08/01/14 BERTHELOT Angèle D1 SNP Remplaçant du Dr

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SNP – Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
08/01/14
BERTHELOT Angèle D1
SNP
Remplaçant du Dr.Lancon
Relecteur 9
16 pages
Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
Plan :
A. Etats maniaques
I. Définition du DSM
II. Approche multidimensionnelle
III Hypomanie
B. Dépression
I. Historique
II Epidémiologie
III. Critéres DSM
IV. Approche multidimensionnelle.
V. Critères de sevérité
VI. Disthymie
C. Troubles anxieux
I. Troubles anxieux DSM
II. Troubles obsessionnels compulsifs
III. Troubles de l'adaptation
IV. Etat de stress post traumatique
D Troubles de la personnalité.
Note du CR : C'est le cours du 18/12 qui a été reporté. Le prof qui a remplacé le Pr Lancon est allé très vite en
lisant juste ses diapos donc désolé pour les nombreuses listes de ce cours.
Introduction
On parle des troubles de l’humeur mais qu’est‐ce que « l’humeur »?
L'humeur est la «disposition affective de base qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable
ou désagréable oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur».
On définit également l'humeur comme étant la disposition affective dominante ou tonalité affective qui colore la
perception du monde et module l’activité cognitive, motrice et somatique.
En simplifié, c’est une réponse émotionnelle aux stimulis qui module les activités.On exprime nos émotions en
fonction de notre milieu.
L'humeur peut être altérée : déprimée, euphorique, expansive, irritable, labile
Cependant, ce n'est pas forcement pathologique. Il existe des variations normales de la tonalité thymique
réactionnelles à un événement donné ou saisonnier (en hiver on est plus déprimés).
La normalité est une norme statistique, fonctionnelle c'est à dire la non altération du fonctionnement
habituel (pas de retentissement dans la vie quotidienne).
Peu importe l’intensité de l’émotion, le point crucial est le retentissement sur le fonctionnement (très important
en diagnostic psychiatrique).
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Des personnes peuvent avoir une altération pathologique de l’humeur qui s'exprime en :
– Intensité (quantitatif)
– Inadéquation au contexte (qualitatif)
– Modification du fonctionnement habituel (qualitatif)
Il existe un continuum thymique entre dépression (le plus bas) et manie ( le plus haut). Il s'agit de trouver le
juste milieu.
A. Etats Maniaques
I. Définition du DSM
Le DSM est le livre de référence en psychiatrie, il en est actuellement à sa 4eme édition (5ème à venir)
Le prof conseille de retenir les critères DSM uniquement.
Élévation anormale et persistante de l’humeur pendant au moins 1 semaine ou avec
hospitalisation.
• Au moins 3 des symptômes présents pendant au moins 1 semaine et présentant un changement par
rapport a un état antérieur :
-Idées de grandeur, mégalomanie « je suis le plus beau, le plus fort. »
-Augmentation de la communication (hyper communication, parce-que les idées vont vite. Il parle tout le temps
pour dire ce qu’il lui passe par la tête.)
-Fuite des idées
-Activités dommageables
-Diminution du besoin de sommeil
-Augmentation de l’activité psychomotrice
-Distractibilité
• Altération marquée du fonctionnement et/ou présence de symptômes psychotiques (manifestations
délirantes)
• Pas du aux effets d’une substance
La consommation de drogues peut entraîner un état maniaque. La cocaïne est souvent consommée par les
maniaques, mais un état maniaque peut également être induit par corticothérapie, ou être tout simplement
organique.
II.Approche dimensionnelle
•
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a. Humeur émotions
Sa présentation, quand vous le recevez en consultation, on peut déjà noter :
– l'aspect/tenue : incurie(mauvaise hygiène, pas d’attention portée à l’aspect corporel), extravagance, étrangeté
– la mimique, la gestuelle : agitée (il se lève, se rassoit, se relève)
– l' attitude corporelle : maniérisme, instabilité psychomotrice,dispersion
Le contact que l'on peut avoir est :
– Difficile : réticence, hostilité, méfiance, indifférence, désinhibition
– Hypersyntone (= capacité à adapté le contact, à l’environnement )Ex : En consultation, on se vouvoie, lors
d’un cours en amphi, le discours est calme et posé. Ici le patient va présenter une familiarité, tutoiement, il
peut faire des jeux de mots avec votre nom.
