Projet pour l`école

publicité
l
éro
s
ia
c
é
p
Document
m
nu
Projet pour l’école
Le magazine des militants des Ceméa - JANVIER 2013
Projet pour l’école
SOMMAIRE
■ DES PROPOSITIONS POUR L'ÉCOLE
2
■ VERS L'ÉDUCATION NOUVELLE
3
-
3
3
4
5
Pourquoi se référer, aujourd’hui, à l'Éducation nouvelle ?
Dans la lignée de grands pédagogues
Les principes qui guident nos actions dans l’école
Ce qui fonde toute relation éducative
■ QUELLE ÉCOLE POUR QUELLE SOCIÉTÉ ?
ÉDITORIAL
L
es Ceméa dès leur origine ont développé une approche
globale des questions éducatives et se sont impliqués, à
partir de 1945, tout naturellement dans le champ scolaire
(cf. page 30). Réfutant l'idée d'être de simples prestataires, ou cantonnés à une définition étroite de la complémentarité au service
public d'éducation, nous proposons ici les bases d'une vision et
d'une participation à un grand projet d'éducation.
Ce travail fondamental n'est pas le fruit de la réflexion du seul
secteur École, il est bien un projet global construit par les apports
croisés et convergents de l'ensemble des champs éducatifs,
sociaux et culturels sur lesquels nous agissons.
Nous l’avons mis en avant pendant l’année 2012 lors de la
concertation sur la refondation. Il se veut mobilisateur, tant nous
pensons que l'école ne peut servir seule de telles ambitions. Le
travail que nous présentons ici rend visible la diversité des ressources produites par notre mouvement.
Il constitue avant tout un projet d'actions dont nous déclinons
(cf. page 28) les plus récents chantiers innovants que nous conduisons dans toutes des régions (de métropole et outre mer).
C'est aussi un projet (de et) « en mouvement », qui identifie
quelques questions vives (cf. page 26) remises au travail dans une
traduction exigeante et renouvelée d'utopies concrètes.
■ POUR UNE ÉCOLE AU CŒUR
DE LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE
6
9
9
- Pour une égalité des droits, des chances et… des places
- Garantir une inclusion réelle des enfants en situation
de handicap
- Affirmer que l'école éduque tout autant qu'elle instruit
- Penser l'école comme lieu de vie à (re)construire
- Donner à l'enfant le pouvoir sur son environnement, sur sa vie…
- Affirmer l'école maternelle
10
11
12
13
14
■ POUR DES MÉTIERS RECONNUS, VALORISÉS
15
-
15
16
17
18
Reconsidérer la pédagogie
Élaborer des projets éducatifs, projets d’établissement
Changer les cultures professionnelles par la formation
Créer les conditions d'un travail d’équipe inter-catégoriel
■ POUR UNE ÉDUCATION GLOBALE
19
-
19
20
22
Donner toute leur place aux parents
Repenser les lieux d’éducation et les rythmes
Ouvrir l'école, lieu de culture, aux autres lieux de culture
Éduquer à l’environnement européen et international :
citoyenneté, solidarité et mobilité
- Investir l’éducation aux médias et aux écrans
24
25
■ QUELQUES QUESTIONS VIVES MISES
AU TRAVAIL…
26
■ EN RÉSUMÉ
27
■ DES INNOVATIONS DANS TOUTES
LES ACADÉMIES
28
■ PROPOSITIONS DE FORMATIONS
29
■ LES CEMÉA ET L'ÉCOLE… QUELQUES JALONS 30
■ LE SECTEUR ÉCOLE DES CEMÉA
32
- Le collectif de rédaction
32
Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par les ministères de l’Éducation nationale, des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation
populaire et de la Vie associative, des Affaires sociales et de la Santé, des Affaires étrangères et européennes, de la Culture et de la Communication, de l’Outre-mer.
Projet pour l’école
Des propositions
pour l'école
Les Ceméa, en tant que mouvement d'éducation,
s'attachent à apporter des contributions précises et
étayées au système éducatif et aux pratiques pédagogiques. Celles-ci s'inscrivent dans le courant
pédagogique de l’Éducation nouvelle, porteuse de
valeurs et de convictions, qui témoigne ici de la
modernité de sa pensée et de son capital d'expériences.
Ce document formalise les propositions des
Ceméa pour l’école, de la maternelle au lycée, dans
le cadre du service public d’éducation, défendant
avec vigueur une éducation nationale pour une
égalité des droits et des moyens sur l’ensemble du
territoire.
Il traduit des ambitions pour l'école de la république dans une perspective de transformation
sociale et politique.
