LE SEVOFLURANE EN ANESTHESIE ADULTE B. Debaene, B. Plaud, Service 94805 Villejuif Cedex, France. d'Anesthésie, Institut Gustave Roussy, INTRODUCTION Le sévoflurane est commercialisé en France depuis environ deux ans. Ses caractéristiques pharmacodynamiques sont actuellement bien connues et finalement assez proches de celles de l'isoflurane. Au cours de ces deux dernières années, le métabolisme et la toxicité du sévoflurane ont été plus particulièrement étudiés. L'induction au masque avec le sévoflurane a été décrite chez l'adulte et les qualités du réveil après sévoflurane ont été comparées à celles de l'isoflurane et du propofol. Ces deux aspects de l'anesthésie au sévoflurane chez l'adulte : métabolisme et toxicité d'une part, et induction au masque et réveil d'autre part sont abordés dans cet article. 1. METABOLISME ET TOXICITE DU SEVOFLURANE Le sévoflurane est métabolisé principalement par le foie, mais il est également dégradé par les absorbants du CO2 (utilisés dans les circuits anesthésiques avec réinhalation). MAPAR 1997 1.1. METABOLISME DU SEVOFLURANE 1.1.1. METABOLISME HEPATIQUE DU SEVOFLURANE 5 % de la dose de sévoflurane administrée sont métabolisés contre 75 % pour le méthoxyflurane, 40 % pour l'halothane, 5 % pour l'enflurane, 0,2 % pour l'isoflurane et seulement 0,02 % pour le desflurane. La biotransformation hépatique du sévoflurane est sous la dépendance quasi exclusive du cytochrome P450 2E1 responsable d'une défluorination [1]. Alors que cet isoforme est présent au niveau de l'hépatocyte, il est pratiquement absent de la cellule tubulaire rénale. Par ordre décroissant, la défluorination des halogénés est la suivante : méthoxyflurane > sévoflurane > enflurane > isoflurane > desflurane > 0 [2]. Ce métabolisme hépatique produit d'une part des ions fluor et d'autre part de l'hexafluoroisopropranol (ou HFIP) qui est immédiatement glucuro-conjugé et éliminé par les urines. Du fait de cette glucuro-conjugaison, le HFIP n'est responsable d'aucune hépatotoxicité. La production de fluor inorganique est d'autant plus importante que la concentration inhalée du sévoflurane est élevée et que sa durée d'administration est prolongée. Le métabolisme hépatique du sévoflurane ne conduit pas à la production d'acide trifluoro-acétique (TFA). Ceci le différencie de tous les autres agents halogénés commercialisés (halothane, enflurane, isoflurane et même desflurane). Ainsi, l'hépatotoxicité immuno-allergique médiée par le TFA, de même qu'une hépatotoxicité croisée, est improbable après l'utilisation du sévoflurane [3]. Le sévoflurane peut donc être utilisé de préférence lors d'anesthésies répétées. 1.1.2. METABOLISME RENAL DU SEVOFLURANE La concentration de l'isoforme P450 2E1 étant très faible dans la cellule tubulaire rénale, la défluorination rénale du sévoflurane est minime. In vitro, la vitesse de production rénale de l'ion fluor est de 0,05 nmol/mg/h contre 4 nmol/mg/h pour l'hépatocyte [2,4]. 1.2. DEGRADATION DU SEVOFLURANE PAR LES ABSORBANTS DU CO2 Comme l'halothane, le sévoflurane est dégradé par les absorbants du CO2 utilisés dans les circuits avec réinhalation. Le produit de dégradation (qui n'est pas un métabolite) est connu sous le nom de « composé A » (ou fluoromethyl-2,2-difluoro1-(trifluoromethyl)vinyl éther). Le composé A est formé en quantité faible dans les circuits d'anesthésie lors de l'administration du sévoflurane chez l'homme. Cependant, la concentration du composé A dépend de nombreux facteurs : - la concentration télé-expiratoire du sévoflurane : plus celle-ci est élevée, plus la concentration du composé A augmente ; - le débit de gaz frais : plus il est bas, plus la production de composé A est élevée ; - le type d'absorbant : la chaux barytée produit plus de composé A que la chaux sodée (le seul absorbant disponible en France) ; - le degré d'hydratation de la chaux : plus elle est déshydratée, plus la production de composé A est accrue ; 120 Nouveaux médicaments - la température du canister : plus elle est élevée, plus la concentration de composé A augmente ; - la production du CO2 : la concentration du composé A augmente avec la VCO2. Le composé A est conjugué au glutathion, puis est métabolisé via une ß-lyase (enzyme concentré dans la cellule tubulaire proximale) pour former des radicaux hautement réactifs responsables de lésions tubulaires proximales, chez le rat [5]. 