Psychiatr Sci Hum Neurosci (2007) 5: S58–S61 © Springer 2007 DOI 10.1007/s11836-007-0018-y ANTHROPOLOGIE CLINIQUE ET APPROCHE BIO-MÉDICALE / CLINICAL ANTHROPOLOGY AND BIOMEDICAL APPROACH Pour une réhabilitation de la notion de schizoı̈die P. Bovet Département de psychiatrie, CHUV, Université de Lausanne, 9, avenue d’Echallens, CH-1004 Lausanne, Suisse ; site de Cery, CH-1008 Prilly, Suisse Résumé : La notion psychopathologique de schizoı̈die ne se retrouve pas de manière reconnaissable dans les actuels DSM-IV et CIM-10. Cependant, celle-ci se révèle utile à la psychiatrie phénoménologique qui s’en inspire pour atteindre une conception dynamique des troubles schizophréniques. Au travers de l’écoute du discours du patient, la démarche phénoménologique cherche la spécificité caractéristique des troubles du spectre shizophrénique, allant au-delà de la simple énumération de symptômes. Les recherches en neurosciences, de leur côté, suggèrent une étiopathologie de type neurodéveloppemental, mettant en évidence la question de la connectivité intersynaptique et le rôle du glutathion. Sans s’exclure l’un l’autre, ni pour autant se trouver en correspondance stricte, ces deux domaines distincts d’appréhension que sont la phénoménologie et les neurosciences semblent pouvoir s’enrichir mutuellement dans l’étude de la schizophrénie : l’un par l’étude du substrat biologique en cause dans la maladie, l’autre par la compréhension descriptive et le traitement clinique des malades. Mots clés : Schizoı̈die – Schizophrénie – Psychiatrie phénoménologique Rehabilitating the concept of schizoid disorder Abstract: The notion of the schizoid disorder appears in a somewhat tainted form in the current DSM-IV and CIM-10. Yet this notion is of great use in phenomenological psychiatry, which draws on it to conceptualise dynamically schizophrenic disorders. Phenomenology traces the specifics of the schizophrenia spectrum disorders through the discourse of patients. By contrast, neuroscience suggests neurodevelopmental pathogenesis, emphasizing the role of synaptic connectivity and the importance of glutathione. Phenomenology and neuroscience are neither mutually exclusive nor in complete concordance; instead, each seems to benefit from the other’s approach to schizophrenia, phenomenology through the descriptive understanding and clinical 1 Bleuler [4]. Correspondance : E-mail : [email protected] treatment of patients, neuroscience through the study of the illness’s biological substrate. Keywords: Schizoid disorder – Schizophrenia – Phenomenological psychiatry La notion de schizoı̈die a, depuis la création de ce terme il y a bientôt cent ans, subi bon nombre de changements [24]. Ce qu’il en subsiste aujourd’hui dans le DSM-IV ou la CIM-10 ne présente guère d’intérêt, ni pour le psychopathologue, ni pour le psychothérapeute, mais on aurait tort d’ignorer la richesse des conceptions élaborées à son propos de part et d’autre de l’Atlantique durant plus d’un demi-siècle, conceptions qu’évoquent par exemple Essen-Möller [8] et Nannarello [18]. Nous aimerions montrer ici en quoi certaines de ces réflexions peuvent encore inspirer aussi bien la recherche des mécanismes étiopathogéniques de la schizophrénie que la détection précoce des psychoses émergentes, et la prise en charge psychothérapeutique des patients. Le terme de schizoı̈die semble avoir été forgé dans l’entourage de Bleuler à Zurich vers 1910, mais c’est la publication du livre de Kretschmer [13] qui lui a assuré son succès – et qui est probablement aussi à l’origine, quelques décennies plus tard, de son déclin. « Les caractéristiques de la maladie peuvent se retrouver, sous une forme atténuée, non seulement dans les ‘‘schizophrénies latentes’’, dans le tableau clinique prémorbide des schizophrénies franches, ou dans l’état résiduel des patients améliorés voire ‘‘guéris’’, mais aussi dans la parenté de tels malades. Et voici que Kretschmer a cherché ces caractéristiques parmi des gens sains et à l’hérédité saine ; selon lui, chez ces sujets, ces caractéristiques forment un type psychique particulier1. » L’extension ainsi donnée à la schizoı̈die, et à l’autisme qui y tenait une part centrale dans les descriptions cliniques, a permis à des générations de psychiatres de pouvoir s’identifier, fût-ce