UE : Appareil respiratoire - Physiologie Date : 18 octobre 2011 Promo : PCEM2 Plage horaire : 14h - 16h Enseignant : Pr. R. Marthan Ronéistes : HOSTYN Sophie [email protected] GARAT Clarène [email protected] Suite du cours de physiologie (3ème partie) : mécanique ventilatoire et transport des gaz. IV. Echanges gazeux a) Généralités b) Gaz inspiré – gaz expiré c) Gaz alvéolaire d) Sang veineux mêlé e) Diffusion alvéolocapillaire f) Distribution intrapulmonaire des échanges gazeux V. Contrôle de la ventilation a) Généralités b) Neurogenèse ventilatoire c) Adaptation respiratoire d) Homéostasie respiratoire A l'hôpital, une belle jeune femme attend dans le couloir sur sa civière avant d'être conduite au bloc opératoire pour subir une petite intervention. Elle s'inquiète un peu quand même, d'autant plus que l'heure tourne. Un type en blouse blanche s'approche, relève le drap qui la recouvre et examine son corps nu. Il rabat le drap, s'éloigne vers d'autres blouses blanches et discute. Un deuxième en blouse blanche s'approche, relève le drap et l'examine. Puis il repart. Quand le troisième blouse blanche approche, lève le drap, et la scrute, la jeune femme s'impatiente :" C'est bien beau toutes ces auscultations, mais quand allez-vous m'opérer ?" L'homme en blouse blanche hausse les épaules :" J'en ai aucune idée, nous on repeint le couloir. " www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 1/10 IV. Échanges gazeux a) Généralités Il y a des échanges gazeux qui s’établissent entre le gaz alvéolaire d’une part (que la mécanique ventilatoire a pour but de renouveler) et le sang veineux mêlé d'autre part (sang qui est contenu dans l’artère pulmonaire donc avec du sang veineux, et qui résume le sang venant des différents territoires). Ces échanges vont se traduire par une différence de composition entre le gaz inspiré et expiré. Au cours des échanges, il y a consommation d’oxygène et rejet de CO2. Les échanges gazeux sont des phénomènes de diffusion de gaz entre l’alvéole et le capillaire pulmonaire. Dans le poumon, il y a tout un tas d’unités fonctionnelles: l'alvéole et son capillaire correspond. Et pour que chaque échange soit correctement réalisé il faut que chaque alvéole soit ventilée et que chaque capillaire soit perfusé, de manière adéquate. Pour qu’il y ait adéquation du rapport de la ventilation de l’alvéole à la perfusion du capillaire pulmonaire on définit le rapport : Ventilation pulmonaire / perfusion = VA/Q. Un poumon normal est formé d’un tas d’unités alvéole/capillaire à la fois ventilées et perfusées donc c’est un poumon homogène au sens du rapport VAQ, alors que la source majeure des hypoxémies et des anomalies des échanges sera la présence ou coexistence dans un même poumon de zones ventilées non perfusées, perfusées non ventilées, plus ventilées que perfusées ou plus perfusées que ventilées donc notion de poumon hétérogène et c’est cela qui sera à l’origine des hypoxémies. b) Gaz inspiré – gaz expiré Le gaz inspiré est, dans l’immense majorité des cas, de l’air; c’est un mélange binaire qui d’un point de vue fractionnaire est constitué de 21% d’O2 et de 79 % d’azote. En termes de pression partielle, on doit tenir compte de la pression atmosphérique (Patm) globale du jour (donne l’ensemble de la pression dans laquelle chaque gaz exerce sa partie de pression partielle = 765 mmHg à ce jour), de la température T du jour (20° donc la pression de vapeur d’eau saturante c’est 20 mmHg) et de l’humidité relative HR (83% : c'est-à-dire que 83% des 20 mmHg qui représente la pression de vapeur d’eau et le reste est réparti entre la PaO2 = 21% de ce qui reste et la PaCO2= 79% de ce qui reste). Il est fixe. Le gaz expiré est plutôt variable. On expire ce que l’on peut une fois le métabolisme tissulaire assuré. Dans le cas de l’hibernation, la fraction d’oxygène expiré est