Lire le mémoire - Le Club des Managers du Sport de l`ESG

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La Télévision au service du
sport
La domination télévisuelle sur le sport et
l'organisation sportive
Auteur : Alexandre Valla
Sous la direction de Monsieur Chenut
MBA Marketing et Management du Sport
MBA ESG PARIS
2012-2013
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Remerciements
Je tiens à remercier Philippe Mauduit. Merci pour les différents conseils judicieusement
prodigués et merci pour la souplesse dont il a fait preuve notamment concernant mes errances
dans le choix définitif du sujet.
Merci à Medhi Mirtorarmani. Son expertise dans le domaine des médias et de l'évènementiel,
ainsi que son point de vue concret sur mon sujet m'ont été d'une grande aide. Merci d'avoir
pris le temps de répondre à mes questions.
Merci a tous mes amis, en particulier Sabine Nguyen, ayant pris le temps de m'aider et de
participer à l'élaboration de ce mémoire.
Je remercie également mon pilote de mémoire Monsieur Jean-François Chenut.
Enfin un grand merci à mes parents d'avoir pris le temps de (re)lire mon mémoire et ce malgré
leur affinité plus ou moins grandes avec le monde des médias et du sport.
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Synopsis
"Le sport se définit principalement par sa présence dans la vie de chaque être humain", et est
aujourd'hui au cœur des sociétés. Il est à la fois pratiqué et regardé dans le monde entier. L'
intérêt pour l'évènement sportif n'est pas récent. En effet, depuis des siècles, il ne cesse de se
développer puisque le sport et son engouement sont des valeurs intemporelles. L'arrivée des
médias dans le sport s'est faite progressivement. Avec la diffusion des premiers évènements
sportifs en 1936, la télévision et le sport sont devenus inséparables. Ce mémoire se
concentrera sur le rôle jouée par la télévision dans l'évolution de certains sports, et du sport en
général. Il sera donc question d'une présentation de l'influence et de son emprise sur le monde
du sport tout en s'appuyant sur les effets de la médiatisation sur différentes sphères, comme
l'économie ou encore la politique.
De quelle manière la télévision à t'elle intégré le milieu sportif ? Quelles ont été les
conséquences sur les sports et sur le paysage audiovisuel sportif? Des conséquences néfastes
ou bénéfiques ?
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Table des matières
Introduction ............................................................................................................................................. 5
Chapitre 1 : Le poids de la télévision dans le domaine sportif ................................................................ 8
A- Des conséquences structurelles importantes ................................................................................. 8
1- Aménagement : nécessité d'adaptation ..................................................................................... 8
a- Adaptation des horaires et des dates ..................................................................................... 8
b- Adaptation sur les calendriers sportifs ................................................................................. 11
B- Modification structurelle du sport ................................................................................................ 15
1- Le sport dénaturé par la télévision .......................................................................................... 15
a- L'identité du sport ................................................................................................................. 16
b- A la recherche d'attractivité .................................................................................................. 17
2- L'impact de la publicité sur le sport .......................................................................................... 18
a- Marché économique ............................................................................................................. 19
b- Impact sur le jeu .................................................................................................................... 21
Chapitre 2 : La télévision au service du sport: Enjeux économiques .................................................... 23
A- Les droits de diffusion ................................................................................................................... 23
1- Des prix de plus en plus exorbitants ......................................................................................... 24
2- Présence de la télévision dans les budgets ............................................................................... 27
B- La guerre des chaines .................................................................................................................... 29
1- Les chaines et le sport : l'évolution du PAF Français................................................................. 29
2- Le conflit entre Canal + et BeIN Sport ....................................................................................... 31
3- Un essor international ............................................................................................................... 34
Chapitre 3 : Analyse de la main mise de la télévision sur le sport: les effets....................................... 37
A- Des effets négatifs ........................................................................................................................ 37
1- Modifications structurelles dans l'intérêt des médias .............................................................. 38
2- Les dérives du sport business et de la médiatisation ................................................................ 39
B- Des effets positifs .......................................................................................................................... 42
1- Développement du sport .......................................................................................................... 42
2- Couverture médiatique ............................................................................................................. 44
Conclusion ............................................................................................................................................. 46
Bibliographie ......................................................................................................................................... 49
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Introduction
Il n’ existe pas de définition du sport parfaite. Le sport est une activité qui demande un effort
physique et mental et qui est encadré par un certain nombre de règles. Le sport se joue en
équipe ou individuellement. La plupart du temps, l’activité sportive se déroule dans un cadre
compétitif. Plusieurs valeurs se regroupent autour du sport : la compétitivité, le fair play,
l’organisation, la réflexion, la fraternité et le respect.
"Le sport se définit principalement par sa présence dans la vie de chaque être humain"
Pierre de Coubertin
Historiquement, le terme "sport" provient
du vieux mot français "desport" signifiant
divertissement, plaisir physique ou de l’esprit . Outre Manche, il mue en "sport" qui définit
uniquement les activités physiques. Les jeux de plaisir sont écartés, à savoir les jeux de
société ou de l'esprit. A partir de 1830, cette définition anglaise fut progressivement adoptée
en France puis en Allemagne. Aujourd'hui le sport moderne peut se définir comme une
activité institutionnalisée mettant en œuvre une ou plusieurs qualités physiques dont la
pratique en compétition se fait sous la tutelle d’une fédération.
Toutefois, l'aspect médiatique peut être ajouté à cette définition. Que ce soit au temps des
gladiateurs ou des rugbymans contemporains, tous possédaient des capacités physiques qui
attiraient les foules. Certains combats de l'époque avait un succès phénoménal comme
certains sports aujourd'hui (football européen, basketball américain), même si les capacités de
communication entre les deux époques ne sont pas comparables: Rome n'avait pas de moyens
de communication.
http://www.almafrance.org/definitions-sport.html
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C'est grâce à ce développement médiatique que le sport va connaître un essor considérable,
puisque les médias vont agir comme un démultiplicateur d'engouement. Le sport intéresse un
grand nombre d'individus: participants, assistants, compétiteurs, spectateurs, chacun veut
prendre sa place dans le rouage de l'évènement sportif. Les médias vont donc mettre en avant
le fait que le sport est une sorte de spectacle dont le scénario est improvisé afin de vendre un
produit à ceux qui seront consommateurs.
L'entrée des médias dans le monde du sport s'est faite progressivement. La radio et la presse
écrite ont permis à la télévision de "s'incruster" dans le milieu sportif , puis à internet. Ces
quatre supports sont devenus essentiels au sport. La télévision a pris une place prépondérante
dans le milieu sportif en moins de temps que les autres et est devenue un rouage essentiel. Ce
support va particulièrement nous intéresser dans ce mémoire, puisque c'est celui qui a pris le
plus de place dans le sport depuis sa création en 1926. La télévision a été longtemps le seul
moyen de communication avant internet à pouvoir diffuser un événement avec son et image
en direct. Internet diffuse désormais toutes les compétitions, mais il s'agit de la diffusion
d'images de chaines sportives et non pas de médias indépendants.
Depuis la première diffusion télévisuelle des premiers événements sportifs en 1936, la relation
entre la télévision et le sport a beaucoup évolué. La télévision a misé juste en inscrivant le
sport comme son programme principal à proposer aux téléspectateurs, étant donné
l'engouement croissant des individus pour les compétitions sportives. Cet engouement a
permis à la télévision de se développer plus rapidement et de rassembler le public devant leur
poste pour regarder des compétitions sportives qui était avant habitué à la presse ou à la radio.
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Dorénavant, toutes les compétitions sportives sont diffusées à la télévision. La totalité des
sports sont disponibles sur les chaînes publiques ou privées, gratuites ou payantes,
généralistes ou spécialisées. Dans les années 90, le marché audiovisuel du sport a connu une
véritable explosion, en particulier les matchs de football qui sont aujourd'hui les programmes
de télévision les plus regardés dans toute l'Europe. Cette nouvelle tendance affirme
l'importance des relations entre la télévision et le sport dans leur développement mutuel car
chacun de leur côté, télévision et sport, sont en plein essor, souvent l'un grâce à l'autre.
La télévision est devenue le premier support du sport et permet de réunir plus de spectateurs
que dans un stade, allant jusqu'à diffuser des matchs ou des compétitions dans le monde
entier. La télévision joue donc un rôle majeur dans de nombreux sports; nous parlerons dans
ce mémoire, du football européen devenu, en quelques années, le programme le plus diffusé
en Europe et donc un enjeu capital pour la télévision. Nous nous intéresserons également à
certains sports médiatisés mais ne connaissant pas le franc succès du football européen à
savoir le rugby. D'autres sports seront cités comme le cyclisme, ou encore le handball qui est
inexistant télévisuellement parlant. Il sera donc question dans ce mémoire d'étudier le rôle
joué par la télévision dans l'évolution de certains sports à différents niveaux. Il sera
intéressant d'analyser les différentes empreintes que ce média a pu laisser sur ces sports,
positives ou négatives, qui proviennent de la place prise par ce média dans ce sport.
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Chapitre 1 : Le poids de la télévision dans le
domaine sportif
Ces dernières années, la médiatisation du sport à la télévision a atteint son point culminant.
Au niveau international , la passion du public pour le sport a permis son expansion ainsi que
sa médiatisation. Nous pouvons donc remarquer que la télévision est très impliquée dans
l'organisation et la retransmission sportive, puisqu'elle a engendré des modifications
importantes dans la structure des sports les plus populaires.
A- Des conséquences structurelles importantes
Dans cette partie, nous ferons une vision analytique des modifications dont fait l'objet le sport
en général. Ces modifications concernent essentiellement l'organisation des épreuves et
événements sportifs.
1- Aménagement : nécessité d'adaptation
La conséquence principale de la médiatisation d'un sport est la nécessité d'adaptation aux
contraintes extra sportives. La mainmise de la télévision dans le domaine sportif contraint les
sports à s'adapter aux volontés des différentes chaines : adaptation des dates et des horaires et
adaptation sur le calendrier sportif qui est de plus en plus surchargé.
a- Adaptation des horaires et des dates
Le lien entre les médias et le sport est très fort et indissociable. Grâce au développement des
techniques de communication et d'information, la diffusion en direct de nombreux
événements sportifs est de plus en plus simple et attire un grand nombre de téléspectateurs.
