Anesthésie réanimation en chirurgie abdominale par laparotomie

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Anesthésie réanimation en
chirurgie abdominale
par laparotomie
Ph. Sowka
Praticien Hospitalier
Pôle d’Anesthésie Réanimation
CHU-Nice
MAJ 04/12/2012
Anesthésie réanimation en chirurgie
abdominale par laparotomie
Spécificités chirurgicales
- Quelques rappels de physiologie
- Les voies d’abord par laparotomie
- Les drainages
- L’aspiration digestive
- La préparation mécanique du colon par le PEG
Spécificités de l’anesthésie-réanimation
- Retentissement respiratoire
- Iléus postopératoire
- Nausées vomissements postopératoires
- Nutrition périopératoire
- Phénomènes infectieux
- Douleur postopératoire
- Réhabilitation postopératoire
2
Domaine très large :
- chirurgie pariétale
- chirurgie des organes creux
- chirurgie des organes
pleins
- chirurgie des carcinoses
péritonéales
- chirurgie de l’obésité
Touchant des patients
souvent en mauvais état
général (âgés, dénutris,
cancéreux).
3
Cavité péritonéale
Les étages sus et sous-mésocoliques sont séparés par le mésocolon transverse
foie
étage
sus-mésocolique
méso-colon transverse
étage
sous-mésocolique
colon transverse
grand
omentum
intestin grêle
Coupe sagittale médiane
de l’abdomen.
4
Physiologie du péritoine
- glissement et mobilité des viscères
- lutte contre les infections (cloisonnement, grand épiploon)
- sécrétion, circulation et résorption du liquide péritonéal
- La circulation du liquide explique la possibilité de dissémination des cancers
digestifs et surtout ovariens.
- Fort pouvoir de résorption : dérivation ventriculo-péritonéale, dialyse péritonéale.
5
Physiopathologie du péritoine
Toute irritation ou manipulation du péritoine →
douleur et contracture musculaire
La résistance du péritoine à l’agression est perturbée par
l’anesthésie ou la chirurgie
Grand épiploon: rôle anti-infectieux capital
• Mobilisation rapide macrophagique et lymphocytaire
• Exsudat riche en fibrine → fausses membranes
6
Les voies d’abord du péritoine
par laparotomie
• Les verticales
• Les obliques
• Les tranversales
7
Incisions verticales
1. Médiane sus-ombilicale
2. Médiane sous-ombilicale
3. Médiane « à cheval » sur
l'ombilic
4. Transrectale ou pararectale
interne
5. Pararectale externe
6. Incision de Jalaguier
8
Incisions obliques
1. Sous-costale
2. Bi-sous-costale en ogive
3. Inguinale
9
Incisions transversales
1.Transverse droite sous-costale
2. Transverse gauche sous-costale
3. Incision transversale sus-ombilicale
4. Transverse droite paraombilicale
5. Transverse gauche paraombilicale
6. Transverse droite en fosse iliaque
7. Transversale sus-pubienne
10
Drainages
• De la paroi, aspiratif type Redon
• De la cavité péritonéale
• Prophylactique: zones déclives, hypochondres, Douglas,
aspiratif par capillarité type Mikulicz, aspiratif type VAC à
travers un bloc de mousse de polyuréthane
• Thérapeutique: percutané sous échographie, radio ou
scanner
11
Drainages
Drain aspiratif de Redon
Lame ondulée de Delbet
Drainage capillaire de Mikulicz
12
Drainages
VAC: Vacuum Assisted Closure
13
Drainages
• Liquides surveillés en quantité et en aspect:
- Bactériologie/Mycologie
- Dosages électrolytiques
- Dosages enzymatiques
• Retrait progressif en quelques jours après mobilisation
• Complications: hémorragie, péritonite ou exclusion par
fausses membranes
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Drainages
Le drainage abdominal:
-trop souvent appliqué par routine
-ne diminue pas le risque de complications après résection
hépatique, colique, rectale ou appendicectomie
-en revanche le consensus pour le drainage prophylactique
demeure après œsophagectomie ou gastrectomie totale
(gravité des désunions d'anastomoses œsophagiennes).
15
Aspiration digestive
• Doit être justifiée:
- surveillance d’une anastomose digestive haute
- gastropathie diabétique: atonie ou dilatation aiguë de l’estomac
• Complications:
- à la pose
- à moyen terme (RGO, œsophagite, sinusites)
• Recommandations actuelles:
- retrait rapide
- réalimentation précoce
- usage sélectif en postopératoire selon les symptômes ou le statut
du patient: haut risque d’inhalation
→ retour plus rapide d’un transit fonctionnel et diminution des
complications respiratoires (pneumopathies, atélectasies)
16
Préparation mécanique du colon par
le PEG
 Résultats controversés de la préparation
mécanique.
 Recommandations de la SFCD en 2005:
ne pas réaliser de préparation colique
mécanique systématique par PEG avant
chirurgie colorectale élective.
 Méta-analyse de 2008 (Slim K):
- en chirurgie colique, la préparation mécanique
du colon par le polyéthylène glycol (PEG)
confirme son inutilité
- l’effet délétère de cette préparation n’est pas
confirmé
- en chirurgie rectale d’autres études sont
nécessaires
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Anesthésie réanimation en chirurgie
abdominale par laparotomie
Spécificités chirurgicales
- Quelques rappels physiologiques
- Les voies d’abord par laparotomie
- Les drainages
- L’aspiration digestive
- La préparation mécanique du colon par le PEG
Spécificités de l’anesthésie-réanimation
- Retentissement respiratoire
- Iléus postopératoire
- Nausées vomissements postopératoires
- Nutrition périopératoire
- Phénomènes infectieux
- Douleur postopératoire
- Réhabilitation postopératoire
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Retentissement respiratoire
Physiopathologie
Dégradation postopératoire de la fonction ventilatoire, selon:
- site opératoire
- taille de l’incision
- douleur postopératoire
CV et VEMS ↓ jusqu’à 70% à j1 en chirurgie sus-mésocolique
CV et VEMS ↓ jusqu’à 40% à j1 en chirurgie sous-mésocolique
19
Retentissement respiratoire
Complications
Incidence globale 20% (surtout chirurgie sus mésocolique)
↑ la morbidité et la durée de séjour hospitalier
↓ CRF et ↑ VF: atélectasies postopératoires
Facteurs de risque: âge > 60 ans, IMC > 27, cancer, tabac
et incision sus ombilicale
20
Retentissement respiratoire
Prévention
Anesthésie locorégionale: blocs, APD, infiltrations
Ventilation non invasive
Spirométrie incitative
Physiothérapie pulmonaire
Kinésithérapie pré et postopératoire
Arrêt du tabac au moins 8 semaines avant chirurgie
21
Iléus postopératoire
• C’est l’inhibition de la motricité du tractus digestif par
l’acte chirurgical et les produits d’anesthésie
• Péristaltisme : phénomène automatique
• Délais habituels de reprise d’activité
- grêle: 4 à 8h
- estomac: 24 à 48h
- colon et rectum: 48 à 72h
• Sortie de l’iléus traduite par la reprise des gaz (bruits
hydro-aériques à l’auscultation de l’abdomen)
22
Reprise du transit
Heures
postop
Liu et coll 1997
Peri morph-Bupi
Peri Bupi
Peri morph
PCA morph
80
60
40
20
0
- 2 jours
23
Iléus postopératoire
• Iléus paralytique: prolongation inhabituelle de l’iléus postopératoire
au-delà de 3 jours après l’acte chirurgical
• cliniquement :
- disparition des bruits hydro-aériques et absence de transit
intestinal (matière et gaz)
- nausées /vomissements
- douleurs abdominales à type de crampes
- distension, météorisme abdominal voire syndrome du
compartiment abdominal
• peut être source de complications postopératoires
- respiratoires par inhalation, atélectasie ou embolie pulmonaire
- métaboliques par troubles des échanges hydroélectrolytiques
intestinaux
24
Iléus postopératoire
