Pondichéry – Avril 2014 – Série S – Exercice G G Le plan complexe est muni d’un repère orthonormé ( O; u , v ) . Pour tout entier naturel n, on note An le point d’affixe zn défini par : ⎛ ⎞ z0 = 1 et zn+1 = ⎜ 3 + 3 i ⎟ zn ⎜4 4 ⎟⎠ ⎝ On définit la suite ( rn ) par rn = zn pour tout entier naturel n. 1. Donner la forme exponentielle du nombre complexe 3 + 3 i . 4 4 2. a. Montrer que la suite ( rn ) est géométrique de raison 3 . 2 b. En déduire l’expression de rn en fonction de n. c. Que dire de la longueur OAn lorsque n tend vers +∞ ? 3. On considère l’algorithme suivant : Variables Entrée Traitement Sortie n entier naturel R réel P réel strictement positif Demander la valeur de P R prend la valeur 1 n prend la valeur 0 Tant que R > P n prend la valeur n + 1 R prend la valeur 3 R 2 Fin tant que Afficher n a. Quelle est la valeur affichée par l’algorithme pour P = 0,5 ? b. Pour P = 0,01 on obtient n = 33 . Quel est le rôle de cet algorithme ? PanaMaths [1-9] Avril 2014 Démontrrer que lee trianglee OAn An+1 est recttangle en n An+1 . 4. a. D i nπ e 6 b. O On admeet que zn = rn . D Détermin ner les vaaleurs dee n pour lesquelle l s An est un pointt de ll’axe dess ordonnéées. c. C Complétter la figuure donnéée en annnexe, à reendre avec la coppie, en A6 , A7 , A8 et A9 . rreprésenttant les points p L Les traitss de consstruction seront appparents. PanaM Maths [2-9] Avrril 2014 Analyse Sans présenter de difficulté majeure, l’exercice, conforme, de ce point de vue, à une tendance certaine, aborde une variété de thèmes nécessitant des méthodes de résolution elles-mêmes variées. Les questions 1 et 2 conduisent à des manipulations algébriques sur des complexes, notamment les termes d’une suite complexe. La question 3 est l’ingrédient algorithmique de l’exercice. La question 4 permet de se rappeler que l’algèbre et la géométrie entretiennent des liens étroits et que manipuler les complexes en négligeant la géométrie est une bien triste chose ! ☺ Incidemment, cette question doit faire penser les candidat(e)s à se à se munir, pour l’épreuve, d’un crayon papier, d’un compas et d’une gomme ! Résolution Question 1. On commence par déterminer le module de 2 3 3 + i : 4 4 2 2 3 3 9 3 12 3 ⎛3⎞ ⎛ 3⎞ + i = ⎜ ⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ = + = = 4 4 ⎝ 4 ⎠ ⎝ 4 ⎠ 16 16 16 4 D’où : 3 3 + i = 4 4 3 3 . = 4 2 Il vient alors : 3 3 3⎛ 2 3 2 3 ⎞ 3⎛ 3 1 ⎞ + i= × + × i ⎟⎟ = + i⎟ ⎜⎜ ⎜ 4 4 2 ⎝ 3 4 3 4 ⎠ 2 ⎜⎝ 2 2 ⎟⎠ 3 π 1 π = cos et = sin . 