rapport national

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Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
Programme des Nations Unies pour l’Environnement
Plan d’Action pour la Méditerranée
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation
de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
CAR/ASP
PAS BIO ALGERIE
RAPPORT NATIONAL
Juillet 2002
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Avant-propos
Ce document a été réalisé par le Dr A. CHALABI, consultant principal coordinateur, en
collaboration avec le Prof. R. SEMROUD et le Dr S. GRIMES, consultants auprès du
CAR/ASP. Les éléments présentés dans le présent rapport sont le fruit d'un consensus et
de points de vue partagés.
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Sommaire
Page
Avant-propos :
02
Liste des tableaux et figures :
06
Abréviations et acronymes :
09
Introduction
14
2. Informations de base concernant la situation dans le pays.
17
2.1. Organismes nationaux s'occupant de la conservation
de la biodiversité marine et côtière.
19
2.1.1. Quelques éléments repère.
19
2.1.2. Aspects institutionnels et juridiques.
20
2.1.2.1. Les organismes officiels.
20
2.1.2.2. Le Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable HCEDD
22
2.1.2.2.3. Législation.
23
2.1.3. La formation et la recherche
26
2.1.3.1. La formation académique.
26
2.1.3.2. La formation spécialisée.
26
2.1.3.3. La recherche et la formation supérieure.
27
2.2. Etat et niveau des connaissances
29
2.2.1. Le récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica
30
2.2.2. Les trottoirs à vermets.
30
31
2.2.3. Les trottoirs à Lithophyllum lichenoides.
2.2.4. Les peuplements marins particuliers.
31
2.2.4.1. Le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus.
31
2.2.4.2. Les forêts de cystoseires et Cystoseira algeriensis
32
32
2.2.4.3. Les peuplements à Laminaria rodriguezii et Laminaria ochroleuca
2.2.4.4. La grande nacre Pinna nobilis.
32
2.2.4.5. La patelle foncée Patella ferruginea.
33
2.2.4.6. Le coralligène et le corail rouge Corallium rubrum.
33
2.2.4.7. Le mérou noir Epinephelus guaza (E. marginatus).
34
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Rapport National PAS BIO Algérie
2.2.4.8. L’oursin diadème Centrostephanus longispinus
34
2.2.4.9. Les fonds de maërl.
2.2.4.10. L’hippocampe Hippocampus hippocampus
2.3. Bases de données.
2.4. Le Financement
36
2.5. La sensibilisation.
2.5.1. Les commémorations.
38
2.5.2. Les campagnes de sensibilisation.
38
2.5.3. La presse écrite.
2.5.4. L'outil audiovisuel.
2.5.5. L'impact du mouvement associatif (ONG).
39
2.5.6. Sensibilisation en milieu éducatif.
2.6. Information.
2.7. Coopération
2.7.1. La coopération nationale.
2.7.2. La coopération internationale.
2.8. Activités et actions
2.9. Les lacunes
2.10. Besoin en matière d’assistance technique.
3. Analyse de la situation actuelle :
47
3.1. Le domaine marin
3.1.1. Le phytoplancton
3.1.2. La faune
3.1.2.1. Le zooplancton.
3.1.2.2. L'ichthyofaune
3.2. Le domaine côtier.
3.2.1. Les algues.
3.2.2.
57
3.2.3. La faune des substrats meubles.
3.2.4. La faune des substrats durs.
61
3.2.5. L'ichthyofaune.
62
3.2.6. Les mammifères marins.
3.2.7. Les oiseaux marins.
3.2.8. Les tortues marines.
67
3.3. Les milieux lagunaires.
3.3.1. Présentation.
3.3.2. Données sur la biodiversité.
3.3.2.1. La flore.
Les
35
35
36
37
38
38
39
40
41
41
41
43
44
46
50
50
50
50
52
55
55
phanérogames.
57
62
65
68
68
69
69
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Rapport National PAS BIO Algérie
3.3.2.2. Le zooplancton.
70
3.3.2.3. Le macrozoobenthos
70
3.3.2.4. Exploitation du lac.
71
3.3.2.5. La faune avicole.
72
3.4. Les différentes activités menaçant les biocénoses.
72
3.4.1. Les "points chauds" et zones sensibles des côtes algériennes.
72
3.4.2. L'inventaire.
74
3.4.2.1. La "littoralisation"
74
3.4.2.1.1. La démographie.
74
3.4.2.1.2. L'industrie polluante.
74
3.4.2.1.3. L'agriculture polluante.
75
3.4.2.1.4. Le tourisme balnéaire.
75
3.4.2.2. L'étouffement des ports.
76
3.4.2.2.1. Aspects généraux
76
3.4.2.2.2. Les métaux lourds et les hydrocarbures
77
3.4.2.3. Le pillage du sable des plages et du tout venant des oueds.
80
3.4.2.4. Les pratiques de pêche dangereuses.
80
3.4.2.4.1. Le chalutage hors zone.
80
3.4.2.4.2. Le maillage des chaluts.
81
3.4.2.4.3. L'utilisation des filets maillants sur petits fonds.
81
3.4.2.4.4. L'utilisation des sennes sur des fonds limités.
81
3.4.2.4.5. La pêche aux explosifs.
81
3.4.2.4.6. Dégradation de l’écosystème de l’herbier à Posidonie
81
3.5. Pôles de diversité et paysages marins caractéristiques.
83
3.5.1. Le Parc National d'El Kala PNEK.
83
3.5.2. Le Parc de Gouraya dans la région de Béjaia et le Parc de Taza dans celle de Jijel.
84
3.5.3. Le complexe géomorphologique de la région d'Alger et l'île Aguelli.
84
3.5.4. Le banc des Kabyles et la chaussée de la Salamandre.
84
3.5.5. Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza.
84
3.5.6. Les îles Habibas et le complexe rocheux de l'île Plane et de celle de Rachgoun.
85
3.6. La surexploitation.
88
3.6.1. La prédation sauvage sur les moulières naturelles.
88
3.6.2. L'effort de pêche.
89
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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4. Priorités pour l'action :
4.1. Contexte général :
97
4.2. La protection des sites d'intérêt écologique :
4.3. Mise en place d'un référentiel :
104
4.4. Le développement des connaissances :
105
4.5. Les opérations individualisées :
95
99
106
5. Portefeuille d'investissement.
5.1. Organisation :
5.2. Les objectifs fondamentaux :
111
5.3. Les actions urgentes : les zones marines protégées :
5.4. Les actions générales :
114
5.5. Les actions ponctuelles :
114
109
111
6. Propositions de suivi
6.1. Les conditions générales de mise en application des actions :
120
6.2. Suivi du plan d'action au plan national :
121
6.2.1. Les menaces et mesures de conservation actuelles :
121
6.2.2. Les buts et objectifs génériques :
6.2.3. Politique et législation :
6.2.4. Recherche et sensibilisation du public :
6.2.4.1. L'approche participative et le partage des dividendes :
125
6.2.4.2. Les mécanismes de compensation des pertes de gains :
125
6.2.5. Les actions :
6.2.5.1. Les actions pérennes :
6.2.5.1.1. Le recherche et la formation :
6.2.5.1.2. Les inventaires et la compilation :
128
6.2.5.2. Les actions planifiées :
6.2.6. La responsabilité :
6.2.7. La mise en œuvre et les délais :
6.3. Au plan régional :
6.3.1. Les actions :
6.3.2. L'assistance :
118
Conclusion
Annexes
Annexe 1 relative au chapitre 2 :
Annexe 2 relative au chapitre 3 :
114
121
122
123
127
127
127
128
129
131
131
131
132
133
135
136
150
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Bibliographie
153
Liste des figures et tableaux
Figure 1.1
La côte algérienne, partie ouest
Figure 1.2. La côte algérienne, partie centre
Figure 1.3. La côte algérienne, partie est
Figure 2.1
L'oursin diadème pêché sur les fonds de corail d'El Kala
Figure 3.1
Le zooplancton en Algérie
Figure 3.2
Les poissons des côtes algériennes
Figure 3.3
Principaux groupes d'algues de la zone néritique en Algérie.
Figure 3.4
Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie.
Figure 3.5
Photos de mammifères marins
Figure 3.6
Oiseaux marins d'Algérie
Figure 3.7
photo d'oiseaux marins
Figure 3.8
Zooplancton du Lac Mellah
Figure 3.9
Rejets mesurés dans les principales zones portuaires
Figure 3.10 Teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures (µg/g) dans les principaux
ports
d'Algérie.
Figure 3.11 Charges polluantes mesurées au niveaux des 10 principales embouchures
d'oueds en Algérie.
Figure 3.12 Vue de la côte d'El Kala
Figure 3.13 Vues des îles Habibas
Figure 3.14 Vues de la côte ouest
Figure 4.1
Schéma général du fonctionnement actuel en matière de gestion de la
biodiversité marine et côtière
Tableau 2.1.
Tableau 2.2.
Tableau 2.3.
Tableau 2.4.
Tableau 2.5.
Tableau 2.6.
Tableau 2.7.
Tableau 2.8.
Caractéristiques générales de l'Algérie.
Historique des structures chargées de l'Environnement
Réglementation nationale traitant de la diversité biologique
Les conventions internationales signées par l'Algérie
Etablissements universitaires dispensant une enseignement d'océanologie
Niveau de connaissance du point de vue systématique.
Niveau de connaissances du point de vue structurel.
Principales sources de financement des projets portant sur la diversité
biologique marine en Algérie.
Tableau 2.9. Diffusion audiovisuelle en matière de biodiversité marine
Tableau 2.10 Projets internationaux.
Tableau 2.11. Activités et actions mises en place
Tableau 2.12 .
Actions projetées.
Tableau 2.13. Principales lacunes identifiées en matière de biodiversité marine
Tableau 3.1.
Tableau 3.2.
Tableau 3.3.
Tableau 3.4.
Principaux travaux sur le zooplancton en Algérie
Synthèse des résultats concernant le zooplancton en Algérie
Les poissons des côtes algériennes
Principaux groupes d'algues de la zone néritique en Algérie.
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau 3.5. Liste des espèces algales d'intérêt méditerranéen
Tableau 3.6. Synthèse de l'état des connaissances des phanérogames marines en Algérie.
Tableau 3.7. Faune des substrats meubles d'Algérie.
Tableau 3.8. Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie.
Tableau 3.9. Inventaire non exhaustif de deux sites rocheux étudiés
Tableau 3.10. Mammifères marins des côtes algériennes.
Tableau 3.11. Oiseaux marins d'Algérie.
Tableau 3.12. Tortues rencontrés dans les aux algériennes.
Tableau 3.13. Flore du Lac Mellah (liste non exhaustive)
Tableau 3.14.
Zooplancton du Lac Mellah (liste non exhaustive, d'après HARIDI,
1999)
Tableau 3.15. Variations du nombre d’espèces par groupes zoologiques avant et après
l’aménagement du chenal en 1988
Tableau 3.16.
Espèces exploitées au Lac Mellah.
Tableau 3.17.
Critères de classement des effets
Tableau 3.18. "Points chauds" et zones sensibles de pollution domestique et industrielle :
Tableau 3.19. Points chauds identifiés et population
Tableau 3.20. Rejets mesurés dans les principales zones portuaires
Tableau 3.21.
Teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures (µg/g) dans les
principaux ports
d'Algérie (les chiffres entre parenthèses représentent les
normes).
Tableau 3.22.
Charges polluantes mesurées au niveaux des 10 principales
embouchures
d'oueds en Algérie.
Tableau 3.23. Tableau synthétique des questions préoccupantes
Tableau 3.24. Tableau synthétique des principaux risques
Tableau 4.1.
Tableau 4.2.
Tableau 4.3.
Tableau 4.4.
Tableau 4.5.
Tableau 4.6.
Tableau 4.7.
Tableau 4.8.
Tableau 4.9.
Tableau 4.10.
Conditions minimales pour concrétiser les actions proposées.
Délimitation de réserves marines.
Etude du phoque moine Monachus monachus.
Mise en place d'un DCP.
Mise en place d'un référentiel.
Amélioration des connaissances de la biodiversité marine et côtière.
Réseau de surveillance de l'herbier à Posidonia oceanica.
Cartographie biocénotique des phanérogames marines
Programme tortues marines et étude de la prolifération de méduses.
Inventaire des oiseaux marins et migrateurs.
Tableau 5.1.
Tableau 5.2.
Tableau 5.3.
Tableau 5.4.
Action prioritaire d'étude pour la réalisation des objectifs fondamentaux.
Action concernant l'étude d'un système dépuration.
Récapitulatif des actions proposées
Evaluation financière des actions proposées.
Tableau 6.1.
Tableau 6.2.
Tableau 6.3.
Tableau 6.4.
Les actions planifiées.
Répartition des actions proposées
Planning de Gatt des actions planifiées
Actions de dimension régionale.
Annexes
Annexe 1 relative au chapitre 2
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Tableau A1.1.
Coordonnées des institutions concernées par la biodiversité marine.
Tableau A1.2.
Autres institutions concernées par la biodiversité marine.
Tableau A1.3. Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie
Tableau A1.4. Projets de recherches universitaires
Tableau A1.5. Rencontres, colloques, séminaires et journées d’études
Tableau A1.6. Les associations intervenant dans le domaine de la biodiversité marine.
Tableau A1.7. Liste des documents de synthèses, rapports et catalogues
Tableau A1.8. Institutions, organes et universités prévus
Annexe 2 relative au chapitre 3
Tableau A2.1. Régime trophique des poissons des côtes algériennes.
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Abréviations et acronymes.
AIEA : Agence Internationale de l'Energie Atomique dont le siège est à Vienne (Autriche)
ANDRU : Agence Nationale pour le Développement de la Recherche Universitaire
ANN : Agence Nationale pour la Conservation de la Nature
APPL : Agence Nationale pour la Protection et la Promotion du Littoral
ARCE : Association pour la Recherche en Environnement
ASMIDAL : complexe industriel de fabrication d'engrais à Annaba
ASP : Aires Spécialement Protégées
ASPIM : Aires Spécialement Protégées d'Importance Méditerranéenne
BDD : Biodiversité et Développement Durable
BEI : Banque Européenne d'Investissement
CA : Chiffre d'Affaire
CAR/ASP : Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées
CDRB : Centre de Développement des Ressources Biologiques
CEC : Cabinet d’Experts Consultants
CGPM : Conseil Général des Pêches pour la Méditerranée
CIESM : Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la Méditerranée
CNDPA : Centre National de Documentation et d’Etudes pour la Pêche et l’Aquaculture
CNEPRU : Centre National des Etudes et de la Promotion de la Recherche Universitaire
CNRZA : Centre National sur les Zones Arides
Convention de Barcelone : Convention pour la Protection de la mer Méditerranée
contre la
Pollution
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COPEMED : Projet de Coopération en matière de Pêche en Méditerranée, projet à
financement
espagnol sou l'égide de la FAO.
CTN : Comité Technique National concernant le diversité biologique marine et côtière
DCP : Dispositif de Concentration de Poisson
DGE : Direction Générale de l'Environnement
DGF : Direction Générale des Forêts
DPM : Domaine Public Maritime
EEC : Enginnering Environement Consult
EFTP : Ecole de Formation Technique à la Pêche
ENTV : Entreprise Nationale de TéléVision
FAD : Fish Aggragative Device (cf. DCP)
FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FEDEP : Fonds National de l’Environnement et de la Dépollution
FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial
FIDA : Fonds International pour de Développement de l'Agriculture, dépendant des
Nations
Unies
FNE : Fond National pour l'Environnement
FNR : Fond National de la Recherche
GFCM : General Fisheries Council for the Mediterranean (cf. CGPM)
GOPA : Office de coopération allemand
GTZ : Die Deutsche Gesellestchaft für Technische Zusammenarbeit
HCEDD : Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable
INOC : Inter-Islamic Network for Oceanography Center
ISGP : Institut Supérieur de Gestion et de Planification
ISMAL : Institut des Sciences de la Mer et de l'Aménagement du Littoral
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IUCN : International Union for the Conservation of the Nature
LEM : Laboratoire d'Etudes Maritimes
MA : Ministère de l'Agriculture
MAE : Ministère des Affaires Etrangères
MATE : Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
MDN : Ministère de la Défense Nationale
MDN/CFN : Ministère de la Défense Nationale MDN/ Commandement des Forces Navales
ME : Ministère de l'Equipement
Med Wet : Mediteranean Wetland
MEDPOL : Programme Méditerranéen pour la lutte contre la Pollution marine
MEN : Ministère de l'Education Nationale
MERS : Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
METAP : Programme conjoint du PNUD, de la banque Mondiale, de l’Union Européenne et
de la Banque européenne d’Investissement pour la lutte contre la pollution
MI : Ministère de l'Industrie
MICL : Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales
MPA : Marine Protected Areas, Aires Marines Protégées
MPRH : Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques
MTP : Ministère des Travaux publics
MTR : Ministère des Transports
ONEDD : Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable
ONG : Organisation non gouvernementale
ONS : Office National de la Statistique
ONSM : Office National de Signalisation Maritime
ONU : Organisation des Nations Unies
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OPU : Office des Publication Universitaire
OSTPM : Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes
PAC : Plan d’Aménagement Côtier
PAM : Plan d'Action pour la Méditerranée
PAS BIO : Plan d'Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région
Méditerranéenne
PC : Plateau Continental
PDAU : Plan Directeur d'Aménagement de d'Urbanisme
Phase II du PAM : Plan d'Action pour la Protection de l'Environnement Marin et le
Développement Durable des Zones côtières de la Méditerranée
PNAEDD : Plan National d'Action Environnementale et de Développement Durable
PNEK : Parc National d'El Kala
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
POS : Plan d'Occupation des Sols
RAMSAR : convention sur les zones humides
RN : Rapport National en matière de Conservation et d'Utilisation Durable de la Diversité
Biologique Marine
SEE : Secrétariat d'Etat à l'Environnement, remplacé par la DGE
SHNAN : Société d'Histoire Naturelle d'Afrique du Nord
SIG : Système d’Information Géographique
SNGC : Service National des Garde-Côtes
UBO : Université de Bretagne Occidentale
UICN : cf. IUCN
UNESCO : organisation des Nations Unies pour la Culture et l'Education
URBFA : Unité de Recherche en Biologie Fondamentale et Appliquée
USTHB : Université des Sciences et de la Technologies Houari Boumediene
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USD : dollars US
WB : World Bank
WEEK : West Engineering Environment Consult
WWF : World Wide Fund
INTRODUCTION
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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La zone méditerranéenne a été classée par le PNUE comme l’une des cinq régions du monde où les
problèmes environnementaux sont les plus graves (RAMADE, 1993), alors que la mer Méditerranée
est classée parmi les sept mers les plus menacées (BOUDOURESQUE, 1996). Ces préoccupations
se justifient aussi bien par les caractéristiques physico-chimiques que culturelles et stratégiques du
bassin méditerranéen, berceau des civilisations. La configuration particulière de la mer
Méditerranée, caractérisée par l’absence de marée significative et par un taux de renouvellement
hydrique très lent, de l'ordre du siècle rend vulnérable tout l'écosystème méditerranéen soumis aux
facteurs exogènes dont l'effet direct ou induit se situe à l’origine des risques majeurs en matière de
pollution marine. Ce phénomène est aggravé par l'ouverture du canal de Suez qui a eu le double
effet d'augmenter les échanges commerciaux par mer au point qu'il représente environ 30 % du
trafic mondial pétrolier mondial, et de modifier l'écosystème marin par l'arrivée d'espèces
lessepsiennes aux incidences encore mal connues.
A ce titre, les côtes algériennes, partie intégrante de la Méditerranée sont concernées de facto par
les préoccupations d’ordre environnemental de l'ensemble de la région. C'est dans ce cadre qu'en
1997, l'Algérie bénéficiait d'un projet financé par le FEM/PNUD (Projet ALG/97/G31) afin
d'élaborer une stratégie et un plan d'action national en matière d'utilisation durable de diversité
biologique. La partie marine y figure, en raison de son importance dans le patrimoine national, mais
aussi et surtout, de la concentration de la population et des activités économiques (agricoles,
halieutique, industrielles, touristiques et urbaines) confinées dans une bande côtière de moins de 70
km de largeur. Les travaux menés dans ce cadre ont concerné l'inventaire floristique et faunistique
de la partie marine, complétés par des éléments de stratégie axés sur des actions hiérarchisés du
point de vue de leur importance et de leur urgence.
L'élaboration d'un Plan d'Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique
Méditerranéenne (PAS BIO), adopté en 1975, et son exécution dans un cadre participatif
et de concertation constitue un objectif urgent. Ce plan inscrit dans le cadre du Plan
d'Action Méditerranéenne (PAM), et suivi en 1976 par la Convention pour la Protection de
la mer Méditerranée contre la Pollution (Convention de Barcelone). Un premier protocole
sur les Aires Spécialement Protégées Méditerranéennes (ASP), adopté en 1982, a été
complété et étendu en 1995, sous forme de deux textes supplémentaires dénommés "Plan
d'Action pour la Protection de l'Environnement Marin et le Développement Durable des
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Zones Côtières de la Méditerranée" (Phase II du PAM), et "Protocole relatif aux Aires
Spécialement Protégées et à la Diversité Biologique en Méditerranée". Ce dernier protocole
a remplacé le "Protocole relatif aux Aires Spécialement Protégées Méditerranéennes"
(nouveau protocole ASP). Ce dernier comporte des éléments complémentaires en matière
de protection et de gestion des espèces en danger ou menacées, notamment :
- l'extension de la protection et à la gestion des espèces en danger ou menacées;
- la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité;
- l'extension de la couverture géographique aux eaux internationales de la
Méditerranée;
- l'établissement de la liste des Aires Spécialement Protégées d'Importance
Méditerranéenne ASPIM);
- l'établissement de la liste des espèces en danger ou menacées et de la liste des
espèces dont l'exploitation doit être doit être réglementée;
- des dispositions spéciales concernant les études d'impact sur l'environnement, les
inventaires, les introductions d'espèces non indigènes ou génétiquement modifiées.
Ce plan constituera, sans aucun doute, l'une des options stratégiques afin de limiter la
dégradation de l'habitat dans son ensemble et d'arrêter le processus d'érosion de la
biodiversité biologique qui affiche des indicateurs inquiétants, voire alarmants dans
certaines zones. C'est aussi l'une des conditions de restauration des processus écologiques
et biologiques indispensables au maintien des équilibres tant constitutifs que fonctionnels.
Ce plan pourrait à terme inverser les tendances négatives par une démarche rigoureuse
dans toutes ses composantes, conceptuelle et méthodologique.
Les Termes de Référence étant définis, ce Rapport National en matière de Conservation et
d'Utilisation Durable de la Diversité Biologique Marine (RN) constitue le socle du PAS BIO
destiné à mettre en œuvre la Stratégie de Conservation et d'Utilisation Durable de la
Diversité Biologique, dont le projet FEM/PNUD/ALG/97/G31 constitue l’un des éléments
d’orientation privilégiés. Les parties essentielles du RN reprennent bien entendu les
recommandations formulées dans les différents rapports et documents consultés (cf.
bibliographie), sur la base des décisions consensuelles rappelées dans le nouveau
protocole, en particulier, les engagements au plan méditerranéen pour les ASP
Ce document s'articule autour
d'un ensemble de points convergents incluant
chronologiquement un descriptif de la situation, autrement dit un Etat de l'Art en la
matière pour l'Algérie, complété par une approche analytique permettant de dégager les
tendances essentielles, traduites en actions planifiées. La connaissance de la biodiversité
marine d’Algérie à travers ses différentes composantes, institutionnelle, législative,
organisationnelle mais surtout celle relative au niveau de connaissance et des menaces,
constitue sans aucun doute des éléments clés dans la mise en place d’une stratégie de
conservation intelligente durable, «rentable» et efficace.
Le projet sur la diversité biologique (en général, marine et côtière dans ce contexte),
coordonné par le Ministère des Affaires Etrangères (MAE), est piloté sur le terrain par le
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement (MATE). Selon les actions
prioritaires retenues, un ensemble d'autres institutions sont mobilisées à cet effet, dans le
cadre du Comité Technique National (CTN) sur le diversité biologique marine, comité où
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sont représentés les différents ministères concernés comme le Ministère de la Défense
Nationale (MDN), celui de l'Agriculture (MA), de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique (MERS), ou encore celui de la Pêche et des Ressources
Halieutiques (MPRH). Cet organe Ad Hoc est complété par des représentants
d'Organismes Non Gouvernementaux (ONG) à vocation écologique et par des médias.
La première partie de ce document consiste à cerner l’essentiel des composantes de la
biodiversité marine en insistant sur l’état actuel et les éventuelles lacunes qui découlent
justement des insuffisantes aussi bien constitutives (structurales) que fonctionnelles. Un
descriptif synthétique dégageant les points essentiels classés par ordre d'importance
complète les premières informations et permet de proposer des actions susceptibles
d'améliorer l'état des connaissances actuelles et de remédier aux problèmes urgents en
matière de biodiversité marine. Cette démarche projette des actions à moyen et long
terme de manière à pérenniser les acquis et approfondir l'état des connaissances
scientifiques et techniques du domaine marin et côtier. Le tout est ensuite évalué
financièrement, en accord avec les affectations macroscopiques du projet global, tout en
dégageant les connotations avec les autres divisions générales et blocs organisationnels
dans lequel s'insère toute démarche de développement. Enfin, une prospective mûrie
depuis plusieurs années par une réflexion en matière de diversité biologique marine, voire
aquatique, complète le Rapport National.
La préservation des habitats marin et côtier, objectif avoué et action première susceptible d'inverser
la tendance actuelle de dégradation et de destruction des peuplements et des communautés, répond
au principe de précaution retenu comme démarche centrale par la Convention de Rio. Les résultats
attendus, provenant des plans d'action qui seront proposés s'inscrivent dans une vision régionale en
synergie avec les programmes des organismes méditerranéens susceptibles de prêter assistance
et/ou d'appuyer les initiatives nationales, cas de la Commission Générale des Pêches de
Méditerranée (CGPM), du Centre Régionale des Activités des Aires Spécialement Protégées
(CAR/ASP), de celui des Programmes d'Action Prioritaires CAR/PAP, de celui du Plan Bleu
(CAR/PB). Dans la même optique, diverses commissions régionales sont objectivement liées aux
Plans d'action, il s'agit de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de
l'Atlantique (Méditerranée incluse), la CICTA plus connue sous son acronyme anglais ICCAT, de la
Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la Méditerranée CIESM, ou encore de
la Coopération pour la Pêche en Méditerranée (COPEMED).
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
CHAPITRE 2
Informations de base
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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concernant la situation dans le pays
Sommaire du chapitre 2.
Page
2.1. Organismes nationaux s'occupant de la conservation de
la biodiversité marine et côtière.
19
2.1.1. Quelques éléments repère.
19
2.1.2. Aspects institutionnels et juridiques.
2.1.2.1. Les organismes officiels.
20
2.1.2.2. Le Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable HCEDD
2.1.2.2.3. Législation.
23
2.1.3. La formation et la recherche
2.1.3.1. La formation académique.
2.1.3.2. La formation spécialisée.
26
2.1.3.3. La recherche et la formation supérieure.
20
22
26
26
27
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2.2. Etat et niveau des connaissances
2.2.1. Le récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica
2.2.2. Les trottoirs à vermets.
2.2.3. Les trottoirs à Lithophyllum lichenoides.
2.2.4. Les peuplements marins particuliers.
2.2.4.1. Le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus.
2.2.4.2. Les forêts de cystoseires et Cystoseira algeriensis
2.2.4.3. Les peuplements à Laminaria rodriguezii et Laminaria ochroleuca
2.2.4.4. La grande nacre Pinna nobilis.
2.2.4.5. La patelle foncée patella ferruginea.
2.2.4.6. Le coralligène et le corail rouge corallium rubrum.
2.2.4.7. Le mérou noir epinephelus guaza (e. marginatus).
2.2.4.8. L’oursin diadème Centrostephanus longispinus
2.2.4.9. Les fonds de maërl.
2.2.4.10. L’hippocampe Hippocampus hippocampus
29
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30
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31
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35
2.3. Bases de données.
2.4. Le Financement
36
2.5. La sensibilisation.
2.5.1. Les commémorations.
2.5.2. Les campagnes de sensibilisation.
38
2.5.3. La presse écrite.
2.5.4. L'outil audiovisuel.
2.5.5. L'impact du mouvement associatif (ONG).
2.5.6. Sensibilisation en milieu éducatif.
37
36
38
38
38
39
2.6. Information.
40
2.7. Coopération
2.7.1. La coopération nationale.
2.7.2. La coopération internationale.
2.8. Activités et actions
2.9. Les lacunes
2.10. Besoin en matière d’assistance technique.
41
41
41
43
44
46
39
La connaissance de la biodiversité marine d’Algérie à travers ses différentes composantes ;
institutionnelle, législative, organisationnelle mais surtout celle relative au niveau de connaissance
et des menaces constituent sans aucun doute des éléments clés dans la mise en œuvre d’une
stratégie de conservation intelligente, durable, «rentable» et efficace. Dans ce chapitre il sera
question de cerner l’essentiel de ces composantes en insistant sur l’état actuel et les éventuelles
lacunes qui découlent justement des insuffisantes aussi bien constitutives (structurales) que
fonctionnelles. Ces éléments fournissent un éclairage à même de permettre une approche
prospective basée sur des données fiables et incontournables. Le cadre institutionnel est présenté
avec ses limites, ses points forts, et son corollaire, le dispositif législatif avec ses éléments pivots et
ses imperfections, de même qu’il sera question d’identifier les actions et les cadres d’appoint, tels
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que la coopération, la formation, le niveau de sensibilisation. Enfin, seront cernées les principales
lacunes, socle des actions à entreprendre dans un cadre global et organisé.
2.1. Organismes nationaux s'occupant de la conservation de la
biodiversité
marine et côtière.
2.1.1. Quelques éléments repère
L'Algérie occupe la plus grande partie de la façade méditerranéenne sud occidentale
(tab.2.1).
Tableau 2.1.
Caractéristiques générales de l'Algérie.
Critère
Façade maritime (longueur)
Bande (zone)littorale (largeur)
Population des wilayate côtières
Population d'Alger
Population d'Oran
Densité de la population littorale
Production halieutique
Production
aquacole
(pêche
continentale)
Consommation moyenne annuelle
de produits de la mer
Aire marine protégée
Projets de protection d'aires
mixtes
Commentaire
1280 km
70 km en moyenne, soit 19 % de la superficie de l'Algérie
12, 5 x 106 habitants, soit 43 % de la population nationale
2,5 x 106 habitants
1,2 x 106 habitants
300 habitants.km-2
113 000 tonnes
350 tonnes
4,06 kg.habitant-1.an-1
01 en cours, îles Habibas
04, dont 03 correspondent à l'extension de parcs continentaux :
Parc National d’El Kala (El Tarf), Parc National de Gouraya
(Béjaia), Parc National de Taza (Jijel), ainsi qu'un sanctuaire
marin frontalier entre l'Algérie et la Tunisie
Espèces marines et côtières Epinephelus guaza, Patella ferruginea, Pinna nobilis, Corallium
d’intérêt méditerranéen présentes rubrum, l’herbier à Posidonia oceanica, Lithophyllum lichenoides,
bourrelets à Corallina elongata, forêts à Dictyopteris
en Algérie
membranacea, Cystoseira algeriensis, Gravelles de Castiglione,
Centrostephanus longispinus, le goéland d’audouin Larus
audouinii, Phalacrocorax aristoletis, Egretta garzetta, Upupa
epops, Brassica spinescens, Spergularia pycnorrhiza, Anthemis
chrysanta, Koeleria balansae, Silene pseudo-atocin var.
oransensis, Ephedra altissima var.mauritanica, Arisarum vulgare
ssp. Simorrhium, Fumaria munbyi
Taux d’endémisme
faible
endémisme
local,
fort
endémisme
régional
(méditerranéen)
2.1.2. Aspects institutionnels et juridiques.
Le cadre institutionnel revêt une importance capitale dans la maîtrise des questions liées à la
Biodiversité et au Développement Durable (BDD), d'autant plus que le secteur de l'environnement a
connu diverses tutelles. Le caractère interdisciplinaire et les impacts multiples des problèmes posés
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en matière d'environnement, se traduisent par un ensemble de protagonistes d'origine différente, et
c'est à cet effet qu'une structure regroupant les principaux concernés a été créée.
2.1.2.1. Les organismes officiels.
La problématique biodiversité marine et côtière et sa conservation est incluse au plan
institutionnel dans le cadre global de celle de l’environnement. Plusieurs structures
nationales et locales exercent des compétences en ce sens. Le décret n°01-08 du 7 janvier
2001 fixe les attribution du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement (MATE), notamment :
- d’initier, de concevoir et de proposer, en relation avec les secteurs concernés, les
règles et mesures de protection, de développement et de conservation des ressources
naturelles biologiques et des écosystèmes ;
- de concevoir et de mettre en œuvre, en relation avec les secteurs concernés, des
stratégies et plans d’action concernant les problèmes globaux de l’environnement et
notamment sur les questions portant sur les changements climatiques, la biodiversité,
la protection de la couche d’ozone et l’impact sur l’environnement des activités de
commerce ;
- d’assurer la surveillance et le contrôle de l’état de l’environnement ;
- de contribuer et de proposer au classement des sites et aires présentant un intérêt
d’ordre naturel, culturel ou scientifique ;
D’autres structures exercent des missions d’appoint dans le cadre de la préservation et la
protection de l’environnement intervenant par voie de conséquence sur la préservation de
la biodiversité marine d’Algérie, en particulier (tab. A1.1, annexe 1). Le Ministère de la
Pêche et des Ressources Halieutiques MPRH exerce des missions directes liées à la
connaissance et à la gestion des ressources biologiques marines exploitées.
Le Ministère de l’Agriculture à travers l’Agence Nationale pour la Protection de la Nature
(ANN) commandite des études et prospections en zones humides, marines et côtière, ainsi
que dans le domaine terrestre côtier et l’avifaune aquatique. L’ANN a eu à piloter en 1996
un don de la Banque Mondiale pour l’étude d’extension du parc national d’El Kala (extrême
Est algérien) au domaine marin.
La Direction Générale des Forêts (DGF), relevant du Ministère de l’Agriculture traite
ponctuellement des ressources marines côtières, notamment les projets d’études inscrits pour 2002
visant l’extension des parcs de Gouraya (Wilaya de Béjaïa) et de Taza (Wilaya de Jijel) au domaine
marin.
A travers ses différents instituts, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique (MERS) exerce des missions de recherche intéressant le milieu marin, les zones
côtières et l’utilisation durable des ressources marines.
En raison de son interdisciplinarité mentionnée précédemment, la BDD dans les domaines
marin et côtier est abordée par de multiples structures administratives (tab. A1.1, annexe
1), d'ailleurs représentées le plus souvent au niveau du HCEDD.
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D’autres structures exercent des missions d’appoint dans le cadre de la préservation et la
protection de l’environnement, intervenant par voie de conséquence sur la préservation de
la biodiversité marine d’Algérie. A cet effet, il y’a lieu de citer (tab. A1.2, annexe 1) le
Ministère de la Défense Nationale MDN, le Ministère des Transports MT, le Ministère
Délégué à la Recherche Scientifique et le Ministère de l’Education Nationale MEN. Cette
dernière structure constitue le pivot de la sensibilisation environnementale en milieu
scolaire dans le cadre de l’éducation civique. Des actions d’envergure sont programmées
dans ce sens entre le MATE et le MEN avec le concours de l’Unesco.
Un organisme particulier intervient indirectement par son personnel sur le terrain et les moyens à la
mer dont il dispose, c'est l'Office National de Signalisation Maritime (ONSM),
Les questions liées à l’environnement avec ses différentes composantes, et notamment la
biodiversité marine et côtière, ont été historiquement prises en charge par différentes
structures de l’Etat jusqu’à la mise en place en 2000 du Ministère de l’Aménagement du
Territoire et de l’Environnement (MATE), selon l'historique suivant (tab. 2.2) :
Tableau 2.2. Historique des structures chargées de l'Environnement
Année
1974
1977
1981
1983
1984
1988
1990
1992
1993
1994
1996
Structure
création, par décret n°74-156 du 12 juillet 1974, du Conseil National de
l’Environnement (C.N.E). Organe consultatif chargé de proposer aux plus hautes
instances de l’état les éléments essentiels de la politique environnementale.
Dissolution de la CNE et transfert de ses prérogatives au Ministère de l’Hydraulique
avec une Direction de l’Environnement (D.E), chargée entre autre, de la protection
de la nature.
Suppression de la D.E et transfert de ses prérogatives au Secrétariat d’Etat aux
Forêts et à la mise en valeur des terres avec une Direction de la sauvegarde et de la
promotion de la nature.
Création, par décret n° 83-457 du 23 juillet 1983 de l’Agence Nationale pour la
Protection de l’Environnement (A.N.P.E), chargée de réaliser pour le compte de
l’administration centrale des travaux d’études, de recherches et des missions de
contrôle et de surveillance dans le domaine de l’Environnement.
Rattachement des prérogatives liées à la protection de l’environnement au Ministère
de l’Hydraulique, de l’Environnement et des Forêts (décret n°84-12 du 22 janvier
1984), avec une Direction des parcs et de la protection de la faune.
Mise en place d’une police de l’environnement conformément à la loi n°83-03 du 5
février 1983 et du décret n°85-227 du 5 janvier 1985 relatif au corps d’inspecteurs
chargés de la protection de l’environnement.
Transfert du secteur de l’environnement au Ministère délégué à la Recherche, à la
Technologie et à l’Environnement ;
Transfert des prérogatives du Ministère délégué à la Recherche, à la Technologie et
à l’Environnement au Secrétariat d’Etat chargé de la Recherche Scientifique auprès
du Ministère des Universités.
Le secteur de l’environnement est transféré au Ministère de l’Education Nationale
(Direction de l’Environnement).
Rattachement du secteur de l’environnement au Ministère de l’Intérieur, des
Collectivités Locales et de l’Environnement, avec création conformément au décret
n°94-247 du 10 août 1994 de la Direction Générale de l’environnement (D.G.E).
Création d’un Secrétariat d’Etat chargé de l’environnement, la DGE est maintenue et
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1999
2000
est placée, avec maintien de ses prérogatives au Secrétariat d’Etat chargé de
l’environnement.
Création du Ministère des Travaux Publics, de l’Aménagement du Territoire, de
l’Environnement et de l’Urbanisme.
Création du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE)
dont l’une des missions majeures est la protection de l’environnement et le
développement durable.
2.1.2.2. Le Haut Conseil de l'Environnement et du Développement
Durable
HCEDD
Le décret présidentiel n° 94 – 465 du 25 décembre 1994, portant création du HCEDD,
définit la composition du Conseil. Présidé par le Chef du Gouvernement, le HCEDD
comprend 18 membres, dont 06 personnalités de renom, choisies par le Président de la
République pour leur compétence dans le domaine de l'environnement, ainsi que les 12
ministres :
- chargé de l'Environnement ;
- de la Défense Nationale ;
- des Affaires Etrangères ;
- chargé des Collectivités Locales ;
- des Finances ;
- des Transports ;
- de l'Agriculture ;
- chargé de l'Industrie ;
- chargé de l'Energie ;
- chargé de l'Hydraulique ;
- chargé de la Santé Publique ;
- de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Le HCEDD, élément fondamental dans la mise en œuvre de la stratégie et de la gestion de
la biodiversité, est chargé :
- d'arrêter les grandes options nationales stratégiques d la protection de l'environnement
et de la
- promotion d'un développement durable ;
- d'apprécier régulièrement l'évolution de l'état de l'environnement ;
- d'évaluer régulièrement la mise en œuvre des dispositifs législatifs et réglementaires
relatifs à la protection de l'environnement et de décider les mesures appropriées ;
- de suivre l'évolution de la politique internationale relative à l'environnement et de faire
entreprendre par les structures concernées de l'Etat, les études prospectives à même
de l'éclairer dans ses délibérations ;
- de se prononcer sur les problèmes écologiques majeurs, dont il est saisi par le
ministère chargé de l'environnement ;
- de présenter annuellement au président de la république, un rapport sur l'état de
l'environnement et une évaluation de l'application de ses décisions.
Les missions du
d'ailleurs, celles
susceptible de
d'aménagement
HCEDD sont générales à la BDD ; elles incluent aussi, avec bonheur
liées aux domaines marin et côtier, constituant un cadre commun
transcender les clivages classiques et d'aborder des questions
littoral, véritable interface mer/terre. Le cadre institutionnel est un
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élément fondamental dans la mise en œuvre de toute politique et stratégie de gestion
rationnelle et durable du cadre environnemental et des ressources naturelles, d'autant plus
qu'une instabilité institutionnelle a caractérisée le secteur de l’environnement en Algérie.
Les conséquences sur les différentes politiques de conservation des ressources biologiques
marines se sont longtemps manifestées, jusqu'à la publication de la loi cadre de protection
de l’environnement de 1983. Malheureusement, cette loi n’a pas trouvé d’effets immédiat
pour des raisons objectives. Le renforcement du cadre institutionnel opéré au début des
années 1990 a permis de mieux harmoniser et de structurer le secteur de
l’environnement. Le projet de loi 2001 sur le littoral devrait permettre d'aborder la
problématique du volet littoral par une gestion des ressources biologiques marines censée.
Le Conservatoire National du Littoral, consacré par la nouvelle loi sera, à cet effet, un
instrument privilégié dans les grandes questions du littoral dont le maintien et la
restauration de la biodiversité marine algérienne constitue l’un des éléments clé. Les
missions dévolues à ce conservatoire concerneront notamment :
- la sensibilisation des acteurs sociaux (décideurs et utilisateurs) à la préservation de la
zone littorale et côtière en tant que ressource à valeur écologique et patrimoniale ;
- la réalisation des études au profit des wilayate et communes littorales ;
- l’élaboration des critères et l'identification des sites naturels et balnéaires éligibles
pour des actions de protection.
Parmi les autres actions inscrites dans le cadre du renforcement institutionnel, un projet
de création d’un Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable
(ONEDD) est programmé.
Il faut par ailleurs reconnaître que le processus de réformes institutionnelles engagé
depuis près de six ans commence à donner ses premiers résultats. Cependant, pour mieux
apprécier ses multiples impacts, il faudra encore attendre la mise en œuvre de l’ensemble
de ses composantes.
2.1.2.2.3. Législation.
Le dispositif législatif national actuel (tab. 2.3), certes riche, nécessite un renforcement et une
actualisation par une révision des textes pour :
- les adapter à l’évolution et aux mutations qui ont affectés tant le contexte national, régional
qu’international ;
- inclure les nouveaux enjeux liés à l'occupation spatiale côtière et aux ressources biologiques.
A titre d’exemple, la gestion des réserves exclusivement marines et des réserves mixtes (marineterrestre) ne s'appuie sur aucun texte spécifique, ce qui a pour conséquence de freiner les procédures
d'éligibilité de sites remarquables en tant qu'aires marines protégées (en anglais Marine protected
Areas, MPA en abrégé). Actuellement ce vide pourrait être contourné en faisant appel à l’ensemble
des textes réglementaires concernant le domaine maritime, en particulier, la réglementation liée à la
navigation maritime et celle à la pêche, mais il faudrait s'acheminer à terme vers des textes
spécifiques.