Prévention: prise en charge multimodale, anesthésie, douleur
postopératoire, chirurgie et traitements médicamenteux
Anesthésie:
-tous les agents ont une action inhibitrice sur le transit
-remplissage vasculaire peropératoire limité
-Prévention de l’hypothermie
Analgésie:
-les morphiniques altèrent la motilité du tractus digestif, quelque soit la
voie d’administration
-l’APD en position thoracique a une action bénéfique avec les
anesthésiques locaux
-la lidocaïne intraveineuse permet une diminution de la durée de l’IPO
et de la douleur postopératoire
-les AINS ↓ l’inflammation locale , ↑ l’analgésie et ont un effet
d’épargne morphinique: réduisent la durée de l’IPO
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Iléus postopératoire
Prévention: prise en charge multimodale, anesthésie, douleur
postopératoire, chirurgie et traitements médicamenteux
Chirurgie:
-chirurgie mini-invasive, la laparoscopie
un iléus moins
important que la laparotomie
-SNG non systématique en peropératoire et usage sélectif en
postopératoire
-l’alimentation orale précoce semble induire l’activation de reflexes
gastro-intestinaux et la sécrétion d’hormones digestives
-apports hydrosodés réduits en postopératoire
récupération
plus rapide du transit intestinal
Traitements médicamenteux:
néostigmine (Prostigmine®), cisapride (Prépulcid®), érythromycine
(Erythrocine®) , méthylnaltrexone (Relistor®) : seule molécule avec un
bénéfice démontré
26
Nausées/Vomissements Postopératoires
30 % des patients anesthésiés
Facteurs favorisants :
- femme jeune, non fumeuse, obèse,
antécédents de NVPO ou mal des transports
- chirurgie abdominale haute ou cœlioscopie
- N2O, halogénés, morphiniques
Traitements précoces :
- dropéridol
- sétrons (antagonistes des récepteurs
activés par la sérotonine 5-HT3)
- dexaméthasone
- aprépitant (antagoniste du récepteur de la
neurokinine 1=AR-NK1)
- efficacité individuelle identique
→ utilisés en association
27
Nutrition périopératoire
• Dénutrition très fréquente: hospitalisation et cancer 50%
• Impacte très fortement la morbi-mortalité postopératoire
• Evaluation sur critères anthropométriques:
- IMC
- PMB: périmètre musculaire brachial =
périmètre brachial – (π x épaisseur du pli cutané)
• Evaluation sur critères anamnestiques
:
- perte de poids: 5% en 1 mois et 10% en 6 mois
- diminution de la prise alimentaire
28
L ’index de masse corporelle
•
•
•
•
•
•
•
•
< 10
10-12.9
13-15.9
16-16.9
17-18.4
18.5-24.9
25-29.9
> 30
Dénutrition grade V
Dénutrition grade IV
Dénutrition grade III
Dénutrition grade II
Dénutrition grade I
Normal
Surpoids
Obésité
29
Marqueurs Biologiques
• L ’albuminémie
– entre 30 et 35 g/l: modérée
– < 30 g/l: sévère
• La transthyrétinémie (préalbuminémie)
– N: 250-350 mg/l
– < 170 mg/l: risque
30
Nutrition périopératoire
Conséquences de la dénutrition
• Altération des processus de cicatrisation
• Sensibilité aux infections par modification des
mécanismes immunitaires
• ↓ des médiateurs hormonaux
• ↑ de l’effet médicamenteux des molécules liées à
l’albumine
• Modification de la flore intestinale
31
Poids corporel (%)
100
80
Conséquences de la dénutrition
Anémie
Défaut de cicatrisation
Bronchopneumopathies
Ne marche plus
70
Infections urinaires
Grabataire
Décès
60
50
1
2
3
4
5
6
Mois 32
Nutrition périopératoire
Recommandations:
• 35 kcal/kg/j (sur le poids idéal)
• 50% de glucides
• 1,5 g/kg/j de protéines
• vitamines/éléments traces
Importance de la renutrition préopératoire
33
Phénomènes infectieux
Antibioprophylaxie
- intraveineuse
- 30 min avant l’acte chirurgical
- durée maximale 48h
- dose initiale = double dose usuelle
- classe I ou II d’Althemeier
- protocoles écrits et validés par le CLIN
(sur consensus national)
ABP ↓ 50% le risque d’infection du site opératoire
34
Phénomènes infectieux
Normothermie: l’hypothermie est présente dans 50% des actes
de chirurgie par laparotomie. Responsable de:
- troubles de la coagulation
- ↑ de la fréquence des abcès pariétaux
- ↑ de la morbidité vasculaire
=> donc température > 36°C
Ventilation en hyperoxie (controversé)
Respect de l’équilibre hémodynamique (vascularisation
tissulaire)
Strict respect de l’équilibre glycémique (comme toute
situation d’agression)
Mobilisation et réalimentation précoce
35
Types de chirurgie selon la classification
d'Althemeier
Conférence de consensus 2002
Taux d'infection
Type de chirurgie
Type d'intervention
Sans ATB Avec ATB
Classe I
Chirurgie propre
Incisions primitivement fermées non drainées, non traumatiques, sans
inflammation ni faille dans la technique d'asepsie, en l'absence d'ouverture
de l'oropharynx, du tube digestif, de l'appareil génito-urinaire ou des voies
respiratoires
1à5%
< 1%
Classe II
Chirurgie proprecontaminée
Ouverture de l'appareil génito-urinaire en l'absence d'uroculture positive;
ouverture des voies respiratoires du tube digestif dans de bonnes
conditions et sans contamination anormale; ouverture de l'oropharynx ou
des voies biliaires en l'absence de bile infectée; rupture minimes d'asepsie
et drainages mécaniques
5 à 15 %
< 7%
Classe III
Chirurgie
contaminée
Plaies traumatiques récentes, ouverture du tractus biliaire ou génitourinaire en présence de bile ou d’urines infectées, contamination
importante par contenu digestif, inflammations aigue sans pus
> 15 %
< 15%
Classe IV
Chirurgie sale
Plaies traumatiques souillées, tissus dévitalisés, pus, contamination fécale,
perforation viscérale
> 30%
diminué
36
Douleur postopératoire
Gestion de la douleur postopératoire: ↓ la réponse de
l’organisme à la douleur
Analgésie multimodale: ↑ niveau de l’analgésie et ↓ les
besoins en morphiniques
• Privilégier l’APD
- scores de douleur < à ceux de l’analgésie IV
- APD thoracique > APD lombaire > APC morphine
• Privilégier les autres ALR: TAP bloc, infiltrations,
infiltration continue cicatricielle (analgésie par cathéter
multiperforé dans l’espace prépéritonéal)
• Prévenir l’hyperalgésie postopératoire
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Douleur postopératoire
L’analgésie morphinique
• Développée avec les systèmes d’administration contrôlés
par le patient (ACP)
• Elle est encore souvent considérée comme la référence
en matière d’analgésie postopératoire après chirurgie
abdominale
• Limites de la technique:
- Mauvaise qualité de l’analgésie en conditions dynamiques
- Mauvaise utilisation des pompes
- Effets secondaires de la morphine
- Favorise l’hyperalgésie postopératoire
38
Douleur postopératoire
L’analgésie péridurale (APD):
•Technique la plus efficace pour contrôler la douleur
postopératoire dans les 48 heures qui suivent une
laparotomie
•APD thoracique > APD lombaire > APC morphine
•L’administration d’opiacés en association avec les
anesthésiques locaux n’a pas grand intérêt
•Les NVPO sont ↘ par rapport à ACP morphine
•Les complications respiratoires sont ↘
39
Douleur postopératoire
L’analgésie péridurale (APD):
•La durée de l’iléus postopératoire est ↘
•Les désunions anastomotiques seraient ↘
•La survenue d’épisodes thromboemboliques est ↘
•La morbidité cardiaque est ↘ par blocage des afférences
sympathiques cardiaque (T1-T5)
•La durée de l’APD est variable, dépendant des habitudes et
ne dépasse pas 5 jours pour le risque septique
40
Douleur postopératoire
La lidocaïne intraveineuse:
•Connaît un regain d’intérêt depuis une dizaine d’années.
