Frelon asiatique et biodiversité B78

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Frelons d’ici, et d’ailleurs…..
1. Il y a frelon et frelon !
Il ne faut pas confondre Vespa Crabro, notre frelon, bien européen dans ses racines, et
l’autre, Vespa Velutina, envahisseur venu d’Asie. Surtout que ce dernier a tendance à mettre
nos abeilles à son menu. Chez les apiculteurs, c’est le branlebas de combat. Car Velutina
avance vite et atteint désormais le Bassin Parisien, et Fourqueux en particulier.
Le frelon asiatique* est moins gros que le frelon d'Europe. Il est noir et porte une large bande jaune
orangé sur l'abdomen. Ses pattes sont jaunes.
Vespa Crabro, le frelon européen, est lui en forte diminution. D’ailleurs nombre de nos voisins
le protègent. En Allemagne, les amendes pour destruction de Crabro atteignent même 50.000
Euros. Accessoirement, et malgré sa réputation de super guêpe très agressive, il est en réalité
franchement débonnaire avec quasiment pas d’incident sérieux par piqure. Il suffit de ne pas
l’importuner près de son nid, ou d’éviter de l’avaler en mangeant un fruit.
Au surplus Crabro ne répugne pas à attaquer, et manger, Velutina. C’est même son seul
ennemi « naturel » chez nous (avec les poules).
On aurait bien aimé une situation claire, gentil ou méchant. Mais Velutina ne s'attaque pas
qu'aux abeilles : il fait proie de la plupart des insectes qu’il peut attraper. Y compris d’autres
envahisseurs, tels la pyrale du buis, dont c’est un des rares prédateurs. Cette facette de son
interaction avec la biodiversité est peu visible mais non négligeable.
Comme souvent, la réalité est fluctuante : dans les terres d’origine de Velutina, les abeilles
locales savent s’en défendre. Et les abeilles européennes, importées là-bas depuis quelques
décennies commencent aussi à comprendre. Il y a donc lieu d’espérer qu’à terme, chez nous
aussi, l’impact de Velutina finisse par se stabiliser.
*Voir fiche du MNHN
http://frelonasiatique.mnhn.fr/wpcontent/uploads/sites/10/2015/06/Fiches_Identification_Vespa_velutina_MNHN.pdf
2. Protéger les abeilles
Pour revenir aux abeilles, domestiquées depuis longtemps, les divers moyens utilisés à en
augmenter artificiellement le nombre, les fragilisent aussi face aux changements
d’environnement. Au global, si l’espèce est menacée, n’oublions pas que c’est avant tout par
les pesticides, notamment les fameux néonicotinoïdes. Les apiculteurs le savent bien.
Mais l’impact de Velutina n’est pas négligeable, là où il sévit, même si les scientifiques ne sont
pas 100% en phase avec les apiculteurs. Velutina est donc emblématique du casse-tête que
représentent ces espèces invasives, animales ou végétales, désormais reconnues comme une
des premières causes de la chute de notre biodiversité (derrière les pesticides et les
destructions de milieux).
Pour Velutina, maintenant que l’invasion est largement consolidée, il est clair qu’il va
s’implanter durablement. On peut réduire ponctuellement son impact, par des mesures de
protection à proximité immédiate des ruches… en attendant que nos abeilles apprennent à se
défendre toutes seules !
Ce qu’il faut, c’est agir vite et fort au départ, car le frelon asiatique une fois installé, on ne
peut plus faire grand-chose.
A la fin de l'automne, les femelles fécondées entrent en hibernation, les mâles et les
ouvrières meurent. Début mars, les femelles fondatrices (reines) qui ont survécu sortent et
construisent un petit nid pour commencer à pondre, elles recherchent du sucre et des
protéines pour nourrir leurs larves. Au début, elles nourrissent seules leurs larves jusqu’à ce
que les premières ouvrières naissent et la remplacent à la quête de la nourriture. Dès lors, la
reine ne sort plus et se consacre à la ponte. Capturer les reines fondatrices au printemps est
un des moyens privilégiés pour lutter contre la prolifération des frelons asiatiques.
Quand les ouvrières se sont développées, début mai, elles commencent la construction d'un
énorme nid, souvent très haut dans les arbres. Un buisson, un bâtiment peuvent aussi être
choisis. À partir d’août et septembre, elles peuvent pondre jusqu’à 150 œufs par jour dont
des sexués, mâles et femelles. Un nid produira au moins 500 futures fondatrices et autant de
mâles.
3. Le piégeage des frelons en mars/avril : priorité à la sélectivité.
La période propice à la pose des pièges se situe en mars et avril, lorsque les femelles
fondatrices recherchent du sucre pour nourrir les leurs larves.
