Allocation Stratégique d’Actifs Analyse Mensuelle – décembre2014 CONTEXTE Les actifs risqués ont été faibles cet automne, avec un point culminant en termes de volatilité le 15 octobre dernier. Au cours de cette journée noire, les rendements à dix ans des bons du Trésor américain ont enregistré une des plus grandes baisses journalières de leur histoire avant de remonter pour terminer la journée presque inchangés. Ceci a mis en questions nos convictions. Sommes-nous à la fin d’un marché haussier ou au contraire en face d’opportunités pour nous renforcer sur les actions ? Nous restons positifs sur les actifs risqués et nous avons été renforcés dans notre conviction par les dernières statistiques qui ont d’ailleurs entraîné un rebond du marché. Comme l’a reconnu la Réserve Fédérale, la situation continue de s’améliorer aux Etats-Unis, grâce à de meilleures conditions de crédit, à la hausse des prix de l’immobilier, à la baisse du chômage et à la hausse de la confiance des consommateurs. Par ailleurs, l’inflation reste sous contrôle, y compris en ce qui concerne les salaires. Dans ce contexte « ni trop chaud, ni trop froid », et même si elle y procédera inévitablement à un certain moment l’an prochain, la présidente de la Fed Janet Yellenn’a pas besoin de précipiter la première hausse des taux d’intérêt. La robustesse du dollar et les forces déflationnistes ont désormais été explicitement mentionnées dans les déclarations de la Fed. A ceci s’ajoute la baisse des prix du pétrole. Tout cela plaide en faveur d’un délai pour une inévitable hausse des taux. En Europe, Mario Draghi semble avoir trouvé un consensus plus solide et conduit l’Allemagne vers une position plus ouverte par rapport à l’action de la banque centrale. Ceci est peutêtre la conséquence directe de données économiques plus faibles en Allemagne. Pour l’heure, l’Allemagne s’inquiète surtout pour l’inflation de la zone euro, ce qui n’entrave pas l’action de Mario Draghi. Il serait beaucoup plus inquiétant si l’Allemagne venait à s’opposer à tout achat par la BCE d’obligations d’Etat des pays périphériques. La situation reste sous haute surveillance. Un changement important de la BCE pourrait concerner ses interventions, mais en dehors de l’effet positif que cela pourrait avoir sur l’inflation des actifs et sur les cours des obligations des pays périphériques, cela risque de ne pas entraîner une amélioration économique globale. Au cours des derniers mois, le Japon a été très dynamique. Tout d’abord, Haruhiko Kuroda, gouverneur de la Banque du Japon, a affirmé nettement la volonté de la banque centrale de poursuivre une politique monétaire de relance de l’économie. Deuxièmement, le GPIF, l’énorme fonds de pension nippon, a annoncé sa nouvelle allocation d’actifs en faveur de plus d’actions. Ceci constitue la marque d’une grande coordination politique. Troisièmement, des rumeurs tablent sur des élections anticipées pour conforter le pouvoir de Monsieur Abe et lui procurer ainsi une plus longue période pour mettre en place ses réformes. Enfin, il y a aussi la possibilité qu’une nouvelle hausse de la TVA soit reportée, ce qui serait positif pour la croissance du PIB. Le message est donc clair. L’engagement des autorités japonaises renforce notre point de vue. Le yen et la bourse nippone seront des indicateurs clefs pour mesurer le succès des réformes entreprises. Dans les émergents, les performances de l’économie comme des bourses varient d’un pays à l’autre. Après les élections, le Brésil est toujours dans l’incertitude. La détérioration en Russie est peu susceptible de changer compte tenu des cours du pétrole et de la situation en Ukraine. Ceci a été partiellement compensé par une amélioration du sentiment envers la Chine et ce même en l’absence de développements économiques positifs. ALLOCATION D’ACTIFS Même si la croissance économique mondiale reste décevante, nous pensons que les banques centrales vont continuer à soutenir l’économie et les marchés. La robustesse du dollar profite plus à la zone euro et au Japon qu’elle n’impacte négativement les Etats-Unis, l’économie américaine étant moins internationale. En outre, la faiblesse des prix de l’énergie agit positivement sur la croissance mondiale et ce tout particulièrement pour deux de ses principaux acteurs, Etats-Unis et Japon. Dans ce contexte, nous sommes positifs sur les marchés pour la finde l’année et nous surpondérons désormais les actions. La vigilance reste néanmoins de mise dans la mesure où nous anticipons une hausse des taux à un moment donné en 2015, ce qui entraînera nervosité et volatilité sur les marchés. Nous ne pouvons pas non plus exclure le risque d’une erreur politique. La Baring France SAS 35 avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris Tel:01 53 93 60 00 Fax:01 42 89 41 61 www.barings.com dynamique de croissance des bénéfices sera donc essentielle et nous sommes attentifs à tout changement de tendance aux Etats-Unis comme au Japon. Au sein des actions, nous avons revalorisé Hong Kong et l’Europe à une position neutre. Ce changement est plus la conséquence d’une recherche de valorisation que le résultat de fortes convictions sur les économies sousjacentes. Marino Valensise Head of Global Multi Asset Group