partiellement, avec la pathologie de leurs patients, puisque la schizoı̈die formait une sorte de « fonds commun » potentiel. S59 « Le concept de schizoı̈die a aidé à ouvrir largement la voie vers une théorie ‘‘psychodynamique’’ de la schizophrénie et vers une rencontre avec le malade mental, empreinte de compréhension, dégagée des dogmes froids et desséchés qui décrivaient ces patients comme différents, inaccessibles, au-delà des limites de l’empathie humaine2. » Mais par là même, cette extension niait toute « organisation existentielle » spécifique des troubles de type schizophrénique. Et en associant la schizoı̈die à des caractéristiques morphologiques, Kretschmer a permis que se développe l’idée que celle-ci était purement héréditaire, « donc » une structure figée sur laquelle on ne pouvait avoir aucune emprise thérapeutique. Conceptions phénoménologiques Réfléchissant à la schizoı̈die [15], aux formes prototypiques de la présence humaine [1], ou aux schizophrénies paucisymptomatiques [2], la psychiatrie phénoménologique s’est au contraire attachée à tenter de dégager ce qu’il pouvait y avoir de spécifique au mode d’existence des sujets souffrant d’un trouble de type schizophrénique. Minkowski voyait dans la « perte du contact vital avec la réalité » (proche de la « perte du sens commun » ou de « l’évidence naturelle » de Blankenburg) le trouble générateur de la schizophrénie : une modification spécifique de la structure générale de la subjectivité, qui se manifeste par une distorsion de la capacité du sujet à « résonner en accord avec le monde », d’être en relation avec lui-même et avec autrui. Le trouble générateur transparaı̂t à travers les symptômes, en leur donnant forme, en donnant sens à leurs interconnexions, et à leur évolution [16,21]. Minkowski [17] souligne que cet aspect « constitutionnel » n’est pas pour autant quelque chose de foncièrement statique, mais au contraire « comprend un facteur de nature plus dynamique et de ce fait plus proche de la vie que ne saurait l’être une énumération de (symptômes) ». Le concept phénoménologique de la présence propose que, dans nos transactions quotidiennes avec le monde, le sentiment de soi et le sentiment d’immersion dans le monde sont inséparables : « Le sujet et l’objet sont deux moments abstraits d’une structure unique qui est la présence3. » Mes pensées, mes perceptions ou mes douleurs m’apparaissent dans un mode de présentation à la première personne qui me les révèle immédiatement comme étant miennes. Quand l’expérience m’est donnée sur un mode de présentation à la première personne, elle est donnée en tant que ma propre expérience, et peut 2 Bleuler [5], p. 434. Merleau-Ponty [14], p. 492. 4 Hesnard [12] p. 49. 5 Hesnard [12] pp. 51-2. 6 Gadelius [11] p. 134. 3 alors être considérée comme conscience de soi fondamentale, élémentaire (ipséité). Les troubles de ce sentiment de présence ont été décrits par plusieurs auteurs du début du xxe siècle (par exemple J. Berze, B. Gadelius, H.W. Gruhle, A. Hesnard, P. Janet). Hesnard [12] ou Gadelius [11] en donnent de nombreuses vignettes cliniques. « Je ne perçois jamais nettement le monde extérieur. Il me semble que je n’ai jamais été en contact direct et immédiat avec lui. Entre les choses et moi, il y a toujours une sorte de paroi isolante, de couche intermédiaire, semblable à un revêtement de coton4... » « Souvent, il me semble que je ne suis pas de ce monde. Ma voix me paraı̂t étrangère, et quand je vois mes camarades d’hôpital, je me dis à moi-même : ce sont les figures d’un rêve. Très souvent, je ne sais, en vérité, si je rêve ou si je suis éveillé ; il me semble que je ne suis pas moi-même5. » « Le patient parle de son état ainsi : ‘‘Ma personnalité est entièrement partie, et c’est comme si je me sentais mort depuis deux ans. La chose qui existe n’a rien à voir avec mon ancien Soi, et ne sait rien de lui.’’ Le patient se dénomme une ‘‘chose’’, qu’il compare à ‘‘une boı̂te en carton vide’’. Il mange, mais ce n’est que ‘‘l’ombre d’une nourriture qui est conduite à l’ombre d’un estomac’’. Son pouls n’est que ‘‘l’ombre d’un pouls’’. Par ailleurs, il est parfaitement conscient de l’absurdité de ces affirmations, dont il ne peut cependant pas se défaire6. » Ces dernières années, diverses investigations ont été conduites, dans une perspective phénoménologique, sur la nature de ces troubles du sens de soi, et leur spécificité comme caractéristique de trait des troubles du spectre schizophrénique [22,24], aboutissant à l’élaboration d’une échelle semistructurée en vue de leur évaluation [23]. Théories étiopathogéniques de la schizophrénie La mise en évidence, par l’épidémiologie, de facteurs de risque pour la schizophrénie présents dès la période néonatale (génétique ; complications obstétricales ; saisonnalité des naissances) et la présence de malformations discrètes des structures ectodermiques chez les schizophrènes ont permis d’élaborer, il y a une vingtaine d’années, l’hypothèse neurodéveloppementale [6], cadre général dans lequel penser les mécanismes qui pourraient constituer l’origine de la vulnérabilité à cette maladie. Cette hypothèse postule que des éléments nocifs interfèrent dès la naissance (voire dès la vie intra-utérine) avec les processus normaux de maturation cérébrale. Il faut souligner que si l’existence de ces S60 facteurs de risque précoces est maintenant bien établie, on n’a que très peu d’hypothèses solides sur la façon dont ces facteurs (génétiques, viraux, anoxie cérébrale, autres facteurs environnementaux) perturberaient la maturation cérébrale et favoriseraient la constitution de la vulnérabilité. Et curieusement, la plupart des chercheurs travaillant avec cette hypothèse ne font aucun lien avec les travaux de la psychologie développementale ; cette science a pourtant, durant ces dernières années, bouleversé notre connaissance des premiers mois de développement du nourrisson et de l’enfant, et notamment de la façon dont le nourrisson construit précocement sa « représentation » du monde, des autres, et développe un sens de soi primaire [26], autrement dit construit sa présence au monde. Par ailleurs, de nombreux travaux de neuro-anatomie, neurophysiologie et neuropsychologie tendent à montrer que les altérations cérébrales chez les schizophrènes ne concernent pas tant telle ou telle région du cerveau, mais bien plutôt la mise en réseau de structures distantes les unes des autres à travers les milliards de connexions synaptiques formées par les neurones (syndrome de dysconnectivité [10]). L’intégrité de ce réseau de connectivité joue un rôle majeur dans toutes nos fonctions mentales [27]. Ce réseau n’est pas constitué de façon fixe à la naissance, il se modifie constamment tout au long de la vie (plasticité synaptique) en fonction des expériences rencontrées par le sujet, et subit notamment des remaniements très importants au cours des deux premières années, ainsi qu’à l’adolescence. Nous avons suggéré [19] que des troubles de la connectivité pouvaient rendre compte de perturbations précoces du développement du sens de soi et du rapport au monde ; ce développement repose en effet beaucoup sur les capacités d’intégration intermodale du nourrisson [26], sur ses capacités à mettre en relation des perceptions provenant de canaux sensoriels différents (par exemple, lors d’un mouvement du corps propre, d’intégrer les informations visuelles et proprioceptives). L’intégration intermodale est rendue possible par la cohérence temporelle de l’activité électrique des assemblées neuronales concernées – cohérence assurée par l’architecture fine des connexions cérébrales [27]. Ces dernières années, un groupe de chercheurs en neurosciences a mis en évidence un important déficit du taux cérébral de glutathion chez les schizophrènes. Le glutathion est un antioxydant majeur dans les processus métaboliques ; or, le catabolisme de la dopamine, qui sert de neuromédiateur dans de nombreuses connexions synaptiques, produit des composés hautement oxydants qui, s’ils ne sont pas réduits, sont délétères pour les membranes des boutons synaptiques. Un déficit de glutathion cérébral peut donc conduire à des troubles 7 Bleuler [3]. de la connectivité [7]. Des anomalies ont été récemment mises en évidence chez les schizophrènes sur des gènes contrôlant la synthèse du glutathion [28]. Il ne s’agit bien entendu pas d’établir une « ligne directe » entre les descriptions phénoménologiques des troubles fondamentaux de l’expérience et de la présence chez les schizoı̈des et les schizophrènes d’une part, et les perturbations biologiques dont il est