Ainsi, il constitue un « projet pédagogique et politique », les deux dimensions étant toujours indissociablement liées.
Nos propositions sont constantes et réitérées, elles
fondent l’objet social de notre mouvement (notre
raison d'être) qui s’exprime dans tous les contextes
politiques.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
2
■ À QUI S'ADRESSE CETTE
PUBLICATION ?
• Vous êtes élu en charge de questions éducatives.
• Vous êtes parent.
• Vous êtes personnel de l'éducation nationale.
• Vous êtes éducateur, animateur, intervenant scolaire.
• Vous êtes militant de mouvements pédagogiques.
• Vous êtes étudiant, ou stagiaire, futur professionnel d'un des métiers de l'éducation.
Vous trouverez dans cette publication ce qui, pour
les Ceméa, fait sens et fait lien entre tous les acteurs
éducatifs.
Vous trouverez les idées et valeurs portées par les
Ceméa, et percevrez les contributions et coopérations qui font de ce mouvement un partenaire
compétent actif et engagé… ■
Projet pour l’école
Vers l'Éducation nouvelle
■ POURQUOI SE RÉFÉRER,
AUJOURD’HUI, À L'ÉDUCATION
NOUVELLE ?
Les apports des mouvements pédagogiques pour
faire évoluer les pratiques à l’école ont été plus ou
moins bien adaptés et surtout trop rarement
accompagnés. Un exemple flagrant : la reconnaissance de la parole de l’élève se trouve institutionnalisée et réduite en “heure de vie de classe”.
Ainsi, les idées de l’Éducation nouvelle ne sont pas
encore aujourd’hui totalement mises en place, officialisées. Les outils sont souvent décontextualisés, les idées vidées d'une pensée globale.
“La pédagogie nouvelle demeure toujours nouvelle,
c’est à dire n’a pas opéré la percée qu’espérait ses fondateurs, sauf dans les zones complémentaires et marginales…” dit Louis LEGRAND.
Parmi nos pratiques :
- La prise en compte de la globalité de l’enfant, de
l’adolescent ;
- La pédagogie du projet ;
- Les pratiques culturelles ;
- La relation école-famille ;
- La citoyenneté accomplie en situation vraie et
non simulée ;
- La place et la valeur de la parole. Écouter et être
écouté ;
- La place de l'éducateur et ce qui fonde son autorité ;
- La volonté de tendre vers l’autonomie de
l’enfant ;
- L’observation et la connaissance de l’enfant pour
identifier besoins, intérêts, et motivations ;
- La prise en compte du milieu de vie : l’environnement social, familial, culturel ;
- L'importance du cadre éducatif : locaux fonctionnels et adaptés aux besoins de l’élève ;
- L'apprentissage (l’élève se construit, l’éducateur
l’aide à se construire) ;
- L’expression personnelle : chacun doit pouvoir
agir sur ses conditions d’apprentissage ;
- Le collectif : l’élève apprend, se construit, avec
les autres ;
- Le plaisir, et l’envie d’apprendre ;
- L'importance de la réussite.
Il faut rappeler que :
- L'Éducation nouvelle n’est pas une pédagogie
de soin, de compensation (réservée aux élèves en
difficultés), elle est une pédagogie destinée à
tous.
- L’éducation nouvelle n’est pas réservée à
quelques éducateurs d’exception, elle est praticable par le plus grand nombre.
- Plus qu’une pratique, il s’agit d’une éthique et
donc d’un engagement politique.
- En cela, les Ceméa en tant que mouvement
d'éducation nouvelle sont partenaires actifs de
l'Éducation nationale et complémentaires.
L'Éducation nouvelle devrait enrichir les pratiques au sein de l’Éducation nationale.
■ DANS LA LIGNÉE DE GRANDS
PÉDAGOGUES
L'Éducation nouvelle défend l’idée d'une participation active des individus à leur propre formation. Elle déclare que l'apprentissage, avant d'être
une accumulation de connaissances, doit être un
facteur de progrès global de la personne.
Avec les méthodes actives, on part des centres
d’intérêts de la personne, tout en l’encourageant.
L’Éducation nouvelle vise une éducation globale,
accordant une importance égale aux différents
domaines éducatifs : intellectuels et artistiques,
mais également physiques, manuels et sociaux.
Comme Gisèle de Failly l’a mis en pratique dès la
fondation des Ceméa.
L'apprentissage de la vie sociale est considéré
comme essentiel. Elle privilégie donc la coopération entre les individus au lieu de la compétition
ou de la concurrence.
