Pour plus d’informations, contactez : Jeff Haskins au +1 301 448 8806 ou [email protected] Megan Dold au +44 79 1754 4966 ou [email protected] Les objectifs mondiaux d’émissions ne seront pas atteints si les forêts ne sont pas inclues dans le prochain accord mondial sur le climat. Poznan, Pologne (8 Dcembre 2008)— Avec une inquiétude croissance vis à vis de l’impossibilité des gouvernements à atteindre un consensus sur le rôle des forêts dans le prochain pacte mondiale sur le climat, une alliance d’organisations forestières et environnementales en appelle aujourd’hui aux négociateurs pour inclure les forêts dans les mécanismes d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique. « Les forêts sont un élément crucial du combat et de l’adaptation au changement climatique » a rappelé aujourd’hui Frances Seymour, Directrice Générale du Centre pour la Recherche International sur les Forêts (CIFOR) au cours d’une conférence de presse dans le cadre de la Deuxième Journée sur la Forêt de la 14ème Conférence des Parties de l’UNFCC (COP-14) à Poznan, en Pologne. « Nous devons inclure les forêts dans nos stratégies de réponse au changement climatique. Si nous ne le faisons pas, nous pourrions nous trouver face à un scénario catastrophe, avec une boucle de rétroaction positive, dans laquelle les émissions liées à la déforestation et la dégradation alimentent le réchauffement planétaire, qui accélère à son tour la perte forestière» La déforestation est responsable de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement planétaire – plus que les émissions de l’ensemble du secteur des transports mondial. Les signataires du Protocole de Kyoto, qui expire en 2012, n’ont pas inclus de mécanisme de réduction des émissions dues à la déforestation. Aujourd’hui, des responsables forestiers du monde entier insistent sur le fait que les négociateurs devraient inclure les forêts dans le prochain accord de décembre 2009, lors du COP 15, à Copenhague au Danemark. « Ce qui s’est révélé important, lors de la Journée sur la Forêt, a été le consensus remarquable atteint par un ensemble large d’acteurs à propos de ce qui doit être fait » a souligné Frances Seymour. « La communauté forestière a une longue histoire de débats contentieux et diviseurs mais nous sommes maintenant réunis pour s’attaquer à ce défi » Sur la base des discussions et des réactions du secteur forestier à l’agenda du changement climatique et pour insuffler des informations au processus de négociation, le Partenariat Collaboratif sur les Forêts (CPF) a préparé un résumé à l’attention d’Yvo de Boer, Secrétaire Exécutif de l’UNFCCC à l’issue de la Deuxième Journée sur la Forêt. Il appelait à des actions urgents pour réduire la déforestation et à un nouvel accord international sur le mécanisme REDD qui réduirait les émissions et protégerait également les droits des peuples qui dépendent de la forêt pour leur subsistance tout en leur apportant des bénéfices. Les REDD, c’est à dire les Réductions d’Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation forestière, est un mécanisme destiné à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre en offrant des compensations aux pays qui évitent la déforestation et la dégradation. « Nous pouvons nous appuyer sur notre connaissance de la gestion forestière durable pour mettre au point des outils d’adaptation et d’atténuation du changement climatique et ainsi non seulement réduire les émissions de gaz à effet de serre mais également aider les gens à dépasser la pauvreté, protéger la biodiversité et mettre en avant une bonne gouvernance » a indiqué Jan Hein, Directeur Général Adjoint de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture des Nations Unies et Président du CPF. « Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue. Désormais, nous avons besoin que les négociateurs sur le climat reconnaissent l’importance des forêts et de leur gestion durable dans leur prochain accord » Les membres du CPF et les participants à la Journée sur la Forêt pensent que les REDD permettront à la gestion durable des forêts d’être financièrement compétitive avec les moteurs économiques de la déforestation et de la dégradation des forêts, qui favorisent actuellement des pratiques d’abattage destructrices et la conversion de zones forestières à d’autres usages comme le pâturage ou l’agriculture vivrière. Plusieurs projets pilotes