•Analgésique; diminue les besoins en morphine.
•En chirurgie abdominale, l’efficacité analgésique est
inférieure à celle de la péridurale thoracique pendant la
période postopératoire immédiate (48h) mais devient ensuite
très comparable.
•L’incidence des nausées et vomissements postopératoires
est diminuée.
•La durée de l’iléus post-opératoire est raccourcie (par effet
d’épargne morphinique et effet anti-inflammatoire propre).
41
Douleur postopératoire
La lidocaïne intraveineuse:
•La lidocaïne intraveineuse est anti-hyperalgésique et antiinflammatoire : elle bloque les récepteurs NMDA et les
concentrations plasmatiques post-opératoires de cytokines
pro-inflammatoires sont diminuées.
•Un protocole prévoit 1,5 à 2 mg/kg de lidocaïne avant
l’induction ou l’incision. L’administration continue se fait à 1,5
à 3 mg/kg/h jusqu’à la fin de l’intervention ou jusqu’à 24
heures postopératoires, voire plus.
42
Douleur postopératoire
Transversus abdominis plane (TAP bloc) :
•Technique décrite en 2001, une injection unique
d’anesthésiques locaux entre le muscle oblique interne et le
muscle abdominal transverse
•Pour la chirurgie abdominale par laparotomie, le bloc doit
être bilatéral : 15 à 20ml de la solution d’AL injectés de
chaque côté , de préférence sous contrôle échographique.
•Il assure une analgésie pariétale mais non viscérale. Il
permet une épargne en morphine sur les premières heures
postopératoires dans la plupart des études. Sa réelle
efficacité ne dure que quelques heures après une injection
unique et ne doit pas être surestimée.
43
Douleur postopératoire
Transversus abdominis plane (TAP bloc) :
44
Douleur postopératoire
Infiltration continue cicatricielle :
45
Douleur postopératoire
Infiltration continue cicatricielle :
Résultats de Beaussier et coll. 2007
- 42 patients pour une résection colique par laparotomie
- Diminution de la consommation de morphine d’environ 50%
- Diminution de la douleur au repos et à la mobilisation
- Meilleure qualité de sommeil pour les 2 premières nuits
- Diminution du délai de la reprise d’un transit complet (74 h
vs 105 h)
- Diminution de la durée d’hospitalisation (115 h vs 147 h)
46
Douleur postopératoire
Hyperalgésie postopératoire
•Centrale (sensibilisation centrale) ou périphérique
(inflammation)
•Variabilité individuelle (sexe féminin, < 60 ans)
•Selon le type de chirurgie
•Selon les doses de morphiniques
•Antihyperalgésiants et antalgiques: AINS, antiCox2,
paracétamol, tramadol, néfopam
•Antihyperalgésiants et non antinociceptifs: kétamine
(Kétalar), gabapentine (Neurotin), prégabaline (Lyrica),
clonidine (Catapressan)
47
Douleur postopératoire
Relation entre l’intensité de la stimulation et la réponse douloureuse
48
Douleur postopératoire
49
Prévention de la récidive tumorale
• Le stress chirurgical et les agents anesthésiques et
morphiniques → dysfonction immunitaire périopératoire
qui favorise les récidives tumorales.
• Mécanisme: inhibition des lymphocytes NK et libération
de facteurs d’angiogenèse.
• Les techniques locorégionales ↓ la réaction de stress
chirurgical et ↓ les besoins en agents anesthésiques,
réduisent le risque de récidive tumorale.
• La lidocaïne intraveineuse aurait un effet anti tumoral
propre sur des cellules cancéreuses humaines.
50
Réhabilitation périopératoire
• La réhabilitation multimodale périopératoire (fast-track
surgery) = ensemble des procédures :
→ récupération postopératoire rapide
→ raccourcissement de la durée d’hospitalisation.
• Elle repose sur l'implication de tous les soignants,
anesthésiste, chirurgien, rééducateur, infirmier,
kinésithérapeute...
• Le concept de réhabilitation périopératoire consiste à
rediscuter étape par étape, de la phase préopératoire à
la phase postopératoire, tous les facteurs susceptibles
de retarder la récupération fonctionnelle.
51
Réhabilitation périopératoire
• Préparation de l’opéré: évaluation des facteurs
péjoratifs
• L'anesthésie locorégionale doit être privilégiée
- réduit ou évite les anesthésiques et les morphiniques
- atténue la réaction de stress et la réaction inflammatoire
- Raccourcit la durée de l’iléus post-opératoire en
chirurgie abdominale.
52
Réhabilitation périopératoire
• Le maintien d'une température corporelle peropératoire
proche de la normale; l’hypothermie:
-
diminue l'efficacité de la réponse immunitaire
majore le risque infectieux
favorise les troubles de la coagulation
majore la morbidité cardiovasculaire en phase de réveil
• La réduction des apports liquidiens peropératoires:
-
diminue la morbidité cardio-pulmonaire
améliore la vidange gastrique
raccourcit la durée de l'iléus après chirurgie colorectale
• L'antibioprophylaxie périopératoire: seules les chirurgies
«propre» et «propre-contaminée» sont concernées par l'antibioprophylaxie.
53
Réhabilitation périopératoire
• Préférence à une chirurgie dite mini-invasive: la
laparoscopie réduit au minimum le préjudice pariétal, la
douleur et la durée de l'iléus.
• L'infiltration des cicatrices par un anesthésique local est
efficace à réduire la douleur et la consommation
analgésique postopératoire.
• Pour les incisions longues (laparotomie), certaines équipes
proposent la mise ne place d'un cathéter permettant
l'infiltration continue cicatricielle pendant 48 ou 72h.
• Pas de drainage abdominal systématique.
• Pas de sonde nasogastrique systématique.
54
Réhabilitation périopératoire
• Le drainage vésical ne paraît pas utile en chirurgie
digestive en dehors de la chirurgie du rectum. Cependant, le
risque de rétention d'urine reste important, d'où une
utilisation qui reste fréquente mais qui devrait être limitée à
24 heures.
• Analgésie multimodale, ALR, lidocaïne, anti-hyperalgésie
qui occupe une place de choix dans les protocoles de
réhabilitation accélérée, peut-être capable de diminuer les
troubles cognitifs et la fatigue post-opératoire.
• Réalimentation, mobilisation et lever précoce dès le 1er
jour. Le bénéfice sur le confort, la fréquence des
complications postopératoires et la durée de séjour reste
cependant à démontrer.