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Aux débuts de la diffusion à la télévision et des médias sportifs de ces événements, nous
pouvons remarquer que l'évènement accompagnait la diffusion télévisuelle. De nos jours,
l'effet inverse se produit depuis l'importance qu'a pris la télévision dans le monde du sport; les
exemples les plus marquants sont dans le football européen, notamment le championnat de
France qui, ces dernières années,
a été bouleversé par d'importantes modifications
significatives dans l'organisation des différents matchs de football entre 2009 et 2013. A
l'époque les diverses modifications apportées aux matchs étaient d'ordre sécuritaires : les
matchs avaient lieu l'après midi au lieu du soir afin de permettre aux forces de l'ordre de
maintenir le calme autour d'une rencontre. En 2010, les matchs de la Ligue 1 ont été répartis
entre plusieurs diffuseurs. L'arrivée de l'opérateur Orange a permis à certains distributeurs
d'obtenir la diffusion d'une rencontre de chaque journée du championnat en exclusivité. Par
conséquent, le samedi soir à 21h un match été diffusé sur Orange et le dimanche à la même
heure un match était diffusé sur Canal +. Les autres matchs étaient répartis sur une plage
horaire le samedi à 19h, et le dimanche à 17h. Ces aménagements d'horaires ont permis de
favoriser la diffusion sur des chaines qui ont beaucoup investi dans ce championnat par les
droits de diffusion. En 2012, l'opérateur décide de ne plus diffuser les matchs du championnat
français dus selon lui à une perte d'attractivité.
En 2012, le paysage audiovisuel français connait un véritable bouleversement. Avec le départ
de Orange et l'arrivée d'Al-jazeera Sport France, la Ligue 1 fait sa révolution. La chaîne
qatarie, beIN Sport, a donc raflé l'exclusivité sur huit matchs pour un montant de 150 millions
d'euros. Malgré cette irruption inattendue, Canal + conserve le premier choix de la journée
pour son match du dimanche soir et continuera de proposer quatre multiplex. La chaîne
cryptée récupère également un créneau du samedi à 17h.
Source : http://lfp.fr/ligue1
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En terme d'horaire de diffusion, la ligue 1 est donc morcelée tout le week-end : un match du
vendredi soir à 21h, un match diffusé sur Canal + à 17h le samedi, puis quatre matchs diffusés
sur Al-jazeera à 19h et un à 21h. Pour le dimanche, Al-jazeera propose deux affiches à 14h
puis à 17h et l'affiche du soir est diffusée par Canal + à 21h.
Mais quel est l'intérêt pour les chaines? En effectuant des modifications structurelles
importantes sur l'organisation d'un évènement sportif, la chaine semble avoir oublié de
nombreux paramètres. D'une part le sport ne devrait pas s'adapter aux chaines, il serait plus
logique que l'inverse se produise. Les chaines devraient suivre l'évènement sportif et non
décider quand ce dernier aura lieu. Nous constatons que ces décisions retirent le droit légitime
du sport pour les donner aux chaines de la télévision. Cependant, l'intérêt des chaines est
commun à celui des téléspectateurs. En effet étant donné que le sport est un véritable
phénomène de société, qui permet le rassemblement de foule, nous pouvons mieux
comprendre la nécessité d'aménagement des horaires et des dates des matchs. L'un des
premiers objectifs de la télévision est de proposer a un plus grand nombre de téléspectateurs le
plus de matchs possible. D'autre part, un autre aspect est à prendre en compte au niveau des
professionnels. Comme tout sport, le football reste un sport de compétition mettant en
concurrence plusieurs équipes et dans lesquelles chaque élément compte. Prévoir une
rencontre en modifiant les horaires ou les dates peut avoir un impact sur l'appréhension de la
rencontre, un argument souvent utilisé par les clubs pour protester contre le décalage d'une
journée de championnat pour différentes causes : mauvaises conditions climatiques, terrains
abimés. Néanmoins, l'explication par la diffusion du match est également acceptable que par
celui des mauvaises conditions climatiques puisque l'organisation du championnat sera tout de
même modifiée.
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Nous pouvons donc constater que la télévision a une emprise et une influence importante sur
ce championnat et qu' en modifiant les horaires et les dates de certains matchs, les chaines
télévisées sont à la recherche d'un intérêt économique devant l'intérêt sportif, mais pour le
bien des téléspectateurs. Ces modifications sont à prendre en compte également pour la mise
en place de calendriers dans certains sports de haut niveau, des calendriers surchargés dus à la
soif de compétitions des télévisions.
b- Adaptation sur les calendriers sportifs
En observant les différentes évolutions des sports de haut niveau, nous apercevons que
certains aménagements de calendriers ont été effectués. Tout en gardant l'exemple du sport le
plus populaire, le football, à l'échelle mondiale cette fois-ci, ces divers aménagements
engendré une surcharge du calendrier des clubs et des fédérations, ce qui a généré par la
même occasion des conflits entre les clubs et les fédérations.
De nos jours, pour devenir un sportif de haut niveau, il est indispensable de posséder des
capacités physiques de plus en plus importantes. Un professionnel doit avoir la capacité de
tenir la cadence infernale imposée par son club ou sa profession. Par conséquent, un sportif de
haut niveau doit être "assoiffé" de compétitions, de trophées et de récompenses même si
l'important est de participer, comme le soulignait Pierre de Coubertin. Au niveau du football
européen, les divers aménagement ont été mis en place dans le but de programmer de
nouvelles compétitions mais également d'ajuster les intérêts de tous avec les obligations de
calendriers des compétitions déjà existantes. C'est à partir de 1995 que les premiers
aménagements de calendrier s'effectuent au sein du football européen.
L'accumulation des compétitions devient un réel problème pour les clubs et les fédérations
puisque dans le football européen, un grand nombre de compétitions nationales et
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internationales obligent les clubs à s'adapter sur différents niveaux de jeux ne correspondant
pas toujours à ses intérêts principaux. En effet, en général, une équipe basique joue, en une
saison, une quarantaine de matchs : championnat, coupe nationale. Pour les équipes plus
performantes, il faut tenir compte de compétitions européennes, à savoir la Ligue des
Champions et la Ligue Europa qui augmentent le nombre de matchs joués, ainsi que les
compétitions de calendriers.
C'est ainsi, pour la saison 2009-2010 que la Ligue des Champions a subit des aménagements
de calendrier importants puisque désormais seulement deux matchs se déroulent le même soir,
ce qui provoque le décalage des autres rencontres aux semaines suivantes. Un aménagement
imposé par la télévision, qui surcharge le calendrier des clubs, en imposant un temps de
récupération et de préparations aux équipes. Cependant, ce temps de récupération reste
désavantageux pour certaines équipes, puisqu'il n'est pas le même pour tous.
De plus, pour un club performant, il existe des tournées de pré saison qui se déroulent dans le
monde entier, qui s'ajoutent par conséquent à d'autres matchs, sans oublier la Coupe du
Monde des clubs qui regroupent les meilleurs clubs des six confédérations et rajoutent au
vainqueur plusieurs matchs au cours de la saison. Les matchs de sélections nationales sont à
prendre en compte, même si tous les joueurs d'un club ne font pas partie d'une équipe
nationale. Chaque année, environ dix matchs de sélections nationales ont lieu sans compter les
compétitions internationales. Dans le cadre des compétitions internationales, il n'y a pas de
problème puisqu'elles sont généralement programmée en été sauf la Coupe d'Afrique des
Nations. En effet, ayant lieu en début d'année civile, elle pose un problème important au club
qui ont engagé des joueurs issus de l'Afrique.
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En France comme en Angleterre , il existe trois types de compétitions : le championnat (Ligue
1), la Coupe Nationale et le Trophée des Champions. Trois compétitions qui surchargent
considérablement le calendrier. Durant 2009-2010, il a été question de supprimer la Coupe de
France qui était alors diffuser par France Télévision. En effectuant un forcing pour garder et
rester l'unique diffuseur de cette coupe, le calendrier a du être modifié. Nous constatons que
beaucoup d'équipes et nombre de joueurs disputent une soixantaine de matchs par année.
Cependant, ces compétitions ne font pas l'affaire des clubs. En effet, l'intérêt des diffuseurs
est mis en avant puisqu'ils disposent de plus de compétitions et donc plus de matchs.
D'un côté, il est nécessaire de disposer d 'un effectif de qualité pour pouvoir disputer la
majorité des compétitions et pour les gagner. Pour trouver cette équipe "éclaire", il faut donc
avoir des moyens financiers importants. D'un autre coté, le fait que les joueurs ont obligation
de cumuler les matchs de leur club et de leur équipe nationale engendre de nombreux conflits.
L'intérêt des clubs ne s'ajuste pas toujours avec la multiplicité des matchs. De cette façon, les
clubs tentent de défendre leur intérêt aussi bien pour les matchs de club que pour les matchs
de sélection nationale. L'organisation de ces matchs permet à tous les clubs de participer à
des compétitions sans être défavorisés. Aussi, le championnat est programmé le weekend, les
matchs européens sont disputés en milieu de semaine, et certaines pauses sont mises en place
dans les calendriers de tous les championnats européens. Nous remarquons que l'exemple du
football européen est loin d'être similaire à celui de rugby. Par exemple, au rugby, les matchs
des équipes nationales ne disposent pas de trêve de la part des championnats, en particulier le
championnat français. Il arrive souvent que des matchs de championnat français et de l'Equipe
de France de rugby se déroule en même temps. Cette situation est plutôt problématique pour
certains clubs, puisqu'ils perdent des atouts importants de leur équipe pendant des matchs.
Mais elle peut s'expliquer par la volonté de ne pas décaler trop de matchs et de finir le
championnat dans les temps prévus.
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Au rugby, il existe peu de conflit concernant la sélection d'un joueur dans l'équipe nationale.