1.3. TOXICITE RENALE DU SEVOFLURANE La toxicité rénale du sévoflurane peut être due à deux mécanismes : - la toxicité du fluor inorganique ; - la toxicité rénale du composé A 1.3.1. TOXICITE RENALE DU FLUOR INORGANIQUE La toxicité rénale du fluor a été initialement mise en évidence lors de l'utilisation du méthoxyflurane. Une concentration plasmatique de fluor supérieure à 50 µmol/l définissait alors le seuil toxique d'atteinte rénale, et une concentration supérieure à 90 µmol/l était responsable d'une insuffisance rénale sévère [6]. Cette définition du seuil de néphrotoxicité, si elle est vraie après administration du méthoxyflurane, a été appliquée à tous les agents anesthésiques fluorés pour en faire un dogme. Cependant, ce dogme a été pris en défaut lors de l'administration de l'enflurane, de l'isoflurane (sur une période prolongée), et du sévoflurane. En effet, avec ces trois agents, une concentration de fluor supérieure à 50 µmol/l ne s'est pas accompagnée d'une insuffisance rénale. Très récemment, la néphrotoxicité du fluor a trouvé une explication dans la production intrarénale de fluor, secondaire au métabolisme intrarénal des agents halogénés. L'équipement enzymatique de la cellule rénale (cytochrome P450) autorise un tel métabolisme, particulièrement celui du méthoxyflurane. Le sévoflurane n'étant métabolisé que par un seul isoforme du P 450, l'isoforme 2E1, quasiment absent du microsome rénal, la production intrarénal de fluor lors de l'administration de cet agent est trop faible pour prétendre induire une éventuelle néphrotoxicité [4]. Ceci a été confirmé chez l'homme lors d'anesthésie de longue durée (condition expérimentale nécessaire à l'obtention d'une concentration plasmatique de fluor supérieure à 50 µmol/l). En l'absence d'insuffisance rénale, après une anesthésie d'une durée supérieure à 400 minutes utilisant un débit de gaz frais élevé (6l/min) et une concentration cumulée de sévoflurane supérieure à 9 CAM/h, la concentration de fluor plasmatique était significativement plus élevée chez les patients recevant du sévoflurane (55,8 ± 3,4 µmol/l ; n = 8) que chez ceux recevant de l'isoflurane (4,8 ± 0,5 ; n = 11) (m ± SEM). Malgré cette différence, la fonction rénale de ces patients, estimée sur l'urée et la créatinine plasmatique ainsi que sur la capacité à concentrer les urines, était comparable entre les deux groupes de traitement dans la période postopératoire [7]. La toxicité du fluor a été également étudiée chez 14 patients insuffisants rénaux (clairance de la créatinine = 30 ml/min) au cours d'une anesthésie au sévoflurane (n = 7) ou à l'isoflurane (n = 7), avec un débit de gaz frais de 6l/min. La durée de 121 MAPAR 1997 l'anesthésie était comparable entre les deux groupes (plus de 300 minutes), ainsi que la concentration des agents anesthésiques (5 CAM/h). Fort logiquement, la concentration plasmatique de fluor était plus élevée après sévoflurane (52,0 ± 9,8 µmol/l, m ± SEM) qu'après isoflurane (8,2 ± 2,2 µmol/l) [8]. Cependant, la fonction rénale postopératoire n'était pas différente entre les deux groupes, et n'avait pas significativement variée par rapport à la période pré-opératoire. Ainsi, aucune néphrotoxicité du fluor n'a été observée après administration prolongée de sévoflurane aussi bien chez des patients à fonction rénale normale que chez des patients insuffisants rénaux. 1.3.2. TOXICITE RENALE DU COMPOSE A Chez le rat, le composé A est néphrotoxique de manière dose-dépendant provoquant des lésions du tube contourné proximal. La concentration létale 50 chez le rat est comprise entre 1050 et 1090 ppm après une heure d'exposition au sévoflurane [9], et entre 330 et 420 ppm après trois heures [10]. Le seuil de néphrotoxicité du composé A chez le rat est de 150 à 200 ppm après une heure d'administration, et de 144 ppm après trois heures [11]. Malgré cette néphrotoxicité théorique du sévoflurane chez l'animal, aucune publication n'a jusqu'à ce jour fait état, chez l'homme, d'une altération de la fonction rénale, même après anesthésie prolongée ou utilisation de circuit fermé (concentration de composé A proche de 32 ppm dans la branche inspiratoire) [12]. La raison précise de l'absence de néphrotoxicité du composé A chez l'homme n'a pas été définitivement établie bien qu'elle puisse être due à une différence d'activité de la ß-lyase entre le rat et l'homme. En effet, l'activité rénale de cet enzyme est 10 fois plus importante chez le rat que chez l'homme [13]. Chez l'homme sans insuffisance rénale, la toxicité du composé A a été étudiée lors d'une anesthésie au long cours (plus de 12 heures), en circuit semi fermé (débit de gaz frais = 1l/min) : conditions expérimentales nécessaires à l'obtention d'une concentration élevée du composé A. La concentration cumulée de sévoflurane était supérieure à 13 CAM/h. La concentration du composé A, mesurée dans le circuit d'anesthésie était plus élevée (24,6 ± 7,2 ppm, n = 50 ; m ± sd) que lors d'une anesthésie comparable à l'isoflurane (0,66 ± 0,2 ppm, n = 50). En postopératoire, la fonction rénale de ces patients n'était pas différente entre les deux groupes de traitement [14]. A l'heure actuelle, aucune étude s'intéressant à la toxicité du composé A n'a été réalisée chez l'insuffisant rénal. Il est donc logique, par mesure de prudence, soit d'éviter l'utilisation du sévoflurane chez l'insuffisant rénal, soit, en cas d'utilisation de cet agent, de ne pas descendre au-dessous de 2 litres de débit de gaz frais (afin de limiter la production du composé A). En résumé, chez des patients ayant une fonction rénale normale en préopératoire, le sévoflurane administré au long cours, en circuit ouvert (avec une concentration plasmatique de fluor supérieure au seuil toxique théorique de 50 µmol/l) ou en circuit fermé (participation du composé A) n'entraîne pas 122 Nouveaux médicaments d'altération de la fonction rénale en postopératoire. Le sévoflurane peut donc être administré au moyen d'un circuit avec réinhalation, sans crainte d'utiliser un débit de gaz frais faible de l'ordre de 1 l/min. D'ailleurs, l'Agence Française du Médicament n'a retenu aucune valeur seuil du débit de gaz frais pour l'administration du sévoflurane. 2. ANESTHESIE AU SEVOFLURANE CHEZ L'ADULTE 2.1. INDUCTION AU MASQUE Quelles sont les qualités requises pour qu'un agent anesthésique volatil puisse être utilisé comme agent d'induction ? La réponse à cette question ne fait pas de doute : effet anesthésique d'installation rapide et bonne tolérance respiratoire. Le sévoflurane répond parfaitement à ce cahier des charges car, d'une part, il est suffisamment peu soluble dans le sang (coefficient de partage sang/gaz = 0,68) pour entraîner la perte de conscience en moins de 2 minutes, et d'autre part, il n'est pas irritant pour les voies aériennes supérieures. Le sévoflurane est donc utilisable pour l'induction au masque chez l'enfant et même chez l'adulte. A l'évidence, l'induction au masque chez l'adulte ne se substitue pas à l'induction intraveineuse qui reste la technique de référence. Cependant, il peut être très utile de disposer d'un tel agent en cas d'allergie vraie aux agents intraveineux, d'abord vasculaire périphérique difficile, ou en cas d'intubation difficile prévue. Certaines recommandations de bon sens doivent être respectées afin de faciliter cette induction au masque. L'information des patients est un élément capital, information donnée la veille lors de la visite pré-anesthésique, et renouvelée juste avant le début de la procédure. Afin de réduire le délai d'induction, l'application du masque facial doit être la plus étanche possible évitant les fuites. La taille du masque doit être adaptée à l'anatomie du patient. La mesure de la fraction téléexpiratoire en oxygène permet la détection rapide de toute fuite et permet le monitorage correct de la pré-oxygénation [15]. Une prémédication peut être prescrite, mais l'utilisation de morphinomimétiques semble déconseillée du fait de la dépression respiratoire qu'ils provoquent (la ventilation alvéolaire étant le « moteur » de cette technique d'induction). Deux techniques peuvent être employées : soit la technique dite de la capacité vitale (single breath induction des anglosaxons), soit la technique en ventilation normale. La technique de la capacité vitale nécessite un entraînement préalable du patient. Après avoir saturé le circuit avec 8 % de sévoflurane, on demande au patient d'expirer jusqu'au volume résiduel, puis d'inspirer profondément et de bloquer sa respiration aussi longtemps que possible. L'autre technique requiert une moins grande coopération du patient. Il suffit de laisser le patient ventilé spontanément à une fréquence respiratoire et à un volume courant normal. La concentration de sévoflurane peut être augmentée graduellement ou débutée d'emblée à 8% (la bonne tolérance respiratoire et hémodynamique du 123 MAPAR 1997 produit autorise une telle attitude). L'intérêt de la technique dite de la capacité vitale par rapport à l'autre est de réduire le délai d'induction. Dans une étude chez le volontaire sain, le délai d'induction est de 41 ± 16 sec (n = 19 ; m ± sd) contre 52 ± 13 sec (n = 16) en ventilation normale [16]. Avec cette dernière, la fréquence des effets indésirables est augmentée (37,5 % versus 5,3 %) par rapport à la capacité vitale, principalement due à la présence de toux et de mouvements pendant l'induction [16]. L'administration conjointe de protoxyde d'azote permet de réduire la concentration inspirée du sévoflurane et modérément le délai d'induction [17]. La tolérance des patients à ces techniques d'induction est bonne et le degré de satisfaction (estimer par le désir lors d'une anesthésie à venir de bénéficier de la même technique) est supérieur à 95 % [17]. La vitesse d'induction et la fréquence des événements indésirables ont été comparées entre sévoflurane (n = 93) et propofol (n = 93) [18]. Le délai d'induction était significativement plus court avec le propofol (2,2 ± 0,2 min ; m ± sem) qu'avec le sévoflurane (3,1 ± 0,2 min). Cette différence peut trouver une explication dans le protocole de l'étude. En effet, la concentration inspirée de sévoflurane était limitée à 4 % (avec 70 % de N 2O). L'utilisation d'une concentration plus élevée de sévoflurane (8 %) aurait certainement réduit l'écart observé avec le propofol. Quoiqu'il en soit, l'incidence des effets indésirables à l'induction était comparable entre les deux groupes (23 % avec le sévoflurane contre 20 % avec le propofol) [18]. 2.2. QUALITE DU REVEIL APRES ANESTHESIE AU SEVOFLURANE (EN DEHORS DE LA CHIRURGIE AMBULATOIRE ET DE COURTE DUREE) Volontairement, les qualités du réveil lors d'une chirurgie courte ne seront pas évoquées ici. En fait, le bénéfice, en terme de vitesse de réveil, à l'utilisation d'agents peu solubles est attendu pour des anesthésies de longues durées. 2.2.1. SEVOFLURANE VERSUS ISOFLURANE Les délais du réveil, de l'extubation et de l'orientation sont plus courts après une anesthésie au sévoflurane qu’après une anesthésie à l'isoflurane (Tableau I). La première administration d'antalgiques postopératoires survient, dans la plupart des études, avec le même délai. Il faut noter que dans une seule étude, la prescription d'antalgique a été plus précoce après sévoflurane (12 minutes) qu'après isoflurane (22 minutes) [20]. 2.2.2 SEVOFLURANE VERSUS PROPOFOL Les données comparatives entre sévoflurane et propofol s'intéressant au réveil anesthésique sont encore parcellaires. En effet, une seule étude multicentrique a été à l'heure actuelle publiée [18], incluant 186 patients (93 dans chaque groupe). Les vitesses de réveil, quelque soit l'indice étudié, étaient significativement plus courtes avec le sévoflurane qu’avec le propofol (Tableau II). Le recours à des antalgiques était plus précoce avec le sévoflurane (38 vs 49 min, p < 0,01). Cependant, le délai nécessaire à la station debout (146 vs 223 minutes, sévoflurane vs propofol) et à 124 Nouveaux médicaments l'aptitude à sortir (428 vs 665 minutes) n'était pas significativement différent entre les deux agents anesthésiques. Tableau I Délai de réveil comparé entre sévoflurane (S) et isoflurane (I). n = nombre de patients. * = significativement différent de l’isoflurane Référence n Agent Dose totale (CAM/h) Extubation (min) Ouverture des yeux (min) [19] 24 26 50 25 25 25 16 16 S I S I S I S I 1,4 1,6 2,5 2,7 2,6 2,6 6,0 6,2 9,6* 14,1 9,9* 13,9 7,5* 18,6 4* 7 7,1* 13,2 [20] [21] [22] 5,5* 8,0 7,4* 15,3 Tableau II Délai de réveil comparé entre sévoflurane (S) (n = 93) et propofol (P) (n = 93). * = significativement différent de propofol (18). Agents Extubation (min) Ouverture des yeux (min) Réponses aux ordes (min) Orientation (min) S P 8,5* 13,3 8,8* 13,2 11,0* 14,4 14,7* 19,8 CONCLUSION Le sévoflurane est un nouvel agent halogéné pouvant être utilisé chez l'adulte comme seul agent anesthésique compte-tenu de la possibilité d'induction au masque. Il est le seul agent halogéné actuellement disponible possédant cette propriété. Il ne présente pas de risque de toxicité hépatique. Aucun argument ne permet de limiter son utilisation en circuit à faible débit de gaz frais (≤ 1l/min). Cependant en l'absence de données scientifiquement indiscutables, son utilisation à ces faibles débits de gaz frais n'est pas recommandée chez l'insuffisant rénal. 125 MAPAR 1997 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] Kharasch ED, Armstrong AS, Gunn K, Artu A, Cox K. Clinical sevoflurane metabolism and disposition: II. The role of cytochrome P450 2E1 in fluoride and hexafluoroisopropranol formation. 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