mettre en place des mesures durables de préservation.
CG77 – 22 juin 2010
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Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
La biodiversité en Seine-et-Marne : données et analyse Appréhender la biodiversité : approche fonctionnelle et indicateurs
Pauline TEILLAC-DESCHAMPS
Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7204 CERSP
Préserver la biodiversité est un des enjeux majeurs des années à venir. Durant ces
dernières décennies, les principaux outils disponibles permettant d’évaluer l’état de la
biodiversité pour un écosystème donné, se basaient sur la présence ou l’abondance de
certaines espèces remarquables. Cette dimension remarquable de la biodiversité, par sa
vulnérabilité ou sa patrimonialité, doit désormais être complétée par une approche basée sur la
biodiversité dite ordinaire, les espèces communes au cœur du fonctionnement des
écosystèmes. Cette seconde approche permet en effet d’intégrer la dimension fonctionnelle de
la biodiversité, c’est-à-dire les interactions qu’il peut exister entre les espèces en présence et
le fonctionnement global de l’écosystème qui en résulte. Ainsi la richesse spécifique
renseigne sur le nombre d’espèces présentes dans une communauté. Mais la contribution de
chaque espèce au fonctionnement de l’écosystème est alors présupposé identique entre elles.
Nous avons travaillé sur les communautés d’oiseaux et avons développé un indicateur qui
intègre la spécialisation de chaque espèce par rapport à son habitat. Si une espèce spécialiste
utilise de façon optimale un nombre limité de ressources, une espèce généraliste utilise quant
à elle un plus grand nombre de ressources mais de façon bien plus superficielle. Cette notion
de spécialisation peut se décliner à un cortège d’espèces, ou communautés, et c’est ce qu’on
appelle l’indicateur de spécialisation des communautés (CSI).
Notre propos est ici d’illustrer la complémentarité de ces approches et la pertinence
des indicateurs fonctionnels pour étudier le lien entre biodiversité et occupation du sol. Quel
impact a l’urbanisation sur les communautés des zones périphériques à cette urbanisation ? Si
les routes sont des barrages, elles peuvent aussi, selon leur mode de gestion, être un corridor
entre des zones isolées ? Quel impact le mitage des parcelles agricoles par des zones urbaines
a sur l’ensemble de la biodiversité agricole ?
Il semble aujourd’hui crucial d’intégrer la dimension fonctionnelle de la biodiversité
lors des plans d’aménagements, afin de permettre un développement humain en bonne
intelligence avec son environnement.
CG77 – 22 juin 2010 Le Châtelet‐en‐Brie Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
La biodiversité en Seine-et-Marne : données et analyse Les enjeux de la flore en Seine-et-Marne
Sébastien FILOCHE
Conservatoire botanique national du Bassin parisien
L’atlas de la flore sauvage de Seine-et-Marne s’inscrit dans le cadre de la politique
départementale relative aux espaces naturels sensibles et dans un vaste programme de
connaissance et de valorisation des ressources naturelles. Il s’insère aussi dans les missions
d’inventaire et de diffusion des connaissances du Conservatoire botanique national du Bassin
parisien, pour lesquelles il a obtenu un agrément par le ministère chargé de l’environnement.
Cet ouvrage représente actuellement la synthèse la plus aboutie jamais produite sur la flore
de Seine-et-Marne. Il valorise le grand nombre de données bibliographiques et de données
récoltées ces dernières années, soit 391 071 données, afin d’apporter une image la plus fidèle
possible de la composition floristique du département. Il recense ainsi 1443 plantes
vasculaires, auxquelles il associe leur répartition départementale. Parmi ces espèces, 146
n’ont pas été revues et 150 sont actuellement vulnérables. Des secteurs à forte valeur
patrimoniale concentrant la diversité floristique du département ont été confirmés et d’autres
moins connus ont été mis à jour. L’évolution du statut des espèces au cours des deux derniers
siècles a pu être abordée et montre que des pans entiers de la diversité du département sont
menacés de disparition. Il met ainsi l’accent sur la nécessité :
- de prendre en compte les espèces les plus menacées du département dans les politiques
publiques d’aménagements du territoire ;
- de lancer des plans de conservation sur les espèces à enjeux identifiées mais aussi, de
mettre en place des suivis et des recherches ciblées sur les espèces présumées disparues ;
- de protéger les espaces et les milieux les plus vulnérables. L’atlas des habitats permettra
d’élaborer une « liste rouge des habitats menacés ».
- d’utiliser les informations rassemblées dans la base de données Flora pour construire une
approche plus novatrice sur les enjeux de conservation du département.
