de 10 millions de personnes sont incarcérées dans le monde. Ces

publicité
FICHE PRATIQUE
----------
Pathologies et
Prison
La Santé en Prison.
Pr Pierre Thomas
CHRU-Lille
Plus de 10 millions de personnes sont incarcérées dans le monde. Ces 10 dernières
années, la population carcérale a augmenté d'un million de personnes. Partout, des
professionnels de la santé s'inquiètent d'une dégradation de l'état de santé générale et
mentale des détenus. En 2002, une étude publiée dans le Lancet, révélait qu'un détenu
sur sept souffre d’une maladie mentale.
Depuis une vingtaine d’année, dans les pays européens, l’incarcération des patients souffrant
de troubles psychiatriques devient de plus en plus fréquente.
Les raisons de cette mutation sociales sont nombreuses, désinstitutionalisation,
diminution du nombre de lit de psychiatrie, responsabilisation des patients aux yeux
de la loi avec une tendance à l’allongement des peines et aussi, marginalisation et
précarisation des patients, en dépit des campagnes de lutte contre la stigmatisation.
Les quelques études menées dans les prisons, confirment les taux élevés de morbidité
psychiatrique et de mortalité par suicide, jusqu’à 10 fois plus qu'en population
générale.
Une étude menée en France en 2004 révèle des chiffres de prévalence incroyablement élevés:
 Plus de 15% de troubles psychotiques,
 47% de troubles de l’humeur,
 20% de PTSD (troubles secondaires au stress),
 28% de troubles de la personnalité antisociale,
 38% d’addictions aux drogues illicites ou à l’alcool.
L’ensemble des études souligne la vulnérabilité psychique et physique des femmes, des
sujets âgés et des mineurs incarcérés. Les adolescents de moins de 19 ans constituent près
de 5% des détenus dans les pays industrialisés.
Les détenus sont en plus mauvaise santé que les individus du même âge dans la
population générale.
Souffrir d’un trouble psychiatrique en prison expose à de nombreuses complications
pénales et médicales.
La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité
publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des
programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé
mentale.
FICHE PRATIQUE
----------
Pathologies et
Prison
Les détenus souffrant de troubles psychiatriques majeurs sont plus souvent :

victimes de violences physiques et de stigmatisation à l'intérieur de la prison,

exclus des possibilités de travailler en prison,

mis en quartier disciplinaire

et ils présentent un risque accru d’incarcérations multiples, notamment chez les
patients souffrant de trouble bipolaire
Les problèmes de santé continuent après l’incarcération.
Plusieurs études démontrent la surmortalité des détenus souffrant de troubles psychiatriques
après leur sortie de prison. Toutes causes confondues, le risque de mourir durant la
première semaine après la libération est multiplié par 30 pour les hommes et par 70
pour les femmes.
La plupart de ces décès sont de causes non naturelles ; homicides, suicides, overdoses (130
fois plus de risque de mourir d'une overdose que les toxicomanes non-incarcérés).
Les services de soins médicaux et psychiatriques ont eu à faire face à l'augmentation des
problèmes de santé en prison.
Les recommandations des Nations Unies pour le traitement des détenus stipulent que les
prisonniers "doivent avoir un accès aux services de santé sans discrimination et
indépendamment de leur statut juridique".
En France, 175 unités de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) dépendant de
l'hôpital de proximité sont implantées dans la plupart des établissements pénitentiaires. 93
secteurs de psychiatrie interviennent au sein des UCSA. En 2009 on comptait 2447 personnels
de santé pour environ 65000 personnes incarcérées.
Le recours régional en psychiatrie est assuré par des Services Médico-Psychologiques
Régionaux (SMPR) implantés dans 26 établissements pénitentiaires. Des unités hospitalières
spécialement aménagées (UHSA) accueilleront les hospitalisations psychiatriques à temps
plein (avec ou sans consentement). La première UHSA ouverte en 2010 est celle de Lyon, au
Vinatier.
La dégradation des indicateurs de santé dans toutes les prisons d’Europe justifie que des
mesures volontaires de santé publique visant à améliorer l’accès aux soins pendant et au
décours de la détention soient mises en place au profit d’une population marginalisée, en
mauvaise santé et hors de portée des dispositifs de santé.
La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité
publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des
programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé
mentale.
FICHE PRATIQUE
----------
Pathologies et
Prison
Seules les politiques nationales peuvent définir des objectifs accessibles ; réduire les
délais d'attente pour les transferts à l’hôpital, les consultations après l’incarcération,
lutter contre la surpopulation carcérale, le viol et autres formes de violence, prévenir
les pratiques sexuelles dangereuses, les infections, les risques liés à l'utilisation de
drogues et promouvoir la liaison avec le système de santé général.
La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité
publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des
programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé
mentale.
Téléchargement