Impact psychologique et psychosocial du cancer du sein : exploration de l’image du corps et de la représentation de soi Louise Rojas∗1 and Emilie Cappe∗1 1 Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS) – Université Paris Descartes : EA4057 – Institut de Psychologie Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS - EA4057) 71, avenue Edouard Vaillant 92100 Boulogne-Billancourt, France Résumé Contexte : La prévalence du cancer du sein ne cesse d’augmenter et les répercussions psychologiques et sociales de cette maladie nécessitent que l’on y prête attention. En effet, l’annonce soudaine de cette maladie génère de l’angoisse face à un avenir incertain. Par ailleurs, le cancer vient s’immiscer dans l’identité de la personne qui en est atteinte en introduisant un nouveau statut, celui de ” malade ”, vis-à-vis de la famille et de la société. Enfin, les traitements du cancer peuvent renforcer ce contexte en menaçant l’apparence et l’intégrité physique notamment lors de l’ablation du sein. Objectifs : Notre recherche souhaitait explorer les effets de la maladie et des traitements sur l’image corporelle et l’identité de soi chez des femmes soignées pour un cancer du sein. Plus précisément, cette étude visait premièrement à explorer la notion d’image du corps chez les patientes et l’adaptation psychologique face aux transformations corporelles. Deuxièmement, l’objectif était de comprendre la dimension sociale de l’image corporelle à travers le regard porté par autrui durant la maladie. Méthode : Cette étude rétrospective a été menée à l’aide d’entretiens semidirigés avec six patientes soignées pour un cancer du sein et ce après chirurgie mammaire. L’ensemble des participantes se situait en fin de traitements. Une analyse qualitative a été réalisée, suivie d’une analyse discursive sémantique, effectuée avec Tropes, donnant lieu à une analyse en composantes principales. Résultats : Les modifications physiques liées aux traitements retentissent différemment selon chaque patiente. Une partie du corps très investie personnellement et qui est modifiée, voire perdue, sera vécue avec plus de souffrance. Par ailleurs, le processus d’adaptation aux changements physiques semble complexe, lent et suppose une étape d’acceptation. Parallèlement, le soutien d’autrui, notamment du conjoint, facilite l’acceptation des modifications corporelles. Cette étude souligne la difficulté sociale qu’engendre la maladie face à la peur d’être regardée exclusivement comme une personne malade et vulnérable. Enfin, il semble que l’expérience du cancer du sein implique le besoin de se réapproprier un corps vécu et ressenti différemment après les traitements. Conclusion : Les modifications physiques du cancer du sein n’induisent pas systématiquement de la souffrance, mais dépendent du contexte dans lesquelles elles sont vécues. Néanmoins, il ne faut pas minimiser leur impact, et au contraire favoriser l’accompagnement psychologique des patientes dans l’acceptation de cette nouvelle image de soi. Enfin, cette étude souligne l’importance du rôle du conjoint dans la maladie et le soutien qui doit lui être apporté. ∗ Intervenant sciencesconf.org:afpsa-lille2012:8024 Mots-Clés: cancer du sein, image du corps, image de soi