S’appuyant sur des théoriciens de l’éducation
(Cousinet, Freinet…), nos propositions pour
l’école d’aujourd’hui et de demain restent fondées
sur ces repères de l’Éducation nouvelle :
- Célestin FREINET, « Tâtonnement expérimental et travail autonome »
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
3
Projet pour l’école
Vers l’Éducation nouvelle
- Maria MONTESSORI, « Aide-moi à agir
seul ! »
- Fernand OURY, « Pédagogie institutionnelle
sur la parole de l'enfant »
- Johan Heinrich PESTALOZZI, « Exigence
sociale et liberté naturelle »
- Adolph FERRIERE, « Reconnaissance des
écoles nouvelles »
- Fernand DELIGNY, « Regards sur les enfants
différents »
- Roger COUSINET, « Travail libre par groupe
et pédagogie du projet »
- Henri WALLON, « L'importance du milieu,
son aménagement est acte d'éducation »
- Jean PIAGET, « Connaissances sur les mécanismes de l'évolution de l'enfant »
- Francine BEST, « Pour une pédagogie de l'éveil
et ce qui fonde l'intérêt »
- Philippe MEIRIEU, « Méthodes actives et
pédagogie différenciée »
Mais aussi (Voir collection DVD
“l’éducation en questions” proposé par
Philippe MEIRIEU)
-
Édouard CLAPAREDE
Ovide DECROLY
Françoise DOLTO
Alexander S NEILL
Paolo FREIRE
Carl ROGERS
Janus KORZCAK
Ivan ILLICH
■ LES PRINCIPES QUI GUIDENT NOS
ACTIONS DANS L’ÉCOLE
Les Ceméa sont
partenaires de cette
collection : Pédagogues
du monde entier aux
éditions Fabert
Tout être humain peut se développer et
même se transformer au cours de sa vie. Il
en a le désir et les possibilités.
Les pédagogies progressistes s’appuient toujours
très largement sur l’analyse du travail en direction
de ceux qui en ont le plus besoin. L’éducation est
avant tout un espoir pour chacun.Plus qu’une égalité des chances, c’est une véritable égalité des
droits que nous revendiquons.
Il n’y a qu’une éducation. Elle s’adresse à
tous. Elle est de tous les instants.
L’éducation globale met en synergie les différents
temps et lieux de l’éducation. Nous voulons faire
coopérer, au-delà des corporatismes, l’ensemble
des acteurs éducatifs : professionnels, volontaires,
bénévoles, ou acteurs “par nature” que sont les
parents…
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
4
Notre action est menée en contact étroit
avec la réalité.
C’est au sein de l’école publique et avec tous ceux
qui contribuent à sa mission que nous œuvrons.
L’innovation pédagogique se construit sur tous les
terrains, hors de “laboratoires” mais totalement
reliée, depuis, toujours aux recherches en sciences
de l‘éducation et dans d’autres disciplines. Nous
ne cherchons pas à nier ou contourner les difficultés du quotidien éducatif mais bien au contraire
à en faire un objet de réflexion et de mobilisation.
Tout être humain, sans distinction de sexe,
d’âge, d’origine, de convictions, de culture,
de situation sociale, a droit à notre respect
et à nos égards.
Nous sommes de tous les combats pour l’égalité et
ce dans une visée de l’éducation pour tous et tout
au long de la vie. La différence et la diversité est
une richesse du genre humain.
Le milieu de vie joue un rôle capital dans le
développement de l’individu.
Le contexte, les réalités, les cultures sont des
moteurs de la connaissance et plus globalement de
tous les apprentissages.
L’éducation doit se fonder sur l’activité,
essentielle dans la formation personnelle et
dans l’acquisition de la culture.
Nous cherchons à permettre à chacun d’être acteur
de sa propre éducation, par des mises en situations
authentiques et qui font sens pour l’enfant et le
jeune.
L’expérience personnelle est un facteur
indispensable du développement de la
personnalité.
Les apprentissages, auxquels nous attachons une
grande importance, relèvent d’une somme d’expériences et de parcours qu’il faut, au sein même de
l’école, reconnaître et valoriser. L’école doit devenir un formidable lieu d’ouverture à des pratiques
culturelles diversifiées.
La laïcité, c’est l’ouverture à la
compréhension de l’autre dans
l’acceptation des différences et dans le
respect du pluralisme.
C’est aussi le combat pour la liberté d’expression
de chacun et contre toute forme d’obscurantisme,
de discrimination, d’exclusion et d’injustice. La
recherche de la mixité à tous les niveaux, l’effort
de cultures partagées constituent les seules voies de
la concorde républicaine. L’École doit être très
claire sur cette composante fondamentale. La
citoyenneté est trop souvent rangée au rang de
mots d’ordre ou d'approches moralisantes.
