Due diligence légale

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DUE
DILIGENCE
JUIN 2008
UN GUIDE D'ANALYSE ET DE STRATÉGIE
ACQUÉREUR ET VENDEUR
FUSIONS ET ACQUISITIONS
DUE DILIGENCE LÉGALE
DUE DILIGENCE FINANCIÈRE
Que l'on soit acquéreur ou vendeur dans une
opération de fusion ou d'acquisition, une «due
diligence» pragmatique et rigoureuse permet d'éviter
certaines conséquences dramatiques et constitue
une grande valeur ajoutée.
Constituant parfois un véritable rapport de force
entre acheteur et vendeur, les fusions et acquisitions
peuvent rapidement tourner au cauchemar pour
le vendeur. La préparation soignée et précise du
processus de vente est cruciale.
La «due diligence» juridique est loin d'être un exercice
aisé. Elle requiert une multitude de compétences et
d'expertises qui permettront de mettre en lumière
certains problèmes qui pourront être couverts par des
garanties et des conditions particulières.
Le «private equity» et le «hedge fund» sont des
secteurs en plein «boom» qui révolutionne le mode
de financement des investisseurs institutionnels
et des entreprises et nécessite une attention
particulière lors d'un exercice de «due diligence».
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Geneva t: +41 22 348 9218
London t: +44 20 7862 0700
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UN ENCART PUBLICITAIRE PRODUIT PAR MEDIAPLANET
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Kinetic Partners is the only global professional
services boutique to focus exclusively on the
investment management industry. We provide
operational, valuation, regulatory, due diligence
and systems advice to traditional and hedge
fund clients in the UK, the USA, Ireland, the
Cayman Islands and Switzerland.
New York
Geneva
2
Due diligence
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EDITORIAL
Le processus de
due diligence
prendre une décision éclairée avant d’investir. Entrent habituellement
dans cette enquête les aspects financiers et commerciaux, les paramètres du marché et des considérations juridiques telles que la propriété des biens et le capital intellectuel, ou les éventuelles actions
en justice, autres facteurs importants.
DUE
DILIGENCE
JUIN 2008
UN GUIDE D'ANALYSE ET DE STRATÉGIE
ACQUÉREUR ET VENDEUR
FUSIONS ET ACQUISITIONS
DUE DILIGENCE LÉGALE
Que l'on soit acquéreur ou vendeur dans une
opération de fusion ou d'acquisition, une «due
diligence» pragmatique et rigoureuse permet d'éviter
certaines conséquences dramatiques et constitue
une grande valeur ajoutée.
Constituant parfois un véritable rapport de force
entre acheteur et vendeur, les fusions et acquisitions
peuvent rapidement tourner au cauchemar pour
le vendeur. La préparation soignée et précise du
processus de vente est cruciale.
La «due diligence» juridique est loin d'être un exercice
aisé. Elle requiert une multitude de compétences et
d'expertises qui permettront de mettre en lumière
certains problèmes qui pourront être couverts par des
garanties et des conditions particulières.
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DUE DILIGENCE FINANCIÈRE
Le «private equity» et le «hedge fund» sont des
secteurs en plein «boom» qui révolutionne le mode
de financement des investisseurs institutionnels
et des entreprises et nécessite une attention
particulière lors d'un exercice de «due diligence».
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L’un des principaux objectifs est de cerner les risques liés à
l’investissement prévu, afin d’adapter le prix de la transaction ou de
mettre en place un plan d’atténuation des risques. Une bonne compréhension des faits est essentielle dans un cas comme dans l’autre.
Le processus passe par l’inspection des archives de la société, par des
entretiens avec les membres de sa direction et la vérification matérielle de ses actifs, en vue de déterminer leur situation, voire leur simple existence…
L’expérience montre que les meilleurs résultats sont obtenus avec une
équipe interne formée pour l’occasion et recourant à des experts de
l’extérieur si nécessaire.
Il y a lieu, par ailleurs, de repérer les domaines qui requerront immédiatement l’attention de la direction et de préparer des plans
d’urgence. Le fait que Daimler ait négligé de placer ses hommes à Detroit sitôt Chrysler acquise a contribué à faire de ce rachat l’un des
investissements les plus malheureux de l’histoire.
Dans cette édition, vous trouverez des
articles sur la «due diligence» qui s’avère
un des moyens les plus efficaces pour
rassurer et encourager les investisseurs
potentiels. Elle leur permet d’avoir une
idée précise de la situation globale d’une
société. Ce processus établit les forces et
les faiblesses de sociétés cibles dans le but
d’évaluer et de confirmer la fusion ou
l’acquisition.
Nous vous invitons à découvrir les
différents aspects de ce guide au travers de
cette première édition DUE DILIGENCE pour
la Suisse romande.
Autre point régulièrement négligé, les systèmes d’information. Difficile de garantir que, une fois l’affaire conclue, les nouveaux propriétaires disposeront de données de management suffisamment
fiables pour conduire leur entreprise avec l’efficacité voulue.
L’obligation de diligence doit donc couvrir ce point.
Prof. Stewart Hamilton
Professeur de Finance et Doyen
Finance et Administration, IMD, www.imd.ch
Aucune personne sensée n’achèterait une voiture d’occasion sans
l’avoir fait examiner par un mécanicien expérimenté. De même, personne ne s’aviserait d’acquérir une propriété sans disposer d’un rapport d’expertise officiel. Pourtant, bien souvent, des sociétés en rachètent d’autres ou signent des accords de coentreprise sans s’être
suffisamment renseignées. S’agissant d’une opération «hostile», on
admettra que les comptes et archives de la société visée soient d’accès
malaisé. Hors de ce cas de figure, en revanche, l’omission est coupable. C’est pourtant bien ainsi que Swissair semble avoir agi en collectionnant les petites participations minoritaires dans plusieurs autres compagnies aériennes, dans les années qui ont précédé sa chute.
Il est bien entendu normal d’obtenir des garanties et des indemnités
de la part du vendeur, mais comme celles-ci ne peuvent souvent être
concrétisées qu’à l’issue d’une procédure judiciaire, mieux vaut ne
pas compter sur elles. C’est particulièrement vrai pour les investissements réalisés dans des pays comme la Chine ou la Russie. On sera
bien avisé de «faire ses devoirs» et de connaître les risques d’une opération avant de décider si celle-ci en vaut la peine. La plupart des acquisitions ne produisent pas les gains attendus. Sachant cela, les sociétés attentives à l’obligation de diligence s’en tirent mieux que les
autres.
Vous trouverez dans ce supplément de nombreux articles et réflexions
sur le thème de la due diligence. Excellente lecture !
La démarche consistant à procéder à un examen approfondi est
connue sous le nom d’obligation de diligence, ou due diligence.
Dans sa plus simple expression, celle-ci porte sur la collecte,
l’interprétation et l’évaluation de tous les renseignements disponibles au sujet de l’affaire envisagée, de la société, de ses activités, de
l’environnement dans lequel elle opère, tous éléments permettant de
SOMMAIRE
Acquéreur et vendeur
4
• Acquérir une autre société
• Due diligence «vendeur»
Due Diligence globales
5
• Quels besoins pour des due
diligence globales et dynamiques ?
• La «due diligence» de la propriété
intellectuelle
Fusions & Acquisitions
6
• Fusions et acquisitions («M&A»)
Profit de la due diligence
7
• 8 pistes pour un meilleur profit de
la due diligence
Due diligence immobilière
8
• Les atouts d’une due diligence
immobilière
Due diligence environnementale
9
• Pour un avenir sain et durable
Due diligence légale
10
• Due diligence légale
• Due diligence d’une entreprise
familiale
Audit & Consulting
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• Faites appel aux conseils avisés des
experts
Due diligence financière
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Project Manager: Laurent Chamaillard, Mediaplanet, 022 786 86 72
Production/Design graphique/ Prepress: Corinne Meier, Natascha Künzi, Mediaplanet, 043 888 73 12
Texte: J. Haverals, Adeline Beijns, Sophie Maire, Alex Bezinge, Alec Vautravers, Beat Zwahlen,
Antoine Indaco, Philippe Jacquemoud, Glen Millar, Julian Korek
Correcteur: Jean-Claude Hadorn, Peter Voser Impression: Ringier Print Adligenswil AG
Photos: istockphoto.com, dreamstime.com
Mediaplanet produit, finance et crée des suppléments à thème dans la presse et online. Pour plus d’informations, visitez notre site Internet
www.mediaplanet.com ou contactez M. Fredrik Colfach, Country Manager au 022 786 86 76 ou [email protected].
11
12-13
• Hedge funds
• Private equity
Outsourcing/After the deal
14-15
• Fusions, acquisitions et capital
humain
• Le «BSM» au service de la due
diligence
• Intégration post-fusion
En actions américaines,
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2008 de la meilleure
performance de sa
catégorie sur 10 ans.
Les appels téléphoniques seront enregistrés. Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. La valeur des investissements et les revenus qui en découlent
peuvent fluctuer, à la hausse comme à la baisse. La souscription à un fonds ne doit être décidée que sur la base du Prospectus ou du Prospectus simplifié le plus récent et du
rapport annuel ou semestriel. Vous pouvez obtenir gratuitement ces documents auprès de notre représentant en Suisse: Fortis Foreign Fund Services AG, Rennweg 57, 8021 Zürich.
Fortis Banque (Suisse) S.A., Succursale de Zürich, Rennweg 57, CH-8021 Zürich assume le service de paiement. Sources: Morningstar et Standard & Poor’s au 31.05.08.
Annonce publiée par Threadneedle Portfolio Services Limited, agréée et réglementée au Royaume-Uni par la Financial Services Authority.
4
Due diligence
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ACQUÉREUR ET VENDEUR
Acquérir une autre société : à quoi faut-il
faire attention ?
”
Quand une acquisition semble logique, voire naturelle, il est quelquefois difficile
de brider son enthousiasme et de s’astreindre à une «due diligence» rigoureuse et
pragmatique. Cet audit peut toutefois éviter des conséquences financières
dramatiques et fournir une garantie en cas de problèmes.
Texte: Adeline Beijns
Le saviez-vous ?
Malgré une année très difficile en raison de
la crise des «subprimes», les opérations de
fusions/acquisitions ont augmenté de 25%
en Suisse au cours de l’année 2007.
Analyser la cible
La «due diligence» se définit comme la
procédure d'investigation d'une société
cible appliquée lors d'une opération
ayant pour objet un changement significatif dans la détention du capital voire
dans sa structure. Elle vise à analyser
l'étendue des risques et les opportunités résultant de l'acquisition envisagée
dans le but d'aboutir à une juste valorisation de l'entreprise cible.
bilité, examen des principaux
contrats, étude des aspects sociaux,
analyses des systèmes d'information
et des risques liés à l'environnement,
détermination des enjeux fiscaux.