Les espèces non domestiques sont légalement protégées par un texte législatif (décret n°83-509 du
20 août 1983) qui ne concerne malheureusement que la faune, la flore et l'avifaune terrestre,
exception faite du phoque moine Monachus monachus, mammifère marin qui bénéficie lui aussi de
cette protection. Il serait judicieux d’étendre cette liste, par principe de précaution, aux espèces dite
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symbole et ayant déjà acquis un statut en Méditerranée, même s’il demeure vrai que ce type de
mesure a une portée limitée en raison des contrôles difficiles, et que l’approche de la préservation
par écosystème règle en partie ce problème.
La législation nationale présente certaines brèches qui en réduisent la portée. La notion même de
Domaine Public Maritime (DPM) n'est pas définie clairement, et demeure surtout inapplicable dans
le contexte actuel où certaines parties littorales ont été envahies au delà du niveau du supralittoral.
De même, des textes rigoureux interdisent formellement le chalutage sur les fonds situés au-dessus
de l'isobathe 50, les engins passifs comme les filets maillants sont autorisés quasiment partout
(exception des zones interdites à la navigation comme les ports, les zones militaires, les zones de
mouillage), détruisant partiellement les zones de frayères, les herbiers et capturant des juvéniles
dont la taille n'atteint pas la norme marchande.
La révision et le renforcement du dispositif législatif opérés par certains pays riverains de la
Méditerranée et ayant pour finalité la préservation de l’espace marin côtier et de ses ressources
vivantes, le protocole concernant les aires spécialement protégées et la diversité biologique en
Méditerranée, adopté le 10 juin 1995 à Barcelone (signée par l’Algérie le 10 juin 1995) et les autres
conventions liées à la biodiversité (tab. 2.4), constituent des outils privilégiés pour engager cette
réflexion, d’autant plus que l’espace marin et côtier de l’Algérie demeure parmi les plus naturels de
la Méditerranée. Cependant, il faut reconnaîtrais que ce n’est pas tant l’absence ou l’inadaptation
des textes qui posent problème en Algérie, mais c’est plutôt leur applicabilité.
Tableau 2.3. Réglementation nationale traitant de la diversité biologique
Type
Thème
Environnement
Loi
Relative à la protection de l’environnement.
Fixant les conditions et modalités de capture
d’animaux non domestiques et leur
Décret
utilisation à des fins de recherche
scientifique.
Aires protégées
Loi
Relative à la protection de l’environnement
Portant ratification du protocole relatif aux
aires spécialement protégées de la
Décret
Méditerranée, signé à Genève le 03 avril
1982.
Fixant les règles et les modalités de
Décret
classement des parcs nationaux et réserves
naturelles.
Fixant les modalités de création et de
Décret
fonctionnement des réserves naturelles.
Diversité biologique
Portant ratification de la convention sur la
Décret présidentiel
diversité biologique.
Portant adhésion de l’Algérie à la convention
Décret
internationale pour la protection des
végétaux, révisée par la résolution 11/79 de
la conférence de la F.A.O. du 10 au 29
novembre 1979.
Portant ratification de la convention africaine
Décret
sur la conservation de la nature et des
Références
n°83-03 du 05 février 1983
n°95-322 du 18 octobre 1995
n°83-03 du 05 février 1983
n°85-01 du 05 janvier 1985
n°87-143 du 16 juin 1987
n°87-144 du 16 juin 1987
n°95-163 du 6 juin 1995
n°85-112 du 7 mai 1985
n°82-440 du 11 décembre 1982
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ressources naturelles.
Portant adhésion de l’Algérie à la convention
sur le commerce international des espèces
n°82-498 du 25 décembre 1982
de faune et de flore sauvage menacées
d’extinction.
Relatif
aux
espèces
animales
non
n°83-509 du 20 août 1983
domestiques protégées, complété par
l’arrêté du 17 janvier 1995.
Fixant la liste des espèces végétales non
cultivées protégées complété par le décret n°93-286 du 23 novembre 1993
n°95-252 du 26 août 1995.
Décret
Décret
Décret
Tableau 2.3. Réglementation nationale traitant de la diversité biologique (suite)
Type
Thème
Loi
Décret
Décret législatif
Décret
Décret exécutif
Décret
Arrêté
Loi
Pêche
Réglementant la Pêche en Algérie
Réglementant la pêche sous marine sur le
littoral
Fixant les règles générales relatives à la pêche
Fixant les conditions et les modalités de pêche
commerciale des grands migrateurs halieutiques
par les navires étrangers dans les eaux sous
juridiction nationale.
Réglementant l’exploitation des ressources
corallifères
Fixant les conditions et les modalités
d’exercice de la pêche.
Fixant les conditions et les modalités de
pêche aux coquillages vivants.
Relative à la Pêche et à l'Aquaculture
Références
n° 76 – 13 de juillet 1976
n°66-192 du 21 juin 1966.
n°94-13 du 28 mai 1994.
n°95-38 du 28 janvier 1995
n°95-323 du 21 octobre
1995
n°96-121 du 6 avril 1996
8 juin 1997
n° 01 – 11 du 03 juillet
2001
Tableau 2.4. Les conventions internationales signées par l'Algérie
Type
Décret de
ratification
Décret
d’adhésion
Décret
d’adhésion
Décret de
ratification
Décret
d’adhésion
Thème
Convention concernant la protection du patrimoine
mondial culturel et naturel, adoptée à Paris le 16
novembre 1972
Convention pour la protection de la mer Méditerranée,
adoptée le 16 février 1976 à Barcelone
Convention relative aux zones humides d’importance
internationale particulièrement comme habitats de la
sauvagine, adoptée le 2 février 1971 à Ramsar
Convention africaine sur la conservation de la nature et
des ressources naturelles, signée à Alger le 15
septembre 1968
Convention sur le commerce international des espèces
de faune et de flore sauvages menacées d’extinction,
adoptée le 3 mars 1973 à Washington
Références
Ratifié le 24 juin 06 1974
Adhésion le 26 janvier 1980
n°82-439 du décembre 1982
n°82-440 du 11 décembre
1982
n°82-498 du 25 décembre
1982
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Décret de
ratification
Décret
d’adhésion
Signature
Décret de
ratification
Décret de
ratification
Protocole relatif aux aires spécialement protégées de la
Méditerranée, signé à Genève le 3 avril 1982
Convention internationale pour la protection des
végétaux, Rome le 6 décembre 1951
Protocole concernant les aires spécialement protégées et
la diversité biologique en Méditerranée, adopté le 10
juin 1995 à Barcelone
Convention sur la diversité biologique, signée à Rio de
Janeiro le 5 juin 1992
Convention des Nations Unies sur la lutte contre la
désertification dans les pays gravement touchés par la
sécheresse et/ou la désertification en particulier en
Afrique, adoptée à Paris le 17 juin 1994
n°85-01 du 5 janvier 1985
n°85-111 du 7 mai 1985
Signé le 10 juin 1995
n°95-163 du 6 juin 1995
n°96-52 du 22 janvier 1996
2.1.3. La formation et la recherche
2.1.3.1. La formation académique.
La problématique de la connaissance et de la conservation de la diversité biologique marine se situe
dans le contexte plus général de l'océanologie, discipline enseignée au niveau de plusieurs
établissements et une institution spécialisée, tous dépendants de l'enseignement supérieur (tab. 2.5).
Chaque institution présente une spécificité dans un domaine généralement lié au contexte
géographique, mais toutes dispensent un enseignement articulé autour des thématiques essentielles
suivantes :
- écologie marine et saumâtre, animale et végétale
- écologie numérique, statistiques et dynamique des populations exploitées ;
- environnement et aquaculture ;
- écosystèmes pélagique et benthique ;
- physiologie des organismes marins ;
- zoologie (invertébrés et vertébrés) ;
- systématique ;
- bio-statistiques ;
- bio-surveillance et monitoring ;
- aménagement du littoral.
Tableau 2.5. Etablissements universitaires dispensant un enseignement d'océanologie
Etablissement
Localisation
Faculté
des
Sciences USTHB, Alger
Biologiques
ISMAL
Alger
Faculté des Sciences de Annaba Annaba
Faculté des Sciences d'Oran
ES Sénia, Oran
Orientation principale
Ecologie, zoologie, botanique, faune
et flore marine, physiologie, pollution
marine.
Ecologie, faune et flore marine,
Aménagement
côtier,
pollution
marine, aquaculture.
Ecologie animale, aquaculture.
Biologie,
mammifères
marins,
pollution marine.
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2.1.3.2. La formation spécialisée.
Il s'agit de formations initiées par le secteur chargé de l’environnement, au profit de ses
cadres et à ceux hors secteur. Un cycle de formation de courte durée a été réalisé sur les
thèmes suivants :
- dispositif d’application du cadre réglementaire ;
- éducation, sensibilisation et information environnementales ;
- financement internationaux (WB, FEM, PNUD, PNUE) ;
- planification de la stratégie environnementale ;
- SIG et cartographie
La biodiversité marine, et plus généralement l'environnement marin, est partiellement abordé au
niveau des formations dispensées par l'Institut Technologique pour la Pêche et l'Aquaculture ITPA,
organisme sous tutelle du Ministère de l'Agriculture, chargé des métiers de la pêche et de
l'aquaculture.
2.1.3.3. La recherche et la formation supérieure.
Les formations du troisième cycle sont indissociables des activités de recherche ; toutes deux sont
assurées en principe par tout établissement universitaire, sous condition de bénéficier d'un
encadrement de rang magistral approprié, au niveau de l'institution même ou en coopération. En
raison du peu d'enseignants de niveau requis et l'éloignement entre institutions (Annaba, Alger et
Oran), rendant difficile toute synergie, situation aggravée par une pénurie chronique des moyens à
la mer, les cycles de formation doctorale sont assurés épisodiquement, selon les dynamiques
ponctuelles. La situation évolue quelque peu avec la batterie de nouveaux textes législatifs destinés
à favoriser la mobilité des enseignants-chercheurs universitaires. Reste la question des débouchés,
la dynamique initiée au plan international ne s'est pas encore traduite dans les faits par des besoins
nouveaux et des postes d'emploi.
Les documents inventoriés ne constituent pas une liste exhaustive en matière de biodiversité marine
d’Algérie, action qui devrait par ailleurs être soutenue en urgence ; il s’agit seulement de
fournir les références des documents de synthèses, des rapports de contrats- projets et autres
catalogues des espèces marines. Il reste à compiler tous les articles scientifiques, publications et
autres communications traitant de la diversité biologique marine d’Algérie.
La biodiversité est aussi abordée dans le cadre des thèses de fin de cycle universitaire en
océanologie (tab. A1.3, annexe 1). Les groupes systématiques ciblés par ce type de recherches
restent restreint est concentrés sur trois catégories d’espèces :
- les espèces d'intérêt commercial problèmes d'exploitation), représentées par :
- les poissons : Engraulis encrasicholus, Sardina pilchardus, Mullus barbatus, Trachurus
trachurus, T. mediterraneus, Merluccius merluccius mediterraneus, Pagellus acarne,
Boops boops , Dicentrarchus labrax et autres sparidés et soleidés ;
- les mollusques bivalves : Mytilus galloprovincialis, Ruditapes decussatus, Cardium
glaucum ;
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-
-
les mollusques céphalopodes : Sepia officinalis, Octopus vulgaris ;
les crustacés décapodes : Penaeus kerathurus, Parapeaneus longirostris ;
les échinodermes : Paracentrotus lividus ;
les espèces d'intérêt écologique majeur, telle que des espèces sentinelles et à caractère de
symbole en Méditerranée : l’herbier à Posidonia oceanica ...;
les espèces d’intérêt pour la bio-surveillance dont la plupart concernent les bioindicateurs
structuraux représentés par les peuplements macrozoobenthiques (Capitella capitata,
Audouinia tentaculata, Polydora antennata, Scolelepis fuliginosa..) ;
les espèces d’intérêt pour l’hydrodynamique et la production primaire et secondaire (phyto
et zooplancton , ainsi que le macrozoobenthos.
Ces travaux traitent de différents aspects de la biodiversité, notamment l’inventaire des espèces et
leur cartographie, leur biologie, leur écologie et biogéographie locale, la gestion de certains stocks
exploités et de la modélisation.
L’examen des données (tab. A1.3, annexe 1) soulève quelques remarques. Des groupes
systématiques entiers sont ignorés, par manque de spécialistes ou d’intérêt, souvent pour des raisons
objectives liées à leur rareté, leur inaccessibilité ou tout simplement par manque de moyens
d’échantillonnage. Cette lacune concerne particulièrement les échinodermes, les crustacés
benthiques, les bryozoaires, les spongiaires, les cœlentérés, les nématodes, les sipunculidiens et
d’autres groupes dits mineurs. Près de 70 % des travaux réalisés sont concentrés sur la région
centre, alors que les régions Est et Ouest de la côte bénéficient seulement de 12 et 18 % des travaux
de thèses traitant la connaissance de la biodiversité marine d’Algérie. Les aspects de gestion, de
restauration d’habitat et de conservation, jusqu’à une date très récente, n’étaient pas au centre de la
préoccupation des universitaires, excepté la ressource halieutique qui a bénéficié dans ce sens,
d’une attention particulière. D’ailleurs, la recherche universitaire en matière de biodiversité est
handicapée par la dispersion des ressources humaines (chercheurs et personnels de soutien) et
matérielles (équipement de laboratoire et moyens à la mer).
En matière de recherche universitaire (tab. A1.4, annexe 1), les projets concernent, en partie tout au
moins, l’amélioration des connaissances de la biodiversité marine d’Algérie (tab. A1.4, annexe 1).
Néanmoins, quelques remarques se dégagent, en particulier :
- près de 60 % sont domiciliés dans la région centre ;
- certains groupes systématiques sont marginalisés ;
- l’absence pour la majorité des projets de documents finaux de synthèse, quant ils sont présents,
aucune diffusion ne leur est assurée ;
- un manque d’une approche globale dans l’orientations des activités prises en charges par les
thèmes de recherches identifiés ;
- l’absence quasi systématique de suivi des produits de ces projets.
La situation en matière de recherche est confrontée à des difficultés de terrain
actuellement insurmontables. L'absence de moyens à la mer pour toutes les structures,
excepté l'ISMAL qui gère un navire de recherche de 25 m et plusieurs embarcations de 10
m, limite sérieusement le rayonnement des organismes de recherche. La solution a
consisté souvent à solliciter les professionnels de la pêche avec des fortunes diverses,
mais cette pratique est extrêmement lourde administrativement, surtout en période
sécuritaire délicate. D'ailleurs si les préoccupations halieutiques sont abordées par ce biais,
les aspects écologiques sont quant à eux plus difficiles à étudier en raison des contraintes
objectives des professionnels tenus à des impératifs économiques. Bien qu'il permette
d'acquérir régulièrement des équipements de laboratoire et de fonctionner au minimum, le
système de recherche en océanologie était alimenté par des enseignants-chercheurs
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rémunérés jusqu'à cette année pour leur tâches pédagogiques, la prime de recherche
étant dérisoire. De ce fait, il repose encore sur les thésards qui s'appuient eux-mêmes sur
les étudiants en fin de graduation. Conséquence directe, l'activité de recherche s'écroulait
dès qu'une thèse était soutenue, les difficultés de terrain rebutant les meilleures volontés.
La situation est en pleine évolution, la revalorisation des primes de recherche (quadruplée
depuis octobre 2000) risque de générer des effets positifs, à condition de régler la
question des sorties en mer, sous une forme ou l'autre. Cependant, la conception
inadéquate de certains projets s’est traduite par l’absence de résultats, malgré des
moyens conséquents disponibles, tandis que d’autres projets n’ont pu être concrétisés,
faute de moyens à la mer. Indépendamment de l’aspect logistique, se pose la question du
leadership (capacités de coordination et d’animation) des projets.
Nonobstant cette situation contraignante, des activités scientifiques sont plus ou moins
régulièrement organisées (tab. A1.5, annexe 1), particulièrement vers la fin de la décennie 90, une
série de séminaires et rencontres scientifiques ont été organisés, sous l'effet de dynamisation de
l'année de l'océan. Ces rencontres participent à l’effort de sensibilisation et de vulgarisation des
produits de la recherche universitaire en matière de biodiversité marine, mais malgré l’effort
consenti dans ce sens, le nombre et la porté de ces rencontres reste très restreint. D’autre part et
pour des raisons objectives, la quasi totalité de ces rencontres est organisée à Alger ; une
décentralisation aux autres wilayate côtières participerait à élargir l’impact de la sensibilisation
recherchée vers d’autres franges de la population et autres centre de décisions locaux. D'autres
insuffisances concernent la rareté d’ateliers thématiques, de séminaires scientifiques pointus et de
conférences d’experts étrangers.
2.2. Etat et niveau des connaissances
L’évaluation du niveau de connaissance en matière de diversité biologique marine d’Algérie
est à faire à différents niveaux. D'un point de vue structurel (tab. 2.6) ou thématique
(tab. 2.7), la maîtrise des taxa diffère sensiblement. En conséquence, deux objectifs se
dessinent en matière de systématique :
- combler le déficit en spécialistes pour certains groupes zoologiques et/ou
botaniques et renforcer le potentiel déjà existant pour les autres groupes ;
- réaliser une révision systématique des espèces marines d’Algérie et appliquer les
nouvelles méthode cladistiques aux fin d'adoption des nouvelles nomenclatures.
Tableau 2.6.
Niveau de connaissances du point de vue structurel.
Aspect
Richesse et diversité
spécifique
Niveau de
connaissance et de
mesure
Assez bien connue
Inventaires
Gestion
Assez disponibles
limitée
Conservation in situ
Conservation ex situ
Inexistante
Assez bonne
Observation
Quelques groupes sont peu, très
peu ou pas du tout connus (cf.
lacunes)
Par groupes systématiques
Essentiellement les ressources
halieutiques
Se fait naturellement
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Tableau 2.7.
Niveau de connaissance du point de vue systématique.
Groupes systématiques
Degré de
connaissance
+++
+++
+++
+++
+
Date
Copépodes
Ptéropodes
+++
++
A-R
A-R
Ostracodes
Amphipodes
Cladocères
++
+++
+++
A-R
R
A-R
Mysidacés
Euphausiacés
Cumacés
Echinodermes
Bivalves
Gastéropodes
Céphalopodes
Placophores
Polychètes des fonds meubles
Polychètes des fonds durs
Oligochètes
Sipunculidiens
Nemertes
Nématodes
Entéropneustes
Foramminifères
Chétognathes
Thalliacés
Appendiculaires
Radiolaires
Acanthaires
Spongiaires
Meduses
Siphonophores
Océanographie physique
++
+
+++
+++
++
+++
+
+++
+
+
+
++
++
+
+
+
+
+
Mammifères marins
Poissons osseux
Poissons cartilagineux
Décapodes Benthiques
Décapodes pélagiques
A-R
A-R
A-R
A-R
A
A-R
A-R
A-R
A-R
A-R
A-R
A-R
A
R
A
A
A
A
A
A-R
A-R
Spécialistes
Rares mais suffisant
A renforcer
Idem
Idem
A renforcer en
priorité
A renforcer
A renforcer en
priorité
Idem
A renforcer
A renforcer en
priorité
Idem
Idem
A renforcer
Idem
Idem
Idem
Idem
Idem
Idem
Urgence à former
Idem
Idem
Idem
Idem
Idem
Idem
Idem
A former
Idem
Idem
Idem
Idem
A renforcer
Idem
Inconnue en Algérie
+++ : bien étudié ++ : assez bien étudié + : peu étudié - pas étudié A : travaux
anciens R : travaux récents
A titre d'illustration, des paysages et peuplements types sont présentés
2.2.1. Le récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica
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La localisation géographique très côtière des phanérogames marines les soumet directement aux
impacts anthropiques. Ceci se traduit généralement par une réduction des surfaces occupées par les
herbiers, en particulier à proximité de centres urbains. Les menaces qui pèsent sur les herbiers sont
multiples, elles ont fait l’objet d’inventaires exhaustifs par BOUDOURESQUE et al., (1996) il
s’agit de l’urbanisation excessive, de la sur-fréquentation touristique, de la pollution, et de
l’exploitation des ressources marines. Ces menaces ont une incidence à la fois sur l’espèce ellemême et sur la biodiversité qu’elle renferme et/ou sur leurs habitats.
Le récif barrière de l’herbier à Posidonia oceanica est considéré comme un paysage marin
caractéristique de la mer Méditerranée. Il à été décrit pour la première fois par MOLINIER
et PICARD en 1952. Elément clé dans la protection du littoral contre l'hydrodynamisme,
l'herbier est aujourd'hui en régression, notamment à proximité des grandes
agglomérations côtières qui d'ailleurs correspondent aux points sensibles mentionnés
précédemment.
2.2.2. Les trottoirs à vermets.
Ce type de formation récifale calcaire est d’origine biologique. Les trottoirs et corniches à
vermets sont construits par l’association entre une algue calcaire Corallinacée
Neogoniolithon notarisii et un gastéropode prosobranche de la famille des vermetidés,
Dendropoma (Novastos) petraeum, souvent désigné dans la littérature sous le nom de
Vermetus critatus. Ces deux espèces principales sont en général accompagnées d’un
certain nombre de formes épilithes et endolithes, parmi lesquelles le foraminifère fixé
Miniacina miniacea joue un rôle important en remplissant les espaces vides. Ces paysages
particuliers ont été signalés et décrits dans la région de Tipaza ; ils se présentent sous
forme de trottoirs en surface horizontale.
La rareté des trottoirs à vermets connus en Méditerranée, et la lenteur de leur édification,
rendent ces formations très vulnérables. En effet, du fait de leur position au niveau du
médiolittoral, ils sont très sensibles à la pression humaine et aux activités industrielles
(hydrocarbure, matière organique, piétinement). L’étude et le classement de ces trottoirs
à vermets de Tipaza permettront une meilleure protection (UNEP/IUCN/GIS Posidonie,
1990).
2.2.3. Les trottoirs à Lithophyllum lichenoides.
Cette formation algale qui se développe dans la partie inférieure de l’étage médiolittoral, le
long des falaises ou des parois rocheuses très exposées au ressac, constitue de larges
encorbellements. De ce fait, ces « trottoirs » peuvent être altérés par le piétinement, le
choc répété des bateaux et sont sensible à la pollution amenée par les vagues et les
embruns. Les côtes algériennes possèdent quelques sites où le trottoir à Lithophyllum
lichenoides présente un développement remarquable (îles Habibas, littoral situé entre
l'embouchure de l'oued Tafna et la plage de Honaïne). Ces sites doivent pouvoir rester des
références pour ce type de construction biologique, formation typiquement
méditerranéenne et si vulnérable. Toutefois, des prospections sont nécessaires afin de
préciser leur localisation tout au long des côtes.
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2.2.4. Les peuplements marins particuliers.
Dans l'absolu, et mis à part le cas du phoque moine qui au contraire dépasse le cadre
national, la quasi-totalité des espèces endémiques peut être classée dans cette catégorie,
avec quelque nuances cependant, la situation n'étant pas comparable pour tous les taxa.
La notion d'intérêt particulier concerne d'ailleurs non pas seulement les espèces, mais leur
habitat et le façonnement des paysages dans lesquels ils se trouvent.
Souvent menacés dans d'autres régions de Méditerranée, les peuplements ou les espèces
indiquées dans ce paragraphe ne sont pas obligatoirement dégradés globalement en
Algérie ; leur caractère littoral le plus souvent, lié à la vitesse d'altération et à leur fragilité,
suscite des craintes justifiées. A titre d'exemple, l'herbier à posidonie, reconnu pour sa
vigueur et son étendue, est néanmoins altéré dans les zones urbaines où sa limite
inférieure a diminué drastiquement sous l'effet de la pollution et de la turbidité de l'eau,
empêchant la lumière, facteur essentiel de croissance, de pénétrer dans l'eau. C'est donc
pour leur intérêt local et/ou méditerranéen que ces particularités sont citées, de manière à
tenter de faire connaître aux habitats spécifiques de la Méditerranée, le sort qui leur a été
réservé sous des latitudes moins clémentes.
2.2.4.1. Le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus.
C’est l’exemple tragique des méfaits de l’expansion humaine. Il est surtout connu par les pêcheurs
et les riverains. Toutes les enquêtes qui ont été réalisées pour effectuer le point sur les effectifs
probables, les sites désertés, ceux où quelques individus semblent encore subsister et enfin ceux où
les conditions apparaissent encore favorables à leur maintien éventuel, ont montré que le phoque
moine à quasiment disparu. La régression alarmante du phoque moine en Algérie est difficilement
contestable. Son aire de distribution comprenait l’ensemble des côtes algériennes. Malgré sa
protection légale (décret présidentiel n°83 509 du 20/08/1983), le déclin constaté est à l’origine de
causes diverses liées aux activités humaine, particulièrement l’aménagement du littoral
(ouverture de routes ou de pistes perpendiculaires au rivage et qui viennent désenclaver les plages
ou criques jusque là difficilement accessibles.
Les exigences très précises du phoque moine pour son habitat et son faible taux de
reproduction le rendent vulnérable à trois facteurs fatidiques, fusil, famine et foule,
apportés par l’Homme. Le fait d’être concurrent des pêcheurs lui a été fatal.
2.2.4.2. Les forêts de cystoseires et Cystoseira algeriensis
Les forêts de cystoseires, constituées essentiellement de Cystoseira amentacea var. stricta
est une algue Fucophyceae endémique de la Méditerranée qui est inféodée à la frange
infralittorale (du niveau 0 à 0,5 m de profondeur) en mode battu à très battu. L'espèce est
signalée le long du littoral rocheux algérois, ainsi qu'aux îles Habibas ; elle semble être
très sensible à la pollution et sa régression est constatée autour des grandes
agglomérations. Elle est considérée comme un indicateur biologique performant des eaux
pures et utilisée à ce titre. Elle reflète assez bien la localisation des secteurs altérés par
rapport aux zones plus ou moins dégradées par les rejets des émissaires urbains. Le suivi
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des populations de C. amantaceae est l’une des méthodes performantes et peu coûteuses
de surveillance de la qualité du milieu.
Dans ce groupe algal, une mention spéciale concerne l'algue Cystoseira algeriensis, espèce
endémique de l'Algérie, signalée à Cherchell, au cap Carbon (Bejaia), et récemment à El Djamila
dans la banlieue ouest d'Alger. Une fois confirmée et les équivoques taxinomiques levées, cette
espèce devrait faire l'objet d'études approfondies et de mesures de protection dans les sites
appropriés.
2.2.4.3. Les peuplements à Laminaria rodriguezii et Laminaria
ochroleuca
Ces deux espèces ont fait l’objet de signalisations très anciennes par HAMEL (1931-1939),
au large d’Alger pour Laminaria rodriguezii (endémique méditerranéenne) et sur le
banc de Matifou pour Laminaria ochroleuca dans la région d'Alger. Des observations
vérifiées confirment leur présence à l'extérieur de la baie d'Alger aux îles Sandja (03° 15’
30’’ E) voilà une dizaine d'années, mais les dernières prospections semblent indiquer une
disparition des espèces qui sont très vulnérables en Méditerranée du fait de la rareté des
stations localisées et de leur faible extension spatiale. De nouvelles prospections devront
être entreprises afin de confirmer leur présence et mettre en œuvre une action prioritaire.
2.2.4.4. La grande nacre Pinna nobilis.
La grande nacre, espèce protégée en Méditerranée, a été décimée dans la majorité des sites
méditerranéens, soit par prélèvement direct, soit sous l'effet des engins de pêche. c'est l'un des plus
grands bivalves du monde, inféodée le plus souvent de l'herbier à posidonie ou la prairie à
cymodocees. signalée sur tout le littoral algérien, l’espèce se raréfie. la protection de l’espèce
dépend de celle de son habitat et donc des mesures prises pour l'herbier (cf. ci-après).
2.2.4.5. la patelle foncée Patella ferruginea.
Cette patelle endémique de la Méditerranée, vivant au niveau de l’étage médiolittoral, était autrefois
très répandue ; elle est maintenant classée parmi les espèces rares, même si elle est encore citée en
plusieurs endroits en Algérie (îles Habibas, El Kala). Son biotope et sa grande taille en font une
victime privilégiée (consommation humaine, appâts pour la pêche), fragilisée par son
hermaphrodisme. les individus atteignent des tailles remarquables au niveau de certains sites
relativement difficiles d’accès (îles habibas). Un inventaire des substrats durs sur lesquels elle se
fixe est fortement souhaitable, sur la base des signalisations antérieures difficiles d’accès, comme
l’île de la fourmi à Gouraya (01° 51’ 00’’ W) et les différents îlots de l'Oranie (a l'ouest de cap
falcon jusqu’à ghazaouet) .
2.2.4.6. le coralligène et le corail rouge corallium rubrum.
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Le coralligène représente la matrice des substrats durs, même si sa localisation précise se situe
parfois dans des milieux envasés parsemés de roches. Ce sont des constructions biologiques de
l’étage circalittoral et au delà, observés en Algérie jusqu'à 120 m de profondeur ; elles constituent
des massifs de concrétionnement très anfractueux sur les fonds horizontaux et couvrent les
tombants rocheux. Les fonds de coralligène s'étendent sur de larges surfaces, là où les fonds
rocheux sont présents.
La richesse biologique et la splendeur paysagère des tombants sont exceptionnelles. mais au-delà de
l’intérêt esthétique indéniable des fonds, la ressource en espèces nobles qu’ils abritent est
potentiellement énorme. Le coralligène représente la communauté benthique la plus attractive pour
le tourisme sous-marin, et la plus riche sur le plan biologique. Ce patrimoine biologique est fragile.
Il subit des dégradations dues à la pollution générale du littoral, à l’envasement ainsi qu'à
l'exploitation halieutique, aussi bien des crustacés et poissons nobles que de celle du corail auquel il
est systématiquement associé. Le corail rouge, alcyonaire octocoralliaire, diffère radicalement des
coraux hexacoralliaires du pacifique et ne joue pas le même rôle écologique de filtre. En raison de
son intérêt économique, les armateurs exercent une pression soutenue pour l'exploitation des
gisements de corail, mais les conditions draconiennes imposées par un cahier des charges rigide
constitue une sérieuse protection de l'animal. L’intérêt que revêt l’espèce dans l'industrie spatiale et
médicale dépasse les applications traditionnelles dans la bijouterie et augurent d'une convoitise
accrue dans les prochaines années, d'autant plus que les gisements méditerranéens hors d’Algérie
sont fortement exploités et de plus en plus profonds et donc par conséquent de moins en moins
rentables.
Pour des raisons d’intérêt commercial, les différentes mesures proposées par les instances
internationales visent à considérer le corail rouge comme une richesse commune a l'ensemble des
pays méditerranéens, dans un but d'exploitation et non de conservation. Cette pratique qui se justifie
dans le cas des stocks chevauchant où la ressource est partagée entre les différents pays concernés
et nécessite une gestion globale, n'a aucune base technique et scientifique dans le cas du corail,
espèce sessile. Par contre, si le corail semble bien connu dans la région d’El Kala, les localisations
actuelles des principales aires de répartition reste à faire, puisque l’espèce est signalée un peu
partout sur les côtes algériennes, de la frontière tunisienne à la frontière marocaine.
Indépendamment des convoitises suscitées par les gains que procure l'exploitation du corail, la
connaissance des gisements du corail est cruciale dans la protection du coralligène, puisque
l'exploitation du premier a des conséquences destructrices sur le second. De sérieuses études
écosystémiques, en complément aux premiers résultats obtenus lors de l’étude du PNEK, ne
pourront qu’améliorer la connaissance des substrats durs et leur protection.
2.2.4.7. le mérou noir Epinephelus guaza (E. marginatus).
Poisson semi-cryptique hermaphrodite proterogyne, le mérou noir représente depuis de nombreuses
années l’espèce emblématique de la Méditerranée. Bien que sa situation ne soit pas comparable à
celle du nord de la Méditerranée où il a quasiment disparu en dehors des réserves marines, le mérou
noir se trouve en nette régression, tout au moins à des profondeurs plus importantes d’année en
année. Le repeuplement des côtes nord pourrait faire l'objet d'un projet d’étude puisqu'il semble
admis que la reproduction de l’espèce se déroule sur les rives sud.
Le mérou constitue l’espèce préférée et recherchée des chasseurs sous-marins. Cette
espèce est surtout la cible lors des concours qu’organise la fédération des sports
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subaquatiques pendant l’année avec la participation de plus 20 chasseurs. Poisson facile à
tirer, une fois qu’il est repéré sur un fond de roche, il devient vulnérable et l'espèce se
trouve en danger. La capture de jeunes individus (femelle) exclusivement ou au contraire
de grands individus (mâle) peut être un facteur de déséquilibre de la population. Ce
déséquilibre est accentué la petite pêche côtière au moyen de filets maillants et de
palangres.
2.2.4.8. L’oursin diadème Centrostephanus longispinus
L’oursin Centostephanus longispinus (Phillipi, 1845) est le seul représentant méditerranéen
de la famille des Diadematidae (fig. 2.1). Sa répartition actuelle et sa relative rareté dans
le bassin méditerranéen occidental sont rattachés, par de nombreux auteurs, à sa
thermophilie (PERES et PICARD, 1964). Sa biologie et son écologie sont encore
relativement mal connue. C. longispinus est fréquemment observé sous des surplombs ou
à l’abri de la lumière. Cette espèce n’a fait l’objet que de rares signalisations (îles Habibas,
01 spécimen, Cap Matifou 03 spécimens, île de la Fourmi 01 spécimen, El Kala, 01
spécimen). Ces premières signalisations sont localisées sur les îles ou sur des
promontoires rocheux, parfois profonds (plus de 60 m à El Kala) exposés directement au
courant.
Figure 2.1.
l'oursin diadème, récolté sur les fonds de corail d'El Kala
2.2.4.9. Les fonds de maërl.
Les fonds de maërl appelés gravelles se développent sur des fonds meubles du circalittoral
et sont caractérisés par la présence d'algues calcaires qui appartiennent aux familles de
corallinacées et des peyssonneliacées, plus particulièrement de Phymatolithon calcareum
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(= Lithothamnium calcareum). Ils sont responsables d’une grande partie des sédiments
biogéniques des zones côtières. Ils sont responsables d’une grande partie des sédiments
biogéniques des zones côtières. Signalés par LE DANOIS (1925) et DIEUZEIDE (1940)
dans la baie de Castiglione (Bou Ismaïl) entre 20 et 40 m de profondeur, FALCONETTI
(1969) et LECLAIRE (1972) dans la baie d’Alger, Courbet-Marine (Zemmouri) et au large
d’Ain El Turc dans le golfe d’Oran, ces fonds particuliers situés entre 20 et 100 m de
profondeur qu'affectionnent les espèces ichthyologiques nobles comme les pagres, sont
menacés par l'envasement et la turbidité (fraction fine < 63 µm), la lumière pénétrant plus
difficilement en profondeur. Ce peuplement semble menacé de destruction en
Méditerranée, par des dégradations d’origine humaine (chalutage, envasement provoqué
par les modifications de la ligne de côte), mérite une attention particulière.
2.2.4.10. L’hippocampe Hippocampus hippocampus
Cette espèce, considérée comme très commune autrefois, est aujourd’hui devenue rare.
Sa disparition est liée à la régression de son habitat de prédilection, les herbiers à
Posidonia oceanica et sa vente comme souvenir. En Algérie, cette espèce est largement
commercialisée, ce qui risque d'aggraver la situation. La protection de l’espèce dépend de
celle de son habitat et donc des mesures qui seront prises pour l’herbier à Posidonia
oceanica.
2.3. Bases de données.
L’une des lacunes majeures de l’Algérie en matière de biodiversité marine est sans conteste
l’absence de banques de données. La seule qui existe est un fichier statistique des débarquements de
pêches, alimenté par des observateurs au niveaux des différents ports de pêche, mais même ces
informations sont peu approximatives.
L’absence de banques de données sûres et fiables handicape lourdement le décideur dans la mise en
place de toute politique ou stratégie d’utilisation durable et de conservation des ressources
biologiques marines d’Algérie. A ce titre, un projet de mise en place d’une banque de donnée
nationale d’informations liées à l’océanographie biologique, ainsi d'ailleurs qu’un projet SIG pour
la diversité biologique marine d’Algérie, ont été proposés par le point focal COPEMED Algérie
dans le cadre du COPEMED phase II. Ces deux actions sont inscrites dans le cadre des bases de
données communes sur l’information biologique (SPECIESDAB) et de la CIESM (banque de
données bibliographiques sur les sciences marines en Méditerranée.
2.4. Le Financement
Plusieurs mécanismes de financement des études et exploration des éléments de la
biodiversité marine concourent à la réalisation des projets. Le financement national est
assuré par les fonds propres du MATE à travers le Fonds National de l’Environnement de la
Dépollution (FEDEP, ex. Fonds National de l’Environnement FNE). Le soutien financier et
matériel est également assuré par le Fonds National pour la Recherche (FNR) dont une
partie est structurée dans le domaine Biologie et Agronomie. Ce dernier contribue par
l'intermédiaire de l’Agence Nationale pour le Développement de la Recherche Universitaire
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Rapport National PAS BIO Algérie
ANDRU et le Centre National pour les Etudes et la Promotion de la Recherche Universitaire
CNEPRU. La mise en place tout récemment du Conseil Scientifique de la Recherche en
Environnement sous tutelle du MATE (2ème semestre 2001) vient diversifier les sources de
financement national de la recherche sur les problèmes de la diversité biologique marine
d’Algérie. Ce conseil retient parmi les axes majeurs et prioritaires à soutenir, la
conservation de la biodiversité et les problèmes de bio- surveillance.
Les projets CNEPRU/ MERS d’une durée moyenne de 3 ans sont soutenus à près de 10 000 USD.
Les projets ANDRU/MERS (3 ans) bénéficient d’une enveloppe de 12500 à 37 500 USD. Les
financements prévus à partir de 2002 dans le cadre du MATE bénéficieront de 12500 à 37 500
USD pour une durée de 1 à 3 ans.
Au plan international, le financement est assuré par divers organes régionaux, notamment le PNUE,
le PNUD, le FEM, la BEI, le CAR/ASP. Les financements les plus importants concernant la
diversité biologique marine d’Algérie sont résumés dans le tableau suivant (tab. 2.8).
tableau 2.8.
Principales sources de financement des projets portant sur la diversité
biologique marine en Algérie.
Projet
Financem Montant Maître
Observations
ent
(USD) d'Oeuvr
e
Stratégie
nationale
d'action BEI
600 000 MATE
Don,
début
de
environnementale
(Métap)
réalisation
2ème
semestre 1997
Etude de classement des îles Habibas
MATE
40 000 MATE
Début de réalisation
en 1997, achevé
Etude d’extension du Parc National de Taza MA/DGF
MA/DGF Début de réalisation
2002.
(Jijel) au domaine marin.
Etude d’extension du Parc National de MA/DGF
MA/DGF Début de réalisation
Gouraya (Béjaia) au domaine marin.
2002.
Etude de classement des Iles Rachgoun (Ain MATE
MATE
Action programmée
Témouchent) en réserve naturelle marine
Surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica FNE
2500 MATE
Finalisée en 1997
(L) Delile au large de la grande plage d’El
Djamila (Baie de Bou-Ismail, Alger).
Elaboration d'un bilan et d'une stratégie FEM
230 500 MATE
Don , 2ème semestre
nationale de développement durable de la
1998
diversité biologique
Gestion de la partie marine du Parc Marin FEM
?
ANN
Don, 1996 et 1997,
d'El Kala
achevé
Développement des capacités d'intervention GTZ (*)
5 500 MATE
Don,
début
de
dans le domaine de l'environnement
000
réalisation, 1998
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Renforcement des capacités nationales dans PNUD
le
domaine
de
l'environnement
et
introduction de l'éducation environnementale
dans l'enseignement primaire et secondaire.
(*)
1 862 MATE/
Don,
début
000 MEN/MA/ réalisation 1998
ME/
PME/MI
: caisse de coopération allemande
Les projets ci-dessus mentionnés n'indiquent pas les projets financés par l’ANDRU et le CNEPRU ,
soit 21 projets dont 15 au CNEPRU et 6 à l'ANDRU pour des montants globaux respectifs de
150.000 USD et 180.000 USD. Ce sont des estimations moyennes qui ne concernent pas les projets
traitant de la bio-surveillance et de la contamination par les métaux lourds, ainsi que ceux traitant
du cadre physique de l’habitat.
2.5. La sensibilisation.
Toute stratégie de conservation de la biodiversité doit tenir compte de deux éléments clé
dans son volet sensibilisation :
- le niveau d’alphabétisation ;
- la place accordée à l’éducation environnementale dans le premier pallier de la
formation
La sensibilisations commencerait par celle des responsables locaux (collectivités locales), car le
réflexe qui oppose l’économie et l’écologie (préservation du patrimoine physique ou biologique)
demeure à ce jour vif dans certains esprits. Dans les pays avancés en matière de préservation des
ressources biologiques, cet antagonisme à tendance a être dépassé suite à la disparition et la
raréfaction de certaines espèces. A cet effet, le rôle des collectivité locale devient majeur dans la
promotion de l’information environnementale en général et celle liée à la biodiversité en particulier.
Les collectivités locales sont renforcées dans ce rôle par leur position de proximité privilégiée avec
les populations. La communication dans ce domaine est un mécanisme à trois niveaux, social,
éducatif et institutionnel.
2.5.1. Les commémorations.
Les actions de sensibilisation revêtent plusieurs formes, en particulier :
- la commémoration des dates anniversaire ;
- la célébration d’événements de portée internationale (ce dernier point concernant plus
spécifiquement les symboles terrestres, journée de l'Environnement, journée de l'Arbre) ;
Ces actions concerne essentiellement les milieux spécialisés et peuvent être assimilés à
des recyclages et recentrages des objectifs. L'auditoire restreint de cette phase
préliminaire est ensuite élargi par la diffusion de l'information assurée par les bénéficiaires
de ce premier cercle.
2.5.2. Les campagnes de sensibilisation.
de
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Des campagnes de sensibilisation sont épisodiquement organisées, à l'occasion de la préparation de
la saison estivale par exemple, ou encore lors d'alertes déclenchées à la suite de l'apparition
d'épidémies ou de manifestations brutales de maladies liées aux activités littorales. Cette série
d'actions touche un public beaucoup plus large que pour le point précédent. La sensibilisation
s'effectue aussi bien par les canaux d'information officiels (médias lourds)que par les circuits
informels du bouche à oreille. En fait, s'agissant le plus souvent d'un enjeu de santé publique, la
biodiversité marine n'en constitue qu'un objectif secondaire, mais profitable dans la mesure où les
messages diffusés visent des mesures d'hygiène, tout bénéfice pour le milieu littoral.
2.5.3. La presse écrite.
Les circuits spécialisés sont renforcés par des publications en nombre croissant dans la
presse grand public. Sous forme thématique ou générale, les articles d'enquêtes ou de
notes fournissent à la fois une information et attirent l'attention sur des menaces
particulières.
