E H C I F 2 Ces facteurs biosphériques qui déterminent le climat Benjamin Franklin, inventeur du paratonnerre et pionnier de la météorologie, a été le premier scientifique à établir l’influence des volcans sur le climat. Ses recherches démontrèrent que l’éruption du volcan islandais Laki en 1783 fut à l’origine de l’hiver glacial qu’allait ensuite connaître l’Europe du Nord. Les éruptions volcaniques projettent des quantités énormes de poussières dans l’atmosphère. En créant un écran qui empêche une partie de l’énergie solaire d’atteindre la Terre, elles provoquent un refroidissement du climat pouvant atteindre de 0,2 à 0,3ºC à l’échelle du globe. Les feux de forêt et de nombreuses activités humaines génèrent à leur tour dans l’atmosphère des particules ou aérosols causant des effets comparables. L’effet bouilloire En réchauffant certaines régions davantage que d’autres, le soleil crée des différences de température qui sont à l’origine de courants de convection affectant l’ensemble du globe. Il est possible d’observer l’effet de ces courants en mettant de l’eau à bouillir dans une casserole transparente. L’eau surchauffée (en contact avec la source de chaleur), devient moins dense et s’élève vers la surface du liquide; parallèlement, l’eau de surface, plus froide et donc plus dense, s’abaisse. Il se forme ainsi des courants ascendants et des courants descendants interreliés. Le même phénomène s’applique aussi aux gaz. Ainsi, l’air chaud s’élève tandis que l’air froid tend à redescendre. Le soleil, source de chaleur, est à l’origine des vents (courants atmosphériques) et de la circulation de l’eau (courants océaniques) même si ces derniers subissent par la suite les influences des reliefs, de la rotation de la Terre, etc. La biosphère, des interactions étonnantes La biosphère exerce un rôle déterminant sur le climat, interagissant avec l’atmosphère, l’hydrosphère et la lithosphère (sol). Depuis leur apparition sur cette Terre, les éléments du vivant ont transformé l’atmosphère, tout particulièrement grâce au processus de la photosynthèse, captant le gaz carbonique (CO2) et rejetant de l’oxygène jusqu’à ce que leur taux respectif atteigne les proportions actuelles. Les êtres vivants interagissent avec l’atmosphère de diverses façons. Ainsi, les végétaux de l’hémisphère Nord captent le CO2 lors de leur saison de croissance et le rejettent en hiver, modifiant annuellement la composition de l’atmosphère. En se décomposant en l’absence d’oxygène (anaérobie), les végétaux produisent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Même des algues (phytoplancton) émettent dans l’atmosphère des composés chimiques qui favorisent la formation des nuages. Qui l’eut cru ! Les courants océaniques Les courants de convection qui animent les océans sont engendrés en partie par le rayonnement solaire (et les vents que celui-ci induit), en partie par la différence de la température de l’eau mais aussi par sa salinité. Les eaux plus salées, donc plus denses lorsque combinées à des eaux froides, ont tendance à plonger dans les profondeurs de l’océan. Ces points de chute que l’on retrouve principalement dans l’Atlantique Nord et en Antarctique en raison de la présence de glace mettent en mouvement un véritable tapis roulant qui va dès lors brasser la totalité des eaux de profondeur et de surface des principaux océans. Rappelons que tout au long de leur parcours depuis les zones équatoriales vers les pôles, les eaux de surface chaudes et légères deviennent froides et salées ( en partie en raison de de l’évaporation), ce qui les contraint à s’enfoncer dans les profondeurs des eaux plus froides. En favorisant la dispersion de l’énergie du soleil emmagasinée, les océans temporisent le climat des zones côtières. Toute modification de la force ou de l’itinéraire des grands courants pourrait avoir un impact considérable sur le climat terrestre. C’est notamment le cas du phénomène El Niño qui provoque des changements climatiques importants sur les côtes du Pacifique. Les courants atmosphériques La dynamique de l’atmosphère pourrait se résumer à un ensemble de boucles où l’air équatorial, réchauffé par l’intense rayonnement solaire, s’élève puis se déplace vers les pôles, alors que l’air polaire descend pour ensuite se diriger vers l’équateur. Néanmoins, des facteurs tels la rotation de la Terre et la situation géographique des océans et des continents complexifient cette dynamique. Dans la zone équatoriale, l’air, chauffé et rendu humide en raison de la forte évaporation, se condense et forme des nuages qui causent de fortes pluies sur les forêts tropicales humides. Ainsi délesté, il revient au niveau de l’équateur en vents secs et régulier, appelés alizés qui balaient des régions entières qu’il contribue à rendre désertiques. Pendant ce temps, l’air des pôles, très froid et sec, rejoint les zones tempérées, formant des vents d’ouest (en raison de la rotation de la terre) qui se butent à l’air chargé d’humidité des régions tempérées, provoquant des précipitations. L’air ainsi réchauffé s’élève à nouveau et retourne vers les pôles, y créant des déserts de glace soufflés par des vents d’est polaires. Entre ces deux zones extrêmes s’étendent les régions tempérées où les vents d’ouest dominent. L’ouest des continents jouit d’un climat océanique doux, alors qu’à l’est, prédomine un climat continental plus rigoureux caractérisé par des étés chauds et des hivers glacials. Réalisé à partir des fiches pédagogiques de la trousse Des idées dans l’airž! (DIDA) disponible auprès de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)ž: http://eav.csq.qc.net/dida/