3. Evaluation de la qualité des données
financières disponibles ainsi que du
référentiel comptable adopté.
4. Déterminer les risques et identifier
les garanties requises.
Check list de l’acquéreur
Pour faire de votre future acquisition un
succès, les points suivants doivent inévitablement être envisagés:
1. Identifier les caractéristiques de la cible: produits et services, marchés,
positionnement concurrentiel, forces
et faiblesses...
2. Comprendre son fonctionnement
dans le contexte économique, fiscal,
environnemental et juridique : identification des facteurs clés de renta-
5. Envisager la période post-acquisition : réorganisations structurelles,
humaines, relocalisations…
6. Finaliser le protocole d’accord et
les documents juridiques relatifs
au prix d’acquisition, au pacte
d’actionnaires, au montage fiscal
éventuel…
Risques et garanties
Disposant généralement de peu de
En cas d’acqu
isition d'une
entreprise, le p
reneur peut d
emander
une garantie a
ppelée «garan
tie
d'actif/passif»
.
temps et
d'un
accès
souvent
limité
aux informations financières, juridiques, sociales et fiscales
pour
prendre
leur
décision
d'investissement, il est généralement
conseillé aux acquéreurs de recourir à
des mécanismes de garanties. En effet,
la reprise d'une entreprise représente
des risques de diverses natures :
stratégiques, opérationnels, financiers,
juridiques, fiscaux, environnementaux
et sociaux.
En cas d’acquisition d'une entreprise,
le preneur peut demander une garantie
appelée «garantie d'actif/passif». Elle
permet à l’acheteur de se protéger
contre des charges futures non apparentes dans les comptes. Les plus fréquentes sont relatives aux livraisons
intervenues avant la vente, à un redressement fiscal antérieur ou à des poursuites judiciaires concernant des événements passés. Elle protège aussi les
actifs de l’entreprise (stocks, immeubles,…).
En pratique, il est également possible
d’envisager «la garantie de la garantie»
autrement dit d’assurer une garantie de
”
paiement si la garantie de passif venait à être mise en jeu.
Des garanties spécifiques, telles que
les garanties de la légalité de l'activité
(autorisations administratives en ordre,
propriété des actions et des brevets...) et
les garanties contre les risques environnementaux (pollution de sols et des
eaux) sont aussi possibles. Ce type de
garantie figure généralement dans le
contrat de cession.
Toutefois, il ne suffit pas de déterminer l’une ou l’autre garantie, encore
faut-il définir précisément la manière
dont celle-ci sera mise en jeu: procédure (courrier recommandé, seuil minimum, délai, prescription...), droit de regard du cédant sur les litiges (clause de
négociation commune) et la détermination des possibilités d'arbitrage en cas
de recours. Hormis cela, d’autres précautions sont également à mentionner
dans le contrat de garantie: limitation
de la garantie au prix de vente, mise en
jeu de la garantie à partir d'un certain
seuil afin d'éviter les petits litiges.
Due diligence « vendeur » : les points clés
Réalisée volontairement par le vendeur dans une opération de fusion/acquisition, la
«vendor due diligence» (VDD) présente de nombreux avantages valorisés et appréciés
tant par le cédant que par l’acquéreur. Pleins feux sur cette discipline à haute valeur
ajoutée.
Texte: Adeline Beijns
Le saviez-vous ?
La proportion des entreprises suisses reprises par des entités étrangères a augmenté
de 21% l’année dernière. 75% de ces acquéreurs étrangers viennent de l’Europe de
l’Ouest.
En pratique
La «due diligence» exécutée par le vendeur consiste en l’établissement d’un
rapport établi à sa seule initiative, généralement par des consultants externes, dans le but de permettre aux investisseurs de fonder leur jugement sur
la situation financière, l'activité et les
perspectives de la société qu’ils envisagent de racheter. Les coûts sont supportés d’habitude uniquement par lui. Ce
rapport inclut en particulier :
- un historique détaillé de la société ou
de la branche d’activité cédée qui permettra à l’acquéreur de comprendre le
business model suivi.
- une analyse du positionnement
concurrentiel de l’entreprise et de ses
produits et services (identification du
contexte actuel et futur du segment de
marché, des concurrents,…).
- un examen de plusieurs ratios finan-
ciers concernant la rentabilité (chiffre
d’affaires, marge brute, frais généraux,…), la liquidité (quick ratio, ratio
courant, besoin en fonds de roulement,…) et la solvabilité (ratio
d’endettement) au cours des trois,
voire des cinq dernières années.
- une analyse des points forts (commerciaux, technologiques, …) et des faiblesses de l’organisation (analyse
SWOT : strenghts (forces), weaknesses
(faiblesses), opportunities (opportunités), threats (menaces)).
- une étude des éléments fiscaux
(contrôle fiscal, contentieux TVA, …),
sociaux (relations avec les syndicats, …), environnementaux (responsabilité en matière d’environnement,
d'hygiène et de sécurité au travail) et
informatiques (sécurité et infrastructure) critiques.
- un plan d’exploitation («business
plan») qui informe sur le passé, le pré-
sent et l’avenir de l’organisation. Il
décrit la situation du marché et
constitue un outil redoutable de planification puisqu’il déterminera si la
fusion/acquisition a économiquement
du sens.
Du pour et du contre
Bien que ne se substituant pas à la mission de «due diligence» menée par
l’acquéreur, cet exercice présente plusieurs avantages, à savoir: accélération
du processus de vente en fournissant
un grand nombre d’informations à
synergies post-transaction, le vendeur
ne s’y sentant plus concerné.
Détermination du prix de
cession
Lorsqu’une entreprise est en vente, des
intérêts et des perceptions diamétralement opposés s’affrontent : le vendeur
se braque sur le passé en n'analysant
bien souvent que les succès obtenus, en
occultant les points faibles de son organisation tandis que, l’acquéreur,
s’attache à l’avenir en étudiant les opportunités futures.
”
Lorsqu’une entreprise est en vente,
des intérêts et des perceptions diamétralement
opposés s’affrontent.
l’ensemble des acquéreurs potentiels,
réduction des coûts d’analyse pour les
acquéreurs, fourniture d’informations
validées par des consultants externes.
Malgré ce dernier point, les opposants
à cette pratique évoqueront que les informations présentées ne sont pas
exhaustives et sont tournées à la faveur
du vendeur. Un autre point faible soulevé est le manque d’évaluation des
”
Eu égard aux éléments qui précèdent,
le vendeur ne sera en mesure d’obtenir
un prix de cession élevé que s’il parvient à fournir, dans son rapport de
«due diligence», des éléments et des
perspectives post-acquisitions et non
pas des analyses et des confirmations
historiques que l’acquéreur ne saurait
valoriser puisque seul l’avenir lui importe.
Le saviez-vous ?
Classement 2007 des cinq plus grandes opérations de fusions/acquisitions:
Position
1
2
3
4
5
Cible/Acquéreur
ABN Amro par le consortium RBS, Fortis et Santander
Kraft Foods par un groupe d'actionnaires
TXU par des fonds d'investissements
Alcan par Rio Tinto
Capitalia par Unicredito
Montant (en milliards USD)
99 364
61 454
44 372
43 922
30
Source : Thomson Financial (2007)
Due diligence
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D.D. GLOBALES
Quels besoins pour des
due diligence globales et
dynamiques ?
Il est courant que les due diligence, ou analyses de
société commanditées par les investisseurs et/ou les
actionnaires, soient des due diligences spécifiques et
statiques, que ce soit dans une phase de pré acquisition
ou de post acquisition.
La due diligence de la
propriété intellectuelle :
les points clés
Qu’il s’agisse d’une fusion, d’une acquisition voire d’un transfert de patrimoine,
les aspects qualitatifs et quantitatifs des actifs de la propriété intellectuelle de
l’entreprise cible doivent être minutieusement examinés afin de déterminer la
juste valeur de l’opération.
Texte: Adeline Beijns
Définition
Texte: Alex Bezinge
l s’agit le plus souvent de due diligence
financières faites par un grand cabinet,
ou de due diligence légales, environnementales, organisationnelles, informatiques, de la propriété intellectuelle, des
taxes, etc….faites par d’autres cabinets
spécialisés.
Bien que toutes ces analyses peuvent
se révéler utiles ou nécessaires, elles ne
donnent qu’un aperçu partiel et statique
de l’entreprise, et ne sont malheureusement pas suffisantes pour fournir une
opinion et des recommandations pratiques au conseil d’administration:
• sur la situation globale de la société
dans un contexte spécifique à un instant donné
• sur la dynamique, autrement dit sur les
moyens et les efforts nécessaires pour
faire évoluer positivement l’entreprise,
et par conséquent, in fine, pour fournir
I
lent à un instantané photographique), il
s’agit de mettre en évidence les moyens
(humains, financiers…) à mettre en
œuvre et les risques associés, afin
d’atteindre les objectifs envisagés par le
conseil d’administration et/ou les actionnaires de la société, avec des priorités et
des délais réalistes et réalisables.
Cette dimension est tout aussi importante voir plus que la dimension globale,
étant donné :
• que le monde industriel et commercial
est en constante évolution
• que les investisseurs et/ou actionnaires
de la société souhaitent tous valoriser
au mieux leur entreprise dans un futur
qui est plus ou moins proche suivant le
type d’investisseur.
La propriété intellectuelle regroupe
les créations de l’esprit, telles que les
inventions, les œuvres littéraires et
artistiques, ainsi que les logos, les
marques et les modèles esthétiques
d’une entreprise.
Elle se divise en deux catégories, à
savoir d’une part la propriété industrielle qui comprend les inventions
(brevets), le savoir-faire, les marques
et les modèles industriels et d’autre
part, le droit d’auteur qui comprend
les œuvres littéraires, artistiques et
architecturales sans oublier les logiciels, les sites Internet et les bases de
Pour conclure, il est possible d’affirmer
que les due diligence globales et
dynamiques permettent de combler le
”
une plus value potentiellement intéressante pour les investisseurs et les actionnaires de la société.
Dimension globale
De manière naturelle, le point de départ
de la due diligence globale se situe dans
l’analyse des données de base du marché,
du positionnement produit et de la compétition (facteurs de différentiation).
Elle se poursuit par l’analyse de la technologie ou du savoir-faire, de la fabrication (et/ou de la sous-traitance), de la
vente et du marketing. L’analyse de
l’organisation et de la qualité des ressource humaines (surtout au niveau du
management) représente souvent un
chapitre crucial et critique de la due diligence globale.