fait état ici d’autre part. Il s’agit de deux domaines de la connaissance radicalement différents. Nous aimerions simplement souligner que les réflexions dans ces deux domaines peuvent s’enrichir mutuellement – et que la recherche biologique a probablement tout à gagner à s’appuyer sur des descriptions psychopathologiques fines, visant à mettre à jour les troubles fondamentaux ou générateurs, plutôt qu’à s’attarder sur les manifestations secondaires que sont les symptômes psychotiques florides. « Nous devons donc encore chercher le substrat génétique de la schizophrénie. Il est lié aux formes symptomatiques de la maladie par une longue chaı̂ne causale, dont la complexité est l’œuvre de nombreux facteurs internes et externes. Il ne faut pas s’étonner que nous ne parvenions pas à cerner la composante génétique si nous commençons par l’autre bout, par la symptomatologie manifeste7. » Clinique Les troubles de l’expérience subjective, et notamment du sens fondamental de soi et de la présence, sont encore mal connus des psychiatres et psychologues qui s’occupent de patients schizotypes ou schizophrènes. Ils le sont d’autant moins que ces patients en parlent rarement spontanément : non seulement ces troubles sont vécus par le sujet comme profondément embarrassants, « inhumains », réservés à lui seul, mais en outre beaucoup de ces expériences possèdent une qualité préréflexive, peu accessible à une élaboration verbale. Elles ne font pas l’objet d’une attention thématisée, et constituent plutôt l’arrière-fond général de la conscience. Dès lors, un patient peut, à l’occasion, réussir à décrire l’une de ses expériences anormales par une métaphore très pertinente et marquante, dont il ne disposera plus à un autre moment [23]. Il est donc important que les thérapeutes se familiarisent avec ces troubles, et les investiguent spécifiquement. Le simple fait de permettre au sujet de les évoquer, souvent pour la première fois, amène un soulagement considérable du patient, et contribue fortement à la création d’une alliance thérapeutique. Le patient qui apprend alors qu’il n’est pas seul à vivre ces expériences inquiétantes se sent moins « étranger » au monde, moins « extraterrestre » ; il peut aussi progressivement acquérir une certaine maı̂trise S61 sur ces difficultés, dans le sens de se sentir moins envahi par l’angoisse qu’elles génèrent. Reconnaı̂tre ces troubles permet aussi de donner sens, dans une relation psychothérapeutique, à nombre d’autres symptômes et difficultés plus « visibles » (par exemple, au contenu de certains délires ou d’hallucinations auditives). Les troubles de l’expérience subjective et du sens de soi se retrouvent non seulement chez les schizophrènes avérés, mais chez nombre de schizotypes, et dans les phases prodromiques de la maladie [20,24]. Un des problèmes majeurs auxquels se confrontent les programmes de détection et de prise en charge précoces des psychoses émergentes est la difficulté de repérer les sujets avant l’éclosion de symptômes psychotiques, fussent-ils de moindre intensité ou de brève durée [25]. Investiguer les sujets à risque de façon plus systématique sur l’existence de troubles de l’expérience subjective et du sens de soi permettrait peut-être d’anticiper encore la prise en charge de ces patients. Conclusion Comme le suggère Henri Ey [9], la découverte des neuroleptiques en 1952 a focalisé l’attention des chercheurs comme des cliniciens sur les symptômes florides de la schizophrénie, au détriment de questions telles que : « quelle est la définition de la Schizophrénie ? Quel est son trouble fondamental ? » La notion de schizoı̈die, comme celle de schizotypie telle qu’elle a été défendue par S. Rado et P. Meehl [24], vise en revanche à découvrir un mode spécifique d’être-au-monde qui sous-tend la psychopathologie proprement psychotique chez les schizophrènes. Une telle compréhension enrichit non seulement l’abord clinique de ces patients, mais aussi les hypothèses biologiques qui peuvent être élaborées sur l’étiologie de la maladie. Références 1. Binswanger L. 1956. Drei Formen missglückten Daseins. Verstiegenheit, Verschrobenheit, Manieriertheit. Tübingen : Niemeyer 2. Blankenburg W. 1971. Der Verlust der natürlichen Selbstverständlichkeit. 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