Buprénorphine à haut dosage (B.D.H.) le « subu » Pr. Jean Costentin Académie nationale de Pharmacie (30 sept. 2015) Buprénorphine à Haut dosage – «B.D.H» Les dysfonctionnements patents du « Subu » Prescription d’emblée, sans passage préalable par la méthadone; Prescription concentrée sur de rares praticiens débordés; Multi prescriptions, multi délivrances, reventes pour acquisition d’héroïne; Revente à de jeunes toxicophiles, forme d’entrée dans les morphiniques; Prescriptions, exceptionnellement à doses dégressives; Injections désormais du « subu », oubliant son usage pour rompre avec le comportement injecteur et les risques associés; Contournement des moyens évitant cette injection, en ne prescrivant pas le générique, ni ne prescrivant pas la Suboxone® Tout cela pour un coût prohibitif [α] mu 100% 65% Héroïne Méthadone Buprénorphine agoniste partiel Naloxone 100% t Héroïne Méthadone Buprénorphine Concentration de la prescription sur quelques rares praticiens Une formation spécifiques était prévue; - pas faite ou mal faite-; Beaucoup de généralistes éloignent les héroïnomanes de leurs cabinets; Concentration des héroïnomanes sur un nombre restreint de prescripteurs, qui délivrent larga manu (16 mg), à de nombreux patients, sans contrôle ni réelle prise en charge; Ignorance délibérée du « sevrage sec », sans produit de substitution; Absence du recours à doses décroissantes, visant à l’abstinence; maintien dans un état précaire, pouvant aboutir à tout moment au relapse Trafic du Subutex un patient visite plusieurs médecins, qui lui prescrivent le « Subu » à la plus haute dose autorisée (16 mg); Il se fait délivrer ces ordonnances dans plusieurs pharmacies différentes; Il revend ses comprimés, soit à des filières d’exportation, soit à de jeunes toxicophiles qui seront recrutés pour les morphiniques dont l’héroïne ; Avec le produit de ces reventes il acquerra sa chère héroïne; La diffusion de la buprénorphine est d’un coût énorme 250.000 héroïnomanes en France; dont 150.000 « bénéficiaires » de la buprénorphine à haut dosage, majoritairement le princeps, et pour la majorité à la plus forte dose (16 mg) à 20€ les 7 comp à 8 mg; 2 comp. par jour; 2.000€ x 150.000 = 300 millions d’euros par an! N’étant pas tous au plus fort dosage ≈250 millions d’€ Un tiers serait détourné Les comprimés de Subutex®, après dissolution, s’injectent par voie i.v. Des organismes semi-publics distribuent, avec les seringues gratuites, des filtres destinés à retenir les éléments insolubles de la matrice galénique; L’association de la naloxone à la buprénorphine (Suboxone®) prévient la constipation et rend inopérante l’injection intra veineuse (absence d’effet voire syndrome d’abstinence); elle n’est pas prescrite et risque de disparaître; Les prix des génériques du Subutex® sont moins chers que ce princeps; le résidu insoluble de sa matrice galénique est plus important, troublant le détournement par injection; les prescripteurs boudent largement ce générique; La buprénorphine sublinguale a été développée pour rompre avec le comportement injecteur……. L’enfer pavé de fausses bonnes intentions Le « Subu » roi c’est Subuesque Cela fait 20 ans que ça dure et, bien sûr, ça s’aggrave; C’est très couteux (250 millions d’€); Maintenant il est injecté (l’objectif était la rupture avec le comportement injecteur ?) Il alimente des filières mafieuses internales Il recrute de nouveaux héroïnomanes Il assure le paiement de l’héroïne de l’héroïnomane Et maintenant ? Il faut une analyse précise de l’efficacité. Ne jetons pas la BDH avec l’eau sale de ses détournements/dysfonctionnements. Il faut une analyse précise de ses dysfonctionnements Il faut surtout l’utiliser en relai de la méthadone Ses prescripteurs doivent être mieux formés et très disponibles Les prescriptions et délivrances multiples doivent être empêchées La prescription à doses dégressives doit être toujours envisagée La suboxone doit être privilégiée Il faut se ré intéresser au « sevrage sec »