Finalement, la situation financière de
l’entreprise est passée en revue. Alors que
très souvent les résultats financiers sont
placés au cœur de la due diligence, certains intervenants oublient malheureusement que les résultats financiers de
l’entreprise ne sont que la conséquence
d’une stratégie prédéfinie et de son implémentation, autrement dit du degré de
qualité de gestion au sein de l’entreprise.
”
Une «due diligence» mais
dans quels buts ?
La «due diligence» cherche
également à déterminer comment
protéger efficacement la créativité de
l’entreprise face à ses concurrents.
Elle vise donc aussi à apprécier
l’opportunité de déposer un brevet,
une marque, un modèle…
L’analyse des brevets déjà déposés
est un aspect supplémentaire de la
«due diligence». Ainsi, ils doivent être
solides et ne pas être obsolètes : ceux
qui protègeraient des inventions qui
ne constitueraient plus des sources de
revenus directs ou indirects pour
l'entreprise devraient être abandonnés. En effet, un brevet qui ne
s'inscrit plus dans cette logique (faiblesses en terme de portée, de validité, de dépendance par rapport à des
brevets plus anciens ou de l’évolution
technologique), ne représente plus
qu’une source de dépenses à laquelle
il convient de renoncer.
Le saviez-vous ?
Les concepts et les idées qui sont à l'origine
d'une œuvre, d'une invention, d’un jeu ou
des règles de jeux et des autres instructions
qui s'adressent à l'esprit humain ne peuvent
pas être protégés. Par contre, la matérialisation de ces concepts ou de ces idées telle
qu’une œuvre d'art peut être protégée.
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”
fossé qui existe souvent entre
«l’instantané» de la situation actuelle
d’une société, donné par une due diligence classique, et la «projection future»
de la société telle que les investisseurs/actionnaires l’imaginent ou la souhaitent.
D’autre part, ce type de due diligence
permet une transition plus harmonieuse
entre la phase d’analyse et la phase
d’exécution/mise en œuvre des recommandations visant au développement de
la société.
Ce type de due diligence requière bien
évidemment de la part de l’intervenant à
la fois une expérience opérationnelle
soutenue et à la fois une expérience
confirmée d’investisseur.
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Due diligence globales
et dynamiques
Dimension dynamique
Une fois la situation globale de
l’entreprise analysée et connue (équiva-
”
La propriété
intellectuelle
regroupe les
créations de l’esprit.
L’examen des actifs de propriété
intellectuelle, repris au bilan de
l’entreprise et pouvant représenter
parfois 30% de ce dernier, a pour
objectifs principaux de les valoriser,
de contrôler la validité des enregistrements (aspects administratifs et juridiques, tel qu’examen des droits,
étude des mécanismes de protection,
des ententes de confidentialité et de
gestion...) et financière (analyse de la
valorisation comptable, du rendement
des titres de protection de propriété
industrielle, des redevances payées ou
encaissées…) afin d’établir leur potentiel de création de valeur pour
l’entreprise; sans oublier de vérifier
notamment la liberté d'exploitation
des brevets d’invention.
Lien entre présent et futur
Le point de départ de la due diligence
globale se situe dans l’analyse des données
de base du marché, du positionnement produit
et de la compétition.
données. De manière générale, la
protection de la propriété industrielle
permet de transformer des avantages
technologiques ou créatifs en avantages compétitifs.
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5
6
Due diligence
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FUSIONS & ACQUISITIONS
Fusions et Acquisitions (« M&A ») : la préparation et la
gestion du processus sont les meilleurs atouts du vendeur
La «due diligence» est l’audit d'acquisition d'une cible que tout acquéreur potentiel se doit légitimement d’effectuer afin de limiter certains
risques d'acquisitions inhérents à la cible. Dans le cas de figure classique où l’acquéreur est une société aux ressources beaucoup plus
importantes que celles du vendeur, cet examen de détail peut devenir un véritable cauchemar pour ce dernier. C’est précisément le rôle du
conseiller financier du vendeur de préparer l’information sur la société en vente, et surtout de créer une dynamique de processus qui inverse
le rapport de forces ou pour le moins rétablit un certain équilibre.
Des ressources inégales :
Texte: Alec Vautravers
Du côté de l’acquéreur, si le Directeur
général ne s’en charge pas lui-même, le
chef de l’unité d’affaires directement
concerné par l’acquisition sera généralement le champion du projet et le principal interlocuteur du vendeur, épaulé
par le responsable M&A qui coordonne
le processus à l’interne. Mais ces cadres
supérieurs, soucieux de l’aspect rela-
sentiel pour conforter l’acquéreur dans
sa décision stratégique et indirectement
relativiser l’importance de l’audit qui va
suivre. Celui qui désire ardemment une
cible est en effet plus à même de faire
des concessions sur certains points de
due diligence.
Ce que les gens du métier appellent
«habiller la mariée» consiste également
à retraiter les états financiers pour qu’ils
”
Ce que les gens du métier appellent
«habiller la mariée» consiste également à
retraiter les états financiers.
Alec Vautravers, Associé
Corporate Finance, Deloitte Genève
Le saviez-vous ?
Une préparation soignée et un processus
d’enchères sont les meilleures armes du
vendeur pour parer aux défis posés par la
due diligence des acheteurs.
tionnel, seront très vite suivis par tout
un état-major de spécialistes, euxmêmes relayés par une armée de
consultants, fiscalistes et comptables.
Toutes ces personnes vont faire leur travail avec diligence, et le patron de PME
et son responsable des finances, qui
doivent continuer de gérer la société,
seront très vite assaillis de questions et
dans l’incapacité d’y répondre avec la
seule poignée de collaborateurs dans la
confidence. Des frustrations voire certaines tensions risquent d’avoir cours,
et l’ambiance bienveillante du début
peut se détériorer au risque de faire
échouer la transaction.
Le rôle de l’équipe de Corporate Finance, conseil du vendeur, est bien sûr
de pallier ce déséquilibre en mettant à
disposition des ressources ad hoc pour
faire face à ce soudain surcroît de travail et permettre à la direction de se
concentrer sur la gestion des affaires
courantes. Mais le conseiller financier
sert également de bouclier afin de ne
pas exposer directement son client aux
situations délicates et préserver sa qualité d’ultime recours, notamment dans
les phases de négociations.
”
reflètent au mieux la capacité économique de la cible à générer des bénéfices. Faire ressortir les réserves
latentes, isoler les charges extraordinaires, modifier les amortissements
sont autant d’étapes tout-à-fait légitimes qui permettront aux acheteurs
souvent rompus aux normes internationales, de mieux apprécier toute la valeur de la cible. La réconciliation de ces
résultats normalisés avec les comptes
audités se doit par contre d’être lisible
et commentée. Cette transparence dans
la présentation des comptes évitera
beaucoup de questions.
Il est enfin primordial d’établir des
projections financières ambitieuses
mais réalistes, étayées par un plan
d’actions précis et crédibilisés par les
résultats du passé démontrant la capacité d’exécution de l’équipe de direction. De telles projections permettront
d’obtenir des acquéreurs un prix élevé,
qui tient vraiment compte des flux de
trésorerie disponibles dans le futur.
Le processus :
Le contrôle du processus de vente demeure sans doute le meilleur atout du
vendeur.
Toute la phase de préparation se fait
à couvert, c’est-à-dire avant même que
les acquéreurs n’entrent en jeu ou
soient informés de l’opportunité
d’acquisition. Puis, une fois les acheteurs potentiels contactés, le conseiller
du vendeur va définir le rythme du processus, fixer le calendrier et imposer des
mains. Concrètement, son conseiller financier va introduire une dose de
concurrence entre les acheteurs en mettant en place un processus d’enchères
contrôlé:
un
certain
nombre
d’acquéreurs potentiels, sélectionnés
pour leur présumé intérêt à payer un
prix attractif, sont invités dans ce pro-
”
Il est enfin primordial d’établir
des projections financières ambitieuses
mais réalistes.
délais aux acheteurs, qui vont être inéluctablement mis sous pression et
s’efforcer de compenser le manque de
temps par des ressources additionnelles.
Une telle pression ne peut se faire que
si le vendeur a plusieurs cartes en
La préparation :
Une préparation soignée peut éviter
bien des questions et des déboires par
la suite.
Tout d’abord, présenter la société et
son modèle d’affaire, sa position
concurrentielle, ses qualités et compétences uniques sous un angle attrayant
pour les acquéreurs est un exercice de
communication qui requiert une certaine expérience, car le document de
vente, le mémorandum d’information, a
une structure et un style propres. Exposer un cas convaincant («a great story»,
comme disent les Américains) est esPUBLICITÉ
”
cessus de vente confidentiel. Ce sentiment de concurrence combiné à la pression du calendrier aide à faire monter
les enchères et à contrebalancer les
éventuelles révisions à la baisse que les
résultats d’une due diligence pourraient
justifier.
Il importera toutefois que l’avocat
chargé du contrat s’assure que les déclarations et garanties demandées par
les acheteurs demeurent acceptables
pour le vendeur et ne réduisent pas à
néant les résultats obtenus dans la négociation du prix.
Ce n’est souvent qu’après avoir été
approché par un acheteur et engagé des
discussions bilatérales que l’actionnaire
se décide à se faire accompagner par un
conseiller pour engager un processus
plus structuré. Dans ce cas, l’addition
opportune d’un nombre très limité
d’acquéreurs peut suffire à apporter la
touche de concurrence nécessaire.
Le saviez-vous ?
Objectifs principaux des fusions/acquisitions :
˜ÛˆÀœ˜“i˜Ì> Õi ˆˆ}i˜Vi
iÌ>ˆi` ÃÕÀÛiÞà >˜` ÀˆÃŽ >˜>ÞÈÃ
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ՈÌ >Ài> `ˆÃ“>˜Ìˆ˜} >˜` Vi>À>˜Vi
- Réalisation d’économie d'échelles: le regroupement de deux entreprises permet d’obtenir de meilleures conditions tarifaires, de
supprimer des doublons en matière d'outils de production, d'actifs immobiliers et de ressources humaines.
- Obtention d’économies d'intégration verticale par un meilleur contrôle des marges et en éliminant les inefficiences.
- Réalisation de synergies et réduction de la concurrence dans un marché particulier.
- Permet une diversification des activités et des produits/services.
- Optimisation fiscale: acquérir une entreprise disposant de crédit d’impôts importants peut être fiscalement avantageux pour une
entreprise réalisant d’importants bénéfices imposables
Due diligence
PUBLICITÉ
7
PROFIT DE LA D.D.
8 pistes pour tirer un meilleur profit de la
due diligence
Les banques ou les co-investisseurs exigent que la due diligence soit effectuée de
manière professionnelle avant de s’engager à financer une acquisition. Même pour
une entreprise industrielle de taille moyenne, la due diligence devrait couvrir tant
l’aspect financier que fiscal, légal, environnemental, commercial, technologique et
opérationnel.