2.5.4. L'outil audiovisuel.
Initialement, une série d'émissions, complétée par quelques documentaires nationaux et
de nombreux internationaux (tab. 2.9), alimentait régulièrement le paysage audiovisuel
environnemental officiel. L'outil audiovisuel a explosé voilà quelques années avec
l'avènement des chaînes satellite. Des évènements graves (comme par exemple le
naufrage de l'Amoco Cadiz), passés quasiment inaperçus à l'époque, ont d'un coup crevé
l'écran et suscité une prise de conscience depuis leur médiatisation planétaire (cas du
naufrage de l'Exxon Waldez, et plus récemment de l'Erika).
Tableau 2.9. Diffusion audiovisuelle en matière de biodiversité marine
Diffusion
Collection Cousteau
Divers
Emissions
radiophoniques
nationales
Emissions
radiophoniques
locales
forums radiophoniques
Les sciences de la mer en
Algérie
L'Environnement
L'Homme et l'Environnement
Mission "Habibas"
Vie sauvage
Observations
ENTV, Dépasse la vingtaine annuellement (international)
ENTV, Réguliers, non spécifiques (international)
Radio Chaîne III : Bulle verte, Chlorophylle, Méditerranée, Self
Service et Avis,…. (hebdomadaires)
Radio El Bahia Oran : Avec l'Environnement
Les 03 chaînes étatiques, émissions thématiques
ENTV (national)
Radio nationale
ENTV (national)
Documentaire scientifique ISMAL (national)
Fréquents, international, National Geographic (international)
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L'action de sensibilisation repose sur des compétences et des ressources humaines qualifiées, aussi
bien en termes de communication que de connaissance des enjeux environnementaux. Cela signifie
une collaboration plus étroite entre les décideurs et les ONG.
Moins spectaculaires, mais plus incisives, ces actions sont complétées par des conférences
présentées au niveau de certains établissements scolaires.
2.5.5. L'impact du mouvement associatif (ONG).
Malgré des actions pertinentes, l'activité du mouvement associatif reste encore très insuffisante
dans le domaine de la sensibilisation et de la vulgarisation (tab. A1.6, annexe 1). Les ONG activant
exclusivement dans le domaine littoral sont rares, elles ont en général un champ d’intérêt plus large,
l’environnement. La conservation de la ressource biologique marine est très souvent une
préoccupation secondaire, voire marginale.
Un soutien plus conséquent des pouvoirs publics aux ONG activant réellement sur le terrain de la
vulgarisation, de la sensibilisation et de la protection des ressources biologiques marines est très
souhaité.
2.5.6. Sensibilisation en milieu éducatif.
Le Ministère chargé de l'environnement a initié en concertation avec le Ministère de
l'Education Nationale (MEN) et avec l'aide d'experts internationaux du Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD), l'élaboration d'une stratégie nationale
d'éducation environnementale en milieu scolaire.
Certaines opérations ponctuelles sont menées au niveau des écoles, des collèges et des
lycées, mais la portée de telles initiatives reste négligeable. Dans tel cas, aux lieu et place
des campagnes de sensibilisation à effet, certes immédiat mais néanmoins ponctuel, une
véritable politique à long terme serait plus «rentable» en :
- menant une vulgarisation à tous les niveaux (éducation, grand public, responsables
locaux) ;
- encourageant et initiant la production de documents scientifiques listant, schématisant et illustrant
les ressources biologiques marines d’Algérie (guide des espèces) ;
- initiant des programmes de sensibilisation spécifiques destinés aux acteurs de la
biodiversité marine et côtière (corporation des pêcheurs et des gens de mer) plus réceptifs
à la question en insistant sur les retombés positives de cette préservation à long terme,
voire à moyen terme sur leur activité ;
- encourageant, renforçant et soutenant les associations et ONG intervenant dans le
domaine marin et côtier ;
- appuyant la création d'un référentiel de la biodiversité marine (c'est à dire la partie
marine d'un Muséum National d'Histoire Naturelle) ;
- dotant les inspections de l’environnement des wilayate côtières d’une documentation spécialisée,
leur assurant une formation en matière de biodiversité marine d’une part, et en les renforçant par
des techniciens formés dans le domaine des sciences biologiques de la mer ;
- formant des animateurs culturels et de colonies de vacances sensibilisés aux problèmes
de la biodiversité marine
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2.6. Information.
L'information pour être diffusée, doit être préalablement reçue. La collecte, l'organisation,
la hiérarchisation et la circulation de l'information quelle qu'elle soit, sont autant
d'éléments irréfutables, indispensables à toute politique de développement. C'est aussi le
cas de l'information qui concerne la biodiversité marine, et à cet effet, l'information
scientifique très fragmentaire est largement disparate. La diffusion de l'information pose
un problème de fond. Il s'agit tout d'abord de la localiser, puis de la compiler et de la
centraliser de manière hiérarchisée pour en assurer enfin sa diffusion. L'absence
d'organisation rigoureuse s'est traduite par des dépenses inutiles et souvent coûteuses
pour refaire des études déjà réalisées et restées inexploitées, alors qu'il suffit dans le pire
des cas, de les actualiser. Malgré les demandes de formulaires régulièrement adressées
aux structures scientifiques par les organismes administratifs, les compétences nationales
sont souvent négligées.
Une partie de l'information scientifique, véritable assise de la sensibilisation et de la
vulgarisation, échappe à la communauté scientifique en raison d'un cloisonnement
arbitraire des missions des structures universitaires et administratives.
En terme de contribution, l'Algérie participe aux programmes de l'AIEA, de MEDPOL ; elle
alimente aussi la base de données de la CIESM.
L’un des maillons faibles des éléments de la diversité biologique marine est sans conteste l’absence
de travail en réseau. Il devient aujourd’hui clair que la réussite des actions engagées par
beaucoup de pays riverains de la Méditerranée est assurée en partie par l’activité en réseau,
qui peut constituer un palliatif en ce qui concerne certaines lacunes en matière de connaissances,
d’expériences ou de compétences. A cet effet, la réalisation d’un système national de collecte,
d’analyse et de traitement de l’information concernant la biodiversité marine constitue une urgence.
Sans être spécifique, la diffusion de l’information relative à la biodiversité est assurée par :
- Algérie Environnement (bimensuel du MATE) , avec à ce jour 3 numéros parus
dont le dernier en 2000 ;
- Vie et Nature (bimensuel de l’ANN), a cessé de paraître ;
- Symbiose (trimestriel), revue grand public la plus régulière 10 numéros traitant de
l’information environnementale dont deux consacrés exclusivement au domaine marin
d’Algérie.
Les revues spécialisées sont quasiment inexistantes. Le Bulletin de la station de Pêche
et d’Aquaculture de Castiglione, semestriel a cessé de paraître en 1959, tandis que le
dernier numéro de Pelagos, publication scientifique de l’ISMAL à tirage irrégulier, a été
publié en 2000.
Parallèlement à la disparition des périodiques, une somme de données et de documents relatifs à la
diversité biologique marine d’Algérie traitant de divers volets (connaissance, inventaires et
systématique, physiologie, répartition locale, distribution bathymétrique, biologie et écologie...) est
disponible, même si les informations sont fragmentaires, disparates et dispersées (tab. A1.7, annexe
1) et qu’il s’agit en urgence de localiser et d’inventorier. La liste des documents ci-après ne se veut
en aucune manière exhaustive, il s'agit uniquement de références de documents de synthèse, des
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rapports de projets et de contrats, ainsi que de catalogues des espèces marines. Il reste à compiler
tous les articles scientifiques, publications et autres communications traitant de diversité biologique
marine d’Algérie.
2.7. Coopération
La coopération dans le domaine de la biodiversité marine revêt plusieurs formes et suit diverses
modalités.
2.7.1. La coopération nationale.
Dans le cas de la biodiversité marine, plusieurs acteurs sont prévus pour la réalisation des actions
découlant du PAS BIO (tab. A1.8, annexe 1)). Ces actions sont initiées, orientées et menées dans un
cadre participatif et consultatif à deux niveaux :
- institutionnel, le MATE aurait un rôle de coordination et d’orientation, notamment pour les
questions dépendant d'autres ministères (extraction anarchique de sable des dunes bordières et
des plages, pêche à la dynamite, pêche dans les aires de ponte et de reproduction, mise en place
des MPA, "littoralisation" effrénée et anarchique) ;
- de la recherche, universitaire ou privée (tab. A1.8, annexe 1), par l’expertise scientifique ; le
potentiel de chercheurs universitaires et de bureaux d'études constituera le socle technique qui
pilotera les différentes missions que programmera le PAS BIO (inventaires, identification des
actions appropriées sur le terrain et autre mesures de conservation ; il n’est pas exclu que
d’autres structure ou organes non identifiées dans la phase actuelle puissent intervenir en cas de
besoin.
Les besoins en expertise sont identifiés, mais inorganisés à ce jour. Ce sont souvent des
compléments méthodologiques qui sont souhaités, en raison de l'évolution de la technologie,
évolution mal connue au plan national, faute d'un environnement scientifique ouvert (absence de
revues locales de vulgarisation scientifique et technique, prix prohibitif des revues étrangères qui ne
parviennent qu'épisodiquement). Par contre, des effets pernicieux de la coopération ont été signalés.
2.7.2. La coopération internationale.
La coopération régionale est marginalisée, surtout en matière d’encadrement des travaux de
recherche universitaire, où elle se retrouve parfois réduite à sa plus simple expression. Très ou trop
peu d’initiatives sont prises dans ce sens , que ce soit sous forme de conférences, d'ateliers, de
cycles de formation, ou bien encore de conventions. Mais quel que soit le constat conjoncturel, la
coopération bilatérale et multilatérale à travers les pays et les organismes internationaux (ONU/
PNUE) ainsi que les programmes régionaux (Méditerranée) constituent autant d'éléments
incontournables de succès de toute politique de conservation des ressources biologiques marines.
Cependant, la coopération internationale a généralement des répercussions indirectes en matière de
biodiversité marine. Il s'agit essentiellement de projets régionaux (tab. 2.10). La création du MATE,
coordinateur naturel des projets liés à l'environnement et la biodiversité (marine et terrestre)
pourrait changer la situation en dynamisant des laboratoires potentiellement opérationnels.
La stratégie participative de l’Algérie, en plus des accords de partenariat mis en cours
(Allemagne) ou attendus, s’inscrit sur le triple plan :
- africain : dans le cadre de la gestion intégrée et durable des zones côtières ;
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- maghrébin et arabe : organe spécialisé de ligue arabe : Conseil des ministres de
l’environnement ;
- méditerranéen : MEDPOL, METAP, CAR/ASP, GFCM, COPEMED ;
- international : PNUE, FEM, AIEA ;
La coopération internationale représente l’un des axes qui peut pallier les insuffisances nationales à
travers l’échange et le transfert de connaissances, d’expertises et d’expériences. Il s’agit alors
d’initier, de participer ou d’intégrer des projets relatifs à la biodiversité marine tant sur le plan
bilatéral, que multilatéral. Une attention particulière sera souhaitée, dans le cadre du PAS BIO, à la
coopération méditerranéenne : CAR/ASP, CGPM, ICCAT et autres. Certaines activités liées à la
biodiversité marine concernent les projets de développement, halieutique notamment. Dans ce
contexte la coopération internationale doit pouvoir intervenir en, synergie entre les secteurs
concernés.
Tableau 2.10
Projets internationaux.
Projet (titre), organe(s) responsable (s), objectif (s)
Durée
Etat
d’avancement
•
Projet Med Wet pour les zones humides, initié par le Ministère de
l’Agriculture via la Direction Générale des Forêts. Objectif : tester sur Initié en Achevé
un site pilote (lac Beni-Bélaid, Jijel, Est algérien), les méthodologies de 1996
gestion rationnelle des zones humides de la Méditerranée. Ce projet
est sanctionné par un plan de gestion.
•
Stratégie nationale et d’un plan d’action pour la conservation et 18 mois
l’utilisation durable de la biodiversité. CF. Actions mises place.
Finalisé
•
•
Evaluation des ressources halieutiques des côtes algériennes. Cf.
Actions mises place.
Elaboration d’un bilan et d’une stratégie de développement durable de 18 mois
la diversité biologique en Algérie. Etude initiée par le MATE.
Réalisation de l’étude : groupe d’experts algériens.
Finalisation prévue
décembre 2002
Finalisée
•
Création d’un sanctuaire marin Algéro-Tunisien
En cours
•
Plan d’Aménagement Côtier de la zone côtière algéroise de la baie de
Bou Ismail à la baie de Zemmouri (PAC 2001-2004) mis au point dans
le cadre du PAM/CAR/PAP sous tutelle du MATE
En cours
2.8. Activités et actions
Le plan de charge en matière de diversité biologique marine comporte plusieurs axes
d'intervention et de prospection. Une activité de roulement permanent est assurée par les
universités dans le cadre des projets de recherche déjà présentés. Des actions sont aussi
menées, à la demande du MATE, et/ou en coopération (tab. 2.11).
Tableau 2.11. Activités et actions mises en place
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
•
•
•
•
•
Activité
Etude de classement des îles Habibas (Oran, Ouest algérien) en
réserve naturelle marine. Etude initiée par le MATE. Objectif : mise en
place d’une MPA en vue de préserver l’écosystème et la biodiversité
des îles Habibas notamment des espèces menacées et en danger dans
d’autres secteur de la côte d’Algérie ou de la Méditerranée (Patella
ferruginea, Pinna nobilis, Epinephelus marginatus, Larus audouinii...).
Réalisation de l’étude : ISMAL
Délais
18 mois
prolongé
à
24
mois
Etude d’extension du parc national d’El Kala (Est algérien) à la zone 24 mois
marine. Etude initiée par le Ministère de l’Agriculture via l’Agence
Nationale de la protection de l’Environnement. Préserver l’écosystème
et la biodiversité.
Réalisation de l’étude : AIC (bureau d’étude national)ECOVALOR (bureau d'études allemand).
12 mois
Etude de classement de l’île de Rachgoun (Beni Saf, Ouest algérien)
en réserve naturelle marine. Etude initiée par le Ministère de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. Objectif : mise en
place d’une MPA en vue de préserver l’écosystème et la biodiversité de
l’île de Rachgoun.
Réalisation de l’étude : prévue par WEEK (bureau d’étude
national).
24 mois
Evaluation des ressources halieutiques des côtes algériennes. prolongé
Objectif : Connaissance des Ressources Halieutiques des côtes
algériennes.
Réalisation de l’étude le MPRH en collaboration avec GTZGOPA(*).
Surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica (L) Delile au large de la
grande plage d’El Djamila (Baie de Bou-Ismail, Alger). (MATE/ISMAL)
(*)
Observations
Etude achevée en
2000 et procédure
de classement en
cours
Etude achevée
Démarrage
de
l’étude prévu pour
début 2002
En cours
Finalisation prévue
décembre 2002
Etude
1997.
finalisée
: office de coopération allemand
Ces actions en cours de réalisation ou clôturées font l'objet d'un programme d'extension (tab. 2.12)
Tableau 2.12 .
Actions projetées.
en
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Activité
Délais
Observations
En cours
•
Projet d’étude d’extension du Parc Régional de Gouraya (Béjaia, Est
algérien) à la zone marine. Projet initié par le Ministère de l’Agriculture
via la Direction Générale des Forêts. Réalisation en cours par l’ISMAL
•
Projet d’étude d’extension du Parc National de Taza (Jijel, Est
algérien) à la zone marine. Projet initié par le Ministère de l’Agriculture
via la Direction Générale des Forêts.
Réalisation en cours par l’ISMAL
•
Création d’un centre de développement des ressources biologiques
Texte de création
en cours d’examen
•
Loi relative à la protection du littoral
Promulguée
•
Mise en place du Conservatoire National du Littoral
•
Projet d’extension du parc national du Chenoua à la zone marine dans
le cadre du PAC-région algéroise.
Texte
en
d’examen
Prévue 2002
•
•
Projet de mise en place d’un Conseil Scientifique de l’Environnement
Mise en place d’une banque de données nationale d’informations liées à
l’océanographie biologique est proposé par le point focal COPEMED Algérie
dans le cadre du COPEMED phase II. (banque de données bibliographiques
sur les sciences marines en Méditerranée.
Projet SIG pour la diversité biologique marine d’Algérie proposé par le point
focal COPEMED- Algérie (COPEMED phase II).
•
En cours
cours
Réalisé
Ces deux actions sont inscrites dans le cadre des bases de
données communes sur l’information biologique (SPECIESDAB)
et de la CIESM
•
Projet d'évaluation de l'état de l'écosystème marin à partir d'une combinaison 36 mois
de paramètres écologiques trophiques et dynamique, sur la base de
l'application du software Ecopath
En
collaboration
avec plusieurs pays
méditerranéens
2.9. Les lacunes
Ce volet est inépuisable et comporte certaines lacunes qui peuvent être qualifiées de stratégiques,
notamment celles en matière de connaissances. Elles diffèrent aussi en importance, numérique et
qualitative, raison pour laquelle elles seront classées par familles thématiques (tab. 2.13). Les
lacunes identifiées ne constituent pas une liste exhaustive, d'autres apparaîtront à mesure que les
premières seront comblées.
Tableau 2.13. Principales lacunes identifiées en matière de biodiversité marine
Description sommaire
Dispositifs institutionnel et législatif
Dispositif juridique insuffisant et inadapté
Manque de coordination institutionnel et chevauchement des missions et des
prérogatives
Absence d’une stratégie de conservation consensuelle
Degré de
gravité
***
***
**
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Sous utilisations des compétences scientifiques nationales
Incohérence dans l'utilisation des rares moyens à la mer
Connaissances et recherche
Absence d’une banque de données (SIG)
Etudes spécifiques
Maîtrise de la taxinomie
Absence de physicien océanographe
Absence de systématiciens pour dans des groupes spécifiques (Porifera, Bryozoa,,
nématodes, sipunculidiens, oligochètes, némertes, phytoplancton toxique,
ichthyoplancton
Absence de collection de références, disparition des quelques spécimens existants
Absence de clés d’identification
Absence de spécialistes maîtrisant les techniques d'identification modernes,
biologie moléculaire, cladistique
Aucune élaboration de clés d'identification locale
Espèces menacées peu ou mal connues, peu de données biogéographiques
Recherche formelle, absence de schéma directeur
Thèmes de recherche orientés plus vers les aspects fondamentaux qu'appliqués
Manque de coordination dans la recherche universitaire
Dispositif de conservation et de préservation
Niveaux de protection et de préservation encore largement insuffisant
Nombre et surfaces marines classées et protégés nuls
Espèces marines protégées par la loi rares.
Absence de programmes de suivi des prises accidentelles d'espèces protégées, n
particulier les tortues marines
***
***
***
**
*
***
***
***
***
***
*
**
***
**
**
**
***
*
**
Tableau 2.13. Principales lacunes identifiées en matière de biodiversité marine (suite).
Description sommaire
Information et sensibilisation
Information insuffisante
Sensibilisation très souvent ponctuelle et limitée dans le temps, coïncidant
généralement avec les dates symboliques (journées mondiales et autres)
Action des ONG limitée dans le temps et dans l'espace
Absence de rapport annuel ou pluriannuel sur l'état de la diversité biologique
(marine ou autre)
Rencontres scientifiques insuffisantes
Quasi absence de bulletins de vulgarisation spécifique au domaine marin
Absence de bulletins de vulgarisation spécifique au domaine marin
Absence d'une revue spécialisée indexée
Rôle marginal des collectivités locales dans la sensibilisation et le travail de
proximité sur la problématique biodiversité
Absence de travail en réseau
Sensibilisation par les médias et la presse écrite insuffisante
Omission des jeunes et de l'éducation nationale
*** : élevé
** : moyen
* : faible
Degré de
gravité
***
**
**
**
**
**
**
**
***
**
**
***
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
2.10. Besoin en matière d’assistance technique
La réalisation du PAS BIO consiste à consolider les actions positives déjà menées et tenter
de combler progressivement les lacunes identifiées. Certaines contraintes sont d'ordre
organisationnel, leur solution dépend de la capacité des structures de décision à définir un
cadre consensuel et synergique. D'autres difficultés proviennent par contre de faiblesses
et d'insuffisance de moyens, matériels et humains. C'est dans cette partie que l'exécution
des activités liées au PAS BIO nécessitera des actions d’assistance en matière :
- de mise en place d’une banque de données ;
- de formation de systématiciens pour les groupes de bryozoaires, spongiaires,
nématodes, sipunculidiens, cnidaires, de la macrofaune benthique des fonds durs et
autres groupes à identifier ;
- de formation et d'aide à la mise en place et à l’équipement d’un laboratoire de
cladistique, avec ses différents appendices, en biologie moléculaire et en
génétique ;
- d'assistance pour l’actualisation du fonds documentaire des clés d’identification et de
détermination des organismes marins ;
- d'assistance pour la mise en place d’un référentiel en matière de biodiversité
biologique marine et côtière ;
L'assistance technique a une double vocation :
- la première, à vocation locale, consiste en interventions à titre de complément des activités déjà
opérationnelles pour les renforcer ou les dynamiser ;
- la seconde, à vocation régionale, est envisagée comme un élément moteur en termes
de calibration et de validation des programmes.
Dans le premier cas, l'assistance sollicitée concerne des spécialistes thématiques. Leur
contribution peut revêtir différentes formes, généralement complémentaires. En
matière de formation, le principe consiste à recevoir des spécialistes des questions
soulevées, pour qu'ils dispensent dans un premier temps, un enseignement basique
d'identification. Le mode d'organisation qui semble le plus efficace consiste à prévoir le
palier d'acquisition de connaissances en deux étapes :
- la première, réservée aux scientifiques déjà imprégnés de la problématique (une
dizaine pour toute l'Algérie) ;
- la seconde, prise en charge par les premiers formés, consisterait à dispenser un cycle
de formation au niveau de l'ensemble des structures potentiellement concernées;
Le seconde contribution en matière d'assistance technique, serait organisée sous forme
d'ateliers, locaux puis régionaux, comportant une partie théorique synthétique (une
espèce de révision systématique), puis une autre pratique de traitement d'échantillons,
à condition bien sûr, d'en disposer, ce qui soulève la question épineuse du terrain,
abordée au chapitre 6.
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
CHAPITRE 3
Analyse de la situation actuelle
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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Sommaire du chapitre 3
Page
3.1. Le domaine marin
3.1.1. Le phytoplancton
3.1.2. La faune
3.1.2.1. Le zooplancton.
3.1.2.2. L'ichthyofaune
50
50
50
50
52
3.2. Le domaine côtier.
3.2.1. Les algues.
3.2.2. Les phanérogames.
3.2.3. La faune des substrats meubles.
3.2.4. La faune des substrats durs.
61
3.2.5. L'ichthyofaune.
62
3.2.6. Les mammifères marins.
3.2.7. Les oiseaux marins.
3.2.8. Les tortues marines.
67
55
55
57
59
3.3. Les milieux lagunaires.
3.3.1. Présentation.
3.3.2. Données sur la biodiversité.
69
3.3.2.1. La flore.
3.3.2.2. Le zooplancton.
3.3.2.3. Le macrozoobenthos
3.3.2.4. Exploitation du lac.
3.3.2.5. La faune avicole.
68
68
62
65
69
70
70
71
72
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
3.4. Les différentes activités menaçant les biocénoses.
3.4.1. Les "points chauds" et zones sensibles des côtes algériennes.
3.4.2. L'inventaire.
3.4.2.1. La "littoralisation"
3.4.2.1.1. La démographie.
3.4.2.1.2. L'industrie polluante.
3.4.2.1.3. L'agriculture polluante.
3.4.2.1.4. Le tourisme balnéaire.
3.4.2.2. L'étouffement des ports.
3.4.2.2.1. Aspects généraux
76
3.4.2.2.2. Les métaux lourds et les hydrocarbures
77
3.4.2.3. Le pillage du sable des plages et du tout venant des oueds.
80
3.4.2.4. Les pratiques de pêche dangereuses.
3.4.2.4.1. Le chalutage hors zone.
80
3.4.2.4.2. Le maillage des chaluts.
81
3.4.2.4.3. L'utilisation des filets maillants sur petits fonds.
81
3.4.2.4.4. L'utilisation des sennes sur des fonds limités.
3.4.2.4.5. La pêche aux explosifs.
81
3.4.2.4.6. Dégradation de l’écosystème de l’herbier à Posidonie.
81
3.5. Pôles de diversité et paysages marins caractéristiques.
83
3.5.1. Le Parc National d'El Kala PNEK.
3.5.2. Le Parc de Gouraya dans la région de Béjaia et le Parc de Taza dans celle
Jijel. 84
72
72
74
74
74
74
75
75
76
80
81
83
de
3.5.3. Le complexe géomorphologique de la région d'Alger et l'île Aguelli.
84
3.5.4. Le banc des Kabyles et la chaussée de la Salamandre.
84
3.5.5. Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza.
84
3.5.6. Les îles Habibas et le complexe rocheux de l'île Plane et de celle de Rachgoun.
85
3.6. La surexploitation.
3.6.1. La prédation sauvage sur les moulières naturelles.
88
3.6.2. L'effort de pêche.
88
89
47
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
48
Il est difficile de réunir actuellement des données réellement significatives sur l'évolution des
peuplements marins, donc de la diversité biologique. En effet, la disparition ou seulement la
régression sensible et significative de certaines espèces, n'est possible qu'à la condition de disposer
d'inventaires précis et de recensements, quantitativement valables à des dates suffisamment
espacées. De telles données n'existent guère, même si la situation diffère grandement d'un groupe
systématique à l'autre; il n'y a pas de ''veille'' écologique. Par ailleurs, les études d'impact
préliminaires aux interventions sur le littoral sont en général très succinctes. Un essai de synthèse de
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
la biodiversité marine est réalisé à partir d'une compilation d'informations (mémoire grise et
publications). Cette synthèse réunit l'ensemble des groupes systématiques des côtes algériennes.
En matière de biodiversité, des axes préférentiels ont été étudiés. Des équipes spécialisés
interviennent sur des thématiques diverses, sans pour autant en détenir le monopole. Les sujet
traités sont souvent analogues pour une couverture géographique différente, dépendant des
modalités pratiques d'accès et de proximité.
49
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
3.1. Le domaine marin
3.1.1. Le phytoplancton
Malgré plusieurs campagnes internationales (MEDIPROD I à VI, Ifremer), complétées par des
études localisées, les données sur le phytoplancton sont relativement rares. Le sources consultées
font état des différents taxa phytoplanctoniques identifiés le long des côtes algériennes (ILLOUL,
1992; TOUAHRIA, 1999).
3.1.2. La faune
3.1.2.1. Le zooplancton.
Les premiers travaux sur l'ensemble des groupes zoologiques planctoniques remontent à plus d'un
demi-siècle, mais les études portant sur la faune planctonique du bassin algérien sont réduites. Le
zooplancton du bassin méditerranéen est principalement de type tempéré chaud à sub-tropical. Des
incursions d'espèces tropicales sont parfois signalées alors que la présence d'espèces boréales y est
plus rare qu'au nord du bassin méditerranéen. En Algérie, le zooplancton est de type océanique en
raison de l'étroitesse du plateau continental et de l'influence des courants d'origine atlantique, source
de diversité méditerranéenne. De nombreux taxa d'origine atlanto-tropicale à tempérée sont
présents; certaines formes sont parfois originaires de la mer Rouge ou de la mer Noire. Plus
récemment, certains aspects ont été actualisés depuis une petite décennie (cf. liste bibliographique)
La compilation des différents travaux sur le zooplancton (tab. 3.1) a permis de dénombrer 374 taxa
planctoniques ainsi que 14 espèces indéterminées (tab. 3.2, fig.3.1).
Tableau 3.1. Principaux travaux sur le zooplancton en Algérie
Familles
Cnidaires et cténaires
Annélides et mollusques
Copépodes
Autres crustacés
Chaetognathes
Thaliacés
Auteurs
* DALLOT et al (1988)
* GOY et THIRIOT (1972)
* MILLS et al (1996)
* RAMPAL (1963, 1974)
* ROSE (1925, 1942)
* ROSE et VAISSIERE (1952-1953)
* BERNARD (1958 c, 1960, 1963)
* MAZZA (1962, 1966)
* GIRON (1963)
* SEGUIN et al (1993)
* HAFFERSSAS (1996)
* SOULIER-CASANOVA (1963, 1974)
* CASANOVA (1964, 1977)
* RAMULT et ROSE (1947)
* FURNESTIN (1962, 1963, 1970)
* ALVARINO (1969)
* BERNARD (1958 a)
* CASANOVA (1966)
* FENAUX (1967)
* GODEAUX (1988)
50
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau 3.2. Synthèse des résultats concernant le zooplancton en Algérie
Groupe
Protozoaires
Métazoaires
Phylum
Ordre/Famille
Cnidaires
Méduses
Siphonophores
Cténaires
Annélides
Crustacés
Cladocères
Ostracodes
Copépodes
Mysidacées
Amphipodes
Euphausiacés
Décapodes
Hétéropodes
Ptéropodes
Mollusques
Chaetognathes
Tuniciers
Doliolidés
Salpidés
Appendiculaires
Vertébrés
Total
Effectif
14
14
23
40
63
6
6
1
1
7
6
164
2
24
11
7
221
3
22
25
13
13
4
7
16
27
4
4
374
Figure 3.1 Le zooplancton en Algérie
Vertebreta
1%
Tunicata
7%
Chaetognata
3%
Protozoa
4%
Cnidaria
17%
Ctenophora
2%
Mollusca
7%
Annelida
0,3%
Crustacea
59%
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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Cette liste semble toutefois incomplète, particulièrement en ce qui concerne certains
groupes zoologiques comme les protozoaires (radiolaires, acanthaires et tintinnidés), les
hydroméduses, les cténopores, les annélides polychètes, certains groupes de crustacés
(ostracodes, amphipodes, copépodes) et les appendiculaires. Il faut préciser que les
chercheurs travaillant sur la systématique du zooplancton sont régulièrement confrontés à
des problèmes d'identification d'espèces par manque de disponibilité d'ouvrages
spécialisés.
3.1.2.2. L'ichthyofaune
Les ouvrages de référence de la faune ichthyologique des côtes algériennes commencent
aussi à dater. Pour des raisons économiques évidentes, les poissons d'intérêt commercial
ont fait l'objet d'études plus approfondies grâce notamment :
- à diverses campagnes océanographiques (Fridjorf Nansen, Institut de Bergen, 1978,
Thalassa et Ichthys-Joamy, ISTPM , 1982 et 1983);
- de nombreuse monographies établies dans le cadre de rapports, mémoires et thèses,
se rapportant à une espèce ou un groupe d'espèces particulier
Les fiches FAO contribuent aussi à la connaissance de la faune et de la flore algériennes,
mais certains taxa y sont mentionnés sans localisation précise. En conséquence, le principe
méthodologique a consisté à :
- retenir la banque de données Médifaune de Méditerranée comme information brute,
source de données concernant la Méditerranée ouest sans autre précision ;
- recouper les listes d'espèces avec les fiches FAO dans lesquelles sont mentionnées
dans la majorité des cas, la distribution biogéographique ;
- utiliser une source référentielle supplémentaire fournie par le catalogue des poissons
des côtes algériennes (DIEUZEIDE et al, 1955, 1957, 1959) pour toutes les espèces
indiquées en Méditerranée occidentale dans la banque de données Médifaune, mais
non préciser sur les fiches FAO ;
- confirmer les espèces qui ont pu faire l'objet d'études ou de monographies dûment
attestées au niveau des laboratoires actuels ;
- éliminer les espèces mentionnées en Méditerranée occidentale dans la banque
Médifaune, mais localisées ailleurs qu'en Algérie sur les fiches FAO ;
- enfin, considérer comme douteuses, les espèces qui sont mentionnées en Méditerranée
occidentale dans la banque de données, mais pour lesquelles, aucune information
supplémentaire ne permet de conclure dans un sens ou l'autre.
L'ensemble de ces précautions ne suffit pas à fournir une certitude, en raison de multiples
contraintes objectives. Les sources d'information utilisées ont parfois plus de 40 ans
d'écart et peuvent fournir des indications légèrement différentes, les noms ayant changé
entre les deux époques. Il est relativement facile de retrouver l'information lorsque le
genre ou la famille ont été maintenus, cas des gobiidés par exemple, mais la situation se
complique sérieusement dès que la famille ou l'ordre ont changé, excepté pour des
familles connues comme les merluccidés représentés par une seule espèce Merluccius
merluccius, classée auparavant parmi les gadidés, ou encore le loup Dicentrarchus labrax
de la famille des serranidés, devenu Morone labrax de la famille des moronidés.
51
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Les résultats diffèrent quelque peu selon les auteurs consultés. Certaines travaux réalisés à partir de
la même base de données Médifaune, aboutissent à des résultats quelque peu différents. Ces écarts
sont indicateurs de la difficulté de diagnose en l'absence de référentiel. Malgré une évolution
notable dans l'uniformisation des appellations et des travaux de spéciation, une confusion persiste,
liée à l'ancienneté des références disponibles et aux nombreuses synonymies.
Plusieurs essais de synthèse bibliographique de la diversité ichthyologique des côtes algériennes ont
été menés ces dernières années, notamment dans le cadre du Projet Biodiversité financé par le 52
Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM). Selon les époques et les auteurs, la liste des espèces
recensées indique la présence de quelques 383 espèces (tab. 3.3), mais des confusions de noms
persistent encore. Des listes plus générales pour la Méditerranée occidentale dépassent les 450 taxa,
mais ne sont pas spécifiques à un pays particulier. Des espèces comme par exemple le sprat
Sprattus sprattus et le thon blanc Thunnus alalunga y figurent, alors que leur répartition latitudinale
s'arrête à quelques dizaines de milles des côtes algériennes. La situation est plus compliquée pour
des familles prolifiques comme les gobiidés qui s'hybrident parfois. Enfin, une difficulté
supplémentaire concerne la signalisation d'espèces rares qui effectuent des incursions brèves et sont
donc comptabilisés dans la faune algérienne alors qu'elles sont présentes accidentellement.
L'ensemble des causes ci-dessus mentionnées permet de comprendre la fluctuation des chiffres qui
en tout état de cause, ne peuvent être figés ; preuve en est fournie par la dénomination trinominale,
véritable indicateur de diversité de spéciation. Les poissons d'Algérie sont répartis en 3 classes, 26
ordres et 110 familles confirmées, 141 à 143 possibles (tab. 3.3, fig.3.2). Deux familles qui auraient
disparu, en particulier les poissons scies de la famille des pristidés.
Les références consultées dénotent de l'indigence des documents de diagnose. Même pour les
poissons commerciaux relativement bien connus, des confusions persistent et des confirmations
s'avèrent obligatoires. La grosse difficulté réside chez les familles d'intérêt limité du point de vue
économique, mais essentiel écologiquement. Les poissons de petits fonds, inféodés à l'herbier à
posidonie ou aux substrats meubles, sont aisés à identifier ; par contre, pour les espèces profondes,
nécessitant des moyens de captures élaborés, seules des campagnes de recherche au niveau régional
sont envisageables. Dans tous les cas, des ouvrages de reconnaissance sont nécessaires.
Tableau 3.3. Les poissons des côtes algériennes
Classe
Ordre
Espèces
Présente Douteuses
s
Agnatha
Myxiniformes
Petromizoniformes
01
01
Pleurotremata
Hypotremata
Chimaeriformes
43
28
01
Anguilliformes
Notacanthiformes
Clupeiformes
Scopeliformes
Batrachoidiformes
Gobiesociformes
Lophiiformes
Gadiformes
18
01
14
22
01
04
02
19
Chondrichthyes
28
01
Osteichthyes
06
02
10
04
03
10
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Beloniformes
Cyprinodontiformes
Atheriniformes
Beryciformes
Zeiformes
Lampridiformes
Gasterosteiformes
Syngnathiformes
Scorpaeniformes
Dactylopteriformes
Perciformes
Pleuronectiformes
Tetraodontiformes
26
Total
05
01
02
03
02
02
03
01
01
01
01
07
18
01
157
25
05
383
45
02
03
121
Figure 3.2 les poissons des côtes algériennes
350
300
Nombre
250
200
150
100
50
0
Agnatha
Chondrichthyes
Osteichthyes
Classe de poissons
La classe des Agnathes est représentée par 2 espèces uniquement, en accord avec la faible diversité
spécifique de cette classe en général, et particulièrement à l’échelle de la Méditerranée où sont
mentionnées 3 espèces. La quasi totalité des ordres de Méditerranée est présente en Algérie.
Quelques rares ordres comme les Siluriformes ou les Acipenseriformes sont totalement absents. La
classe des Chondrichtyens ou poissons cartilagineux regroupe 65 espèces sur les 83 recensées en
Méditerranée, avec 37 squales et 28 raies ou espèces affines (anges de mer, aigles).
Les espèces endémiques méditerranéennes correspondent essentiellement à des espèces
côtières. Sur 117 espèces endémiques recensées en Méditerranée, 100 ont une
bathymétrie connue et vivent entre 0 et 50 m de profondeur. En général, les espèces
méditerranéennes appartiennent à des genres présents en Atlantique et à moindre effet,
dans la mer Rouge ou l’Indo-pacifique.
Les espèces lessepsiennes sont surtout connues en Méditerranée orientale. Cependant, les
observations chronologiques semblent indiquer une extension d’est en ouest, des aires
qu’elles occupent. Des notes provenant de Tunisie et d’Italie indiquent que le sud de la
Méditerranée occidentale pourrait être concerné par l’apparition d’espèces nouvelles. Mais
le rôle que pourrait jouer la frontière physico-chimique représentée par le détroit siculo-
53
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
tunisien est encore mal connu. Seules deux espèces lessepsiennes sont citées en
Méditerranée occidentale, il s’agit de Pomadasys stridens et de Siganus luridus. Mais leur
présence est fortement controversée, il semble qu’elle n’aie été signalée que près des
côtes tunisiennes, ce qui signifie que leur adaptation aux conditions spécifiques du bassin
occidental n’est pas encore complète.
Une approche à caractère écologique, plus appropriée en termes de biodiversité marine, consiste à
classer les espèces selon leur éthologie trophique (tab. A2.1, annexe 2).
Les divergences observées dans les évaluations attestent de la nécessité d'un référentiel, à la fois
garantie scientifique et autorité en matière de nomenclature.
3.2. Le domaine côtier.
54
Le domaine côtier est essentiellement représenté par deux écosystèmes parfois complémentaires :
d'une part l'écosystème de l'herbier dans lequel il est difficile de distinguer la flore de la faune en
raison des imbrications entre les espèces et les habitats, et d'autre part l'ensemble des biocénoses
fixées sur substrats durs.
3.2.1. Les algues.
Les premiers inventaires des algues marines benthiques de l'Algérie proviennent d'observations
datant du XIXème siècle (cf. liste bibliographique). Des travaux postérieurs sont venus confirmer les
signalisations d'origine. Des études floristiques et phytocénotiques plus récentes de quelques
régions ont été réalisées le long des côtes algéroises et kabyles, dans la région d'Alger, dans celle de
d'Arzew ainsi que dans celle de Bou-Ismail. Ces travaux constituent l'essentiel des connaissances
sur la flore algale benthique des côtes algériennes, soit au total, une centaine de références, dont la
plupart sont très ponctuelles et anciennes, donc difficile à replacer dans la nomenclature actuelle. Il
apparaît très difficile de se faire une idée très précise de cette flore et de la répartition géographique
des espèces signalées. L'analyse bibliographique indique également que seules les algues échouées
sur les plages et celles des étages du médiolittoral et d'une partie de l'infralittoral sont étudiées en
raison de la limitation de l'accessibilité des zones plus profondes et particulièrement du circalittoral.
Il faut également noter que la connaissance de la fore algale est directement liée au nombre de
spécialistes existant dans le pays, actuellement au nombre de 3. La méconnaissance des espèces
algales profondes ainsi que celles des substrats durs ne permet pas d'établir une liste exhaustive.
L'inventaire des algues marines des côtes algériennes (tab. 3.4, fig.3.3) a permis de dénombrer 495
taxa au total, ce qui incite à davantage de recherches dans ce domaine puisqu'il existerait près de
1000 espèces de végétaux macrophytes en Méditerranée. Le rapport nombre de
Rhodophytes/Phéophytes (R/P) qui caractérise la flore d'une région donnée est de 3,2, indicateur
d'un peuplement à affinité tempérée.
Tableau 3.4. Principaux groupes d'algues de la zone néritique en Algérie.
Division
Rhodophytes
Chromophytes
Chlorophytes
Famille
Bangiphyceae
Floridophyceae
Fucophyceae
Xantophyceae
Chlorophyceae
Ulvophyceae
Nombre
10
304
97
02
03
79
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Rapport National PAS BIO Algérie
495
Total
Figure 3.3 Les principaux groupes d’algues de la zone néritique en Algérie
Chlorophyceae
17%
Rhodophyceae
63%
Chromophyceae
20%
Certaines espèces (tab. 3.5) sont considérées menacées en Méditerranée (UNEP, 1990) ;
elles ont fait l'objet d'anciennes ou de récentes signalisations sur les côtes algériennes et
mériteraient une étude prioritaire afin de définir leur statut actuel. Une mention
particulière pour Cystoseira algeriensis J. Feldmann , espèce endémique à l’Algérie,
signalée à Cherchell et au Cap Carbon (Béjaïa) (FELDMANN, 1944 ; FELDMANN et
FELDMANN, 1947) et récemment à El Djamila. Cette espèce devra faire l’objet d’études
approfondies afin de préciser sa valeur systématique qui semble incertaine pour certains
auteurs.
Tableau 3.5. Liste des espèces algales d'intérêt méditerranéen
Famille
Chlroophyceae
Genre et espèce
Acetabularia parvula Solms-Laubach
Penicellus capitatus Lamarck.
Rhodophyceae
Localisation
Oran
Bou Ismaïl
55
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Goniolithon byssoides (Lamarck)
Foslie
Gymnogongrus crenulatus (Turner) J.
Agardh
Halarachnion ligulatum (Woodward)
Kützing
Halymenia trigona (Clemente) C.
Agardh
Hypnea cervicornis J.Agardh
Lithophyllum lichenoides Phillipi
Alger, El Kala
Oran, Ténès, Cherchell, Tipaza et
Alger
Alger
Alger
Tipaza, Habibas, Alger
Tipaza, Douaouda, Habibas, Alger
(Sandja)
Nemastoma dichotomum J. Agardh
Tipaza
Platoma
cyclocolpa
(Montagne) Alger
Schmitz
Schizymeni dubyi (Chauvin ex Duby) Oran, de Cherchell à Alger
J. Agardh
Spyridia hypnoides (Bory ex Alger, Skikda
Belanger)
Chromophycea
e
Cystoseira caespitosa Sauvageau
Cystoseira ercegovicii Giaccone
Cystoseira mediterranea Sauvageau
Cystoseira sauvageauana Hamel var.
polyedematis Sauvageau
Cystoseira sedoides (Desfontaines) J.
Agardh
Cystoseira spinosa Sauvageau
Cystoseira
stricta
(Montagne)
Sauvageau
Cystoseira zosteroides (Turner) C.
