Les nouveaux anticoagulants oraux (Pradaxa, Xarelto

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Cher confrère,
Tourcoing, le 14 octobre 2013
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Les nouveaux anticoagulants oraux (Pradaxa, Xarelto, Eliquis) :
Des médicaments sous surveillance renforcée
Point d'information de l’ANSM
Les anticoagulants oraux sont des médicaments indispensables dans le traitement des phlébites et embolies pulmonaires,
ainsi que dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux dans certaines pathologies.
Depuis 5 ans, de nouveaux anticoagulants oraux (NACO) sont apparus sur le marché. Ils peuvent, comme les autres
anticoagulants, être à l’origine de complications hémorragiques parfois graves. Ces nouveaux anticoagulants font, comme
tous les nouveaux médicaments, l’objet d’un suivi renforcé de leur sécurité d’emploi en France et en Europe. Les données de
sécurité d’emploi des nouveaux anticoagulants (NACO) ne mettent pas en évidence de risque hémorragique supérieur à celui
des anticoagulants de la génération précédente (Antivitamines K).
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle que la mise en place d’un
traitement anticoagulant doit se conformer aux indications, doses et précautions d’emploi spécifiques à chaque médicament.
Les patients ne doivent pas arrêter leur traitement sans avis médical.
Pradaxa (dabigatran), Xarelto (rivaroxaban) et Eliquis (apixaban) sont de nouveaux anticoagulants oraux (NACO) dont le
mode d’action diffère de celui des antivitamines K (AVK). Ils sont autorisés pour prévenir la survenue d’accidents
thromboemboliques, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC) dans l’indication fibrillation auriculaire.
Contrairement aux AVK, ces nouveaux anticoagulants ne nécessitent pas de surveillance biologique de routine. Néanmoins,
leur utilisation peut être associée, comme pour tout anticoagulant, à la survenue de complications hémorragiques, parfois
graves.
L’ANSM est particulièrement vigilante à la surveillance de ces nouvelles molécules. En effet, si la prescription des nouveaux
anticoagulants apparaît plus simple que celle des AVK en raison de l’absence de surveillance biologique de routine, les
risques de mésusage et de iatrogénie restent importants. De plus, ces molécules ne sont pas dénuées d’interactions
médicamenteuses. L’absence de surveillance biologique et la facilité de prescription des nouveaux anticoagulants peuvent
favoriser le non respect des recommandations thérapeutiques. L’absence d’antidote et de données validées concernant la
surveillance biologique est préoccupante en cas de surdosage ou de nécessité d’un geste chirurgical en urgence. De ce fait,
l’ANSM a communiqué à de nombreuses reprises sur le risque lié aux NACOs et a mis en place une surveillance renforcée
de ces produits (voir infra). Cette surveillance ne remet pas en cause pour l’instant le rapport bénéfice/risque de ces produits.
L’ANSM recommande de ne pas arrêter son traitement anticoagulant sans avis médical
Il est indispensable lorsqu’un traitement anticoagulant a été prescrit de ne pas l’arrêter sans avis médical, compte tenu du
risque de complications thrombotiques graves pouvant survenir, parfois à court terme. Il est également indispensable de
prendre régulièrement son traitement et au patient d’informer systématiquement tout professionnel de santé qu’il reçoit un
traitement anticoagulant.
L’ANSM rappelle que la mise en route de tout traitement anticoagulant doit respecter les indications, les doses et les
précautions d’emploi qui sont spécifiques à chaque spécialité.
Suivi de la sécurité d’emploi des NACO en France et en Europe
Ces NACO font l’objet d’une surveillance étroite et régulière au niveau national par l’ANSM et au niveau européen par les
autorités de santé européennes.
 En France, un suivi national de pharmacovigilance a été mis en place depuis la mise sur le marché de ces spécialités.
Un point d’étape sera effectué en Comité Technique de Pharmacovigilance en novembre 2013 concernant Pradaxa et
Xarelto à la suite des bilans déjà effectués en juillet 2010 et février 2013. A l’issue de ce bilan de pharmacovigilance,
l’ANSM sera amenée à communiquer sur les conclusions de ce suivi et actualisera en conséquence le rapport
thématique sur les anticoagulants de juillet 2012.
 Des études pharmaco-épidémiologiques relatives aux NACO ont également été mises en place en France. Basées sur
différentes sources de données, elles ont pour objet d’évaluer les risques liés à l’utilisation de ces spécialités,
notamment les risques hémorragiques. Le suivi des volumes de ventes des NACO est également effectué en
parallèle. Les premiers résultats d’études sont ainsi attendus pour la fin d’année 2013.
 Au niveau européen, un suivi régulier du profil de sécurité des NACO est également mis en place. Il repose sur
l’évaluation des données de sécurité disponibles dans les rapports périodiques actualisés de pharmacovigilance
(PSUR). Par ailleurs, ces spécialités font l’objet d’un plan de gestion de risques (PGR) comprenant le suivi des
risques identifiés et potentiels de ces spécialités, ainsi que des études observationnelles permettant de collecter les
données de sécurité liées à l’utilisation de ces médicaments dans la « vraie vie ».