55
Réhabilitation périopératoire
En résumé:
•Préparation de l’opéré
•Anesthésie locorégionale
•Normothermie peropératoire
•Equilibre hémodynamique peropératoire et réduction des
apports liquidiens
•Antibioprophylaxie
•Préférence à la laparoscopie plutôt qu’à la laparotomie
•Prévention de la douleur postopératoire et de l’hyperalgésie:
analgésie multimodale, anesthésiques locaux
•Mobilisation/kinésithérapie
•Réalimentation précoce
56
Conclusion 1
La prise en charge périopératoire se transforme car:
• Meilleure connaissance des effets de l’agression
chirurgicale sur l’organisme
• Meilleure connaissance des produits d’anesthésie, de la
douleur postopératoire et des phénomènes d’hyperalgésie
• Impact fort de l’état nutritionnel
57
Conclusion 2
Les réponses thérapeutiques s’affinent:
• Drainages et aspirations postopératoires non
systématiques
• Principales complications sont respiratoires surtout
en chirurgie sus mésocolique
• NVPO fréquentes doivent être traités précocement
• APD thoracique basse = technique de référence
postopératoire
• Utilisation plus large des ALR, infiltrations et
lidocaïne intraveineuse
58
Anesthésie-Réanimation pour
chirurgie gastrique
Introduction
I Les interventions
II Chirurgie : caractères et impératifs
III Terrain : caractères et impératifs
IV Justification de l’anesthésie
V Rôle de l’IADE
1) Préparation de la salle
2) Accueil du patient et installation
3) Induction
4) Période peropératoire
5) Réveil en SSPI
6) Période postopératoire
Conclusion
59
Introduction
• Chirurgie majeure
• Pathologies néoplasiques fréquentes
• Patients de plus en plus âgés : co-morbidités fréquentes
et multiples
• Risque élevé de complications
• Points spécifiques :
- nécessité d’un relâchement musculaire optimal
- contamination septique par ouverture du tube digestif
- insuffisance respiratoire postopératoire obligatoire
- analgésie postopératoire de qualité
60
Les interventions
Pour ulcère gastrique ou duodénal :
• ulcère simple : traitement médical presque toujours efficace
• la vagotomie et notamment la supra sélective (Taylor) est
aujourd’hui exceptionnelle
• la vagotomie est associée à la pyloroplastie
• ulcère hémorragique non contrôlé (injection d’adrénaline
endoscopique, embolisation de l’artère gastro-duodénale)
- suture directe après duodénotomie + vagotomie tronculaire et
pyloroplastie
- gastrectomie d’exclusion après hémostase directe de l’ulcère :
antrectomie + vagotomie + gastro-jéjunostomie
- exclusion duodénale avec gastro-entéroanastomose et vagotomie
• ulcère perforé : suture simple +/- vagotomie.
61
Les interventions
Pour cancer :
• gastrectomies partielles 2/3, 3/4, 4/5 + anastomose gastro-digestive,
selon les territoires de drainage lymphatique
• gastrectomie totale à visée curative avec curage ganglionnaire
• gastrectomie totale élargie (rate, queue du pancréas)
• œsogastrectomie polaire supérieure pour un cancer du cardia.
62
Les interventions
Pour hernie hiatale : responsable de reflux gastro-œsophagien
• rapprochement des piliers du diaphragme
• manchonnement de l’œsophage abdominal par la grosse tubérosité
(Nissen ou Toupet)
Accessoirement :
• gastrostomie à visée d’alimentation
• gastroplasties: anneau, gastric by pass, sleeve gastrique et switch
duodénal.
63
Anatomie descriptive de l’estomac
incisure cardiale
fundus
cardia
petite courbure
grande courbure
incisure angulaire
pylore
corps
antre
pylorique
64
Vascularisation de l’estomac: les lymphatiques
- intérêt chirurgical, explique l’extension des cancers
- règle l’étendue des exérèses : 3/4, 4/5, totale, etc
territoire hépatique
territoire gastrique gauche
territoire splénique
Le chevauchement des territoires explique la nécessité de gastrectomies
le plus souvent totales en cas de cancer.
65
66
Toupet
67
Gastroplastie: anneau gastrique
68
Gastric By Pass
69
Sleeve Gastrectomy / Duodenal Switch
70
Chirurgie: caractères et impératifs
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
Caractère réglé ou urgent de l’intervention
Chirurgie abdominale sus-mésocolique
Incision
Chirurgie intra-péritonéale
Position peropératoire
Chirurgie douloureuse et réflexogène
Chirurgie à potentiel hémorragique
Chirurgie de durée moyenne à longue
Chirurgie à potentiel septique
Risque thromboembolique
Complications per et postopératoires
71
Terrain: caractères et impératifs
Cancer
• dénutrition, 30 à 90 % des patients selon les séries = IMC ≤ 18, perte
de poids ≥ 10 % ou 5 % en 1 mois : hypoprotidémie et sensibilité aux
infections, retard de cicatrisation, modification de la cinétique des
produits (forte liaison aux protéines sériques)
• tabagisme souvent associé : ↗ x 2,5 du risque de mortalité chez les
fumeurs en chirurgie générale et ↗ x 3 du risque de lâchage de
suture digestive et d’apparition de fistules
• alcoolisme
• estomac plein : stase ou retard de vidange gastrique
• anémie, troubles hydroélectrolytiques
Ulcère
• chirurgie réglée : sujet jeune, anxiété majeure (anxiolytiques, antiacides)
• urgence : hémorragie réelle à compenser ou perforation avec
péritonite et estomac plein
72
Terrain: caractères et impératifs
Impératifs :
• renutrition et vitaminothérapie à visée immunitaire, entérale (Oral
Impact) ou parentérale pendant 8 jours
• arrêt du tabac : après 6 à 8 semaines  disparition du risque de
complications opératoires dues au tabac, mais l’augmentation de
secrétions trachéo-bronchiques est maximale lors des 2 premières
semaines où les symptômes respiratoires (toux, rhinite, catarrhe)
sont majorés ; désinfection, fluidifiants et apprentissage de la
kinésithérapie postopératoire.
• en urgence pour l’ulcère perforé : équilibrations volémique et
hydroélectrolytique, antibiothérapie et aspiration gastrique
73
Justification de l’anesthésie
Choix du type d’anesthésie (exemple d’une gastrectomie totale pour
cancer)
• L’AG est justifiée par : chirurgie de durée moyenne ou longue, niveau
d’anesthésie en T4, contrôle de la ventilation donc IOT
• L’ALR (péridurale) : bonne indication pour l’analgésie postopératoire
- en T7 = pointe de l’omoplate
- pose et test (xylo 2% AD) avant l’induction, malade conscient
- débutée en peropératoire, après stabilisation hémodynamique :
- période postopératoire : les scores de douleur sont < à ceux de
l’analgésie iv, même contrôlée par le patient (ACP)
- moindre effet sur la durée de l’iléus postopératoire avec AL
- moins de NVPO
- prévention des complications respiratoires : effet probablement
favorable en ↗ la saturation artérielle en oxygène et en ↘ atélectasies
et infections respiratoires
74
Justification de l’anesthésie
Choix des produits d’anesthésie
• sédatif/anxiolytique :
- hydroxyzine per os en PM = anti-histaminique et anxiolytique
- midazolam avant l’induction = sédatif
• hypnotique : tous possibles en fonction du terrain
• analgésique :
- sufentanil : puissant, bien adapté aux interventions longues, pas
d’accumulation (en AIVOC)
- rémifentanil : cinétique courte, grande maniabilité, (en AIVOC),
nécessite un relais analgésique précoce APD-anesthésique local
• curare : ↘ 30% les lésions traumatiques de l’intubation, indispensable
en peropératoire; tous possibles selon le terrain
• kétamine: à visée anti hyperalgésique postopératoire
• dropéridol : pour son effet antiémétique puissant en postopératoire
• anesthésique local : ropivacaine 0,2% à débit continu ou PCEA.