Texte: Beat Zwahlen
n l’absence de données sur le secteur
concerné, une étude de marché
pourrait être indiquée. Les coûts
associés à la due diligence représentant un
investissement
substantiel
avant
l’acquisition, elle devrait être conduite par
des professionnels. Maximiser le profit de
la due diligence, c’est aller au-delà de la
simple satisfaction des besoins des partenaires financiers. Voici 8 pistes pour mieux
cibler l'investissement en due diligence.
E
1. Définir l’output. En premier lieu,
l’investisseur devrait définir l’output
du processus de due diligence. Il veut
comprendre l’entreprise et les risques
qui y sont associés pour mieux fonder sa décision, identifier les arguments à mettre de l’avant pour être en
position de force lors de la négociation sur le prix et recueillir des informations pour définir les premiers objectifs et le plan d’action à suivre
”
lon le niveau de risques que les parties sont prêtes à assumer. Les investisseurs qui disposent de leurs propres
fonds pourront se contenter d’une
due diligence restreinte, basée sur
l’analyse des risques commerciaux.
La due diligence s’effectue alors sur
des éléments clé et seules les fonctions essentielles de l’entreprise sont
examinées. En revanche, si une
grande partie des fonds provient de
tiers, il faut procéder à une due diligence complète et minutieuse et la
confier à des cabinets de conseil réputés.
3. Le choix de l’équipe. Le choix des
meilleurs partenaires pour la due diligence devrait correspondre au type
de due diligence et à l’output. Les cabinets de conseil de petite taille et
spécialisés, joints à vos propres ressources internes, sont la plupart du
temps l’option la plus efficace.
Lorsque la due diligence porte sur les
Le temps est toujours une ressource
rare dans une opération d’acquisition.
après la signature. La banque ou le
co-investisseur exigeront d’habitude
aussi de l’investisseur une seconde
opinion neutre.
2. Etendue de la due diligence. La définition de l’output s’effectue en incluant un nombre plus ou moins
grand de tâches de due diligence sePUBLICITÉ
”
domaines du marché, de la technologie ou des opérations, le choix se portera davantage sur des partenaires qui
connaissent à fond le secteur industriel concerné.
4. Planifier le processus. Le temps est
toujours une ressource rare dans une
opération d’acquisition. Chaque
membre de l’équipe devrait se voir attribuer des tâches de due diligence selon une séquence adéquate. La détermination d’objectifs intermédiaires
pour la révision et la prise de décision
minées en séance de Q&R avec le vendeur. Cette méthode permet aussi à
l’investisseur de réajuster le tir des
spécialistes avant qu’ils ne produisent
le rapport final.
7. Modèle intégré. Les clusters d’informations et le compte-rendu de la
séance de Q&R permettent à
l’investisseur de définir un scénario
de business plan qui colle bien avec
sa stratégie. Le scénario retenu et les
conclusions qui ont été quantifiées
”
Il faut procéder à une due diligence
complète et minutieuse et la confier à des
cabinets de conseil réputés.
améliore le pilotage du processus et
permet de s’adapter à tout moment
aux changements qui peuvent survenir.
5. Décrire les livrables. Il est conseillé de
bien décrire les livrables attendus de
l’équipe de due diligence pour assurer la cohérence de l’output. Les livrables comprennent le calendrier, la table des matières, les questions à
examiner, les données à chiffrer ainsi
que la disposition générale du rapport.
6. Clusters d’informations. Les informations recueillies par chacun des spécialistes devraient être recroisées.
L’exploitation d’un marché peut influencer la capacité de production, laquelle est liée au financement des dépenses en capital. Tenir une séance de
révision aussitôt que le travail de data
room est complété, facilite le croisement des informations en clusters et
à leur mise en perspective. Une vision d’ensemble de l’entreprise se dégage ainsi dès le départ et permet
d’étoffer les questions qui seront exa-
”
Beat Zwahlen
Economiste d’entreprise HES
Expert comptable diplômé
Managing Partner, cfoXpert SA, Zürich
lors de la séance de révision sont
consignés dans le plan financier. Les
explications sur les divergences entre
les données du plan financier et celles
du vendeur fourniront des arguments
pour la négociation sur le prix. Ce
modèle intégré sert de base pour
l’évaluation de l’entité à acquérir.
8. Préparer l’après-acquisition. Les
membres de l’équipe de due diligence
font parfois des observations sur des
aspects qui outrepassent leur domaine de recherche, comme la qualité des processus et des structures ou
les relations informelles. Il est important que les spécialistes les recueillent
en complément de leur rapport. Elles
seront très utiles pour développer un
plan d’action pour les trois mois qui
suivent l’acquisition.
Ces 8 pistes semblent tomber sous le
sens, mais on tend à les oublier par
manque de temps. La véritable clé du
succès réside cependant dans le choix
d’un chef de projet qui a l’autorité pour
diriger les membres internes et externes
de l’équipe.
Le saviez-vous ?
Les «data rooms» ou salles d'informations
sont un site Internet dédié sur lequel des
utilisateurs autorisés peuvent accéder à
l'ensemble des documents confidentiels
d'ordre économique ou juridique relatifs
aux différentes «due diligences» exécutées.
L'accès à cette salle est strictement réglementé pour ne pas qu'il y ait de fuites
d'informations.
8
Due diligence
D.D. IMMOBILIÈRE
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Les atouts d’une « due diligence »
immobilière
Parce que la valorisation des actifs immobiliers
influence grandement la détermination du prix d’une
opération de fusion ou d’acquisition, il importe de
procéder, avant les négociations, à une évaluation
rigoureuse de leurs différents risques et potentialités.
d’identifier les risques cachés, de lever
certaines incertitudes et de cibler les
obstacles pouvant empêcher la conclusion de l’opération. Le but ultime de cet
exercice étant la détermination de la
juste valeur du ou des actifs immobiliers visés.
Une approche multidisciplinaire
Une analyse approfondie
Texte: J.H.
En matière immobilière, la «due diligence» désigne l’analyse approfondie
d’un immeuble dans le cadre de transactions de fusions, d’acquisitions, de
transmissions de patrimoine, de refi-
La «due diligence» immobilière procède
à l’examen de différentes domaines, à
savoir le marché immobilier, le droit, la
fiscalité, la technique, l’environnement
et la finance.
Dans le cadre de l’étude relative au
marché immobilier, l’emplacement et le
”
Il est important d'appréhender avec
discernement l'analyse des réserves latentes,
de la valeur du bilan.
nancements, de valorisation fiscale afin
d’évaluer les atouts du bien concerné,
Le saviez-vous ?
En 2007, malgré la crise des subprimes, les
valeurs immobilières suisses ont grimpé de
2%.
PUBLICITÉ
”
marché du bien sont analysés de manière systématique. Ainsi on évaluera
l’attractivité du bien et de son environnement, l’offre et la demande du marché, les perspectives et les rendements
attendus, les exigences économiques et
techniques du secteur.
L’examen juridique concerne, quant à
lui, l’analyse de la conformité à la législation et à la réglementation en vigueur, en particulier la situation juridique en termes de propriété (extrait du
registre foncier), les dispositions prévues dans les contrats de bail, les
délivrances de permis, les droits réels
(propriété, copropriété, mitoyenneté,
emphytéose, superficie, servitudes,…),
les conventions d’actionnaires ou
encore les différentes responsabilités.
L’analyse des aspects fiscaux vise à
appréhender les risques liés à
l’acquisition du bien (plus-values immobilières, droits d’enregistrement,
taxe sur la valeur ajoutée, certificats
immobiliers, détermination du rôle des
actifs immobiliers dans le cadre d’une
analyse du bilan,…). L’opportunité
d’une éventuelle planification fiscale
peut également être envisagée (régime
des démembrements de propriété, de
la société immobilière). Il est important d’appréhender avec discernement
l’analyse des réserves latentes, de la
valeur du bilan.
L’étude technique du bâtiment
s’intéresse à la construction, à la morphologie et à la typologie des structures,
aux matériaux et aux cycles de vie des
composants (CFC), à la sécurité, aux
installations techniques, aux fonctions,
à la conformité et à la vétusté.
Les risques liés à l’environnement tels
que la pollution du site et de ses abords
immédiats, la gestion des eaux usées et
des déchets, les réglementations urbanistiques et l’aménagement du territoire
sont ensuite analysés. Des mesures de
décontamination peuvent en découler :
il est important d’en maîtriser les coûts
et de les provisionner.
Enfin, l’examen financier de l’actif
immobilier constitue la dernière étape.
Au cours de celle-ci, un résumé abordant les impacts économiques des analyses précédentes est établi. Les différentes techniques de financement
possibles sont évaluées lors de cette
phase. Un plan financier comprenant
les prévisions, généralement sur cinq à
dix ans, des coûts et des revenus de
l’investissement immobilier, est aussi
développé afin de déterminer la rentabilité du projet.
Réaliser une «due diligence» en matière immobilière nécessite deux qualités essentielles, à savoir une expérience
étendue du secteur dans son ensemble
et des connaissances multidisciplinaires. En effet, elle ne se limite pas à
une analyse financière ou comptable:
l’impact sur le résultat final de
l’expertise technique des bâtiments
peut s’avérer critique et ne doit en aucun cas être minimisée.
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Conseils stratégiques et optimisation d’actifs immobiliers
Due diligence et expertises économiques & techniques
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Due diligence
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9
D.D. ENVIRONNEMENTALE
Due diligence environnementale :
pour un avenir sain et durable
Face au nombre croissant de régimes de responsabilité
environnementale, il est désormais crucial de déterminer
si le projet d’acquisition ou de cession n'expose pas à des
risques environnementaux qui pourraient nuire à la
valeur de l'entreprise.
Texte: Adeline Beijns, Antoine Indaco
Le risque environnemental
Le terme «risque environnemental» englobe en réalité une série de risques
qui, bien que différents, sont étroitement liés. Il représente ainsi le risque
pour l’environnement autrement dit les
nuisances et les dommages causés aux
écosystèmes et à la santé publique (la
pollution des nappes souterraines par
exemple), le risque économique
(amendes et pénalités) de ne pas être
conforme à la réglementation applicable et le risque de réputation c'est-àdire celui lié à l’intérêt du grand public
ronnemental pour le site eu égard à la
réglementation en vigueur actuellement et dans un futur proche.