L’objectif est de remplacer les pièges non sélectifs utilisés (faute de temps et de moyens) par
les apiculteurs ou les services de la mairie, par une série de pièges sélectifs qui respectent
mieux la biodiversité. Il n’existe pas de pièges sélectifs améliorés dans le commerce.
Un piège à proximité immédiate d’un rucher pourra capturer jusqu’à 7 fois plus de frelons
asiatiques qu’un piège situé à seulement 70m de là…
Les particuliers sont invités à prolonger l’opération en installant les pièges chez eux, pour
tenter d’éliminer encore plus de femelles fondatrices, à condition qu’ils s’engagent à une
surveillance constante du piège jusqu’à la fin de l’opération et à un signalement des captures.
Seul le bilan de cette première opération (nombre de femelles fondatrices capturées, contre
nombre de nids détectés cet été et de ruches attaquées) permettra de juger de son efficacité
(ou de sa contre-performance) et de l’intérêt de la recommencer au printemps prochain.
Le dispositif de limitation en taille à la sortie (5 à 6 mm) retient la femelle fondatrice « vespa
velutina », elle ne peut théoriquement pas ressortir, sauf à remonter la nasse, chose qui peut
arriver, ou passer quand même par la sortie (mal calibrée par exemple…).
Un autre dispositif de limitation en taille à l’entrée (8 mm) permet d’éviter à d’autres insectes
plus gros (frelon européen, papillons…) de se faire piéger. C’est la dernière amélioration
connue.
L’opération nécessite donc une grande vigilance pour ne pas capturer massivement des
insectes normalement présents dans notre environnement, et finalement peu de femelles
fondatrices…
Il faut les accrocher à proximité de fleurs, à des branches d'arbre ou de buisson.
Pour détruire facilement le frelon capturé, on peut mettre le piège une heure au frigo pour
l'endormir, ouvrir le piège et couper le frelon au moyen de ciseaux.
4. La nouvelle version du piège AAAFA 2015, réputé 100% sélectif !
Fini la controverse sur le piégeage ? Certainement pas. Mais nous allons nous appuyer de
façon extrêmement prudente sur la nouvelle version de pièges réputés 100% sélectif pour
les femelles fondatrices de « vespa velutina ».
.
C’est une version améliorée de la version précédente. Le piège est équipé d’un dispositif
de limitation en taille à l’entrée (9mm) : les femelles fondatrices de « vespa crabro »
(frelon européen) et les papillons sont attirés mais ne peuvent pas entrer. Un dispositif de
limitation en taille à la sortie (5 à 6 mm) retient la femelle fondatrice « vespa velutina« ,
elle ne peut pas ressortir, sauf à remonter la nasse, chose qui peut arriver.
Le rond de mousse au fond de la bouteille est à imprégner jusqu’à saturation de l’appât
alimentaire classique et bien connu : (bière brune + miel ou cidre + sirop ou jus de cirier),
ce rond de mousse permet un réchauffement plus rapide de l’appât dès l’apparition d’un
rayon de soleil, une évaporation accrue, un rayonnement plus large des arômes attractifs.
Ce rond de mousse évite la noyade aux petits insectes attirés aussi dans le piège. Ils s’y
régalent et repartent tranquillement par la fenêtre sélective, se faire croquer par les
oiseaux des environs.
5. Moyens d'action: le repérage des nids à partir de mai
À partir du mois de mai, il n’est plus possible de capturer des femelles fondatrices, il faut donc
rechercher et faire détruire les nids, si possible avant août (période de production des
nouvelles fondatrices).
Un nid de frelon asiatique ressemble à une grosse boule légèrement allongée qui peut
atteindre 80cm de hauteur, avec une ouverture petite et latérale. Suspendu à une branche,
dans un buisson, sous un toit....
Surtout pas d'intervention spontanée ! Un nid de frelons asiatique peut contenir 2000
individus. Il faut prévenir la mairie. La destruction du nid est affaire de spécialiste ; et doit être
faite de façon optimale entre mai et juillet.
Être bien sûr qu'il s'agit de frelon asiatique et pas d'une autre espèce, voire d’une espèce
protégée !
Dans tous les cas, faites des photos, géo localisez, et contactez les référents.
6. Référent et contacts :
Christophe Auclair (Services Techniques Mairie de Fourqueux), en cas de repérage de nid,
d’incertitude sur l’espèce, ou de présence en grand nombre de frelons.
01 34 51 23 14, ou [email protected]
BiodiverCités78 vous demande de lui communiquer le nombre de prises que votre piège fera
et son emplacement. Nous synthétiserons les résultats avec la mairie et les apiculteurs. Les
photos sont les bienvenues.
Nous faire remonter les informations :
Par mail : [email protected]
Par téléphone : 06.24.12.24.28 (Isabelle) ou 06.22.64.10.20 (François)
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