Généralités et stratégies du sevrage tabagique

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UE 2.8.S3
16.09.2010
Généralités et stratégies du sevrage tabagique
Conseil minimal d’aide à l’arrêt du tabac
Demander systématiquement à chaque patient :
-
Est-ce que vous fumez ?
Voulez-vous arrêter ?
Efficace :
-
2-5% d’arrêt soutenu > inaction
En cas de généralisation : > 200 000 fumeurs qui arrêteraient / an
Le rôle des soignants dans la prise en charge du fumeur
La place des pro de santé est fondamentale car ils peuvent agir à la fois comme modèle et comme
éducateur.
Rôle d’exemplarité :
-
Eviter de fumer ds l’hôpital
Respecter les interdictions de fumer
Rôle de prévention, d’info de sensibilisation
Diagnostic du stade
Il est important de déterminer le stade de préparation du fumeur afin d’adapter la PEC.
Différents stade



Pré-contemplation = fumeur heureux non prêt
o « je ne veux pas arrêter »
Contemplation = hésitant (se pose des questions)
Prêt à arrêter
Stratégie du sevrage tabagique
-
Quelle dépendance ?
Quelle motivation ?
Quand arrêter de fumer ?
Comment arrêter de fumer?
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Dépendance
« La dépendance est la perte de la liberté de s’abstenir » Fouquet

Dépendance physique
En pratique :
Concerne 1 patient sur 3 et se manifeste par le syndrome de manque :

Nervosité, agitation,
Irritabilité, colère
Troubles de l’attention, difficultés de concentration
Pulsion irrésistible de fumer
Humeur dépressive, anxiété
Insomnie
Augmentation de l’appétit
Se mesure par le test de Fagerström
Interprétation du teste de Fagerström





0-2 pas de dépendance
3-4 dépendance faible
5-6 dépendance moyenne
7-8 dépendance forte
9-10 dépendance très forte

Dépendance comportementale
Fumer est un comportement. Fumer est associé à des situations, des émotions, des contextes :
-
Environnement
Convivialité
Habitude
Gestuelle
Pression sociale
Rôles social du tabac évident (échanges, offres de cigarettes, appartenance à un gpe).
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
Dépendance psychique
En pratique : concerne ts les patients
Besoin de maintenir les effets positifs de la nicotine :
-
Plaisir, détente, satisfaction, b-ê
Stimulation intellectuelle, G
Soutien dans les situations de stress, moral
Moyen d’affirmation de soi
Effet Coupe faim
Motivation
-
Motivation personnelle
Evaluation de la motivation

-
Echelle analogique entre 0 et 10
Entretient motivationnel


Avantages/inconvénients de la cigarette
Attentes/craintes du sevrage
Confiance en ses chances de succès :
-
Evaluation de la confiance en ses chances de succès
 Echelle analogique entre 0 et 10
Quand arrêter ?
-
Déterminer la date de l’arrêt :
 Avec le patient
 Après détermination du statut anxio-dépressif
 L’hospitalisation p-ê un moment unique
- Arrêt du tabac : brutal, complet, intégré dans la durée
- Réduction du risque : diminuer de moitié sa consommation (+ substituions) en vue d’un
sevrage ultérieur
- Supprimer les tentations, s’entourer d’un milieu favorable
Comment arrêter de fumer ?
Ttt de la dépendance physique :
-
Lutter contre le syndrome de sevrage
 Les substituts nicotiniques
 Le zyban
 Le champix
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-
Le patch : diffusion réguliers de nicotine par voie transcutanée
 Coller dès le réveil, peau sans poil, changé de place chaque jour, recoller le timbre s’il se
décolle
 Posologie :
Différente pr chaque patient
Basée sur le test de Fagerström
Il n’y a pas de danger à fumer avec un patch, mais une cigarette avec un patch peut
provoquer un malaise bénin. Si l’envie de fumer persiste avec un patch, c’est qu’il y a un sous
dosage. En fumant une cigarette, le fumeur va corriger ponctuellement son état de manque.
-
Substituts nicotiniques
Formes orales :