2 6 2 6 3 3 3⎛ 3 1 ⎞ 3⎛ π π⎞ 3 i π6 Finalement : + cos sin i= i e . + i ⎟⎟ = + = ⎜⎜ ⎜ ⎟ 4 4 2 ⎝ 2 2 ⎠ 2 ⎝ 6 6⎠ 2 On identifie facilement : 3 3 3 i π6 + i= e 4 4 2 PanaMaths [3-9] Avril 2014 Question 2.a. Pour tout entier naturel n, on a : rn = zn . D’où, en tenant compte du résultat de la question précédente : rn +1 = zn +1 π ⎛3 i 3 ⎞ 3 3 3 i π6 3 3 3 = ⎜⎜ + × e 6 × zn = × zn = × rn i ⎟⎟ zn = + i × zn = e × zn = 4 4 2 2 2 2 ⎝4 4 ⎠ N =1 La suite ( rn ) est bien géométrique de raison 3 . 2 La suite ( rn ) est une suite géométrique de raison 3 . 2 Question 2.b. n ⎛ 3⎞ D’après le résultat de la question précédente, on a, pour tout entier naturel n : rn = r0 × ⎜⎜ ⎟⎟ . ⎝ 2 ⎠ Or z0 = 1 . On en tire immédiatement : r0 = z0 = 1 = 1 . Finalement : n ⎛ 3⎞ ∀n ∈ `, rn = ⎜⎜ ⎟⎟ . ⎝ 2 ⎠ Question 2.c. n ⎛ 3⎞ Comme zn est l’affixe du point An , on a immédiatement : OAn = zn = rn = ⎜⎜ ⎟⎟ . ⎝ 2 ⎠ 3 Or, on a : ∈ ]−1 ; 1[ . On en déduit immédiatement : lim rn = 0 et, finalement : n →+∞ 2 lim OAn = 0 n →+∞ PanaMaths [4-9] Avril 2014 Question 3.a. Faisons « tourner l’algorithme à la main » avec P = 0,5 : R (valeur exacte) 1 3 2 n 0 1 R (valeur approchée à 10−3 ) 1,000 R>P 0,866 Oui 0,750 Oui 0,650 Oui 0,563 Oui 0,487 Non Oui 2 2 ⎛ 3⎞ 3 ⎜⎜ 2 ⎟⎟ = 4 = 0, 75 ⎝ ⎠ 3 ⎛ 3⎞ 3 3 ⎜⎜ 2 ⎟⎟ = 8 ⎝ ⎠ 4 ⎛ 3⎞ 9 ⎜⎜ 2 ⎟⎟ = 16 = 0,562 5 ⎝ ⎠ 5 ⎛ 3⎞ 9 3 ⎜⎜ ⎟⎟ = 32 ⎝ 2 ⎠ 3 4 5 L’algorithme va donc afficher la dernière valeur de la variable N, à savoir 5. Pour P = 0,5 l’algorithme affiche la valeur 5. Question 3.b. La boucle « Tant que » s’interrompt dès que la condition « R > P » n’est plus vérifiée, c'est-à-dire, dès que l’on a : « R ≤ P ». L’algorithme affiche alors la valeur courante de la variable n. En d’autres termes, la valeur courante de la variable R correspondant à rn (valeur 3 à chaque passage dans la boucle), l’algorithme 2 fournit la plus petite valeur de n telle que rn ≤ P . initiale égale à 1 et multiplication par Avec P = 0, 01 on a : ⎛ 3⎞ ⎛ 3⎞ ln ( 0, 01) rn ≤ P ⇔ ⎜⎜ ⎟⎟ ≤ 0, 01 ⇔ n ln ⎜⎜ ⎟⎟ ≤ ln ( 0, 01) ⇔ n ≥ 2 ⎠ ⎛ 3⎞ ⎝ 2 ⎠ ⎝ ln ⎜ ⎟ 3 ⎝ 2 ⎠ < 0 car <1 n 2 PanaMaths [5-9] Avril 2014 Or : ln ( 0, 01) ⎛ 3⎞ ln ⎜ ⎟ ⎝ 2 ⎠ l’énoncé. 32, 02 > 32 . L’algorithme affichera donc la valeur 33 comme mentionné dans Pour un réel P strictement positif donné, l’algorithme affiche la plus petite valeur de l’entier n ⎛ 3⎞ naturel n telle que rn = ⎜⎜ ⎟⎟ soit inférieur ou égal à P. ⎝ 2 ⎠ Question 4.a. Soit n un entier naturel quelconque. Nous allons ici comparer OAn 2 et OAn +12 + An An +12 . On a : ⎛ ⎛ 3 ⎞ n +1 ⎞ ⎛ 3 ⎞2( n +1) ⎛ 3 ⎞2 ⎛ 3 ⎞2 n 3 ⎛ ⎛ 3 ⎞n ⎞ 3 2 = ⎜ ⎜⎜ = ⎜⎜ ⎟⎟ ⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟ ⎟⎟ × ⎜⎜ ⎟⎟ = × ⎜ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎟ = × rn ⎜⎝ 2 ⎠ ⎟ ⎝ 2 ⎠ 4 ⎜⎝ 2 ⎠ ⎟ 4 ⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ 2 2 n +1 OA =r 2 n +1 2 2 2 n +1 An A JJJJJJG 2 ⎛3 ⎛ 1 3 ⎞ 3 ⎞ 2 i ⎟⎟ zn − zn = ⎜⎜ − + i ⎟⎟ zn = An An +1 = zn +1 − zn = ⎜⎜ + ⎝4 4 ⎠ ⎝ 4 4 ⎠ 2 2 ⎡⎛ 1 ⎞ 2 ⎛ 3 ⎞ 2 ⎤ 1 3 2 ⎛1 3⎞ 2 4 2 2 i × zn = ⎢⎜ ⎟ + ⎜⎜ =− + ⎟⎟ ⎥ × rn = ⎜ + ⎟ × rn = × rn 4 4 4 4 16 16 16 ⎢ ⎝ ⎠ ⎠ ⎦⎥ ⎣⎝ ⎠ ⎝ 1 = × rn2 4 3 1 D’où : OAn +12 + An An +12 = × rn2 + × rn2 = rn2 = OAn 2 . 