Nombre d'espèces
indigènes et naturalisées
400 - 706 (13)
300 - 399 (58)
250 - 299 (105)
200 - 249 (152)
125 - 199 (186)
Figure 1 : Nombre d’espèces indigènes et naturalisées par commune après 1990.
CG77 – 22 juin 2010 Le Châtelet‐en‐Brie Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
La biodiversité en Seine-et-Marne : données et analyse Nous disposons désormais d’un état des lieux détaillé de la flore seine-et-marnaise et
d’une solide base de travail pour les années à venir. Nous espérons que cet atlas contribuera à
sensibiliser le grand public sur la nécessité de préserver la biodiversité et plus
particulièrement le patrimoine floristique de la Seine-et-Marne qui leur appartient, mais aussi
que cette connaissance sera utile aux pouvoirs publics, aux gestionnaires d’espaces, en vue
d’actions de sensibilisation, de conservation et de gestion de la flore et du patrimoine.
Cet atlas constitue un outil et une forme de retour vers les nombreux botanistes
amateurs qui nous ont aidé dans ce projet. Il ne constitue pas la fin de l’étude de la flore, mais
au contraire une base pour continuer les inventaires dans des zones encore peu prospectées,
pour rechercher les espèces encore mal connues ou présumées disparues et renforcer la
connaissance de certaines communes. Ainsi, pendant la rédaction de cet atlas deux nouvelles
espèces ont pu être identifiées dans le département : Crypsis alopecuroïdes (Piller & Mitterp.)
Schrad. et Glyceria striata (Lam.) Hitchc.
Nombre d’espèces présentes
dans moins de 22 communes
Très fort
Très faible
Figure 2 : Représentation cartographique de la richesse par mailles de 1 km² pour les espèces
présentes dans moins de 22 communes.
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La biodiversité en Seine-et-Marne : données et analyse Cartographie des habitats naturels et semi-naturels
de Seine-et-Marne : 2006-2010
Laurent AZUELOS
Conservatoire botanique national du Bassin Parisien (CBNBP)
Objectifs
Les milieux naturels et semi-naturels de la Seine-et-Marne représentent 29% du territoire, soit
172 910 ha. La cartographie des milieux naturels et semi-naturels de la Seine-et-Marne au
1/10 000ème dresse un état de référence sur la nature, la répartition et la qualité des milieux présents.
La caractérisation des milieux est réalisée selon la méthode phytosociologique. La
phytosociologie permet de recueillir des informations homogènes, de faire des correspondances avec
les typologies européennes, nationales et régionales et de réaliser des interfaces entre scientifiques,
gestionnaires et aménageurs.
La caractérisation très fine des habitats donne la possibilité d’identifier les territoires à enjeux, de
hiérarchiser les priorités de gestion et d’orienter le schéma départemental des Espaces Naturels
Sensibles.
Une approche plus globale contribuera, à terme, à mettre en évidence la trame écologique de la
Seine et Marne, étape préliminaire aux réflexions portant sur la mise en place des continuités
biologiques.
Résultats
L’identification des habitats a permis de dresser un catalogue provisoire des habitats de la Seineet-Marne. En mars 2010, le CBNBP a recensé 135 types d’habitats différents (précision au niveau de
l’association phytosociologique) sur 110 000 hectares de surface cartographiée. Le territoire a été
échantillonné grâce à environ 3000 relevés floristiques.
La cartographie des habitats représente la répartition des milieux naturels et semi-naturels. Une
sélection multicritère met en évidence les habitats que le CBNBP considère remarquables, à savoir :
les habitats « Natura 2000 » en bon état de conservation, les habitats « Natura 2000* – prioritaire »,
les habitats déterminants ZNIEFF en Ile-de-France et les autres habitats identifiés comme d’intérêt
régional.
Carte n°1 : Répartition des habitats remarquables
Sélection multicritère « Habitats remarquables »
Habitat ZNIEFF IdF et d’intérêt régional
Habitat Natura 2000 – Bon état de conservation
et Natura 2000* prioritaire
Prospection 2006-2009
Habitats cartographiés sans statut particulier
ECOMOS non cartographié/ restant à évaluer
© IAURIF, Source ECOMOS 2000
- IAURIF CBNBP-MNHN-CG77
CG77 – 22 juin 2010 Le Châtelet‐en‐Brie Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
La biodiversité en Seine-et-Marne : données et analyse Des outils pour l’aménagement du territoire
Parmi les habitats remarquables identifiés par le CBNBP, les zones humides et les pelouses font
parties des habitats les plus menacés au niveau national.