élevée. Si on est en activité on rejette moins d’oxygène (plus de CO2 et d’azote). Donc quand on donne la composition globale d’un gaz expiré, c’est la composition moyenne d’une personne au repos (en moyenne 17% FeO2, 4% FeCO2 et 49% FeN2) ; il y aura moins de fraction expiré d’O2 et plus pour le CO2 et l’azote. Cela dépend aussi de Patm, T et HR. Ce qui a disparu en O2 a été à peu près compensé en CO2 : ce n’est pas tout à fait vrai car il y a un quotient respiratoire qui traduit le rapport du rejet de CO2 à la consommation d’O2. Pour le glucose, quand on l’oxyde, on consomme autant de molécules d’oxygène qu’on ne produit de molécules CO2. Dans ce cas le quotient respiratoire VCO2/VO2 = 1. Donc globalement le quotient respiratoire (R) dans une alimentation équilibrée est d’environ 0.8 et non pas 1 comme pour les glucides seuls, d'où R < 1. On rejette moins de CO2 qu’on n’a capté d’O2 donc le débit expiré est inférieur au débit inspiré d'où Ve < Vi. On peut être amené à mesurer VO2 et VCO2 : c’est la différence entrée-sortie. Pour la VCO2 c’est très simple. On fait la différence entre ce qu’on expire en CO2 moins l’inspiration www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 2/10 en CO2. Sachant que ce qu’on expire c’est le débit expiré multiplié par la fraction expirée de CO2 (VeCO2 x FeCO2). Ce qui rentre en CO2, donc ViCO2 = débit inspiré x fraction inspirée de CO2 (ViCO2 x FiCO2). Or il y a très peu de CO2 dans le gaz inspiré donc ViCO2 = 0. Ainsi VCO2 = rejet de CO2 = débit expiré x fraction expiré de CO2, d'où VCO2 = Ve x FeCO2 Pour la consommation d’O2, c’est la différence entre ce qui entre et ce qui sort. Ce qui rentre c’est le débit inspiré en oxygène x fraction inspiré en O2 (donc ViO2 x FiO2 = 21%) et ce qui sort c’est le débit expiré en oxygène (mesurable avec un sac qui récupérer ce qu’on expire) x fraction expirée (VeO2 x FeO2). Donc VO2 = Vi x FiO2 – VeO2 x FeO2. Pour mesurer cette consommation en oxygène on a un problème ; en effet, on ne peut pas mesurer le ViO2 en mettant un capteur dans la trachée ! On peut bien sûr dire que ViO2 = VeO2, mais c’est trop approximatif. Donc il faut trouver un moyen pour exprimer Vi non mesurable en fonction du Ve mesurable. → L’azote dans le corps ne sert à rien donc ce qui est inspiré, Vi x FiN2 = Ve x FeN2, ce qui est expiré, d'où ViN2 = VeN2 x FeN2/FiN2. Avec cette expression on pourra trouver de façon plus juste ViO2. On part du fait que dans un mélange de gaz la somme des fractions = 100%. Donc dans le gaz inspiré FiO2 + FiN2 = 1 et ainsi on peut trouver FiO2. Pour l’expiration c’est plus compliqué car on a du CO2 aussi donc on en vient à FeN2 = 1 – FeCO2 – FeO2. On va trouver une nouvelle expression de Vi = Ve ((1-FeO2-FeCO2)/1-FiO2) qui dépend de Ve en fonction de fractions mesurables. On pourra alors mesurer VO2 au repos : environ ¼ de L/min (250 mL/min) qui peut augmenter jusqu’à 3-5L/min (il existe un maximum non dépassable). Rappel : consommation de gaz s’exprime en condition STPD alors que les volumes de gaz s’expriment en condition VTPS. On mesure la VO2 dans des circonstances médicales réelles telles que pour des pathologies qui augmentent la consommation d’O2 = la fièvre, les situations de brûlures etc… Le patient dans cette situation doit être capable d’assurer sa consommation en O2, donc éventuellement on apporte médicalement de l’O2. On la mesure également fréquemment dans la performance sportive ; on mesure chez les athlètes, sportifs, la valeur de la consommation maximale d’oxygène. On cherche la capacité max, étroitement dépendante de la VO2 max rapporté aux kilos de poids (pour le coureur il faut une grande capacité de consommation d’oxygène (6L/min) pour un faible poids). c) Gaz alvéolaire C’est un concept : c’est un gaz en équilibre dynamique en permanence entre 3 éléments : ➔ Ce gaz est partiellement