L`Europe lance un satellite d`observation du changement

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ESA-AOES Medialab
La mission SMOS (Soil Moisture and
Ocean Salinity) procèdera à des
observations mondiales de l’humidité du
sol des masses terrestres et de la salinité
des océans. Les variations de l’humidité
du sol et de la salinité des océans sont
dues aux échanges continus d’eau entre
les océans, l’atmosphère et la masse
terrestre — le cycle hydrologique de la
terre.
L’Europe lance un satellite d’observation
du changement climatique
Première mission mondiale chargée d’étudier depuis
l’espace le cycle hydrologique de la planète
Le premier satellite mondial conçu pour observer la salinité de la mer et surveiller la teneur en eau du sol sur
l’ensemble de la planète a été lancé le 2 novembre 2009
par l’Agence spatiale européenne (ASE). La mission SMOS
((Soil Moisture and Ocean Salinityy) (humidité des sols et
salinité des océans) observera ces indicateurs-clés du
cycle hydrologique entre océans, atmosphère et terre.
C’est la première fois que ces indicateurs sont mesurés
depuis l’espace et la mission va jouer un rôle primordial
dans l’observation du changement climatique et la prévision des conditions météorologiques extrêmes.
La mission SMOS est menée à bord d’un lanceur
Rockot fabriqué par Eurockot GmbH et lancé à partir du
Cosmodrome Plesetsk, situé à environ 200 km au sud
d’Archangel, dans le nord de la Fédération de Russie.
Le satellite est actuellement en orbite héliosynchrone à
quelque 760 km de la terre, et est observé par le Centre
national d’études spatiales (CNES) de Toulouse (France)
pour l’ASE. Après vérification et calibration de son matériel, la mission SMOS devrait être pleinement opérationnelle dans les six mois à venir.
Il s’agira de mesurer l’émission naturelle d’hyperfréquences de la surface de la terre, qui est influencée par le
taux d’humidité du sol ou de salinité des océans. Lorsque
les météorologues connaissent l’humidité du sol, ils peuvent plus facilement prévoir les inondations, les sècheresses et mesurer les réserves d’eau, et prévoir d’une manière générale les conditions météorologiques. L’eau salée
s’enfonce sous l’eau douce, moins dense, et l’étude de la
salinité des océans permet d’obtenir une information sur
les courants circulant autour du globe, qui échangent de
la chaleur et, d’une manière fondamentale, influent sur
le climat. Cette information, que le système SMOS va désormais pouvoir fournir au niveau mondial, «est attendu
de longue date par les climatologues qui tentent de prévoir les effets à long terme du changement climatique qui
se dessine en ce moment», a fait savoir Volker Liebig, le
Directeur des Programmes de l’observation de la terre de
l’ASE, au moment du lancement du satellite.
Normalement, la détection de rayonnements hyperfréquence en temps opportun et dans le monde entier
exigerait une antenne trop volumineuse pour être lancée
Nouvelles de l’UIT  10 | 2009  Décembre 2009
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ESA, 2009
Cette image Envisat capte un développement exubérant de plantes aquatiques dans la mer de Barents, au large
de l’Europe du Nord. Cette image d’Envisat date du 19 août 2009 et a été prise par l’instrument MERIS (Medium
Resolution Imaging Spectrometer). L’objectif primordial de MERIS est de fournir des mesures quantitatives de
l’océan en couleur, mais le senseur permet également des applications pour les sciences de l’atmosphère et de la
surface terrestre.
à bord d’une fusée. Le système SMOS, lui, est équipé
d’un radiomètre interférométrique hyperfréquence à synthèse d’ouverture, ou MIRAS. Celui-ci relie un ensemble
de 69 petits récepteurs montés sur trois bras déployés à
partir du satellite. Ensemble, ils peuvent couvrir un champ
de vision de 1000 km et donner une image complète de
la terre tous les trois jours — y compris de zones reculées
qui n’ont pas pu être facilement observées depuis la terre.
Les images seront synthétisées à une échelle de 50 km
pour l’humidité du sol ou de 200 km pour la salinité des
océans.
L’appareil novateur qu’est MIRAS a été créé
par Astrium Espagne, et mis en forme par EADS CASA
Espacio et Astrium CRISA (Computadoras, Redes e
Ingeniería SA). Le groupe Astrium est une filiale à
part entière d’EADS (European Aeronautic Defence
and Space Company).
y Le satellite sur lequel MIRAS
est déployé a été mis au point par l’Agence spatiale européenne en coopération avec le CNES de France et le
Centro para el Desarrollo Tecnológico Industrial (CDTI)
d’Espagne. Il est basé sur la petite plate-forme de satellite Proteus, conçue et construite par Thales Alenia Space
(France).
La mission SMOS constitue le deuxième volet du programme Earth Explorer que l’Agence spatiale européenne
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mène pour recueillir de nouvelles données sur l’environnement. Elle s’inscrit à la suite du satellite GOCE (mission
d’étude de la gravité et de la circulation océanique en
régime stable) lancée en mars 2009; d’autres missions
en sont au stade des préparatifs. Cryosat-2, qui mesurera
l’épaisseur des glaces continentales et des glaces de mer,
doit être lancé en février 2010. Il sera suivi en 2011 par
ADM-Aeolus, qui étudiera la dynamique atmosphérique
puis par la mission Swarm qui observera l’affaiblissement
du champ magnétique de la terre. Le lancement de la
mission EarthCARE qui étudiera les nuages et les aérosols,
est prévu pour 2013.
La fusée qui a lancé la mission SMOS a également
mis en orbite un autre satellite de l’ASE: Proba-2. Comme
son prédécesseur Proba-1, celui-ci a été développé pour
mettre à l’épreuve un ensemble de technologies pour
des systèmes et équipements de satellites à venir pour
les études spatiales. De plus, Proba-2 accueille deux instruments solaires belges et deux expériences tchèques de
physique des plasmas. Le lancement conjoint des deux
satellites «dotera l’Europe de nouveaux outils pour mieux
comprendre notre planète et le changement climatique,
et permettra de nouvelles percées technologiques», a dit
Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’Agence spatiale européenne.
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