En revanche dans d'autres sport de haut niveau comme le football européen ou le basketball
américain , les conflits sont nombreux. Faire partie d'une équipe nationale, porter les couleurs
de son propre pays représentent une immense fierté pour un joueur de haut niveau, mais entre
les clubs et les fédérations, des différends éclatent; dans le football européen, les clubs
n'acceptent pas le départ d'une de leur recrue, souvent un de leur meilleur élément, pour des
matchs amicaux sans enjeux.
On parle de combat médiatique et d'influence entre dirigeants des fédérations, entraineurs et
sélectionneurs nationaux. Cette situation est également connue dans le basketball américain
où de nombreux conflits ont lieu. En effet, la majorité des clubs refusent le départ de leurs
joueurs en équipe nationale. Par exemple, l'Equipe de France de basketball a du faire face à
une multitude de refus de la part des clubs pour libérer Tony Parker ou encore Joachim Noah,
ce qui a donné naissance à des relations conflictuelles avec la sélection nationale du fait de
leur non présence aux entrainements, puisqu'ils ont préféré assurer les victoires de leurs clubs.
Cette situation est dû au fait de l'influence financière des clubs de NBA* sur le basketball
mondial. De plus, les réglementations diffère avec celles du football européen. Les règlements
de la FIFA prévoit : " tout refus d'un club de libérer un joueur sera sanctionné soit
financièrement, soit par une suspension de joueur avec son club ". Si chaque joueur dispose
d'un droit contestataire refusant d'aller à l'entrainement de la sélection nationale, le club ne
peut influencer son choix par des menaces de type financier. D'après la FIFA*, il n'existe pas
de réglementation empêchant un joueur de refuser une sélection nationale. Par conséquent,
chaque joueur est libre de décider.
NBA : National Basketball Association
FIFA : Federation International Football Association
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Nous remarquons donc que les médias ont un véritable pourvoir d'influence sur l'organisation
et la diffusion d'évènements sportifs de haut niveau. La modification des horaires et des dates,
la surcharge des calendriers, la naissance de nombreux conflits entre clubs et fédérations, ont
pour origine la télévision. L'envie des diffuseurs télévisuels d'être présents sur l'ensemble des
événements sportifs oblige les organisateurs à se plier devant leur exigence.
Néanmoins, l'organisation d'un évènement sportif n'est pas la seule partie à être influencée par
la télévision. En effet, c'est en modifiant la nature propre du sport, ainsi que sa structure que
son influence atteint son summum.
B- Modification structurelle du sport
Après avoir parler de l'influence de la télévision sur l'organisation des évènements sportifs qui
peut paraitre acceptable et logique, nous étudierons ce qui advient de l'intérêt sportif. En effet,
en imposant des aménagements, la télévision tend a dénaturé le sport de par sa structure mais
aussi en modifiant les règles ou la nature du jeu, apparues pour permettre aux annonceurs de
toucher un public large. Nous étudierons également la place de la publicité dans le monde des
sports médiatisés.
1- Le sport dénaturé par la télévision
Dans la sphère sportive, les médias ont toujours recherché une place importante, en
particulier: la télévision. "Le football a besoin de la télévision autant que la télévision a
besoin du football"*. Sport et télévision ne font qu'un : ils s'apportent mutuellement ce dont
l'autre a besoin. Mais cette relation est menée par l'influence de la télévision et met donc en
péril l'identité propre du sport en essayant de le rendre plus attractif.
* Source : Géoéconomie, été 2011, Football, Puissance, Influence, 69p
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a- L'identité du sport
Depuis quelques années, de nombreux sports ont subi d'importantes modifications dans leur
structure. Les plus grands changements ont touché le football européen ou encore le
basketball américain.
Dans le football européen, un exemple de changement de règle apparait en tête de liste, à
savoir: l'utilisation de la vidéo. Cet exemple reste encore très conflictuel de nos jours. Depuis
13 ans, cette polémique anime le monde du football. Pourtant, l'usage de la vidéo a pour
objectif de mettre en avant les avancées technologiques au profit du sport afin de le rendre
plus propre et d'éviter les erreurs d'arbitrages. Cet instrument est déjà utilisé par certains
sports comme le rugby, le tennis ou encore le football américain depuis de nombreuses
années. Au rugby, l'arbitre est le seul demandeur de l'arbitrage vidéo, au tennis il existe trois
possibilités d'utiliser la vidéo selon la surface, la compétition et le football américain permet
au coach de jeter un drapeau demandant l'arrêt de jeu permettant à l'arbitre de confirmer ou
d'infirmer sa décision. Il serait donc intéressant pour le football européen d'acquérir cet outil
même si certains "protecteurs de la beauté" du sport s'y oppose. Selon Michel Platini,
président de l'UEFA, l'utilisation de l'arbitrage vidéo aurait des conséquences sur la
modification de la nature même du football. Mais devant le nombre important de mauvaises
décisions prises pendant un match, la question devrait être étudiée à nouveau.
Le basketball américain a vu une transformation dans ses règles de jeu, en particulier dans le
cadre du championnat NBA. L'objectif étant de rendre ce sport de plus en plus attractif pour
les spectateurs et les téléspectateurs.
L'une des première règle fondamentale modifiée est
celle du "marché". Cette règle empêchait un joueur d'effectuer plus de trois pas sans faire
rebondir le ballon.
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Dans les années 80, cette règle a été sensiblement oubliée ou ignorée par les arbitres, dans le
but de rendre le match de basketball beaucoup plus fluide et de donner aux spectateurs un
véritable spectacle. Il s'agit donc d'une volonté des diffuseurs de ne pas rendre trop ennuyeux
le match de basketball retransmis à la télévision. Aux Etats-Unis d'Amérique, c'est le sport le
plus médiatisé et le plus rentable économiquement. En plus de cela, c'est le sport le plus
regardé et observé dans le monde entier. Un match interrompu toutes les deux minutes ne
serait pas bénéfique pour les diffuseurs, en effet il serait plus lent, moins intéressant et
ennuyant. A l'inverse les ligues européennes de basketball appliquent à la lettre le règlement
de ce sport. Mais cette différence de règlement pose problème pour certains joueurs évoluant
en NBA. En effet, lors de compétions internationales ou encore les Jeux Olympiques, il est
difficile pour un joueur de NBA de se plier au règlement pur et dur du basketball. On ne
comprend pas
pourquoi les fédérations européennes sont pas suivi la NBA dans ce
changement de règle puisque la NBA fait référence en matière de basketball pour tous joueurs
professionnels. Les modifications apportées à ces règlements ont pour but de proposer aux
spectateurs et aux téléspectateurs un show plus attractif
b- A la recherche d'attractivité
Des effets inattendus sont apparus sur la structure de certains sport dû à l'importance de la
médiatisation du domaine sportif. En effet, le football et le basketball américains ou encore le
rugby ont subi de grandes modifications dans leurs règles officielles et touchent la nature
même du sport. L'objectif de ces modifications est de rendre le sport plus attractif aux yeux
des spectateurs et téléspectateurs. En prenant l'exemple du handball, un sport moins
médiatique que le football européen et le basketball américain, permet de mieux comprendre
les enjeux de la médiatisation d'un sport et l'influence de la télévision sur les modifications
structurelles. En 2010, le handball était encore considéré comme un sport médiatiquement en
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devenir. Avec de nombreux succès au niveau international de l'Equipe de France, le handball
essaye de s'insérer dans le paysage audiovisuel français et de profiter de l'intérêt médiatique
qui s'est développé au cours de ces dernières années, au même titre que le football européen et
le rugby.
"L" un des effets de la montée progressive du handball et sa médiatisation est perceptible
dans les modifications importantes des règles sportives"*
Un évènement médiatisé est donc considéré comme prospère au progrès significatif pour un
sport comme le handball. Son avenir est donc rendu visible. La volonté de proposer un
évènement attractif touche l'ensemble des sports : médiatisés ou peu médiatisés. Les sports les
plus médiatisés sont en permanence à la recherche d'amélioration pour satisfaire le public en
proposant un spectacle de grande qualité, et plus intéressant, au profit des diffuseurs, pour qui
la retransmission représente un investissement important. Avec son pouvoir influent, les
chaines cherchent à écarter le problème des règles gênantes pour la diffusion. Pour elles, il
s'agit d'un objectif majeur : diffusion des ralentis, voir les différentes erreurs d'arbitrage à
donner des idées à certains qui souhaitent combiner spectacle et perfection du sport grâce aux
nouvelles technologies. Les modifications structurelles d'un sport amènent donc à sa propre
dénaturation. Cette influence est donc jugée bénéfique au sport, puisque il permet d'attirer un
grand nombre de téléspectateurs. En revanche, l'influence par la publicité sur les règles du jeu
n'a que peu d'intérêt pour la structure du sport.
2- L'impact de la publicité sur le sport
La publicité a pris une place majeur au sein des sociétés. Elle est omniprésente à la télévision
mais également dans le sport.
* Source : Sport et médias: Driss Abbassi, le mythe du temps passé et futur, 2006, 49p
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La publicité est indispensable pour le sport puisqu'elle est indispensable à son développement.
Elle y trouve également son compte, un intérêt économique dans le marché du sport, qui n'est
pas sans conséquence sur l'aspect purement sportif.
a- Marché économique
En parlant de la place de médias dans le sport, il est difficile d'écarter la publicité. En effet,
elle occupe une place majeur à la télévision et dans le sport, puisque il rassemble les foules et
attire par conséquent les annonceurs. Aujourd'hui, pour certaines chaines, la publicité génère
une source de revenus et est donc un enjeu important. Toutefois, il faut distinguer les chaines
payantes et les chaines gratuites. Les ressources des chaines payantes sont constituées des
recettes d'abonnement. A l'inverse, pour les chaines gratuites, leurs revenus proviennent de la
publicité. Un système qui ressemble beaucoup au modèle américain où cinq réseaux privés
dominent la télévision. La différence entre le système français et américain se fait donc à ce
niveau : un réseau câblé surdéveloppé avec des chaines diffusées gratuitement nourrit par la
publicité. En France, ce système n'existe pas. Les chaines payantes vivent grâce aux
abonnements. Avec la crise de la publicité, de nombreux conflits éclatent entre les câbles
opérateurs et les chaines qui souhaitent récupérer une redevance auprès d'eux.