La «due diligence» poursuit donc une
série d’objectifs, à savoir:
- déterminer la valeur environnementale, actuelle et future, d’un site en ce,
compris son impact sur la santé publique et sur l’environnement;
- évaluer le risque économique lié à
l’acquisition d’un terrain: déterminer
la moins-value sur le prix du à sa potentielle pollution. Il ne s’agit pas
uniquement de pollutions liées aux
”
L’exercice de «due diligence» s’articule
généralement autour de quatre grandes
étapes.
pour l’environnement. «Contrairement
aux idées reçues, la détermination d’un
risque environnemental potentiel ne se
fait pas que pour des usines et des sites
industriels. Ainsi, des entreprises à première vue non polluantes, telles que
des hôtels ou des centres commerciaux,
peuvent également être analysées pour
identifier les risques cachés des bâtiments et des sols», précise M. Antoine
Indaco, Fondé de pouvoir de CSD Ingénieurs Conseils S.A.
Le processus de «due diligence»
Dans un projet de fusion ou
d’acquisition, la «due diligence» environnementale représente les opérations de recherche et de contrôle visant
à déterminer si les activités présentes
ou passées d’un site industriel ont
causé ou causeront des dommages susceptibles de constituer un risque envi-
”
sols ou aux liquides, mais également
de celles liées aux matériaux de
construction, tels que amiante, PCB,
peintures aux métaux lourds, etc. qui
pourraient avoir une influence significative sur les coûts de futurs travaux de transformation.
- vérifier la conformité des infrastructures et des rejets de l’entreprise;
- formuler des recommandations pour
réaliser des actions correctives et préventives, et
- évaluer le montant des investissements nécessaires aux actions correctives.
Les étapes de la «due diligence»
L’exercice de «due diligence» s’articule
généralement autour de quatre grandes
étapes, constituant un processus global, cohérent et flexible en fonction
des caractéristiques propres à chaque
localisation.
que de recenser les vecteurs d’une
contamination potentielle du site.
Des prélèvements in situ (COV, métaux lourds) sont parfois réalisés.
1. Préparation de la visite du site:
cette première étape va permettre
d’orienter la visite vers les secteurs où
l’environnement est le plus sensible à
une atteinte potentielle. Elle regroupe
à ce titre l’analyse de l’historique des
terrains (plans actuels et passés, données géologiques et hydrogéologiques,…), de l’alimentation en eau,
des citernes de stockages et des
bassins, des émissions atmosphériques, des réseaux d'évacuation et
des stations de traitement (eaux
usées, eaux pluviales,…), de la présence d’amiante et de PCB, des processus d’élimination des déchets, des
inspections faites par les autorités et
leurs comptes-rendus, des documents
juridiques et techniques (autorisations d'exploiter, inventaire des produits utilisés...).
3. Préparation et rédaction du rapport
d’audit: divisé en deux parties, ce
rapport rend ses conclusions et ses
recommandations après l’examen
environnemental et sécuritaire du
site. Ainsi, la première partie comporte d’une part, une synthèse de
l’audit permettant de prendre
connaissance de la nature des points
à améliorer et des coûts associés et
d’autre part, la description détaillée
des mesures de réhabilitation et
d’amélioration. La seconde partie du
rapport regroupe les généralités
couvrant l’ensemble des données
fournies par l’entreprise, répertoriées dans les agences publiques et
acquises durant la visite.
2. Visite du site (locaux et installations
industrielles de l’entreprise et ses
abords immédiats): conduite par des
ingénieurs expérimentés, elle a pour
objectif d’évaluer les pratiques environnementales et leur sécurité ainsi
4. Planification des actions et établissement de priorités: la dernière étape
de la «due diligence» vise à planifier
des investigations complémentaires
si nécessaire, définir des actions correctives à entreprendre et leurs priorités ainsi qu’évaluer les dépenses de
mise en conformité.
Le saviez-vous ?
Une substance toxique est une substance
qui nuit à la santé humaine ou à la qualité
de l'environnement. Sa concentration
détermine s’il existe ou non un danger
pour la vie ou s’il y a un effet nocif sur
l'environnement voire sur la diversité
biologique..
L’expertise des spécialistes
Bon nombre de sociétés gèrent leurs
risques environnementaux en les
confiant à des spécialistes qui apporteront expérience professionnelle et expertise technique. Ces deux atouts engendrent performances en termes de
temps et d’efficacité. Forts de leur expérience acquise, certains professionnels pourront parfois même, lorsque le
respect d’un secret professionnel
l’exige, réaliser un audit à partir de
photographies et de visites extérieures
des sites. Grâce aux réseaux internationaux développés par certains cabinets, les analyses transfrontalières sont
également facilitées.
Eu égard à ce qui précède, il faut garder à l’esprit que, contrairement à
d’autres risques (financiers, fiscaux ou
des ressources humaines), les effets et
les impacts du risque environnemental
ne sont généralement pas immédiats et
s’inscrivent sur le long terme. Mais une
meilleure prise en compte du risque
environnemental sera indéniablement
une source d'avantages concurrentiels
puisque d’une part, elle représente une
meilleure gestion des coûts contingents et d’autre part, elle a un impact
positif sur l’image de l’entreprise et
corrélativement sur ses produits et
services.
Expert
Antoine Indaco, Fondé de pouvoir CSD
Ingénieurs Conseils S.A.
Responsable du segment déchets et
dépollution du groupe
10
Due diligence
PUBLICITÉ
D.D. LÉGALE
Due diligence légale
Une due diligence, qu’elle soit légale ou non, n'est pas un exercice vain. Elle sert à
combler le déficit d'information d’un potentiel acheteur sur la qualité d'un actif par
rapport au vendeur. Le vendeur connaît en effet son entreprise de l’intérieur alors
que l'acheteur n’a accès qu'aux informations publiques la concernant. Il y a autant
de due diligence que de transactions et chacune pose toute une série de questions,
que la société soit cotée en bourse ou non.
basés sur des faits antérieurs à la vente
mais qui ne sont découverts qu'après la
vente du business.
Sociétés cotées en bourse
Texte: Philippe Jacquemoud, Avocat
Baker & McKenzie Zürich
Le saviez-vous ?
Avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi
sur l'imposition des dividendes des sociétés,
e
la Suisse était placée en 29 rang d'après
l'OCDE, avec une imposition moyenne de
53,1%. Actuellement grâce aux nouvelles
dispositions, la moyenne est descendue à
e
40,4% et le pays se classe en 8 rang.
es informations dévoilées lors de
la due diligence ne devront ni
contenir d’éléments confidentiels, couverts par exemple par des
clauses de confidentialité, ni tomber
sous le coup de la publicité ad-hoc,
sauf dans les cas où l’intérêt des actionnaires de la société cible est considéré comme prépondérant en raison
d’une offre financièrement attractive.
Au début de son analyse, l'acheteur
s’assurera que la société cible et ses filiales sont organisées conformément au
droit applicable. Dans ce contexte, certains pactes d'actionnaires, conférant
des droits importants aux actionnaires
minoritaires, peuvent jouer un rôle important et même faire capoter une
transaction, si l’accord de ceux-ci n'a
pas été préalablement recherché.
Ensuite l'acheteur devra analyser minutieusement les contrats qui sont essentiels pour la société cible car ceuxci ont une influence sur la stratégie et
les gains futurs. L'analyse se concentrera sur des points particuliers comme
le prix, les principales conditions, la résiliation ou encore le transfert des
contrats lors de la vente de la société
cible.
Les gros litiges feront l’objet d’une
attention toute particulière, tout
comme les litiges réguliers, pendants
ou probables qui démontrent à
l'évidence que certains processus de la
société cible ne sont pas adéquats. Il
s'agit, par exemple, de la répétition de
petits litiges du droit de bail dans le cas
de la vente d'une société immobilière.
Un domaine souvent très spécialisé
est l’analyse des autorisations ou li-
L
cences nécessaires que la société cible
doit détenir pour continuer son activité.
Les lois applicables au moment de
l'acquisition d'une société cible peuvent drastiquement changer en peu de
temps. Il fut un temps question
d’interdire les photos érotiques sur les
téléphones portables. Une telle prohibition signerait l’arrêt de mort des entreprises actives dans ce domaine.
Les conventions collectives dans la
branche, les clauses de non-concurrence, les caisses de pension les assurances sociales ainsi que la protection
des droits de la propriété intellectuelle
dans le contrat de travail seront particulièrement analysés. Pour autant que
cette information soit dévoilée, la rémunération des tops managers sera
également examinée.
Les marques sont évidemment dans
le domaine des biens de consommation
un élément essentiel si on pense à des
noms tels que Coca-Cola, Ariel, etc. Les
compagnies technologiques dépendent
fortement de leur brevet ou de leur droit
d'auteur sur des softwares et autres produits. Une protection adéquate est ainsi
impérative. Il convient en outre de ne
pas oublier de transférer en même
temps que la société cible les filiales détenant parfois les droits de la propriété
intellectuelle.
Les zones applicables aux immeubles, une possible contamination des
sites, la Lex Koller, les gages immobiliers ou certains droits de préemption
de tiers, doivent être considérés avec
attention.
L'acheteur devra s'assurer du fait que
les assurances couvrent bien les risques
Concernant les sociétés cotées en
bourse ou les offres publiques d’achat,
il faut souligner que l’acheteur potentiel n’a en principe pas le droit
d’exécuter une due diligence. En revanche, si la direction de la société cible concède cette faveur à un intéressé,
elle doit également l’offrir aux autres
enchérisseurs selon le principe de
l’égalité du traitement des offres. Certaines exceptions à ce principe sont
toutefois admises dans la pratique, en
particulier lorsque certaines informations sensibles pourraient ainsi tomber
entre les mains d’un concurrent.
Lorsque l’offrant est déjà un gros actionnaire de la société cible au moment
de l’offre, la question de l’égalité du
traitement des actionnaires se pose
aussi. Les actionnaires ont en principe
le droit aux mêmes informations. Il est
néanmoins reconnu que lors de transactions, des différences de traitement
peuvent avoir lieu sous certaines
conditions.
Finalement, l'acheteur doit confirmer
dans le prospectus de l’offre publique
d’achat qu’il n’a reçu aucune information de la société cible, qui ne soit pas
publique. Les problèmes détectés lors
d’une éventuelle due diligence doivent
en conséquence être dévoilés dans le
prospectus de l’offre. Ceci permet aux
actionnaires d’accepter ou de refuser
l’offre en connaissance de cause.
Conclusion de la vente
Les problèmes découverts lors de la due
diligence peuvent être réglés de la manière suivante: Les parties prévoient
des Precedent Conditions devant être
remplies avant le closing de la transac-
tion. Ceci est possible si le problème
peut être réglé entre la signature du
contrat et son closing, par exemple
l'accord d'une partie tierce peut être demandé pour le transfert de contrats
importants.
