VARIABILITE HYDROCLIMATIQUE ET ADAPTATIONS PAYSANNES DANS LE SUD OUEST DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE MPOKO EN MILIEU FORESTIER CENTRAFRICAIN Par Martial Gapia Boursier CoFCCA, Étudiant en Master II, option climatologie et biogéographie Département de Géographie, Université de Yaoundé I Supervisé par Prof Maurice Tsalefac (Université de Yaoundé I) DR Denis Sonwa (CIFOR) CONTEXTE D’ETUDE TCHAD SOUDAN CAMEROUN L’étude en cours s’inscrit dans la question d’adaptation aux effets de la variabilité climatique dans la forêt du bassin du Congo. RDC 0 400 Km 200 Légende CONGO Bassins hydrographiques Chari Logone Oubangui Sangha Limite du bassin de la Mpoko 5°52' 5°52' Bogangolo 17°32' Yaloké Bossembélé 4°5' 4°5' M po k o Boali ali Mb La zone retenue est le bassin versant de la rivière Mpoko (fig1), caractérisé dans sa partie sud par une forêt tropicale humide. 18°48' 17°4' 4°29' 4°29' Pama Bangui 17°4' Source: feuilles topographiques IGN 1960 (RCA) 0 45 90 Km 17°32' Reproduction et mise en page : Auteur Figure 1. Bassin versant Mpoko OBJECTIFS • Dresser un état des lieux de la variabilité hydro climatique dans le bassin versant de la rivière, tout en déterminant la vulnérabilité des forêts et de la population paysanne aux conséquences de ces oscillations climatiques; • Dresser un état des lieux sur l’adaptation à la variabilité hydro pluviométrique dans la forêt du bassin de la Mpoko; • Déterminer les logiques et les mérites de ses savoirs indigènes. Méthodologie • Revue de littérature • Enquêtes, débats de groupe et interviews:10 villages • Analyse des données météo/satellitales Sources des donnés hydro climatiques Données climatiques – ASECNA: Bangui Mpoko (1931-2008), Bossembélé (19512007) et Bossangoa (1927-20007), à l’échelle journalière Données hydrologiques – Service d’hydrologie: Données de1953 -1993, à l’échelle mensuelle Analyses et traitements des données ► Traitements des données d’enquête sous Excel Traitements des hydro pluviométriques : - Homogénéisation des données climatiques - Variabilité interannuelle: l’indice pluviométrique de Nicholson et le filtre passe-bas de Hanning d’ordre 2. - Variabilité mensuelle: analysée par période climatiques (humide, normale et déficitaire) - Variabilité à l’échelle fine : début et fin de la saison pluvieuse à la station de Bangui Mpoko ► Traitements numériques et analyses des images satellitaires - ENVI 4.3 Images Landsat de janvier 1986 et février 2000 Évaluer la superficie du couvert végétal en 1986 et 2000 - MapInfo 8.0 Réalisation des cartes indispensables à l’étude RESULTATS I. VARIABILITE HYDRO PLUVIOMETRIQUE 1,5 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 -2,5 1 0,5 0 -0,5 -1 300 250 P.Humide 200 P.Déficitaire 150 P.Normale P.Humide 100 P.Déficitaire 50 Déc Nomv Oct Sept Août Juil Juin Mai Avril Mars Fév Jan 0 Figures 2, 3 et 4. Variations interannuelle et mensuelle de la pluie à Bangui Mpoko 2007 2003 1999 1995 1991 1987 1983 1979 1975 1971 1967 1963 1959 1955 1951 1947 1943 1939 1935 1931 2006 2003 2000 1997 1994 1991 1988 1985 1982 1979 1976 1973 1970 1967 1964 1961 1958 1955 1952 1949 1946 1943 1940 1937 1934 1931 -1,5 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 2008 2005 2002 1999 1996 1993 1990 1987 1984 1981 1978 1975 1972 1969 1966 1963 1960 1957 1954 1951 -2 350 300 250 P.Humide 200 P.Déficitaire 150 P.Humide P.Normale 100 50 Déc Nov Oct Sept Août Juillet Juin Mai Avril Mars Fév Jan 0 Figures 5. 6 et 7. Variation interannuelle et mensuelle de la pluie à Bossembélé 2,5 2 2 1,5 1,5 1 1 0,5 0,5 0 -0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -1 -2 -2,5 400 350 P déficitaire 300 P humide 250 P normale 200 P déficitaire 150 P humide P déficitaire 100 P humide 50 Déc Nov Oct Sept Août Juillet Juin Mai Avril Mars Fév Jan 0 Figures 8, 9 et 10. Variation interannuelle et mensuelle de la pluie à la station de Bossangoa 2007 2003 1999 1995 1991 1987 1983 1979 1975 1971 1967 1963 1959 1955 1951 1947 1943 1939 1935 1931 1927 2007 2003 1999 1995 1991 1987 1983 1979 1975 1971 1967 1963 1959 1955 1951 1947 1943 1939 1935 1931 1927 -1,5 Mars Février N Janvier H Décembre Novembre Octobre Septembre Août Juillet Juin Mai Avril Débits en m3/s 1974-1975 1973-1974 1972-1973 1971-1972 1970-1971 1969-1970 1968-1969 1967-1968 1966-1967 1965-1966 1964-1965 1963-1964 1962-1963 1961-1962 1960-1961 1959-1960 1958-1959 1957-1958 1956-1957 1955-1956 1974-1975 1973-1974 1972-1973 1971-1972 1970-1971 1969-1970 1968-1969 1967-1968 1966-1967 1965-1966 1964-1965 1963-1964 1962-1963 1961-1962 1960-1961 