Agardh
Laminaria ochroleuca De La Pilaie
Laminaria rodriguezii Bornet
Phyllariopsis purpurascens Henry et
South
Alger est
Cherchell, Alger
Tipaza, Alger
De Cherchell à Alger est
Arzew, de Cherchell à Alger, El Kala
Alger ouest et est
Habibas, Oran, de Cherchell à Alger
est
56
De Cherchell à Alger est
Alger est (banc Matifou)
Alger est (banc Matifou)
De Cherchell à Alger
3.2.2. Les phanérogames.
Les phanérogames marines sont des angiospermes monocotylédones qui constituent des
formations denses appelées ''herbier'', caractéristiques de l'étage infralittoral. Ces herbiers
constituent des lieux d'habitats pour de nombreuses espèces. Chez les poissons et les
crustacés, ils correspondent à une aire de protection, de nutrition et de reproduction. Ils
contribuent au maintien de l'équilibre en régulant l'hydrodynamisme des régions littorales.
Trois espèces de phanérogames sont rencontrées sur les côtes algériennes. Il s'agit de
Posidonia oceanica, de Cymodocea nodosa et de Zostera noltii. Par contre, Zostera marina
n'a été signalée que par MOLINIER et PICARD (1953) au niveau de la plage de Bou Ismail.
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Sa présence en mer ouverte est exceptionnelle et elle est généralement confinée aux
biotopes infralittoraux (à faible profondeur) et abrités (étangs littoraux principalement).
N'ayant plus fait l'objet d'une signalisation à ce jour, il pourrait s'agir d'une confusion avec
Cymodocea nodosa ou d'une réelle disparition. Cette espèce est par ailleurs devenue rare
en Méditerranée suite à l'eutrophisation, phénomène déjà observé dans de nombreuses
régions à l'échelle mondiale.
L'état des connaissances des écosystèmes des phanérogames marins des côtes algériennes est
souvent fragmentaire et incomplet, voire dépassé. Leur distribution et l'impact des nuisances
auxquels ils sont soumis sont mal connus. Les résultats des études du siècle dernier et des plus
récentes (tab. 3.6) montrent l'exceptionnelle richesse des herbiers à phanérogames, pourtant étudiés
très localement. L'herbier est généralement étudié concomitamment aux espèces les plus visibles qui
le peuplent, les échinodermes et les holothuries (tab. 3.6)
VAISSIERE et FREDJ (1963), dans un travail sur les côtes algériennes (tab. 3.6) indiquent
que les herbiers à Posidonia oceanica occupaient la quasi-totalité de l'étage infralittoral
bien que les surfaces occupées soient toutefois modestes en raison de l'étroitesse du
plateau continental. Cymodocea nodosa est également retrouvée au niveau des ports en
raison de sa tolérance aux perturbations du milieu. Posidonia oceanica est l'espèce la plus
répandue sur les côtes algériennes, suivie de Cymodocea nodosa alors que Zostera noltii
est beaucoup plus rare et retrouvée généralement en association avec Cymodocea nodosa.
57
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Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau 3.6. Synthèse de l'état des connaissances des phanérogames marines en Algérie.
Auteur
Lieu
Anonyme
SEURAT
DIEUZEDE
BRISSONIERE
Bou Ismaïl
et
DIEUZEDE
et
BRISSONIERE
MOLINIER et PICARD
VAISSIERE et FREDJ
Bou Ismaïl
GOEAN- Bou Ismaïl
1927
1951
GOEAN- Bou Ismaïl
1951
Bou Ismaïl
Côtes
d'Algérie
Bou Ismaïl
1953
1963
Bou Ismaïl
1972
1955–1959
1961
1951
Tamentfoust
Tipaza
Tamentfoust
Sidi fredj
1993
1995
1998
1998
LE GALL
PETIT
DIEUZEDE et al
SANTA et SIMONET
DIEUZEDE
et
BRISSONIERE
SEMROUD
BOUMAZA
SOUALILI
MEZALI
Année/
période
?
GOEAN-
1969
Observations
Etude de la faune de la matte, ichthyofaune de l'herbier à posidonie et
des prairies mixtes à Cymodocea nodosa et de Zostera noltii
41 espèces dans l'herbier à Posidonia oceanica
4 cnidaires, 19 polychètes, 56 crustacés, 31 mollusques avec 36 pontes
de prosobranches, 16 échinodermes et 2 bryozoaires dans la faune des
mattes des prairies mixtes à Cymodocea nodosa et de Zostera noltii,
7 rhodophytes, 10 chromophytes et 5 chlorophytes dans les prairies
mixtes à Cymodocea nodosa et Zostera noltii.
Signalisation de Cymodocea nodosa et Zostera noltii
Cartographie des herbiers à posidonie
3 cnidaires, 35 polychètes, 13 crustacés, 22 mollusques, 10
échinodermes, 2 bryozoaires et 3 sipunculidés dans la faune des
herbiers à Posidonie
1 cnidaire, 22 polychètes, 13 crustacés, 12 mollusques et 1
échinodermes dans la faune des prairies à Zostera noltii
Idem au précédent.
70 espèces de poisons appartenant principalement à la famille des
labridés et des sparidés
Plantes et échinodermes
Idem au précédent.
Sphearechinus granularis
Holothuries
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58
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En raison de leur répartition géographique côtière, les phanérogames marines sont directement
soumises aux effets anthropiques, avec pour conséquence principale, une réduction des surfaces
occupées par les herbiers, en particulier à proximité de centres urbains. Les menaces qui pèsent sur
les herbiers sont connues (BOUDOURESQUE et al, 1996), elles sont liées aux altérations
classiques qui affectent l'ensemble de l'écosystème, notamment :
- une urbanisation qui touche essentiellement les baies ;
- un développement de la fréquentation estivale, surtout en l'absence de mesures de protection et
d'encadrement d'un tourisme sauvage ;
- de pratiques destructrices d'exploitation halieutique et aussi de non respect de règles de
protection élémentaires.
3.2.3. La faune des substrats meubles.
Constituée d'espèces d'intérêt strictement écologique et d'autres d'intérêt commercial, les
espèces des substrats meubles sont relativement bien connues (tab. 3.7), mais comme
pour les autres taxa, les références commencent à dater, excepté celles de la macrofaune
benthique bien suivie par Bakalem et Grimes (1990) depuis maintenant une vingtaine
d'années à ce jour (tab. 3.8, fig.3.4) ; sinon, seules des monographies confirment ou
détaillent certains aspects de la biologie et de l'écologie des taxa.
Tableau 3.7.
Année
1862
1898
1900
1900
1935
1888,
1909,
1910,
1911
1933
1935
1957
1931
1931
1969
1970
Faune des substrats meubles d'Algérie.
Thématique/ zone d'étude
Mollusques
"
"
"
"
"
"
"
"
Crustacés/ côtes algériennes
amphipodes
Auteurs
Weinkauff
Locard
Dautzenberg
Pallary
Llabor
Cheuvreux
Echinodermes
"
"
"
"
Général / baie d'Alger
"
"
Prairies à zosteracés
Zone à gravelle
Dieuzeide
Pallary
Devries
Petit
Spack
Le Gall
Falconeti
Observations
140 espèces
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Tableau 3.8.Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie
Taxa
Nombre
Famille
Cnidaria
Sipunculida
Mollusca
Annelida
Crustacea
09
07
294
169
110
07
08
518
522
272
116
61
30
22
17
46
19
12
08
07
11
Bivalves
Gastéropodes
Polyplacophores
Scaphopodes
Polychètes
Amphipodes
Décapodes
Isopodes
Cumacés
Mysidacés
Tanaidacés
Echinodermata
Ophiuridés
Holothuridés
Astéridés
Echinidés
Divers
Leptostracés
Ostracodes
Copépodes
Cirripèdes
Euphausiacés
Total des espèces macrobenthiques du plateau
continental
Divers
1%
Echinodermata
3%
Cnidaria
1%
1407
Sipunculida
0%
Mollusca
21%
Crustacea
37%
Annelida
37%
59
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Figure 3.4 Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie
La richesse spécifique en invertébrés est remarquable. Même si des indices d'érosion de la
biodiversité marine ont pu être observés au niveau littoral à proximité des grandes agglomérations,
en particulier dans la baie d'Alger, la biomasse d'espèces robustes et résistantes comme les coques
qui prolifèrent à l'embouchure de l'oued El Harrach, oued parmi les plus pollués d'Algérie,
représentent quand même un potentiel halieutique, à condition de passer par des systèmes
d'épuration. C'est une forme de valorisation des zones dégradées. Les échinodermes,
particulièrement l’espèce Paracentrotus lividus constitue également une espèce à grande valeur
commerciale, encore inexploitée en Algérie.
Le principal problème à résoudre en ce cas d'espèce concerne l'évaluation du taux de prélèvement
compatible avec l'équilibre écologique, toujours fragile dans des écosystèmes littoraux.
3.2.4. La faune des substrats durs.
Peu ou mal connue, la faune des substrats durs représente le parent pauvre des
compartiments écologiques étudiés, alors que la plus grande partie des côtes algériennes
est constituée de zones rocheuses. D'un point de vue biologique, les peuplements de
fonds rocheux représentés par le coralligène sensu lato constituent plusieurs 60
assemblages. Les études menées au niveau des îles Habibas et dans le parc national d’El
Kala, malgré leur caractère préliminaire, dénotent de l’exceptionnelle richesse de ces
types de substrats (tab. 3.9).
Tableau 3.9. Inventaire non exhaustif de deux sites rocheux étudiés
Embranchement
Porfira
Cnidaria
Actinaria
Hydrozoa
Octocorallia
Ctenophora
Scleratinaria
Plathelminthes
Echiuridae
Sipunculidae
Mollusca
Annelida
Crustacea
Tentaculata
Turbellaria
Bryozoa
brochiopoda
Site, année
El-Kala, 1966 –
Iles Habibas,
1997
1999
17
30
19
15
05
03
11
01
01
07
01
01
01
40
23
10
11
11
12
11
09
01
08
03
-
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Ascidiacea
Echinodermata
Tunicata
Poissons
Total
04
08
04
47
211
14
03
67
187
Plusieurs espèces benthiques tels que Astroides calycularis, sont caractéristiques du point de vue
biogéographiques des régions méridionales de la Méditerranée.
3.2.5. L'ichthyofaune.
Le necton, et particulièrement l'ichthoyfaune du domaine côtier ne diffère pas
particulièrement entre les provinces néritique et océanique, du fait de l'absence de réel
PC, déjà mentionnée précédemment. Les mêmes espèces se rencontrent, mais certaines
familles comme les Blenniidae, les Gobiidae, les Syngnathidae ou les Trachinidae seront
néanmoins plus abondantes à proximité de la côte. Réciproquement, certains genres de
Sparidés, de Scianidae, de Scorpaenidae, de pleuronectes, ainsi que la majorité des
scombriniens ne se retrouvent qu'au delà du circalittoral, tout au moins pour les adultes
puisque les juvéniles de poissons sont généralement côtiers.
Les espèces côtières, d'intérêt commercial tout relatif, sont moins bien connues que celles du
domaine marin. C'est sur ces espèces là que l'effort en matière de connaissance devra porter.
3.2.6. Les mammifères marins.
Peu de données sont disponibles en ce qui concerne les 10 mammifères marins recensées avec
certitude le long des côtes algériennes (tab. 3.10). A l'exception de travaux menés à Oran, seuls des
échouages de dauphins tués sont cités par la presse ou les pêcheurs, même si leur rencontre en mer
revêt un caractère de banalité (fig. 3.5). Il est arrivé que des rorquals agonisants au large soient
parfois tractés jusqu'à la côte par des bateaux de pêche.
Le nombre de décès de mammifères marins (excepté le phoque moine) ne semble pas
varier de manière significative, mais il n'est guère possible d'émettre un avis autorisé en
l'absence de données systématiquement vérifiées. Cependant, les pollutions dues aux
métaux toxiques et aux pesticides risquent d'aggraver les mortalités accidentelles de ces
espèces considérées d'ailleurs comme des indicateurs biologiques particulièrement fiables
en raison de leur position située en fin de pyramide alimentaire.
Il n’y pas de données disponibles en ce qui concerne les Cétacés. Cependant, la presse et les
témoignages de pêcheurs font état d'échouages de dauphins et autres mammifères marins morts de
façon non naturelle sur le littoral (fig. 3.5). Il arrive que des rorquals agonisant au large soient
parfois tractés jusqu'à la côte par des bateaux de pêche. Le nombre de décès de mammifères marins
ne semble pas varier de manière significative, mais il n’est guère possible d’émettre un avis autorisé
en l’absence de données systématiquement vérifiées. Cependant les pollutions dues aux métaux
toxiques et aux pesticides risquent d’aggraver les mortalités accidentelles des ces espèces situées au
61
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sommet de la chaîne trophique pélagique et constituent de ce fait des indicateurs biologiques
particulièrement fiables.
L'état des stocks de mammifères marins pose cependant de sérieux problèmes. D'après diverses
observations, les populations côtières de dauphins en particulier semble en augmentation et celle
proportionnelle des décès n'indiquerait pas une raréfaction. Il s'avère urgent d'aborder la question
techniquement, loin de toute sensiblerie alimentée auprès de l'opinion publique par des battages
médiatiques juteux pour leurs initiateurs. Le problème ne concerne pas uniquement l'Algérie, et une
évaluation des mammifères marins des côtes méditerranéennes représente la seule réponse
raisonnable. En attendant les conclusions d'un tel travail, la multiplication des zones protégées, à
l'instar du sanctuaire marin franco-italien, constitue un palliatif appréciable
Le cas du phoque moine Monachus monachus diffère radicalement des précédents. Alors 62
que les côtes algériennes sont les seules à l'abriter dans la bassin méditerranéen
occidental, l'espèce est en voie de disparition, voire d'extinction. Fréquentes au XVIIIème et
XIXème siècle, les observations de l'époque rapportées dans les années 90, concernaient la
présence des phoques moines surtout du côté occidental de Ténès (ouest de la longitude
01° 00’ 00’’), jusqu'aux côtes marocaines et du détroit de Gibraltar. KOWALSKI et RZEBIKKOWALSKA (1991) citent dans leur ouvrage « Mammals of Algeria », près d’une
cinquantaine de références portant la signalisation du phoque moine. Le principal facteur
de déclin de cette espèce au siècle dernier semble être le fait de pêcheurs. LLOZE (1979)
in KOWALSKI et RZEBIK-KOWALSKA (1991) ont estimé la population du phoque moine à
110 individus entre Ténès et les côtes marocaines. . Des notes plus récentes (de moins
d'une dizaine d'années, indiqueraient sa présence à proximité d'Alger du côté est, vers
Zemmouri (03° 30’ 20’’ de longitude est), et même au port d'Alger où il aurait été aperçu.
En tout état de cause, les mentions les plus communes concernent la région ouest, de Bou
Zadjar, situé au droit des îles Habibas et sur l'île de Rachgoun ( 01° 30’ 00’’ de longitude
ouest). Devant le danger imminent de disparition, des actions prioritaires seront proposées
pour la protection du phoque moine.
Tableau 3.10. Mammifères marins des côtes algériennes.
Ordre
Pinnipedeae
Cetaceae
Espèce
Monachus monachus
Delphinus delphis
Globicephala melas
Grampus griseus
Stenella coeruleoalba
Tursiops truncatus
Physeter macrocephalus
Ziphius cavirostris
Balaenoptera physalus
Balenoptera acutorostrata
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63
a
b
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Figure 3.5. Mammifères observés sur le littoral algérien
a : dauphins à l'étrave du bateau au large du Cap de l'Aiguille (35° 53’ 10’’ N, 00° 30’ 80’’ W)
b : cétacé échoué à l'ouest d'Oran, baie des Andalouses (35° 42’ 20’’ N, 00° 52’ 00’’ W)
64
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92
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3.2.7. Les oiseaux marins.
Les oiseaux de mer appartiennent à l'écosystème marin, mais ils restent peu connus. Les
principales espèces sont citées avec l'ensemble des oiseaux d'Algérie dans un rapport
spécifique réalisé dans le cadre du projet Biodiversité de l'Algérie. Au total 49 espèces
d’oiseaux marins sont recensées sur les côtes et dans les eaux algériennes (tab. 3.11,
fig.3.6) à partir des travaux de MOALI (2001) et BOUKHALFA (in DGE/ISMAL, 1999), parmi
lesquelles sont citées les 07 espèces nicheuses de Méditerranée occidentale. Les
nombreux oiseaux migrateurs qui jouent un rôle clé dans l'écosystème lagunaire, sont
absents de ce document.
L'importance de cet élément constitutif de l'écosystème marin côtier, confirmé récemment par les
recommandations du RAC/ASP, n'est plus à démontrer. Il était néanmoins difficile de tenter de
lancer un axe de réflexion isolé, spécifique aux oiseaux marins et/ou migrateurs. La démarche
retenue a consisté donc à rallier le mouvement ornithologique national, asseoir une structure
pérenne et associer aux points de vue marins, une préoccupation spécifique aux oiseaux. Une
première réunion constitutive de l'Association Nationale d'Ornithologie s'est tenue en décembre ; un
bureau provisoire, parmi lequel se trouve un océanologue a été désigné par les membres fondateurs.
Cette initiative, appuyée par le WWF a déjà arrêté un certain nombres d'axes prioritaires, et
notamment l'inventaire, la dynamique et l'éthologie des oiseaux marins de la région d'Alger est,
incluant le marais de Réghaia qui exerce un effet attractif sur la faune avicole, observable même à la
pointe est de la baie d'Alger (fig. 3.7). La concrétisation du projet est prévue courant mars 2002. Il
s'agit d'un projet pilote qui pourra servir de modèle pour les autres points importants du littoral
algérien. Le site et les thèmes ont été retenus en raison de divers critères convergents, en particulier:
- l'effet attractif du marais de Réghaia, connu comme zone de passage des migrateurs ;
- la présence du cormoran huppé, souvent observé au milieu de colonies de goélands ;
- la proximité de la zone d'étude pour les scientifiques qui sont intéressés par la question du point
de vue marin ;
- le concours de la DGF qui bénéficie d'une logistique appréciable in situ.
La diversité des oiseaux de mer semble baisser, des espèces comme le macareux moine
n'a plus été observé depuis plus d'une dizaine d'années. Aucun milieu naturel en
Méditerranée n'échappe aujourd’hui à l’Homme. Le cas est édifiant au niveau des îles
Habibas. Des espèces rares et endémiques à la Méditerranée témoignant de la valeur
ornithologique du site, se trouvent dangereusement menacées par la fréquentation
massive en périodes critiques des ces espèces. En effet, la majorité de la faune avicole est
très sensible au manque de quiétude, et les fréquentations du site peuvent induire une
désertion définitive du milieu. L’accès non contrôlé, permettant un prélèvement d’œufs et
de poussins, diminue les chances de réussite de la reproduction devant assurer la
pérennité des espèces sur place. A cela viennent s’ajouter les piétinements et les coupes
de végétation (buissons) déséquilibrant le milieu nécessaire à la survie des espèces
nicheuses.
Tous ces éléments montrent l’urgence d’une intervention afin de préserver un capital
biologique d’une disparition totale.
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau 3.11. Oiseaux marins d'Algérie.
Famille
Effectif
3
5
3
1
3
2
3
1
1
1
1
1
12
10
2
49
Gaviidae
Procelariidae
Hydrobatidae
Sulidae
Phalacrocoracidae
Pelecanidae
Stercorariidae
Sylvidae
Ardeidae
Upupidae
Columbridae
Falconidae
Laridae
Sternidae
Alcidae
Total
65
Figure 3.6 Les oiseaux marins d’Algérie
Alcidae
4%
Gaviidae
6%
Procelariidae
10%
Sternidae
21%
Hydrobatidae
6%
Sulidae
2%
Phalacrocoracidae
6%
Pelecanidae
4%
Laridae
25%
Stercorariidae
6%
Falconidae
2%
Columbridae
2%
Upupidae
2%
Sylvidae
2%
Ardeidae
2%
Il apparaît que le nombre d’espèces est faible comparativement à la longueur des côtes algériennes.
En effet les espèces qui se reproduisent ne présentent pas de grands effectifs. Les conditions de
nidification sont beaucoup moins réunies, probablement en raison de la présence humaine
permanente et de l’absence de sites naturels adéquats capables d’héberger des grandes colonies.
Quelques îles et îlots proches de la côte constituent les seuls sanctuaires pour la reproduction de ces
oiseaux, mais leur étendue relativement réduite ne procure que peu de possibilités écologiques pour
permettre une diversité spécifique des nicheurs. Concernant l’Algérie, des efforts de conservation
doivent être entrepris en direction des sites recensés comme c’est le cas des îles Habibas, de
Rachgoun, de la grotte de Bab Djani et de tout un ensemble d’îlots et de falaises maritimes entre
Tigzirt sur mer et Collo. Dans l’immédiat, il serait judicieux de procéder à l’inventaire de ces sites
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et à leur caractérisation écologique tout en recensant régulièrement les effectifs de chaque espèce.
La prise en charge de la conservation doit être réfléchie dans un cadre concernant les écosystèmes
côtiers et dans un cadre plus large de coopération méditerranéenne.
L'approche proposée pour l'étude des oiseaux marins peut être étendue aux migrateurs qui
séjournent le long des côtes, notamment dans les zones marécageuses d'El Kala (frontière
tunisienne) et du marais de la Macta à l'ouest (vers 00° 00’ 00’’ de longitude). La première région
est déjà classée d'importance internationale, il reste à élaborer un statut pour les autres.
66
Figure 3.7. Oiseaux marins goélands et cormoran huppé, posés sur le rocher de Ladjouza situé
à la pointe Est de la baie d'Alger (35° 48’ 80’’ N, 03° 13’ 40’’ E)
3.2.8. Les tortues marines.
Quatre tortues de mer sont rencontrées en Algérie (tab. 3.12), mais aucun site de
reproduction ou de nidification n'a été localisé. Un banc de tortues caouannes (Caretta
caretta) est régulièrement observé à quelques dizaines de milles au large d'Oran (00° 40’
00’’ W, 36° 20’ 00’’ N). Cette présence permanente, est difficile à expliquer, même si cette
zone correspond à la limite nord de la veine de courant Oran-Almeria, riche en éléments
nutritifs. Il pourrait s'agir aussi d'une zone de concentration de méduses qui constituent
l'essentiel du régime alimentaire des tortues, mais aucune mesure de densité différentielle
n'étaye cette hypothèse.
Les seules données disponibles sur les tortues marines des côtes algériennes sont réunies dans le
rapport sur le statut des tortues marines de Méditerranée (UNEP / IUCN, 1990). Les données
anciennes font référence à trois espèces de tortues marines : Caretta caretta, Dermochelys coriacea
et Chelonia mydas sur les côtes algériennes. L’espèce la plus fréquente à cette époque était la tortue
caouanne Caretta caretta, tandis que la tortue luth Dermochelys coriacea était très rare. Quant à la
tortue verte Chelonia mydas, son existence était hypothétique ; seul BLANC (1935) pense avoir
fait une observation sur les côtes algériennes. Des données récentes, peu nombreuses, mentionnent
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quelques captures de l’espèce Caretta caretta en Oranie dans les filets ou par les lignes de palangres
(rares). Une enquête succincte menée en Algérie dernièrement tendrait à mettre en évidence une
localisation côtière des Couannes dans la partie orientale du littoral algérien.
La tortue luth Dermochelys coriacea est elle aussi parfois capturée par les pêcheurs. Deux
spécimens ont été observés par les scientifiques voilà quelques années.
D’après le rapport ci-dessus mentionné, le littoral algérien est considéré comme ayant peu
d’intérêt pour la nidification, malgré de nombreuses grandes plages. Toutefois des
indications récentes permettent de penser que des pontes auraient lieu au cap Blanc ou
sur des îles proches d’Oran pour l’espèce Caretta caretta. En raison de l’importance des
plages, une prospection est à mener pour déterminer la réalité des pontes. Cette
prospection pourrait se faire dans un premier temps sur la partie Ouest du littoral, puis sur
la côte Est, notamment sur la grande plage entre Annaba et El Kala, et les plages kabyles.
Tableau 3.12. Tortues rencontrées dans les eaux algériennes.
Nom scientifique
Caretta caretta
Chelonia mydas
Eretmochelys imbricata
Dermochelys coriaceae coriaceae
Nom commun
Tortue caouanne
Tortue verte
Caret
Tortue luth
3.3. Les milieux lagunaires
3.3.1. Présentation.
L'Algérie ne comporte qu'une seule lagune située à la frontière algéro-tunisienne, De forme ovoïde,
le Lac Mellah couvrant une superficie de 865 ha et communique avec la mer par un chenal
d'environ 900 m de long. Le lac Mellah se situe dans un site naturel caractérisé par une forêt très
dense de chênes lièges; il s’insère dans un complexe d’étendues d’eaux douces : le lac Tonga, le lac
Oubeïra, le lac des Oiseaux. Le lac Mellah est le seul de type lagunaire, il appartient à une région
caractérisée par une très grande richesse faunistique et floristique, région d’une rare beauté classée
Parc National. Le Parc National d’El Kala PNEK, englobe la zone humide la plus importante
d’Algérie. Ce parc unique en son genre a été classé réserve de la Biosphère en 1990 par le
programme MAB de l'Unesco. Il constitue la zone d'accueil la plus importante pour l’avifaune
aquatique : près de 55% du total des oiseaux d’eaux y hivernent. Trois lacs de cette zone sont
classés « site RAMSAR » (zone humide d’importance internationale).
Cet écosystème lagunaire, que constitue le lac Mellah, est le siège de forts productions biologiques
néanmoins fragiles et est caractérisé par des variations importantes des paramètres physicochimiques et des populations qui lui sont inféodées. Les modifications environnementales et
biologiques qui se produisent sont liés à l’importance et à la variabilité des échanges hydrologiques
et biologiques avec la mer. Peu profonde et comblée progressivement, l'influence marine de la
lagune s'est érodée au fil des ans, jusqu'au réaménagement du chenal voilà une dizaine d'année. Les
travaux menés sur la jonction mer – lagune ont entraîné une marinisation du milieu avec pour
conséquence :
- l'apparition de la palourde Ruditapes decussatus, nouvelle ressource mise en exploitation
immédiatement ;
- la prolifération de plancton gélatineux et de grosses méduses;
67
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
-
la baisse des captures de poissons saisonniers comme les dorades Sparus aurata et du loup
Dicentrarchus labrax.
Les premiers travaux remontent en 1907 avec BOUNHIOL qui effectua l’inventaire ichtyologique ;
puis viennent les travaux de GAUTHIER-LIEVRE (1931), SEURAT (1940) et ARRIGNON (1963)
avec son inventaire sur la faune du lac. Depuis les années 80 à nos jour ce site a fait l’objet de
nombreuses études y compris celles sur la diversité biologique (SEMROUD, 1983 ; DE
CASABIANCA-CHASSANY et al., 1988 ; PERGENT et al., 1990 ; DRAREDJA, 1992 ;
GRIMES, 1994 ; REFES, 1994 ; KARA, 1997 ; HARIDI, 1999).
68
3.3.2. Données sur la biodiversité.
Les premiers travaux remontent en 1907 et portent sur l’inventaire ichthyologique ; ils ont été suivis
par ceux de plusieurs auteurs qui ont établi la liste faunistique du Lac Mellah ainsi que celle de la
flore. Depuis les années 80, ce site a fait l’objet de nombreuses études y compris celles sur la
diversité biologique.
3.3.2.1. La flore.
La diversité de la flore algale et phanérogamique est celle que l’on rencontre en général
dans les milieux lagunaires (tab. 3.13) : des diatomées, des Acontées, autres taxa Les
Desmidiées se trouvent au voisinage des berges, près des oueds principalement. La flore
habituelle des eaux saumâtres composée en majeure partie de Myxophycées se retrouve
plus loin. Les macrophytes sont limitées à deux phanérogames : Ruppia maritima et
Zostera noltii spécialement près du chenal.
Il s’avère que l’essentiel de la flore du lac est constitué d’espèces saumâtres, les espèces à affinité
marine se retrouvent surtout parmi les espèces planctoniques et leur présence est regroupée dans la
zone du chenal.
Tableau 3.13. Flore du Lac Mellah (liste non exhaustive)
Groupe/ Famille
Diatomées
Acontées
Desmidiées
Myxophycées
Espèce
Eunotia pectinalis
Grammatophora marina
Melosira varians
Navicula bombus
Synedra affinis
Strotella unipuncta
Chaetoceros curvicellus
Gonatozygon monotaenium
Closterium acerosum
C. dianae
C. venus
Cosmarium corbula
Observations
Espèces d'eaux douces
Espèces halophiles
Proximité des berges, oueds
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Ruppia maritima
Zostera noltii
Macrophytes
La diversité de la flore algale et phanérogamique (GAUTHIER-LIEVRE, 1931) est celle que
l’on rencontre en général dans les milieux lagunaires. On trouve au voisinage des berges,
près des oueds principalement des Desmidiées ; plus loin une flore habituelle des eaux
saumâtres composée en majeur partie de Myxophycées et de Diatomées Synedra affinis,
Strotella unipuncta et Chaetoceros curvicellus (espèce marine). Deux phanérogames sont
rencontrées: Ruppia maritima et Zostera noltii, près du chenal.
Il s’avère que l’essentiel de la flore du lac est constitué d’espèces saumâtres, les espèces à
affinité marine se retrouvent surtout parmi les espèces planctoniques et leur présence est
regroupée dans la zone du chenal.
69
3.3.2.2. Le zooplancton
Au lac Mellah 52 espèces ont été inventoriées appartenant à 9 embranchements (tab. 3.14 , fig.3.6).
Les crustacés copépodes sont les plus riches avec 28 espèces appartenant à 14 genres. L’inventaire
reste cependant incomplet en raison des difficultés pour déterminer quelques phases larvaires
méroplanctoniques. La structure de la communauté zooplanctonique est déterminée par un équilibre
holoplanctonique côtier et méroplanctonique autochtone.
Tableau 3.14.
HARIDI, 1999)
Phylum
Protozoaires
Cnidaires
Annélides
Zooplancton du Lac Mellah (liste non exhaustive, d'après
Classe ou Ordre
Nombre
d’espèce
Foraminifères
Tintinnidés
Anthoméduses
Leptoméduses
Polychètes
2
3
3
1
2
2%
Tunicata
2%
Echinodermata
2%
Protozoa
10%
Cnidaria
8%
Mollusca
4%
Annelida
4%
Crustacea
68%
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Mollusques
Artropodes
Echinodermes
Tuniciers
Vertébrés
Bivalves
Gastéropodes
Crustacés
Holothuridés
2
indéterminés
32
1
1
1
Poissons
Figure 3.8 Le zooplancton du lac Mellah
3.3.2.3. Le macrozoobenthos
La diversité spécifique globale du macrozoobenthos n’a pu être déterminée avec précision. Le
phénomène d’apparition-disparition de certaines espèces est directement liés en grande partie aux
travaux de réaménagement du chenal. L’impact de ces travaux s’est fait ressentir particulièrement
sur les peuplements macrozoobenthiques. Une analyse comparée des listes faunistiques établies au
lac Mellah par certains auteurs permet de préciser l’évolution des peuplements à la suite de ces
modifications (tab. 3.15).
70
Tableau 3.15. Variations du nombre d’espèces par groupes zoologiques avant et
après l’aménagement du chenal en 1988
Auteurs
Bakalem
(1979)
Mollusques
Polychètes
Crustacés
Autres
Total
Semroud
(1983)
7
12
6
4
29
Draredja
(1992)
9
10
9
9
37
Grimes (1994)
15
20
15
6
56
9
17
11
37
Cette diversité fluctuante du nombre d’espèces s’explique par la marinisation du lac après
l’aménagement du chenal. Cette entrée nouvelle d’eau marine affecte les principaux groupes
zoologiques du Mellah. L’augmentation de la salinité a eu pour conséquence sur les peuplements :
- une disparition totale d’un certaine nombre espèce comme certains Cardium, Venus gallina,
Anomia sulcata, Cerithium cf. vulgatum pour le groupe des mollusques ; Nephthys hombergii,
Scololepis fuliginosa, Arabella iricolor pour les polychètes ;
- une apparition d’autres espèces plus marines qui sont représentées par 10 nouvelles Polychètes,
3 crustacés et 1 mollusque.
3.3.2.4. Exploitation du lac
Une exploitation artisanale est pratiquée au lac Mellah depuis plus d’un siècle. L’activité repose
essentiellement sur le système de bordigue (hiver et été) et la pose de filets maillants, complétée par
une production conchylicole en suspension sur rails, mais cette dernière est quasiment abandonnée.
Les espèces pêchées dépendent des périodes et de leur comportement migrateur, ainsi d'ailleurs que
du courant et de la marée barométrique (tab. 3.16). D'autres spécimens tels que les blennidés sont en
cours d’identification.
Les modifications du chenal (dragage, déblayage, ouverture d'une seconde voie,
renforcement des berges) ont totalement modifié la physico-chimie et par voie de
conséquence, l'écologie de la lagune. Une première manifestation concerne la prolifération
de grandes méduses du genre Physalia, accompagnée de méduses microscopiques. La
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seconde manifestation s'est traduite par l'installation et la multiplication d'un mollusque
bivalve peu (ou pas) représenté auparavant, la palourde Ruditapes decussatus qui fait
l'objet d'une exploitation commerciale.
Tableau 3.16. Espèces exploitées au Lac Mellah
Groupe/taxa
Poissons
Crustacés
Mollusques
Espèce
Sparus aurata
Lithognatus mormyrus
Mugil cephalus
Liza aurata
L. saliens
Chelon labrosus
Dicentractus labrax
Anguilla anguilla
Solea vulgaris
Peneaeus kerathurus
Mytilus galloprovincialis
Crassostrea gigas
Ruditapes decussatus
Cardium glaucum
Observations
Hivernale
Printanier précoce
Printanier moyen
Printanier tardif
Printanier
Printanier- estival
Automnale – hivernale
estivale
Automnale - estivale
Allochtone,
élevage
abandonnée
Allochtone,
élevage
abandonné
Exploitation récente
Exploitation récente
3.3.2.5. La faune avicole.
Les zones humides constituent des quartiers d’hiver importants pour de nombreuses espèces
d’oiseaux (grèbes, hérons, oies, canards et limicoles). La région d’El Kala accueille de nombreuses
espèces et de nombreux effectifs. Le nombre d’anatidés et de foulques atteignent chaque hiver
plusieurs centaines de milliers d’individus que se partagent 14 espèces (oie cendrée, tadorne de
Belon, canard siffleur, canard pilet, canard colvert, canard chipeau, sarcelle d’hiver, canard souchet,
sarcelle marbrée, fuligule milouin, fuligule morillon, fuligule nyroca, erismature à tête blanche,
foulque macroule et autres espèces). Une équipe d'ornithologues de l'université de Annaba, possède
une station d'observation où se relaient en permanence un groupe d'observateurs.
3.4. Les différentes activités menaçant les biocénoses.
Les données présentées sont celles contenues dans le rapport national sur l’état de l’environnement
en Algérie (MATE, 2001). La configuration géomorphologique des côtes algériennes à l’échelle de
la Méditerranée, et l'influence du courant atlantique qui pénètre par le détroit de Gibraltar,
influençant aussi bien le climat que la physico-chimie lui confèrent une diversité et une multitude
de sites d’intérêt stratégique, au point de vue écologique. Les espèces remarquables par leur rareté
ou leur endémisme sont présentes, les espèces-clés des paysages sous-marins, les espèces symbole,
les communautés remarquables, les paysages sous-marins à la typologie changeante, les « flyways » Europe-Afrique, constituent autant de points originaux et sensibles qui justifient toute
l'attention dont elles font l'objet.
Le patrimoine naturel se trouve sous l'effet des activités anthropiques qui ont un impact sur les
biocénoses et menacent leur existence. Directes ou induites, les nuisances ont un effet beaucoup
71
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plus étendu qu'en milieu terrestre, en raison de la faculté de dilution et de dispersion des polluants
qui en plus, provoquent des réactions à des doses parfois infinitésimales.
Un problème majeur qui se pose actuellement concerne le rejet des boues de dragage des ports
principaux d'Algérie (Alger, Oran, Skikda et Annaba). Une opération de ce genre s'est déroulée à
Alger et les boues ont été rejetées dans le canyon de la baie de Zemmouri, à environ 30 milles à l'est
d'Alger. Aucune étude d'impact préalable n'a été menée, et les effets n'ont pas tardé puisque des
mortalités massives de gastéropodes (plusieurs centaines/m²) ont été observées sur les plages
avoisinantes, et de l'avis des pêcheurs, les prises ont chuté significativement. La situation semble se
rétablir lentement, mais une seconde expérience de ce genre risque d'être fatale, aussi bien en
termes de diversité biologique que de productivité sur l'un des rares plateaux exploités
commercialement aux environs d'Alger. Il semblerait que les boues déversées superficiellement, se
soient dispersées, affectant les systèmes respiratoires des organismes marins, morts par asphyxie.
3.4.1. Les "points chauds" et zones sensibles des côtes algériennes.
En se basant sur la définition officielle et des critères attribués aux "points chauds"
(PNUE, 1999, tab. 3.17), un ensemble de sites a été identifié (tab. 3.18 ). Est entendu par
"point chaud" :
- toute source ponctuelle sur le littoral susceptible de fortement affecter la santé
humaine, les écosystèmes, la biodiversité, la durabilité ou l’économie ; ce sont les
principaux points où des charges polluantes d’un niveau élevé provenant de sources
industrielles ou domestiques sont rejetées ;
- des zones côtières bien définies où le milieu marin côtier est soumis à la pollution
émanant d’une ou plusieurs sources ponctuelles ou diffuses du littoral et susceptibles
de fortement affecter la santé humaine, les écosystèmes, la biodiversité, la durabilité
ou l’économie;
Les zones sensibles sont définies comme étant les eaux côtières et estuariennes de valeur
naturelle ou socio-économique sont considérées comme sensibles si elles sont exposées à
un risque plus élevé de subir des impacts néfastes des activités humaines.
Tableau 3.17. Critères de classement des effets
Niveau
Effet
6
Extrême
5
4
Descriptif
Tout rejet qui peut réduire la teneur en O2 de la masse réceptrice au-dessous
de 0,5 mg.l-1
Tout rejet qui contient une concentration en métaux lourds > 50 mg.l-1
Tout rejet qui contient une concentration d'hydrocarbures de 400 mg.l-1
Grave
Tout rejet qui peut réduire la teneur en O2 de la masse réceptrice au-dessous
de 2 mg.l-1
Tout rejet qui contient une concentration en métaux lourds > 30 mg.l-1
Tout rejet qui contient une concentration d'hydrocarbures de 200 mg.l-1
Importan Tout rejet qui peut réduire la teneur en O2 de la masse réceptrice au-dessous
de 0,5 mg.l-1
t
Tout rejet qui contient une concentration en métaux lourds > 20 mg.l-1
Tout rejet qui contient une concentration d'hydrocarbures de 100 mg.l-1
Tableau 3.18. "Points chauds" et zones sensibles de pollution domestique et
industrielle.
72
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Localisation
Ghazaouet
Oran
Mostaganem-Arzew
Alger
Rouiba– Reghaia
Bejaia
Skikda
Annaba
Points chauds
(agglomérations)
Niveau Aspects
transfrontaliers
6 P, B, L, S, H
4 P, B, L, S
6 P, B, L, S, H
4 P, B, L, S
5 P, B, L, S, H
5 P, B, L, S, H
5 P, B, L, S, H
4 P, B, L, S, H
zones sensibles (baies et
golfes)
Niveau
Effets transfrontaliers (*)
5 P, B, L, S
5 P, B, L, S, H
4 P, B, L, S, H
5 P, B, L, S, H
5 P, B, L, S, H
4 P, B, L, S
(*)
: P : Pêche, B : Biodiversité, L : Réduction de la valeur régionale du tourisme, S : Santé publique,
H : Habitats.
Les "points chauds" et zones sensibles correspondent logiquement aux principales agglomérations
côtières près desquelles se sont développés les grands centres industriels. La corrélation entre la
densité humaine et les charges polluantes (tab. 3.19) est évidente.
Tableau 3.19. Points chauds identifiés et population
Point
Population
chaud
Ghazaouet
120.000
Oran
1.230.000
Mostaganem
631.000
Alger
1.957.334
Rouiba
120.000
Bejaia
859.000
Skikda
747.000
Annaba
890.000
73
3.4.2. L'inventaire.
3.4.2.1. La "littoralisation"
Le littoral, écosystème sensible et complexe a subi, et continue encore de subir, le plus de pressions,
de sollicitations et de dégradations induites par une logique de planification insoucieuse de
l’environnement (localisation littorale de projets et de programmes de développement lourds et
pollueurs, consommation du foncier agricole, renforcement de la concentration humaine, tourisme) ;
dont les conséquences ne sont pas sans incidence sur le milieu marin en général et sur la
biodiversité marine et côtière en particulier. Le danger provient essentiellement de la terre, même si
des risques sérieux guettent à partir du large, en raison du trafic maritime intense encore en
expansion. Le littoral, territoire et écosystème sensible et complexe a subi, et continue encore de
subir, le plus de pressions, de sollicitations et de dégradations induites par une logique de
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planifications insoucieuse de l’environnement (localisation de projets et de programmes de
développement lourds et pollueurs) et par le laxisme dans l’application des textes relatifs à la
protection de l’environnement. Les conséquences de cet état ne sont pas sans incidences sur le
milieu marin en général et sur la biodiversité marine en particulier.
Les zones côtières des grandes villes algériennes (Alger, Oran, Annaba principalement,
Mostaganem, Béjaia, Jijel et Skikda secondairement) extrapolent de plus en plus leur
croissance sur les régions adjacentes. Beaucoup d’indicateurs affichent aujourd’hui
l’accélération de cette tendance, qui indéniablement va provoquer, à terme, les mêmes
dysfonctionnements qui affectent actuellement ces agglomérations. En effet, sur les
rivages adjacents, l’anthropisation incontrôlée se traduit en de nombreux endroits par :
- une occupation anarchique et non sélective du littoral ;
- une surexploitation des ressources (matériaux, foncier agricole, sites côtiers, etc.) ;
- une dégradation du milieu sous toutes formes (zone de rejets, piétinements, et
autres).
3.4.2.1.1. La démographie.
La démographie associée à la concentration des activités humaines et à l’existence des
infrastructures et des équipements structurants sont autant d’indicateurs à travers lesquels
le phénomène de la "littoralisation" est décrit et analysé. La répartition de population
affiche un déséquilibre entre les régions côtières et l’arrière pays. Cette population est
surtout localisée dans les bassins industriels et autour des grands pôles urbains (Annaba,
Skikda, Alger, Oran). En 1998, les résultats du recensement général de la population et de
l’habitat, indiquent une proportion de 43 % de la population algérienne résidant en
permanence sur la bande littorale moyenne d’une cinquantaine de km de profondeur. A
cette population, il convient d’ajouter les résidents temporaires, en nombre important
notamment pendant la saison estivale (ONS, 1998). Ce mouvement naturel lié au pouvoir
attractif des grandes métropoles s'aggrave sous l'effet combiné de la situation particulière
en matière de sécurité et aussi de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années
consécutives, obligeant notamment la population pastorale à quitter la zone tellienne pour
rejoindre le nord du pays.