La réduction du prix est la solution
appropriée lorsque les problèmes ont
une influence directe sur l'évaluation
de la société cible. Pour le vendeur il est
très important que la raison qui a
amené à une réduction du prix d'achat
soit clairement identifiable afin
d’empêcher l’acheteur de faire valoir
une garantie pour ce même problème.
Les problèmes détectés lors d'une
due diligence ne peuvent généralement
pas être couverts par des «representations & warranties», car ces assurances
ne couvrent traditionnellement que les
incertitudes liées à des faits s'étant
déroulés dans le passé. Le vendeur
pourra par exemple assurer à l'acheteur
la bonne tenue des comptes de la société, l’existence de certains biens ou
obligations de la société, mais ces «representations and warranties» typiquement ne couvriront pas les aspects liés
au développement futur et la profitabilité de la société cible alors même que
ces facteurs sont décisifs pour son
évaluation. Le vendeur ne souhaitera
jamais garantir ces éléments, car, une
fois la passation du contrôle de la société réalisée, ces développements dépendront de l'acheteur et non plus du
vendeur. Enfin, si par exemple la nullité d’une autorisation ou d’une marque
a été clairement identifiée lors de la
due diligence, le vendeur ne pourra pas
assurer que celle-ci existe et est en
vigueur. Dans ce cas, il est plus indiqué
de prévoir un ajustement du prix en
rapport avec les coûts causés par le
problème ou exiger une véritable garantie qui couvrira les dommages futurs liés au problème.
L’art de mener la «due diligence»
d’une entreprise familiale
Mener à bien la «due diligence» d’une entreprise familiale est un exercice particulier,
mêlant des aspects financiers, fiscaux et psychologiques. Nous nous sommes entretenus
avec Philippe Joerg. Ce spécialiste des Fusions & acquisitions, associé auprès de Berney
Associés et responsable Corporate Finance, lève un coin de voile sur les éléments
singuliers des entreprises familiales.
Texte: Adeline Beijns
Quelles sont les particularités
de la «due diligence» d’une
entreprise familiale ?
«Ses particularités reposent dans la
structure même d’une telle entreprise.
En effet, dans une organisation où le dirigeant est également actionnaire, il
existe un certain risque pour l’acheteur
de
naître
dans
l’asymétrie
d’informations concernant les rouages
de son fonctionnement. Il convient dès
lors d’identifier tous les liens de dépendance entre le directeur - actionnaire et
la société cible afin d’assurer sa pérennité une fois la transaction exécutée. La
«due diligence» d’une entreprise familiale n’est en soi pas foncièrement différente des autres mais elle intègre en
plus les aspects psychologiques liés à la
personnalité et au charisme du fondateur».
Quels risques encoure-t-on
lorsqu’on achète une telle
entreprise ?
«Le risque est de perdre les principaux
actifs de l’entreprise, ceux qui sont au
cœur de celle-ci et qui reposent en
grande partie sur le directeur – actionnaire. Il s’agit essentiellement des relations commerciales, de la technologie et
du savoir-faire développés par ce dernier. D’autres risques tels que les incertitudes fiscales liées à la nature et au
montant de certaines prestations de la
société envers son actionnaire-directeur ou les problèmes de valorisation
attachés à la rémunération de
l'actionnaire-directeur qui ne correspond pas au marché, entrent également
en ligne de compte».
Depuis quand les entreprises
familiales sont-elles devenues
un objet de convoitise ?
«Depuis une dizaine d’années, deux développements ont contribué aux rachats des entreprises familiales. Le pre-
Philippe Joerg
Associé auprès de Berney Associés et
responsable Corporate Finance
mier est lié au «boom» des fonds de Private equity et le second trouve sa source
dans l’évolution des mœurs: ayant vu
leurs parents se donner corps et âme à
une entreprise au prix de nombreux sacrifices, la nouvelle génération aspire à
un travail offrant un meilleur équilibre
entre vie professionnelle et vie privée.
N’ayant plus d’héritiers prêts à reprendre l’affaire familiale, les parents se résignent à vendre le fruit de leurs nombreuses années de travail».
Due diligence
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11
AUDIT & CONSULTING
Due diligence : faites appel aux conseils
avisés des experts
Une opération de fusion/acquisition sur deux ne fournit pas les résultats espérés. L’une des principales raisons
invoquées pour expliquer ces échecs réside dans le fait que ce genre de transaction nécessite d’une part l’analyse
préalable d’une kyrielle de spécialités (financières, juridiques, fiscales, ressources humaines,…) et d’autre part une
expertise approfondie de ces différents domaines. Les cabinets de consultants et les sociétés fiduciaires apportent
une solution en fournissant une gamme complète de services et de conseils spécialisés dans tous les secteurs
industriels. Explications.
Texte: Adeline Beijns
Une segmentation par domaine
d’expertise
Depuis la détermination de l’opportunité et de la mise au point de la
stratégie de la transaction, jusqu’à
l’évaluation et l’audit d’acquisition, les
cabinets de consultants offrent encore
une multitude d’autres services tels que
le soutien de l’offre, la structuration de
l’opération et l’intégration après
l’opération.
La force des cabinets de consultants
repose dans leur segmentation par domaine d’expertise et l’intégration subséquente de ces différentes spécialités.
Ainsi, chaque cabinet possède son département fiscal, finances d’entreprise,
audit, informatique, restructuration,...
chacun concentrant leurs ressources
sur une activité bien précise, développant ensuite une expertise spécifique.
Faire appel à des consultants, c’est donc
s’adresser à un vivier inépuisable de
compétences.
Une large gamme de conseils
Que vous soyez une société, un entrepreneur ou un fonds d’investissements,
les consultants offrent un large éventail de services pour toutes les étapes
d’une opération d’acquisition, de fusion ou de cession de sociétés ou
d’actifs :
- analyse des opportunités des opérations envisagées, étude de faisabilité,
plan stratégique, position concurrentielle, analyse de rentabilité;
- conseil à la cession: identification
d'acquéreurs potentiels, étude des
sources de création de valeur, évaluation des possibilités de cession, coordination des différents conseils (juridiques, financiers, fiscaux,...);
- conseil à l'acquisition: définition des
critères d'acquisition, identification
et évaluation des cibles potentielles,
analyse (financière, commerciale, humaine,…) des cibles retenues, étude
des synergies, élaboration de montages financiers et fiscaux, refinancement de dettes et fonds propres, levées de fonds;
- conseil au management: évaluation
de la compensation des managers
dans le cadre de «leveraged-by-out»;
- aide à la négociation jusqu'à la finalisation de l'opération: élaboration
du mémorandum d'informations,
revue de la documentation juridique,
y compris les garanties.
Le saviez-vous ?
Dans l’environnement très concurrentiel
que nous connaissons, la vitesse
d’exécution constitue un facteur clé de
succès. Or, près de 50 % des entreprises indiquent que la durée moyenne d’une opération d’acquisition est supérieure à six mois.
Avantages
Indépendants, éthiques et professionnels, les cabinets de consultants offrent
de très nombreux avantages dans la
planification et la gestion de votre projet de fusion/acquisition. Ainsi à titre
d’exemple, mentionnons l’accès à des
compétences inexistantes en interne, la
gestion multidisciplinaire du projet
dans son ensemble du début à la fin.
La liste comprend encore la garantie
d’une confidentialité absolue dans
toujours, la transmission de compétences approfondies dans différents
”
La force des cabinets de consultants
repose dans leur segmentation par domaine
d’expertise et l’intégration subséquente
de ces différentes spécialités.
l'exécution des missions que vous leur
confiez, l’assurance de la disponibilité
que les dirigeants d’entreprise n’ont pas
”
domaines et d’un savoir-faire technique et professionnel. Ceux-ci sont
issus d’expériences multiples, de
l’application d’une méthodologie pour
appréhender les obstacles, du renforcement et de la légitimation d’un projet.
En y associant la marque du cabinet, la
garantie d’efficacité est assurée par le
fait que leur rémunération est essentiellement liée au succès de l'opération.
Lorsque l’on sait que 20 % seulement
des entreprises déclarent s’appuyer sur
une approche «structurée» pour gérer
leurs opérations de fusion/acquisition,
il n’est pas étonnant que seule une
transaction sur deux réussisse. Face à
ce constat, ne prenez pas de risques et
mettez votre projet dans les mains expertes de consultants.
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Veuillez contacter un de nos associés qui peut vous
assister en matière de due diligence :
M. David Bueche, expert-comptable diplômé
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12
Due diligence
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D.D. FINANCIÈRE
Hedge Funds :
un secteur en pleine mutation
Les Hedge Funds ont réalisé une croissance nette pendant les cinq dernières années.
Ceux-ci ont plus récemment été alimentés par l'augmentation des allocations de
fonds institutionnels, les fonds de dotation et ceux de pension. L'estimation actuelle
se monte à $3 trillions investis dans les Hedge Funds.
Texte: Julian Korek & Glen Millar
Auteurs
Julian Korek :
- Plus de 20 ans d’expérience dans le
domaine de l’Asset Management
- Expert-comptable agréé et membre de
l’ Institute of Chartered Accountants in
England and Wales (ICAEW) ainsi que de
l’ Institute of Operational Risk (IOR)
t: +44 20 7862 0802
e: [email protected]
Glen Millar:
- 20 ans d’expérience en finance
internationale et en consulting
- Comptable (FCMA) et trésorier (AMCT)
qualifié
- Vice-président de CIMA (Chartered
Institute of Management Accountants)
en Suisse
t: +41 (0)22 348 9218
e:[email protected]
a structure des Fonds de Fonds est
de loin la solution la plus favorable pour des investisseurs institutionnels. Cela permet aux investisseurs
moins spécialisés d’accéder aux fonds à
un risque réduit. Toutefois, il a pour
conséquence une augmentation du coût
de l'investissement grâce à une couche
secondaire de gestion et ses frais associés.
Néanmoins, les investisseurs sont de
plus en plus maîtres en la matière et,
dans certains cas, sont en train d’établir
leurs propres compétences de diligence
pour investir directement.
Un travail de recherche effectué par
The Bank of New York Mellon a mis
en évidence que les investisseurs institutionnels recherchent l'excellence
opérationnelle comme priorité majeure
dans leur choix d'investissements.
De plus en plus, la majorité des pertes
de fonds et des faillites n'est pas
attribuable à une mauvaise stratégie
d'investissements, mais à un mauvais
processus opérationnel. De nombreux
Hedge Funds sont fortement dépendant
de tiers pour atteindre leur but. La pression pour réduire les dépenses peut encourager les structures dégarnies qui ne
sont pas capables de comprendre le
risque opérationnel ou pour l'atténuer.