Le discours d'un maniaque est dispersé, inadapté.
On note de nombreux troubles psychiques :
• Troubles du contenu de la pensée : Exaltation imaginative (les idées fusent) , ↑ estime de soi, idées
délirantes (mégalomanie surtout)
• Troubles du cours de la pensée :
– Diffluence : La pensée peut être tellement désorganisée qu’on parle de fuite d’idées. c'est-à-dire que la
pensée suit un cour, puis d’un coup, deux pensées en même temps, puis revient à la pensée initiale, repart.
– Tachypsychie (pense trop vite et donc passe du coq à l’âne)
– Pensée tangentielle, c'est-à-dire qu’on rebondit sur tout les éléments du langage (hier j’ai mangé une
pomme, ça me fait penser que « pourquoi Ève a croqué dans la pomme », ce qui me rappelle le jour où le
bouldogue d'Ève m’a mordu )
•
–
–
–
Troubles du langage
la dynamique verbale : tachyphémie( parle vite), logorrhée(volume de mots important, il ne s’arrête
pas), écholalie (répète ce que vous dites, le jeu du perroquet)
la sémantique: néologismes/barbarismes( invente ses propres mots), circonlocutions(utilise une phrase
au lieu d’un mot simple, tourne autour du pot), paralogismes (raisonnement aberrant : le prof a un pull
rouge, il a donc ses règles)
productions parasites : Stéréotypie (tic de langage), verbale, écholalie (se repète), persévération (ne
change pas d'idée)
• Troubles de la vie émotionnelle
– Hyperesthésie émotionnelle (trop grande sensibilité) ,inadéquation de l’émotivité (réaction trop
importante par rapport au stimulus)
– Irritabilité, hostilité
– Hyperhédonie (trop grande capacité à retirer du plaisir)
• Troubles de l’humeur
Elation De l’humeur : exaltation, gaieté exagérée, euphorie, idéation mégalomaniaque, hypertrophie du moi,
toute-puissance, familiarité, ludisme.
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b. Cognition
On peut observer:
– une accélération psychique qui se caractérise par une tachypsychie et une logorrhée.
– des troubles cognitifs : distractibilité, hypervigilance, désinhibition, achats inconsidérés (quand on fait
une folie, genre s’acheter une porsche parce qu’on a gagné au loto, c’est normal, ce qui relève de l’état
maniaque en revanche c’est de s’acheter 3 porsches d’un coup, un jour normal, et de recommencer le
lendemain ), projets multiples en cours.
– des distorsions cognitves : biais positifs
Attributions internes des événements positifs
→ « la guerre en Irak est finie, c’est grâce à moi »
Ou attributions externe des événements négatifs
→ « j’ai loupé mes exams, c’est la faute de la fac qui voulait nous enculer »
c. Motricité
On peut observer :
- une accélération motrice : agitation, hyperactivité, hyperexpressivité
- désinhibition comportementale : conduites sexuelles à risque, conduites addictives, transgressions (trouble à
l'ordre public)
d. Troubles somato sensoriels : besoins primaires
- Troubles du sommeil : insomnie sans fatigue
- Troubles des conduites alimentaires : Amaigrissement (souvent due à une anorexie)
- Accentuation de la libido
- Complications somatiques : déshydratation, tachycardie, thermorégulation (insensibilité au froid),
hypersensorialité
III. Hypomanie
C'est un signe de manie, mais sans retentissement fonctionnel marqué.
Ce sont des patients que l’on ne voit pas en hospitalisation, alors que le maniaque finit systématiquement aux
urgences ou au poste.
Il y a une exaltation de l’humeur ou irritabilité >4 jours
Relax : on est pas hypomaniaque, ni maniaque, le retentissement fonctionnel serait remarqué par les proches,
et ils nous diraient quelque chose.
B. La dépression
I. Historique
Il n’y a pas qu’une seule définition de la dépression. C’est un concept qui traverse les âges.