renouvelé par la mécanique respiratoire : quand on rentre 1 L de volume courant on le dilue avec le gaz alvéolaire qui était présent au départ. ➔ En permanence il est alimenté par du CO2 que lui ramène la circulation veineuse, sang transporté par l’artère pulmonaire. ➔ Pompage d’O2 qui part vers circulation artérielle. www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 3/10 Donc ce gaz est un compartiment en équilibre avec 3 robinets de chaque côté : 1 robinet qui injecte du CO2, 1 robinet qui pompe O2 et robinet qui amène un renouvellement partiel par la ventilation. Pour avoir de bons échanges on doit maintenir une bonne composition en gaz alvéolaire donc on ne pourra jouer que sur la ventilation. Dans cette représentation du poumon, on isole un compartiment (trachée et bronches) qui s’ouvre dans le gaz alvéolaire = volume MORT (Vd). C’est un volume que l’on va ventiler mais qui ne sert à rien car le gaz présent est non utilisé par le corps. Attention, ce Vd n’a rien à voir avec le volume résiduel en mécanique ventilatoire (volume qu’on ne peut pas échanger et dont la bonne partie est dans le gaz alvéolaire. Il est « mort » au sens fonctionnel. Cette notion de rapport entre Vd et VA (volume alvéolaire) a une importance quand on fait une ventilation assistée : si on veut augmenter la ventilation alvéolaire soit on ventile à la même fréquence des volumes plus importants, soit on augmente la fréquence avec laquelle on ventile. Que vaut-il mieux faire si on veut augmenter la ventilation alvéolaire ? → Augmenter le volume. Le volume qu’on ventile c’est le volume mort + le volume alvéolaire. Si on augmente la fréquence, on ventilera plus globalement mais on augmentera surtout le Vd et la VA. Si on augmente le volume, le volume de l’espace mort lui ne change pas, ce qu’on met en plus va dans l’alvéolaire. Si on augmente la fréquence on augmente le Vd qui se soustrait à VA. Quand on fera cette adaptation ventilatoire, on devra maintenir dans les alvéoles un gaz dont la composition sera 100 mmHg de pression alvéolaire en O2 et 40 mmHg de pression alvéolaire en CO2. d) Sang veineux mêlé La circulation pulmonaire est locale (comme la coronaire, rénale, cérébrale…) mais particulière car elle est fonctionnelle (ne va pas nourrir un tissu) et sert à l’hématose (enrichir en O2 le sang et appauvrir en CO2). La circulation nourricière pulmonaire n’est pas la circulation pulmonaire mais la circulation bronchique. La circulation « pulmonaire » est purement fonctionnelle. Elle prend l’intégralité du débit cardiaque comme la circulation systémique. Tout le sang qui arrive des veines caves supérieures et inférieures passe dans la circulation pulmonaire. Malgré cela les pressions sont très faibles car la systolique est de 25mmHg (contre 110/120 dans la systémique) et la diastolique est de 10mmHg (contre 60/70 dans la systémique). La pression artérielle pulmonaire moyenne est de 15mmHg contre 100mmHg dans la circulation systémique. www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 4/10 On a des résistances très basses et qui le restent donc la perfusion de tout le débit cardiaque est possible. La circulation est en vasodilatation constante donc pas de tonus vasculaire car elle est toujours stimulée par des médiateurs vasodilatateurs = monoxyde d’azote (endothélium), peptides natriurétiques, prostacyclines … dont on se sert pour traiter les HTA. La vasoconstriction répond à l’hypoxie contrairement aux autres circulations (c’est la seule à procéder de cette façon). Il ne faut pas envoyer du sang dans la circulation pulmonaire s’il est en hypoxie car on va avoir une mauvaise hématose. Le sang est alors envoyé vers des territoires normoxiques. La circulation pulmonaire a des artères efférentes du cœur qui transportent du sang Veineux et inversement. Le sang veineux mêlé porté par les artères pulmonaires