Gommes : Libération de la nicotine au contact de la muqueuse buccale et un apport à la
dde.
Avantage : le patient est acteur au fil de la journée, composante comportementale
importante
Inconvénients : troubles buccopharyngés si mal utilisée, appareils dentaires
 Comprimés à sucer
 Comprimés à laisser fondre sous la langue
Formes inhalée : nicorette inhaleur 10mg
Symptômes de surdosage en nicotine
-
-
Aucun symptôme de sevrage, absence totale de besoin de fumer.
Dès le premier jour :
 Nausées, lipothymies
 Palpitations, céphalées
 Bouche "pâteuse” (comme si j'avais trop fumé)
 Insomnie sévère
 diarrhées
Diminution des doses => disparition des troubles
Comment éviter ou minimiser les symptômes de sevrage ?
-
Ttt substitutif adapté
 Eviter tous sous dosage initial
 Utiliser les formes orales de nicotine pour sevrage « sur mesure »
 Laisser « le temps au temps » : faire des paliers suffisamment longs avant de réduire le
dosage des substitues nicotiniques
 Durée de ttt entre 3 et 6mois
- Suivi prolongé
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La substitution nicotinique : un tournant dans l’histoire du sevrage tabagique
-
Sevrage plus confortable
Plus de contre-indication chez la femme enceinte et chez le cardiaque (substitution moins
dangereuse que le tabagisme).
Association gommes et patch systématique chez les gros fumeurs
Possibilité d’utiliser plusieurs patchs chez gros fumeurs
Double le taux de réussite du sevrage
Champix
Mécanisme d’action
-
Ce lie aux récepteurs nicotiniques
Il agit de 2 façons
 Il agit contre la nicotine (effet antagoniste) : réduit les effets du plaisir (récompense,
satisfaction) de la nicotine
 Il agit comme la nicotine (effet agoniste) : soulage des symptômes de sevrage à l’arrêt du
tabac
CI champix :
-
Hypersensibilité à la Varénicline ou à l’un des autres ingrédients
Femmes enceintes
Patients de -18ans
Précautions d’emploi
-
Rénale sévère : Risque d’accumulation du produit
Peser bénéfices sevrage/risques Champix
Effets indésirables
-
Système gastro-intestinal : nausées, vomissements
Système nerveux central : insomnies, rêves anormaux (rêves en couleurs, rêves récurrents),
céphalées
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Zyban
CI
-
Trouble convulsif évolutif
ATCD convulsif même de la petite enfance
Boulimie ou anorexie mentale diagnostiquées présentes ou passées
Insuffisance hépatique sévère
TTT par IMAO
Troubles bipolaires
Tumeur du SNC connue
Sevrage Alcool ou BZD en cours
Précautions d’emploi du Zyban
-
ATCD cardiovasculaires : Risque d’HTA, d’IDM
Diabéte, abus d’alcool, ATCD trauma. cranien,
Toute médication abaissant le seuil épileptogéne
 Risque de convulsions
I.Rénale ou hépatique légère à modérée, sujet âgé
 Risque d’accumulation du produit
Peser bénéfices sevrage / risques Zyban
Utiliser moitié dose : 1 cp/j
EI
-
Système gastro-intestinal
Nausées, vomissements, constipation …
SNC
Insomnie, tremblements, dépression, agitation, anxiété, vertiges, céphalées …
Peau / Hypersensibilité
Eruption cutanée, prurit, sueurs, urticaire…
Les E.I s’estompent habituellement en 10-15j
Ttt de la dépendance comportementale
-
Repérer les automatismes
Trouver des alternatives et mettre en place des stratégies d’adaptation
Trouver des gestions de substitution
Utiliser les substituts nicotiniques oraux
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Ttt de la dépendance psychique
Activités de compensation: (manuelles, physiques, cérébrales, sportives…)
 Se faire plaisir, compenser, penser à soi, s’occuper de soi
Suivi régulier et prolongé des patients:


Écoute, empathie, alliance thérapeutique
Psychothérapie de soutien
o lors de l’entretien individuel
o de groupe
o par téléphone
Aides médicamenteuses (si anxieux ou dépressif)
Ttt de la dépendance psychique et comportementale
 Les thérapies comportementales et cognitives:
Nouvelle approche de psychothérapie fondée sur l’apprentissage et l’analyse des
pensées, des croyances et des comportements
On part du principe que fumer est un comportement que l’on a appris :
-
Objectif: Aider la personne à modifier ses automatismes, ses comportements, ses systèmes
de pensées, ses émotions
Remplacer le comportement (fumer) par un comportement mieux adapté
Déconditionner la personne
Les TCC peuvent intervenir aux différentes étapes du sevrage
Autres techniques
-
Technique de gestion de stress
Technique d’affirmation du soi et d’expression de ses émotions
Techniques de relaxation
La sophrologie
La sophrologie
C’est une discipline fondée en 1960 par Alfonso CAYCEDO, professeur de neuropsychiatrie.
Elle permet de développer nos capacités personnelles et d’améliorer ainsi notre existence
quotidienne.
Méthode basée sur la prise de conscience du corps et de la respiration.
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La peur de prendre du poids
Attention ! La crainte de prendre du poids est :
-
Un frein à l’arrêt
Une cause de rechute
Il faut démystifier, expliquer, agir
Arrêt du tabac et réalité
-
30% des fumeurs ne prennent pas de poids à l’arrêt du tabac
En moyenne la prise de poids totale est de :
 2,8 kg pour les femmes
 3,8 kg pour les hommes
Les fumeurs sont en « sous poids » 0 à 3 kg:
 Nicotine = anorexigène
 Métabolisme augmenté
 Lipolyse augmentée
La prise de poids est liée au retour à la normale du métabolisme et de la lipolyse, aux
compulsions alimentaires, aux choix alimentaires des fumeurs
Cmt limiter les risques de prise de poids : règles hygiéno-diététiques (alimentation, exercice
physiques,…), rôle des substituts nicotiniques
-
-
Conseils diététiques
Organisez vos temps de repas :






Pti déj, repas réguliers
Ne pas sauter de repas
Eviter les grignotages et les situations qui incitent au grignotage
Prévoir une collation vers 16-17h (pomme laitage)
Manger lentement
Ne pas rester à table une fois le repas terminé
Choisissez :
-
-
Les aliments peu denses en calories (salades, potages, légumes, céréales complètes, laitages
écrémés ou demi-écrémés…)
 sensation de satiété / peu de calories
Buvez suffisamment d’eau tout au long de la journée (minimum 1,5l)
Faire de l’exercice physique
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Eviter :



Les alimentes riches en graisses saturés (charcuterie, viennoiserie, frites, …)
Les aliments riches en sucres
Les boissons riches en sucres
Importance du suivi
-
Evaluer le ttt
Le poids
L’anxiété, la dépression
Les effets positifs de l’arrêt
Analyser les difficultés et aider à trouver des réponses
Souligner la réussite
Soutien, encouragements
Rechutes
Causes :
o
o
o
o
o
o
o
Syndrome de manque
Evénement stressant ou douloureux
Perte de la motivation
Nostalgie du plaisir
Prise de poids
Convivialité
Etat dépressif
-
Dédramatiser la situation, déculpabiliser
Aider à analyser les circonstances (accident de parcours ou reprise ?)
Inciter le patient à s’engager rapidement dans un nouveau sevrage
Réfléchir avec le patient aux aspects négatifs du tabac et aux bénéfices de l’arrêt
Pas un échec, mais une étape pour parvenir au sevrage définitif.
Le monoxyde de carbone (CO)
-
Prend la place de l’oxygène sur les GR et sur la myoglobine du muscle (demi vie : 6h)
Se fixe 2000 fois mieux à l’Hg que l’Oxygène
Endommage la cellule endothéliale des artères et favorise les dépôts de graisse :
 Génère l’athérosclérose
- Provoque une hypoxie tissulaire
 Accidents ischémiques
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Mesures du CO expiré
Le taux de CO expiré est un bon reflet (objectif) de l’intoxication tabagique récente
-
La mesure du CO permet :
De prendre conscience de la pollution tabagique de l’organisme
D’évaluer la façon de fumer
De prendre conscience des dangers du tabagisme passif
De penser à un arrêt du tabac
De constater la baisse rapide de son taux lors du sevrage
Interprétation des résultats
-
-
CO < 6 ppm : pas de tabagisme décelable
 de 6 à 10 ppm : petit tabagisme ou tabagisme passif ou pollution
 de 11 à 20 ppm : tabagisme actif
 20 ppm : tabagisme majeur
Il faut attendre 6 heures pour que la moitié du CO s’élimine du corps
Chez les fumeurs le taux varie beaucoup avec la façon de fumer
Dans les villes en moyenne le taux est de 2 à 4 ppm
 Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer et quel que soit l’âge, l’arrêt est toujours
bénéfique.
 L’arrêt du tabac ce n’est pas un long fleuve tranquille, ce n’est pas un sprint mais une course
de fond.
Résultats (à 1an)
-
1 à 2% d’arrêts spontanés sans aide ni conseil
3 - 4% d’arrêts avec le conseil minimal
25 à 35% d’arrêts avec aide
10
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