Hippocrate a fait part d’une théorie humorale : excès d’humeur noire qui entraîne un replis sur soi, un caractère
craintif.
Au moyen âge c’est la conception moral (religieuse) qui l’emporte. On assimile la dépression à une paresse,
une négligence, et les malades sont traités par des supplices, des exorcismes.
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Au 18eme siècle c’est la naissance de la psychiatrie. Mais le caractère de dépression tel qu’on le connaît
maintenant est arrivé grâce à la naissance des anti dépresseurs ( qu’on a découvert par hasard, dans les
sanatoriums les tuberculeux qui prenaient de l'imipramine étaient plus 'joyeux')
II. Épidémiologie
Les chiffres ne sont pas à savoir par cœur..
La prévalence vie entière est de 16,2% donc 1 français sur 5 fera une fois dans sa vie une dépression.
La prévalence annuelle est de 6,6%.
Seuls 21,6% reçoivent un traitement adéquat.
On compte 30-50% de tentatives de suicides (TS) mais 10-13% de suicides réussis.
On considère la dépression comme un handicap fonctionnel (27% des handicaps sont des handicaps
neuropsychiatriques)
→ En 1990, la Dépression était au 4eme rang mondial de pourvoyeurs de handicap.
→ En 2020 elle sera à la deuxième place. C’est un enjeu de santé public, qui coûte des milliards par an, presque
prioritaire devant le diabète.
De plus, la dépression a une très mauvaise image sociale.
Le suicide est la comorbidité la plus grave
– moyenne : 60% des suicides causés par une dépression !!!
– 120000 TS/an, 12000 Suicides réussis/an
– on a 30 fois plus de chances de faire un suicide si on est déprimé
• Comorbidités psychiatriques
– Troubles anxieux
– Abus de médicaments ou de substances
– Troubles bipolaires +++
Il y a un pronostic péjoratif des maladies somatiques++
L' altération fonctionnelle est représentée par :
• l'altération globale de la qualité de vie
• le handicap fonctionnel global
• la réduction de l’activité physique
• une désinsertion professionnelle (38% d’absentéisme)
• un isolement social et des troubles interpersonnels
Le facteur de risque le plus important de récidive est la présence d’antécédents dépressifs.
Une personne qui a fait déjà 3 épisodes dépressifs = 90% de récidive.
La dépression s’inscrit dans un environnement. Il y a des de composantes génétiques, intrinsèques qui nous sont
propres, mais il y a aussi les problèmes culturels, sociaux, professionnels, familiaux qui peuvent faire
décompenser une dépression.
Il faut donc travailler sur l’environnement pour arranger vraiment une dépression (pas uniquement antidépresseurs à forte dose et c'est fini...)
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III. Épisode Dépressif majeur : Critères DSM IV‐TR
Au Moins 5 Symptômes présents pendant au moins 2 Semaines et qui présentent un changement par
rapport à un état antérieur.
• Au Moins un des symptômes est soit une humeur dépressive soit une perte d’intérêt ou de plaisir.
Les symptômes peuvent être :
- Humeur dépressive toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet et observée par les autres
- Diminution marquée de l’intérêt et du plaisir, toutes les activités, toute la journée, tous les jours
- Perte/ gain de poids significatif sans régime
- Insomnie/ hypersomnie (avec fatigue)
- Agitation/ ralentissement psychomoteur
- Fatigue/ perte d’énergie
- Dévalorisation et/ou culpabilité excessive
- Difficultés à se concentrer, à penser et à se décider
- Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes (avec ou sans plan), tentative de suicide
• Cliniquement significative ou altération du fonctionnement social ou professionnel
• Non imputable aux effets physiologiques d’une substance ou d’une affection médicale générale
• Pas expliqué par un deuil !!!
•
Les patients sont repliés sur eux même, ils sont hypothymiques, peu actifs.
Là ou le maniaque est dans l’hyper valorisation, le dépressif est coupable de tout, et se dévalorise.
Il a des difficultés à se concentrer car son esprit est envahi de pensées noires. Il y a une altération du
fonctionnement quotidien.