a donc une composition de l’ordre de 45/46 mmHg de CO2 et 40 mmHg d'O2. e) Diffusion alvéolocapillaire On rentre avec du sang veineux mêlé à 40mmHg d’O2 et 46 mmHg de CO2 et on sort avec 100mmHg d’O2 et 40 mmHg de CO2, car se sont produits des échanges et les premiers sont par diffusion. Le transfert de gaz est tjrs passif selon les lois de la diffusion. On fait circuler un débit de gaz en fonction du sens de la différence de pression de part et d’autre de la membrane alvéolo-capillaire. Ca dépend aussi de la perméabilité ou de l’inverse de la résistance que va offrir la structure qui se laisser traverser. On quantifie surtout la perméabilité de la membrane plutôt que la résistance à se laisser traverser. Donc la diffusion est définie par la conductance qui traduit le débit de gaz qui traverse la membrane en fonction de la différence de pression qui règne (d’un côté pression alvéolaire et de l’autre P capillaire) d'où conductance T = V / dP. Le sang pendant la traversé du capillaire pulmonaire il met du temps : au repos, le temps de transit du sang dans un capillaire pulmonaire devant du gaz alvéolaire est de l’ordre de 0.75 seconde. L’oxygène arrive côté veineux avec une pression de 40 mmHg et sort à la sortie du capillaire pulmonaire équilibré avec la pression partielle dans le gaz alvéolaire à 100 mmHg. Pendant le temps de transit capillaire il y aura équilibration très rapide. A l’inverse le CO2 diffuse rapidement vers l’alvéole donc baisse de pression de 46 mmHg à 40 mmHg. On a simultanément l’augmentation d’oxygène et la diminution de CO2, et tout cela rapidement. www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 5/10 D’autres échanges se font par distribution. f) Distribution intrapulmonaire des échanges gazeux Imaginez un verre d’eau dans lequel on fait circuler de l’eau et sur ce verre d’eau du sirop. On regarde la couleur du liquide. La couleur du liquide dépend de la manière dont on rajoute plus ou moins du sirop et du débit de rinçage d’eau au niveau du verre. On garde une couleur fixe à condition d’avoir un rapport précis entre la manière dont on rajoute du colorant et la manière dont on lave ce colorant. Pour les poumons c’est pareil. Si on met de l’oxygène, la P d’O2 dépend de la manière dont on alimente en O2 et dont on élimine l’O2. On respire un gaz de pressions en CO2 de 0 mmHg et en O2 de 150 mmHg. L’unité de rapport ventilation sur perfusion = 1. On inspire, il y a donc mélange des gaz : 100 mmHg d’O (dilution) et 40 mmHg de CO2 (alimentation du gaz alvéolaire avec du CO2). On sort de cette unité avec un sang artériel qui a ces pressions (100 et 40 mmHg). 1. On va avoir zone non ventilée mais perfusée : On a un Shunt. Le sang veineux (40/46 mmHg) ne va pas aller subir l’hématose et donc court-circuite la circulation alvéolaire et va directement dans la circulation artérielle. On sort comme on est rentré (40/46 mmHg). 2. Zone ventilée mais non perfusée : zone d’espace mort car on met de la ventilation mais elle ne sert à rien. Dans l’alvéole qui est seulement alimenté en O2 et pas polluée avec du CO2, la composition du gaz alvéolaire est proche à celle du du gaz inspiré. 3. Entre ces 2 situations, il existe tous les intermédiaires possibles. Si le rapport ventilation/perfusion est non égal à 0 (shunt) et non égal à 1 (donc entre 0 et 1, soit car pas assez ventilé ou car trop perfusé) à Effet Shunt. Et dans les zones pulmonaires avec au rapport ventilation/perfusion plutôt haut à Effet Espace mort. Même un sujet complètement normal, quand on regarde ces rapports ventilation/perfusion, il n’a pas que des rapports = 1. C’est l’effet de la gravitation. Debout la gravité joue sur la ventilation et sur la perfusion. Debout, pour perfuser le sommet il faut pulser contre le gravité, en bas on pulse avec la gravité. Logiquement la perfusion des bases est supérieure