Najas marina L. et Najas minor All. Grande Naïade et Petite Naïade (Hydrocharitacées) Protection régionale Espèce à statut Description La Grande Naïade est une plante aquatique annuelle vivant entièrement submergée. Elle forme des touffes vertes, rigides et arrondies qui sont caractéristiques. Sa tige cylindrique est ramifiée de façon dichotomique (comme le fait celle du gui). Elle porte des feuilles opposées ou verticillées par 3. Celles-ci sont linéaires, larges de 1 à 4 mm et hérissées de dents triangulaires sur les cotés et d’aiguillons sur la face dorsale. Les fleurs sont peu visibles, fixées à l’aisselle des feuilles. La plante est dioïque : les fleurs mâles et les fleurs Najas marina L. © CBN Massif central / B Gravelat femelles sont portées par des pieds différents. La Petite Naïade est très ressemblante. Elle est cependant plus petite dans toutes ses parties. Ses feuilles ne dépassent jamais 1 mm de large, ne sont pas épineuses et ne portent pas d’aiguillons. Répartition sur le territoire d’agrément du CBN Massif central Répartition française La Grande Naïade est présente aux étages inférieurs d’une grande partie du pays. Elle est absente du sud du Massif central, des Alpes et des Pyrénées. Elle se fait rare en Normandie et Champagne-Ardenne. La Petite Naïade est encore plus rare et disséminée en France, localisée principalement dans le Centre, la Bretagne, la vallée du Rhône, et le Languedoc-Roussillon. Najas marina L.© CBN Massif central / 2009 Répartition dans le Rhône Najas marina est peu commun. Il est situé tout au long de la vallée du Rhône et de la Saône avec des lacunes au niveau de Lyon et de Vienne. Najas minor est assez rare. Il est situé également le long de la vallée du Rhône et de la Saône mais de manière plus disséminée. Najas minor L. © CBN Massif central / 2009 Inventaire floristique et pré-diagnostic des habitats des îles et lônes du Rhône gérées par le SMIRIL Conservatoire botanique national du Massif central / Novembre 2009 Écologie Ces deux espèces poussent dans les eaux mésotrophes à eutrophes, stagnantes à faiblement courantes à des profondeurs comprises entre 0.5 et 1 m. (Najas minor peut se rencontrer jusqu’à 4 m. de profondeur). On peut ainsi les trouver dans des étangs, des mares, des berges et des anses calmes de grands cours d’eau. État de conservation, menaces Les naïades ont régressé dans certains secteurs notamment du fait de la transformation des berges. Ainsi, elles étaient autrefois signalées à Lyon dans le Rhône et dans la Saône d’où elles semblent avoir aujourd’hui disparu. Sur certains plans d’eau, elles peuvent également subir des dommages liés à l’introduction par des pêcheurs de poissons herbivores particulièrement voraces. Description des stations du SMIRIL La Grande Naïade ne semble pas très rare sur les rives droite et gauche du Rhône. Nous l’avons observée à 4 reprises. Une prospection plus systématique des berges permettrait probablement de trouver d’autres stations. La station la plus au nord se situe dans une anse calme formée par un ancien casier. Deux stations sont à l’embouchure de petits bras du lône. Une dernière se situe sur une berge calme du Rhône. Dans chacun des cas, la taille des populations est de l’ordre de quelques dizaines d’individus. La Petite Naïade a été signalée par G. Dutartre en 2000 sur le Vieux-Rhône entre PierreBénite et Grigny. Gestion de la population Le maintien de berges « naturelles » est indispensable à la pérennité des stations de naïades. Il convient également de surveiller les populations d’espèces exotiques envahissantes présentent sur le site telles que Elodea canadensis et E. nuttallii. L’apparition possible de trois espèces envahissantes (les Jussies (Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides) et la Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum)) doit être particulièrement surveillée afin de les éliminer rapidement. Le batillage peut faire régresser l’habitat des naïades et doit donc être éviter. Commentaire Les naïades portent également le nom de « nymphes des ruisseaux ». En effet, dans les mythologies grecques et romaines, les Naïades sont des divinités féminines habitant les milieux naturels où elles présidaient à la destinée des sources, des rivières, des fleuves et des lacs. Inventaire floristique et pré-diagnostic des habitats des îles et lônes du Rhône gérées par le SMIRIL Conservatoire botanique national du Massif central / Novembre 2009