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IV. Approche dimensionnelle
a. Humeur
On observe chez les patients dépressifs :
• une tonalité dépressive du contenu de la pensée avec une vision pessimiste de soi et du monde, autodévalorisation, mésestime de soi, incurabilité, indignité, culpabilité, désespoir, idées suicidaires.
• des troubles du cours de la pensée (cf. cognitions)
• une tonalité dépressive de l’affect avec une douleur morale, tristesse, anhédonie, perte d’intérêt.
• des troubles émotionnels (ce sont les mêmes que l’état maniaque) : incontinence émotionnelle, labilité
émotionnelle, irritabilité, anxiété, hyporéactivité émotionnelle.
b. Cognitions
On observe:
• un ralentissement psychique qui s'exprime par bradypsychie, une pauvreté du discours (il met du
temps à répondre, parle lentement, d’un ton monotone)
• des troubles cognitifs (non spécifique) : troubles de l'attention, concentration, mémoire
• des distorsions cognitives: biais négatifs, attributions internes des événements négatifs
→ « J’ai causé la guerre en Irak »
Et externes des événements positifs
→ « Si j’ai réussi les exams, c’est uniquement parceque l’examinateur a eu pitié de moi »
c. Motricité
Le ralentissement moteur est apparent : lenteur de la marche, pauvreté gestuelle, hypomimie, débit verbal
ralenti, ton monocorde.
Il y a un appauvrissement de l’activité : asthénie, fatigabilité, réduction de l’activité quotidienne, clinophilie
(rester allongé tout la journée de son propre chef), prostration, incurie.
d. Troubles somato-sensoriels
On retrouve :
• Troubles du sommeil : Insomnie, hypersomnie
• Troubles du comportement alimentaire : anorexie, hyperphagie
• Baisse de la libido, trouble de l’érection, de l’éjaculation
• Syndrome algique : il y a une réelle douleur
La consultation est motivée par des considérations somatiques : « je fonctionne au ralenti, j’ai des vertiges, j’ai
mal de partout »
V. Critères de sévérité
a. Caractéristiques mélancoliques
Il y a une anhédonie complète, une souffrance morale très intense (on la perçoit à la consultation, on voit
qu’elle dévore le patient de l’intérieur) et des signes cliniques plus fins, pas toujours présents :
– Dépression plus marquée le matin
– Réveil matinal précoce, sans possibilité de se rendormir
– Négativisme extrême
– Echolalie/échopraxie
– Bizarrerie comportementale
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b. Caractéristiques psychotiques
C'est assez fréquent : 5-20% des cas. Il y a plusieurs mécanismes possibles :
–
–
–
Intuitif : pense des choses sans fondement « il me regarde, donc il veut me tuer »
Interprétatif : interprète mal une idée « il fait tourner son stylo, donc il veut me le planter dans l’œil »
Dans les deux cas, il y a un substrat sur lequel il applique son délire.
Imaginatif c’est plutôt hallucinatoire, basé sur les 5sens ( auditif +++) : « il entend des petites voix qui
lui dise qu’il n’est qu’une merde »
Les thèmes tournent autour de la culpabilité, ruine ou de l'hypochondrie(= on est pourri de l’interieur,
défaillance d’organes : syndrome de Cotard), de la négation ou encore de persécution justifiée.
c. Caractéristiques saisonnières
La dépression hivernale a des caractéristiques atypiques :
– ↑appétit et du poids
– ↑ sommeil
C'est due à une anomalie du rythme circadien. L'avantage c'est que le traitement est simple, il s'agit de
photothérapie (UV).
d. Dépressions secondaires
• Organique : elle arrive sur un terrain particulier, comme la maladie (lupus, cancer)
• Comorbidité psychiatrique
– Trouble anxieux
– Conduites addictives
– Troubles de la personnalité
VI. Dysthymie
Elle correspond à l’hypomanie de la dépression. Il y a des signes de dépression, mais pas de gros
retentissement fonctionnel.
C. Troubles Anxieux
On est tous quotidiennement soumis à un stress, mais on réagit chacun à sa façon, sans forcément subir le stress
de manière permanente.
La peur est une émotion normale d’alerte et de crainte face à un danger.