La carte de répartition de ces habitats au sein et en dehors des réseaux de protection actuels
(Natura 2000, Arrêté de protection de Biotopes, Réserves Naturelles Nationales, Réserves Naturelles
Régionales, sites de l’Agence des Espaces Verts, Espaces Naturelles Sensibles) aide à cibler des
zones sensibles à surveiller.
Par ailleurs, l’état de conservation et les menaces recensés sur le terrain permettent de
hiérarchiser les priorités d’intervention sur ces habitats. L’exemple ci-dessous sur la répartition
départementale des pelouses illustre les espaces à gérer en priorité au sein et en dehors du réseau
de protection actuel.
Carte n°2: Répartition des pelouses et priorités de gestion
Pelouses d’intérêt à gérer en priorité
❋ Pelouses à maintenir – priorité 1:
Bon état de conservation
Pas de menace
Pelouse à restaurer – priorité 1 :
Bon état de conservation
Menace ≥ 1
Pelouse à restaurer – priorité 2 :
État conservation moyen
Menace ≥ 0
Réseau de pelouse à conserver pour
les continuités écologiques
Pelouse à restaurer – priorité 3 :
État conservation mauvais
Menace ≥ 0
Espaces protégés
© CBNBP-MNHN-CG77
Cartes communales
La cartographie des habitats est exploitable par commune au 1/10 000ème sur l’ensemble du
département. Elle donne accès, par commune, à la répartition des habitats identifiés.
Carte n°3: Répartition des habitats sur la commune de Poligny
22 Eaux douces stagnantes
24 Eaux courantes
31 Landes et fruticées
34 Pelouses calcicoles sèches
35 Pelouses silicicoles sèches
37 Prairies humides et mégaphorbiaies
38 Prairies mésophiles
41 Forêts caducifoliées
44 Forêts
51 Tourbières hautes
53 Végétation de bord des eaux
6 Rochers continentaux, éboulis et sables
8 Terres agricoles et paysages artificiels
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Quels liens entre les enjeux de la biodiversité et l’aménagement du territoire ?
Trajectoires d’occupation du sol : conversion et fragmentation
Anne MIMET
Université Paris 1, UMR LADYSS
La perte de la biodiversité au niveau global est associée au développement des sociétés
humaines, et plus particulièrement aux modifications de l’occupation du sol. La disparition, la
détérioration et la fragmentation des habitats sont aujourd’hui reconnues comme les causes
majeures de la crise de la biodiversité. La Seine-et-Marne est un département particulièrement
soumis à des changements rapides de la composition de ces territoires : les réseaux de transport,
l’urbanisation, l’activité économique et par conséquent l’usage des terres s’y modifient de façon
accélérée. Ce département encore agricole se trouve en front d’urbanisation et doit s’adapter à la
croissance de la capitale. Ces modifications rapides des territoires ont des conséquences importantes
sur la biodiversité du département. Pour comprendre ces conséquences, nous avons besoin dans un
premier temps de savoir comment ces changements se traduisent en termes de modification de
l’organisation de l’occupation du sol, et dans un second temps où se localisent ces changements.
Le travail présenté ici définit les types d’occupation du sol et leur évolution entre 1982 et 2003.
Notre appréhension de la structure spatiale de ces territoires permet d’identifier les grandes
trajectoires d’évolution du territoire aussi bien du point de vue de leurs occupations du sol que de
leur fragmentation.
Outre l’artificialisation bien connue du département, les résultats de ce travail permettent
d’établir des dynamiques sources/puits de territoires perdant leurs espaces forestiers et/ou agricoles
purs. La fragmentation intervient partout, de façon homogène, sans épargner les territoires dont
l’occupation du sol n’a pas été modifiée. De manière générale, les espaces forestiers et agricoles
sont soumis à des contraintes de perte d’habitat et de fragmentation, alors que dans le même temps
les espaces artificialisés se comblent et s’homogénéisent, perdant leurs résidus d’agriculture et de
forêt.
La biodiversité et les Hommes : le point sur les services écosystémiques
Pauline TEILLAC-DESCHAMPS
Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7204 CERSP
L’évaluation des écosystèmes pour le millénaire (Millennium Ecosystem Assessment, MEA), fut
impulsée en 2001 par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Cette initiative a volontairement
pris comme socle une vision anthropo-centrée de la nature et de son fonctionnement. Le MEA est
fondé sur le concept de « services d'origine écosystémique», soient les bénéfices que les humains
retirent des écosystèmes. Ces services sont regroupés en quatre groupes :
1) services d’approvisionnement, ou de prélèvement (nourriture, eau, fibre, etc.)