Lors des évènements sportifs, la publicité est donc un enjeu important pour les annonceurs. Le
sport est fédérateur et permet aux annonceurs d'être présents au sein du stade, mais également
sur les espaces publicitaires pendant la mi-temps. Le sport rassemble un large public, ce qui
permet à n'importe quel annonceur de se positionner sur un évènement sportif.
On parle de ciblage de masse. Jusqu'en 1970, la publicité télévisuelle était interdite, seul le
sponsoring était envisageable.
"La retransmission sportive était donc une formidable fenêtre publicitaire dont s'emparent les
annonceurs". Jean-François Nys
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Dorénavant, le sport est un programme qui cumule le plus d'audience. Il bat même des records
d'audience. En 2006, en France, lors de la demi-finale de la Coupe du Monde qui opposait la
France au Portugal, 22,6 millions de téléspectateurs étaient réunis. Une part de marché de plus
de 60% détenue par TF1. Au Etats-Unis d'Amérique, le meilleur exemple reste celui du Super
Bowl, qui est la finale du championnat de football américain. L'audience aux Etats-Unis a
atteint plus de 108 millions de téléspectateurs américains. En France, cette finale diffusée en
deuxième partie de soirée par W9 a atteint 395 000 téléspectateurs. Avec cet évènement, la
chaine du groupe M6 se classe deuxième chaine nationale auprès de l'ensemble du public avec
9,6% de part d 'audience.
En 2010, la Coupe du Monde FIFA, bat un nouveau record en rassemblant 700 millions de
téléspectateurs à travers le globe. Les annonceurs ont bien compris qu'a travers le sport, ils
pouvaient faire une meilleure distribution de l'information de leur produit et de leur marque.
Un spot publicitaire diffusé durant un match sera regardé par des dizaines de millions de
téléspectateurs. Par exemple, un spot publicitaire de 30 secondes diffusé lors de la Coupe du
Monde FIFA 2006, s'élevait à 250 000 euros. Pour la finale de la Coupe du Monde FIFA
2010, un spot s'élevait à 351 000 euros. A cette époque, le plan publicitaire français s'élevait à
68,5 millions d'euros soit 62 millions pour TF1 et 6 millions pour France Télévisions. Le
Super Bowl est l'autre évènement sportif qui attire les annonceurs. Même si les prix sont
exorbitants, l'achat d'un écran publicitaire ne peut être que bénéfique pour la marque en terme
d'image et de notoriété. En 2009, le prix d'un sport de 30 secondes s'élevait à 2,06 millions
d'euros. En 2013, il a été évalué à 3 millions d'euros. A ce prix là, nous constatons que les
annonceurs sont prêts à tout pour être présents sur un évènement sportif et que cette
omniprésence a des conséquences dans le sport.
20
b- Impact sur le jeu
La publicité occupe donc une place importante dans le domaine sportif à tel point que les
annonceurs sont prêts a débourser des sommes conséquentes pour l'achat de spots
publicitaires. Cette présence a des conséquences sur la nature même du sport. Même si la
publicité est un élément essentiel de la médiatisation, elle a une influence sur la structure des
sports. Les exemples les plus pertinents dans ce cas sont le basket ball et le football
américains. Dans ces deux sports, la publicité s'est intégrée aux règles. En effet, l'apparition
de temps morts a été mis en place pour permettre aux annonceurs de diffuser leur message.
Un match de basketball se déroule en quatre périodes de douze minutes. Au cours d'un match
il y a donc deux pauses de jeu, l'un entre le premier et le deuxième quart temps et l'autre entre
le troisième et le quatrième quart temps. Il y a également une mi-temps de quinze minutes.
Les entraineurs ont également la possibilité de demander des temps morts de 30 secondes à 2
minutes. Pour le football américain, chaque équipe dispose d'un temps mort par période. Un
match se déroule presque comme le basketball : quatre quart temps de quinze minutes, avec
une mi-temps de vingt minutes. Les coachs disposent également de temps morts, pour
modifier leur tactique et permettre aux joueurs de se reposer. Néanmoins, un aménagement
spécifique a été fait pour la publicité télévisuelle. Au basketball, les quarts temps sont un peu
plus longs, pour laisser plus de place aux spots publicitaires des annonceurs.
Pour le football américain, les quarts temps qui, à la base, permettaient le changement de côté
ont été dédiés a la publicité. Les temps morts offerts aux coachs des deux équipes permettent
la diffusion publicitaire. Dans un match où aucune des équipes n'a utilisé ces temps morts, un
arrêt de jeu est programmé par l'arbitre pour permettre la diffusion d'un spot télévisuel. Cet
arrêt de jeu dure 30 secondes à la fin de chaque quart temps. Ces modifications structurelles
ont un seul et même intérêt : économique pour les chaines et les annonceurs.
21
La conséquence principale de la publicité dans le football américain est une modification et de
la structure et de la durée de jeu. Pour un match de basketball de 48 minutes, le spectacle
proposé aura un temps de deux heures. Pour le football américain, un match de 60 minutes se
déroulera en 3 heures. Un rallongement important qui est bénéfique pour les chaines et les
annonceurs puisqu'il profite d'une diffusion plus longue, et donc d'une très bonne audience
pour quelques heures. La place prise par la publicité a donc une conséquence lourde sur la
nature du sport, puisqu'elle intervient sur les règles fondamentales d'un sport.
Nous pouvons constatons que le sport, par la présence accrue de la télévision au quotidien, la
surmédiatisation dont il fait l’objet, et la place importante prise par la publicité, connaît de
nombreuses modifications structurelles. Si certains prétendent que ces modifications sont
destinées à servir le sport puisqu’elles le rendent plus médiatique, on peut se demander si cela
ne va pas à l’encontre de l’intérêt purement sportif d’adapter un sport à un média. Ainsi, après
avoir dressé un constat de ce que sont les principaux effets de la télévision sur le sport, nous
tenterons de rechercher les origines de l’influence que peut avoir ce média sur le sport en
général.
22
Chapitre 2 : La télévision au service du sport:
Enjeux économiques
Dans le chapitre précèdent, nous avons observé les diverses modifications, structurelles et
organisationnelles, subit par les sports très médiatisés. Dans ce nouveau chapitre, il sera
question d'apporter une explication à l'origine de ce phénomène. Nous nous intéresserons aux
enjeux économiques dans la médiatisation du sport, puis nous ferons une analyse du "combat"
qui existe entre les chaines sportives, avec pour exemple Canal + et BEiN Sport.
Les liens qui unissent le sport et les médias sportifs ont pris une importance capitale du fait
que les droits de retransmission sont devenus la première source de revenus du football
européen. Avec l'arrivée de nouvelles chaines sportives, la concurrence est de plus en plus
grande et par conséquent, les prix deviennent élevés. De plus, pour de nombreux opérateurs
de médias, les droits télévisuels constituent une source de revenus importante.
A- Les droits de diffusion
Dans les années 70, le football n'avait pas un franc succès auprès du public. Pour certains, la
diffusion d'évènements sportifs n'avait pas sa place au sein du paysage audiovisuel français.
"ça n'intéressera personne, tout le monde s'en fout de voir des buts les uns après les autres".*
Mais l'effet inverse s'est produit : en effet, le football a connu un développement important et
a pris une place considérable dans le quotidien des français et des européens, ce qui a permis
la création d'émissions sportives spécialisées.
*Source : E. Maîtrot, sport et télé, les liaisons secrètes, 500p 1997
23
De nos jours, des chaines sont en "guerre" pour obtenir des fédérations les droits de diffusion
des matchs; un marché très concurrentiel où les prix sont exorbitants. Cet investissement
permet aux chaines de s'offrir une place dans les budgets de certains clubs.
1- Des prix de plus en plus exorbitants
La négociation des droits télévisuels des évènements sportifs est devenue une véritable
"guerre" entre les différentes chaines. La diffusion des sports les plus médiatiques est
l'objectif principal pour les chaines. Cette volonté d'investir des sommes astronomiques
s'explique par l'aspect économique des chaines puisque la médiatisation des sports permet des
retombées financières conséquentes. En France, le football occupe une place importante
puisqu'il est suivi par 37 % de la population fin 2010, environ 24 millions de personnes, ce
qui explique pourquoi les chaines sont prêtes à investir énormément pour obtenir la possibilité
d'exploiter ces championnats.
En terme de chiffres, de 1984 à 1999, les droits de retransmission ont connu une véritable
flambée des prix. En effet, ils sont passés de 2 millions d'euros à 122 millions d'euros. Fin
2004, le groupe Canal + décroche l'exclusivité des droits de diffusion de la Ligue 1 pour un
montant de 600 millions d'euros, pour la saison de 2005-2008. En 2012 la LFP a lancé son
appel d'offres sur les droits télévisuels des matchs de Ligue 1. Pour la diffusion, elle avait
prévu neufs lots d'un montant minimum de 600 millions d'euros, pour les saisons 2012-2013 à
2015-2016. Nous remarquons donc que les droits de retransmission télévisée du championnat
de France de football sont passés de 2 millions à 668 millions d'euros entre 1984 et 2012.*
*Source : Médiamétrie / le figaro / Le sport et les médias. Raymond Thoms, 106p, 1993
24
Ce schéma nous montre la situation actuelle des investissements "foot" des principaux
acteurs. Nous remarquons que Canal + domine la ligue 1 avec un investissement de 420
millions d'euros pour les deux meilleurs matchs du championnat. Son concurrent, le groupe
Al Jazeera est présent sur plusieurs championnats, de plusieurs pays. Présent seulement
depuis 2012, nous constatons que le groupe a su s'implanter rapidement dans l'univers sportif.