Vers l’Éducation nouvelle
■ CE QUI FONDE TOUTE RELATION
ÉDUCATIVE
Les sciences humaines (dont celles de
l'éducation) ont objectivé la nécessité
de ruptures avec les pédagogies
traditionnelles. Un solide corpus de
référence permet sur des bases solides,
de relier théorie et pratiques
pédagogiques.
Pour des pédagogies différenciées
L’enfant, l’adolescent, est un être à part entière. Il
faut qu’il puisse construire sa personnalité dans
toutes ses composantes : intellectuelles, affectives,
sociales, motrices, créatrices… Il doit pouvoir
apprendre peu à peu à mieux se connaître, et à
exercer son esprit critique pour choisir et décider
ses actes de façon responsable.
Chaque être est unique, et est traversé par les
contradictions de la société dans laquelle il vit.
Chacun en est influencé différemment – positivement et négativement – selon des capacités, des
parcours, des processus, des rythmes très diversifiés. Il y a donc obligation pour l’école de reconnaître chacun dans son originalité et de prendre en
compte ses origines sociales, ses expériences de vie
individuelles, son propre rapport à autrui et au
monde.
L’élève est un enfant, un adolescent mis en rapport
avec le savoir par des adultes professionnels ; en ce
sens, il est évidemment au centre du système éducatif. On enseigne à un groupe d’élèves - que l’on
Projet pour l’école
appelle une classe - mais c’est chaque élève qui
apprend, avec son histoire, ses goûts, ses projets
immédiats ou lointains, ses acquis et ses expériences antérieurs. Tenir compte de cette diversité
est au cœur du métier d’enseignant.
L’apprentissage des savoirs et la
socialisation sont indissociables
La forte dimension affective, le poids du regard des
autres (celui des pairs et celui des adultes) pèsent
énormément dans le rapport aux apprentissages.
Aussi, toute situation qui permet à l’enfant, à
l’adolescent de se construire (ou reconstruire) une
image positive de lui-même, l’encourage-t-elle à
persévérer et à progresser. De même, toute situation qui lui permet de trouver positivement sa
place dans le groupe, d’en tirer toutes les richesses
et non pas d’y être nié, écrasé, est fondatrice du
développement positif de la personnalité et de son
être social.
La complexité de la relation éducative entre
l’adulte et le jeune
Car elle est sous-tendue par l’affectivité. En cela,
l’autorité est aussi indispensable que l’affection
pour la construction de la personne. Or, l’enfant,
l’adolescent, se construit en s’opposant. L’adulte,
avec autorité, doit faire opposition en cas de nécessité. L’enseignant (le personnel éducatif) est dépositaire de l’autorité, ce qui ne signifie pas que cette
autorité soit reconnue ; le statut ne suffit pas.
L’autorité se réfléchit, se construit, s’acquiert progressivement ; elle manifeste du respect aux élèves
et exige le respect de leur part. ■
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
5
Projet pour l’école
Quelle école pour quelle
société ?
■ VERS UN CONSENSUS SCOLAIRE
La société doit affirmer ses repères communs afin
de dégager un consensus fort autour de son école.
Une école critique
L’enfant, l'adolescent est immergé dans la société
dans laquelle il vit. Or, l’école n’est pas là pour
suivre et « valider » les dérives de notre société. En
revanche, elle doit servir de passeur et rendre le
monde accessible au jeune : elle est là pour y réfléchir, avec lui, en l’accompagnant. À cette condition, sa vie est alors source d’intérêt pour le jeune :
par la réflexion et l’analyse, il grandit ; par
l’apprentissage, il s’approprie le monde.
Une école qui hiérarchise les savoirs
Les progrès scientifiques et technologiques entraînent une croissance exponentielle du savoir, qu’on
ne peut en conséquence, espérer enseigner dans sa
totalité comme un contenu figé et considéré
comme indispensable. Il ne s’agit donc pas de vouloir empiler des connaissances, mais plutôt de
construire et développer celles qui sollicitent
l’acquisition de compétences larges, méthodologiques, lesquelles préparent les générations futures
à affronter un monde en permanente évolution.
Qui sait quels savoirs aujourd’hui indispensables
le seront encore dans dix ou quinze ans quand nos
élèves seront adultes et quels concepts ou compétences techniques, aujourd’hui inconnus, seront
alors vitaux ?
Choisir, c’est renoncer : l’école doit s’astreindre à
hiérarchiser et à actualiser constamment les contenus et objectifs de ses programmes et à accepter de
privilégier l’essentiel : les méthodes propres à
chaque discipline.