2) services de régulation (qui affectent le climat, les inondations, la durée de vie des
déchets, et la qualité de l'eau)
3) services culturels qui procurent des bénéfices récréatifs, esthétiques, et spirituels
4) services d’auto-entretien tels que la formation des sols, la photosynthèse, et les cycles de
la matière
Le MEA examine comment les changements qui touchent les services d'origine
écosystémique (services écosystémiques) influencent le bien-être de l’Homme. Il est ici supposé
que le bien-être de l’Homme comprend une disponibilité suffisante en nourriture, en logement, de
quoi se vêtir, la santé (psychique comme physique, comprenant un accès à l'air pur et à l'eau
potable), de bonnes relations sociales, la sécurité (dont l'accès sécurisé aux ressources naturelles et
autres types de ressources), la protection contre les catastrophes naturelles ou provoquées par
l’homme, et enfin la liberté de choix et d'action.
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Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Quels liens entre les enjeux de la biodiversité et l’aménagement du territoire ?
Le cadre conceptuel du MEA postule que les hommes sont partie intégrante des écosystèmes et
qu'il existe une interaction dynamique entre ces hommes et d'autres éléments de ces écosystèmes.
L’essentiel des conclusions du MEA est le fait que l’activité humaine réduit le capital naturel de
la Terre, en exerçant des pressions si fortes sur l’environnement que nous ne pouvons plus
présupposer de la capacité des écosystèmes de la planète à soutenir les générations futures.
Enfin le MEA a conclu que la gestion efficace des écosystèmes est affectée à la fois par le
manque de connaissance et d’information sur différents aspects des écosystèmes et par la non
utilisation adéquate de l’information existante pour les décisions de gestion.
Les seine-et-marnais et la biodiversité : connaissance, usages, menaces ?
SIMON L. (1), RIBOULOT M. (1), GOELDNER-GIANELLA L. (2), HUMAIN-LAMOURE A.-L. (3), RAYMOND R. (1)
Université Paris 1, UMR LADYSS (1), UMR PRODIG (2), UMR Géographie-cités (3)
Entre l'automne 2007 et le printemps 2009, huit cent dix-sept seine-et-marnais ont été
questionnés sur la nature et la biodiversité. Cette enquête, réalisée dans la rue en face à face, a
concerné les habitants de quatre communes du nord-est du département : deux communes urbaines
(Vaires-sur-Marne et Noisiel), une commune péri-urbaine (Esbly) et une commune rurale
(Chauconin-Neufmontiers). Trois questions majeures ont guidé les enquêteurs : 1) les seine-etmarnais s'intéressent-ils à la biodiversité ? 2) quels sont les usages qu'ils lui associent ? 3) quelles
sont les menaces qui la concernent et les solutions proposés pour la protéger ?
Pour savoir si les seine-et-marnais s'intéressent à la biodiversité, nous leur avons demandé s'ils
avaient déjà entendu le mot « biodiversité » et, le cas échéant, s'ils savaient le définir. Les résultats
montrent une connaissance orale du thème, mais des définitions rarement exactes du terme. Ce sont
les ruraux, les personnes qui fréquentent le plus la nature, ou celles qui y sont le plus sensibles (par
leurs lectures, leurs loisirs ou leur appartenance associative) qui en ont la meilleure connaissance.
Ceci montre des liens étroits entre la connaissance de la biodiversité et diverses formes de
« proximité à la nature ».
L'intérêt que les seine-et-marnais portent à la biodiversité se mesure en premier lieu par les
services écosystémiques qu'ils lui associent. Une très grande majorité de personnes interrogées
pense que les milieux naturels et les espaces verts offrent des services à la société, services qu'ils
associent très majoritairement aux « services culturels », c'est-à-dire aux possibilités de détente, de
contemplation, de loisirs, etc., qu'ils fournissent. Les seine-et-marnais distinguent une biodiversité
remarquable (comme Fontainebleau) d'une biodiversité qu'ils pratiquent plus fréquemment, car plus
proche de chez eux.