L' anxiété et l'angoisse sont des émotions de peur et/ou d’inquiétude et/ou signes physiques de stress excessifs
par rapport aux dangers éventuels.
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I. Troubles Anxieux (DSM-IV):
Ce sont des pathologies durables dans lesquelles l’anxiété ou l’angoisse sont les symptômes principaux.
L' anxiété a de multiples visages (plaintes somatiques, comportement de régression, hostilité, agressivité,
mutisme, refus de soins, défaut d’observance, échecs de traitements).
Le motif de consultation n’est pas la crise d’angoisse, mais plutôt « je vomis, je me sens pas bien, j’ai
l’impression que je vais mourir »
a. Syndrome Anxieux
Epidémiologie :
Prévalence sur 1 an: 15%
Prévalence vie entière: 21% de la population.
C'est un syndrome essentiellement féminin et très sous estimé.
Les complications /comorbidité sont le trouble anxieux, l'abus de substance et la dépression.
Il est caractérisé par un syndrome psychique
• Inquiétudes envahissantes incontrôlables sur des objets inappropriés
• Répercussions comportementales négatives
• Perturbations de l’activité psychomotrice
et un syndrome somatique où tout est possible…
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Il faut éliminer les diagnostiques somatiques.
Il existe, en effet des troubles physiques reproduisant symptômes anxieux :
– Troubles endocriniens
(dysthyroidie, hypoglycémie, insuffisance surrénale, maladie de Cushing, phéochromocytome, ménopause)
– Troubles cardio-vasculaires (embolie pulmonaire, défaillance cardiaque, arythmie,OAP)
– Troubles Respiratoires (asthme, BCO, pneumonie)
– Troubles Métaboliques (Diabète, porphyrie)
– Intoxication/sevrage (drogues, médicament, excitants, plomb) +++
– Troubles gastro-entérologiques (ulcères, colon irritable)
– Troubles Neurologiques
La crise d’angoisse est une expression somatique, il faut absolument faire un bilan médical minimal pour
écarter une éventuelle cause organique (glycémie +++, ECG, bilan biologique de base)
b. L’attaque de panique =la crise d’angoisse
Le début est brutal, il n'y a pas de facteur déclenchant évident.
On observe des symptômes physiques intenses :
SNA (tachycardie, palpitations, douleurs thoraciques, dyspnée, sensations vertigineuses, paresthésie, sueurs)
Et des symptômes psychiques (sensation de perte de contrôle et/ou de catastrophe imminente: peur de mourir,
de perdre connaissance, de devenir fou, d’étouffer, de vomir, de perdre le contrôle de ses sphincters)
Ces cognitions catastrophiques conduisent le patient à interrompre ses activités et à consulter en urgence.
Il faut absolument éliminer une cause organique+++
c. Le Trouble panique et l’agoraphobie
C'est la survenue d’attaques de panique récurrentes et inattendues, plusieurs fois par semaine.
On y associe deux formes d’anxiété:
– Soit anticipation permanente :crainte de voir se reproduire ses crises de manière inopinée
– Soit phobique : évitement de l’ensemble des situations d'où il pourrait difficilement s’échapper. Dans
lesquelles il pourrait être difficilement secouru en cas de nouvelle attaque de panique.
→ Si l’anxiété est de type phobique, on parle d’attaque de panique avec agoraphobie.
L’agoraphobie est la crainte d’être confronté à certaines situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper
ou absence de secours en cas de panique: espaces découverts, être en dehors du domicile, magasins, foules,
endroits publics, transports en communs.
Il y a donc évitement fréquent de ces lieux.
d. Les phobies
Les phobies spécifiques sont fréquentes en population générale.
C'est la peur persistante et intense déclenchée par un stimulus spécifique (objet ou situation): proximité de
certains animaux, endroits élevés, orages, obscurité, foule espaces clos, vue du sang…
La réaction anxieuse est immédiate et systématique face au stimulus phobogène (peut aller jusqu’à l’attaque
de panique). Le patient reconnaît le caractère irrationnel et excessif. On peut voir une anxiété anticipatoire,
un évitement.