TF1 se positionne sur les grands évènements sportifs, à savoir le Mondial et l'Euro. Bien
entendu, il diffuse toujours les matchs de l'Equipe de France. Au total Canal + a déboursé près
de 500 millions d'euros, Al Jazeera 387 millions d'euros et TF1 a dépensé 225 millions
d'euros de 2012 à 2016.*
*Source : http://lemonde.fr, article du 10/02/2012
25
Des chiffres importants qui intéressent d'autres sports, comme le rugby, qui commence à
connaitre un fort développement médiatique depuis 2005 en France. Chaque année le
championnat de rugby, le top 14, perçoit une somme de 26 millions d'euros pour sa diffusion.
Pour le Président de la Ligue Nationale de Rugby, il est nécessaire que les droits télévisés du
Top 14 augmentent puisqu'en 2010 les clubs de rugby ont connu une situation difficile. Il est
difficile pour ces clubs de survivre et de se développer sans l'apport de dividendes des
chaines. Comme c'est un sport en plein essor, il est indispensable d'aménager des
infrastructures et de les améliorer. De plus les clubs doivent rester compétitifs et attractifs. Il
est donc nécessaire, selon lui, de revaloriser les droits télévisuels. La survie et la compétitivité
du rugby français nécessitent l'intervention des chaines.
Outre Atlantique, c'est le championnat NBA de Basketball qui est un produit très demandé.
Les ventes des droits de retransmission intéressent différents types de diffuseurs: la chaine
locale, qui va vouloir diffuser les matchs de son équipe, la chaine nationale, qui va se
concentrer sur les stars du basketball et la chaine internationale, comme Canal + par exemple,
qui va se focaliser essentiellement sur les joueurs français. Aujourd'hui, la vente des matchs
aux chaines est estimée à 960 millions d'euros. A l'inverse du football européen, où les droits
de diffusion représentent la source de revenus principale des clubs, au basketball, ces droits de
diffusion ne sont qu'une petite partie du financement des clubs de NBA.
Ce chamboulement du paysage médiatique ne concerne pas uniquement ce sport populaire. En
effet, pour les Jeux Olympiques, les droits de diffusion ont eux aussi connu une inflation
importante. Entre 1980 (Jeux de Moscou) et 2012 (Jeux de Londres), le montant des droits
télévisés est passé de 88 millions de dollars à environ 2 milliards de dollars; de même pour les
droits de diffusion de la Coupe du Monde 2010, qui s'élevaient à 2 milliards d'euros contre
130 millions en 1998 pour l'ensemble des diffuseurs.
26
Le déboursement de ces sommes importantes, pour obtenir les droits de diffusion, entraîne les
chaines à prendre des risques pour leur survie. Les chaines gratuites, n'ayant pas pu suivre
cette cadence financière ont abandonné la diffusion d'évènements comme la Ligue 1 de
football. Seront elles capable de garder les droits d'autres évènements? Il faut savoir que les
chaines gratuites bénéficient de la directive européenne TVSF*, qui voit la France placer de
nombreux évènements sportifs dans une liste obligeant la liberté de diffusion. Pour les chaines
payantes, elles devront augmenter le tarif des abonnements et mettre en place plus de
campagne de publicité afin de continuer à payer de telles sommes. Les chaines investissent
donc énormément dans les budgets des formations sportives et pourraient demander des
comptes aux clubs, vu que les droits de diffusion ne cessent d'augmenter et ne sont pas prêts
de proposer un plafond pour les diffuseurs.
2- Présence de la télévision dans les budgets
Le financement important des diffuseurs pour détenir les droits de diffusion des différentes
compétitions sportives n'est pas sans conséquence. En effet, en investissant des sommes
astronomiques pour proposer un véritable show aux téléspectateurs, il est probable qu'à
l'avenir, les chaines deviennent exigeantes. Cette exigence aurait pour origine leur poids dans
les budgets des clubs sportifs.
"Il ne faut jamais oublier que plus de la moitié de la fiche de paie de n'importe quel acteur du
foot pro en France est remplie par Canal +." Guy Roux
Aujourd'hui, les droits télévisuels représentent environ 50 à 60% du budget d'un club de
football professionnel. Il est donc normal que les diffuseurs aient certaines exigences dans les
* Télévision Sans Frontière du 3 octobre 1989
27
années à venir, surtout si les prix ne cessent d'augmenter considérablement. Cette exigence
pourrait avoir un impact sur la qualité du spectacle, sur sa structure et la correction de ses
limites. Le diffuseur aura pour objectif de proposer un spectacle de grande qualité et d'avoir le
contrôle sur la redistribution des droits de diffusion, pour que le spectacle proposé par la
chaine soit toujours le meilleur.
En 2008, le débat sur les possibilités d'exigence de la part des diffuseurs a vu le jour. En effet,
Canal + a déboursé la somme de 600 millions d'euros pour les droits de diffusion du
championnat de France. Le spectacle médiocre de la part des acteurs français du football, a
entrainé un conflit entre la chaine et la Ligue Professionnelle de Football. Cet exemple montre
bien le problème des chaines face à la flambée des prix pour les droits télévisuels. Si les prix
augmentent, les clubs ont pour objectif de mener leur équipe au plus haut niveau, et de
proposer un beau jeu tout au long de la saison.
A cette époque, nous pouvions nous demander ce qu'il se passerait si les diffuseurs décidaient
de ne plus payer ou n'étaient plus en mesure de régler de telles sommes. Cet arrêt aurait posé
un véritable problème majeur au sein de l'économie du football. En 2010, certains avaient
essayer de proposer un nouveau système de fonctionnement, permettant au football de se
libérer de l'emprise des diffuseurs : la diversification des recettes, modèle venant du
championnat NBA qui fait appel à différents types de recettes dans le but de diversifier et
d'augmenter sensiblement les budget des équipes. Mais l'arrivée en 2012 du groupe AlJazeera, au sein du paysage audiovisuel français, a bouleversé le monde du football français.
En effet, en seulement une année, le groupe a su faire parler de lui, en rachetant une majeure
partie du championnat français. Face à cette invasion, Canal + a du réagir le plus rapidement
possible, et il était nécessaire que la chaine garde les affiches de grand match et donc de payer
une somme exorbitante face à un concurrent financé par le Qatar.
28
Avec ce bouleversement, il est difficile pour les diffuseurs nationaux d'exercer maintenant
une pression sur la LPF concernant leur exigences vu la montée des prix. L'arrivée des Qataris
sur le championnat français a donc engendré un véritable combat entre les diffuseurs.
B- La guerre des chaines
Aujourd'hui le sport est le programme le plus demandé, et qui rassemble un grand nombre de
téléspectateurs. Le sport est donc un vecteur économique. Mais en 2012, l'arrivée d'AlJazeera a perturbé les paysage audiovisuel français et a donc crée des conflits entre les
différentes chaines pour la détention des droits de diffusion des différents championnats.
1- Les chaines et le sport : l'évolution du PAF Français
En France, le football européen est à l'origine d'une chaine : Canal + qui va bâtir son existence
sur ce sport en 1984. La chaine cryptée va proposer à ses abonnés et du spot et du cinéma.
Depuis sa création, le paysage audiovisuel sportif a connu véritable changement, mais Canal
+ reste la chaine dédiée au football. Toujours présente pour obtenir les droits de diffusion de
la Ligue 1, malgré la hausse des prix imposée par les négociations avec la Ligue de Football
Professionnel. A l'époque, la chaine payante était en concurrence avec des chaines gratuites
comme TF1 ou France Télévisions. Une concurrence peu accrue, puisqu'elles ne pouvaient
pas suivre la cadence, et ont fini par abandonné la course aux droits de diffusion. Mais
l'élargissement du panel audiovisuel et l'intérêt pour le sport a contraint Canal + à se retrouver
face à de nouveaux concurrents tels que TPS ou encore Orange. Cet élargissement est
également la cause des hausses de prix des droits télévisés. Afin de s'imposer, face à ces
nouveaux concurrents, Canal + n'y va pas de main morte. En effet, pour se démarquer des
autres, la chaine payante a investi dans un club de football.
Source : Sport et Télévision, regards croisés. Pierre Gabaston, Bernard Leconte, 494p, 200
29
C'est ainsi qu'en 1991, la chaine devient donc propriétaire du Paris Saint Germain, avec
Michel Denisot aux commandes. Pour la première fois, la télévision contrôlait le football. Son
influence était donc de plus en plus importante dans le milieu. En 2006, la chaine cède le club
à trois fonds d'investissement : Colony Capital, Butler Capital Partners et Morgan Stanley
pour un montant de 40 millions d'euros suite à de nombreux problèmes concernant les
transferts. Quoiqu'il en soit, avec des investissements importants, un trophée en poche, la
relation Canal + Paris Saint Germain a été un véritable succès et est aussi à l'origine de la
création de la rivalité des deux grands clubs français par la chaine cryptée : L'Olympique de
Marseille et le Paris Saint Germain. L'un mené par un politicien (Bernard Tapie) et l'autre par
un homme de télévision, ont grandement influencé ce sport. La création de cette rivalité a
aussi engendré de nombreux conflits entre spectateurs. De ce fait, des modifications et des
aménagements de calendriers ont du être mis en place pour des raisons de sécurité.
La chaine payante Canal + n'est pas le seul exemple, puisque en 2007, la chaine M6 est
devenu propriétaire du club des Girondins de Bordeaux, champions de France en 2009. En
choisissant un club qui lui correspond, la chaine a pu gravir les échelons pas à pas en faisant
des choix intéressants. Par contre, en 1998 ce n'était pas le cas, puisqu'elle s'annonçait comme
une chaine 0% football alors que la France venait de gagner la Coupe Du monde de Football
et que l'engouement national pour ce sport venait de naitre. 1998 est également marquée par la
naissance du foot business lancé par l'arrêt Bosman (libre circulation des travailleurs entre les
Etats Membres). Après cette période, M6 a su s'implanter dans le milieu du sport, en
récupérant des matchs aux grandes chaines gratuites TF1 ou encore France Télévisions. La
chaine a même crée une émission: "100% foot".