Si les seine-et-marnais interrogés considèrent que la biodiversité est plutôt en bon état et bien
protégée dans leur commune ou leur département, ils choisissent toutefois pour qualifier les
menaces qui la concernent des éléments présents sur le territoire, notamment la pollution et
l'urbanisation. Face à ces menaces, les personnes interrogées pensent que ce sont les acteurs les plus
impliqués à l'échelle locale qui protègent le mieux la biodiversité. Sont cités dans l'ordre : les
associations, les communes, le Conseil général, le Conseil régional... Les solutions préconisées
tournent préférentiellement autour de l'information, qui devrait mieux viser la société, les écoliers
ou les industriels et les agriculteurs. Les personnes interrogées souhaiteraient aussi que soient crées
davantage de réserves naturelles ouvertes au public- réserves pouvant, par exemple, être assimilées
aux espaces naturels sensibles du département.
Mme Cynthia Fleury conclura sur les forces motrices qui lient la biodiversité et les citoyens : la
prise en compte des connaissances scientifiques, la dimension participative de la gestion de la
biodiversité, la prise en compte des préconceptions des acteurs de cette gestion, la remise en cause
partielle du « déficit scientifique », et enfin la mise en place de protocoles durables de participation
démocratique.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Les enjeux de la biodiversité de Seine-et-Marne : quelles réponses ?
Les continuités écologiques de Seine-et-Marne
Olivier RENAULT
Conseil général de Seine-et-Marne, Direction de l’eau et de l’environnement
Nature ordinaire et trame verte et bleue
La nature ordinaire est celle que l’on observe dans les jardins, dans les champs, dans les parcs urbains, etc.
Elle s’oppose à la nature patrimoniale que l’on peut observer dans les espaces protégés. Pendant de nombreuses
années, elle n’a intéressé ni les naturalistes amateurs, ni les scientifiques, jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que les
milieux ordinaires étaient tout aussi importants que les espaces protégés pour conserver la biodiversité. Ces
chemins enherbés, accotements routiers, bords de champs, haies, fossés, berges de cours d’eau et autres espaces
verts forment une matrice qui entoure et relie les milieux remarquables. Ils permettent les déplacements des
animaux et des graines. Sans ces corridors écologiques, comme on les appelle, certaines migrations comme celles
des amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons) entre leurs sites d’hivernage et leurs sites de ponte seraient
impossibles.
Les corridors écologiques ont récemment pris de l’importance à travers les discussions qui se sont tenues dans
le cadre du Grenelle de l’environnement. En effet, ce réseau de chemins, de mares, de prairies, de bois, de cours
d’eau fait partie de ce que l’on appelle désormais la Trame verte et bleue, un outil d'aménagement du territoire
destiné à préserver voire restaurer la biodiversité en France, en s’attaquant notamment à une des causes majeures
de déclin de la biodiversité : la fragmentation des milieux naturels par les activités humaines (infrastructures de
transport, urbanisation, agriculture, etc.). Cet outil d’aménagement a été intégré au projet de loi Grenelle II dans le
but de (re)constituer un réseau de continuités écologiques.
La Trame verte et bleue se compose de deux éléments :
les noyaux – ou réservoirs – de biodiversité, qui abritent des espèces et des habitats remarquables ;
les corridors écologiques, zones de nature ordinaire qui hébergent surtout des espèces communes, mais
qui permettent aussi les déplacements des espèces remarquables entre les noyaux de biodiversité.
Trois grands types d’acteurs ont été désignés pour faire émerger ce réseau :
- L’Etat, qui définit les protocoles et coordonne les différentes actions ;
- Les Régions, chargées de réaliser un Schéma régional de cohérence écologique, qui identifie notamment
les noyaux de biodiversité et les grands corridors ;
- Les communes et leurs groupements, chargées de matérialiser la trame sur leur territoire à l’aide de leurs
documents d’urbanismes (POS, PLU, SCOT).
Quelles solutions concrètes pour la Trame verte et bleue ?
A l’heure actuelle, les outils d’identification et de mise en œuvre concrète de la trame sont encore en
discussion, mais un certain nombre de pistes sont déjà disponibles :
- Dessiner la trame verte et bleue sur le papier
Pour l’identification, l’Atlas dynamique de la biodiversité constitue un projet particulièrement intéressant
puisqu’il a permis en cinq ans de collecter plusieurs centaines de milliers de données sur la flore et la faune, et de
cartographier 110 000 hectares de milieux naturels sur toute la Seine-et-Marne (soit 49 % de la région Ile-deFrance). Il a mis en évidence de nouveaux secteurs à protéger et/ou sur lesquels il est primordial de créer ou de
reconstruire des corridors écologiques. Les résultats obtenus seront progressivement intégrés au nouveau schéma
départemental des espaces naturels sensibles (ENS) du Département. Ils alimenteront également le Schéma
régional de cohérence écologique.