1959-1960 1958-1959 1957-1958 1956-1957 1955-1956 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 -2,5 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 -2,5 300 D 250 200 150 100 50 0 Figures 11, 12 et 13. Variation interannuelle et mensuelle des débits de la Mpoko • II. Les stratégies paysannes d’adaptation à la variabilité hydro climatique dans la forêt du bassin de la Mpoko Tableau 1 : Les prévisions traditionnelles des aléas climatiques chez la population paysanne Les aléas climatiques Les signes détectives Excès pluviométrique en saison - Pluie des mangues (mois de mars) pluvieuse très violentes Baisse sensible de la pluviométrie en saison pluvieuse - Saison sèche pluvieuse - Pluies des mangues moins violentes Pluie en saison sèche - Hausse très sensible de la température pendant les mois secs Sècheresse trop dure Baisse très sensible de la température au mois de décembre(début de la saison sèche) Les stratégies d’adaptation à la variabilité hydro pluviométrique dans les villages forestiers du bassin de la rivière Mpoko par secteur d’activité(enquête: août et septembre 2009) Aléas climatiques Mesures préventives Mesures curatives Saison sèche trop dure - Par feu dans les forêts proches des villages ; - Surveillance de la forêts contre les incendies -Patienter jusqu’à la première pluie avant de mettre le feu aux parcelles agricoles -- Intervention comme pompier en cas de feu de forêt (proche du village) Mauvaise répartition de pluie - Reboisement - Lutte contre la déforestation - Excès pluviométrique - Rien - Faire plusieurs sarclages afin d’éviter l’envahissement des plantes par les herbes adventices - Usage de l’énergie de bois pour la conservation des produits agricoles Retard dans le début des pluies - Rien Patienter jusqu’à l’arrivée de la pluie Arrêt précoce de pluies - Rien Reprise du semis Mauvaise répartition de pluie - Choix de la variété du manioc résistant à la sècheresse agricole -Modification du calendrier agricole - Culture dans les bas fonds -Culture du manioc et de la banane plantain - Les chrétiens organisent des séries de prière - Les anciens font recours au « Mogbân » Domaine forestier Domaine agricole Aléas climatiques Mesures préventives Mesures curatives Excès pluviométrique - Rien - Rien Mauvaise répartition de pluie dans l’année Ne plus couper les arbres hôtes des chenilles pendant leur ramassage Prendre trois quart des nids dans chaque arbre Aider les chenilles (papillon) à boucler leur cycle en enlevant une partie des jeunes chenilles avant leur maturité. Se déplacer sur de longues distance pour ramasser la quantité désirée Creuser des puits traditionnels - Curettage des points d’eau - Ne plus faire le rouissage du manioc dans les lits des cours d’eau - Payer des grands tonneaux afin de stocker l’eau à usage domestique - Faire la lessive et se baigner à la rivière Rien Changements des techniques de pêche Cueillettes et ramassages Approvisionnement en eau Mauvaise répartition de la pluie et tarissement des cours d’eau Secteur de la pêche Crue et étiage inhabituels Conclusions La paupérisation paysanne, la totale dépendance vis-àvis de la nature et le système local de production rendent très vulnérables les paysans aux aléas climatiques L’adaptation actuelle n’est qu’une réaction très limitée, qui nécessite une amélioration. Pour une adaptation durable, ils serait peut être mieux d’améliorer les techniques paysannes par : • Une large sensibilisation des paysans sur le changement climatique et adaptation ; • Atténuer l’extrême pauvreté rurale • Améliorer les systèmes de production rurale • Orienter l’exploitation forestière vers le green business Perspectives • Approfondir par la recherche-action les connaissances sur les stratégies paysannes d’adaptation au changement climatique dans la forêt du bassin du Congo ; • Étudier le rapport déforestation, baisse de la pluviométrie et tarissement définitif des sources d’eaux et ruisseaux dans les villages enquêtés ; • Encourager la politique de faire du green business qui le cheval actuel de lutte contre le changement climatique dans le bassin du Congo ; • Démontrer au gouvernement et à la population, le danger actuel que représente la forêt dans l’émission du CO2, si le brûlis continue à prendre de l’ampleur du moment où les forêts tropicales d’Afrique stockent de plus en plus du CO2. Merci pour votre attention The Center for International Forestry Research (CIFOR) is one of the 15 centres supported by the Consultative Group on International Agricultural Research (CGIAR) www.cifor.cgiar.org