4 4 Comme OAn +12 + An An +12 = OAn 2 , la réciproque du théorème de Pythagore nous permet de conclure que le triangle OAn An +1 est rectangle en An +1 . Pour tout entier naturel n, le triangle OAn An +1 est rectangle en An +1 . Question 4.b. Pour tout entier naturel n, on a : zn = rn e On en déduit immédiatement que PanaMaths i nπ 6 , c'est-à-dire : zn = zn e i nπ 6 . nπ est un argument de zn . 6 [6-9] Avril 2014 nπ π = + kπ où k est 6 2 un entier A PRIORI quelconque. Mais puisque n est un entier naturel, on doit se limiter à k entier naturel également ( n ∈ ` ⇔ 3 + 6k ∈ ` ⇔ k ∈ ` ). On a alors : An est un point de l’axe des ordonnées si, et seulement si, Le point An est un point de l’axe des ordonnées si, et seulement si, n = 3 + 6k avec k ∈ ` . Question 4.c. i 6π Avec n = 6 , nous avons z6 = r6 e 6 = r6 eiπ = −r6 . On va donc simplement obtenir le point A6 en projetant perpendiculairement le point A5 sur l’axe des abscisses : on obtient bien ainsi un triangle OA5 A6 rectangle en A6 (cf. figure ci-dessous). La construction est simple et utilise le fait que les diagonales d’un losange se coupent perpendiculairement. Les sommets de losange se construisent à l’aide d’arcs de cercles (en rouge sur la figure) à partir du segment [OA5 ] (dont la longueur est celle des quatre côtés du losange). Le point A6 est alors le point d’intersection des diagonales du losange. Pour les points A7 et A8 , les constructions sont moins immédiates. PanaMaths [7-9] Avril 2014 Nous détaillons un peu le principe d’une construction du point A7 . Comme zn = rn e i nπ 6 et zn +1 = rn +1 e i ( n +1)π 6 , nous pouvons dire que l’angle n AnOAn +1 admet pour π . Comme on peut facilement construire la bissectrice d’un angle, nous allons en fait 6 construire un triangle équilatéral à partir du segment [OAn ] , soit ici [OA6 ] (deux arcs de mesure cercles, respectivement centrés en O et en A6 suffisent (en rouge sur la figure ci-dessous)) : nous notons B6 le troisième sommet de ce triangle. Le point A7 est alors obtenu, dans le triangle OA6 B6 , comme pied de la hauteur issue du sommet O (rappelons que dans un triangle équilatéral la hauteur, la bissectrice et la médiane issues d’un sommet sont confondues). La construction du point A7 se fait alors comme précédemment (fondamentalement à partir d’un losange). PanaMaths [8-9] Avril 2014 Les points A8 et A9 se construisent alors respectivement comme les points A7 et A6 . PanaMaths [9-9] Avril 2014