DOSSIER GREFFE RENALE Figure 3 Figure 4 teurs de m-TOR (RAPAMUNE®, CERTICAN®). Ces molécules sont souvent utilisées un peu à distance de la greffe et ont des propriétés anti-cancéreuses exploitées notamment dans le cancer du rein. L’intérêt de ces traitements pour prévenir la survenue de cancer chez le patient transplanté n’a toutefois pas été formellement démontré. Enfin, l’IMUREL®, le CELLCEPT® ou le MYFORTIC® agissent sur la dernière étape (étape 5) de la multiplication des lymphocytes. Ils interviennent au niveau de la synthèse de l’ADN dans les cellules. L’IMUREL® ou azathioprine est la plus ancienne des molécules de cette famille. Le CELLCEPT® et le MYFORTIC ® sont des médicaments plus récents utilisés toujours en association avec d’autres traitements immunosuppresseurs. Le traitement ANTI-REJET prescrit au patient va combiner plusieurs de ces immunosuppresseurs en sélectionnant des médicaments qui agissent sur des étapes distinctes de l’activation du lymphocyte T. Le nombre et la nature des immunosuppresseurs utilisés varient d’un patient à l’autre et pour un même patient, en fonction du temps écoulé après la greffe. On considère ainsi la période initiale suivant la transplantation comme étant une période plus à risque de rejet et qui va le plus souvent nécessiter un traitement renforcé que l’on quali- fie de traitement d’induction. Une fois cette période passée (quelques jours à quelques semaines), le traitement est allégé mais sera maintenu tout au long de la transplantation, on parle de traitement de maintien. Traitement d’induction et traitement de maintien sont des traitements préventifs du rejet. Toutefois, malgré ces traitements, le patient transplanté peut présenter une réaction de rejet nécessitant alors un traitement curatif qui consiste à renforcer le traitement (augmentation des doses et/ou utilisation d’autres immunosuppresseurs). Du fait de la découverte de nouveaux traitements immunosuppresseurs, les associations d’immunosuppresseurs utilisés ont naturellement beaucoup évolué au cours du temps. On peut distinguer 3 grandes périodes : celle du traitement dit « conventionnel », celle du traitement « classique » inaugurée par la découverte et l’utilisation de la ciclosporine A et la période de l’immunosuppression dite « moderne » qui, en plus des immunosuppresseurs déjà utilisés, intègre les médicaments de dernière génération (figure 3). - Le BELATACEPT est le dernier né des traitements immunosuppresseurs et vient de recevoir l’autorisation de son utilisation en transplantation rénale aux Etats-Unis et tout récemment en Europe. Il pourrait à l’avenir remplacer chez certains patients la ciclospo- rine et ce dès le début de la transplantation. Son mode d’administration est très original : 1 injection intraveineuse tous les 15 jours pendant les premières semaines puis tous les mois. – Compte tenu de la multiplicité des médicaments immunosuppresseurs, on comprend aisément que les possibilités de combinaison soient très nombreuses. On parle actuellement volontiers de « traitement à la carte » pour signifier la possibilité de pouvoir sélectionner une association particulière pour un patient donné en fonction des caractéristiques du patient et de celles du traitement immunosuppresseur (puissance immunosuppressive et effets secondaires). Parallèlement au développement des traitements immunosuppresseurs, les résultats de la transplantation (jugés sur la survenue d’un rejet aigu au cours de la première année de greffe et sur la survie du greffon à 1 an, c’est-à-dire la proportion de patients transplantés ayant un greffon fonctionnel 1 an après la transplantation) ont également évolué au cours du temps (figure 4). Il est important de garder à l’esprit, le rôle prépondérant joué par la ciclosporine A (période du « traitement classique »), non pas tant dans la diminution brute de la fréquence des rejets aigus, mais plutôt dans la diminution de la sévérité de ces mêmes rejets avec comme corollaire l’amélioration de la survie des greffons. Actuellement, les différentes combinaisons de traitements immunosuppresseurs ont permis de diminuer la fréquence du rejet aigu aux alentours de 15 % et d’obtenir des survies du greffon à 1 an proche de 95 %. (figure 4). Ces bons résultats à court terme ne doivent pas occulter des résultats à long terme qui restent moyens (après environ 15 ans, le greffon rénal n’est plus fonctionnel chez 50% des patients) et qui n’ont été que peu influencé par les nouveaux traitements immunosuppresseurs. Notre incapacité à mieux contrôler le « rejet chronique » est probablement en partie expliquée par une vision exagérément centrée sur le lymphocyte T. D’autres cellules que le lymphocyte T sont impliqués dans les processus de destruction chronique du greffon. De nombreux travaux de recherche sont en cours pour mieux identifier ces acteurs du « rejet chronique » et les traitements capables de les contrôler. \\\ mars -septembre 2012 - Reins-Échos n°12 /// 17