LE BOUDDHISME ZEN I. De l'Inde à la Chine Le Bouddha historique, Siddartha Gautama a vécu au Vème siècle avant notre ère. Exact contemporain de Socrate et de Confucius, il a fondé une religion non conventionnelle sans Dieu, sans dogme, dans laquelle chacun poursuit une voie de libération personnelle. Après un long cheminement, il a trouvé l'Eveil sous l'arbre de la Bodhi à Bodhgaya en Inde, dans une expérience de l'unité qui à été à la source de son enseignement, qu'il a prêché sans relâche pendant 40 ans.. Faisant fi de présupposés théoriques, ( Dieu, l'Au delà, l’Âme, etc...), le bouddhisme ne se préoccupe que de la souffrance et des moyens pragmatiques de s'en prémunir : pour cela, il tente une analyse fine de la réalité, tout au moins de ce que nous pouvons en expérimenter au moyen de nos sens et de notre mental. Il soutient que l'humain ( ainsi tous les êtres sensibles dont il n'est pas différent par essence) n'est pas séparé du reste du cosmos, qu'il est fondamentalement bon, mais qu'il s'illusionne sur sa vraie nature. Tout le problème consiste à revenir à la réalité par des pratiques vertueuses et des exercices appropriés, de manière à dissiper le voile de l'illusion dont nous sommes tous recouverts, pour accéder à « L’Eveil ». Échelle temporelle Vers le Ier siècle après Jésus Christ, un schisme à vu le jour dans la communauté ( La « Sangha ») entre les tenants de l'orthodoxie ( « Le petit véhicule » ou Hinayana) et les réformateurs ( « Le grand véhicule » ou Mahayana). Ces derniers mettent l'accent sur plusieurs points : – – – La recherche de l'éveil ne doit pas être égoïste , et les laïcs peuvent autant que les moines accéder à l'éveil: c'est l'idéal du « Boddhisattva », celui qui renonce à son Eveil en attendant que tous les êtres soient eux mêmes éveillés : l'accent est mis sur la compassion. La vacuité, telle que explicitée par Nagarjuna, maître indien du IIIéme siècle, qui peut s'entendre aussi par « Non dualité ». Rien n'a d'identité propre, tout est interdépendant. Tous les êtres sensibles partagent « la nature de Bouddha », l'esprit d’Éveil. En plus des sermons originaux du Bouddha, ce qu'on appelle les « Soutras », tout un corpus de nouveaux écrits apparaît, ce sont les Soutras du Mahayana. A partir du Véme siècle, alors que le Bouddhisme périclite en Inde, des missionnaires du Mahayana empruntent la route de la soie pour le porter en Chine, ou se développera une forme particulière appelée Chan, ce qui deviendra le Zen. II. De la Chine au Japon En réaction au Bouddhisme intellectuel et élitiste de l'Inde, vers le Véme siècle après JC, des moines apportent une forme épurée, centrée sur la méditation assise et sur l'expérience personnelle. Le personnage de Boddhidarma, moine indien et fondateur légendaire du temple de Shaolin symbolise cette transmission. Se développant en Chine, ce Bouddhisme va perdre son caractère indien, très fleuri et exhaustif , pour acquérir, au contact du Taoïsme et du Confucianisme, une forme épurée et pragmatique. Parmi les Maîtres chinois, on peut citer Houei Neng ( 638-713) ( Nom Japonais : Eno ). Très tôt, le Bouddhisme à pénétré le Japon. Mais au XIII eme siècle, un moine japonais du nom de Dogen ( 1200-1253) , mécontent de l'enseignement reçu, est parti en Chine, trouver son Maître en la personne de Ruijing (1163-1228) ( Nom Japonais : Nyojo) afin de rendre son enseignement une fois rentré au Japon. Le Zen de Dogen appartient à l'école Sôtô, centré sur l'assise silencieuse , qui s'oppose à l'école Rinzai, plus centrée sur les koans, phrases ou sentences paradoxales. Plus intellectuel et aristocratique, le Rinzai est à l'origine des jardins japonais et du code d'honneur des samouraï ( le « Bushido »). Son grand ouvrage, qu'il a rédigé tout au long de sa vie, le »Shobogenzo » ( Trésor de l’œil de la vraie Loi ) est un des chef d’œuvre de la littérature religieuse et philosophique mondiale, et fait de lui un des fondateur de la langue japonaise moderne. III. Du Japon en France En 1967 arrivait à Paris par le transsibérien un homme du nom de Taisen Deshimaru (1914-1982). Ancien homme d'affaire, ordonné moine par Kodo Sawaki (1880-1965), il a été chargé par ce dernier de porter le Zen Sôtô en occident. Ne parlant que très peu le français, ayant laissé sa famille et ses affaires derrière lui, il a fait montre pendant 15 ans d'une formidable énergie pour enseigner la loi de Bouddha (Le « Dharma »). Il a transmis son enseignement à de très nombreux disciples. Une partie de ces disciples se sont réunis dans l'Association Zen Internationale (AZI), dont le centre est au temple de la Gendronnière à coté de Blois dans le Loir-etCher, pour pérenniser la transmission de l'enseignement du Zen en occident. Le Dojo Zen d'Anduze en fait partie. L'AZI est reconnue par la Sotoshu, qui est l'école officielle Japonaise du Zen Sôtô.