L’ensemble des données disponibles, qui font l’objet d’une réactualisation régulière, ne met pas en évidence de risque
hémorragique supérieur à celui des antivitamines K. Il convient de rappeler que les hémorragies sont la complication la plus
fréquente, inhérente au mode d’action, de toute molécule anticoagulante.
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Un anticoagulant mis en cause après quatre décès
Les proches de quatre personnes âgées ayant succombé à des hémorragies alors qu'elles prenaient du Pradaxa ont
saisi la justice face au laboratoire allemand ayant développé le médicament.
Les familles de quatre personnes âgées décédées début 2013, qui prenaient l’anticoagulant de nouvelle génération
(NACO) Pradaxa, ont décidé de porter plainte contre le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim qui le
commercialise, a annoncé mercredi à l’AFP leur avocat.
Les plaignants visent aussi l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, exAfssaps) à qui il est notamment reproché d’avoir méconnu les principes de précaution et de prévention, a précisé
Me Philippe Courtois qui appelle toutefois à «ne pas arrêter son traitement sans avis médical».
Agées de 78 à 84 ans et originaires des régions de Lille, Strasbourg, Paris et Grenoble, les personnes décédées au
premier trimestre 2013, prenaient toutes ce médicament, a ajouté Me Courtois, avant une conférence de presse
mercredi matin à Paris avec des proches des patients décédés. Ces plaintes pour homicide involontaire
interviennent moins d’un mois après une mise en garde de l’ANSM sur cette nouvelle classe d’anticoagulants
apparus en 2008, prescrits pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux, notamment après une opération de la
hanche ou du genou ou chez les personnes souffrant de fibrillation auriculaire, trouble du rythme cardiaque.
Dans une lettre aux professionnels de santé, que le laboratoire Boehringer Ingelheim a mis en ligne sur son site
français, l’ANSM les prévient que «les événements hémorragiques majeurs, y compris ceux ayant entraîné une
issue fatale, ne concernent pas seulement» une classe d’anticoagulants plus ancienne, les antagonistes de la
vitamine K (AVK) mais aussi les NACOs (nouveaux anticoagulants oraux). Les prescripteurs «ne sont pas
suffisamment informés de la prise en charge des risques hémorragiques», selon l’ANSM.
Le laboratoire a promis de «collaborer activement» avec les autorités françaises après des plaintes de familles de
patients décédés qui prenaient cet anticoagulant de nouvelle génération (NACO). «Boehringer Ingelheim se tient
bien évidemment à la disposition des autorités qui conduiront les investigations et avec lesquelles le laboratoire
collaborera activement», écrit la filiale française de Boehringer dans un communiqué.
Le risque hémorragique du Pradaxa et des autres NACOs n’est pas supérieur à celui des AVK... «sauf pour les
personnes âgées», explique Me Courtois. «On ne devrait pas leur donner du Pradaxa», insiste-il. Les seniors
«sont très peu représentés dans les études, alors que ce sont eux qui sont le plus exposés». La molécule «n’a pas
été assez étudiée, notamment chez les patients les plus fragiles», selon la plainte.
Pas d’antidote
Autre très gros problème aux yeux des plaignants, «il n’existe pas d’antidote, ni de traitement spécifique
d’efficacité prouvée en cas de survenue d’un accident hémorragique liée à l’action de ces médicaments», alors
que «la survenue d’une hémorragie sous AVK est résorbable par l’administration de vitamine K».
En clair, explique Me Courtois, «s’il y a une hémorragie, on ne peut pas l’endiguer». Ce fut le cas le 15 février à
l’hôpital de Poissy pour un homme décédé d’une «hémorragie incontrôlable» trois jours après une opération du
genou qui s’était «déroulée normalement», selon le rapport médical cité dans la plainte de la famille, datée du
3 octobre, qui a été enregistrée au parquet de Paris.
Il est regrettable, aux yeux des plaignants «que le laboratoire n’ait pas commercialisé concomitamment le
Pradaxa et son antidote, ce qui aurait évité de nombreux décès». Des «informations capitales (...) ne sont pas
portées à la connaissance des patients/consommateurs par le biais de la notice du produit, trompant ainsi leur
consentement libre et éclairé», jugent-ils encore.
Les NACOs peuvent être une «alternative», écrivait en juillet la Haute autorité de Santé (HAS), mais «dans la
plupart des cas, les AVK restent les anticoagulants oraux de référence». Plusieurs autorités sanitaires ont relevé
les risques de ces médicaments de nouvelle génération, le laboratoire Boehringer Ingelheim évoquant lui-même en
novembre 2011 quelque 260 hémorragies suspectes en Allemagne entre mars 2008 et le 31 octobre 2011.
En octobre 2010, la FDA (Food and Drug Administration) avait autorisé la mise en vente sur le marché américain
du Pradaxa pour prévenir les AVC, tout en relevant parmi les effets secondaires possibles des hémorragies graves.
En France, le Pradaxa a été inscrit en juillet 2011 par l’Afssaps sur une liste de médicaments nécessitant «une
surveillance renforcée» et l’ANSM relevait le 20 septembre qu’elle «avait communiqué régulièrement sur les
risques d’utilisation» des NACOs.
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