→ Elle apparaît souvent dans l’enfance, stable au cours de l’existence. Et le handicap fonctionnel qui en
résulte est souvent minime.
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Phobie sociale (on l’est tous un peu)
C'est le plus fréquent des troubles anxieux de l’adulte (10%)
Il s'agit de la peur persistante et intense des situations sociales ou de performances dans lesquelles un sentiment
de gène peut survenir, généralement en situation d’interaction sociale (inconnu, sexe opposé, supérieur
hiérarchique+++, même parler au téléphone ou manger en public)
L'anxiété est générée par la crainte du jugement négatif d’autrui.
Elle entraîne des perturbation du fonctionnement social, permanente ou répétée, avec crainte ou évitement
excessif de situations sociales / performance.
→ Si elle est normale et adaptative chez l’ado, l’anxiété sociale peut s’aggraver progressivement à cette époque
jusqu’à constituer le tableau de phobie sociale.
→ La peur de s’exprimer en public est toujours présente mais pas suffisante pour poser le diagnostic
e. Le Trouble Anxieux généralisé + fort de tous
Il est fréquent 5 à 10 %
C'est la survenue involontaire d’inquiétudes relatives à des événements négatifs mais réalistes portant sur la
vie quotidienne dont le patient surestime la probabilité de survenue.
Il y a des ruminations caractéristiques incontrôlables à propos de famille, travail, santé, maison...
→ Elles sont responsables de symptômes d’hyper vigilance (tension musculaire, insomnie, fatigabilité,
difficultés de concentration, irritabilité) supérieurs à 6 mois.
→ Le handicap fonctionnel est très important.
→ Les symptômes fonctionnels sont chroniques (douleurs musculaires ou rachidiennes, céphalées, insomnie,
troubles digestifs…) et sources d’errance diagnostique en médecine générale ou spécialisée.
Il y a un fréquente association (avant, pendant, après) avec les autres troubles anxieux et la dépression
II. Trouble Obsessionnel Compulsif
a. Obsessions
Ce sont des représentations mentales s’imposant au sujet de façon répétitive. Elles sont générées par son
fonctionnement mental, mais ne sont pas en accord avec ses convictions.
• Obsessions idéatives : Pensées désagréables envahissant le champ conscient du sujet (idées grossières,
sacrilèges pour les croyants, neutres)
• Obsessions phobiques : Peur obsédante de la maladie ou de la saleté, crainte de la contamination, en
dehors de la présence d’un risque réel et de situations déclenchantes.
• Obsessions/phobies d’impulsions : Peur obsédante de réaliser un acte incongru ou irrévérencieux (mal
s’occuper de son bébé)
→ Les obsessions sont à l’origine d’angoisse contre laquelle le sujet lutte par des actes (rituels) ou des
pensées compulsives.
b. Compulsions
Ce sont des pensées ou des actions répétitives que le sujet s’impose dans le but de diminuer l’angoisse
provoquée par les pensées obsédantes.
Elles peuvent avoir un caractère absurde (superstition) ou être des tâches mentales (arithmomanie = Calculs
mentaux à accomplir de manière répétitive, ruminations) ou comportementales (lavage, vérifications) à
accomplir. Elles apaisent très temporairement le sujet qui éprouve bientôt un doute quant à leur caractère
salutaire et se sent contraint de remettre en œuvre ses compulsions.
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On appelle rituels l’ensemble des comportements répétitifs ou de façon plus restrictive ceux qui n’ont pas de
rapport logique avec les obsessions (rituels d’habillage ou de rangement par exemple).
Il y a un important critère d’intensité. Avoir de la solution hydro alcoolique dans son sac, n’est pas un toc.
Leur rituel durent des heures, c’est une source de souffrance, mais si ils ne le réalisent pas, l’angoisse est
toujours là.
c. Caractéristiques des obsessions et des compulsions
Le sujet souffre de leur aspect contraignant.
Il a conscience qu’elles sont pathologiques mais il ne peut s’empêcher de réaliser les compulsions sous
peine de ressentir une angoisse importante et ne peut chasser les pensées obsédantes de son esprit.
Leur réalisation peut nécessiter une durée très importante (plusieurs heures) au détriment des autres activités du
patient.