75
Rôle de l’IADE
1) Préparation de la salle
• prévoir les moyens de contrôle de la température du
patient, de son réchauffement et de celui des perfusions
• s’assurer de la disponibilité du récupérateur de sang et
du matériel de transfusion sanguine
• s’assurer de la possibilité d’utiliser le billot (opérateur
dépendant)
76
Rôle de l’IADE
2) Accueil du patient et installation
• vérification du GS et de la réserve de sang éventuelle
• décubitus dorsal
77
Rôle de l’IADE
3) Induction et complément d’installation
•
•
•
•
•
•
prudence devant la fréquence du risque d’estomac plein
antibioprophylaxie adaptée selon protocole
prévention de l’hyperalgésie postopératoire
vvc après induction
PA par cathétérisme artériel selon le terrain
sonde naso-gastrique double courant, type Salem
siliconée
• sondage vésical avec thermistance
• montée du billot et proclive sous contrôle après
stabilisation hémodynamique
78
Rôle de l’IADE
4) Période peropératoire
• vérifier le niveau de curarisation selon curamètre
• compensation hydroélectrolytique (ventre ouvert)
• temps douloureux : incision cutanée, écarteurs, montée
du billot et traction des mésos ; analgésie à débit continu,
adapté aux temps douloureux, idéal = AIVOC
• appréciation du saignement
• début progressif de l’analgésie péridurale en fonction de
la tolérance hémodynamique
• complications : hémorragie, plaie diaphragmatique,
troubles circulatoires en raison du billot, compression de
VCI par luxation du foie ou par mécanisme réflexe
(manipulation des anses et des mésos)
79
Rôle de l’IADE
5) Réveil en SSPI
• extubation selon les critères cliniques et électriques
habituels, après réchauffement
• surveillance des drains de Redon, sonde gastrique en
aspiration douce
• radiographie pulmonaire, bilan sanguin éventuel
• poursuite et mise à niveau de l’APD ; titration
morphinique le cas échéant
• passage en secteur de Soins Intensifs Chirurgicaux
80
Rôle de l’IADE
6) Période postopératoire
• prévention de l’hypoxémie : O2, kiné, aérosols, VNI /
VSPEP
• analgésie postopératoire par morphine PCA ou mieux par
APD-AL
• apports nutritionnels parentéraux selon l’état nutritionnel
préopératoire
• suppression de la SNG rapide et réalimentation précoce
• prévention de la maladie thrombo-embolique
• mobilisation, lever précoce
81
Conclusion
• Chirurgie en régression car moindre fréquence
des cancers de l’estomac et meilleur traitement
de l’ulcère.
• La cœliochirurgie trouve également une place
plus importante.
• La qualité de l’analgésie et de la réhabilitation
postopératoires est essentielle pour diminuer la
morbi-mortalité de ces interventions.
82
Anesthésie-Réanimation pour
chirurgie duodénopancréatique
Introduction
I Les interventions
II Chirurgie : caractères et impératifs
III Terrain : caractères et impératifs
IV Justification de l’anesthésie
V Rôle de l’IADE
1) Préparation de la salle
2) Accueil du patient et installation
3) Induction
4) Période peropératoire
5) Réveil en SSPI
6) Période postopératoire
Conclusion
83
Introduction
• Chirurgie majeure
• Pathologies néoplasiques fréquentes
• Patients de plus en plus âgés : co-morbidités fréquentes
et multiples
• Risque élevé de complications
• Points spécifiques :
- nécessité d’un relâchement musculaire optimal
- contamination septique par ouverture du tube digestif
- insuffisance respiratoire postopératoire obligatoire
- analgésie postopératoire de qualité
- dysrégulation glycémique fréquente
84
Les interventions
Pour cancer : chirurgie d’exérèse selon le siège de la lésion et son
étendue
• duodénopancrétectomie céphalique pour une tumeur de la tête du
pancréas ou cancer des voies biliaires intra pancréatiques
• splénopancréatectomie gauche pour une tumeur du corps ou de la
queue
• pancréatectomie totale
• ampullectomie
• duodénectomie segmentaire
Pour tumeur endocrine : insulinome (presque toujours bénin),
gastrinome (60% malin), glucagonome (malin) : résections variables
85
Les interventions
Pour pancréatite aiguë : exceptionnelle, à distance de l’épisode initial,
drainage ou nécrosectomie ; référence : ponction / drainage itératif sous
radio ou scanner ; ± jéjunostomie, ± iléostomie, ± cholécystectomie
Pour pancréatite chronique :
• dérivation / anastomose des faux kystes justifiée par la compression
des organes du voisinage (douleur, stase gastrique, cholestase)
• dérivation digestive, biliaire ou pancréatique
Pour douleurs (cancer ou pancréatite chronique) : pouvant être très
intenses et tenaces : splanchnicectomie, alcoolisation cœliaque ou
section des filets nerveux au bord supérieur du pancréas.
86
Pancréas: anatomie descriptive
 Conduit pancréatique principal (WIRSUNG)
 Conduit pancréatique accessoire (SANTORINI)


Dimensions :
longueur : 15 cm
hauteur : tête 6 cm
corps 4 cm
queue 2 cm
épaisseur : 2 cm
poids : 80 g
87
88
Chirurgie: caractères et impératifs
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
Chirurgie réglée
Chirurgie abdominale sus-mésocolique
Incision
Chirurgie intra-péritonéale
Position peropératoire
Chirurgie douloureuse et réflexogène
Chirurgie à potentiel hémorragique
Chirurgie de durée longue > 3h
Chirurgie à potentiel septique
Chirurgie à risque de thrombose
Complications per et postopératoires
89
Terrain: caractères et impératifs
Cancer et pancréatite chronique:
• dénutrition, 30 à 90 % des patients selon les séries IMC ≤ 18, perte de
poids ≥ 10 % en 6 mois ou 5 % en 1 mois: hypoprotidémie et sensibilité aux
infections, retard de cicatrisation, modification de la cinétique des produits
(forte liaison aux protéines sériques); carences vitaminiques
• tabagisme souvent associé : augmentation x 2,5 du risque de mortalité chez
les fumeurs en chirurgie générale et x 3 du risque de lâchage de suture
digestive et d’apparition de fistules
• alcoolisme : cirrhose avec insuffisance hépatocellulaire, encéphalopathie et
hypertension portale ; problème du sevrage alcoolique
• diabète très fréquent
• insuffisance pancréatique externe : responsable de diarrhée chronique et
de stéatorrhée → troubles hydroélectrolytiques
• estomac plein : stase ou retard de vidange gastrique par sténose duodénale
• anémie, ictère et troubles de la coagulation par défaut d’absorption de la
vitamine K
• douleurs : grande consommation d’antalgiques
90
Terrain: caractères et impératifs
Tumeurs endocrines:
• insulinome : accidents hypoglycémiques avec troubles
neurologiques et manifestations adrénergiques
• gastrinome : Σ de Zollinger-Ellison (ulcères multiples du
duodénum, du jéjunum…)
• glucagonome : diabète et perte de poids
91
Terrain: caractères et impératifs
Impératifs : préparation selon le terrain
• renutrition et vitaminothérapie à visée immunitaire, entérale (Oral
Impact) ou parentérale pendant 8 jours
• arrêt du tabac : après 6 à 8 semaines  disparition du risque de
complications opératoires dues au tabac, mais l’augmentation de
secrétions trachéo-bronchiques est maximale lors des 2 premières
semaines où les symptômes respiratoires (toux, rhinite, catarrhe)
sont majorés ; désinfection, fluidifiants et apprentissage de la
kinésithérapie postopératoire
• équilibration des traitements diabétiques
• correction des troubles de l’hémostase
• début du sevrage alcoolique
• prise en charge cohérente des antalgiques
92
Justification de l’anesthésie
Choix du type d’anesthésie (exemple d’une DPC pour cancer de la tête
du pancréas)
• L’AG est justifiée par : chirurgie de durée moyenne ou longue, niveau
d’anesthésie en T4, contrôle de la ventilation donc IOT donc AG
• L’ALR (péridurale) : bonne indication pour l’analgésie postopératoire
- en T6 ou T7 = pointe de l’omoplate,
- pose et test (xylo 2% AD) avant l’induction, malade conscient
- débutée en peropératoire, après stabilisation hémodynamique :
améliore la protection neurovégétative et diminue la consommation
morphinique peropératoire
- période postopératoire : les scores de douleur sont < à ceux de
l’analgésie iv, même contrôlée par le patient (ACP)
- moindre effet sur la durée de l’iléus postopératoire en utilisant des AL
- prévention des complications respiratoires : effet probablement
favorable en ↗ la saturation artérielle en oxygène et en ↘ atélectasies et
93
infections respiratoires.