3.4.2.1.2. L'industrie polluante.
Une proportion importante de l’industrie nationale se répartit sur les zones littorales. Sur les 10 202
unités industrielles recensées en 1993, on dénombre 5 242 localisées sur une bande de cinquante km
de profondeur à partir du trait de côte, soit l’équivalent de 51,4 % du total national. Ces
implantations littorales se distinguent par une concentration puisque la métropole algéroise, Oran,
Annaba et Béjaia regroupent 3 876 unités, soit près de 74 %.
La mauvaise utilisation de l’espace dans certaines zones côtières est caractérisée par une utilisation
intense et anarchique de l’espace littoral autour des pôles de concentration des habitats et des
activités, en dehors de toutes normes de préservation de l’interface côtière. L'agglomération
algéroise en est un exemple édifiant. La totalité des caractéristiques de la baie d'Alger a été
complètement modifiée. Les différentes baies (Alger, Annaba et à un degré moindre celles d’Oran,
de Mostaganem et de Skikda), du fait de leurs effluents urbains, présentent une insuffisance si ce
n’est une absence du pouvoir auto-épurateur marin vis-à-vis de la pollution organique. Ces sites
74
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correspondent en fait aux "points chauds" et zones sensibles (cf. 3.4.1), cumulant simultanément
une surcharge démographique, une concentration urbaine et industrielle.
Les industries chimiques et pétrochimiques littorales se distinguent par la diversité de leurs rejets
nuisibles, avec toutefois la prédominance d’un ou plusieurs types de polluants selon les zones (zinc,
cadmium, acide sulfurique pour Ghazaouet, chlore soude, mercure, autres métaux lourds, pesticides,
détergents pour Alger, Skikda et Annaba).
Les eaux de refroidissement des centrales thermiques de SONELGAZ (Marsat El Hadjadj,
Alger et Cap Djinet) provoquent la pollution thermique du milieu marin.
3.4.2.1.3. L'agriculture polluante.
Les activités agricoles occupent sur les wilayate littorales une superficie estimée à 1 632
000 ha. Les principaux périmètres agricoles recensés sur un peu plus de cinquante km de
bande côtière s’étendent sur 1 270 094 ha, dont une grande proportion (80 %) se situe
entre Ténès et Béjaia. Pour la période 1992-1993, dans les zones littorales, 540 562
quintaux d’engrais azotés ont été utilisés, dont 167 276 pour la région centre (Mitidja,
Sahel, plateaux côtiers algérois), soit un ratio de 1,13 quintaux d’engrais.ha-1 dans cette
région littorale. Ce taux peut être mis en relation avec la concentration élevée des nitrates
dans les sédiments marins au niveau des oueds qui le transportent vers la mer. Les eaux
de ruissellement évacuent en mer par les oueds principalement les excédents en nitrates
et phosphates des sols agricoles du littoral centre et des plaines de l’Est du pays.
3.4.2.1.4. Le tourisme balnéaire.
Le tourisme balnéaire est à dominante nationale. Il demeure de loin le plus attrayant et représente la
destination touristique la plus prisée, malgré la faiblesse des capacités installées. Les campings et
centres de vacances représentent à eux seuls près de 62% des structures d’accueil. Son emprise a
quelque peu perturbé l’interface terre-mer (écosystèmes, biotopes, paysages), dans les zones où se
sont édifiés des complexes touristiques disséminés tout le long du littoral algérien, à l’ouest (Oran,
Béni-Saf), comme au centre (Alger, Zéralda, Sidi Fredj) ou encore à l'est (Béjaia, Annaba, El Kala).
Les autres agglomérations littorales près des sites balnéaires sont intensément sollicitées durant la
saison estivale : Ghazaouet, Mostaganem, Ténès, Boumerdès, Tigzirt, Aokas, Jijel. Ce tourisme est
surtout localisé spatio-temporellement , et les conséquences sur le milieu côtier sont catastrophiques
en l'absence d'infrastructures appropriées.
Le phénomène de "littoralisation" dont le constat alarmant vient d’être retracé avec ses
multiples nuisances sur le milieu naturel (consommation du foncier agricole, renforcement
de la concentration humaine, industrialisation, tourisme) a non seulement des incidences
sur l'aménagement littoral et le milieu marin, mais aussi et surtout sur l’érosion de la
diversité biologique. Des gisements entiers de mollusques lamellibranches couvrant
plusieurs dizaines d'hectares ont complètement disparu dans la grande périphérie d'Alger,
à proximité de Boumerdès ; la situation est tout aussi dégradée sur la corniche oranaise.
Les incohérences de l’occupation du littoral et l’absence de normes de gestion intégrée des
zones côtières provoquent un ensemble d'altérations comme :
- le piétinement des sites fragiles ;
75
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-
-
la disparition de dunes exploitées comme matériaux de construction ;
la disparition des zones humides (plateau côtier de la Macta, à proximité de
Mostaganem) ;
l'altération des paysages (Annaba, Béjaia, Zemmouri, Mazafran) ;
la dénaturation des rivages aussi bien dans les baies où sont localisées les grandes
agglomérations (Alger, Oran, Skikda et Annaba) que sur les rivages environnants
(Alger essentiellement, sur un rayon de plus de 30 km autour de la capitale ;
la dégradation des parties dynamiques des plages (Boumerdès, Bou Ismail,
Mostaganem).
L'une des conséquences les plus directes des apports polluant concerne l'eutrophisation, visible
surtout dans les baies où se localisent les grandes agglomérations. Les processus de rejet (eaux
usées, eaux de lessivage), se combinent à ceux des apports de fertilisants (phosphates et nitrates),
accélérant le mécanisme d'altération. Des cas ponctuels sont connus, comme dans la région
d’Annaba avec l’usine ASMIDAL , ou à Mostaganem avec la papeterie située à l'ouest de la ville.
Des mesures ont été prises par les décideurs et des crédits internationaux de plusieurs dizaines de
millions de dollars mobilisés, en particulier pour Annaba, mais les effets ne sont pas encore connus.
3.4.2.2. L'étouffement des ports.
3.4.2.2.1. Aspects généraux
Les ports constituent des réceptacles adaptés de la pollution. Cependant, les capacités de
concentration et de sédimentation de ces sites spécifiques dépendent de nombreux
facteurs liés à la charge quotidienne qui y est déversée et au taux de renouvellement et
d'oxygénation de la masse d'eau piégée, en raison des activités de minéralisation aérobie.
1 053 907 m3 d’eaux usées sont rejetées quotidiennement dans les 11 principaux
ports d’Algérie. La production moyenne annuelle de DBO5 est de 88 205 tonnes et de 186
332 tonnes pour la DCO. Six principaux ports participent pour près de 95 % de la DBO5 et
environ 91 % de la DCO (tab. 3.20, fig.3.9).
Tableau 3.20. Rejets mesurés dans les principales zones portuaires
Sites
Ghazaouet
Oran
Arzew
Béthioua
Mostaganem
Ténès
Alger
Béjaia
Jijel
Skikda
Annaba
Total
Débits
(l/sec.)
56
840
402
24
905
42
6 944
254
136
770
1 816
12 189
DBO5 (t/an) DCO (t/an)
399
12 967
3 804
312
411
621
51 100
1 437
1 893
2 958
8 595
88 205
831
24 649
8 232
573
8 983
1 263
102 200
3 700
9838
7 561
18 492
186 322
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76
Figure 3.9 Les rejets mesurés dans les principales zones portuaires
180000
160000
140000
120000
DCO (t/an)
DBO5 (t/an)
100000
Débits (l/sec.)
80000
60000
40000
Annaba
Skikda
Jijel
Béjaia
Alger
Ténès
Mostaganem
Béthioua
Arzew
Ghazaouet
0
Oran
20000
3.4.2.2.2. Les métaux lourds et les hydrocarbures
Les analyses des sédiments portuaires indiquent des teneurs variables en métaux lourds et
en hydrocarbures (tab. 3.21, fig.10 et 10’). Les ports ne sont pas les seuls touchés par la
pollution des métaux lourds. Des concentrations élevées sont aussi constatées au large de
zones côtières comme Ghazaouet pour le Cd, Cu, Pb, Zn ; Oran et Arzew pour le Pb, Cu ;
Alger pour le Hg.
Environ 100 x 106 tonnes.an-1 d’hydrocarbures transitent à proximité des côtes algériennes
alors que 50 x 106 tonnes.an-1 sont chargées à partir des ports nationaux. On évalue à
10 000 tonnes.an-1 les pertes au cours de ces opérations et 12 000 tonnes.an-1 sont
déversées au large par les gros transporteurs (eaux de cales et de ballast). Comme pour
les métaux lourds des concentrations en hydrocarbures sont constatées au large des
côtes.
Les sédiments présentent les teneurs variables pour les principaux métaux lourds et les
hydrocarbures (tab. 3.21, fig 10 et 10’). Les ports ne sont pas les seuls touchés par la
pollution des métaux lourds. Des concentrations élevées sont aussi constatées au large de
zones côtières comme Ghazaouet pour le Cadmium, le cuivre, le plomb, et le zinc , Oran
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et Arzew pour le plomb et le cuivre et Alger pour le mercure. Environ 100 millions de
tonnes.an-1 d’hydrocarbures transitent près des côtes algériennes alors que 50 millions de
tonnes.an-1 sont chargées à partir des ports nationaux. On évalue à 10 000 tonnes.an-1
les pertes au cours de ces opérations et 12 000 tonnes.an-1 sont déversées au large par
les gros transporteurs (eaux de cale et de ballast). Comme pour les métaux lourds des
concentrations en Hydrocarbures sont constatées au large des côtes.
Tableau 3.21.
Teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures (µ
µg/g) dans
les principaux ports
d'Algérie
(les
chiffres
entre
parenthèses
représentent les normes).
Ports
Ghazaouet
Oran
Arzew
Béthioua
Mostaganem
Ténès
Alger
Béjaia
Jijel
Skikda (NP)
Skikda (AP)
Annaba
Mercure
(1,5)
2,6
0,5
0,35
3,2
0,3
5,8
0,3
5,9
18
3,3
1,1
Cadmium
(3)
2
0,2
0,25
0,4
1,2
2,9
2,8
2,35
0,12
1,58
2,5
Plomb
(250)
480
100
48
50
120
870
100
510
30
120
220
Cuivre
(150)
200
50
25
65
40
325
65
190
65
200
115
Zinc Chrome
(500) (250)
800
230
110
200
400
1100
440
700
170
770
400
380
60
35
60
50
100
100
110
40
70
85
(*) : normes ; HCT : teneurs les plus hautes.
Figure 3.10 Teneur en métaux lourds dans les principaux ports d’Alger
Hydrocarbures
(HCT)
810
17 000
8 500
950
8 700
1 000
30 100
255
415
2 010
120
4 900
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2500
2000
1500
Chrome
Zinc
Cuivre
1000
Plomb
Cadmium
Mercure
Annaba
Skikda (AP)
Skikda (NP)
Jijel
Béjaia
Alger
Ténès
Mostaganem
Arzew
Oran
0
Béthioua
500
Figure 3.10’ Teneurs en hydrocarbures dans les principaux ports d’Alger
78
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35000
30000
25000
20000
15000
10000
Annaba
Skikda (AP)
Skikda (NP)
Jijel
Béjaia
Alger
Ténès
Mostaganem
Béthioua
Arzew
Oran
0
Ghazaouet
5000
La pollution marine provient aussi des oueds (tab. 3.22), et il est actuellement difficile, voire
impossible de dissocier l'origine des polluants entre ports et oueds. La dégradation des écosystèmes
aquatiques côtiers et marins provient de la conjugaison des rejets d’eaux polluées par des matières
organiques fermentescibles des agglomérations littorales et de ceux d’émissaires industriels chargés
de nombreux contaminants minéraux et organiques, ainsi que des polluants diffus d’origine agricole
par lessivage des sols. La charge des eaux continentales en matières fertilisantes d’origine agricole
est responsable de la dystrophie des eaux marines côtières Les boues rouges, indicatrices de la
gravité de la situation, restent rares, mais les signalisations sont de plus en plus fréquentes.
La pollution des eaux littorales provoque une dégradation des riches communautés inféodées aux
étages médiolittorales, infralittorales voir circalittoraux. Les rejets d’égouts, sans aucun traitement
préalable, des grandes cités littorales ont des effets catastrophiques sur les biocénoses néritiques.
Tableau 3.22.Charges polluantes mesurées au niveaux des 10 principales
embouchures
d'oueds en Algérie.
Oueds
El Harrach (Alger)
Autres
Total
DBO5
(tonnes.an1
)
41253
55585
96 838
%
DCO
%
Azote
Phosphore
(tonnes.an
(tonnes.an (tonnes.an1
1
1
)
)
)
42,6
120 425 32
57,4
255 901 68
376 326
30 041
9 903
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
3.4.2.3. Le pillage du sable des plages et du tout venant des oueds.
Les extractions de sable et de tout venant des oueds ont deux conséquences synergiques
:
- elles fragilisent la côte soumise simultanément à l'hdrodynamisme et l'érosion éolienne
;
- elles menacent les biocénoses littorales.
Le problème du pillage de sable est effrayant par son ampleur et les volumes concernés.
Malgré de nombreuses velléités des autorités pour la rationalisation de l'exploitation des
matériaux naturels de construction, les enjeux économiques et la pression du marché sont
tels que toutes les mesures de régulation échouent lamentablement. La situation est
d'autant plus délicate que la demande en sables et autres granulats est légitime en raison
des besoins en équipements sociaux. Le problème est politique, il s'agit de revendications
légitimes et élémentaire des citoyens.
Le problème de l’érosion côtière est posé par rapport au démaigrissement des plages et
au recul du rivage. Sur les 250 à 300 km de sites côtiers sableux existant, environ 85 %
connaissent des situations d’amaigrissement, 10 % un état de stabilité et 5 % à peine de
progradation. Si les raisons de ce recul sont d’ordre naturel (processus hydrosédimentaires
marins), elles sont amplifiées par les nuisances anthropiques (piégeage des sédiments au
niveau des bassins versants ; extraction abusive de sable, mauvaise occupation du rivage
et pollution). Le recul des plages est lié à la nette diminution des transits littoraux.
L'extraction sauvage de sable favorise l'avancée de la mer et agit sur le transit
sédimentaire qui dépend aussi des apports terrigènes eux-mêmes sous l'influence de
l'hydrodynamisme. L'ensemble de ces mécanismes se traduisent par des perturbations et
des bouleversements de la biodiversité marine littorale, puis de celle du large par
enchaînements successifs, notamment au niveau :
- physico-chimique ;
- de l'habitat ;
- des peuplements et des biocénoses.
Phénomène secondaire en termes de biodiversité marine, l'avancée de la mer à la suite de
l'extraction excessive de sable, altère la nappe phréatique qui devient salée. En période de
sécheresse caractérisée, c'est un véritable drame pour l'ensemble de la population.
Au cours de ces deux dernières décennies, les sablières se sont multipliées (nappes
alluviales, parties supérieures des plages), entraînant des nuisances considérables sur
l’environnement (dégradation des ensembles dunaires caractérisée par une désertification
et une réduction de la diversité biologique.
3.4.2.4. Les pratiques de pêche dangereuses.
79
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
La raréfaction des stocks antérieurement accessibles aisément a entraîné des dérives dans la
pratique de la pêche. Il s'agit le plus souvent de violations caractérisées de la loi, mais la question a
atteint un point inquiétant.
3.4.2.4.1. Le chalutage hors zone.
La réglementation interdit toute l'année le chalutage à des profondeurs inférieures à 50 m, ainsi qu'à
l'intérieur des baies et cap durant l'été. En raison de la présence des fonds accores, les chalutiers
s'aventurent souvent sur petits fonds en zone interdite, détruisant tout le biotope local, en particulier,
les frayères et l'herbier à posidonie. Cette pratique peut être facilement interdite en mouillant dans
ces zones à intervalles de distance relativement éloignés, des obstacles interdisant l'utilisation des
chaluts sous peine de les perdre.
3.4.2.4.2. Le maillage des chaluts.
Alors que la réglementation méditerranéenne impose un maillage de cul de chalut de 40 mm de
maille étirée au minium, de nombreux bateaux utilisent des mailles de 36, voire 32 mm maille
étirée. En l'absence d'étude de sélectivité plurispécifique, et par souci de précaution, le respect de la
maille méditerranéenne demeure un impératif.
3.4.2.4.3. L'utilisation des filets maillants sur petits fonds.
Les filets maillants de type trémail restent peu sélectifs et sont utilisés sur des fonds ridicules,
parfois à moins de 05 m de profondeur. Leur action est à peine moins nocive que celle des chaluts,
surtout lorsqu'ils sont perdus. Leur utilisation devrait être interdite en dessous d'une profondeur
minimale de l'ordre de la trentaine de mètres, et qui reste à préciser localement.
3.4.2.4.4. L'utilisation des sennes sur des fonds limités.
La législation des années 50 imposait une profondeur double de celle de la chute de la
senne (tournante et coulissante ou pas) pour son utilisation. Cette règle n'est plus
respectée et bien au contraire, les senneurs travaillent sur des fonds limités de manière à
ce que la ralingue des plombs racle le fond, pour utiliser l'engin à la fois comme épervier,
comme senne tournante et comme senne de plage. Une telle pratique a des effets mal
connus, mais s'agissant généralement de petits fonds lors de la pêche de la sardinelle, ce
sont les zones de l'herbier qui sont ainsi exploités.
3.4.2.4.5. La pêche aux explosifs.
Pratique ancienne citée depuis près d'un siècle et abandonnée pendant quelques années,
la pêche à la dynamite a "explosé" ces dernières années. Le principe consiste à jeter dans
l'eau un bâton de dynamite qui en explosant fait remonter une partie des poissons en
80
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
surface. Cette méthode prohibée, et dénoncée régulièrement par de nombreux
professionnels, a cependant tendance à se généraliser au centre et à l'ouest du pays.
Le problème majeur de la pêche aux explosifs réside dans les effets collatéraux. Ce n'est
pas seulement la ressource ichthyologique qui est touchée, mais l'ensemble de la masse
d'eau et du fond qui est stérilisé durant de nombreux mois. La plus grande rigueur dans
l'application de la loi est indispensable, sur la base de preuves indiscutables qu'il est facile
d'obtenir en observant les espèces pêchées à la dynamite, à condition d'être présent au
moment des débarquements.
3.4.2.4.6. Dégradation de l'écosystème de l'herbier à posidonie
L'herbier à posidonie se trouve profondément dégradé à proximité des grandes villes et
des infrastructures industrielles. Les aménagements littoraux entraînent la diminution de
la bande littorale, qui a pour conséquence la disparition des habitats d’herbiers. Ce
phénomène est largement répandu au niveau des grands centres urbains tel que la baie
d’Alger où l’herbier a nettement régressé ces 50 dernières années, sa limite supérieure a
nettement reculé suite au développement de la ville d’Alger. Le développement des
infrastructures touristiques
tel que celui de Sidi-Fredj (hôtels, ports, centre de
thalassothérapie) ont entraîné un rétrécissement de la surface occupée initialement par les
herbiers à Posidonia oceanica et l’élargissement des ports anciens et la constructions de
nouveau ports (Bouzedjar Bou Haroun, Khemisti, Cap Djinet, Azzefoun, etc.). L’utilisation
des engins explosifs dans le cadre des activités de pêche, il semblerait selon de nombreux
témoignages que cette pratique sévit dans de nombreuses régions. La température liée au
rejet d’eau réchauffée entraîne une modification de la température de l’eau de mer. Ce
phénomène a été observé au niveau de la centrale thermique d’Arzew (OULD AHMED,
1994), où l’herbier à complètement disparu et qui a été remplacé par une algue verte
d’affinité Caulerpa prolifera. Cependant, comme le chlore est également rejeté, il est
difficile de savoir lequel de ces deux agents a entraîné la disparition de Posidonia
oceanica. L'augmentation de la turbidité, par les apports en nutriments, en sédiment fin
ou en matière organique, constitue l’un des facteurs majeurs de la régression des
herbiers. En effet, cette situation est largement observée dans la baie d’Alger et dans
d’autres régions où la limite inférieure remonte et où l’importance des apports en
nutriments et en matières organiques sont importants du fait que les eaux usées ne sont
pas traitées avant leur déversement en mer.
Un autre phénomène est observé à El Djamila à l’Ouest d’Alger et à Tamentfoust à l’Est où un
développement massif des épiphytes entraîne une diminution de la croissance foliaire, voire la
mortalité des faisceaux de posidonies.
La modification des apports sédimentaires peut conduire à l’ensevelissement des points végétatifs
ou au contraire, au déchaussement des rhizomes et à l’écroulement de l’herbier. D’une façon
générale, les aménagements littoraux provoquent les deux phénomènes, selon que l’on se trouve en
amont ou en aval de l’ouvrage par rapport au courant dominant. L’aménagement des oueds, et la
rétention du sédiment en arrière des barrages, provoque également un déficit en sédiment sur le
littoral., c'est le cas par exemples des herbiers du front de mer de la ville de Bou Ismail et de la
presqu’île de Sid Fredj.
81
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Des études approfondies de l'écosystème herbier sont urgentes, en raison non seulement
de son rôle protecteur d'un point de vue physique et mécanique, mais aussi biologique.
Victime de leur succès, les récifs-barrière, paysages marins menacés en Méditerranée,
mériteraient une protection sur la base d'un inventaire et d'une localisation qui restent à
faire. En Algérie, l'herbier à Posidonie est commun, il est visible tout le long du littoral, de
la frontière algéro-marocaine à la frontière algéro-tunisienne, mais des indices de
dégradation ont été observés et le même objectif de préservation concerne les côtes
algériennes.
3.5. Pôles de diversité et paysages marins caractéristiques.
La situation géographique des côtes algériennes à l’échelle de la Méditerranée et leur
diversité climatique, font qu’elles comprennent de nombreux sites d’intérêt stratégique, au
point de vue écologique : espèces-clés des paysages sous-marins, espèces remarquables,
espèces rares, espèces symbole, communautés remarquables, paysages remarquables,
typologie des paysages sous-marins remarquables, tracé des « fly-ways » Europe-Afrique.
La notion de paysage est encore très peu usitée dans le domaine marin, elle correspond à
un « ensemble structuré d’éléments naturels (géologiques, hydrologiques, végétaux) »
(DELPECH, 1988) auquel ne s’ajoutent pratiquement jamais, à l’opposé du domaine
terrestre, des éléments d’origine artificielle liés à l’action de l’homme. Dans le domaine
marin, le terme de paysage est essentiellement utilisé pour l’aspect esthétique et la
protection. En Méditerranée, il concerne le plus souvent des tombants coralligènes, des
herbiers de Posidonies et autres sources de curiosité.
3.5.1. Le Parc National d'El Kala PNEK.
La zone côtière marine d’El Kala au nord-est du pays (fig. 3.12), classée Réserve de la Biosphère
par l’UNESCO, présente la particularité de combiner, dans un étage bioclimatique humide,
l’interface d’un écosystème forestier, lacustre et marin. Elle comprend une richesse faunistique et
floristique exceptionnelle : grandes roselières entrecoupées d’aulnaies, macrophytes, espèces
boréales et tropicales, Poule sultane, Fuligule morillon, Foulque macroule, et autres espèces
avicoles, nicheuses ou migratrices. La partie sous-marine est aussi d’une richesse remarquable :
herbiers de Posidonies, coralligène, fonds corallifères, poissons remarquables (mérou et badèche).
82
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Figure 3.12. Vue de la partie est de la côte située dans le PNEK (36° 58’ 00’’ N,
08° 36’ 20’’ E)
3.5.2. Le Parc de Gouraya dans la région de Béjaia et le Parc de Taza
dans celle
de Jijel.
Ces parcs régionaux en continuité se situent entre Béjaia et Jijel. Originellement terrestres
uniquement, une partie marine à l'étude complète ces deux sites d'une beauté étourdissante, avec des
paysages d’exception et des falaises se jetant dans la mer.
3.5.3. Le complexe géomorphologique de la région d'Alger et l'île
Aguelli.
Situé à l'est d'Alger, le complexe rocheux débute par la pointe du cap Matifou, s'éloigne vers le nord
jusqu'au banc Matifou, haut fond remontant à – 09 m et localisé à 04 milles au large, puis bifurque
carrément vers l'est, où il englobe dans sa partie sud les îles Sandja, vers le nord, le rocher de la
Bordelaise, suivi du banc Djerb, pour enfin s'arrêter à l'île Aguelli à 02 milles au large de Réghaia.
La proximité des fonds de maërl, la diversité des espèces rencontrées en font un site remarquable si
près de la capitale.
83
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3.5.4. Le banc des Kabyles et la chaussée de la Salamandre.
Haut fond situé à quelques 07 milles au nord-nord-ouest de Jijel, le banc des Kabyles représente une
zone partiellement préservée jusqu'à présent grâce à son éloignement de la côte et aux courants
puissants généralement observés. C'est la perle rare de la biodiversité en Méditerranée, le mérous et
badèches s'y rencontrent par bancs de plusieurs dizaines d'individus, les grands crustacés y
atteignent et dépassent parfois les 05 kg. L'herbier à posidonie arrive à hauteur d'homme. Mais les
projets de développement de la pêche, particulièrement celui financé par le FIDA (cf. § 3.7.2.)
risquent de porter un sérieux coup à ce site quasiment vierge, rarissime en Méditerranée.
D'autres sites d'intérêt écologique méritent une attention, en particulier :
- la région de Honaïne où un nouveau port de dimension réduite a été construit sur les
ruines de l'ancien port antique ;
- l'aire marine de Tigzirt ;
- Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza offrent un intérêt paysager avec
une richesse floristique endémique et rare, des îlots qui parsèment la mini-baie,
important pour les oiseaux marins, un fond marin où la diversité des paysages sousmarins sont aussi remarquables les uns des autres : coralligène de surplomb, herbiers
de Posidonies, récif-barrière de posidonies, trottoirs à vermets, peuplement à
cystoseires, le tout dans des ruines romaines classées.
3.5.5. Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza.
Située à moins de 100 km à l'ouest d'Alger, cette région offre un intérêt paysager avec une richesse
floristique endémique et rare, des îlots qui parsèment la mini-baie, importants pour les
oiseaux marins, un fond marin où la diversité des paysages sous-marins sont aussi remarquables les
uns que les autres : coralligène de surplomb, herbiers de Posidonies, récif-barrière de Posidonies,
trottoirs à Vermets, peuplement à cystoseires. La présence de ruines romaines en font un lieu
historique fréquemment visité.
3.5.6. Les îles Habibas et le complexe rocheux de l'île Plane et de
celle de Rachgoun.
Les îles Habibas s'étendent sur plus de 03 milles (fig. 3.13) et appartiennent à un
complexe géomorphologique de plus de 30 miles de long avec en leur centre le banc de
l'Alidade. Elles possèdent certaines propriétés qui leur permettent de bénéficier d’un statut
de protection. Parmi la flore et la faune figurent des espèces menacées dans d’autres
secteurs de la Méditerranée, mais en équilibre numérique aux îles. Cette situation laisse à
penser que les populations de ces espèces ne courent pas de danger immédiat. La
représentativité de cet espace se caractérise par le grand nombre d’espèces,
d’écosystèmes et de paysages caractéristiques de l’aire géographique considérée. En effet,
uniquement pour les peuplements marins dit « stables » : phytobenthos et zoobenthos, la
végétation terrestre et sous-marine, en plus de l’ichthyofaune et de la faune
ornithologique, il est permis de conclure que la diversité spécifique est très élevée au
niveau des îles Habibas. Du point de vue écosystémique, la juxtaposition des trois
84
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écosystèmes adjacents relève du degré de représentativité des îles. D’autre part,
l’endémisme mis en évidence au niveau de ce site prouve, si besoin est, la représentativité
de cet espace, du moins pour la Méditerranée occidentale.
Le principal risque qu'encourent les îles Habibas concerne le développement de la pêche
sur les fonds rocheux. La situation est comparable à celle du banc des Kabyles, d'autant
plus qu'un projet financé par la CEE à concurrence d'un montant de 12 x 106 € est basé
dans la région.
Le maintien d’une part, des particularités écologiques, biologiques et physico-chimiques, et
la présence d’autre part, d’espèces menacées ou à caractère de symbole constituent les
éléments clés quant à l’urgence de leur préservation.
L’intention de mise en réserve des îles Habibas répond aux besoins de la préservation de
la biodiversité marine, terrestre et ornithologique. Elle répond également au souci de
maintenir intact les processus écologiques originels d’un site exceptionnel d’Algérie.
85
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Figure 3.13.Différentes vues des îles Habibas (35° 43’ 40’’ N, 01° 08’ 00’’ W)
a : vue d'ensemble à partir du sommet du phare
b : vue du port
c : mouillage ouest dans la baie de la mort
d : entrée du port par le sud
De nombreux autres sites originaux et ou d'un attrait particulier parsèment la côte
algérienne. A proximité de la frontière marocaine, le village de Mersat Ben M'hidi s'étend
sous forme de plusieurs criques fascinantes (fig. 3.14), constituant des paysages uniques.
Des rochers situés à quelques dizaines de mètres du village confèrent à la plage de la
Mouscarda par exemple, un caractère sauvage accentué par les immenses pins maritimes
qui longent la plage mais qui malheureusement se raréfient sous la pression du béton .
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a
87
b
Figure 3.14. La côte Ouest algérienne
a : vue d'ensemble
b : la plage de la Mouscarda à proximité du village de Mersat Ben M'hidi
3.6. La surexploitation.
3.6.1. La prédation sauvage sur les moulières naturelles.
La moule commune Mytilus galloprovincialis et la moule africaine Perna picta, constituent
généralement des gisements communs. Ces deux lamellibranches étaient présents sur
quasiment tout le littoral algérien, de la plage de Marsat Ben M'hidi à la frontière
marocaine jusqu'à El Kala, près de la frontière tunisienne, en passant par le Pain de Sucre
entre Rachgoun et Béni-Saf, Ain El Turc à proximité d'Oran, Ténès, le Chenoua, Alger,
Zemmouri, ainsi que de nombreux autres points disséminés sur la côte.
Quelques observations notées à l'embouchure du Lac Mellah (à proximité de la ville d'El
Kala ) indiquent que la moule locale (moule africaine Perna picta) est moins résistante que
la moule allochtone, notamment vis-à-vis de la dessalure.
La répartition géographique des espèces s'est réduite drastiquement. Un exemple édifiant
concerne la zone de Zemmouri où les moules qui couvraient plusieurs dizaines d'ha ont
totalement disparu, sous l'effet conjugué de la prédation humaine, et semble-t-il, d'une
pollution brutale lors du déversement de la vase du port d'Alger dans le canyon de
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Zemmouri, mais les causes ne sont pas prouvées, d'autant plus que les quantités
rencontrées sur le marché, pourtant interdites, représentent une part négligeable, et
démontrent qu'il ne s'agit pas dans tous les cas d'une surexploitation..
3.6.2. L'effort de pêche.
Mesuré en kilowatts ou en puissance nominale, l'effort de pêche pourrait paraître élevé si
ce n'est que la vétusté de la majorité de la flottille en limite les performances. Il faut
néanmoins distinguer plusieurs cas différents, difficilement comparables.
Le nombre de bateaux de pêche recensés se situe autour de 1 500 unités. La flottille
chalutière qui représente le 1/3 des unités, a évolué progressivement, mais l'étroitesse du
plateau continental en limite la rentabilité et la quasi totalité des espèces benthodémersales se trouve en pleine exploitation, voire en légère surexploitation. Les données
officielles ne permettent pas de mener une évaluation sérieuse, d'autant plus que
l'approche retenue, analytique monospécifique, décrit mal l'état de la ressource chalutière
phurispécifique par excellence en Méditerranée. En tout état de cause, le potentiel
capturable estimé à 40 000 tonnes, correspond approximativement aux prises débarquées.
La flottille sardinière, qui elle aussi se compose approximativement de quelques 500
bateaux, n'a pas de problème d'exploitation, tout au moins de façon globale, mais
certaines époques sont caractérisées par des captures massives de juvéniles, sans effet
réellement analysé sur les stocks de petits pélagiques, mais caractérisé par un manque
évident de productivité. Le potentiel capturable, estimé à plus de 120 000 tonnes, n'est
pas atteint, les prise se situant autour de 70 000 tonnes, mais les pratiques et la
technologie actuelles orientée de manière saisonnière vers les juvéniles dont la
surexploitation est heureusement compensée par leur courte longévité qui leur permet
une reconstitution assez rapide, se traduit par une perte de productivité.
Le cas des autres stocks, ceux des milieux accidentés, est tout à fait différent et paradoxal
à la fois. C'est la ressource la plus prometteuse en raison :
-
des stocks disponibles estimés à plus de 30 000 tonnes;
de l'absence d'armements spécialisés performants ;
de la valeur marchande élevée, caractéristiques des espèces nobles, grands crustacés,
grands sparidés, scianidés et serranidés;
du faible taux d'exploitation, atteignant difficilement 10 000 tonnes.an-1.
Cependant, les conditions de rentabilité halieutique, notamment en termes de
concentration sont rarement réunies, surtout pour des espèces au comportement
territorial marqué. De plus, le manque de technicité pour travailler des fonds accores
éprouvants pour le matériel, a poussé les quelques professionnels exerçant dans ce
domaine à ratisser les zones accessibles. C'est le cas par exemple du banc de l'Alidade à
l'ouest des îles Habibas, inconnu voilà 05 ans, et aujourd'hui complètement rasé. Cette
situation est d'autant plus déplorable que des projets financés par les instances
internationales (CEE, FIDA) visent ces sites vulnérables, véritables réservoirs de la
biodiversité marine, sans aune mesure de protection. Plus grave ces projets dits de
88
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développement de la pêche, censés aider les professionnels, favorisent les engins
destructeurs connus comme les filets maillants, au détriment de techniques beaucoup plus
sélectives et traditionnelles telles que nasses et casiers.
En résumé (tab. 3.23), la constat en matière de biodiversité marine et côtière se présente
en demi-teinte. Excepté le cas du phoque moine qui risque de disparaître, les autres
espèces, même celles en danger, peuvent retrouver un statut appréciable, à condition de
réhabiliter les habitats qui constituent en fait la base même de la diversité biologique
marine et côtière (tab. 3.24). Cette question épineuse, étroitement dépendante des
orientations en termes d'aménagement littoral, sera discutée en conclusion.
89
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Tableau 3.23.
Tableau synthétique des questions préoccupantes
Questions
Problèmes
Pêche au niveau des Destruction des herbiers
coralligène
écosystèmes sensibles
et
Etat actuel
Tendances
du Relativement limité, excepté les Aggravation notamment par le développement
petits fonds
des filets maillants de plus en plus profonds
Utilisation de la dynamite Stérilisation totale de la masse d’eau Préoccupante
pour la pêche au petits touchée (élimination de la faune et de la
pélagiques
flore associée)
Productivité négligeable, la majorité
des spécimens se déposent au fond
sans possibilité de récupération
Exploitation des sablières
Dégraissement des plages (déficit Disparition de certaines dunes Aggravation, réglementation de plus en plus
sédimentaire) et déséquilibre de côtières :
coercitive, sans résultats probants
- la Messida (El Kala);
l’écosystème à herbier
- Boumerdes
Intrusion de l’eau dans les nappes - Reghaia,
- Alger/Palm Beach
phréatiques
- Mostaganem ;
Régression des plages et diminution - Ain el Turc (Oran)
des espaces terrestres
90
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Tableau 3.23.
Questions
Tourisme de masse
Tableau synthétique des questions préoccupantes (suite)
Problèmes
Piétinement
Prédation, récolte, cueillette
Etat actuel
Extension des sites accessibles
Fréquentation
antérieurement
protégés
Tendances
Progression géométrique
des
îlots
naturellement
Augmentation excessive de la pollution
Aggravation
organique, pollution des plages
Destruction des nids et des œufs Exploitation systématique des Aggravation
d’oiseaux, dérangement des sites de nids (grotte de Baba Djani,
îles Habibas, île Rachgoun,
nidification
Chasse
Disparition des moulières
naturelles et raréfaction
de la patelle géante
Patella ferruginea et de la
grande
nacre
Pinna
nobilis
Disparition du phoque
moine de Méditerranée
Monachus monachus
Régression des espèces
végétales et animales du
Littoral
Erosion et perte de la biodiversité
marais de la Macta, marais de
Reghaia, complexe hydrique
d’El Kala
Observations disparates
Aggravation
Réduction de la diversité des Déséquilibre écologique de Aggravation
mammifères marins d’Algérie et de l'ensemble de l'écosystème
Méditerranée
Fragilisation écologique et physique
Surtout
au
niveau
des Aggravation
agglomération côtières
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91
Tableau 3.24.
Tableau synthétique des principaux risques
Question/problème
Menaces
des
espèces
Pêche en filets maillants Reproduction
au
niveau
des hypothéquées
Disparition des habitats
écosystèmes sensibles
Baisse de la production
Problème :
Destruction des herbiers Pérennité de certaines espèces en
danger
et du corraligène
Causes
Impacts
Engins de sélectivité médiocre, Modéré, pêche limitée en
abîmant le substrat sur lequel ils raison de la profondeur
se posent, perte élevée de filets qui augmente rapidement
qui continuent leurs action
longtemps
Exploitation et destruction des
frayères
Signification
La majorité de la
faune
marine
se
reproduit
sur
des
petits fonds où se
développe
l’herbier.
C’est l'ensemble de
l’écosystème qui en
dépend
Baisse de la biodiversité
Capture des juvéniles
Capture d’espèces sans intérêt
économique
Utilisation de la dynamite L’eau devient inerte par destruction Onde de choc de la dynamite qui Fort, localisé
des
autres affecte
tous
les
systèmes
pour la pêche des petits du plancton et
organismes
respiratoires
pélagiques
Tendance
à
la
généralisation, liée à
la modification des
espèces cibles qui
apparaissent de plus
en
plus
souvent
diffuses
sans
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cohérence de bancs.
Pratique développée
au
centre
et
à
l’Ouest : Bou Haroun
(Alger) et Oran
Problème :
Excès de matières organiques par
Stérilisation totale de la minéralisation des spécimens morts
masse d’eau
non récupérés
Productivité négligeable
Exploitation des sablières
Sous oxygénation liée au recyclage
de la matière organique
Réduction des espaces côtiers Avancée de la mer
disponibles
Fort
Concerne le littoral :
En raison de la pression disparition des dunes
de construction
92
Tableau 3.24.
Tableau synthétique des principaux risques (suite)
Question/problème
Menaces
Causes
Problème : Dégraissement Intrusion de l’eau de mer dans les nappes Modification du transit sédimentaire
des plages et déséquilibre phréatiques
Modifications physico-chimique et
de l’écosystème à herbier
Déséquilibre des écosystèmes côtiers biologique
marin et terrestre
Fragilisation de l’herbier par
déchaussement
Impacts
Signification
la Messida (El Kala)
Boumerdes
Reghaia
Alger/Palm Beach
Mostaganem
Ain el Turk (Oran)
Tourisme de masse
Problème 1 :
Piétinement
Destruction ou
couverture algale
réduction
Dénaturation
des
remarquables
(récifs - barrières,
vermets...)
de
la Sur-fréquentation
paysages Lacunes
en
sensibilisation
trottoirs à
Modéré, conjoncturel,
Manque de données
matière
de
Dégâts aux
sensibles
habitats
Erosion à long terme
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Particulièrement les rares sites
Problème 2 :
Destruction des nids et nidification de l’avifaune aquatique
prélèvement des œufs
d’oiseaux
Problème 3 :
Chasse
de Cadre institutionnel et juridique Faible, limité à quelques Réduction
des
populations
incomplet,
en
particulier zones
Déséquilibre régional
l’absence de MPA
Commerce des œufs
Réduction de l’avifaune, en particulier Braconnage
des espèces protégées
Peu générer des dégâts
sérieux dans les rares
zones
humides
de
concentration
des
oiseaux
Fort,
gisements Importance biologique
entièrement
disparus (rôle dans la filtration et
(Beni Saf, îlot Sandja, la turbidité)
Rocher
pourri
de
Zemmouri)
Disparition
des Début de désertification des roches Prédation humaine
littorales
moulières naturelles
Erosion et perte de la
biodiversité
humaine
Raréfaction
de
la Perte de l’espèce qui est en plus Prédation
comme appât)
patelle géante Patella protégée en Méditerranée
ferruginea
(utilisée Moyen
Espèce
vulnérable,
localisée en très peu
d’endroits
Erosion de la biodiversité
Tableau 3.24.
93
Tableau synthétique des principaux risques (suite)
Question/problème
Menaces
Causes
Raréfaction
de
la Perte de l’espèce qui est en plus Prédation humaine par plongée
grande nacre Pinna protégée en Méditerranée
Valeur ornementale
nobilis
Aménagements
Erosion de la biodiversité
Disparition du phoque Réduction de la biodiversité, d’une Dérangement de l’habitat
moine de Méditerranée espèce protégée en Algérie et en
Méditerranée
Raréfaction de la nourriture
Monachus monachus
Impacts
Signification
Fort, observation in situ, Espèce vulnérable
de plus en plus rare
Importance
écologique
Valeur esthétique
Fort, l’espèce n’est plus Ecologique,
signalée depuis 3 ans
esthétique,
espèce
symbole
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Concurrent de l’homme vis-à-vis
de la ressource
Réduction de la diversité des
mammifères
marins
d’Algérie et de Méditerranée
Régression des espèces Hydrodynamisme
accru
végétales et animales du déstabilisation des plages
Littoral
Fragilisation physique
et
Modéré,
lié
littoralisation
Remise en suspension des particules Augmentation de la turbidité
fines
Aménagements
Réduction
des
espaces
disponibles surtout pour les
espèces
à
comportement
territorial
Fragilisation biologique
à
la Economique par la
réduction des espaces
exploitables, par les
coûts de restauration
Ecologique
l’érosion
de
biodiversité
par
la
Réduction des zones de frayères
Diminution de la diversité
Réduction et destruction des
herbiers
Eutrophisation
Rupture et raccourcissements
des réseaux trophiques
94
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CHAPITRE 4
Priorités pour l'action
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Sommaire du chapitre 4.
Page
4.1. Contexte général :
97
4.2. La protection des sites d'intérêt écologique :
99
4.3. Mise en place d'un référentiel :
104
4.4. Le développement des connaissances :
105
4.5. Les opérations individualisées :
106
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4.1. Contexte général.
Les proposition de mesures et d'action d'ordre présentées ci-après, concernent les
principales actions prioritaires hiérarchisées, identifiées au chapitre 3, sur la base des
lacunes mentionnées au chapitre 2. Cependant, des actions complémentaires, de moindre
importance, mais néanmoins nécessaires, sont discutées et recommandées au chapitre 6.
Les actions proposées ci-après répondent à deux exigences fondamentales :
- créer les conditions de réussite d'une stratégie à long terme pérenne basée sur les
équilibres biologiques définissant les écosystèmes ;
- rétablir quand le point de non retour n'est pas encore dépassé, les espèces
menacées dans leur environnement en agissant sur la matrice habitat.
Dans cette approche, les actions proposées constituent un ensemble d'éléments
relativement indépendants susceptibles d'être concrétisés séparément ou en groupes. De
leur agencement cependant, dépend l'efficacité et la pérennité des mesures qui seront
prises.