à la perfusion des sommets. Pour la ventilation = les poumons sont posés sur des coupoles diaphragmatiques donc ils sont un peu www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 6/10 étirés au sommet et comprimés en bas sous l’effet de la gravité, donc les alvéoles du sommer ont peu de réserve pour être ventilées. On ventile ainsi plus les bases qu’on ventile les sommets. Le gradient de perfusion est plus important que le gradient de ventilation. Dans les bases on ventile plus (grand V) et on perfuse encore plus (grand P) et au sommet on ventile moins (petit v) et on perfuse encore moins (petit p). Base : V < P Sommet : p < v Donc en gros, le rapport ventilation/perfusion diminue depuis le sommet où il est de l’ordre de 3 (élevé) (on ventile 3x plus), au milieu il est de 1 et dans les bases (0.8 donc < 1) on perfuse plus que l’on ventile. Sur le diagramme on voit des valeurs de PCO2 et de PO2. C’est l’ensemble de valeurs possibles en fonction des rapports V/P : * 40/46 mmHg c’est le sang veineux, c’est le shunt, c’est le sang qui arrive veineux repart veineux. * 150/0 mmHg c’est l’espace mort. Le sujet pathologique aura plus grande hétérogénéité. V. Contrôle de la ventilation a) Généralités La ventilation est une activité automatique qui est régulée c’est à dire contrôlée donc on est capable d’adapter notre niveau ventilatoire. Par exemple à l’exercice physique on hyperventile. Donc il y a bien quelque chose qui est régulé, qui subit une homéostasie dans notre ventilation La régulation vise à maintenir des grandeurs réglées constantes dans le sang, telles que la pression artérielle d’O, pression artérielle de CO2 et le pH. Quelle est la seule notion modulable, adaptable ? C’est la ventilation alvéolaire. En effet elle est la seule chose que l’on peut moduler pour réguler le reste. La neurogenèse ventilatoire (ce qui concerne l’aspect de l’activité nerveuse qui intervient dans a respiration et son contrôle) et l’homéostasie respiratoire (ce qui permet de moduler en permanence la ventilation pour assurer les besoins de l’organisme) sont les principaux modes de contrôle. On respire de manière automatique grâce à des moyens de neurogenèse qui sont adaptables pour assurer l’homéostasie qui permet de plus ou moins ventiler en fonction du fait que l’on maintient ces 3 grandeurs réglées à des valeurs fixes. b) Neurogenèse ventilatoire (de façon simplifiée) : Ça démarre du bulbe et toutes les structures nerveuses situées plus haut contrôle ce bulbe (chaque strate supérieure du cerveau contrôle l’activité de la strate inférieure). Donc l’origine de la ventilation est au niveau des centres bulbaires. > Centres bulbaires : structures bas situées. On a des centres, groupements neuronaux, inspirateurs et expirateurs. En fait il existe des groupes respiratoires dorsaux = inspirateurs et ventraux = inspirateurs et quelques expirateurs. On a plus de neurones inspirateurs car l’inspiration est active tandis que l’expiration est plus passive. Il y a une troisième population de neurones avec une activité transitoire. Ces neurones envoient des efférences www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 7/10 aux motoneurones qui constituent le nerf phrénique, pour activer la contraction des muscles respiratoires. Les centres sont informés par des afférences nerveuses portées par le nerf pneumogastrique = nerf vague. > Hypothèse de l’off-switch (extinction alternée) : Quand les neurones inspirateurs s’activent, ils envoient une commande au phrénique qui informe le diaphragme de se contracter. Le principe est le même pour l’expiration sauf que les muscles concernés sont les muscles abdominaux. Il y a des neurones de début d’inspiration qui ont comme effet collatéral d’éteindre les neurones expiratoires. Donc quand on va inspirer, au début de l’inspiration, on va envoyer un signal d’extinction