Les faiblesses typiques peuvent inclure:
L
• Le manque d'une fonction de risque
• Un gérant de fonds trop dominant
• L'absence ou l'insuffisance
contrôle financier
• Les modèles qui contiennent les données lourdes ou inappropriées
de
• Les administrateurs externes qui ont
peu ou aucune implication dans le
fonctionnement quotidien des fonds
• Les accords de service aux prestataires qui manquent de précision en
terme de processus
Le domaine le plus à risques, est
l'évaluation. Chaque effondrement ou
escroquerie du fond peut, dans une plus
L'augmentation extraordinaire des
Hedge Funds a créé une pénurie de personnel qualifié en particulier de professionnels chevronnés qui comprennent
le monde des produits dérivés. Dans de
nombreux centres financiers, le personnel expérimenté «middle office», est
difficile à trouver et exige des salaires
exceptionnels. De nombreuses entreprises ne parviennent pas à embaucher
le personnel approprié et cèdent
trop d'indépendance au rôle de
l'administrateur.
Toutefois, beaucoup d'organisations
travaillent sur l’amélioration de leur
contrôle opérationnel et sur la réduction des risques. Les conseils dans
l’industrie ont focalisé récemment sur
l'amélioration du processus d'évaluation et de la gestion d’entreprise.
”
L'augmentation extraordinaire
des Hedge Funds a créé une pénurie de
personnel qualifié.
ou moins grande mesure, être attribuée
à un mauvais contrôle d'évaluation. Les
échecs de contrôle typiques comprennent:
• Les cas où le gestionnaire de portefeuille a superposé ou fournit les prix
des investissements
• Le manque d'indépendance en obtenant le prix des instruments
• La sélection des meilleurs prix de
toute une série de contreparties
”
L’ Alternative Investment Management
Association (AIMA) a publié son guide
de bonnes pratiques d'évaluation en
mars 2007. Elle a été suivie par la création du Hedge Fund Working Group au
Royaume-Uni, sous la présidence de Sir
Andrew Large, qui a publié ses conclusions en janvier de cette année. Dans
l’intervalle, la Managed Funds Association (MFA) aux Etats Unis a publié
des orientations pour les gestionnaires
de Hedge Funds pour l'établissement de
procédures pour la détermination
d'une valeur liquidative équitable,
cohérente et vérifiable.
Le point commun de toutes ces orientations est l'amélioration de la gestion,
l'indépendance, la transparence et la
cohérence du processus d'évaluation
du ‘net asset value’ (NAV).
La promulgation de tous ces «conseils» et «normes» a provoqué une
certaine confusion dans le marché - en
particulier en ce qui représente le
niveau minimum requis en matière de
réglementation. Dans la mêlée est
arrivé le US Presidents Working Group
(PWG), qui a publié le mois dernier ses
orientations pour la consultation de
l'industrie suivant les contributions de
l'AMF, HFWG et l'AIMA. Ainsi il est
possible que quelques normes globales
soient sur le point d'être édictées.
Les conseils du PWG annoncent des
normes pour établir un cadre
d’évaluation compréhensif et intégré
composé de:
• La gestion de l’entreprise (la création
d'un comité d'évaluation)
• Une politique d’évaluation détaillée
et documentée
• Un personnel indépendant, chargé de
l'évaluation
Comme la composition du PWG comprend le Président de la US Securities
and Exchange Commission, ils sont
plus susceptibles de prévaloir une
«réglementation» standard.
Pendant que la situation se stabilise,
l'évaluation reste le risque fondamental à gérer. D'un point de vue réglementaire et financier et de la réputation, notre conseil serait de se
concentrer sur la due diligence avant
d'investir grâce au processus d’évaluation NAV et cela ne serait pas du
temps perdu!
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Due diligence
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13
D.D. FINANCIÈRE
Intégrer le private equity dans un
portefeuille d’investissement
Initialement développé par des entrepreneurs aux États-Unis dans la Silicon Valley après la seconde guerre
mondiale et par les grandes universités américaines, ce mode d’investissement s'est implanté en Europe dès la
fin des années septante. Braquons nos projecteurs sur un secteur qui révolutionne le mode de financement des
investisseurs institutionnels et des entreprises et représente une partie sans cesse croissante des opérations
financières mondiales.
Texte: Adeline Beijns
Le private equity : définition
Le terme anglais «private equity» désigne les placements (les actions pour
les sociétés de capitaux ou les parts sociales pour les sociétés de personnes)
dans des entreprises non cotées en
bourse qui ont besoin de capitaux propres ou, à titre exceptionnel, dans des
sociétés qui ont choisi la voie de la
privatisation. Les sociétés concernées
sont généralement de trois types :
jeunes sociétés en rapide expansion,
grandes entreprises matures qui ont besoin d’une restructuration pour redevenir attractives et enfin les entreprises
private equity reçoit une compensation
sous forme de rendements plus élevés.
Investir dans le private equity peut se
faire par trois moyens principaux : investir dans un fonds de private equity,
investir dans un fonds de fonds ou investir directement dans des sociétés
privées. Permettant une diversification
appropriée et ne nécessitant pas des
connaissances spécifiques des différentes entreprises visées, les fonds de
fonds se sont rapidement imposés
comme étant un moyen simple et efficace pour investir dans une large
gamme de sociétés privées.
L’horizon de placement est plus long
que les autres classes d’investissement
”
La «due diligence» pour cette classe
d’investissement peut se révéler plus difficile
que pour les autres placements dits
«traditionnels».
en pleine expansion qui ont besoin de
moyens. Mais dans tous les cas,
l’investisseur aura la possibilité
d’exercer une influence directe sur
l’entreprise par le biais de sa participation.
Cette
classe
d’investissements
s’oppose donc au public equity, qui
désigne des titres cotés sur un marché,
et est, dès lors, considérée comme un
placement alternatif.
Le fait de ne pas être coté sur un marché réglementé a deux conséquences, à
savoir que ce type d’investissement a
une liquidité moindre et que leurs obligations réglementaires sont également
moins importantes. C’est pour corriger
ces deux aspects que l’investisseur en
PUBLICITÉ
”
puisque 10 à 15 ans sont généralement nécessaires car ce n`est qu`à la
revente de l`entreprise «achetée» que
l`investisseur récolte les fruits de son
placement.
Investisseurs institutionnels et
entreprises
Parce qu’investir dans le private equity
nécessite généralement un capital
de départ de l`ordre de 5 millions de
francs, cette décision d’investissement stratégique s’adresse surtout
aux investisseurs institutionnels et aux
entreprises. Montrant une faible
corrélation avec les marchés boursiers,
le private equity permet une véritable diversification des portefeuilles
d’investissements importants. Les contraintes de ce genre d’investissement
sont d’une part, le long horizon nécessaire avant de réaliser une plus-value
et ensuite la difficulté de transformer
ces valeurs en argent, ce qui peut entraîner des pertes en capital. Ce risque
peut néanmoins être réduit par une diversification judicieuse du portefeuille.
Due diligence
La «due diligence» pour cette classe
d’investissement peut se révéler plus
difficile que pour les autres placements
dits «traditionnels». En effet, puisque
les entreprises privées ne sont pas
soumises aux obligations de publicité
des entreprises cotées en bourse,
l’accès à leurs comptes et autres informations financières peut se révéler
ardu, voire impossible … à moins de
faire appel à des experts dans ce domaine qui, grâce à leur expérience et
contacts, parviendront à rassembler les
données nécessaires pour se forger une
idée quant à la situation actuelle de
l’entreprise cible et de ses perspectives.
Le saviez-vous ?
Contrairement aux pratiques d'autres
pays, on constate qu’en Suisse 55% des
fonds levés proviennent des investisseurs
privés. Ensuite suivent les compagnies
d'assurances (15,6%), les banques (12,5),
les fonds de pension (10,4%) et les investisseurs institutionnels (6,6%). Le choix des
entreprises se porte surtout sur des entreprises déjà existantes, dans leurs phases
d'expansion et de rachat.
14
Due diligence
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OUTSOURCING
Fusions, acquisitions et capital humain:
gérer les différents enjeux
Acquérir une autre organisation ne se limite pas à la reprise d’un modèle économique
et d’une infrastructure. C’est aussi et surtout l’intégration d’une culture, de talents et
de valeurs. Dans cette optique, la «due diligence» des ressources humaines détermine
les changements nécessaires, les leviers et les obstacles potentiels afin de développer
les synergies le plus rapidement possible.
De quoi s’agit-il ?
Texte: J.H.
Lors de la phase d’analyse et
d’évaluation de la société cible,
l’acquéreur tente de passer au crible
tous les éléments pouvant constituer
des problèmes voire des risques pour
lui. Une grande partie de la valeur créée
lors d’une fusion ou d’une acquisition
dépend du capital humain impliqué
dans la transaction. Il est dès lors important d’étudier les différents éléments
financiers et juridiques touchant au
contrat d’emploi et de comprendre la
culture d’entreprise afin d’évaluer les
Le saviez-vous ?
Malgré le fait que 75% des entreprises
identifient la communication comme étant
un élément crucial dans toute opération de
fusion/acquisition, 44% des directeurs des
ressources humaines ont indiqué que peu
de ressources y étaient allouées et 43% ont
reconnu que la communication était généralement faite trop tard…
velle entité. D'autre part, cela permet de
décider sur la question stratégique, s’il
faut procéder à une intégration profonde ou s’il faut plutôt laisser une
grande indépendance à la nouvelle entreprise.
Domaines de compétences
La «due diligence» du capital humain
aborde ainsi quatre domaines:
- le contrat et la relation de travail:
droit du travail (parfois dans plusieurs
pays dans le cas d’une acquisition
”
Une grande partie de la valeur créée lors
d’une fusion ou d’une acquisition dépend du
capital humain.
problématiques susceptibles de réduire
la valeur de l’entité issue de l’opération.
La «due diligence» des ressources humaines poursuit ainsi quatre buts, à savoir: gérer la gestion du changement en
définissant un encadrement qualifié,
valoriser le capital humain, anticiper les
risques liés à ce dernier et permettre une
détermination de la juste valeur de
l’entreprise cible en bonne connaissance de cause.
La connaissance de la culture de
l’entreprise que l’on achète ou avec qui
l’on fusionne est importante. D’un côté
cela permet d’estimer l’investissement
(sous forme de gestion du changement)
nécessaire pour aider la nouvelle entreprise à s’adapter et réussir dans la nou-
”
transfrontalière), relation avec les
syndicats, rémunérations, clauses
dans le contrat de travail relatives
au changement de contrôle, assurances sociales, état de la caisse des
retraites, …
- la culture d’entreprise et le leadership:
questions relatives à la hiérarchie de
la société, au mode de prises de décisions, à l’organisation du travail en
équipe et à sa valorisation, aux
moyens de communications mais
aussi l’analyse des valeurs véhiculées
au sein de l’entreprise (compétition,
dépassement de soi, importance du
bien-être et du développement personnel,…).