Les différents volets des actions proposées s'inscrivent dans une démarche étalée dans le
temps, à court, moyen et long terme. Les besoins en moyens matériels et humains sont
individualisés. Des actions dépendent parfois de plusieurs décideurs et des propositions
d'organisation les accompagnent. Dans de nombreux cas, la conservation est difficilement
compatible avec la production et l'exploitation ; dans ce contexte, les principes
fondamentaux de précaution de la diversité biologique marine sont rappelés, en tenant
compte des particularités de l'activité envisagée.
Les actions peuvent être classées en mesures :
- de protection in situ ;
- de protection ex. situ ;
- de réhabilitation ;
- de gestion, générales, aux effets multiples et globaux.
Pour la protection in situ, l'urgence concerne les espèces menacées d'extinction, mais pour
elles comme pour les autres, il n'est pas très efficace de préconiser des mesures
applicables à l'espèce elle-même, si son biotope et son rôle dans l'écosystème sont
96
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ignorés. Les actions de protection ex situ, envisageables uniquement à titre exceptionnel,
ne concernent actuellement aucun cas répertorié en milieu marin., mais une action
ponctuelle peut être décidée en cas de menace localisée. Chez les espèces aquatiques,
tout déplacement revêt une complication rédhibitoire, et il est préférable d'envisager
plutôt une protection comprenant des mesures conjoncturelles (saisonnières par exemple)
couplées à une zonation combinant des zones de protection stricte et d’autres accessibles.
Les mesures de réhabilitation représentent des actions générales à vocation écologique et dépendent
des actions menées sur les causes de dégradation. La réhabilitation concerne quasi uniquement les
habitats, ou plus globalement l'environnement des espèces ou thématiques ciblées. Cette partie
s'adresse surtout aux sites qui peuvent faire l'objet d'une valorisation, c'est à dire de sites qui n'ont
pas été altérés à un point de non retour. Pour les autres, comme par exemple les zones anoxiques
des baies où sont localisées les grandes agglomérations, les recommandations sont difficilement
évaluables, mais les principes généraux seront indiqués.
Les actions proposées sont bien évidemment articulées autour d'un schéma directeur
concevable uniquement dans un environnement approprié. Inexistant actuellement, ce
cadre global, condition sine qua none de réussite doit être élaboré et construit afin que les
actions proposées puissent se concrétiser et ne pas retentir comme des échecs cuisants, à 97
l'image de nombreuses actions tentées auparavant.
Les aspects législatifs sont compris aussi bien comme des synthèses de la connaissance
acquise en matière de biodiversité marine et côtière, que comme des préalables à la
concrétisation des actions. Nombre de textes de loi ont trop souvent été pris sur une base
théorique avec des effets situés à l'opposé des objectifs, qu'il semble plus judicieux dans
différents cas, de délimiter un cadre légal provisoire adopté par simple ordonnance ou
décision, afin de fournir une base juridique aux actions, puis de légiférer définitivement,
une fois les premiers résultats des actions validés et vérifiés.
Les mesures proposées sous forme d'actions concernent un ensemble de solutions
probables en réponse aux agressions aux dégradations du milieu marin et côtier. Si les
causes anthropiques de cette situation sont abordées et prises en considération, les
pressions sur le foncier, et particulièrement les conflits générés par l'occupation spatiale
du littoral dépassent l'approche technique et font appel à une approche sociologique et
juridique indispensables à une analyse politique, seule solution dans une pareil contexte.
Des objectifs minima exposés ci-après représentent les conditions de réussite des actions
proposées.
L'absence de sites de haut intérêt écologique à valeur naturelle particulière bloque toute
velléité de préservation, et c'est la première action ciblée, après celles liées à
l'assainissement environnemental (niveau zéro de rejet d'eaux usées maintien de
l'équilibre sédimentaire par la rationalisation de l'exploitation de sable des plages) qui est
proposée de manière à disposer de zones protégées qui permettront ultérieurement de
tester et d'appliquer des mesures extensibles et reproductibles à l'ensemble des côtes
algériennes.
Les agressions et dégradations littorales sont fortement corrélées à la densité
démographique qui ne peut que s'augmenter sous l'effet conjugué de la désertification et
de la sécheresse qui repoussent les populations vers le nord du pays. En conséquence, la
mise en application d'un programme de lutte contre la perte de la diversité biologique
marine et côtière acquiert un caractère social qui sera abordé au chapitre 6.
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L'Algérie dispose de plusieurs sites de passage et de nidification des oiseaux migrateurs et
de l'avifaune marine. Bien que la majorité soit classée au plan international, les zones
humides du PNEK étant même considérées réserve de la biosphère, les dégradations sont
permanentes, elles subissent des agressions de nature diverse, cela varie du braconnage
et/ou de la chasse plus ou moins tolérée, à la pêche des espèces aquatiques,
appauvrissant le milieu en proies pour les oiseaux, ou à l'utilisation des plans hydriques
comme réceptacle des activités polluantes, heureusement rares dans la région il est vrai.
Les conditions minimales à respecter pour la concrétisation des actions proposées
concernent la lutte contre deux fléaux aux effets multiples et pernicieux (tab. 4.1). Les
solutions sont connues, mais le coût en est relativement élevé.
Tableau 4.1.Conditions minimales pour concrétiser les actions proposées.
Objectif
Conditionnalité
Niveau zéro de rejet direct Epuration obligatoire
des eaux usées
Observations
Pressions exercées par les groupes
industriels publics et privés étrangers à toute
approche de préservation
Substitution du sable pour les Solutions
techniques Difficulté objective, dimension sociale
disponibles, question de dominante en raison du déficit en
matériaux de construction
coût de production.
infrastructures, logements particulièrement.
Les conditions ci-dessus mentionnées constituent un préalable général, mais cela ne signifie pas
qu'aucune action ne peut être entreprise tant que ces conditions ne sont pas remplies. Il s'agit plus
exactement de tendances qui doivent servir de guide aux décideurs. La réussite des actions (tab. 4.2)
dépend effectivement des résultats obtenus en matière de dépollution littorale et de stabilisation
sédimentaire, mais elle ont aussi une action en retour et agissent elles-mêmes sur la restauration des
équilibres écologiques.
4.2. La protection des sites d'intérêt écologique.
Les dossiers de classement des zones marines et côtières des parcs nationaux concernent
actuellement:
- la portion de côte du PNEK, située entre le cap Rosa et le cap Roux à la frontière
tunisienne (entre 36° 57’ 00’’ et 36° 56’ 60’’ N et entre 08° 16’ 00’’ et 08° 35’ 80’’
E), avec pour Chef Lieu de wilaya, El Tarf ;
- les îles Habibas (35° 46’ 60’’ N et 01° 08’ 00’’ W), rattachées au parc national de
Tlemcen, même si le Chef Lieu de wilaya se trouve dans ce cas à Ain Témouchent
(35° 20’ 20’’ N, 01° 05’ 90’’ E.
98
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Les études en cours d'élaboration concernent :
- la zone marine du parc national de Gouraya, située entre l'île Pisan (36° 49’ 70’’ N, 05° 00’
00’’ E) et le cap Carbon (36° 46’ 60’’ N, 05° 06’ 60’’ E), avec pour Chef Lieu de wilaya de
Béjaia (36° 45’ 00’’ N, 05° 05’ 20’’ E) ;
- la zone marine du parc national de Taza, située entre Ziama Mansouria (36° 39’ 40’’ N, 05°
39’ 00’’ E) et Ras Afia (36° 49’ 60’’ N, 05° 41’ 20’’ E) avec pour Chef Lieu Jijel (36° 49’
00’’ N, 05° 47’ 00’’ E) ;
- l'île de Rachgoun (35° 18’ 90’’ N, 01° 29’ 90’’ W), qui sera rattachée au parc national de
Tlemcen, avec pour Chef Lieu de wilaya Tlemcen (34° 58’ 00’’ N, 01° 15’ 10’’ W)
Un nouveau projet de classement de la zone humide de Réghaia (36° 46’ 90’’ N, 03° 20’ 20’’ E),
marais littoral situé à proximité d'Alger, comprenant l'île Aguelli, a été lancé récemment. Il s'agit
dans un premier temps d'inscrire la zone dans la liste Ramsar, puis d'étendre la protection de la
partie marine de la zone qui comporte de nombreux hauts-fonds (le banc Matifou, le banc Djerb),
îlots (Ladjouza, les îles Sandja) et autres particularités déjà mentionnées (site à laminaires,
gravelles)
Un autre projet d'étude récent concerne le marais de la Macta (35° 47’30’’ N, 00° 07’ 20’’ W) situé
entre Oran et Mostaganem, mais aucune information supplémentaire n'est disponible à ce sujet.
Quel que soit le degré d'avancement des travaux lancés, les études seront longues alors que des
actions urgentes doivent être menées, comme par exemple la reconstitution des habitats du phoque 99
moine dans la zones des îles Habibas. Les critères d'étude pour l'aménagement des zones marines
répondent classiquement à des impératifs écologiques, alors que la pêche constitue le danger
immédiat, par la pression soutenue exercée sur ces zones privilégiées, d'autant plus fragiles qu'elles
sont aisément accessibles en raison de leur proximité. Une approche complémentaire, basée sur des
mesures techniques conservatoires en matière de pêche (indices de mortalité, technologie
alternative, organisation du marché et valorisation des captures), ne pourra qu'augmenter l'efficacité
des premières propositions.
Les réserves marines représentent l'un des outils les plus performants de préservation et de la
biodiversité marine et du développement durable. Les sites éligibles ne sont pas tous connus, mais
ceux qui ont été identifiés (tab. 4.2) constituent des réserves de la biodiversité marine et côtière
remarquables, parfois uniques en Méditerranée en raison de la flore et de la faune endémique,
d'espèces rares signalées ou encore de paysages grandioses.
Tableau 4.2. Délimitation de réserves marines.
Action prioritaire
Justification
Description
Objectifs
Mise en place de réserves marines
- absence de textes spécifiques (réglementation) ;
- érosion de la biodiversité marine et côtière ;
- nombreuses espèces menacées ;
- absence de sites de références ;
- dégradation d'habitats exceptionnels.
- pôle de la diversité biologique ;
- ce sont des îlots, des hauts fonds, paysages côtiers remarquables et
habitats particuliers ;
- maintenir et restaurer des processus écologiques originels ;
- conservation in situ, notamment d'espèces méditerranéennes protégées
;
- sites expérimentaux pour la recherche scientifique ;
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- Assurer un développement durable en protégeant les frayères et les
géniteurs ;
- MATE, DGF en collaboration avec le MERS ;
Responsabilité
- autres institutions à identifier et rôle à définir.
Préalables nécessaires - dispositif législatif approprié: décision de classement avant la finalisation
pour la mise en œuvre des études.
- financement ;
Soutien nécessaire
- logistique: 20% du plan de charge.
La mise en place de réserves marines répond aussi à la nécessité de disposer de sites
d'observation privilégiés et de mémoire vivante de la biodiversité marine et côtière. C'est
aussi un préalable aux actions de sauvetage du phoque moine, seule espèce en voie
d'extinction (tab. 4.3). Observé sans équivoque jusqu'en 1992, le phoque moine n'a été
signalé depuis que par ouie-dire. La première étape consiste donc à tenter de le localiser,
ou le cas échéant, de cartographier ses habitats potentiels. En raison de la longueur de la
côte, cette action serait menée au niveau des sites de plus forte probabilité de présence,
c'est à dire entre Ténès et Mostaganem, zone enclavée d'une quarantaine de milles, peu
fréquentée, aux cavernes et sites abrités assez rares pouvant être prospectés assez vite,
puis entre Bou Zedjar et Ghazaouet, incluant les îles Habibas. Alors qu'auparavant, la
quasi-totalité des signalisations, tout au moins depuis un demi-siècle, se limitait à l'ouest
de la ville d'Oran, un phoque moine aurait été aperçu récemment (février 2002) par les
sapeurs-pompiers (service de la protection civile) de Mostaganem (35° 55’ 90’’ N, 00° 05’
10’’ E), à quelques km de la ville.
Des travaux antérieurs (cf. bibliographie) comportent des information qui orienteraient
géographiquement les actions. L'objectif de l'action se limiterait à ces observations et l'étude du100
comportement des spécimens pour prendre des mesures simples de protection. Dans le cas où cette
première démarche s'avère probante, un programme plus ambitieux pourrait être envisagé au plan
régional.
Les habitats une fois inventoriés et les éventuelles populations rescapées localisées, une opération
de transplantation de quelques colonies à partir des sites occupés actuellement, pourrait être
envisagée. En effet, l'enjeu représenté par le phoque moine dépasse le cadre national et impose une
coopération entre les pays concernés par la question, et notamment la Grèce.
L'espèce est protégée légalement par décret, mais ne l'est pas de manière effective. Il est par
conséquent impératif de prendre des mesures strictes, et mener une opération de sensibilisation,
nationale, mais surtout locale, sur tout le littoral ciblé, c'est à dire entre Alger et Marsat Ben M'hidi,
à la frontière marocaine.
Ce travail urgent nécessite des délais étendus. Pour pallier ces contraintes de temps, une solution
simple consiste à dégager provisoirement une zone refuge, la plus appropriée étant représentée par
les îles Habibas et l'île de Rachgoun pour des raisons objectives évidentes, en particulier :
- les derniers signalements proviennent de ces îles qui ont abrité le phoque moine ;
- leur éloignement de la côte réduit l'impact anthropique et les nuisances à l'origine de la
raréfaction de l'espèce ;
- Ces deux îles appartiennent à un complexe géomorphologique commun et font déjà l'objet
d'études en vue de leur classement.
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Une décision administrative, même provisoire, devra protéger les sites retenus, avant même la fin
de l'étude. Cette décision deviendrait définitive dès confirmation de la présence du phoque moine.
Les causes de raréfaction de l'espèce sont connues, et peuvent être divisées en deux catégories :
- les causes directes dues aux actions des pêcheurs et à la dégradation des habitats
(déprédation, fréquentation par les estivants, braconnage) ;
- les causes indirectes liées surtout à l'altération des zones littorales avec pour conséquence
probable, une diminution des proies du phoque moine, contraint à s'éloigner de plus en plus
de ses zones d'évolution habituelles.
Les premières causes peuvent être combattues à partir d'actions ciblées et spécifiques. L'interdiction
de fréquentation des habitats potentiels, notamment au niveau des îles, représente une mesure
simple et efficace, facilitée par la difficulté d'accès des îles.
Les secondes causes sont plus délicates à combattre ; elles sont la conséquence d'une dégradation
générale et multiple du littoral. L'objectif consiste à obtenir un rejet direct zéro des eaux usées. Cet
objectif aurait un effet global dont la partie se rapportant à l'amélioration du régime alimentaire du
phoque moine ne serait qu'un aspect satellite. Evaluer une telle action semble bien difficile, mais il
suffit dans une phase préliminaire de considérer les impacts physiques et les conséquences
mécaniques de la reconstitution de l'herbier, puisqu'il s'agit de réactions en chaîne, l'écosystème se
rétablissant progressivement à partir des premiers maillons altérés et réhabilités.
A l'exception de l'ISMAL qui est doté d'un parc naval conséquent (un bateau de 25 m, plusieurs
embarcations de 07 à 10 m de longueur), et dans une moindre mesure l'université d'Annaba qui
bénéficie d'une petite embarcation (06 m de longueur environ), le problème majeur de l'activité de101
recherche océanologique en Algérie provient de l'insuffisance des moyens à la mer. Il est impératif
de doter l'université d'une embarcation au minimum. Les différentes prospections indiquent qu'il est
possible d'obtenir un navire de 10 m pour des sorties quotidiennes, équipé au minimum (treuil
hydrographique, apparaux de navigation et matériel de sécurité) à partir de 80 000 US D, l'optimum
se situant autour de 550 000 USD pour un bateau de 19 m pouvant recevoir une dizaine de
chercheurs. Ainsi, les bateaux des particuliers ainsi que ceux de l'ONSM seraient utilisés comme
appoint.
Le financement du bateau pourrait faire l'objet d'un accord interministériel entre la DGF (MA), ,
l'université (MERS) et le MATE.
Tableau 4.3. Etude du phoque moine Monachus monachus.
Mise en place d'un programme de collecte de données sur le
phoque moine
- raréfaction de l'espèce ;
Justification
- espèce protégée ;
- mammifère d'intérêt régional (Convention de Barcelone).
- prospection fine de l'espèce pour un inventaire des sites probables ;
Description
- observation directe de l'espèce (mœurs, comportement, biologie…): de
la frontière marocaine à Ténès en priorité.
- protection des sites où se trouve l'espèce ;
Objectifs
- création de réserves (MPA) ;
- repeuplement.;
- MERS/Universités ;
Responsabilité
- MATE et DGF: rôle à définir.
Préalables nécessaires - campagne de sensibilisation des pêcheurs et riverains…/Média ;
pour la mise en œuvre - programme officiel pour la protection de l'espèce ;
Action prioritaire
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Soutien nécessaire
- sites protégés déjà en place ;
- intégration au réseau Phoque moine de Méditerranée (échange
d'informations et d'expériences).
- financier et logistique ;
- SNGC/Professionnels de la pêche et Média/ONG/ONSM.
Corollaire à la délimitation des réserves marines, une mesure de substitution à vocation
économique, consiste à proposer des solutions de substitution au manque à gagner
potentiel des pêcheurs interdits d'intervenir au niveau de sites accessibles auparavant. La
solution technique la plus appropriée consiste à installer un Dispositif de Concentration de
Poisson (DCP ou FAD en anglais pour Fish Aggregative Device), système qui présente de
multiples avantages (tab. 4.4) résumés ci-après :
- son installation s'effectue sur des fonds de 200 à 2000 m, et par conséquent
éloignés des sites à protéger ;
- comme son nom l'indique, le système concentre les poissons et permet des
économies en temps et en carburant pour les pêcheurs ;
- l'exploitation concerne des espèces pélagiques, petites et grandes, clupéidés,
scombridés, carangidés, dont les stocks supportent beaucoup mieux la pression de
pêche en raison d'un turn over relativement élevé et d'un potentiel estimé peu
affecté par la pêche d'après les études menées sur l'état de la ressource ;
- nombre des espèces concernées peuvent faire l'objet de pêche par les
"plaisanciers", qui ne sont autre que des professionnels non déclarés, pauvres et
peu équipés et qui ne peuvent s'acquitter des taxes et impôts en raison de leur
102
revenu généralement dérisoire;
- la pêche s'y pratique en groupe avec une division du travail simple, favorisant les
réflexes de concertation et d'entraide, rares chez une population réputé pour son
individualité.
Les mesures d'accompagnement de cette proposition concernent surtout les techniques et
méthodes de pêche, peu connues en Algérie. L'apport des associations de vrais
plaisanciers, enclins à la pêche sportive et culturellement plus sensibles aux aspects de
préservation, peut être dans ce contexte décisif, en complément aux formations
dispensées par les EFTP, structures légales qui continuent à former essentiellement au
chalut alors que ce métier est saturé et que la ressource supporte mal l'arrivée de
nouveaux armements.
Ainsi la réussite de la création d'une réserve marine dépend éminemment du degré d'intégration des
acteurs de la diversité biologique marine et des capacités de répartition équitable des ressources et
des profits générés par la nouvelle situation. Il est acquis que les mesures uniquement coercitives
sont vouées à l'échec et que le système de compensation représente un outil souple et efficace dans
la gestion des zones protégées.
Cette action qui peut être ultérieurement étendue à de nombreux sites littoraux, doit
préalablement être testée grandeur réelle dans les conditions les plus favorables. La zone
des îles Habibas semble la plus appropriée pour une opération pilote dont dépend la
politique générale de l'aménagement littoral du côté marin. En résumé les principaux
acteurs identifiés seront :
- les professionnels localisé entre le Cap Blanc et Béni-Saf ;
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-
une équipe scientifique multidisciplinaire, intégrant obligatoirement des écologistes
et des halieutes ;
les autorités locales, civiles et militaires ;
les établissements de formation de pêche de Béni-Saf et éventuellement d'Oran ;
des praticiens et des plaisanciers maîtrisant les engins dormants et sensibilisés aux
approches de précaution ;
les associations de défense du milieu marin et celles représentant les praticiens.
Le rôle de l'équipe scientifique sera multiple ; la première tâche consistera à concevoir et
faire réaliser le FAD, puis à organiser le suivi de l'évolution du milieu, en déterminant le t0
et organiser, en collaboration avec les professionnels, l'acquisition des données
biologiques et physico-chimiques utilisables dans un software de gestion écosystémique.
Tableau 4.4. Mise en place d'un DCP.
Action prioritaire
Mise en place d'un dispositif de concentration de poisson
- perte d'espace productif pour les acteurs de la biodiversité marine ;
Justification
- éloigner les exploitants traditionnels des zones classées.
- système de concentration de poisson, surtout les pélagiques ;
Description
- structure fixe à durée de vie limitée ;
- alléger la
pression de pêche sur les espèces rocheuses ;
- proposer une alternative aux métiers délocalisés et les maintenir dans
leur milieu socioculturel ;
- responsabiliser les pêcheurs qui deviennent ainsi des partenaires des
Objectifs
équipes chargées de la réserve
103
- sites expérimentaux pour la recherche scientifique ;
- assurer un développement durable en protégeant les frayères et les
géniteurs ;
- MATE/ MPRH;
Responsabilité
- DGF en collaboration avec le MERS
Préalables nécessaires - recyclage des professionnels aux techniques sélectives ciblant les
pour la mise en œuvre espèces pélagiques.
- financement ;
Soutien nécessaire
- EFTP.
4.3. Mise en place d'un référentiel.
La biodiversité, qu'elle soit aquatique, terrestre ou aérienne, a besoin d'une structure
pérenne qui lui serve de mémoire pour se projeter sur l'avenir. La règle veut que chaque
pays soit doté d'une entité qui garde le patrimoine naturel, le perpétue et échange avec
l'ensemble des nations. Appelé le plus souvent Muséum National d'Histoire Naturelle,
l'organisme scientifique constitue le socle de la biodiversité. Les enjeux d'une telle
structure ont dépassé le cadre des ambitions individuelles et réduit cet outil d'une
puissance phénoménale à une officine administrative indigente vidée de toute substance.
Le plan de gestion de la biodiversité prévoit la création d'un nouveau centre aux missions
analogues à celles du Muséum. L'initiateur de cette structure intitulée Centre de
Développement des Ressource Biologiques (CDRB) semble avoir omis la biodiversité
marine et côtière, sans doute en raison de sa spécificité et des difficultés de concevoir une
conservation ex situ à ce niveau. Quelle que soit son appellation future, quelle que soit sa
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localisation, la structure chargée de l'Histoire Naturelle nationale devra inclure la diversité
biologique marine.
Pour des raisons d'efficacité et de commodités, l'ensemble des activités en matière de
biodiversité doit rester groupé, mais la proposition d'action à ce sujet (tab. 4.5) ne
concerne bien sûr que la partie marine, la totalité de l'édifice institutionnel et physique
étant composé des différents constituants de la diversité biologique algérienne.
A l'exception d'une administration élémentaire, le Muséum National d'Histoire Naturelle
regrouperait les meilleurs des scientifiques nationaux, peu nombreux. Pour remédier à
cette défaillance chronique en moyens humains, le principe de la collaboration avec les
structures de recherche universitaire semble la seule solution fiable, tout au moins dans
un premier temps.
Le rôle premier de cet organisme consiste en coordonner l'ensemble des activités liées à la
biodiversité, c'est le point focal de la connaissance en matière d'espèces et d'organismes marins et
côtiers. Son ossature reposera sur la documentation et l'information, ouvrages et abonnement aux
centaines de revues spécialisées disparues depuis bien longtemps. Mais d'autres missions lui seront
assignés, en particulier l'élaboration d'un bulletin scientifique de haut niveau, la constitution de
commissions de validation des descriptions, ainsi que tous les services attendus d'un organisme
officiel reconnu et respecté par son degré de compétence.
Tableau 4.5. Mise en place d'un référentiel.
Action prioritaire
Justification
Description
Objectifs
Responsabilité
Préalables nécessaires
pour a mise en œuvre
Soutien nécessaire
104
Mise en place d'un référentiel
- absence d'un référentiel ;
- absence de collections de référence d'organismes marins et côtiers ;
- absence d'outils de comparaison et d'évaluation de la biodiversité ;
- outil d'intérêt national, régional, voire mondial.
- mise en place d'un référentiel spécifique au domaine marin et côtier
dans le cadre global de la biodiversité ;
- mise en place de références ;
- mise en place d'une bibliothèque ;
- coordination des réseaux thématiques et spécifiques.
- conservation ex situ ;
- amélioration des connaissances ;
- création de la banque de données ;
- outil privilégié pour la formation ;
- centre de réflexion (conception et planification) ;
- outil d'éducation environnementale et de sensibilisation.
MERS/MATE/MA
- disponibilité d'un site ;
- redéfinition des misions et des prérogatives.
- financement ;
- formation ;
- coopération et échanges avec les Muséums d'Histoire Naturelle des pays
riverains de la Méditerranée.
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4.4. Le développement des connaissances.
La maîtrise de la diversité biologique constitue une action permanente et régulière. Pour ce faire,
des actions d'acquisition et de collecte de matériel biologique s'avèrent primordiales (tab. 4.6), avec
pour avantage, l'élaboration de collections, herbiers et faunes.
Tableau 4.6. Amélioration des connaissances de la biodiversité marine et côtière.
Action prioritaire
Connaissances
- certains groupes floristiques et faunistiques sont méconnus ;
- lacunes importantes dans la connaissance de la biodiversité marine et
côtière ;
- peu d'informations récentes sur les macrophytes ;
Justification
- des groupes zoologiques entiers non maîtrisés : nématodes,
sipunculidiens, oligochètes, coralligène, acanthaires, bryozoaires,
chaetognathes, foramminifères…
- éponges quasiment inconnues.
Description
- campagnes en mer et sur le littoral, prélèvements et prospections.
- améliorer la connaissance de la biodiversité marine et côtière et définir
le statut des espèces (importance et rôle) ;
Objectifs
- contribution au programmes spécifiques concernant Pinna nobilis,
Patella ferruginea, Epinephelus marginatus, Centrostephanus longispinus,
Laminaria rodriguezii, Lithoplyllum lichenoides, Trotoires à vermets, les
dauphins, les Cystoseires.
- Equipe Scientifique du MERS/MATE/MAE
Responsabilité
- formation de spécialistes: stages, ateliers, rencontres scientifiques,
Préalables nécessaires ouverture d'une formation universitaire de 3ème cycle ;
pour la mise en œuvre - sensibilisation ;
- collaboration avec les professionnels de la pêche.
- Financement ;
Soutien nécessaire
- logistiques: moyens à la mer et complément d'équipement ;
105
- associations de plongée.
4.5. Les opérations individualisées.
Parallèlement aux actions à caractère global énoncées précédemment, des actions individualisées
sont proposées afin de collecter les informations de terrain indispensable à l'amélioration des
connaissances (tab. 4.7 à 4.10) .
Tableau 4.7. Réseau de surveillance de l'herbier à Posidonia oceanica.
Action prioritaire
Justification
Description
Objectifs
Mise en place d'un réseau de surveillance de l'herbier
- l'herbier constitue un bon indicateur biologique de la qualité des eaux
littorales et des impacts des aménagements ;
- réseau simple dans sa mise en place.
- installation d'une dizaine de repères fixes au niveau supérieur et
inférieur de l'herbier ;
- étude des paramètres relatifs à la vitalité des herbiers ;
- monitoring avec un pas de trois ans après le t0;
- mesures et suivi de l'état de santé de l'écosystème des herbiers ;
- intégration des herbiers dans les études d'impact de l'aménagement
littoral ;
- opération pilote extensible ultérieurement ;
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- restauration de l'herbier à partir d'actions curatives en amont du
processus de dégradation.
Responsabilité
- MATE/MERS/Universités/Autorités locales
- formation par le biais d'ateliers au profil des acteurs du réseau ;
Préalables nécessaires - sensibilisation des décideurs ;
pour la mise en œuvre - formation de plongeurs locaux ;
- disponibilité d'entreprises de plongée.
- financement;
Soutien nécessaire
- moyens à la mer pour l'installation du balisage;
- mise à contribution des associations de plongeurs.
Tableau 4.8. Cartographie biocénotique des phanérogames marines
Action prioritaire
Cartographie biocénotique des phanérogames marines
- rôle écologique majeur en Méditerranée: frayères, pôles de diversité
biologique…
Justification
- rôle hydrodynamique (protection du trait de côte) ;
- présence d'espèces symboles ;
- rétrécissement de l'herbier au niveau des agglomérations.
- localisation et délimitation ;
- identification de l'ensemble des éléments constitutifs et fonctionnels de
Description
l'écosystème des herbiers.
- cartographie ;
Objectifs
- préparation d'un outil de gestion et d'aménagement ;
- identification du t0..
Responsabilité
MATE/Autorités locales/Equipe scientifique du MERS
- photos aériennes ;
- sonar ;
Préalables nécessaires
- images satellites SPOT/ LANDSAT TM ;
pour la mise en œuvre
- formation à la plongée de scientifiques ;
- maîtrise du traitement d'images et de l'utilisation du sonar.
- financement ;
Soutien nécessaire
- logistique : navire et sonar.
106
Tableau 4.9. Programme tortues marines et étude de la prolifération de méduses.
Action prioritaire
Justification
Description
Objectifs
Responsabilité
Préalables nécessaires
Programme tortues marines et prolifération de méduses
- espèces menacées ;
- colonies observées à proximité des côtes algériennes ;
- programme méditerranéen opérationnel ;
- l'Algérie, n'a à ce jour entrepris aucune action dans ce sens ;
- les tortues sont les seuls prédateurs reconnus des méduses.
- captures accidentelles de tortues par les filets ;
- observation directe de l'espèce ;
- inventaire quantitatif et qualitatif ;
- étude éthologique des espèces ;
- inventaire qualitatif et quantitatif des méduses.
- préserver les tortues et réglementer leur protection ;
- rechercher l'interaction des paramètres du milieu avec la présence des
prédateurs et des proies, définir un modèle d'échange.
- MATE /DGF/Université/MPRH.
- campagne de sensibilisation ;
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pour la mise en œuvre Soutien nécessaire
-
Tableau 4.10.
Inventaire des oiseaux marins et migrateurs.
Action prioritaire
Justification
Description
Objectifs
Responsabilité
Préalables nécessaires
pour la mise en œuvre
Soutien nécessaire
protocole de coopération avec les pêcheurs.
financier ;
logistique: moyens à la mer ;
pêcheurs ;
coopération scientifique régionale.
Recensement de la faune avicole marine
- nombreuses espèces migratrices ;
- fly-way ;
- zones de repos et de nidification ;
- espèces rares signalées ;
- rôle écologique dans l'écosystème marin la connu.
- localisation ;
- comptage et observation ;
- identification.
- préciser le rôle écologique des oiseaux de mer dans l'écosystème marin
;
- recherche des sites de nidification des oiseaux rares
- établir u catalogue des espèces avicoles d'Algérie et préciser les lieux et
périodes de passage ;
- dresser la liste des espèces rares et proposer les mesures de protection.
- DGF/MATE/MERS/Universités/ONG
- protocole d'accord entre les parties
- financier ;
- moyens de la DGF (hébergement sur sites, moyens de déplacement.
Les actions ont été classées par thématique et analogie méthodologique. Il est aisé de
concevoir plusieurs actions simultanées, surtout lorsque les équipes scientifiques et les
moyens humains diffèrent. Il est même parfaitement envisageable de coupler certaines
actions en partie ou en totalité lorsque les moyens mobilisés sont onéreux, comme par
exemple les actions concernant les tortues marines et les méduses avec l'action de
107
recensement des oiseaux pour la partie marine.
Les actions à moyen et long terme comme l'amélioration des connaissances et la mise en place d'un
référentiel (discuté au chapitre 6) ne sont pas moins importantes que celles qui les précèdent, et
même au contraire, mais leur réalisation qui s'inscrit dans le temps demande réflexion et tissage
d'un réseau de contacts et d'échanges relativement longs, ce qui les classe obligatoirement en
position d'attente, derrière des actions urgentes liées à la fragilité des espèces ou des habitats ciblés.
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CHAPITRE 5
Portefeuille d'investissement
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Sommaire du chapitre 5.
5.1. Organisation :
5.2. Les objectifs fondamentaux :
111
5.3. Les actions urgentes : les zones marines protégées :
114
5.4. Les actions générales :
114
5.5. Les actions ponctuelles :
114
Page
111
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5.1. Organisation.
Les actions retenues représentent trois divisions essentielles, caractérisés par des
financements différents :
- les actions qui constituent un préalable à toute mesure proposée, qualifiées d'objectifs
fondamentaux ; ce sont généralement des actions qui concernent la collectivité et font
appel au Trésor Public, à l'impôt et éventuellement au financement international ;
- les actions générales aux retombées à moyen et long terme, elle représentent des
investissements aussi bien en termes matériels qu'en savoir, et s'inscrivent dans les
budgets des ministères de tutelle;
- enfin, les actions ponctuelles qui répondent à une problématique spécifique pour laquelle
des moyens de réalisation peuvent être mobilisés rapidement et dont le financement peut
provenir des programmes internationaux auxquels elles se rattachent.
5.2. Les objectifs fondamentaux.
La diversité biologique marine est essentiellement altérée par l'activité anthropique
côtière, surtout au niveau des milieux semi-fermés, baies et golfes où se situent les
grandes agglomérations. Les objectifs fondamentaux représentent un préalable général,
mais cela ne signifie pas qu'aucune action ne peut être entreprise tant que ces conditions
ne sont pas remplies. Il s'agit plus exactement de tendances qui doivent servir de guide
aux décideurs. Les deux conditions indissociables situées en amont de toutes les actions
proposées concernent :
110
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-
un niveau zéro de rejet direct des eaux usées ;
un prélèvement de sables compatible avec la dynamique sédimentaire des sites exploités.
Des mesures générales doivent être menées pour atteindre l'objectif de rejet direct zéro,
c'est à dire équiper la totalité du littoral de stations d'épuration ou de lagunage,
d'importance proportionnelle aux densités urbaines. La réussite des actions dépend
effectivement d'un ensemble de conditions environnementales, ou plutôt collatérales. Ce
sont essentiellement des processus de réhabilitation des habitats dégradés, et touchent
plus particulièrement les zones à proximité des grandes agglomérations où les dégâts de
la frange littorale sont spectaculaires, parfois effrayants. Les objectifs fondamentaux
identifient les causes majeures et fixent des indicateurs globaux, sans préjuger des étapes
intermédiaires et des modalités d'intervention. Les effets de la pollution par les eaux usées
et l'exploitation abusive des sablières provoquent des réactions en chaîne, réactions qui
n'ont pas encore fait l'objet d'une analyse bio-écologique complète. Mais devant l'urgence
de la situation, et surtout des conditions minimales de réalisation des actions proposées, il
est actuellement superflu de vouloir obtenir des études fines aux détails techniques
élaborés alors que l'objectif global n'est même pas encore arrêté. Un réseau de stations
d'épuration existe pour les grandes agglomérations, mais de l'avis même des décideurs,
son efficacité ne dépasse pas 30 %. Les problèmes techniques rencontrés sont multiples
et découlent d'un manque de technicité et de savoir-faire évident, lié souvent au choix
technologique de type clé en mains, étranger aux pratiques traditionnelles.
Les systèmes sont maintenant diversifiés, mais leur adaptation aux conditions locales nécessite un
plan de recherche appliqué. Financièrement, le coût du volet scientifique ne doit pas poser de
problème majeur sous certaines conditions (cf. § ?) ; par contre, la réalisation des stations et du
réseau de collecteurs dépend de nombreux paramètres encore inconnus, le débit des effluents, la
charge polluante elle-même corrélée au nombre et à la taille des entreprises et apports affluents, la
longueur des oueds et des émissaires et des collecteurs ainsi d'ailleurs que la nature même des
polluants. Dans de telles conditions, la prise en charge financière peut faire l'objet d'un financement
des entreprises et activités concernées, à raison d'une cotisation annuelle de l'ordre de 2,5 à 5 % du
Chiffre d'Affaire (CA), selon leur taille, le complément éventuel étant versé par le Trésor Public
et/ou d'un prêt international. Les cotisations pourraient faire l'objet d'un financement sous forme
d'une taxe supplémentaire ou bien d'un partie des impôts déjà versés par les entreprises (tab. 5.1).
111
Les causes de la médiocrité des systèmes d'épuration actuels ont été énumérées ; elles
sont éminemment techniques et la solution consiste à renforcer le volet études.
Les effets de l'épuration des eaux usées et les rejets directs zéro constituent un objectif
dont les effets sont difficilement quantifiables, en raison de la multitude des implications
de cette mesure. Sans être la seule cause de dégradation littorale, elle n'en est pas moins
la plus connue et la plus nocive, surtout au niveau de l'herbier à posidonie; totalement
dégradé à proximité des zones urbaines où la turbidité de l'eau est élevée.
Le problème de l'exploitation excessive du sable des plages n'a pas la même incidence destructrice
que les rejets d'eaux usées, mais la situation s'aggrave rapidement. Que ce soit pour les biocénoses
littorales ou pour les populations citadines, le constats est inquiétant. A Alger, ce sont des quartiers
entiers qui s'enfoncent progressivement sous l'eau, augmentant la détresse des familles démunies.
D'un point de vue biologique la raréfaction du sable aggrave les effets de la pollution, raison pour
laquelle les deux problématiques sont abordées concomitamment. La phase d'étude de ces deux
objectifs fondamentaux a été évaluée (tab. 5.2), mais la réalisation des objectifs représente des
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actions gouvernementales qui ne peuvent s'inscrire que dans un plan de développement à moyen
terme, de l'ordre du quinquennat au minimum et dont le budget est comparable à celui d'un réseau
routier national.
Les objectifs fondamentaux revêtent une importance différente selon le degré de dégradation des
sites littoraux. Ils s'adressent préférentiellement aux sites proches des grandes agglomérations dans
un but de réhabilitation et de restauration. En attendant que les processus deviennent effectifs, il est
inutile de tenter une quelconque action condamnée irrémédiablement dans un tel contexte et il est
préférable et plus rentable dans tel cas de mener des actions au niveau de sites d'intérêt écologique
connu, dans des conditions environnementales favorables.
Les actions identifiées au chapitre 4 se classent indifféremment selon leur nature ou leur
acuité. Elles sont présentées en fonction de l'urgence et/ou de l'intérêt qu'elles présentent.
112
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Tableau 5.1. Action prioritaire d'étude pour la réalisation des objectifs fondamentaux.
Opération
in
situ
Niveau zéro de rejet Analyse des rejets
et quantification
direct des eaux usées
Opération
situ
Modélisation
simulation
Gestion rationnelle des Echantillonnage
des
diverses
prélèvements de sable
sources
d'approvisionneme
nt
Analyse et étude
comparative avec
d'autres
sources
d'approvisionneme
nt
Etude
ex Partenaires
et Bureau
d'Etude
interdisciplinaire :
- chimie ;
- génie civil/ ouvrages d'art ;
- écologie/environnement ;
- socioéconomie ;
-
Bureau d'Etude :
géologie ;
génie civil ;
chimie.
Observations
- concerne dans un premier temps uniquement
Alger, puis si les résultats sont probants, les 07
plus grandes agglomérations côtières (par ordre
d'importance : Oran, Annaba, Skikda, Arzew,
Bejaia, Mostaganem et Ghazaouet) ;
- étude financée dans le cadre scientifique,
réalisation dans celui du Trésor Public et des prêts
internationaux
- proposition de plusieurs alternatives, même celle
de d'importations massives à partir de gisements
continentaux ;
- matériaux de substitution souhaités
Tableau 5.2. Action concernant l'étude d'un système d'épuration.
Action prioritaire Responsabilités
Objectifs
1. Epuration des - étude (05 projets, équipe de 04 chercheurs, projets de 03 Rejets zéro
eaux usées
mois) :
- équipements et fonctionnement : MERS/ ANDRU – LEM
- rémunération : MATE
- réalisation : MICL/ MATE/ Wilaya/ Entreprises
2.
Gestion
rationnelle
des
prélèvements
de
sable
Coûts estimés USD
- 200 000
- 36 000
- 2,5 à 5 % du CA des entreprises et impôts
locaux des ménages
- étude (03 projets, équipe de 04 chercheurs, projet de 03 Matériaux de - 120 000
mois)
substitution
- équipements et fonctionnement : MERS/ ANDRU
- 21 600
- rémunération
- évaluation prématurée
- mise en œuvre : MATE/ MTP/ Wilaya/ Entreprises
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113
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5.3. Les actions urgentes : les zones marines protégées.
C'est la pierre angulaire de l'édifice de protection de la diversité biologique marine et de
son développement durable. Les lenteurs inhérentes aux procédures de classement (cf. §
4.2) aggravent la situation des zones d'intérêt particulier, déjà soumises à des pressions
anthropiques et halieutiques, et imposent des mesures transitoires dans l'attente de
l'application des textes législatifs spécifiques aux ASP. Un ensemble d'actions peut être
lancé, de manière à réduire les altérations provenant des activités liées à l'Homme. Une
première action consiste à alléger l'effort de pêche en proposant une technique
alternative, beaucoup moins nocive que celle utilisée actuellement. Il s'agit dans un
premier temps de proposer une substitution des pratiques aux engins dormants peu
sélectifs ciblant les espèces rocheuses relativement sédentaires et très sensibles à la
mortalité par pêche, par une pêche artisanale aux petits, moyens et gros pélagiques, plus
robustes, et moins affectés par la pêche en raison de leur toux de renouvellement élevé,
tout au moins pour les petits et moyens migrateurs. Le principe consiste à installer hors de
la zone protégée (mais à proximité, afin minimiser les délais de route auxquels sont très
sensibles les pêcheurs) un Dispositif de Concentration de Poisson (DCP ou FAD en
anglais). D'un point de vue socioéconomique, l'action consiste installer la structure et
assurer la formation des pêcheurs orientés vers cette nouvelle activité. Le site le plus
approprié pour une opération pilote de ce genre se situe dans la zone des îles Habibas, en
raison de l'intérêt écologique de la région, des actions au profit du phoque moine, et de la
présence au large des tortues marines.
Les tâches principales de cette opération sont résumées et évaluées financièrement. Le
principal obstacle, d'ordre administratif est lié à la difficulté de louer un navire à partir des
budgets de recherche universitaire, faute de chapitre spécifique à ce type de prestation
dans le budget. Le projet prévoit à cet effet une enveloppe de l'ordre de 3 500 USD de
manière à régler le problème.
5.4. Les actions générales.
Ce sont les actions qui présentent un intérêt global, indispensable, concrétisées sous forme
d'acquisition de connaissances et de réseau de surveillance (tab. 5.3).
5.5. Les actions ponctuelles.
Initiées en fonction d'une problématique particulière locale ou intégrée dans un
programme régional, les actions ponctuelles répondent à une problématique spécifique. La
multitude des opportunités se traduit par un regroupement des actions selon les moyens
disponibles, essentiellement les moyens à la mer, assimilés au véritable dénominateur
commun de l'ensemble des actions (tab. 5.3).