Souvent, il y a plusieurs obsessions et compulsions en même temps.
Les signes évocateurs sont :
– Lenteur avec perte de temps pour des activités de la vie quotidienne
– Retards fréquents
– Maniaqueries
– Méticulosité extrême
III. Troubles de l’adaptation
Ils surviennent en réaction à un facteur de stress identifiable. Ce n'est pas 'grave', ça passe.
C'est un trouble transitoire d'apparition rapide (3 Mois au plus après l’événement stressant) et de
disparition dans les 6 mois après l’événement stressant.
→ Il a lieu à tout age avec une prédominance féminine (2/3 des cas).
→ Le facteur de stress peut être simple ou multiple (difficulté scolaire ou sociales, problème familiaux ou
sentimentaux, usage de toxique) ou un événement de vie a priori non stressant (déménagement, promotion,
naissance)
C'est un diagnostique très fréquent chez les patients hospitalisés ++ le facteur de stress étant la maladie
physique.
Il est caractérisé par :
– Symptômes significatifs dans le registre émotionnel ou comportemental en réaction à un ou plusieurs facteurs
de stress venant déborder les capacités d’adaptation du sujet.
– souffrance plus importante que celle attendue
– ou altération significative du fonctionnement social, professionnel ou scolaire
A distinguer du PTSD (stress post traumatique), réactionnel à des événements de vie majeurs.
IV. État de stress post traumatique
C'est un symptôme de stress aigu qui perdure pendant plusieurs semaines suite à un évenement
traumatique (viols, agression, soldat rentrant de la guerre...)
→ Il s’agit d’une manifestation anxieuse, plus ou moins intense associée à un symptôme de reviviscence.
C'est-à-dire cauchemar la nuit, mais dans la vie diurne la personne revit sans cesse la scène.
Il peut apparaître avec du retard (semaines, mois, années) et provoque des émotions intenses, un état d’hyper
vigilance: sursaut, trouble du sommeil et un évitement persistant des stimuli.
L’événement est considéré comme traumatique s'il comporte une menace vitale: réaction de peur intense,
d’horreur ou impuissance.
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On trouve chez le patient :
– un émoussement affectif
– tendance à l’isolement et au détachement
– une raréfaction des intérêts et des projets
– modification notable de la vision du monde
– sentiment de culpabilité ou de rejet.
Le but est d’éviter les stimuli qui provoque la reviviscence.
Les souvenirs apparaissent comme envahissant et répétitifs de la situation traumatique, entraînant un
sentiment de détresse, interrompant parfois les activités du sujet.
Le patient fait des rêves ou cauchemars répétitifs (traumatisme revécu). Il a des flash-back : Impression de
revivre la scène avec angoisse massive.
Une angoisse réactionnelle est générée lorsque le sujet est exposé à une situation similaire.(s'il a subit un
accident, a des flash-back en entendu un crissement de pneus)
Le prof conseille de voir le film « L'échelle de Jacob »
D. Troubles de la personnalité
La personnalité, c’est une personne. (surprise!) C’est l’intégration de plein de composantes (émotionnelles,
instinctuelles, intellectuelles, biologiques) qui détermine notre singularité et qui est spécifique à chacun. Elle
détermine les relations avec l’environnement., nos réactions face à des stimuli. Les proches sont capables de
prédire nos actions en connaissant cette personnalité que nous avons.
Lors d'un trouble de la personnalité : la personnalité est structurée sur un mode relationnel dysfonctionnel.
La façon d’agir, de vivre et d’interagir est un mode de réaction générateur de souffrance pour la personne et les
autres.
Il existe 10 types de troubles de la personnalité regroupés en trois groupes
– Groupe A : Individus étranges ou originaux (personnalité paranoïaque, schizotypique et schizoïde)
– Groupe B : Individus émotifs et imprévisibles(personnalité histrionique,narcissique,borderline, antisociale)
– Groupe C : Individus anxieux et craintifs (personnalité évitante, dépendante, obsessionnelle)
I. Individus étranges ou originaux
Personnalité paranoïaque
• Hypertrophie du moi : égocentrisme, surévaluation de soi
• Psychorigidité : entêtement, intolérance, autoritarisme, monolithisme des attitudes/ décisions/ pensées.