- les ressources humaines: étude de
leurs caractéristiques et compétences (âge, formation, répartition
hommes/femmes, salaires), satisfaction, turnover et de leurs revendications et souhaits.
- la gestion des modifications organisationnelles: comment ces dernières
sont ou seront-elles annoncées?
Y aura-t-il une relocalisation? Des
licenciements?
Un
changement
d’infrastructure?
Face à la nécessité d’aborder ces
différents domaines demandant des
connaissances pointues et techniques,
le recours à des experts est très souvent
conseillé.
Dans une opération de fusion ou
d’acquisition, l’attention sera également portée sur la réorganisation des
effectifs pour réaliser des économies
d’échelle en évitant les doubles emplois,
le maintien et le développement du management, la rétention des talents, la
communication claire et efficace des
changements. Les aspects financiers
tels que les appréciations du passif
social, du degré de risque de l’environnement social de l’entreprise achetée,
des engagements en matière de retraites
ou des évolutions des rémunérations,
seront aussi minutieusement analysés
puisqu’ils auront un impact sensible sur
le prix de vente.
Risques
Outre les risques de trouver des cadavres dans les placards en matière de réglementation du travail, d’autres
risques sont tout aussi présents, à savoir de voir partir des ressources exceptionnelles ou d’engendrer leur départ en
ne positionnant pas «la bonne personne
au bon endroit», surtout dans les entreprises dont l’actif principal est le capital humain (services et recherche et développement principalement).
«Une opération de fusion/acquisition
sur deux n'apporte pas le retour sur investissement initialement escompté,
notamment parce que les aspects liés
aux ressources humaines ne sont pas
examinés suffisamment tôt», estime le
Dr. Paul Vanderbroeck, spécialiste des
questions stratégiques et organisationnelles en matière de ressources humaines. «Dans la plupart des cas, les
dirigeants se limitent à une «due diligence» transactionnelle: regarder les
aspects juridiques et financiers pour déterminer le prix et éviter les grands
risques. Pour bien réussir sa fusion/acquisition il faut faire une «due
diligence» transformationnelle, qui
analyse également la culture et le talent
de l’autre».
Bien que le facteur humain ne soit
qu'un des éléments dans la réussite
d'une fusion ou d’une acquisition, il est
sans conteste un des éléments essentiels
pour éviter l'échec … pensez-y !
Outsourcing IT : le « BSM » au
service de la due diligence
Prendre la décision d’externaliser l’infrastructure informatique d'une entreprise est un processus complexe et
stratégiquement décisif. Elle requière la réalisation d’une «due diligence» afin d’analyser les points forts et les
faiblesses d’une structure mais aussi de déterminer les caractéristiques de l’organisation «idéale». En alignant les
services IT aux besoins du business, le «Business Service Management» (BSM) fournit des réponses à certaines
questions posées par la «due diligence».
Texte: J.H.
Trois lettres qui en disent long
Apparue dans les années 90, l’approche
«Business Service Management» (BSM)
aligne les services IT aux besoins du
business. C’est en améliorant la qualité
des services délivrés que le BSM crée
de la valeur pour une entreprise.
Aujourd’hui,
l’intensification
des
échanges et du travail engendrent une
réelle pression sur le département infor-
matique à tel point que la qualité des
services techniques ne suffit plus et on
attend désormais de lui d’anticiper également les besoins du business dans
l’optique de mieux le servir.
Il n'est pas rare toutefois que, suite à
certaines compressions de personnel,
les entreprises ne disposent plus en interne des ressources informatiques nécessaires à la réalisation des services qui
ne sont pas au cœur du métier. Elles
doivent alors chercher de l’aide en
se tournant vers des partenaires
d’outsourcing.
Atteindre les objectifs fixés
Afin de réaliser ces objectifs et avant
d’externaliser, il convient d’une part de
diagnostiquer l’état de l’infrastructure
pour en déterminer le niveau de matu-
rité (modèle de Gartner) et d’autre part
de formuler, de manière concrète et mesurable, les buts à atteindre. Il convient
”
Le BSM peut ainsi
fournir des données
nécessaires à la
«due diligence».
”
autrement dit de réaliser une «due diligence» complète et en bonne et due
forme.
Le BSM peut ainsi fournir des données nécessaires à la «due diligence».
Constitué de quatre composants, Due diligence
PUBLICITÉ
15
AFTER THE DEAL
qui peuvent être utilisés individuel-
lement ou conjointement pour une efficacité maximale, il est la réponse aux
problèmes identifiés:
- le «Service Catalogue»: le catalogue
des services constitue une liste des
services offerts par chaque entité et
défini par sa prestation, objectifs de
performance et conditions d'utilisa-
tion, il est l’élément central sur lequel
vont s’appuyer les autres composants.
- le «Service Level Management»: il a
pour but de vérifier et de mesurer que
les services effectivement délivrés par
les prestataires correspondent véritablement au cahier des charges défini.
Si nécessaire, des mesures correctives
pourront être prises préventivement.
- le «Shared Service Management»: en
allouant le même fournisseur (interne
ou externe) aux différents utilisateurs
d’un même service, la gestion des services partagés permet de réaliser des
économies d’échelles.
- le «Service Mapping»: cartographier
les services revient à identifier les dépendances entre les services «business» et les services sous-jacents. Les
liens ainsi identifiés permettent de
concentrer les efforts informatiques
sur les prestations nécessaires à la
réalisation d’objectifs business prioritaires.
Mener à bien la «due diligence» de
l’infrastructure informatique et implémenter ensuite le BSM dans une
opération d’externalisation a un impact positif et direct, par l’amélioration
de la qualité des services et la réduction des coûts, sur les performances
financières et commerciales d’une
entreprise.
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Innovative Management
and IT Consulting
N
Le saviez-vous ?
Le Business Service Management crée de la
valeur pour votre entreprise en alignant les
services IT aux besoins du business, en supervisant les processus et en assurant le
suivi de la qualité des services délivrés par
les différents systèmes d'information.
THE
TO
Intégration post-fusion : complexité et rôle
du Responsable d’intégration
Une fois l’accord de fusion signé, commence la phase d’intégration post-fusion.
Au cours de cette période de transition, les deux entités vont mettre ensemble leurs
talents et rationaliser leurs activités dans le but d’assurer la productivité de la
nouvelle structure. Le processus d’intégration sera confié à un Responsable
d’intégration qui fera appel à ses compétences en communication, organisation et
gestion du changement pour relever les nombreux défis inhérents à cette phase.
Texte: Sophie Maire
a phase d’intégration post-fusion
comporte divers défis. Tout
d’abord, la gestion du processus
d’intégration est un vaste projet de réorganisation qui implique de connaître
les activités des deux parties constituant la nouvelle structure, ainsi que les
L
”
L’intégration
post-fusion est un
projet complexe.
”
objectifs stratégiques de la fusion. Ensuite, le phénomène d’intégration aura
une large portée et il conviendra de
s’intéresser à l’ensemble des constituants de l’entreprise: non seulement
les systèmes et les produits, mais aussi
les processus, les habitudes et les
personnes. De plus, les difficultés
d’intégration ne seront pas à négliger et
des efforts de communication devront
être déployés pour motiver les collaborateurs nouvellement réunis.
En
pratique,
les
difficultés
d’intégration se manifestent sous forme
de désillusions, doutes, découragements, craintes et conflits chez les participants. Cela est typique des périodes
de transition où de nombreux changements engendrent instabilité, fatigue et
frustration. Ces états consomment de
l’énergie et conduisent à des retards
dans l’exécution du plan d’intégration.
Divers aspects sont à la source de ces
difficultés:
- Aspects administratifs: p.ex. lenteur
de certaines procédures
Le saviez-vous ?
Conseils aux Responsables d’Intégration
- Assurez-vous de l’engagement et du soutien de la Direction
- Adressez les différences socioculturelles et les difficultés liées au changement
- Battez la mesure: un rythme régulier contribue au succès de l’intégration
- Considérez les multiples dimensions du projet: fonctions, processus, personnes
- Concentrez-vous sur un nombre limité d’objectifs précis, phase par phase
- Développez une méthode comprenant des outils de communication et planification
- Ecoutez, expliquez, encouragez, motivez, organisez, communiquez
- Faites un suivi régulier des progrès et célébrez les succès
- Aspects financiers: p.ex. coût excessif de certains outils
- Aspects technologiques: p.ex. incompatibilité entre systèmes
- Différences structurelles: p.ex. inégalité de taille entre les parties
- Différences socioculturelles: coutumes différentes selon pays, langue
et fonction; habitudes de travail différentes selon style de management et
culture d’entreprise
- Situation transitionnelle: résistance
au changement (nouveaux collègues,
nouveaux processus, nouveaux produits)
L’anticipation, la compréhension et la
gestion de ces difficultés incombent au
responsable d’intégration. En outre, les
aspects socioculturels et transitionnels
sont très prenants sur le plan psychologique. Pour favoriser l’intégration, le
chef de projet consacrera du temps à
identifier les différences socioculturelles et à les expliquer aux personnes
désormais amenées à travailler ensemble en un processus harmonisé. Pour
faire face aux réactions au changement,
il appliquera des principes de gestion du
changement: établir un sentiment
d’urgence, motiver, communiquer,
réunir.
Le rôle du responsable d’intégration
est de faire avancer le projet
d’intégration à travers toutes les fonctions de l’entreprise (ressources, systèmes, administration, production, distribution, communication), tout en
traitant les difficultés psychosociales
survenant en cours d’intégration. Pour
gérer un projet si complexe, certaines
pratiques se révèleront utiles: dresser
un plan d’action organisé par fonction,
responsabiliser divers collègues, établir
des délais, faire un suivi régulier de
l’avancement du projet, évaluer les progrès réalisés et les éléments à corriger,
découper le projet en plusieurs phases
et limiter le nombre d’objectifs par
phase.
L’intégration post-fusion est un
projet complexe. Le responsable
d’intégration idéal est doté de qualités
humaines et de compétences en communication, organisation et gestion du
changement. Il est capable de tenir plusieurs rôles: chef, exécutant, coordinateur, communicateur, conseiller, catalyseur, psychologue. Sa mission est de
mener à bien l’intégration, de solutionner les problèmes transitoires et
d’imprimer un rythme régulier dans un
contexte perturbé par le changement.
Le choix du responsable d’intégration
sera déterminant pour le succès du projet d’intégration.
Auteur
Sophie Maire
Prix du meilleur projet 2007
HEC, Université de Genève
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