Justification de l’anesthésie
Choix des produits d’anesthésie
• sédatif/anxiolytique :
- hydroxyzine per os en PM = anti-histaminique et anxiolytique
- midazolam avant l’induction = sédatif
• hypnotique : tous possibles en fonction du terrain
• analgésique :
- sufentanil : puissant, bien adapté aux interventions longues, pas
d’accumulation (en AIVOC)
- rémifentanil : cinétique courte, grande maniabilité, (en AIVOC),
nécessite un relais analgésique précoce APD-anesthésique local
• curare : ↘ 30% les lésions traumatiques de l’intubation, indispensable
en peropératoire; tous possibles selon le terrain
• kétamine: à visée anti hyperalgésique postopératoire
• dropéridol : pour son effet antiémétique puissant en postopératoire
• anesthésique local : ropivacaine 0,2% à débit continu ou PCEA
94
Rôle de l’IADE
1) Préparation de la salle
• prévoir les moyens de contrôle de la température du
patient, de son réchauffement et de celui des perfusions
• s’assurer de la disponibilité du récupérateur de sang et
du matériel de transfusion sanguine
• s’assurer de la possibilité d’utiliser le billot (opérateur
dépendant)
95
Rôle de l’IADE
2) Accueil du patient et installation
• vérification du GS et de la réserve de sang éventuelle
• décubitus dorsal
96
Rôle de l’IADE
3) Induction et complément d’installation
•
•
•
•
•
•
prudence devant la fréquence du risque d’estomac plein
antibioprophylaxie adaptée selon protocole
prévention de l’hyperalgésie postopératoire
vvc après induction
PA par cathétérisme artériel selon le terrain
sonde naso-gastrique double courant, type Salem
siliconée
• sondage vésical avec thermistance
• montée du billot et proclive sous contrôle après
stabilisation hémodynamique
97
Rôle de l’IADE
4) Période peropératoire
• vérifier le niveau de curarisation selon curamètre
• compensation hydroélectrolytique (ventre ouvert)
• surveillance glycémique horaire, apport de glucose et insuline à débit
constant
• temps douloureux : incision cutanée, écarteurs, montée du billot et
traction des mésos ; analgésie à débit continu, adapté aux temps
douloureux, idéal = AIVOC
• appréciation du saignement et compensation des pertes
• début progressif de l’analgésie péridurale en fonction de la tolérance
hémodynamique
• complications : hémorragie, troubles circulatoires en raison du billot,
de la compression de VCI, par mécanisme réflexe (manipulation des
anses et des mésos)
98
Rôle de l’IADE
5) Réveil en SSPI
• problème du réveil d’un malade souvent polytaré, hypotherme,
sortant d’une intervention longue intra abdominale amputant
largement sa capacité ventilatoire
• extubation selon les critères cliniques et électriques habituels, après
réchauffement
• surveillance des drains de Redon, sonde gastrique en aspiration
douce
• radiographie pulmonaire, bilan sanguin éventuel
• surveillance glycémique et adaptation de l’apport d’insuline rapide à
débit continu
• poursuite et mise à niveau de l’APD ; titration morphinique le cas
échéant
• passage en secteur de Soins Intensifs Chirurgicaux
99
Rôle de l’IADE
6) Période postopératoire
• prévention de l’hypoxémie : O2, kiné, aérosols, VNI /
VSPEP
• analgésie postopératoire par morphine PCA ou mieux par
APD-AL
• apports nutritionnels parentéraux selon l’état nutritionnel
préopératoire
• poursuite de l’équilibration glycémique
• suppression de la SNG rapide et réalimentation précoce
• prévention de la maladie thrombo-embolique
• mobilisation, lever précoce
100
Conclusion
• La chirurgie d’exérèse pancréatique est une chirurgie
lourde sur un terrain à mauvais ou très mauvais risque.
• La mortalité postopératoire après duodénopancréatectomie céphalique est inférieure à 2% dans les
centres spécialisés, 8 à 12% dans les autres.
• La qualité de l’analgésie et de la réhabilitation
postopératoires est essentielle pour diminuer la morbimortalité de ces interventions.
101
Anesthésie-Réanimation pour
chirurgie colorectale
Introduction
I) Les interventions
II) Chirurgie : caractères et impératifs
III) Terrain : caractères et impératifs
IV) Justification de l’anesthésie
V) Rôle de l’IADE
1) Préparation de la salle
2) Accueil du patient et installation
3) Induction
4) Période peropératoire
5) Réveil en SSPI
6) Période postopératoire
Conclusion
102
Introduction
•
•
•
•
•
Chirurgie majeure
Pathologies néoplasiques fréquentes
Patients de plus en plus âgés : co-morbidités
Risque élevé de complications
Points spécifiques :
- contamination septique par ouverture du tube digestif
- insuffisance respiratoire postopératoire modéré
- analgésie postopératoire de qualité
- le plus souvent chirurgie réglée, mais interventions en
urgence fréquentes
103
104
Les interventions
Chirurgie réglée : cancer colique ou rectal, diverticulose
sigmoïdienne, colite ulcéreuse ou rectocolite
hémorragique, angiodysplasie, tumeur villeuse ou polypose
familiale : selon localisation et extension
• à droite : hémicolectomie (colon ascendant + 2/3 colon
transverse)
• à gauche : hémicolectomie, résection segmentaire
• colectomie totale
• chirurgie rectale : amputation abdomino-périnéale
(sigmoïde, rectum et appareil sphinctérien + colostomie
iliaque gauche définitive), proctectomie (résection du
rectum et conservation du sphincter), chirurgie transanale pour les petites lésions basses.
