Création d’un fonds d’investissement socialement responsable à destination des entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire de la Région Auvergne – Rhône-Alpes Contribution au Schéma Régional de Développement Economique et d’Innovation de Monsieur ARMAND ROSENBERG (Président de la CRESS Rhône Alpes – D.G. du groupe Valhorizon) Une forme innovante de partenariat public - privé Je propose la création d’un fonds d’investissement socialement responsable spécifique au territoire de la nouvelle Région Auvergne – Rhône-Alpes pour répondre aux besoins des entreprises de l’ESS. La forme juridique retenue permettra à l’ensemble des parties prenantes de contribuer au développement de l’ESS et d’en retirer une rémunération, proposant ainsi une forme innovante de partenariats publics – privés source de cercle économique vertueux. Renforcer le potentiel d’emploi et d’innovation Les principes de fonctionnement des entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire (*) sont des atouts pour le développement économique des territoires. L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) permet au territoire de dépasser un statut de réceptacle de l’activité économique pour construire de véritables stratégies de développement local en accroissant son autonomie pour définir son propre modèle. Adaptées pour expérimenter des solutions innovantes, les entreprises de l’ESS sont à l’origine de la création de nombreux secteurs d’activités, devenus stratégiques économiquement pour la Région Auvergne – Rhône - Alpes (**). Le modèle économique des entreprises de l’ESS connaît aujourd’hui de profondes mutations et il convient d’inventer de nouveaux outils financiers pour couvrir leurs besoins en termes de développement. La structuration capitalistique spécifique des entreprises de l’ESS permet de concilier investissements publics et privés. En s’appuyant sur les réussites des pays anglo-saxons Plusieurs initiatives de création de fonds innovants de développement de l’ESS existent, en particulier dans les pays anglo-saxons. Ils fédèrent les moyens des acteurs de l’ESS, de l’économie classique, des pouvoirs publics, des corps intermédiaires et de la société civile. Les outils recensés présentent des formes variées : coopérative financière, fondation classique, fondation territoriale fonds de dotation, fiduciaire, fonds de solidarité, société d’investissement… . Ils font la preuve de leur performance économique en reposant sur la notion de « capital patient », constatant une forme d’épuisement du modèle de croissance utilisé ces dernières décennies qui repose majoritairement sur un capitalisme court-termiste. A titre d’exemple, le fonds de solidarité de la FTQ créé au début des années 80 au Canada, gère aujourd’hui un actif net de 11,2 milliard de dollars pour un rendement annuel de 4,4%. Il compte 610 000 actionnaires et 2500 entreprises partenaires qui bénéficient de réductions fiscales. Il s’appuie sur un réseau d’investissement important, qui est maintenant constitué de 83 fonds locaux, de 16 fonds régionaux et de 77 fonds spécialisés (***) __________________________________________________________________________________ (*) Obligation de faire des réserves impartageables, gouvernance démocratique, lucrativité limitée. (**) Services à la personne, économie circulaire, commerce éthique… (***) http://www.fondsftq.com/fr-ca.aspx