Les variations éco-climatiques observées et potentielles à l’échelle de 2 Zones Ateliers : Armorique et Alpes présentée par M. Benoit PERRIMOND Date : mercredi 6 mai 2015 à 13h00 Lieu : Salle des Actes, Institut de Géographie Alpine, 14bis avenue Marie Reynoard, 38100 Grenoble Les membres du jury : M. Gérard BELTRANDO, Pr. (Université Paris 7 Denis Diderot) M. Dominique DUMAS, Pr. (Université Lyon 3) M. Laurent BORGNIET, IR-docteur (Irstea-Grenoble) M. Samuel CORGNE, Mcf-HDR (Université Rennes 2) M. Sylvain BIGOT, Pr. (Université Joseph Fourier) M. Hervé QUENOL, DR-HDR (CNRS, LETG-Rennes-COSTEL) Rapporteur Rapporteur Examinateur Examinateur Directeur de thèse Co-directeur de thèse Résumé : Les interactions climat-environnement sont susceptibles d’être profondément modifiées du fait du changement climatique observé au cours des dernières décennies, et de celui prévu pour le moyen terme. Dans cette thèse, deux Zones Ateliers du CNRS (ZA Alpes et ZA Armorique), espaces spécifiques pour l’analyse des relations Hommes-Milieux, sont privilégiées pour une étude d’impact des variations climatiques sur certains facteurs de l’environnement végétal. L’objectif de cette thèse est de déterminer la variabilité spatio-temporelle du climat et de la phénologie afin de pouvoir tester la reproductibilité de l’influence du premier facteur sur le second, en caractérisant certains comportements soumis aux principales contraintes climatiques. L’analyse de séries stationnelles et des réanalyses issues de Météo-France s’effectue par le biais de méthodes statistiques pour isoler les principales tendances, ruptures et modes de variabilité spatio-temporelle observés sur deux variables climatiques (température et cumuls pluviométriques) sur la période contemporaine (1959-2009). Cette dernière permet de mettre en avant une rupture thermique significative pour l’année 1987 avec une augmentation (plus marquée en Armorique) de l’ordre de 1°C. Les précipitations montrent une modification de leur mode de variabilité interannuelle, avec un allongement des alternances de périodes sèches et humides passant de 6-8 ans après les années 1990, contre 2-4 ans avant. Leurs influences sur la végétation sont suivies grâce à l’étude de la phénologie saisonnière de la principale formation végétale naturelle présente dans les deux ZA, soit les espaces forestiers caduques. Des données bioclimatiques issues de l’Observatoire des Saisons ainsi que des traitements analytiques à partir de données issues de la télédétection satellitaire (SPOT-VGT et MODIS) permettent de mieux définir la variabilité spatio-temporelle de la phénologie forestière alpine et armoricaine. Un essai de modélisation statistique des liens climat-phénologie est ensuite proposé par le biais d’un modèle degré-jour, calibré et validé avec l’aide des données in situ et issues de la télédétection. Le forçage final est réalisé avec des données de prévisions climatiques obtenues par le modèle ALADIN sur une période temporelle proche (2021-2050), montrant une certaine modification des paramètres climatiques, comme une augmentation de la température d’environ 1°C et une diminution des précipitation de l’ordre de 100 mm en Armorique. Les résultats provenant de la modélisation statistique permettent d’observer une avancée des stades de feuillaison pour les deux zones d’études en fonction de conditions bioclimatiques potentielles attendues dans les deux espaces d’étude. Néanmoins, ces résultats soulèvent aussi la question des rétroactions dynamiques entre la végétation et le climat, analyses non abordées dans cette thèse.