de l’expiration qui fait que l’on inspire exclusivement. Puis ces neurones de début d’inspiration vont s’éteindre donc l’inhibition de l’expiration va être levée. Enfin les neurones de début d’expiration inhibent les centres inspiratoires etc. à Off Switch. On bascule de l’activité inspiratoire à l’activité expiratoire. Dans certains cas de traumatismes crâniens, on peut voir chez certains patients, une respiration saccadée due à une activité uniquement bulbaire de la respiration. Ce système de Switch seul est loin de l’harmonieux passage que l’on voit dans la normale. > Modulation : Le Switch sera contrôlé par des mécanismes de neurogenèse plus haut situés. Est présent un centre pneumotaxique (rôle inspirateur et expirateur + passage entre inspiration et expiration) au niveau de la protubérance qui assure les transitions et harmonise le tout. Encore plus haut, la formation réticulée ascendante activatrice est mise en jeu dans les fonctions d’éveil qui exerce une activité tonique sur la respiration en permanence. C’est important en pathologie car cette activité tonique est liée à la vigilance qui donc s’arrête pendant le sommeil (cf sommeil et respiration = apnée du sommeil qui entraine des micros réveils pendant la nuit donc les personnes dorment mal et sont fatiguées voire s’endorment pendant la journée). Encore plus haut, on a le Cortex, qui a un potentiel contrôle de la respiration avec au moins 3 éléments : 1. On peut stopper la respiration, la modifier. 2. Quand on parle on module aussi, sans avoir de « off/on Switch ». sachant que l’on parle principalement en phase expiratoire. 3. La peur génère une grande reprise respiratoire. Donc le système remonte du bulbe vers le cortex. Ca démarre du buble, c’est harmoniser par le centre pneumotaxique, c’est sous le contrôle de la formation réticulée et éventuellement sous le contrôle de l’activité corticale. Tout ça, c’est la respiration non adaptée. Maintenant il faut comprendre nous sommes capables de moduler cette respiration. c) Adaptation respiratoire à l’intérieur d’un cycle ventilatoire Des récepteurs périphériques (thorax) envoient des informations aux centres pour moduler l’activité de ces centres : elles remontent souvent par le nerf vague et entrainent des réflexes respiratoires. On va se concentrer sur 3 réflexes principaux : www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 8/10 > Réflexes inhibito-inspirateurs (de Hering Breuer) : quand on est en fin d’inspiration on envoie un message arrêt de l’inspiration donc on revient en situation initiale : on expire. On croyait que c’était le principal mécanisme qui assurait la fin de l’inspiration mais c’est faux (chez l’homme, tandis que chez le chien il l’est bien) sinon la transplantation pulmonaire ne fonctionnerait pas (on greffe un poumon dénervé). > Aussi on a le réflexe excito-inspiratoire : en fin d’expiration on envoie un message au centre pour dire qu’il faut déclencher l’inspiration suivante. > Réflexe paradoxal (de Head) : en fin d’inspiration, de temps en temps, il commande d’inspirer d’avantage (soupire inconscient réflexe et non pas comportemental). Ca a une importance fondamentale car cette grande inspiration redéplisse toutes les alvéoles des poumons, elle retapisse le surfactant partout donc ca assouplit le poumon en augmentant sa compliance et en plus on abaisse les résistances. On a une sensation de bien être ventilatoire. Les inspirateurs automatiques des personnes dans le coma intègrent ce réflexe. d) Homéostasie respiratoire. Schéma : système réglé / système réglant. On veut adapter la ventilation en fonction des besoins. * Capteurs et transmetteurs On a des capteurs, des transmetteurs et des moteurs. L’homéostasie c’est la possibilité face à des perturbations extérieures de conserver des grandeurs réglées qui vont être comparées à des valeurs de