105
Les interventions
Chirurgie d’urgence:
• occlusion colique: sur cancer exérèse d’emblée et
anastomose ou colostomie de décharge et exérèse
après bilan, sur un volvulus ou colectasie: intervention si
souffrance intestinale
• péritonite : résection selon la lésion et son étendue,
colostomie ou iléostomie, Hartmann (colectomie gauche
+ fermeture moignon colorectal + colostomie terminale
d’amont et rétablissement secondaire de la continuité) ;
causes : perforation sur maladie diverticulaire ou cancer,
plaie pénétrante, perforation diastasique
• hémorragie: sur ulcération diverticulaire, angiodysplasie
• appendicite aiguë.
106
107
Anatomie /
vascularisation
rectocolique
108
Colectomie droite
109
Hémi-colectomie droite
110
Colectomie transverse
111
Colectomie gauche
112
Hémi-colectomie gauche
113
Amputation abdomino-périnéale
114
Résection antérieure du rectum
115
116
Chirurgie: caractères et impératifs
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
Chirurgie réglée
Chirurgie abdominale sous-mésocolique
Incision
Chirurgie intra-péritonéale
Position peropératoire
Chirurgie douloureuse et réflexogène
Chirurgie peu ou pas hémorragique
Chirurgie de durée moyenne ou longue
Chirurgie à potentiel septique
Chirurgie à risque de thrombose
Complications per et postopératoires
117
Terrain: caractères et impératifs
Cancer:
• dénutrition, 30 à 90 % des patients selon les séries = IMC ≤ 17, perte de
poids ≥ 10 % en 6 mois ou 5 % en 1 mois: hypoprotidémie et sensibilité aux
infections, retard de cicatrisation, modification de la cinétique des produits
(forte liaison aux protéines sériques); carences vitaminiques. Cause : atteinte
de la filière digestive, hypermétabolisme et effet anorexigène du cancer
• âge : co-morbidité associée (diabétique, cardiaque, respiratoire ou rénale) et
problèmes d’adaptation aux conditions périopératoires
• tabagisme souvent associé : ↗ x 2,5 du risque de mortalité chez les fumeurs
en chirurgie générale et ↗ x 3 du risque de lâchage de suture digestive et
d’apparition de fistules
Recto-colite hémorragique ou maladie de Crohn : sujet jeune, corticothérapie
au long cours, dénutrition parfois majeure, pertes hydroélectrolytiques et
hémorragiques importantes.
Tumeur villeuse hypersecrétante : déséquilibre électrolytique à type
d’alcalose hypokaliémique
118
Terrain: caractères et impératifs
Urgences
• occlusion posant le problème de l’estomac plein et de
l’hypovolémie liée à la séquestration liquidienne dans les
anses intestinales ou dans le péritoine
• péritonite : estomac plein, syndrome généralisé
hémodynamique et rénal.
119
Terrain: caractères et impératifs
Impératifs : préparation selon le terrain
• renutrition et vitaminothérapie à visée immunitaire, entérale (Oral
Impact) ou parentérale pendant 8 jours
• arrêt du tabac : après 6 à 8 semaines  disparition du risque de
complications opératoires dues au tabac, mais l’augmentation de
secrétions trachéo-bronchiques est maximale lors des 2 premières
semaines où les symptômes respiratoires (toux, rhinite, catarrhe)
sont majorés ; désinfection, fluidifiants et apprentissage de la
kinésithérapie postopératoire
• correction d’une anémie
• traitement d’une infection urinaire (SV laissée en place plusieurs
jours dans l’AAP)
• en urgence : équilibrations volémique et hydroélectrolytique,
antibiothérapie et aspiration gastrique
120
Justification de l’anesthésie
Choix du type d’anesthésie (exemple d’une colectomie gauche)
• L’AG est justifiée par : chirurgie de durée moyenne ou longue (ALR
seule est trop inconfortable pour cette durée), niveau d’anesthésie en
T6 = ligne xyphoïdienne, contrôle de la ventilation donc IOT
• L’ALR (péridurale) : bonne indication pour l’analgésie postopératoire
- en T9 ou T10 = thoracique basse
- pose et test (xylo 2% AD) avant l’induction, malade conscient
- débutée en peropératoire, après stabilisation hémodynamique :
améliore la protection neurovégétative et diminue la consommation
morphinique peropératoire
- période postopératoire : les scores de douleur sont < à ceux de
l’analgésie iv, même contrôlée par le patient (ACP)
- moindre effet sur la durée de l’iléus postopératoire en utilisant des AL
- prévention des complications respiratoires : effet probablement
favorable en ↑ la saturation artérielle en oxygène et en ↓ atélectasies et
infections respiratoires
121
Justification de l’anesthésie
Choix des produits d’anesthésie
•
•
•
•
•
•
•
•
sédatif/anxiolytique :
- hydroxyzine per os en prémédication = anti-histaminique et anxiolytique
- midazolam avant l’induction = sédatif
N2O : contre-indiqué dans l’occlusion
narcotique : tous possibles en fonction du terrain, y compris les
anesthésiques halogénés
analgésique :
- sufentanil : puissant, bien adapté aux interventions longues, pas
d’accumulation
- rémifentanil : cinétique courte, grande maniabilité, nécessite un relais
analgésique précoce APD-anesthésique local
curare : ↓ 30% les lésions traumatiques de l’intubation, indispensable en
peropératoire pour obtenir le silence abdominal ; tous possibles selon le
terrain
kétamine: à visée anti hyperalgésique postopératoire
dropéridol : pour son effet antiémétique puissant en postopératoire
anesthésique local : ropivacaine 0,2% à débit continu ou PCEA.
122
Rôle de l’IADE
1) Préparation de la salle
• prévoir les moyens de contrôle de la température du
patient, de son réchauffement et de celui des perfusions
• s’assurer de la disponibilité du matériel de transfusion
sanguine
123
Rôle de l’IADE
2) Accueil du patient et installation
• vérification du GS et de la réserve de sang éventuelle
• décubitus dorsal
• installation méticuleuse / intervention longue
(compressions ou lésions des plexus ou des nerfs)
124
Rôle de l’IADE
3) Induction et complément d’installation
•
•
•
•
antibioprophylaxie adaptée selon protocole
prévention de l’hyperalgésie postopératoire
vvc après induction si besoin (NPT en postopératoire)
sonde naso-gastrique double courant, type Salem
siliconée
• sondage vésical avec thermistance
• changements de position : proclive ou jambes surélevées
(AAP) sous contrôle après stabilisation hémodynamique.
125
Rôle de l’IADE
4) Période peropératoire
• vomissements, régurgitations à l’induction
• vérifier le niveau de curarisation selon curamètre TOF 1 à 2/4, twitch
25%
• compensation hydroélectrolytique (ventre ouvert)
• temps douloureux : incision cutanée, écarteurs, traction des mésos ;
analgésie à débit continu, adapté aux temps douloureux, idéal =
AIVOC
• début progressif de l’analgésie péridurale en fonction de la tolérance
hémodynamique
• complications : hémorragie par blessure splénique en décollant
l’angle gauche, troubles circulatoires par mécanisme réflexe
(manipulation des anses et des mésos), blessure des uretères →
urines hémorragiques à signaler au chirurgien.