Le volet Sciences humaines et sociales de l’Atlas offre également des clés pour associer les acteurs de terrain,
gestionnaires et aménageurs du territoire, ainsi que les particuliers, au chantier des continuités écologiques.
- Matérialiser la trame verte et bleue sur le terrain
Pour la mise en œuvre des noyaux de biodiversité, les ENS sont évidemment un outil idéal, complémentaire
aux autres outils réglementaires de protection existants que sont les sites Natura 2000, les réserves naturelles
(régionales et nationales), et les arrêtés préfectoraux de protection de biotope.
Pour la mise en œuvre des corridors, plusieurs possibilités peuvent être exploitées : les zones N et les espaces
boisés classés des documents d’urbanisme sont directement mobilisables par les communes pour éviter la
destruction et la fragmentation des milieux naturels.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Les enjeux de la biodiversité de Seine-et-Marne : quelles réponses ?
Le Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PPEANP) est un nouvel outil au
service de la préservation des espaces agricoles périurbains qui résistent mal à pression spéculative sur le foncier
dans les secteurs proches des agglomérations ou dans les sites touristiques. Il permet aux Départements de
délimiter des périmètres à l'intérieur desquels la vocation agricole et naturelle des terres est préservée. Un terrain
situé dans le périmètre ne pourra être rendu constructible que par décret, ce qui nécessite l'intervention de l'Etat
La gestion différenciée des espaces verts est aussi un outil intéressant pour la mise en place de corridors sur les
territoires communaux. Comme son nom l’indique, il s’agit d’appliquer une gestion différente en fonction des
types d’espaces verts : si l’on comprend bien que le terrain de sport communal doit être tondu très régulièrement,
il n’en est pas de même pour certains talus qui bordent les routes ou les chemins communaux et que l’on peut
laisser en « fauche tardive », c’est à dire qu’ils seront fauchés en fin d’été, à un moment où la flore et la faune
auront eu le tout le temps d’accomplir leur cycle de reproduction (notamment floraison, fructification et diffusion
des graines pour les plantes).
Ces pratiques sont déjà en cours dans plusieurs communes de Seine-et-Marne et sur certaines portions du
réseau routier départemental, avec des résultats très visibles sur la richesse floristique et la (ré)apparition
d’espèces « patrimoniales » comme les orchidées ou le fameux coquelicot qui avait si fortement décliné au cours
des dernières décennies. Le réseau routier seine-et-marnais représente un linéaire de 20 900 km, dont 4 300 km de
routes départementales.
Plusieurs structures associatives accompagnent les communes qui le souhaitent dans des formations sur la
gestion différenciée.
La mise en œuvre de la gestion différenciée peut également être réalisée à l’échelle des zones d’activités.
Celles-ci sont susceptibles de constituer d’excellents corridors écologiques dans la mesure où ces endroits sont
généralement de très grande surface, peu fréquentés (ou au moins sur des périodes bien déterminées), et surtout
très calmes la nuit, au moment où la plupart des espèces animales se déplacent. La végétation entre les bâtiments
n'est pas toujours gérée, et on y trouve quelquefois des friches très intéressantes du point de vue de la flore et de la
faune à qui elles fournissent à la fois nourriture, abris et couloirs de déplacement.
En complément de la gestion, le Conseil général de Seine-et-Marne subventionne des aménagements
favorables à la biodiversité, à la fois dans le cadre de sa politique sur les espaces naturels sensibles et de sa
politique relative au Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR). Depuis 1983, les
PDIPR ont pour vocation de protéger le patrimoine communal que constituent les chemins ruraux. La loi précise
que si un projet d'aménagement ou de remembrement interrompt un itinéraire inscrit au PDIPR, un autre itinéraire
de substitution de qualité égale doit être proposé. Cet outil permet de pérenniser un réseau de chemins ruraux et de
réhabiliter du patrimoine culturel (lavoirs, passerelles, puits, croix, etc.) ou naturel (haies, mares, etc.). Les
communes qui profitent de ces subventions s’engagent à réaliser sur leurs chemins une gestion favorable à la
biodiversité. En 2010, les aides concernant cette politique ont été éco-conditionnées de manière à encourager les
collectivités à s’engager davantage en faveur de la biodiversité.
A ce jour, le réseau des chemins ruraux de Seine-et-Marne s’étend sur plus de 10 000 km. Ce linéaire constitue
donc un support incontournable pour la trame verte et bleue.