inspirés des REDD sont déjà en place au Brésil et en Indonésie. « Lorsque nous parlons de la réduction des émissions dues à la déforestation, il ne s’agit pas d’une situation où l’on se place d’un côté ou de l’autre. Nous devons faire des coupes franches dans toutes les émissions, des voitures à l’agriculture » a rappelé Sunita Narain, Directrice du Centre pour la Science et l’Environnement en Inde. « Les forêts ne sont pas un substitut pour d’autres réductions d’émissions. Elles doivent faire partie de la réduction des émissions dans tous les secteurs ». Près de 1000 acteurs de la forêt, de l’environnement et du développement ont pris part à la Deuxième Journée pour la Forêt. La déclaration du CPF en appelle aux négociateurs du climat, aux gouvernements et autres à : • Inclure les forêts dans les mécanismes et stratégies d’atténuation et d’adaptation climatique. • S’assurer de l’inclusion et de la participation de la société civile dans tous les procédés de prise de décision internationaux, régionaux, nationaux et locaux. • Reconnaître et respecter les droits des femmes, des pauvres et des peuples indigènes. De nombreux orateurs et participants ont insisté sur le fait que les forêts ne doivent pas être considérées comme de simples espaces de stockage du carbone. Les forêts fournissent leurs moyens de subsistance à certaines des populations les plus pauvres du monde et contiennent une grande partie de la biodiversité terrestre de la planète » a rappelé Frances Seymour. La Deuxième Journée pour la Forêt s’est tenue en parallèle de la de la 14ème session de la Conférence des Parties (COP-14) de la Convention Cadre sur le Changement Climatique des Nations Unies (UNFCC) à l’université Adam Mickiewicz, à Poznan. Elle s’est tenue sous l’égide conjointe du Gouvernement polonais, des Services Forestiers Nationaux des Forêts de l’Etat polonais et du Partenariat Collaboratifs sur les Forêts, une alliance d’organisations internationales qui collaborent sur les questions forestières. « Il est impossible de surestimer l’importance des forêts dans notre réponse aux défis du changement climatique » a souligné Maciei Nowicki, Ministre de l’Environnement de Pologne. « Nous devons agir de toute urgence pour protéger notre bien-être et celui des générations futures. Nous avons les solutions techniques. Nous avons les solutions politiques ». 2 S’exprimant lors de la Deuxième Journée sur la Forêt, Martin Parry – du Groupe International d’Expertise sur le Changement Climatique – a déclaré : « Réduire la déforestation est probablement la cible d’atténuation gagnant-gagnant la plus importante que nous puissions atteindre. L’élément magique qui manque encore est la volonté politique collective » Les discussions de la Deuxième Journée sur la Forêt se sont appuyées sur les zones de consensus qui ont émergé lors d’autres démarches effectuées en 2008, y compris par le Dialogue sur les Forêts, un groupe d’individus ayant des intérêts et des origines géographiques divers qui se sont engagés dans la préservation et l’utilisation durable des forêts et par le Cadre Stratégique pour les Forêts et le Changement Climatique du CPF. Ce cadre vise à démontrer comment les forêts, lorsqu’elles sont gérées de façon durable, peuvent jouer un rôle positif sur l’atténuation et l’atténuation au changement climatique. Pour plus d’informations : http://www.fao.org/forestry/cpf-climatechange/en/. ### Sommaire complet de la Deuxième Journée sur la Forêt : http://www.cifor.cgiar.org/publications/pdf_files/cop/cop14/Summary-Forest-Day-2.pdf. La Deuxième Journée sur la Forêt a été organisée conjointement par : le CIFOR, le Gouvernement polonais, les Services Forestiers Nationaux des Forêts de l’Etat polonais et le Partenariat Collaboratifs sur les Forêts (CPF). Les membres du CPF regroupent : CIFOR • Secrétariat de la CBD • FAO • GEF • ICRAF • ITTO • IUCN • Secrétariat de l’IUFRO • Secrétariat de l’UNCCD • UNDP • UNEP • Secrétariat de l’UNFCCC • Secrétariat de l’UNFF • Banque Mondiale. Pour plus d’information sur le partenariat : http://www.fao.org/forestry/cpf/en/. Un financement additionnel a été fourni par : l’Agence Australienne pour le Développement International, la Fondation Charles Stewart Mott, la Fondation David et Lucile Packard ainsi que le Gouvernement Norvégien, le Gouvernement polonais et les Services Forestiers Nationaux des Forêts de l’Etat polonais 3