126
Rôle de l’IADE
5) Réveil en SSPI
• extubation selon les critères cliniques et électriques
habituels, après réchauffement
• surveillance des drains de Redon ou de Mikulicz, sonde
gastrique en siphonnage : aspect et volume des
drainages
• radiographie pulmonaire, bilan sanguin éventuel
• poursuite et mise à niveau de l’APD ; titration
morphinique le cas échéant, PCA
• passage en secteur de Soins Intensifs Chirurgicaux
127
Rôle de l’IADE
6) Période postopératoire
• prévention de l’hypoxémie : O2, kiné, aérosols, VNI /
VSPEP
• analgésie postopératoire par morphine PCA ou mieux par
APD-AL
• apport nutritionnel parentéral ou entéral par sonde selon
l’état nutritionnel préopératoire, sinon suppression de la
SNG rapide et réalimentation précoce
• poursuite de l’équilibration glycémique
• prévention de la maladie thrombo-embolique
• mobilisation, lever précoce
128
Conclusion
• Chirurgie fréquente , complications fréquentes
également.
• Préparation et renutrition du malade, avant chirurgie sous
AG et APD postopératoire.
• Grand intérêt de la réhabilitation postopératoire, qui est
une prise en charge multimodale, avec une éviction ou
ablation rapide des sondes et drains, une nutrition
entérale précoce et une analgésie permettant une
mobilisation et une kinésithérapie intensive à J1.
129
Anesthésie pour appendicectomie
Introduction
I Chirurgie : caractères et impératifs
II Terrain : caractères et impératifs
III Justification de l’anesthésie
IV Rôle de l’IADE
Conclusion
130
Introduction
• Chirurgie de l’appendicite ou de l’abcès appendiculaire
• Semi-urgence ; clinique : douleur en fosse iliaque droite,
hyperthermie et hyperleucocytose. Le diagnostic est
parfois atypique, justifiant de l’échographie abdominale
voire du scanner. Le tableau d’occlusion est parfois
prédominant (personnes âgées).
• La technique chirurgicale de référence est la
cœlioscopie.
131
appendicectomie
132
Chirurgie: caractères et impératifs
1. Urgence différée
2. Chirurgie intra-abdominale sous-mésocolique. Nécessite un
relâchement musculaire moyen, l’AG profonde suffisant souvent
chez l’enfant.
3. Petite incision transversale basse de Mc Burney
4. Décubitus dorsal.
5. Durée brève : moins d’une heure.
6. Chirurgie peu douloureuse et peu réflexogène.
7. Chirurgie non hémorragique.
8. Chirurgie contaminée par le contenu digestif ou inflammation
aiguë sans pus ; antibioprophylaxie par céfoxitine (C2G).
Antibiothérapie par amoxicilline-acide clavulanique ou
métronidazole si péritonite appendiculaire.
133
Terrain: caractères et impératifs
• Pathologie du sujet jeune, mais peut survenir à tout âge.
Chez le sujet âgé le diagnostic différentiel est à faire avec
le cancer du cæcum.
• Vomissements et fièvre peuvent amener une
déshydratation modérée ; réhydratation préopératoire par
voie veineuse.
• L’appendicite banale permet toujours d’attendre 6 heures,
délai légal et habituel du jeûn préopératoire. Prudence
néanmoins devant la possibilité d’un estomac plein.
134
Justification de l’anesthésie
ALR : possible si aucune exploration abdominale n’est
envisagée.
Rachianesthésie, ponction classique en région lombaire ;
anesthésie en T10.
Sinon, en particulier chez l’enfant ou l’adulte jeune, AG en
considérant à priori l’estomac plein donc IOT.
- Sous cœlioscopie : AG, IOT et curarisation pour limiter le
niveau de pression du pneumopéritoine donc ventilation
contrôlée.
- Tous les produits d’anesthésie sont possibles avec une
préférence pour ceux à ½ vie courte.
135
Rôle de l’IADE
Les différentes phases de la période opératoire sont sans
particularité.
La période postopératoire :
• boissons quelques heures après
• alimentation le lendemain
• antalgiques mineurs palier 1 suffisants le plus souvent
• antibiothérapie 5 à 7 jours si péritonite
• prévention par HBPM seulement selon le terrain
• NFS à 48 heures pour leucocytes et GR
136
Conclusion
Geste chirurgical court, intubation, peu ou pas de complication.
137
Chirurgie abdominale : les interventions
Chirurgie gastrique
•
Pour ulcère gastrique ou duodénal
- ulcère simple : traitement médical presque toujours efficace
la vagotomie et notamment la supra sélective est aujourd’hui exceptionnelle; elle est associée à la pyloroplastie
- ulcère hémorragique non contrôlé (alcoolisation endoscopique, embolisation de l’artère gastro-duodénale)
- gastrectomie des 2/3 et anastomose gastro-duodénale ou gastro-jéjunale
- antrectomie
- ulcère perforé
- suture simple +/- vagotomie
•
Pour cancer
- gastrectomie partielle 2/3, 3/4, 4/5 + anastomose gastro-digestive, selon les territoires de drainage lymphatique
- gastrectomie totale à visée curative avec curage ganglionnaire
- gastrectomie totale élargie (rate, queue du pancréas)
- œsogastrectomie polaire supérieure
•
Pour hernie hiatale : responsable de reflux gastro-œsophagien
- rapprochement des piliers du diaphragme
- manchonnement de l’œsophage abdominal: fundoplicature de 360° selon Nissen ou de 270° selon Toupet
Accessoirement
- gastrostomie à visée d’alimentation
- gastroplasties : anneau, gastric by pass, sleeve gastrique et switch duodénal
•
138
Chirurgie abdominale : les interventions
Chirurgie duodéno-pancréatique
•
Pour cancer : chirurgie d’exérèse selon le siège de la lésion et son étendue
- duodéno-pancréatectomie céphalique pour une tumeur de la tête du pancréas ou
cancer des voies biliaires intra pancréatiques
- splénopancréatectomie gauche pour une tumeur du corps ou de la queue
- pancréatectomie totale
- ampullectomie
- duodénectomie segmentaire.
•
Pour tumeur endocrine : insulinome (presque toujours bénin), gastrinome (60%
malin), glucagonome (malin) : résections variables.
•
Pour pancréatite aiguë : exceptionnelle, à distance de l’épisode initial, drainage ou
nécrosectomie ; référence : ponction / drainage itératif sous radio ou scanner.
•
Pour pancréatite chronique :
- dérivation / anastomose des faux kystes justifiée par la compression des organes
du voisinage (douleur, stase gastrique, cholestase)
139
- dérivation digestive, biliaire ou pancréatique
Chirurgie abdominale : les interventions
Chirurgie colorectale
Chirurgie réglée : cancer colique ou rectal, diverticulose sigmoïdienne, colite ulcéreuse ou rectocolite
hémorragique, angiodysplasie, tumeur villeuse ou polypose familiale : selon localisation et extension
- à droite : hémicolectomie (colon ascendant + 2/3 colon transverse)
- à gauche : hémicolectomie (+ 1/3 colon transverse), résection segmentaire,
- colectomie totale
- chirurgie rectale : amputation abdomino-périnéale (sigmoïde, rectum et appareil sphinctérien +
colostomie iliaque gauche définitive), proctectomie (résection du rectum et conservation du
sphincter), chirurgie trans-anale pour les petites lésions basses
Chirurgie d’urgence
- occlusion colique : sur cancer exérèse d’emblée et anastomose ou colostomie de décharge et
exérèse après bilan, sur un volvulus ou colectasie intervention si souffrance intestinale
- péritonite : résection selon la lésion et son étendue, colostomie ou iléostomie, Hartmann
(colectomie gauche + fermeture moignon colorectal + colostomie terminale d’amont et
rétablissement secondaire de la continuité) ; causes : perforation sur maladie diverticulaire ou
cancer, perforation diastatique, plaie pénétrante
- hémorragie : sur ulcération diverticulaire, angiodysplasie
- appendicite aiguë
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