consigne. S’il y a une différence entre les deux grandeurs on va mettre en jeu un système réglant qui va agir quelque part pour antagoniste la perturbation externe pour revenir à des valeurs normales. Dans une pièce si on veut avoir l’homéostasie de la température, on met un thermomètre qui mesure la température de la pièce : si T baisse trop (< à 20°) on active le chauffage, et si T monte trop (> à 20°) on rallume la climatisation. Des perturbations qui modifient la respiration est par exemple l’activité physique : on aura besoin de + d’oxygène. Les grandeurs réglées maintenue à des valeurs constantes sont PaO2 et PaCO2 et lié à cela le pH, mais ce qui est régulé c’est la PaO2 et PaCO2. Les grandeurs de consigne sont de 100 et 40 mmHg respectivement. Les capteurs sont sensibles à la composition chimique du sang = chémorécepteurs. Le système réglant, ce que l’on est capable de contrôler, moduler c’est la ventilation alvéolaire. J’analyse PaCO2 et PaO2 : ou ça va on en reste là, ou ça va pas et on modifie la VA pour revenir à la normale. Ces capteurs, les chémorécepteurs, sont soit centraux (sur tronc cérébral, près des centres respiratoires, sensibles à la chimie du LCR proche de la chimie du sang), soit périphériques au niveau du glomus carotidien et au niveau de la crosse aortique, car ils sont associés au tensorécepteurs = barorécepteurs qui interviennent dans la tension artérielle. Ces chémorécepteurs transmettent les informations de chimie, comme des infos de pression artérielle, à travers des afférences qui passeront par le nerf vague et le glossopharyngien. www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 9/10 * Aspects quantitatifs Ce qui est régulé, réglé ce sont les valeurs de pression partielle de gaz, et ce qui est réglant c’est la ventilation. Un sujet normal au repos = 100 mmHg de PO2 et 40 mmHg de PCO2. Chez le sujet sain, normalement, ce qui contrôle l’homéostasie c’est essentiellement la PCO2 car la variation PCO2 et la variation de ventilation sont très fortement liées. Une très petite modification de la PCO2 (+/- 4mmHg) va engendrer une grande variation de la ventilation alvéolaire. Se met en place une hyperventilation pour abaisser la pression alvéolaire de CO2 qui, in fine, fera baisser la pression artérielle de CO2. Un sujet sain ventile à partir de sa PCO2. On ne peut donc pas éternellement rester en apnée car PCO2 montre trop et déclenchera une ventilation. Les apnéistes, pour gagner du temps, partent d’une PCO2 plus basse et pour cela ils hyperventilent. C’est dangereux car l’hyperventilation et donc l’hypocapnémie est un vasoconstricteur cérébral ; on baisse la perfusion cérébrale, on peut perdre connaissance, et donc les apnéistes peuvent se noyer. Donc il y a un seuil à ne pas dépasser. Il faut une grande variation en PO2 (+/- 60 mmHg) pour avoir une adaptation ventilatoire. L’adaptation ventilatoire à une variation de la PO2 n’interviendra que dans des cas pathologiques alors que l’adaptation à une variation de la PCO2 est physiologique. Les gens qui ont des insuffisances respiratoires chroniques, qui sont en hypoxie et donc qui sont hypercapniques (trop de CO2) peuvent nous faire penser que « c’est très bien, ils vont hyperventiler pour corriger leurs anomalies ». Or ce sont des gens qui sont donc en acidose (hypercapnie) et donc qui retiennent des bicarbonates sanguins qui vont perturber la lecture de la PCO2 par les chémorécepteurs. Alors ils régulent uniquement par leur stimulus oxygène et non pas CO2. Quand on va les récupérer aux urgences, avec 50/40 mmHg d’O2, on pourrait être tentés de mettre la bouteille à oxygène à fond, mais ceci va les tuer. La manipulation de l’oxygène dans ce cas se fait comme avec un médicament hautement toxique. On doit procéder très progressivement. www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneop2 10/10