Vers 2010, Canal + s'est développée au niveau européen et s'est également positionnée sur le
marché de la télévision par satellite avec Canal Satellite. Très longtemps dominée par TPS
dans les plans d'achat de matchs, elle décide de priver son concurrent en 2004, en achetant
30
l'exclusivité de la Ligue 1. En 2006, la chaine privée a connu un autre problème avec l'arrivée
d'Orange en obtenant la diffusion exclusive du match à 21 heures. Cette exclusivité,
considérée comme une victoire par Orange, a marqué l'opposition entre les deux diffuseurs
mais aussi l'influence de la télévision sur l'organisation d'évènements sportifs puisque cette
victoire a décalé les autres matchs le samedi à 19h. Les diffuseurs ont mené un véritable
combat avec des stratégies semblables. En effet, en 2002, le championnat de France de
football avait été baptisé "Ligue 1 Orange". A cette époque, il était indispensable pour Orange
de marquer sa présence dans le football, qui été dominée par la chaine cryptée.
"Le foot a finalement toujours été sous perfusion. Et si on parle de perfusion de foot français,
la perfusion, c'est évidemment Canal+."*
Grâce à de nombreux investissements conséquents dans le championnat, la chaine dispose
d'une reconnaissance nationale, qui accroit son influence sans limite dans le sport. Cependant
en 2012 l'arrivée d'un nouveau concurrent dans la diffusion du sport va bouleversé le paysage
audiovisuel sportif : Al Jazzera.
2- Le conflit entre Canal + et BeIN Sport
En juin 2012, le paysage audiovisuel sportif français est chamboulé par l'arrivée d'un réseau
de télévision à péage : Al Jazzera, un groupe qatarien. Le bouquet BeIN Sport regroupe deux
chaines thématiques dédiées au sport : BeIN Sport 1 et BeIN Sport 2, ainsi qu'un multiplex
BeIN Sport Max composé de 8 chaines permettant de couvrir plusieurs évènements en
simultané, notamment lors de journées de championnat. L'objectif du groupe est de
révolutionner la consommation du sport avec un prix défiant toute concurrence.
*Source : Géoéconomie, été 2011, Football, Puissance, Influence, p.51
31
Actuellement, BeIN Sport propose un forfait s'élevant à 11 euros. Canal +, leader depuis des
années dans la diffusion du sport, se voit réduire la diffusion de seulement 13 matchs de Ligue
des Champions et la perte des droits de diffusion de la Liga.
Depuis sa création, Canal + a mis le sport au cœur de ses programmes et en a fait un axe de
développement. La chaine cryptée a façonné l'image du championnat des deux sports majeurs
en France : le football et le rugby, en entretenant avec ses acteurs des relations longtemps
privilégiées. Après avoir repoussé les tentatives de TPS, puis d'Orange, Canal + doit
désormais faire face au groupe d'Al-Jazeera sur le marché des droits télévisuels. Avec des
abonnements bradés à partir de 11 euros et une puissance financière importante, la chaine
BeIN Sport peut rafler la quasi totalité des sports et "couler" par la même occasion le leader
du sport en France. Face à cette menace grandissante, le groupe Canal + décide de porter
plainte contre la chaine pour concurrence déloyale devant le tribunal de commerce. Selon le
directeur de Canal +, Bertrand Méheust, la chaine qatarienne présenterait pour sa première
année d'exploitation des pertes supérieures à 300 millions d'euros.*
"Leur ambition n'est pas du tout de faire un résultat économique. C'est regrettable de voir ces
dépenses sans fin en face desquelles il n'y a pas de revenus". Bertrand Méheust
De plus, afin d'accentuer cette plainte, Cyril Linette, directeur des sports de la chaine
affirmait: "Leurs moyens sont colossaux et nos possibilités de résister, à terme, ne sont pas
infinies". Canal + est donc dans une mauvaise situation. Après avoir vu une partie de la Ligue
1 amputée et de la ligue des champions, de la liga et du championnat de handball et de la
NBA, le groupe qatarien s'est attaqué au Top 14, deuxième sport référence pour la chaine
cryptée.
*Sources : http://beinsport.fr /http://lemonde.fr / Sud Ouest : la guerre des droits télévisuels 16/08/13
32
Etant donné que le rugby est en plein essor, il a besoin de plus de financement afin de se
développer au même titre que le football européen. Par conséquent, la ligue nationale de
rugby peut en effet dénoncer le contrat qui la lie à Canal + jusqu'en 2016 et lancer un nouvel
appel d'offres. Comme nous l'avons vu précédemment, le rugby souffre d'une crise de
croissance. Les clubs accumulent les déficits et leurs budgets sont considérablement plombés
par une augmentation mal maitrisée des salaires. Une revalorisation substantielle des droits du
Top 14 constituerait donc une solution facile à leurs problèmes. Le seul risque est la qualité
d'exposition. En effet, passer sur Canal + est une assurance d'attirer une bonne audience,
puisque la chaine a une empreinte qui s'est inscrite dans l'esprit des spectateurs. Passé sur
BeIN Sport aurait un impact sur la visibilité du sport mais aussi pour ses sponsors.
"Canal +, c'est être exposé dans une boutique des Champs Elysées, BeIN Sport dans un
supermarché "*
Le problème est donc complexe. Dans un paysage médiatique en pleine mutation, la volatile
économique du sport professionnel est de plus en plus dépendante des revenus générés par des
droits de retransmission que de moins en moins de diffuseurs ont la capacité financière dans
leur globalité. Aujourd'hui, si le spectateur veut voir un match, il doit payer. Il est de plus en
plus rare que le sport soit accessible a tous. D'ici 2016, l'Euro de Football ne sera pas
accessible à tous. En effet sur 51 rencontres au programme, 29 seront réservées aux abonnés
de BeIN Sport.
*Source : Sud Ouest : la guerre des droits télévisuels, 16/08/2013
33
Couverture BEiN Sport et droits de retransmission.
3- Un essor international
L'union entre le sport et la télévision est de plus en plus fort. La création de chaines sportives
à travers le monde est un aboutissement de l'interdépendance entre les deux domaines.
Aujourd'hui, dans notre société, le sport tient une place principale. Il attire les spectateurs et
les téléspectateurs du monde entier.
34
Il est donc indispensable pour les diffuseurs de s'ouvrir à aux différents sports, afin de
proposer aux abonnés une diffusion de qualité. En France, Canal + et Orange ont été les
premiers à ouvrir la danse. D'origine fondée autour du football, Canal + a ouvert ses portes au
rugby, au basketball au football américains ou encore aux Jeux Olympiques. Nous pouvons
citer également France Télévisions, TF1 et M6 qui ont mis en avant le sport comme argument
majeur. En revanche, la création de chaines sportives spécialisées concernent seulement les
chaines payantes. Il est et restera impossible qu'une chaine gratuite propose uniquement des
programmes sportifs. Certaines chaines, comme Eurosport, proposent des évènements sportifs
avec une information en continu. D'autres comme l'Equipe 21 proposent une actualité en
continu sur le monde sportifs. Cette chaine diffuse également certains sports peu médiatiques
tel que le tennis de table. La naissance de chaines de clubs est aussi un fait nouveau. Le
championnat français voit se développer les chaines autour des clubs les plus médiatiques, ce
qui permet aux fans, de suivre leur équipe à 100% et d'avoir un accès libre à toutes les
informations les concernant. L'ensemble de ces chaines sportives permette un meilleur
traitement de l'information. En misant sur le sport, la télévision s'offre la possibilité de tout
connaitre sur le milieu sportif avec un regard de spécialiste et d'apporter de plus amples
informations aux téléspectateurs*. La présence de spécialistes sur les chaines permet non
seulement une garantie dans la qualité de l'analyse, mais également la création d'un capital
sympathie des téléspectateurs, ce qui permet de capter une audience importante et de la
développer. Ce système n'existe pas qu'en France, il est répandu dans le monde entier. Ces
chaines peuvent être généralistes ou spécialisées dans un sport. En dehors de l'hexagone, les
offres de télévision payante contiennent aussi un bouquet de chaines spécialisées, des chaines
qui font partie des motifs principaux de décision. Ces chaines se sont développées dans un
seul but : assouvir le besoin de connaissances dans le milieu sportif des téléspectateurs.
*Source: Géoéconomie, Football, Puissance, Influence, été 2010
35
"L'utilisation du sport comme vecteur de communication important a pour effet une
vigoureuse croissance des temps de diffusion d'évènements sportifs".*
Cet essor a pour objectif principal d'accentuer la place des médias et de la télévision dans le
sport. Ces chaines spécialisées sont non seulement une cause mais aussi une conséquence de
l'influence de la télévision sur le sport. L'envie de connaitre le milieu sportif, le
développement des chaines spécialisées, des chaines payantes ou gratuites laissent à penser
que le sport ne devrait pas quitter les écrans dans un avenir proche.
*Source : Socio économie du sport: structures sportives et libéralisme économique. Claude Sobry
36
Chapitre 3 : Analyse de la main mise de la télévision
sur le sport: les effets
Après avoir vu le poids et l'impact de la télévision dans le domaine sportif, ainsi que les
enjeux économiques à travers la création d'une multitude de chaines sportives, il convient
d'effectuer une analyse de l'emprise qu'a la télévision sur le sport. Nous verrons donc que son
emprise peut avoir des effets négatifs sur la nature même du sport et ce dans l'intérêt des
médias. A contrario, son emprise peut avoir des effets positifs, qui nous permettra d'évaluer
des perspectives d'avenir qui s'offrent au sport en général, en particulier les sports médiatisés
et ceux à venir. Nous avons étudier les différentes conséquences ainsi que les nombreux
domaines affectés par les effets de la médiatisation du sport. Nous avons constaté que
l'importance de l'influence de la télévision ne concerne pas seulement des modifications
structurelles et organisationnelles d'un sport. Il est complexe de donner une analyse complète
de cette influence et d'y apporter un jugement. Cette influence peut avoir des effets négatifs,
qui seront toujours contestés par la colère des défenseurs de la bonne cause, comme, par
exemple la protection de la beauté du sport et le respect de sa propre identité. Il faut
reconnaitre toutefois que cette influence présente également des effets positifs sur le sport,
que ce soit pour le sport lui-même, les sportifs et les téléspectateurs.