Communes et Départements ne sont pas les seuls acteurs susceptibles de travailler sur la restauration des
continuités écologiques. Les agriculteurs occupent en Seine-et-Marne des surfaces extrêmement importantes (60
% de la surface du département). Plusieurs dispositifs de mesures agri-environnementales (MAE) « biodiversité »
ont donc été déployés au cours des dernières années. Ils impliquent des partenaires de tous horizons, comme la
Chambre d'agriculture de Seine-et-Marne, la DDEA (Direction Départementale de l'Equipement et de
l'Agriculture), l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), le Département de Seine-etMarne, la Région, l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-France, et aussi, élément qui mérite d'être souligné, la
Fédération des chasseurs de Seine-et-Marne et deux importantes associations de protection de l'environnement
(ANVL et CORIF), qui sont co-signataire de la Charte « Agriculture et Biodiversité » mise en place fin 2008.
Par ailleurs, le Conseil général de Seine-et-Marne encourage financièrement la mise en place d’aménagements
favorables à la biodiversité, de même type que ceux proposés dans le cadre des MAE, dans le cas des travaux
connexes aux aménagements fonciers agricoles, pour lesquels il a désormais compétence. Enfin, la politique de
subvention aux jardins familiaux est également éco-conditionnée depuis 2009.
En conclusion : On le voit à travers ces exemples, il n’existe pas d’outil universel pour la matérialisation de la
trame verte et bleue sur le territoire de la Seine-et-Marne. Ce réseau de continuités naîtra de la combinaison d’un
très grand nombre d’outils mobilisés par un très grand nombre d’acteurs, du particulier aux services de l’Etat, en
passant par les agriculteurs, les forestiers, les associations, les aménageurs et gestionnaires des infrastructures de
transport et les collectivités territoriales.
CG77 – 22 juin 2010
Le Châtelet-en-Brie
Colloque « Biodiversité et Aménagement du territoire »
Les enjeux de la biodiversité de Seine-et-Marne : quelles réponses ?
Les espaces naturels sensibles (ENS) :
Schéma départemental des ENS et consultation réalisée
auprès des collectivités locales
Emilie MOULINIER
Conseil général de Seine-et-Marne, Direction de l’eau et de l’environnement
Le Conseil général de Seine-et-Marne mène une politique de connaissance, de préservation et de valorisation des
milieux naturels depuis 1991, en application de la loi du 18 juillet 1985, relative aux Espaces Naturels Sensibles
(ENS), donnant aux Départements qui le souhaitent, un outil foncier (le droit de préemption) et financier (la Taxe
Départementale ENS).
7 axes stratégiques d’une nouvelle politique des espaces naturels sensibles ont été votés par l’Assemblée
départementale le 30 janvier 2009. Le Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles (SDENS), dont
l’élaboration a commencé en juin 2009, constitue la déclinaison de 4 d’entre eux :
Axe 1 : Planifier et créer des sites ENS
Axe 2 : Prioriser et cibler l’action foncière du Département
Axe 6 : Appliquer le niveau d’exigence départemental sur l’ensemble des sites financés grâce à la Taxe
Départementale des ENS
Axe 7 : Redéfinir les aides en fonction du niveau d’exigence départemental
Fruit du travail collaboratif d’un bureau d’étude attributaire de cette mission, du service départemental chargé des
ENS, des partenaires habituellement associés notamment dans l’élaboration de l’Atlas de la Biodiversité, mais
aussi des Collectivités locales dans le cadre de la consultation lancée par le Conseil général, le SDENS est un
document de programmation. Il permet de connaître les zones de territoire Seine-et-marnais qu’il serait nécessaire
de classer en ENS, qu’ils soient d’intérêt régional, départemental ou local.
En s’appuyant sur les cœurs de nature, en particulier ceux des milieux naturels menacés, mais aussi sur les
continuités écologiques reliant ces espaces remarquables entre eux, le SDENS va permettre de peser et de faire
valoir les atouts du territoire de la Seine-et-Marne en matière de biodiversité.
Fondé en partie sur les résultats de l’atlas de la biodiversité et sur l’expertise de spécialistes de la nature, il
constituera un élément de référence à destination des décideurs impliqués dans l’aménagement de leur territoire.
1/ Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles : méthodologie et résultats
La méthodologie pour son élaboration s’articule autour de plusieurs étapes. Dans un premier temps, une analyse
du territoire a permis de définir les enjeux prioritaires qui concernent les milieux rares (prairies, pelouses, landes
…), les vallées, les boisements sénescents et les continuités écologiques. Ils ont été déclinés en trois critères,
habitats remarquables, ZNIEFF de type 1 et trames écologiques, afin d’identifier des zones naturelles à enjeux
écologiques. Elles représentent 90 331 hectares, soit 15,27 % du territoire.