• Raisonnement paralogique
• Méfiance et susceptibilité, vécu persécutoire
Personnalité schizotypique « le gothique en retrait »
• Bizarrerie et excentricité de la pensée, des idées, du discours
• Contact pauvre, anxiété sociale
• Hypersensibilité à la critique
Personnalité schizoïde « le mec bizarre du fond de la classe »
• Retrait social++
• Froideur relationnelle
• Contact pauvre et bizarre
• Intérêt pour les pensées abstraites, le mysticisme, les activité solitaires
«Personne ne peut me comprendre »
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SNP – Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
II. Individus émotifs et imprévisibles
Personnalité histrionique
• Dramatisation, théâtralisme
• Hyperémotivité
• Dépendance affective, recherche d’attention
• Erotisation des rapports sociaux mais rapports superficiels et labiles
Personnalité narcissique
• Sentiment grandiose de soi
• Attitude hautaine, arrogance
• Besoin d’attirer l’attention et l’admiration sur soi
• Susceptibilité aux jugements des autres
Personnalité borderline
La plus grave en psychiatrie.
La personnalité c’est la personne elle-même, il n’existe donc pas de traitement. La prise en charge est longue et
difficile. Il faut restructurer la personnalité.
• Abandonnisme, Forte sensibilité à la rupture
→ la personne suscite l’abandon « reste avec moi mais dégage » de sorte que, lorsque l’abandon a lieu, elle
peut dire « de toute façon tout le monde m’abandonne ». C'est un schéma de pensée auto entretenue
• Sentiment chronique de vide et d’ennui
• Relation interpersonnelle excessive dans l’attachement et dans le rejet
• Impulsivité++++ (TS, scarifications)
• Complications : dépression, angoisse, addictions
Personnalité antisociale/ psychopathique « sujet multi recidiviste »
• Mépris des règles et contraintes sociales
• Trouble majeur de l’empathie
• Utilisation des personnes à visée de profit personnel sans considération du danger
• Absence de sentiment de culpabilité
• Intolérance à la frustration, bas seuil de décharge de l’impulsivité
• Incapacité à apprendre des expériences passées et des sanctions
III. Individus anxieux et craintifs
Personnalité évitante
• Peur du jugement des autres
• Sentiment d’infériorité
• Inhibition sociale et évitement des contacts sociaux de peur d’être rejeté
• Refus des responsabilités
Personnalité dépendante
• Soumission et dépendance vis-à-vis d’autrui
• Peur de se prendre en charge seul
• Tendance à laisser la prise de décision à autrui
• Crainte de l’abandon
• Difficulté à s’opposer à quelqu’un
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SNP – Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
Personnalité obsessionnelle
• Besoin d’ordre excessif : méticulosité, perfectionnisme, respect de l’ordre moral
• Psychorigidité, entêtement
• Tendance aux doutes, scrupules, indécision
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SNP – Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
Cours du 18/dec qui avait été annulé « MIRACLE »
puis finalement reporté A LA RENTREE Sgreugneugneu >.<
Le tout pour que le prof puisse lire ses diapo à la vitesse éclair (Pas merci!) et faire un cours catalogue (Pas merci!)
Si toi aussi, grâce à ce cours, tu es maintenant persuadé que tu es bipolaire sur un tableau de trouble de la personnalité
associé à un trouble anxieux !
Plusieurs options en cette période :
- Mes félicitations : tu es à jour et tu lis ça le 9/01/2014 ! Veinard !
- C'est bien : tu lis ceci 18 dec, tu en es à ton dernier ronéo, bravo :
- Merci d'être là : tu as du abandonner l'idée de finir le 1er tour de ronéo avant les exams, je me sens moins seule
Petite dédicasse à ceux qui ont :
1) lu le titre
2) lu le nombre de pages
3) tourné le ronéo pour vérifier que le cours ne s’arrête pas à la dernière ligne de la page 14
4) Lu la dédicace
5) vérifié que y'a de belles images pour justifier ces 14pages
6 ) constate avec désespoir que non.
Bonne chance.
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