A- Des effets négatifs
De nombreux changements de tout type ont été orchestrés sur le sport par l'influence de la
télévision. Parmi ces changements, la modification structurelle subie par certains sports
apparait comme un effet négatif, tout comme les dérives du sport business et de la
"surmédiatisation".
37
1- Modifications structurelles dans l'intérêt des médias
Comme nous l'avons vu précédemment, les médias et le sport ont créé des liens forts et la
télévision a très vite compris que le sport était vecteur d'audience, puisque dès 1950, elle s'est
installée dans la diffusion des premiers événements sportifs. En soixante ans, le paysage
audiovisuel sportif a considérablement changé. Certains sports, les plus médiatisés, ont vu
leur propres règles modifiées dues à la forte présence des médias et de la télévision, afin de
rendre ces derniers
plus facilement diffusables. L'objectif était de proposer aux
téléspectateurs un spectacle de qualité et plus intéressant à regarder. Ces modifications ont
donc pour origine la volonté de satisfaire le téléspectateur. En se servant mutuellement l'un de
l'autre, la télévision et le sport ont pu évoluer ensemble, et encore aujourd'hui. Cependant,
même si ce mémoire a pour axe principal l'influence de la télévision sur le sport, il en
demeure pas qu'une autre facette du problème existe car le sport montre également des signes
d'influence sur les médias. On parle donc ici d'un véritable échange de bons procédés :
"cercle vertueux : l'amélioration de la notoriété du contenu (le football), facteur d'attractivité
pour le support (la télévision), qui valorise d'autant plus le contenu"*
Cette évolution synchrone du sport et des médias a donc engendré des modifications sur les
règles propres des sports et de l'organisation de nombreux événements, qui n'ont pas toujours
été faites dans l'intérêt sportif et dans l'intérêt du spectateur. Nous pouvons nous demander
quels sont les aspects du sport qui attirent la télévision si c'est pour le modifier? Les valeurs
du sport demeurent pour la télévision une assurance d'obtenir un audimat précieux. En France,
l'intérêt économique télévisuel est passé avant l'intérêt sportif (football, Jeux Olympiques). En
diffusant des sports populaires, la télévision était sure de récolter des gains importants.
*Source : Géoéconomie, Football, Puissance et Influence, 52 p
38
En se concentrant sur ces sports à forte vocation médiatique, la télévision a pu leur offrir une
véritable couverture médiatique hors pair et par ailleurs accroitre leur notoriété et leur
réputation. Mais la forte médiatisation a provoqué l'instauration de plusieurs aménagements
sur les évènements, ou les sports comme aux Etats-Unis avec l'exemple du basketball ou le
football américains. Cette forte médiatisation a donc permis à ces sports de développer une
notoriété importante, mais aussi d'intéresser de plus en plus d'annonceurs et de publicitaires
internationaux. Le sport n'a donc pas de frontière. Prenons l'exemple de David Beckham :
véritable star du football européen, il est devenu aujourd'hui une égérie des marques dans le
monde entier. En Asie, il déchaine les foules, comme aux Etats-Unis. Nous pouvons
également citer d'autres exemples, comme celui de Lebron James qui est devenu aujourd'hui
le King de la NBA ou encore Tiger Woods au golf, qui sont aussi significatifs. Les sportifs
ont su profiter de cette couverture médiatique déployée autour d'eux, grâce à la télévision.
Néanmoins, ces modifications laissent perplexe. Pour les grands fans de sport, cette
surmédiatisation et ses effets sont mal vus. Aujourd'hui, cette crainte s'accroît à propos des
sports non médiatisés ou en passe de le devenir, qui ne souhaitent pas voir leur sport modifié
dans l'intérêt des medias. Ce prélude à la surmédiatisation a plusieurs effets : l'arrivée de
l'argent dans le sport, mais aussi l'arrivée du sport business et de ses dérives.
2- Les dérives du sport business et de la médiatisation
La situation économique des sports surmédiatisés fait partie des aspects négatifs. L'effet
principal d'une médiatisation est un rajout assez conséquent d'une pression sur les sportifs du
fait des enjeux économiques. Dans n'importe quel sport très médiatique, cette influence
amène une pression supplémentaire. Le sport entre alors dans un engouement économique
particulier où l'argent est considéré comme roi. Budgets des clubs, sponsoring, transferts, sont
trois pôles guidés par de fortes sommes d'argent. Celles-ci agissent comme une concurrence
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directe de la médiatisation. Le cercle économique engendré par la médiatisation a donné
création à une sphère de dérives importantes plus communément appelée : "sport business".
L'une des dérives principales est la malversation financière. Depuis 1900, l'implication
d'apport de fonds économiques a permis aux clubs d'assurer leur viabilité. A partir de ce
moment là, les terrains de jeux se sont transformés en véritable champs de bataille des grands
industriels, aidés par une médiatisation toujours plus importante. Même si certains dirigeants
prétendent le contraire, il est difficile de ne pas croire que la mafia est présente dans le milieu
sportif. Cette apparition n'est pas sans conséquence, car même si elle apporte des sommes
importantes, de grands joueurs, et sympathie des supporters, elle a aussi apporté ses méthodes
à savoir: menaces, agressions, assassinats. Nous pouvons prendre comme exemple le milieu
sportif russe. Après la chute du mur de Berlin, la mafia russe a réussi à intégrer le milieu
sportif à fort bénéfice. De nombreux économistes russes dénoncent la circulation de sommes
astronomiques sans le moindre contrôle. Dans les années 90, le sport russe connait une
multitude de tragédies : assassinats, disparitions de dirigeants et de sportifs de haut niveau,
provoquant ainsi l'exode des sportifs russes vers d'autres pays plus calmes. La Serbie et
l'Ukraine ont subi le même sort que la Russie. Mais ces pays de l'Est ne sont pas les seuls
concernés par ces dérives. En effet, un joueur a été assassiné en Colombie par la mafia après
avoir mis un but contre son camp et donc éliminé son équipe. A cette époque, le milieu des
parieurs clandestins avait alors été désigné comme responsable, puisqu'il n'avait pas apprécié
le retournement de situation. Cette pression de la mafia fut également exercée au Brésil, avec
de nombreux enlèvements de membres de familles de joueurs de football en contre partie de
rançons, s'élevant à des millions de dollars. En Europe, une présence de la mafia a pu être
constatée notamment avec des joueurs comme Owen, Lizarazu, Beckham, qui ont été victimes
de menaces.
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Selon Bixente Lizarazu, il s'agissait de menaces de la part de l'ETA* qui l'interdisait de
représenter la France du fait de son origine basque. Les arbitres, eux aussi, sont confrontés à
ce problème. On parle souvent de matchs truqués. En France, l'exemple le plus connu est celui
de Valenciennes vs Marseille. Suite au match de championnat de France remporté par
Marseille sur le score de 1-0, le 20 mai 1993, les joueurs de Valenciennes dénonçaient qu'ils
avaient été invités par des émissaires de l'équipe adverse à perdre le match contre des sommes
d'argent. Ce trucage couvrait également un scandale d'ordre politique avec Bernard Tapie,
alors président du club marseillais. L'entrée de ce dernier en politique était gênante pour
certains. Ce match truqué amena donc la rétrogradation du club, tout juste champion
d'Europe.
Cependant, le pire scandale a eu lieu en Italie. Un scandale beaucoup plus retentissant en
matière de matchs truqués en 2006. Le "calciopoli" avait bouleversé le football italien. En
effet, plusieurs clubs du championnat avaient été accusés d'avoir influencé la désignation des
arbitres pour la plupart de leurs matchs. La Juventus de Turin, le Milan AC, la Lazio de Rome
furent au cœur de ce scandale. Ces clubs ont reçu des sanctions d'ordre comptable, financier,
et matériel, représentant par conséquent un manque à gagner.
Un autre aspect négatif de la médiatisation est celui de la drogue dans le sport. De nombreux
sports ont connu de véritable scandale par rapport à la prise de produits illicites. Le cyclisme,
l'athlétisme sont les plus touchés par ce phénomène, bien que le football européen comme le
football américain ne soient pas épargnés. Ces cas de dopages ont eu uneconséquence directe
sur la réputation des sports concernés. Un autre héritage du sport business qui ne peut-être
présenté parmi les effets positifs de cette surmédiatisation du sport.
*ETA: Euskadi ta Askatsuna, "Pays Basque et liberté"
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B- Des effets positifs
Malgré la présence de ces effets négatifs, il en existe des positifs =). En effet, l'apparition de
la télévision dans les évènements sportifs a été plus que bénéfiques. Certains sports disposent
d'une couverture médiatique, ce qui leur permet de bénéficier des mêmes intérêts du public et
des investisseurs. La surmédiatisation favorise le développement du sport, créant ainsi autour
de lui un monde économique bien spécifique. Par ailleurs, il ne s'agit ici que de modifications
mineures en rapport au profit qu'a pu en retirer le sport.