Les mesures de protection mises en œuvre dans ces zones naturelles à enjeux écologiques ont été recensées ;
certaines d’entre elles constituent de véritables outils de protection comme par exemple les domaines acquis par la
puissance publique ou les réserves naturelles, d’autres nécessitent des mesures complémentaires de protection
comme c’est le cas pour les sites Natura 2000 ou les Arrêtés de Protection de Biotope. En retranchant des zones
naturelles à enjeux écologiques, les sites protégés efficacement, les zones potentielles ENS sont apparues. Elles
représentent 70 623 ha, soit 11,95 % du territoire.
Enfin, dans ces zones potentielles ENS, des zones particulièrement riches écologiquement, ou à enjeux majeurs en
terme de continuités écologiques ont été identifiées comme sites d’intérêt départemental (carte 1). Ils représentent
8 451 ha, soit 1,42 % du territoire (carte 2). Les surfaces non couvertes par des sites d’intérêt départemental, soit
62 172 ha seraient susceptibles d’être classées en ENS d’intérêt régional ou local avec délégation du droit de
préemption.
Ces premiers résultats sont donc issus d’une approche technique. Il était essentiel pour les compléter de les croiser
avec une approche territoriale en consultant les Communes et les Intercommunalités pour prendre en compte les
enjeux locaux.
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Carte 1
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Carte 2
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2/ Présentation de la consultation auprès des Collectivités locales
Un questionnaire était à retourner par les 553 Communes et Intercommunalités consultées entre octobre
2009 et février 2010.
Elles devaient indiquer la présence ou non d’un espace de nature remarquable sur leur territoire et apporter
un certain nombre d’informations sur les sites identifiés (caractéristiques, enjeux de préservation, actions de
protection et de valorisation existantes ou en projet).
337 Collectivités locales ont répondu au sein desquelles 142 ont identifié des sites à préserver, soit au total
227 espaces (cf. carte 3).
Les informations demandées sur ces espaces permettent de connaître le patrimoine naturel des Communes
et Intercommunalités ainsi que d’appréhender leur vision sur ce qu’est un espace remarquable.
Ainsi, les sites identifiés, généralement propriétés publics, sont des bois ou forêts. Il est intéressant de noter
que des milieux rares avec un intérêt écologique tels que les prairies et les zones humides sont également
relevées. Pour les Collectivités locales, les enjeux sont multiples : paysager, culturel et faune/flore. Ces
espaces sont souvent utilisés pour la promenade. Pour un grand nombre d’entre eux, ils sont menacés par
une absence de gestion ou par la cabanisation. Enfin, les sites font rarement l’objet d’une mesure de
protection ou d’actions concrètes pour les préserver et les valoriser.
Ces éléments permettent d’analyser les sites au regard du SDENS afin de ne retenir que ceux pour lesquels
l’outil ENS est adapté pour les préserver et les valoriser.
Ainsi, les sites suivants n’ont pas été retenus :
- les espaces verts
- les parcs de châteaux, de mairie, etc
- les espaces agricoles
- les espaces de loisir et sportif
- les circulations douces
- les forêts et les bois, à l’exception des bois sénescents et des massifs boisés jouant un rôle majeur
dans les continuités écologiques
- les Réserves Naturelles Régionales
- les sites acquis et gérés par des puissances publiques
78 sites sont ressortis de cette analyse dont :
- 28 identifiés dans le SDENS comme ENS départemental
- 42 identifiés dans le SDENS comme ENS local et régional
- 8 non identifiés dans le SDENS et qui pourraient faire l’objet d’une intégration comme ENS local
et régional
Ces espaces identifiés à la fois par les Collectivités et le Conseil général dans le SDENS témoignent d’un enjeu
commun de préserver ces milieux créant des conditions favorables à la mise en place d’ENS départemental, local
ou régional.
3/ Conclusion
La politique départementale ENS est un des outils de protection et de valorisation des milieux naturels.
Un des documents de programmation de sa mise en œuvre, le SDENS, a mobilisé un grand nombre d’acteurs pour
son élaboration, les experts et les collectivités locales, qui témoignent d’une responsabilité commune à préserver
le patrimoine naturel de Seine-et-Marne.
Celle-ci est d’autant plus importante que la création d’ENS d’intérêt départemental, local et régional ne doit pas
être simplement une volonté du Conseil général qui en a la compétence mais de tous les acteurs du territoire.
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Les enjeux de la biodiversité de Seine-et-Marne : quelles réponses ?
Carte 3
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