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Tableau 5.3.Récapitulatif des actions proposées
Groupe
Actions préalables
Action
Observations
Niveau zéro de rejet direct des eaux usées
Planification nationale, budget
d'équipement
Substitution du sable pour les matériaux de Idem au précédent
construction
Mise en place de réserves marines
Décision juridique provenant d'une
volonté politique, indépendamment
de toute considération financière
dans un premier temps
Mise en place d'un DCP
Action complémentaire à la création
de la réserve
Mise en place d'un référentiel
Structure d'utilité publique, s'inscrit
dans le budget du MERS, ministère
de tutelle
Actions
générales
Connaissances
financement mixte, international à
partir des programmes spécifiques et
d'investissements étatiques au profit
du MERS
Mise en place d'un réseau de surveillance de Financement sur le budget de l'Etat
l'herbier
dans le cadre des investissement
dans l'Environnement
Actions
ponctuelles
Cartographie biocénotique des phanérogames Financement sur le budget de l'Etat
marines
dans le cadre des investissement
dans l'Environnement
Mise en place d'un programme de collecte de Financement mixte, international à
données sur le phoque moine
partir des programmes spécifiques et
des investissement de l'Etat
Programme tortues marines et prolifération de Financement mixte, international à
méduses
partir des programmes spécifiques et
des investissement de l'Etat
Recensement de la faune avicole marine
Financement mixte, international à
partir des programmes spécifiques et
des investissement de l'Etat
Une évaluation de chacune des actions a été menée (tab. 5.4) sur la base d'une tarification de la
rémunération et de la location des moyens à la mer, véritable facteur limitant des activités
scientifiques en Algérie.
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Tableau 5.4. Evaluation financière des actions proposées
Durée
Personn Tota Monta Equipement
el
l H/j
nt
Et
(USD) fonctionneme
nt
Total
(USD)
Observation
Terrain Laboratoire
t 30
150
04
720
48240
200 000
s 15
75
04
360
24120
100 000
s 30
30
02
120
8040
16 800
15
75
03
270
18090
2 000
12
60
10
720
48 240
20 000
u 45
r
75
03
360
24 120
10 000
e 90
s
e 30
e
450
06
3240
217 080 127 000
90
03
360
24 120
10 000
s 15
e
75
03
270
18 090
8 000
Ne concerne que l'étude,
utilisation des laboratoires
du LEM pour la phase
expérimentale.
Le
financement
de
l'opération
proprement
dite serait à imputer aux
entreprises et au Trésor
Public
124 120
Ne concerne que l'étude
et la mise au point d'un
protocole de substitution
24840
Délimite les zones les plus
importantes à la mise en
défens
20090
Projet
partiellement
financé
par
l'ANDRU,
problème de prise en
charge des moyens à la
mer
1 000 000 Coût de la construction,
budget à définir, structure
commune à l'ensemble
des activités liées à la
biodiversité (terrestre et
marine)
68 240
Action régulière toute
l'année
34 120
Opération de balisage,
établissement du t0, et
contrôle après 36 mois
344 080
Concerne tout le littoral
algérien
34 120
Opération
partielle
inscrite dans une optique
plus
large
de
repeuplement ultérieur
26 090
e 30
150
03
540
36 180
3 500
39 680
n
248 240
1
963
620
116
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Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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CHAPITRE 6
Propositions de suivi
Sommaire du chapitre 6.
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6.1. Les conditions générales de mise en application des actions :
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6.2. Suivi du plan d'action au plan national :
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6.2.1. Les menaces et mesures de conservation actuelles :
121
6.2.2. Les buts et objectifs génériques :
6.2.3. Politique et législation :
6.2.4. Recherche et sensibilisation du public :
6.2.4.1. L'approche participative et le partage des dividendes :
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6.2.4.2. Les mécanismes de compensation des pertes de gains :
125
6.2.5. Les actions :
6.2.5.1. Les actions pérennes :
6.2.5.1.1. Le recherche et la formation :
6.2.5.1.2. Les inventaires et la compilation :
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6.2.5.2. Les actions planifiées :
6.2.6. La responsabilité :
6.2.7. La mise en œuvre et les délais :
6.3. Au plan régional :
6.3.1. Les actions :
6.3.2. L'assistance :
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6.1. Les conditions générales de mise en application des actions
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La création du MATE a modifié l'approche en matière d'environnement et donc de biodiversité. Les
anciennes structures chargées de ces questions s'en trouvent renforcées et multipliées, mais les
effets ne sont pas toujours ceux escomptés. Les orientations du ministère de tutelle sont en
adéquation avec les mesures préconisées par le HCEDD (fig. 2). Cet organe décisionnel représente
le gouvernement, en l'absence de la cheville ouvrière en matière de sensibilisation, c'est à dire les
ONG. Les 06 personnes de renom désignées par le Président de la République peuvent jouer un rôle
modérateur, mais la base active, organisée en associations, est marginalisée.
Figure 2. Schéma général du fonctionnement actuel en matière de gestion
de la biodiversité marine et côtière
MA
MPRH
MATE
MERS
Autres
HCEDD
DGF
ANN
CNDPA
Administrati
on
Instituts
spécialis
Direction
de
la
Biodiversit
Administrati
on locale
Instituts et
universités
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Un maillon fondamental est omis dans le schéma actuel, c'est l'organe de référence, institution à
vocation exclusivement scientifique et technique. La mise en place d'un référentiel scientifique est
incontournable.
6.2. Suivi du plan d'action au plan national.
6.2.1. Les menaces et mesures de conservation actuelles.
Les menaces identifiées et étudiées sont essentiellement d'ordre environnemental. Ce sont les
habitats qui sont le plus affectés, surtout à proximité des grandes agglomérations. L'objectif majeur
concerne évidemment la réhabilitation de ces habitats, mais il semble illusoire de vouloir rétablir un
environnement sans mener d'actions en amont. Dans ce cas, il s'agit donc bien de définir le cadre
approprié avant de lancer les actions. En attendant que ces programmes soient opérationnels, il
semble plus judicieux de s'intéresser aux zones moins touchées et pour lesquelles des mesures de
conservation seront plus simples, plus faciles à mettre en œuvre et moins onéreuse.
6.2.2. Les buts et objectifs génériques.
La situation est très différente, et même diamétralement opposée entre les zones urbaines
et les autres. Dans le premier cas, les objectifs assignés se traduisent par le rejet zéro
direct en mer d'eaux usées et l'extraction rationnelle de sable des plages. Cependant, ce
sont des préalables qui ne pourront être atteints à court terme et par conséquent, des
actions plus ciblées sont proposées dans des contextes moins contraignants. .
Hors des villes et gros bourgs, l'état de la zone marine côtière comporte encore des sites
incroyables, féeriques, caractérisés par une diversité et une vie difficilement descriptibles.
A titre d'exemple, sur les flancs ouest du cap Bougarouni, à proximité de Jijel,
l'embouchure de l'oued Z'hor forme une petite crique appelée Casabianca. Les falaises qui
entourent la plage où se jette l'oued la rendent accessible uniquement par mer et la
préservent naturellement. Les poissons comme les serranidés et le scianidés y pullulent, et
leu relative confiance indique bien qu'ils sont peu habitués à l'Homme. De tels sites sont
nombreux, mais il est vrai qu'ils commencent à se raréfier, à mesure que les zones sont
désenclavées. Le réseau routier en plein développement, ouvre des voies d'accès de plus
en plus fréquentées et les portions de rivage préservé fondent à vue d'œil. L'extrême
richesse faunistique et floristique de ces sites particuliers s'appauvrit très vite, indiquant la
fragilité des équilibres écologiques originels.
Des mesures de préservation fines dans des situations écologiques aussi complexes
nécessitent des études approfondies longues et laborieuses. En raison de l'urgence des
mesures à prendre, et devant la dégradation accélérée de ces sites d'intérêt général, des
buts et objectifs fixés consistent à maintenir au minimum le statu quo, en attendant que
les actions appropriées soient lancées, ce sont notamment :
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-
-
prendre des mesures de conservation de l'herbier à posidonie quand il est présent,
et donc préserver simultanément la faune qui lui est associée ;
interdire toute action de pêche aux engins non sélectifs sur des fonds inférieurs à
20 ou 25 m et jusqu'à 50 m de profondeur, selon la configuration de la côte et la
pente du PC ;
délimiter les frayères et y réglementer l'utilisation de manière à préserver les
juvéniles, tout en autorisant la capture des adultes selon un schéma dynamique
élaboré spécifiquement et localement ;
associer à tout projet de développement halieutique, qu'il s'agisse de mise en place
d'infrastructures ou d'armement, une étude d'impact et un projet de gestion
rationnelle basée sur une approche analytique et/ou globale.
Les objectifs de rejet direct zéro d'eaux usées en mer et l'exploitation rationnelle du sable
des plages sont bien entendu maintenus pour ces sites spécifiques.
En termes génériques, les objectifs globaux consistent, à défaut de réhabiliter tous les
habitats altérés, à arrêter la dégradation directe du littoral, aussi bien sous l’effet de la
pollution que de la prédation. Mais les objectifs s’inscrivent dans une dynamique générale
dont les prémisses restent encore bien cachés, malgré des déclarations parfois
rassurantes, souvent peu convaincantes.
6.2.3. Politique et législation.
La création du MATE est une preuve de volonté politique de préserver l’environnement, et
par voie de conséquence, la diversité biologique en général, marine et côtière en
particulier. Mais les contraintes sont autrement difficiles et délicates à gérer. La pression
exercée sur le foncier en raison de l’exode lié à la sécheresse, phénomène aggravé par la
situation particulière que traverse l’Algérie depuis une dizaine d’années, complique la prise
de décision qui se heurte à une réalité sociale en voie de paupérisation accélérée. D’un
autre point de vue, la législation, souvent coercitive en matière d’infraction ne trouve pas
ou peu d’application réelle, faute d’une approche participative. Une série de textes sont
promulgués régulièrement pour tenir compte de l’évolution des pratiques halieutiques mais
dont les effets ne sont pas encore évalués.
Les deux grosses lacunes en matière de politique de préservation concernent l’absence :
- d’une réglementation claire en ce qui concerne le DPM ;
- d’aires protégées, même si plusieurs projets ont été initiés ou sont sur le point de
l’être ;
La première déficience empêche toute politique de droit de s’exercer. L’appropriation par
les riverains de portions importantes de rivage les soustrait aux mesures d’aménagement
de la compétence exclusive de l’autorité civile. Toutes les mesures prises et les actions
menées seront sans effet sans une planification de l'occupation spatiale non seulement du
littoral, mais aussi de l'ensemble du territoire, ou du moins des bassins versants sur la
côte, c'est à dire 20 % du territoire, mais 80 % de la population. Un outil actuellement
absent dans la gestion concerne le Domaine Public Maritime (DPM), mal défini, mal
compris, et totalement ignoré. C'est à la lumière de ces mesures incontournables que
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pourront être conçues les textes législatifs sur le littoral et les lignes directrices
d'occupation du sol arrêtées.
L'absence d'aires protégées marines a empêché jusque présent la mise en œuvre de
programme de préservation et de réhabilitation. Pourtant les sites d'intérêt national, voire
régional ont été identifiés depuis plus de 05 ans et mentionnés dans le premier rapport
établi au sujet de la zone marine du PNEK (CHALABI et al. 1996 et 1997) et l’étude des
sites marins et côtiers d’Algérie d’intérêt pour la conservation (SEMROUD & GRIMES,
1995).
Les mesures de gestion halieutiques ne répondent pas systématiquement aux objectifs de protection.
L’augmentation de l’effort de pêche par le biais du partenariat régional aura des répercussions sur
les ressources démersales. De même, l’action des engins passifs et notamment des filets maillants
sur les zones de frayères, se traduit par une raréfaction des espèces.
Pour des raisons évidentes de synergie et d'efficacité, les structures décisionnelles en matière de
biodiversité (marine ou autres) doivent obligatoirement revêtir une dimension nationale, et
comporter un volet de coopération internationale. Mais cette entité coordinatrice émane d'une
organisation pyramidale dont la base doit représenter le point de vue local et les contraintes de 122
terrain. La seule solution consiste à inscrire les questions de gestion de la biodiversité marine au
niveau de l'agenda de l'exécutif communal. Il ne s'agit pas d'une représentation formelle destinée à
la création d'un nouveau poste administratif, mais d'une réflexion menée par les protagonistes, selon
la thématique conjoncturelle et pour laquelle l'ensemble des élus devra se prononcer, et même
décider éventuellement de solliciter des avis autorisés pour des questions techniques pointues.
La prise de décision au niveau de la base de l'édifice décisionnel constitue une condition nécessaire
mais non suffisante pour une approche efficace et pertinente de la conservation et de la valorisation
de la diversité biologique marine. Les pressions locales sur le foncier et l'exploitation de la frange
littorale, ainsi que la multiplication des intervenants et des exploitants de la diversité biologique
marine et côtière, en situation concurrentielle objective (pêche, tourisme, transports, parcs
nationaux), imposent une coordination et surtout un arbitrage élaboré de manière pyramidale dans
laquelle l'ensemble de l'édifice décisionnel s'appuie sur l'organisation de terrain, seule solution pour
sensibiliser les décideurs opérationnels et assurer la réalisation des actions, tout en réduisant les
risques de dérive locale.
La prise de décision locale condition sine qua none, impose une coordination verticale,
nationale et régionale. Il s'avère impératif à cet égard, d'élaborer et/ou de réviser quand il
existe le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU) complété par le Plan
d’occupation des Sols (POS) et les Zone d’Expansion Touristique (ZET). Il ne s'agit pas de
cadastrer tout le littoral algérien à une échelle opérationnelle, mais d'obtenir des lignes
directrices par wilaya côtière, pour y inclure les activités compatibles avec la BDD, en
particulier, favorise les métiers qui protègent directement ou indirectement le littoral, mais
aussi et surtout la qualité physico-chimique de la matrice eau. Cette démarche présente
en plus l'avantage de réduire la pression sur l'occupation des sols, convoités par tous les
spéculateurs.
6.2.4. Recherche et sensibilisation du public.
C’est la pierre fondamentale de l’édifice de la préservation de la biodiversité, universelle en général,
marine en particulier. Les questions liées à la biodiversité marine sont devenues éminemment
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techniques, même si c’est souvent initialement une question de bon sens. Les principaux acteurs de
la biodiversité marine en sont aussi les premiers utilisateurs, et si une réglementation intelligente et
une application rigoureuse sont indispensables, le système n’est efficace qu’avec l’adhésion de
l’ensemble de ses composantes humaines. Cet objectif est étroitement lié au niveau culturel et
scientifique des praticiens de la mer, et donc de l’effet simultané de la formation et de la
sensibilisation.
Recherche.
Les solutions techniques aux problèmes de perte de diversité biologique marine sont corrélées aux
capacités scientifiques et techniques des structures chargées de les proposer. La nouvelle
organisation de la recherche, basée sur la canalisation des axes principaux en agences, répond
partiellement aux lacunes chroniques enregistrées depuis de nombreuses années. L'Agence
Nationale de Développement de la Recherche Universitaire ANDRU, sous tutelle du MERS peut
jouer un rôle moteur, à condition de lever certaines contraintes qui entravent son efficacité. Le
financement des projets pour les équipements et le fonctionnement ne pose pas de problème majeur,
puisque l'ANDRU bénéficie de crédits importants qu'elle n'arrive pas à écouler, de l'ordre de 40 000
USD par projet, exception faite pour :
- la rémunération des chercheurs, malgré une substantielle revalorisation qui atteint
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mensuellement 120 U$D en moyenne (contre 26 U$D auparavant) ;
- les moyens à la mer.
Dans le premier cas, la solution consiste à combiner deux rémunérations complémentaires, celle de
l'ANDRU, complétée par une prime mensuelle de l'ordre de 600 U$D, versée par le Maître de
l'œuvre, dans des conditions contractuelles commerciales universelles, c'est à dire en cas de
satisfaction du Client et lorsque les résultats et les conclusions répondent aux Termes de Référence,
sur la base d'une évaluation réalisée par une commission technique.
Dans le second cas, il est urgent de doter l'université de moyens à la mer, robustes et
efficaces. La solution peut aller de l'embarcation de 10 m de l'ordre de 80 000 USD, au
bateau de 19 m d'un coût approximatif de 550 000 USD. Cette mesure concerne des
actions locales nationales, mais il faut rappeler que les coûts d'étude en mer sont tels que
la solution idoine consiste à armer un navire dans le cadre de programmes régionaux, les
frais étant partagés entre les pays participants.
Sensibilisation.
Les actions de sensibilisation dans le domaine marin sont caractérisées par leur périodicité
estivale, période où l'opinion publique est plus réceptrice au message de conservation de
la biodiversité marine. En réalité, la population ciblée par les actions de sensibilisation est
constituée de deux catégories :
- les touristes ;
- les pêcheurs, plaisanciers ou professionnels.
Si les fluctuations d'activité en matière de sensibilisation se justifient objectivement en
raison des dangers représentés par la surpopulation estivale, les conséquences sur la
mobilisation des principaux acteurs de la biodiversité marine représentés par les pêcheurs
sont extrêmement préjudiciables. Il est impératif de pérenniser des actions de
sensibilisation destinés aux professionnels de la pêche soumis à des contraintes socioéconomiques qui relèguent souvent les préoccupations d'ordre biologique au second plan.
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L'articulation la plus appropriée concerne le milieu associatif, mais la représentativité
dérisoire des structures existantes, le plus souvent formelles, impose une approche
différente. Un programme régulier d'échange et d'animation scientifique et technique,
dispensé par le truchement des associations, et le cas échéant, animé par les équipes
scientifiques, constitue un compromis raisonnable, et en tout état de cause, indispensable.
Nombre d'actions dépendent directement de la disponibilité et de l'adhésion des
professionnels au point de vue de la BDD. C'est le cas pour le programme "tortues de
mer", mais aussi celui de l'inventaire des oiseaux marins, les bateaux étant des sites
d'observation privilégiée. Or les moyens à la mer limités imposent aux scientifiques de
solliciter la contribution des professionnels, ce qui en retour peut être considéré comme
une mesure de sensibilisation, même si les objectifs divergent au départ. En fait, il s'agit
de créer un cadre de communication où les avis peuvent être débattus. La profession des
gens de mer est quand même très particulière, et il faut en tenir compte, les pêcheurs se
lèvent quand les autres se couchent et se couchent quand les autres se lèvent ; ils
forment une catégorie socioprofessionnelle spécifique, totalement paradoxale : les
conditions du milieu leur imposent une solidarité naturelle et légale, mais ils ne
communiquent quasiment pas, étant concurrentiels sur la ressource, tout profit de l'un
étant considéré pris à l'autre. Dans un tel contexte, des mesures d'accompagnement
s'imposent pour emporter leur adhésion :
- l'approche participative ;
- les mécanismes de compensation.
6.2.4.1. L'approche participative et le partage des dividendes.
Les utilisateurs de la biodiversité, directs ou indirects et principalement les pêcheurs,
représentent actuellement la catégorie socioprofessionnelle la plus proche du milieu marin.
Leur activité exploite la biodiversité marine et risque dans certains cas de la menacer.
C’est cet état d’esprit qui doit changer de manière à ce que le patrimoine biologique
devienne le leur, et par voie de conséquence, qu’ils le défendent eux-mêmes contre les
agressions connues comme la surexploitation des ressources d’intérêt commercial (aux
effets tout aussi graves sur les autres espèces d’intérêt écologique constituant un seul et
même réseau trophique), et la pollution qui détruit les frayères et diminue le turn over. Le
rôle passif des pêcheurs qui subissent une réglementation de plus en plus contraignante,
parfois incohérente, doit de venir actif. De spectateurs, les professionnels de la mer
doivent devenir acteurs.
Cette action était dévolue par le passé aux structures chargées de la pêche. La nouvelle
organisation administrative en matière d’environnement impose un redéploiement et une
démarche novatrice, sur une base actualisée. Le niveau d'organisation des associations
socioprofessionnelles est relativement réduit, pour des raisons objectives de disponibilité,
mais aussi de marasme économique aggravé pour la plus grande partie des professionnels
qui ont subi l'inflation galopante des produits, pour la majorité importés. Des tentatives de
rapprochement entre professionnels et scientifiques ont été menées régulièrement avec
des résultats variables. La motivation des pêcheurs était réelle quand les dangers sérieux
les guettaient, notamment lors de l'apparition des premiers armements mixtes algéroespagnols, mais les marins se méfient en général des scientifiques qui ont une tendance
fâcheuse à vouloir protéger systématiquement tout ce qu'ils rencontrent et les empêcher
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de pêcher où ils veulent et quand ils veulent. C'est pour ces raisons qu'il est impératif de
définir un cadre de concertation entre scientifiques et professionnels de la mer, forum
d'échange et de proposition. C'est une condition préalable à plusieurs actions proposées,
en particulier, les programme "tortues" et le programme "méduses".
Une difficulté majeure persiste dans la mise en œuvre des principes énoncés, il s'agit des
modalités d'embarquement avec les professionnels. La procédure, bureaucratisée, est
pénible, à tel point qu'elle a découragé de nombreux scientifiques et divers armateurs ou
patrons pêcheurs favorables aux activités scientifiques. Il serait souhaitable que les
universitaires désirant sortir en mer puissent bénéficier d'un fascicule de pêche, avec la
mention "scientifique", lui permettant de d'embarquer sans avoir à s'inscrire sur le rôle
d'équipage, procédure fastidieuse que doit respecter le propriétaire du bateau.
6.2.4.2. Les mécanismes de compensation des pertes de gains.
Les actions de sensibilisation et les approches participatives ne sont que des idées
nébuleuses en l’absence de mesures concrètes financières et matérielles. Le principe de la
perte compensée, obligatoire lorsque des mesures de conservation sont arrêtées,
notamment dans le cas de la délimitation de réserves marines excluant partiellement ou
totalement les activités d’exploitation, doit devenir l’outil de gestion et d’aménagement
systématique. La compensation n’est pas synonyme d’aide financière directe ou
uniquement de déplacement des zones d’exploitation, c’est un ensemble de pratiques
alternatives à concevoir au cas par cas, de manière pragmatique et adaptée au contexte
socioculturel et économique du site ciblé. L’exemple des îles Habibas illustre parfaitement
la situation.
Les dossiers de création des premières zones marines de parcs nationaux ou régionaux sont en cours
d'élaboration (PNEK; îles Habibas, Parc de Gouraya, Parc de Taza), mais les études seront longues
alors que des actions urgentes doivent être menées, comme par exemple la reconstitution des
habitats du phoque moine dans la zones des îles Habibas. De plus, l'absence de coordination et de
synergie des compétences limitera obligatoirement les effets des premières propositions 125
d'aménagement des zones marines, actuellement abordé sous l’angle écologique, alors que les
risques proviennent d’activités connexes comme la pêche et la pollution qui exercent une pression
sur ces zones privilégiées, et dont les effets du point de vue dynamique (indices de mortalité), sont
actuellement occultés.
Le second impératif, à vocation économique plus marquée, consiste à proposer des
solutions de substitution au manque à gagner potentiel des pêcheurs interdits d'intervenir
au niveau de sites accessibles antérieurement. Une solution technique simple et
appropriée consiste à installer un Dispositif de Concentration de Poisson (DCP ou FAD en
anglais pour Fish Aggregative Device), système qui présente de multiples avantages
résumés ci-après :
- son installation s'effectue sur des fonds de 200 à 2000 m, et par conséquent
éloignés des sites à protéger ;
- comme son nom l'indique, le système concentre les poissons et permet des
économies en temps et en carburant pour les pêcheurs ;
- l'exploitation concerne des espèces pélagiques, petites et grandes, clupéidés,
scombridés, carangidés, dont les stocks supportent beaucoup mieux la pression de
pêche en raison d'un turn over relativement élevé et d'un potentiel estimé peu
affecté par la pêche d'après les études menées sur l'état de la ressource ;
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-
-
nombre des espèces concernées peuvent faire l'objet de pêche par les
"plaisanciers", qui ne sont autre que des professionnels non déclarés, pauvres et
peu équipés et qui ne peuvent s'acquitter des taxes et impôts en raison de leur
revenu généralement dérisoire ;
la pêche s'y pratique en groupe avec une division du travail simple, favorisant les
réflexes de concertation et complémentarité, rares chez une population réputée
pour son individualité.
Les mesures d'accompagnement de cette proposition concernent surtout les techniques et
méthodes de pêche, peu connues en Algérie. L'apport des associations de vrais
plaisanciers, enclins à la pêche sportive et culturellement plus sensibles aux aspects de
préservation, peut être dans ce contexte, décisif, en complément aux formations
dispensées par les EFTP, structures légales qui continuent à former essentiellement au
chalut alors que ce métier est saturé et que la ressource supporte mal l'arrivée de
nouveaux armements.
Ainsi la réussite de la création d'une réserve marine dépend éminemment du degré
d'intégration des acteurs de la diversité biologique marine et des capacités de répartition
équitable des ressources et des profits générés par la nouvelle situation. Il est acquis que
les mesures uniquement coercitives sont vouées à l'échec et que le système de
compensation représente un outil souple et efficace dans la gestion des zones protégées.
Cette action qui peut être ultérieurement étendue à de nombreux sites littoraux, doit
préalablement être testée grandeur réelle dans les conditions les plus favorables. La zone
des îles Habibas semble la plus appropriée pour une opération pilote dont dépend la
politique générale de l'aménagement littoral du côté marin. En résumé les principaux
acteurs identifiés seront :
- les professionnels localisé entre le Cap Blanc et Béni-Saf ;
- une équipe scientifique multidisciplinaire, intégrant obligatoirement des écologistes
et des halieutes ;
- les autorités locales, civiles et militaires ;
- les établissements de formation de pêche de Béni-Saf et éventuellement d'Oran ;
- des praticiens et des plaisanciers maîtrisant les engins dormants et sensibilisés aux
approches de précaution ;
- les associations de défense du milieu marin et celles représentant les praticiens.
Le rôle de l'équipe scientifique sera multiple ; la première tâche consistera à concevoir et
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faire réaliser le FAD, puis à organiser le suivi de l'évolution du milieu, en déterminant le t0
et organiser, en collaboration avec les professionnels, l'acquisition des données
biologiques et physico-chimiques utilisables dans un software de gestion écosystémique.
Les tâches principales de cette opération ont été résumées et évaluée financièrement au
chapitre 5. Le principal obstacle, d'ordre administratif concerne l'impossibilité de louer un
navire à partir des budgets de recherche universitaire. Le projet prévoit à cet effet une
enveloppe de l'ordre de 3 500 USD de manière à régler le problème de l'absence des
moyens à la mer.
6.2.5. Les actions.
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6.2.5.1. Les actions pérennes.
Les premières actions concernent celles qui s'inscrivent dans la durée, c'est à dire les actions qui
vont permettre d'approfondir les connaissances, c'est à dire la formation et la recherche. Le second
volet d'actions dégage de l'état des lieux établi aux chapitres 2 et 3.
6.2.5.1.1. Le recherche et la formation.
La recherche repose sur trois éléments clés :
- les compétences ;
- les moyens matériels, en particulier la disponibilité d'embarcations ;
- la motivation des chercheurs, représentée par l'évolution professionnelle.
Le chapitre 2 indique les lacunes en matière de compétence, notamment en taxinomie,
sans omettre toutefois les formations qui font toujours défaut au plan national, c'est à dire
l'océanographie physique qui détermine en fait le contexte global régulateur de la diversité
biologique marine et côtière.
La formation universitaire s'est orientée depuis plusieurs années vers le développement,
faute de débouchés en matière de sciences marines académiques. Cet axe se justifie aussi
par les besoins potentiels qui s'expriment dans le domaine des technologies halieutiques.
Mais l'approche arrêtée en matière de formation montre ses limites rapidement du fait de
la raréfaction des ressources halieutiques, et c'est tout naturellement que les nouveaux
programmes incluent une option à caractère environnemental.
L'évolution des cursus d'océanologie est concomitante des préoccupations nationales et
régionales actuelles, mais la démarche bute sur des choix d'option qui nécessitent une
révision approfondie. La difficulté majeure provient du cloisonnement précoce des filières
d'enseignement, les étudiants se retrouvant en spécialité dès la troisième année ; le
résultat se traduit par une totale indépendance des approches de plusieurs filières à
caractère écologique, (écologie animale, écologie végétale, océanologie) alors que la
complexité du milieu naturel impose il est vrai une double exigence paradoxale, c'est à
dire une spécialisation pointue pour être techniquement efficace d'une part, et une
connaissance la plus large possible pour intégrer le fonctionnement complexe de
l'écosystème, multidisciplinaire par essence, d'autre part.
Concilier des objectifs aussi éloignés n'est envisageable que dans le cadre d'une extension
du cursus au niveau du palier supérieur, c'est à dire du troisième cycle. Cet objectif
constitue d'ailleurs une exigence en matière de recherche universitaire qui fonctionne
quasi exclusivement avec les thésards. Mais la spécialisation du second cycle doit laisser la
place à une approche interdisciplinaire incluant aussi bien les thématiques terrestres 127
littorales que les marines côtières ou du large. Les formations proposées devront répondre
à trois impératifs :
- fournir des analyses et approches conceptuelles ;
- dispenser un enseignement éminemment technique avec une maîtrise
méthodologique innovante ;
- doter le futur chercheur d'une formation mathématique et informatique poussée qui
lui permette non seulement de comprendre les algorithmes des progiciels utilisés,
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mais aussi de concevoir et de réaliser des applications sur Maple ou autre langage
accessible.
6.2.5.1.2. Les inventaires et la compilation.
Ces actions dépendent de la précédente. Elles répondent à l'objectif de l'amélioration des
connaissances, tâche permanente de la compétence des scientifiques. Trois conditions préalables
conditionnent la réussite de cette opération :
- la disponibilité des compétences thématiques ;
- l'accès à la ressource biologique pour procéder aux prélèvements d'échantillons ;
- enfin, le recyclage et l'actualisation des méthodologies, incluant la nouvelle approche
cladistique.
La première conditionnalité a été traitée dans le cadre de la formation et des lacunes dans le
domaine scientifique ; il suffit de rappeler à cet égard que seule la formation de haut niveau,
actuellement gelée, faute de moyens à la mer, peut répondre à cet objectif académique.
En ce qui concerne la seconde condition, il est facile d'envisager le suivi et le développement des
connaissances de l'écosystème littoral où les prélèvements s'effectuent directement ou à l'aide
d'engins rudimentaires sur petits fonds. Par contre, l'étude de la province océanique (au delà du PC)
dépend des moyens à la mer qu'il faut acquérir pour l'université, et en complément, de l'intégration
des scientifiques algériens dans les campagnes océanographiques régionales. Il faut rappeler pour ce
dernier point, que les programmes doivent être élaborés conjointement et planifiés longtemps avant,
faute de quoi, les autorités militaires refusent leur accord pour des études dans les eaux sous
juridiction nationale. A ce sujet d'ailleurs, la procédure classique consiste à saisir les Affaires
Etrangères, points focaux de la coopération multilatérale et ce sont ces derniers qui se chargent
d'obtenir les autorisations indispensables.
Enfin, le dernier point fait appel à une modernisation de l'approche classique de diagnose, sur la
base d'un programme régionale avec la désignation d'un point focal qui présente toutes les garanties
scientifiques exigées en matière d'analyse génétique.
6.2.5.2. Les actions planifiées.
Ce sont l'ensemble des actions identifiées au chapitre 3. Les deux premières représentent des
préalables aux actions à mener en milieu perturbé. Ces actions qui sont en fait plutôt des objectifs
conditionnent l'ensemble du programme de la zone urbanisée. La première opération qui consiste à
obtenir un niveau zéro des rejets directs d'eaux usées, relève de la responsabilité des collectivités
locales et dépend techniquement de la direction des infrastructures de la Wilaya, c'est à dire du
MICL.
Les autres actions concernent diverses structures responsables, identifiées au chapitre 4 (tab. 6.1).
Tableau 6.1. Les actions planifiées.
128
Action
1. Epuration des eaux usées
2. Gestion rationnelle des prélèvements de sable
3. MPA
4. Etude du phoque moine Monachus monachus
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5. Mise en place d'un DCP
6. Mise en place d'un référentiel
7. Inventaires et développement des connaissances.
8. Réseau de surveillance de l'herbier à Posidonia oceanica.
9. Cartographie biocénotique des phanérogames marines
10. Programme tortues marines et étude de la prolifération de
méduses
11. Inventaire des oiseaux marins et migrateurs
6.2.6. La responsabilité.
Indépendamment des défaillances de nature organisationnelle relevées, les structures citées sont
opérationnelles, chacune selon son potentiel de réalisation (tab. 6.2).
Tableau 6.2. Répartition des actions proposées
Action
1. Niveau zéro de rejet direct des
eaux usées
2. Substitution du sable pour les
matériaux de construction
Leadership
MICL/ Wilaya/
Entreprises
MATE/ MTP/ Wilaya/
Entreprises
3. Mise en place de réserves MATE/MERS/ DGF
marines
Observations
Etude : MERS/Bureaux d'étude, assistance
Réalisation MICL
Partie étude : MERS/Bureaux d'étude,
assistance
Réalisation, MTP
Etude : MERS/ Bureaux d'étude,
assistance
Réalisation : MATE/DGF
4. Mise en place d'un DCP
MERS/ DGF/MPRH
5. Mise en place d'un référentiel
MERS/Coopération
6. Connaissances :
Actualisation des inventaires
MERS/ANDRU/
Coopération
7. Formation de spécialistes
MERS/Coopération
Action complémentaire à la création de la
réserve
Contribution des autres structures à la
réalisation
Programmes à inscrire dans les axes
de recherche universitaire, extension
régionale, intervention de la CIESM
Planification par thématique
Assistance internationale
8. Mise en place d'un réseau de MERS/ DGF/MATE
surveillance de l'herbier
9. Cartographie biocénotique des
phanérogames marines
10. Mise en place d'un
programme de collecte de
données sur le phoque moine
11. Programme tortues marines et
prolifération de méduses
MERS/MATE
Programme
confié
au
laboratoire
spécialisé, incluant les autres structures
intéressées
Idem
MATE/MERS/DGF
Programme régional, coordonné au plan
régional par le PAM et ses agences
MATE/M ERS/ MPRH/
DGF/ Coopération
Programme régional, coordonné au plan
régional par le PAM et ses agences,
intervention de la CIESM
Programme régional, intervention du
129
WWF et agences du PAM
12. Recensement de la faune MATE/ MERS/ DGF/
avicole marine
Coopération/ WWF
Les structures nationales mentionnées au tableau ci-dessus ont été présentées précédemment. Il
reste néanmoins à concevoir la coordination régionale quand l'action dépasse le cadre national. Au
niveau national, l'interlocuteur logique des agences du PAM est représenté par les Affaires
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Etrangères. Méthodologiquement, il s'agira d'animer et d'alimenter des réseaux thématiques pour
constituer des bases de données rattachées au référentiel scientifique.
La CIESM qui s'est impliquée depuis longtemps dans les actions de connaissance, peut aussi
représenter un atout majeur. Organe méditerranéen par excellence, la CIESM bénéficie déjà d'un
catalogue interactif en ligne des espèces de poissons exotiques de Méditerranée ; elle est aussi d'une
base de données bibliographique opérationnelle. Ainsi, les informations et travaux en matière
d'identification pourraient enrichir immédiatement un réseau performant, accessible à tous.
Les structures du CGPM pourraient aussi être mises à contribution, mais le point focal de
la FAO en Algérie est le Ministère de l'Agriculture, et les actions à caractère scientifique et
de recherche sont difficilement transférables entre le MERS et le MA. Cette difficulté peut
être contournée dès lors que les Affaires Etrangères assureraient le rôle de coordinateur.
Le Centres Régionaux du PAM, dont le point focal en Algérie est le MATE, pourraient eux
aussi, contribuer activement à la réalisation des plans d'action et des objectifs de la
stratégie en matière de diversité biologique et de développement durable marins et côtiers
6.2.7. La mise en œuvre et les délais.
130
Une fois ces conditions réunies, un ensemble d'actions, basé sur les actions identifiées au
chapitre 4, pourront faire l'objet d'un plan d'action à court, moyen et long terme, les
tâches étant présentés par ordre d'importance (tab. 6.3).
Tableau 6.3. Planning de Gatt des actions planifiées
Action
Année 1
1. Niveau zéro de rejet direct
. . x
des eaux usées
2. Substitution du sable pour
. . x
les matériaux de construction
3. Mise en place de réserves
x x x
marines
4. Mise en place d'un DCP
. . x
5. Mise en place d'un
. . .
référentiel
6. Connaissances :
. x .
Actualisation des inventaires
7. Formation de spécialistes
. . x
8. Mise en place d'un réseau de
. x x
surveillance de l'herbier
9. Cartographie biocénotique
. . x
des phanérogames marines
10. Mise en place d'un
programme de collecte de . . x
données sur le phoque moine
11. Programme tortues marines
. . x
et prolifération de méduses
12. Recensement de la faune
. . .
avicole marine
. : étude
x : réalisation
Année 2
Année 3
Année 4
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
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x
x
.
.
x
.
x
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Rapport National PAS BIO Algérie
6.2.2. Au plan régional.
6.2.2.1. Les actions.
Toutes les actions identifiées présentent une dimension régionale, soit directement dans le cadre de
programmes régionaux, soit indirectement par l'échange d'informations (tab. 6.4). Cette seconde
catégorie d'actions mériterait peut-être des montages de programmes régionaux, ou tout au moins de
réseaux d'échange et de bases de données communes.
Tableau 6.4.Actions de dimension régionale
Action
1. Niveau zéro de rejet direct des eaux usées
Observations
Echange d'expérience et d'information, système
de lagunage
2. Substitution du sable pour les matériaux de Echange d'expérience et d'information, recherche
construction
de matériaux de substitution
3. Mise en place de réserves marines
Echange d'expérience et d'information
4. Mise en place d'un DCP
Echange d'expérience et d'information (Malte)
5. Mise en place d'un référentiel
Echange d'expérience et d'information
6. Connaissances :
Campagnes régionales
Actualisation des inventaires
7. Formation de spécialistes
Coopération régionale
8. Mise en place d'un réseau de surveillance de Echange d'expérience et d'information
l'herbier
9. Cartographie biocénotique des phanérogames Echange
d'expérience
et
d'information,
marines
programme régional
10. Mise en place d'un programme de collecte Coopération régionale pour la 2ème et la 3ème
de données sur le phoque moine et partie.
réhabilitation des habitats, voire une
transplantation
11. Programme tortues marines et prolifération Coopération régionale
de méduses
12. Recensement de la faune avicole marine
Coopération régionale
13. Statut juridique pour l'ensemble des espèces Harmonisation régionale des législations
préservées au plan méditerranéen
14. Protection des sites, espèces et paysages Echange d'expérience et d'information
remarquables
131
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6.2.2.2. L'assistance.
Les besoins en assistance découlent du degré de dépendance régionale des actions
identifiées. L'assistance revêt une importance capitale, non pas en termes conceptuels,
mais au niveau des expériences déjà menées en Méditerranée. Pour être efficace, le
principe de l'assistance consiste à élaborer et réaliser le programme national au maximum
par les ressources humaines, puis solliciter une assistance sous forme de complément ne
dépassant pas un seuil liminaire de l'ordre de 20% en termes de savoir-faire. Cette règle
élémentaire présente le double avantage de se défaire d'une dépendance technologique
souvent pesante et répondant à des objectifs et impératifs spécifiques aux pays où la
technologie a été conçue, et de concevoir une approche basée sur des caractéristiques
locales.
L'assistance en matière scientifique devrait se manifester lorsque les moyens locaux sont
insuffisants et les sollicitations locales épuisées. Ce n'est malheureusement pas le cas, il
est souvent plus facile (et plus motivant) d'élaborer un protocole d'échange avec des pays
tiers que de monter des actions communes sur le littoral national. Mais même dans
l'éventualité d'une couverture nationale complète de thèmes traduits en actions,
l'assistance reste un outil fiable, à condition que l'échange soit réciproque, le manque de
technicité national étant souvent compensé par un vécu et une connaissance de terrain
irremplaçables.
En tout état de cause, l'ensemble du pourtour méditerranéen se trouve en situation
précaire, et les plus gros risques (ainsi que les catastrophes) qui font l'objet d'une cellule
auprès des services de la Protection Civile, nécessitent une coordination régionale qui peut
132
revêtir différentes formes d'assistance. Dans le cas de la biodiversité marine et côtière, les
besoins concernent surtout des compléments de formation dans les disciplines de
classification et de taxinomie de groupes écologiques peu connus. Il reste cependant une
assistance souhaitée en termes d'aide à l'échantillonnage et la reconstitution des
collectons végétales et animales perdues.
CONCLUSION
L'analyse de la situation nationale en matière de diversité biologique marine et côtière indique
immédiatement le point névralgique, résumée par une phrase populaire bien connue formulée par un
homme politique des années 70 : "l'Algérien vit le dos à la mer". Cette maxime illustre parfaitement
la profonde contradiction à l'origine des relations conflictuelles dans l'occupation de la zone côtière.
Il faut obligatoirement aborder l'aspect historique du développement national pour comprendre, puis
corriger les dysfonctionnements en matière d'approche de la biodiversité marine et côtière identifiés
aux chapitre précédents. Alors que la partie littorale de l'Algérie limitée dans sa partie sud par les
monts de l'Atlas tellien, représente une bande côtière de moins de 70 km de large, soit moins de 5
% du territoire, plus de la moitié de la population et des activités économiques y sont concentrées.
Cette répartition déséquilibrée est parfaitement compréhensible en raison des difficultés croissantes
de développement liées à la sécheresse et aux conditions d'autant plus difficiles à mesure que l'on
s'éloigne de la côte vers le Sahara, en passant par les Hauts Plateaux. Ces difficultés ont généré des
flux migratoires massifs vers le nord, aggravés par les politiques d'industrialisation et la
multiplication des services au niveau des grandes agglomérations, côtières traditionnellement. C'est
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donc une population rurale et pastorale, sans repères culturels et en situation de détresse qui a
occupé la côte.
Le phénomène de dégradation s'est accéléré par une politique incohérente de
développement touristique, comme par exemple l'implantation du complexe des
Andalouses dans la région d'Oran où les constructions ont quasiment fait disparaître
totalement le massif boisé qui justement, faisait de ce site un lieu extraordinaire. Le cas
des Andalouses est cité à titre de simple illustration, c'est la même situation pour le village
touristique du Syphax, situé à quelques km à l'ouest de Béni-Saf ; le village est construit
sur un promontoire rocheux en face de l'île de Rachgoun, à l'embouchure de la Tafna, les
eaux usées sont déversés directement en mer par ruissellement le long de la plage.
Les observations reportées dans ce document fournissent la dimension des tâches qui
restent à accomplir. L'approche biocénotique retenue se justifie d'un point de vue
biologique, mais s'avère incomplète sans l'intégration du développement humain et social.
Les contraintes économiques liées aux nouvelles orientations ont précarisé encore plus les
populations littorales, et il est totalement inconcevable d'imaginer une stratégie pour la
diversité biologique et le développement durable en décalage avec le niveau social et
culturel de ses principaux utilisateurs. Ce n'est pas seulement une question de
sensibilisation et de mobilisation des associations et ONG, mais une question
d'environnement socio-économique cohérent, en phase avec les objectifs de préservation,
surtout quand les mesures préconisées risquent de réduire l'accès à la ressource, qu'il
s'agisse des espèces commerciales pour les pêcheurs, ou de sites recherchés par le
tourisme. C'est dans ce contexte que les deux conditions évoquées précédemment, c'est à
dire l'approche participative en termes de gestion et les mécanismes de compensation,
revêtent toute leur signification.