1- Développement du sport
L'un des aspects positifs de la surmédiatisation du sport est son intégration dans une monde
économique à part entière, qui participe à l'expansion de celle-ci. Les médias et le sport ont
construit un modèle économique différent pour les sports. La création de ce modèle
économique a connu un essor important même si certains en doutaient :
"Dans le sport professionnel actuel, il y a deux certitudes: sans fric on ne va nulle part, mais
avec du fric on ne va pas nécessairement quelques part."Jean Dion, journaliste sportif
L'explosion de la médiatisation dans de nombreux sports dans les années 2000 a laissé une
empreinte dans le sport professionnel dans le monde. Même si certains sports comme le
football, le basketball avaient déjà une couverture médiatique importante, il n'y a pas de
commune mesure avec l'état actuel de leur médiatisation. De nombreux sports ont également
connu une médiatisation accrue, ce qui a provoqué une sorte d'émulation financière autour de
ces sports, qui ont commencé à générer des sommes importantes : augmentation des prix pour
les droits de diffusion, transferts de plus en plus chers chaque année, publicités autour du
sport. La création de ce modèle économique a permis aux sports de se développer à grande
vitesse. Avec la mise en circulation de sommes astronomiques, les sportifs sont très vite
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devenus les personnes les mieux payées au monde. Mais ce modèle économique a souvent été
critiqué comme dispendieux. Ici le sport business n'est pas représentatif des dérives que nous
avons vu précédemment. Au contraire, les sports médiatisés associés au sport business ont
assuré une pérennité indispensable. Il en va de même pour les autres sports "comme le rugby
qui a très souvent été comparé a un sport qui ne sera jamais sali par l'argent", qui
connaissent de véritables changements. Les volontés de la Fédération Française de Rugby
sont claires et précises : le rugby a besoin d'investissements et d'une amélioration des droits de
diffusion télévisuelle pour le Top 14. Depuis quelques années, l'ovalie connait un succès de
plus en plus important. Connu comme un sport discret, il commence a attiré un large public
du fait de sa médiatisation. Le rugby doit son succès à un joueur en particulier : Sébastien
Chabal. En effet, les médias ont vu en ce joueur une image atypique d'un joueur de rugby
français même s'il n'est pas le meilleur.
Pour attirer des investisseurs, le sport a besoin des médias. Ceux-ci jouent un rôle majeur dans
la survie et l'amélioration des sports. Le sport business est donc un point positif. Il permet
l'apport d'argent, puisqu'il contribue à son développement mais aussi à son amélioration. Plus
un sport est médiatisé, plus les sommes d'argent sont importantes puisqu'il attire de plus
grands investisseurs. Par ailleurs, ces investisseurs vont attirer des grands joueurs en leur
proposant un salaire conséquent, ce qui améliorera le niveau de l'équipe lors de grand
championnat. Ainsi l'attrait visuel attirera encore plus les médias, qui investiront davantage
pour développer le sport. Le terme "cercle vertueux" prend tout son sens ici. La médiatisation
n'as donc pas que des mauvais côtés.
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2- Couverture médiatique
De nos jours, le sport, au niveau professionnel, est devenu un centre d'intérêt pour les
habitants de chaque pays. Le sport qui attirait à la base une cible plutôt masculine, s'est
maintenant ouvert à la gente féminine, considérée comme plus extérieure à certains sports
comme le rugby ou le football. Les femmes sont devenues des spectatrices passionnées. En
voyant cette nouvelle tendance, les annonceurs ont du également s'adapter et proposer des
campagnes aux deux sexes. Il est important de toucher l'ensemble des téléspectateurs.
Des sports peu médiatisés en France, par exemple: le curling, le ping pong n'auront aucun
échos auprès du public du fait de l'absence de médiatisation autour d'eux. Par conséquent, ils
ne pourront pas se développer. Mais il ne s'agit pas seulement de médiatiser le sport. Aux
Jeux Olympiques de Turin en 2002, l'épreuve du curling avait bénéficié d'un intérêt des
médias, provoquant une émulation de la part des téléspectateurs. Un intérêt éphémère puisque
en France et comme dans d'autres pays, ce sport n'est absolument pas développé. Mais il est
également difficile d'imaginer une forte médiatisation autour de ce sport.
Le curling est sport technique et tactique, mais pas entrainant pour le téléspectateur. Il est
souvent associé a la pétanque en France, sauf que celle-ci reste un sport national.
"Le sport qui n'évolue pas dans le sens des médias va mourir à petit feu" Fabien Canu
Pour survivre, un sport a donc besoin d'être médiatisé pour se développer, améliorer sa
notoriété et sa réputation. Mais dans un autre sens, le sport doit se plier aux volontés
médiatiques, pour ne pas être délaissé. Si le sport décide de ne pas suivre les directives des
médias, il risque d'être mis de coté. Une logique qui ne touche que les sports très peu
médiatisés comme le judo. Malgré la grande médiatisation dont a bénéficié David Douillet, ce
sport n'a pas connu l'essor médiatique escompté.
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Ce problème est en partie du à la structure du sport. Même s'il s'agit d'une épreuve olympique
majeure, les épreuves se déroulent sur une journée entière, en plusieurs combats. Il est donc
difficile pour le téléspectateur de suivre un judoka. Pour améliorer sa médiatisation, il serait
nécessaire de modifier la structure du sport, ce qui n'est pas envisageable avec le judo. Come
nous l'avons vu précédemment dans ce mémoire, de nombreux sports ont subi des
modifications dans le but de les rendre plus attractifs. Mais certains sports sont capables de
modifier eux même leur structure dans l'unique but d'améliorer leur couverture médiatique.
Dans ce type de cas, les modifications sont mineures. Que ce soit l'allongement des matchs de
football américain, les temps publicitaires imposés dans le basketball, la surcharge des
calendriers, la modification des structures de championnat pour le rugby, ou le comptage de
point pour le volleyball, il ne s'agit pas de modifications mettant en péril l'avenir de ces sports.
Vu les retombées importantes, on comprend la volonté de ces sports non médiatisés de se
développer le plus rapidement possible. Il est question d'adaptation du sport au média
télévisuel.
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Conclusion
La télévision et le sport entretiennent une véritable relation de couple. Comme nous l'avons
vu dans ce mémoire, ils ont besoin de l'un de l'autre pour se développer. Une relation qui
touche à la fois leur passé commun ainsi que leur avenir. La télévision a été le média
privilégié pour la diffusion du sport. En effet, en disposant des techniques visuelles et
auditives, aucun autre média ne pouvait s'approprier la diffusion des sports, et s'est donc
imposée chez les téléspectateurs. Le progrès technique dont elle a bénéficié n'a fait que
renforcer ses possibilités d'offrir aux sports une importante capacité de diffusion mais aussi de
qualité qui apparait comme un gage de garantie. Il ne fait aucun doute que ces deux entités
resteront liés, du fait de l'interdépendance entérinée.
L''interdépendance entre le sport et la télévision connait de multiples conséquences
importantes sur les structures sportives. En investissant des sommes importantes, les
diffuseurs voient leur intérêt pris en compte désormais et l'aboutissement à des résultats. Les
exemples les plus marquants restent ceux du basketball et du football américains. L'intérêt
visuel est donc prioritaire par rapport à celui du téléspectateur ou encore à celui du sport en
lui-même. Comme chaque sport perçoit un afflux financier venant de la télévision, il n'est pas
dans leur intérêt de remettre en cause cette emprise et ce poids de la télévision. Qu'il s'agisse
de modifications structurelles, ou organisationnelles, les fédérations font l'impasse sur la
contestation, mais en y trouvant un intérêt.
L'influence que peut avoir la télévision sur le sport l'intègre dans un "cercle vertueux". La
télévision permet au sport l'assurance d'une couverture médiatique et donc de se développer,
ce qui multiplie l'intérêt des spectateurs et donc de la télévision pour ce sport. Plus le sport
sera diffusé et plus le téléspectateur s'intéressera et prendra plaisir à le regarder. Il connaitra
donc un véritable succès.
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Cet intérêt de la télévision pour le sport se caractérise par un apport financier important de la
part des diffuseurs afin d'obtenir les droits de diffusion télévisuelle. Ces sommes renforcent à
la fois le sport et la puissance de diffusion. L'intégration des chaines à l'intérieur même du
circuit économique sportif, avec l'exemple de Canal + ou de BEiN Sport, ne fait que renforcer
cette idée. Mais comme nous l'avons vu, les différentes chaines sportives entreprennent un
véritable combat pour l'obtention des droits de diffusion. Avec l'arrivée du groupe Al-Jazeera,
le paysage audiovisuel sportif français connait un chamboulement. Canal + chaine sportive de
base depuis 1984, se voit petit a petit absorber par la chaine qatarienne. Elle dispose encore de
quelques ressources, et a su conserver les matchs les plus importants du championnat de
France, de la ligue des champions, et certains matchs du Top 14. Certains sports, comme le
rugby, nécessitent une revalorisation des droits de diffusion, et l'arrivée de BEiN Sport peut
être un tremplin et permettre d'accroitre le développement de ce dernier. Même si Canal + a
déjà tentée une action en justice contre la chaine pour concurrence déloyale, elle ne pourra pas
la concurrencer éternellement. De plus avec la montée en puissance des prix pour l'obtention
des droits télévisés, Canal + ne pourra tenir la cadence face à un adversaire où son budget est
sans limite.
L'analyse de l'influence de la télévision sur le sport reste difficile puisque l'opinion est
différente en fonction de l'angle de vue adopté. La sphère créée autour du sport reste un
facteur très important de son développement et, par la même occasion, de son amélioration.
Mais il reste tout de même très critiqué par certains qui voient ce monde économique comme
un ensemble de dérives avec la drogue, les malversations financières et la dénaturation du
sport pour des intérêts médiatiques, qui n'ont rien de sportifs. De nos jours, le sport attire les
milieux qu'ils soient mafieux, politiques ou médiatiques.
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La surmédiatisation du sport n'a pas eu que des effets positifs, mais la télévision a joué un rôle
indispensable dans son développement. La télévision a donc été le moteur de l'expansion de
nombreux sports dans le monde.
Le média télévisuel ne peut être considéré comme une source de dérives liées au sport
business. Néanmoins, l'un des plus gros risques du sport business est de voir les spectateurs et
les téléspectateurs se détourner des sports les plus médiatiques, marquant une saturation
générale de ces excès d'un monde économique trop écarté de la réalité du quotidien. Un risque
qui est une menace sérieuse.
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Bibliographie
Ouvrages :
 Sport et télévisions : regards croisés. Pierre Gabaston, Bernard Leconte, 2000
 Le sport et les médias. Raymond Thomas, 1993
 Sports et médias : le mythe du temps passé et futur, Driss Abbassi, 1995
 Sport et télé: les liaisons secrètes. Eric Maîtrot, 1995
 Socio économie du sport: structures sportives et libéralisme économique, Claude
Sobry
Presse & Internet :
 Le Monde
 L'équipe
 Le Figaro
 Géoéconomie
 BeIN Sport
 Sud Ouest
 NBA
 FIFA
 LFP
 MEDIAMETRIE
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