Les tutelles des structures opérationnelles sont multiples actuellement et l'organisation actuelle
comporte un ensemble de protagonistes dont le rôle final converge vers la conservation et la
préservation de l’environnement et du développement durable. Le schéma retenu, vertical nécessite
une assise horizontale que le MATE souhaite installer. Ce complément aura pour effet de réduire la
dispersion des compétences et la perte d'efficacité.
Le rapport national sur la diversité biologique marine et côtière constituer un outil
interactif en termes d’application et d’adaptation des mesures liées à la biodiversité et au 133
développement durable, aussi bien dans ses aspects biologiques, techniques, matériels
que législatifs. Les actions qui y sont portées jouent à la fois le rôle d'indice de l'état de la
biodiversité marine et d'identification des enjeux fonciers à l'origine de la distribution
spatiale de la côte. Mais l'activation d'un tel système interdisciplinaire nécessite un cadre
approprié, éminemment scientifique et technique, dont le rôle de mémoire vivante est
indissociable, il s'agit du référentiel scientifique, le Muséum d'Histoire Naturelle de
l'Algérie, dénommé actuellement Centre de Développement des Ressources Biologiques
(CDRB). Cet organisme, quel que soit le nom qui lui sera donné, aura besoin d'une assise
physique, localisée géographiquement pour assurer quatre missions principales :
- concentrer la totalité de l'information, virtuelle et traditionnelle, constituant la base
de données actuellement défaillante ;
- la conservation ex. situ du patrimoine biologique national ;
- concevoir et gérer les axes de recherche en matière de diversité biologique ;
- la coordination entre l'ensemble des acteurs de la biodiversité, notamment entre les
administrations directement concernées par la conservation et la valorisation des
ressources marines.
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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L'animation des actions techniques et scientifiques, recherche et expérimentation, validation et
calibration, peuvent se concevoir dans un cadre plus large où les programmes seraient conçus et
suivis au niveau du référentiel, mais où les laboratoires et autres structures de recherche seraient
localisés ailleurs, dans une première phase de création de cet outil irremplaçable.
L'état de la diversité biologique marine et côtière est certes préoccupant dans des zones
fortement dégradées, mais d'autres sites, encore peu connus, représentent de véritables
réserves naturelles, où les ressources marines sont prolifiques, en diversité, nombre et en
taille. Cependant, cette richesse spectaculaire constitue un piège : il suffit que l'accès de
ces zones soit facilité pour qu'elles soient mises en exploitation et épuisées en quelques
dizaines de mois. Si les fonds durs sont peu connus en raison des difficultés d'accès et des
moyens technologiques inadaptés, certaines espèces caractéristiques comme les grands
crustacés, actuellement exploités marginalement, risquent de subir une pression de
prédation accrue. En l'absence de données utilisables, l'approche de précaution s'impose,
notamment en orientant les systèmes d'exploitation vers les engins dormants sélectifs,
comme les nasses et casiers pour les grands crustacés, très recherchés. C'est à ce niveau
que doivent intervenir l'ensemble des outils de sensibilisation, selon un schéma directeur
spécifique court, en raison des difficultés objectives d'organisation de la profession
particulière de la pêche.
L'outil de base indispensable à la concrétisation des actions concerne la délimitation des
MPA. Les principales, à protéger en urgence ont été citées au chapitre 3, il reste la zone
frontalière algéro-tunisienne d'un intérêt écologique indéniable, d'ailleurs partie intégrante
du PNEK du côté algérien et incluant l'île de la Galite et le Galiton du côté tunisien. Cette
région pourrait faire l'objet d'un parc marin commun, étendu jusqu'au banc Le Sec à un
peu plus de 20 milles de la côte. Ce serait véritablement un sanctuaire marin, école de la
diversité biologique marine à ciel ouvert.
134
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
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Plan d'action pour la conservation de la végétation marine en Mer Méditerranée : 47 p.
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rapports
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Athens : 250 p.
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PAS BIO : 09 p.
UNEP (DEC) MED WG. 191/Inf. 3. Plan d'action pour la Méditerranée. Préparation d'un
plan d'action stratégique pour la conservation de la diversité biologique en région
méditerranéenne : 15 p.
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Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
ANNEXES
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Annexe 1.
Annexe relative au chapitre 2
Tableau A1.1.
marine.
Coordonnées des institutions concernées par la biodiversité
•
•
•
Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE)
Avenue de l’Indépendance, Palais Mustapha Pacha, Alger, Algérie
+ (213) (0) 213.021.66.45.88
+ (213) (0) 213.021.66.62.82
site : www.environnement-dz.org
Direction Générale de l’Environnement (DGE)
Rue des quatre canons, Alger 16000
/ + (213) 0 21 43 28 04/ 43 38 03
Le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques (MPRH)
Rue des quatre canons, Alger 16000
+ (213) 0 21 43 31 81
+ (213) 0 21 43 31 82
site : www.mprh-dz.com
/ e-mail : [email protected]
Le Ministère de l’Agriculture
12, boulevard Colonel Amirouche, Alger
+ (213) 0 213 021 71 17 12
Direction Générale des Forêts (DGF)
rue Doudou Mokhtar, Ben Aknoun, Alger
+ (213) 0 21 91 52 90 à 99
+ (213) 0 21 91 53 14
Agence Nationale pour la Protection de la Nature
BP 115, Jardin d’essai du Hamma, El Annassers 16025 Alger
+ (213) 0 21 67 47 50 / 67 40 72 / 69
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau A1.2
•
•
•
•
•
Autres institutions concernées par la biodiversité marine.
Le Ministère de la Défense Nationale (MDN)
Avenue Ali Khodja-les Tagarins, El Biar, Alger
+ (213) 0 21 71 15 15
Service National des Gardes-Côtes
Amirauté BP. 20 Alger
+ (213) 0 21 57 33 33 / 57 32 87 / 62 36 19
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
11, chemin Doudou Mokhtar, Ben Aknoun, Alger
+ (213) 0 21 91 23 23
+ (213) 0 21 91 26 26
Agence Nationale pour le Développement de la Recherche
Universitaire ANDRU
40, rue Hacène Badi, El Harrach 16200 Alger
+ (213) 0 21 52 44 73 / 52 68 01 /02
+ (213) 0 21 52 52 59 / 52 60 40
e-mail : andru @ wissal.dz
Le Ministère Délégué à la Recherche Scientifique
32, rue Souidani Boudjemaâ, El Mouradia 16070 Alger
+ (213) 0 21 69 11 87/72/74/91/93
Le Ministère de l’Education Nationale
8, Avenue de Pékin, Alger
+ (213) 0 21 60 55 60/ 57 82
Le Ministère de Transport
119, rue Didouche Mourad, Alger
+ (213) 0 21 91 52 90 à 99
ONSM
06, Bd Colonel Amirouche, Alger
00+ (213) 0 63 56 70
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau A1.3.
Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie
Intitulé
Etude de la sexualité d’une population d’Asterina
gibbosa de la baie de Castiglione (Algérie).
Contribution à l’étude des larves de Crustacés
Décapodes en baie d’Alger.
Facteurs de répartition verticale du phytoplancton au
large d’Alger.
Contribution à l’étude de la biologie de Donax
trunculus (L.) Mollusque Lamellibranche de l’Algérois.
Etude morphologique et histologique de la
chronologie du développement larvaire chez l’anchois
(Engraulis encrasicholus, L.) et la sardine (Sardina
pilchardus, Walbaum). Poissons téléostéens.
Contribution à l’étude des peuplements benthiques de
la baie d’Alger.
Etude biologique et halieutique du rouget de vase
(Mullus barbatus L.) des côtes algériennes.
Auteur
Lieu
Khodja F.
1976
Université
d’Alger
Poissons
Bakalem A.
1979
UBO
(France)
Zoobenthos
Université
Montpellie
r
(France)
Poissons
USTHB
Tous groupes
USTHB
Crustacés
Décapodes
Groupe
systématiq
ue
Université Echinoderme
Henni F. 1968
d’Alger
s
Université
Crustacés
Seridji R. 1970
d’Alger
Décapodes
Lalami-Taleb R. Université Phytoplancto
1970
d’Alger
n
Mollusques
Moueza M.
1975
Bivalves
Lalami Y.
1979
Contribution à l’étude écologique des milieux
Semroud R.
saumâtres méditerranéens : le lac Mellah (El Kala,
1983
Algérie).
Contribution à l’étude de la crevette Peneide
Parapeaneus longirostris (Lucas, 1846) dans la région Nouar A. 1985
d’Alger : Ecologie, biologie et exploitation.
Etude ultrastructurale de l’ovogenèse et des rapports
Benmeradi N.
Patella
coerulea
Lmk.
ovulo-folliculaires
de
1985
(Mollusque, Gastéropode prosobranche).
Contribution à l’étude de la biologie et de la
Mouhoub
dynamique de la population exploitée de la sardine
(Sardina pilchardus Walbaum, 1792) des côtes
R.1986
algéroises.
Contribution à l’étude de l’anchois Engraulis Hemida F. 1987
USTHB
USTHB
ISMAL/
Mollusques
Gastéropodes
Poissons
Poissons
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
encrasicolus (Linné, 1758) dans la région d’Alger :
Biologie et exploitation.
Contribution
à
l’étude
des
peuplements
macrobenthiques de la baie de Bou- Ismaïl : le Oulmi Y. 1987
secteur Ouest.
Contribution à l’étude du pageot Pagellus erythrinus
Cherabi O.
(L., 1758) et à l’écologie de la famille des Sparidés de
1987
la baie d’Alger.
Reproduction et structure des populations de la Boukroufa F.
1987
moule Perna perna (L.) sur la côte algéroise.
Contribution à l’étude biologique de deux espèces de
saurels Trachus trachurus (Linné, 1758) et Trachurus
Korichi
mediterraneus (steindachner, 1868) et de la
H.S.1988
dynamique de Trachurus trachurus (Linné, 1758) en
baie de Bou Ismail (Alger).
Contribution à la systématique des Soléidés (Poissons
Téléostéens) d’Algérie. Taxinomie numérique et Alili D.E. 1988
génétique biochimique.
Tableau A1.3.
USTHB
pélagiques
ISMAL
Zoobenthos
USTHB
Poissons
USTHB
Mollusques
Bivalves
ISMAL
Poissons
USTHB
Poissons
Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie (suite)
Intitulé
Auteur
Lieu
Groupe
systématiq
ue
Contribution à l’étude de la biologie et de l’écologie d’une
espèce de Sparidé dans la baie d’Alger : le pageot blanc
Pagellus acarne (Risso, 1826).
Contribution à l’étude biologique et dynamique de la
population de bogue Boops boops (Linné, 1758) de la
baie de Bou Ismail.
Etude des larves de Crustacés Décapodes. Aspects
taxonomique, écologique et biogéographique.
Les peuplements macrobenthiques du port d’Alger.
Evolution spatio-temporelle. Impact de la pollution.
Etude des algues marines benthiques de la région
d’Alger
Contribution à l’étude quantitative et structurale des
populations phytoplanctoniques au large du cap
Caxine (région algéroise).
Harchouche K.
1988
USTHB
Poissons
Chali-Chabane
F.
1988
ISMAL
Poissons
Seridji R. 1989
USTHB
Crustacés
Décapodes
RebzaniZahaf C. 1990
USTHB
Zoobenthos
Seridi H. 1990
USTHB
Phytobenthos
Illoul H. 1991
ISMAL
Phytoplancon
USTHB
Mollusques
Céphalopode
s
Contribution à la connaissance de la biologie de la
reproduction de la seiche (Sepia officinalis L.)
Oumouna
1991
Contribution à l’étude des peuplements benthiques de
Hassam N.
ISMAL
la baie de Bou- Ismaïl : secteur Est.
1991
Inventaire des Crustacés benthique du golfe
d’Annaba. Cycle cuticulaire et ses corrélations
Université
métaboliques au cours du cycle de mue chez Derbal F. 1991
d’Annaba
Orchestia
cavimana
Heller
1865
(Crustacé
Amphipode) et Pennaeus keraturus Forscal, 1775
Zoobenthos
Crustacés
Décapodes
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
(Crustacé Décapode).
Contribution à l’étude de la reproduction de trois
Ouabadi T.
espèces de soles des côtes algériennes (poissons
1991
téléostéens Soleidae).
Le merlu Merluccius merluccius mediterraneus,
(Cadenat, 1950) de la baie de Bou- Ismaïl. Biologie et Bouaziz A. 1992
écologie.
Contribution à la connaissance de l’écosystème à
Semroud R.
Posidonia oceanica (L.) Delile dans la région d’Alger
1993
(Algérie) : Etude de quelques compartiments.
Conditions hydrosédimentaires et structure de la
macrofaune benthique en période printanière d’un
Draredja B.
écosystème lagunaire méditerranéen : le lac Mellah
1992
(Algérie).
Contribution à l’étude des peuplements de trois
Boubzari
moulières naturelles de la région d’Alger.
K.1992
Contribution à l’étude de la biologie, de la dynamique
Zerdani M.L.
et de la biochimie de Ruditapes decussatus dans la
1993
baie d’Alger (Algérie).
Etude histo-physiologique et ultrastructurale de la
gonade femelle de Mytilus galloprovincialis, Mollusque
Djediat C.
bivalve lemellibranche : estimation de la maturité
1993
sexuelle et de la structure des populations.
Contribution à la connaissance des populations de
Cardium glaucum (Bruiguière, 1789), Loripes lacteus
Grimes S. 1994
(Linnaeus, 1758) et Brachydontes marioni (Locard,
1889) du lac Mellah (El Kala, Est algérien).
Tableau A1.3.
ISMAL
Poissons
ISMAL
(Alger
Poissons
USTHB
Phytrobentho
s
ISMAL
(Alger)
Zoobenthos
USTHB
ISN/
USTHB
Mollusques
Bivalves
USTHB
Mollusques
Bivalves
ISMAL
(Alger)
Mollusques
Bivalves
Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie (suite)
Intitulé
Auteur
Etude des espèces phytobenthiques au voisinage de
la centrale thermique de Mers El Hadjadj (Golfe
Ould Ahmed N.
d’Arzew, Ouest algérien).Mention particulière sur une
1994
espèce
remarquable
Chlorophyte
caulerpale :
Caulerpa prolifera (Forsskal).
Etude
structurale,
ultrastructurale,
approche
enzymatique du tube digestif et étude du régime
Yanat 1994
alimentaire d’un céphalopode Sepia officinalis (Linné ;
1758)
Contribution à la connaissance de la population
Ruditapes decussatus (Linnaeus, 1758) du lac Mellah
Refes W. 1994
(El Kala, Algérie). Ecologie, dynamique de la
population et exploitation.
Etude de la crevette caramote Penaeus kerathurus
Lahmar E.M.
(Forscal,
1775)
dans
la
région
d’Annaba.
1994
Reproduction, croissance et exploitation.
Phénologie,
biomasse,
lépidochronologie
et
Boumaza S.
1995
production primaire de l’herbier à Posidonia oceanica
Lieu
Groupe
systématiq
ue
ISMAL
Phytobenthos
USTHB
Mollusques
Céphalopode
s
ISMAL
(Alger)
Mollusques
Bivalves
USTHB
Crustacés
Décapodes
ISMAL
Phytobenthos
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
(L.) de l’île de l’anse Kouâli, Tipaza (Algérie).
Ecologie et biologie de la moule Mytilus
galloprovincialis (Lamarck, 1819) au sein d’un
écosystème lagunaire saumâtre : le lac Mellah.
Composition et distribution des peuplements de
Copépodes pélagiques du bassin algérien en relation
avec les structures hydrodynamiques (campagne
Médiprod VI-juin 1990).
Contribution
à
l’étude
des
peuplements
macrobenthiques du golfe d’Oran.
Etude des peuplements macrobenthiques du golfe
d’Arzew.
Contribution à l’étude de la biologie et de la
dynamique de la population de Sphaerechenus
granularis
(Lmk)
dans
la
région
d’Alger
(Tamentfoust).
Composition et abondance du zooplancton dans les
eaux côtières de l’Est algérien (secteur eutrophe du
golfe d’Annaba) et plateau continental d’El Kala.
Contribution à la systématique, la biologie et à la
dynamique des populations de cinq espèces
d’holothuries aspidochirotes (Holothuria tubulosa, H.
polii, H. tellati, H. forscali et H. sanctari ) de l’herbier
à Posidonia oceanica (L.) Delile de la presqu’île de
Sidi Fredj, Algérie.
Bases écologiques et biologiques de l’élevage du loup
Dicentrarchus labrax (L.) dans la région d’Annaba.
Contribution à l’étude de la variabilité du cycle
reproductif (indice gonadique et hystologique des
gonades) chez Paracentrotus lividus (Echinodermata :
Echinoidea) en Méditerranée Sud Occidentale,
Algérie.
Contribution à l’étude de la biologie de la
reproduction du poulpe commun Octopus vulgaris
(Lamarck, 1798) de la baie de Zemmouri El Bahri
(Alger Est).
USTHB
Mollusques
Bivalves
Hafferssas A.
1996
USTHB
Crustacés
Copépodes
Kerfouf A. 1997
ISMAL
Zoobenthos
Amar Y. 1998
ISMAL
Zoobenthos
Soualili D.L.
1998
USTHB
Echinoderme
s
Haouchine M.
1995
Khelifi-Touhami Université
1998
d’Annaba
Zooplancton
Mezali K. 1998
ISMAL
Echinoderme
s
Kara M.H. 1998
USTHB
Poissons
Guettaf 1997
Marseille
II
Echinoderme
s
USTHB
Mollusques
Céphalopode
s
Guedioura A.
1999
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Tableau A1.4.
Rapport National PAS BIO Algérie
Projets de recherches universitaires
Intitulé
Code
Contribution à l’étude biologique des populations exploitées en Oranie de deux poissons : F3101/04/04/86
l’allache Sardinella aurita et la bogue Boops boops
Connaissance de la dynamique et de la biologie d’espèces marines de la frange côtière en F1602/10/06/86
relation avec l’écosystème
Distribution, statut, biologie du phoque moine sur les côtes d’Algérie
F3101/04/09/89
Evaluation des stocks exploités par la pêche commerciale
F1602/10/15/91
Fertilité et production pélagique de la région d’Alger
1992-1993
Fertilité et production pélagique : incidences sur la répartition et l’abondance des petits et F1602/10/16/93
grands pélagiques
La pollution marine par les métaux lourds : ses effets et ses conséquences sur les écosystèmes F3101/04/09/93
Etude biologique et dynamique de la population exploitée de la bogue dans la baie d’Oran
F3101/04/04/93
Valorisation aquacole des plans d’eau hyperhalins de l’Est algérien
F2301/01/08/94
Inventaire et connaissance des macrophytes et du macrobenthos de l’infralittoral en particulier
de l’herbier à Posidonia oceanica comme indicateur de la pollution marine
Etude multidisciplinaire en termes de valorisation et d’accès à la ressource des grands
pélagiques des côtes algériennes
Caractérisation écologique d’un écosystème pélagique côtier (la baie d’Annaba) en relation
avec les pollutions d’origine anthropique, utilisation d’indicateurs hydrologiques et biologiques
Biologie, écologie et exploitation des espèces demersales pêchées sur la côte algérienne
F1609/10/02/94
F1609/10/02/94
Chef de projet
domiciliation
Bensahla T.A.
Université d’Oran
Abada B.Y.
USTHB
Boutiba Z.
Université d’Oran
Yahiaoui M.
ISN/ USTHB
Seridji R.
ISN/ USTHB
Seridji R.
ISN/ USTHB
Boutiba Z.
Université d’Oran
Bensahla T.A.
Université d’Oran
Kara M.H.
Université d’Annaba
Semroud R.
ISMAL
Chalabi A. ISMAL
F2301/01/10/94 Ounissi M.
Université d’Annaba
F1602/10/15/95 Nouar A.
ISN/ USTHB
Fonds meubles des côtes d’Algérie : Bionomie benthique, biodiversité et bio-surveillance
AU99902
Grimes S.
ISMAL
Biodiversité zooplanctonique, zoobenthique, des algues et de l’ichtyofaune des côtes F1601/01/02/00 Grimes S.
algériennes
ISMAL
financemen
t
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MESRS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
CNEPRU
MERS
ANDRU
MERS
CNEPRU
MERS
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Tableau A1.4.
Rapport National PAS BIO Algérie
Projets de recherches universitaires (suite)
Intitulé
Code
Chef de projet
domiciliation
Identification, suivi et cycle annuel des oeufs et des larves de la baie de Bou Ismail
AU99903
Refes W.
ISMAL
Caractéristiques biologiques, pêcherie et potentiel piscicole de la lagune du Mellah
CU 39801
Kara M.H.
Université d’Annaba
Evaluation de l'état de l'écosystème marin des côtes algériennes
AU1 9915
Chalabi A.
FSB/ USTHB
Exploitation et biologie des ressources biologiques accessibles aux engins de pêche des
Ouabadi T.
petits métiers et développement de la pêche artisanale
ISMAL
Evaluation écologique d’un environnement aquacole
CU 39802
Ounissi M.
Université d’Annaba
Connaissance des écosystèmes marin et côtier
F
: Rebzani Z.C.
1601/13/2001
FSB/ USTHB
financement
ANDRU
MERS
ANDRU
MERS
ANDRU
MERS
ANDRU
MERS
CNEPRU
MERS
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Tableau A1.5.
Rapport National PAS BIO Algérie
Rencontres, colloques, séminaires et journées d’études
Thème, atelier,
séance, table
ronde
Environnement
IIème colloque de l’ARCE
côtier
Environnement et
Journée Scientifique de la SHNAN
biodiversité
Journées nationales d’études sur les Session : Sciences
sciences marines J’NESMA
de la mer
Intitulé des séminaires
Cadre
Organisateur
Date
Lieu
Valorisation et amélioration des
ARCE
connaissances/ Sensibilisation
Valorisation et amélioration des SHAN
connaissances
MERS
16 – 17 /12/
Andalouses (Oran)
1996
(CNRZAPalais de la culture
27 /02/ 1997
(Alger)
25– 27/ 05/
Valorisation et amélioration des Forces navales
1997
Tamenfoust (Alger)
connaissances
(MDN)
Journées nationales d’études sur les Session : Sciences
Valorisation et amélioration des Forces
sciences marines J’NESMA
de la mer
connaissances
(MDN)
Session
Séminaire
international « Exploitation
et
Valorisation et amélioration des
« Environnement, développement et préservation des
connaissances
protection des zones côtières »
ressources
marines »
et
Ecologie
Célébration de l’année de l’Océan
Journée de la mer « Océan 98 »
dynamique
Etat
des
connaissances
sur Etat
des Célébration
de
la
journée
biodiversité des îles Habibas
connaissances
mondiale de l’environnement
Elaboration
d’une
stratégie
1er séminaire National sur la
nationale et d’un plan d’action
Ateliers « Formatio
connaissance et l’utilisation durable
pour
la
conservation
et
n, sensibilisation,
de la diversité biologique
l’utilisation durable de la diversité
biologique
« Grandes
Elaboration
d’une
stratégie
2ème séminaire régional sur la
menaces sur la nationale et d’un plan d’action
connaissance et l’utilisation durable
diversité
pour
la
conservation
et
de la diversité biologique
biologiques »
l’utilisation durable de la diversité
navales 25- 27/
1998
05/
Tamenfoust (Alger)
ISMALGouvernorat
d’Alger
1 et 2
Juin 1998
ISN/ USTHB
(MERS)
12 et 13/ 05/
Hôtel Hilton (Alger)
1998
MATE
05/ 06/ 1998
MATE - FEM
13 et 14/ 12/
ISGP (Alger)
1998
MATE- FEM
25- 28/
1999
Palais des Nations
(Alger)
ENA (Alger)
10/ Hôtel
des
Emeraudes (Jijel)
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
biologique
Séminaire International sur la
MPRH-INOC
Diversité biologique marine des pays Biodiversité marine Sécurité alimentaire
musulmans
Journée
sur
l’espèce
symbole
Choix d’une espèce symbole pour
Biodiversité
MATE
d’Algérie
l’Algérie
22- 24/
2001
10/ Hôtel
(Alger)
Mazafran
Hôtel
(Alger)
Mazafran
29/12/ 2001
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau A1.6.
marine.
Les associations intervenant dans le domaine de la biodiversité
Intitulé
Coordonnées
Association APIS NAHLA, camp de BP 65 Bouzareah Alger
jeunes et de loisir de Bainem
00 213 021 66 81 68
00 213 021 65 72 77
Association de la Plage Belhassine Plage Belhassine, Tipaza
Association de la Protection de la Croissant rouge algérien,
Ville de Mostaganem
27000 Mostaganem
Association de la protection du 82, rue du 24 février, El
quartier El Djamila, Alger
Djamila, Ain Bénian 16824 Alger
Association de la Recherche sur le Bibliothèque
de
l’APC
Patrimoine Marin
d’Hussein Dey, 16040 Alger
Association de Protection de 9, rue Benaouda Housni
l’Environnement
31000 Oran
Association de Protection de Cité Aïssat Idir, 850 Logts,
l’Environnement et de Lutte n°37 Bt. 77, El Bouni 23006
contre la Pollution de Annaba
Annaba
00 213 038 80 25 80
00 213 038 52 54 70
Association de protection de Ziama Mansouriah 18110 Jijel
l’environnement et des grottes de
Ziama Mansouriah
Association
de
Réflexion, 30, chemin Mokrane Aouès,
d’Echanges et d’Actions pour El Mouradia 16070 Alger
l’Environnement
et
le 00 213 021 69 85 80
Développement (AREA ED)
Association des Amis d’El Kala
Association des Amis de la Mer
Association des Amis de la Mer de
Skikda
Association des Amis de la nature
(ASSANA)
Association des Droits du Citoyen
de la Salamandre
Association
des
écologistes
d’Aokas
Association des Etoiles de Mer
Association des gens de la mer
Champ d’action
Protection de l’environnement
Protection de la plage
Développement
de
l’environnement
Lutte contre la pollution marine
Protection de l’environnement
Protection
des
plages,
protection de l’environnement
contre les déchets dangereux
et lutte contre les pollution
Sensibilisation, protection des
plages
Organisation
d’ateliers,
rencontres,
sensibilisation,
éducation environnementale,
préparation et mise en œuvre
de projets
Siège de la commune d’El Préservation des plages et des
ruines
Kala, 36100 El Tarf
Place du Centre, port d’Oran Protection de l’environnement
marin
12, rue Mahmoud Nafir 21000 Défense du patrimoine naturel
Skikda
Sensibilisation,
parcs
et
48, rue Amani Belkacem
BP 265 Hydra, Alger
réserves naturels, protection
de la faune et de la flore
2, rue de la Salamandre, Protection de l’environnement
27000 Mostaganem
Cité administrative, route des Protection de l’environnement
Plateaux Aokas 06130
Protection de l’environnement
BP 236, 21000 Skikda
marin
9, quai Ajaccio, nouvelle gare Lutte contre la pollution marine
maritime, D59 Alger port
Protection de l’environnement
Sidi Medjdoub, Mostaganem
Association des Locataires de la
plage de Sidi Medjdoub
Association Ecologique pour la Cité des 40 logts, Bt. A n°1, Conservation de la nature
Défense de la Nature de Staoueli Labridja Staoueli, Alger
Association « El Djazair » des 27, rue Zirout Youcef, Alger
Protection de l’environnement
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
avocats pour la protection de
l’environnement
Tableau A1.6
marine (suite).
Les associations intervenant dans le domaine de la biodiversité
Intitulé
Association les Amis de la nature
Coordonnées
Salle omnisports, Aberkane
Abdelkader, Cité Ayouf 18000
Jijel
Association Nationale des Amis de BP 19, 21000 Skikda
la Mer
00 213 038 95 57 67
Association nationale pour la Parc Mimeront, Bouzaréah
protection de l’environnement et 16340 Alger
de la nature
Association Nationale Scientifique BP 103, Ferhat Boussaad,
de Jeunes « Découverte de la 16005 Alger
nature »
00 213 021 98 10 77
00 213 021 73 18 23
Association pour la Protection de Village El Frine, 36171 El tarf
l’Environnement de la Wilaya d’El
Tarf
Association pour la Protection de Bloc 39, logt n°13, 27000
l’Environnement de la Wilaya de Mostaganem
Mostaganem
Association pour la Protection de BP 35 M, 35 000 Boumerdes
l’Environnement
et
de
la 00 213 024 81 16 05
sauvegarde de Boumerdès El
Bahri
Association pour la Protection et Musée de la nature, BP 115
la Défense de l’Environnent El Annassers Alger
d’Alger
Association pour la Recherche sur 2, place Zeddour Brahim
le Climat et l’Environnement
(centre culturel et des arts)
31 000 Oran
Association pour la sauvegarde 47, rue Khelifa Boukhalfa
des ressources naturelles (ALIW) 16021 Alger
00 213 021 73 09 33
00 213 021 73 09 33
Association Scientifique de Ain Bp 129, Ain Bénian 16824
Bénian (Assa)
Alger
/ 00 213 021 30 34 19
Association Scientifique du Camp Tigzirt 15 600 Tizi Ouzou
de Jeunes et de Loisirs de Tigzirt
Mouvement Ecologique Algérien BP 203, 16070 Alger
(MEA)
/ 00 213 021 60 46 50
Champ d’action
Sensibilisation, lutte contre la
pollution, protection de la faune
et de la flore
Protection
du
patrimoine
naturel et culturel maritime
Protection de l’environnement
Protection de l’environnement
Protection de l’environnement
Protection de l’environnement
Protection de l’environnement
et des sites touristiques
Protection de la nature, de la
faune et de la flore, Lutte
contre la pollution
Recherche
pour
l’environnement
Education
environnementale
(classes écologiques)
Protection de l’environnement
Protection de la nature
Protection de l’environnement
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Tableau A1.7.
Liste des documents de synthèses, rapports et catalogues
Auteur
Intitulé (titre)
Anonyme
Gestion des zones côtières
Boudouresque & Lefevre, Nouvelles données sur le statut du phoque moine
Monachus monachus dans la région d’Oran (Algérie)
1988
Boudouresque, 1996
Impact de l’homme et conservation du milieu marin
en Méditerranée
Boutiba et al, 1988
Etat actuel de la population du phoque moine
(Monachus monachus) sur le littoral Ouest algérien.
Chalabi et al., 1996
Rapport
de
mission
concernant
l'inventaire
écologique de la partie marine du Parc National d'El
Kala
Chalabi et al., 1997
Rapport final concernant le projet de gestion de la
partie marine du Parc National d'El Kala
Chalabi et al, 1999
Chebab-Chalabi et al, 1999
MATE, 1998
MATE/ISMAL, 1999
MATE/ISMAL, 2000
Dieuzeide & Roland, 1956
Dieuzeide & Roland, 1957
Dieuzeide & Roland, 1957
Dieuzeide & Roland, 1960
Dieuzeide et al, 1955
Type
Rapport
Article
Ouvrage
Rapport
WB/PNUD
Rapport
WB/PNUD
Rapport
Faune marine algérienne
MATE/ FEM
Stratégie et Plan de gestion de la diversité biologique Rapport MATE/
et de l'Environnement Aquatique
FEM
Projet relatif à la stratégie nationale et le plan
Rapport
d’action en matière de diversité biologique
La surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica au
large de la grande plage d’El Djamila (baie de Bou- Rapport
Ismail, Algérie)
Etude de classement des îles Habibas
Rapport
Poissons des côtes algériennes
Catalogue
Opérations de dragages et de chalutages effectuées
au large des côtes algériennes au cours des années Article
1954 et 1955.
Poissons des côtes algériennes
catalogue
Poissons des côtes algériennes
catalogue
Poissons des côtes algériennes : 3. Ostéoptérygiens
(suite et fin)
Catalogue
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Djabali et al., 1993
Grimes et al., 1997
Poissons des côtes algériennes
Rapport méthodologique de l’étude de classement
des îles Habibas en réserve naturelle marine : rapport
préliminaire
Rapport de mission de l’étude de classement des Iles
Habibas
en
réserve
naturelle
marine :
échantillonnage, mesures et observation in situ
Caractérisation physique, chimique et écologique des
Iles Habibas (Ouest algérien)
Eléments de la réserve marine des Iles Habibas
Grimes et al., 1998
Grimes et al., 1999
Grimes, 2000
Ouvrage
Rapport
MATE/ISMAL
Rapport
MATE/ISMAL
Rapport
MATE/ISMAL
Rapport
MATE/ISMAL
des Rapport
CNEPRU/MERS
/Unité
de
recherche
ISMAL
Grimes et al., 2000
Biodiversité zooplanctonique, zoobenthique
algues et de l’ichtyofaune des côtes algériennes
Grimes et al., 2001
de
Etude de classement des Iles Habibas (Ouest Rapport
synthèse
algérien) en réserve naturelle marine
MATE/ISMAL
Déclin du phoque moine Monachus monachus sur les Article
côtes algériennes entre Cap Falcon et Ras Kela : les
mesures d’urgence préconisées.
Etat et avenir de l’environnement : version grand
Rapport
public
Aménager l’Algérie 2020
Littoral : Etat et perspectives
Etat et avenir de l’environnement en Algérie : version Rapport
officielle
Rapport préliminaire PAC Algérie
Rapport
Journées nationales d’études sur les sciences marines Rapport
Poissons des côtes algériennes. Illustrations Deniel
Catalogue
J.C.& Darley
Lexique de biologie des pêches (Océanologie)
Lefèvre et al, 1989
MATE, 2000
MATE, 2000
MATE, 2000
MATE, 2001
MATE/ISMAL, 2001
MDN/ CFN, 1997
OPU 1992
OPU, 1988
Tableau A1.7.
Liste des documents de synthèses, rapports et catalogues (suite)
Auteur
OSTPM, 1925
PAC/MATE/PNUE/PAM,
2001
Pallary, 1918-1919
Type
Intitulé (titre)
Recherches sur les fonds chalutables des fonds de
Tunisie et d’Algérie (Croisière du chalutier Mémoire
« Tranche » en 1924
Programme d’aménagement côtier pour la zone
Rapport
littorale algéroise
Etude de la malacologie rétrospective (catalogue
Mémoires
méthodique des mollusques observés par Poiret dans
la région de la Calle et liste des coquilles recueillies à
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
la Calle par M. Clavé
PAM/PNUE, 1996
Etat du milieu marin et littoral de la région
méditerranéenne
Plan national d’action pour l’environnement et le
PNAEDD, 2001
développement durable
PNUE/ CAR/PB, 1990
Conservation des écosystèmes méditerranéens :
enjeux et perspectives.
Voyage en Barbarie et lettres écrites de l’ancienne
Numidie pendant les années 1785 et 1786 avec un
Poiret (Abbé), 1789
essai sur l’Histoire Naturelle de la Numidie, seconde
partie : Règne animal : mollusques, vers à coquilles,
lithophytes, zoophytes (corail)
Rosecchi & Capentie, Conservation des zones humides méditerranéennes.
1995
L’aquaculture en milieu lagunaire et marin côtier.
Semroud & Grimes,
Inventaire des sites potentiels en vue de la création
1995
d’aires protégées marines sur les côtes algériennes.
Semroud et al,.1972
Semroud et al., 1998
Ouvrage
Rapport
Fascicule
Lettres
Rapport
CAR/ASP/UICN
Rapport Chenoua (proposition d’un parc)
Rapport
Rapport
Surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica de la
MATE/ISMAL
grande plage d’El Djamila (Baie de Bou Ismail)
Livre
Seurat, 1930
Exploration scientifique de l’Algérie de 1830 à 1930
Seurat, 1937
Exploration zoologique des côtes de l’Algérie orientale
Revue
(secteur de Bône et de la Calle)
Symbiose-Total Fina Elf,
Guide de l’environnement de l’Algérie
Rapport-guide
2001
Inventaire des richesses écologiques littorales de la
région d’El Kala (Algérie) en vue de l’extension du Rapport
UICN/PNPC 1990
parc national au domaine maritime : 1. Etude
préliminaire
Tableau A1.8.
Dénomination
Agence Nationale pour
Protection de la Nature
Institutions, organes et universités prévus
Adresse
la Jardin d’essai du Hamma, El Annassers
16025 Alger
00 213 021 67 47 50 / 67 40 72 / 69
Agence Nationale pour la 16, boulevard Victor Hugo, Alger
Protection et la Promotion du 00 213 021 74 44 22
Littoral (A.P.P.L)
00 213 021 74 42 47
Agence Nationale pour le 40, rue Hacène Badi, El Harrach 16200
Développement de la Recherche Alger
Universitaire
00 213 021 52 44 73 / 52 68 01 /02
00 213 021 52 52 59 / 52 60 40
e-mail : andru @ wissal.dz
Centre National d’Etudes et de CNDPA, BP 67 Bou Ismail 42 415,
Documentation pour la Pêche et Tipaza
Champ d’activité
Conservation
des
écosystèmes humides
Aménagement du littoral
Recherche univreistaire
Biologie marine
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
l’Aquaculture (C.N.D.P.A)
00 213 021 46 23 77
Fax :
00
213 021 46 19 06
e-mail : [email protected]
Direction Générale des Forêts
Rue Doudou Mokhtar, Ben Aknoun,
Alger
00 213 021 91 52 90 à 99
Faculté
des
Sciences FSB/ USTHB, BP. 32 El Alia, Bab
Biologiques/ USTHB
Ezzouar 16 110 Alger
00 213 021 24 79 50 à 64
00 213 021 24 72 17
Faculté des Sciences Chimiques/
USTHB
Institut des Sciences de la Mer
et de l’Aménagement du Littoral
(I.S.M.A.L)
Université de Mostaganem
Université Badji Mokhtar de
Annaba
(Département
des
Sciences de la Mer)
Université d'Oran (Laboratoire
de Biologie et Pollution Marine)
Tableau A1.8.
Laboratoire
Maritimes (LEM)
Ecologie
numérique,
statistiques,
zoologie,
botanique, exploitation et
gestion, Biologie marine
Chimie et Pollution marine
d'images,
FS/ USTHB, Institut d'électronique BP. Traitement
32 El Alia, Bab Ezzouar 16 110 Alger
modélisation,
programmation
00 213 021 24 79 50 à 64
00 213 021 24 72 17
ISMAL, BP. 54 Plage Ouest, Sidi Fredj, Biologie marine
Chimie et Pollution marine
42321 Staoueli, Alger, Algérie
Aménagement du littoral
00 213 021 37 70 76
00 213 021 37 68 06
e-mail : [email protected]
Route Bélahcène, BP. 227, 27000 Un embryon des sciences
de la mer en place depuis
Mostaganem
2001
00 213 045 21 57 23/ 21 59 20
00 213 045 21 97 14
B.P 12 El Hadjar 23000, Annaba, Biologie marine
Algérie
00 213 038 87 62 42 / 87 54 00
00 213 038 87 66 01
e-mail :
Biologie marine
B.P 05, route Es Senia,
31100 Oran
Chimie et pollution marine
00 213 041 41 07 09
00 213 041 41 60 21
Site web : wwww.univ-oran.dz
Institutions, organes et universités prévus (suite)
Cabinet d’Experts Consultants
(CEC)
Enginnering
Consult (EEC)
Conservation
des
écosystèmes humides
Environement
d’Etudes
West
Engineering
Environment Consult (WEEK)
Bureaux d'études
6, rue Emir El Khettabi, Alger centre
00 213 021 72 59 44
00 213 021 86 86 56
50, rue Khelifa Boukhalfa, Sidi
M’hamed 16021 Alger
00 213 021 23 62 86
00 213 021 23 72 49
30, rue Asselah Hocine 16022 Alger
00 213 021 73 83 15 /17
00 213 021 73 80 61
e-mail : [email protected]
54, rue Larbi Ben M’hidi
31 000 Oran
: 00 213 041 33 29 24 / 33 28 05
Environnement
Environnement
Environnement
Environnement
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
: 00 213 041 33 42 67
Annexe 2
Annexe relative au chapitre 2
Tableau A2.1.
Régime trophique des poissons des côtes algériennes.
Régime trophique
Planctonophages
Famille
Ammodytidae
Alepocephalidae
Apogonidae
Atherinidae
Cepolidae
Clupeidae
Cethorinidae
Observations
Certaines espèces sont à régime
phytoplanctonophage strict, d'autres
zooplanctonophage strict, et enfin
planctonophage mixte
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
Engraulidae
Exocoetidae
Luvaridae
Mobulidae
Molidae
Scomberesocidae
Carnivores
Squales
Raies et Torpilles
Alopidae
Carcharhinidae
Echinorhinidae
Hexanchidae
Lamnidae
Odontaspididae
Oxynotidae
Scyliorhinidae
Sphyrinidae
Squalidae
Squatinidae
Triakidae
Malgré un régime carnassier
indiscutable, certaines espèces peuvent
s'orienter vers un régime mixte dans des
conditions défavorables.
Dasyatidae
Gymnuridae
Myliobathidae
Pristidae
Rajidae
Rhinobathidae
Rhinoptéridae
Torpedinidae
Chimaeridae
Alepisauridae
Anguillidae
Argentinidae
Aulopididae
Baliotidae
Batractioidae
Belonidae
Berycidae
Blemnudae
Bothidae
Bramidae
Callionymidae
Caproidae
Tableau A2.1.
Régime trophique des poissons des côtes algériennes (suite).
Régime trophique
Carnivores (suite)
Famille
Centrolophidae
Chlorophthalmidae
Citharidae
Congridae
Coryphaenidae
Observations
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Cottidae
Cynoglossidae
Dactylopteridae
Echeneidae
Gadidae
Gempylidae
Haemulidae
Holocentridae
Istiophoridae
Labridae
Lamprididae
Lobotidae
Lophiidae
Lophotidae
Macroramphosidae
Macrouridae
Merlucciidae
Moridae
Moronidae
Mullidae
Muraenesocidae
Muraenidae
Myctophidae
Ophictidae
Ophidiidae
Paralepididae
Pristediidae
Platycephalidae
Pleuronectidae
Pomatomidae
Regalecidae
Sciaenidae
Scombridae
Scophthalmidae
Scorpaenidae
Serranidae
Sillaginidae
Soleidae
Sphyraenidae
Synodontidae
Teraponidae
Trachichthydae
Trachinidae
Trachipteridae
Trichuiridae
Triglidae
Uranoscopidae
Xiphiidae
Zeidae
Tableau 3.5. Régime trophique des poissons des côtes algériennes (suite).
Régime trophique
Famille
Observations
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
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Omnivores
Carangidae
Gobidae
Kyphosidae Molidae
Nomeidae
Pomacentridae
Stromateidae
Sparidae
Centracanthidae
Monacenthidae
Scaridae
Mugilidae
Plusieurs modalités peuvent être décrites, les
omnivores à dominante carnivore, les
omnivore à dominante herbivore, ou encore
les parfaits opportunistes. Les herbivores
exclusifs ne sont pas mentionnés, même la
saupe Sarpa salpa dont l' adulte est
quasiment herbivore, a un régime plutôt
carnivore chez le juvénile.
Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne
Rapport National PAS BIO Algérie
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