En cela, nous nous inscrivons dans la démarche de
définition d'un socle commun des connaissances
et des compétences.
Une école qui prend en compte
d'autres espaces éducatifs
La crise globale de la société touche tous les aspects
de la vie familiale, sociale et scolaire des enfants et
adolescents. La société tend à considérer l’école
comme le seul lieu d’éducation et d’intégration, au
point que, dans notre pays, l’enfant ne semble
avoir de statut que scolaire. Lorsqu’il n’est pas à
l’école, il est dans une structure préscolaire, périscolaire, extrascolaire ou post-scolaire… Or, si elle
est devenue un dispositif incontournable et indispensable, l’école n’est pas – depuis longtemps –
l’unique lieu de formation. Aussi convient-il
aujourd’hui d’articuler l’action de l’école avec celle
des autres lieux d’éducation et de développer les
partenariats entre les différents acteurs de la cité
dont les parents. Les médias sont devenus également l’espace de socialisation. L’enjeu d’une éducation critique est essentiel pour les jeunes.
Affirmons cependant le rôle essentiel de l’école et
la nécessité de le re-définir aujourd’hui : pour les
Ceméa, il s’agit ainsi volontairement et délibérément de défendre l’école de la République et participer à l’améliorer pour la promouvoir par sa
qualité et ses réussites.
Une école qui cultive le lien entre le
savoir acquis et ce qui fait sens dans
son quotidien
Cela suppose la volonté de la mise (et remise) en
lien constante entre l’environnement social et
familial de l’élève, et les savoirs scolaires ; entre
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
6
Quelle école pour quelle société ?
Projet pour l’école
Une école gratuite, laïque au cœur du
pacte républicain
C’est à la République de définir clairement et fermement les missions de l'institution scolaire, et
d’affirmer les valeurs auxquelles elle se réfère. Il
s’agit bien, selon nous, de fonder une société d’un
vivre ensemble harmonieux et non pas de se plier
à la société marchande. Or, chacun le sait, il existe
un grand décalage entre les repères que tente de
transmettre l’école et les modèles que semble privilégier la société (réussite personnelle au prix
d'une compétition, hiérarchie sociale).
Le service public d’éducation doit bénéficier des
moyens humains et matériels adaptés lui permettant de conduire des pratiques pédagogiques innovantes. Notons que les entorses à la
gratuité sont fréquentes et malheuconvient- reusement admises.
l'immédiateté, la proximité, la singularité d'une
part et le recul, la généralisation, l'abstraction de
l'autre.
Cela suppose que l’école multiplie pour les élèves
les possibilités d’entrer dans différents domaines
culturels afin qu’ils trouvent là les occasions de
confronter leurs émotions et de construire leur
réflexion.
Cela suppose enfin qu’on privilégie – dans toutes
les disciplines et entre elles, la construction d’une
relation au savoir qui amène au doute, à l’esprit
critique, à l’affrontement à un monde mouvant et
complexe : ainsi, le savoir se découvre et se
construit, dans une démarche exigeante de
confrontations.
Une école qui encourage la
diversité et l’hétérogénéité
Aussi
des élèves, comme richesse
il d’articuler
Une école, lieu d'accueil,
pour les apprentissages
l’action de
Les apprentissages doivent donc tenir
pour et par la diversité
L’école publique doit accueillir la
compte des capacités et des rythmes
l’école avec
d’acquisition de chaque élève. Ils doi- celle des autres diversité des élèves, laquelle n’est
rien d’autre que la diversité de la
vent permettre à chaque enfant
lieux
société elle-même. C’est, de fait,
d’investir sa place d’élève en progresd’éducation
affirmer qu’il ne faut exclure ni en
sant par le biais d’un travail adapté à
refusant les différences, ni en les
ses besoins. Les besoins affectifs et
stigmatisant.
sociaux sont aussi à prendre en
compte. En cela, sauf exception incontournable
(obtention d’un diplôme en fin de cursus par Une école qui construit la laïcité pour
exemple), la mise en place d’une pédagogie diffé- toute la société
La laïcité n’est pas neutralité ; elle est engagement
renciée est préférable au redoublement.
constant et réfléchi, déterminé et respectueux pour
Une école, lieu d'accomplissement
la liberté de conscience et d’expression, pour
Quelles que soient les difficultés rencontrées, l’émancipation et le combat contre toutes les
l’école n’est pas un lieu de sélection. Pour formes d’obscurantisme et d’aliénation de la perapprendre, la sécurité affective est essentielle ; les sonne. Le respect des droits et des devoirs pour
enfants, les jeunes doivent se sentir valorisés, chacun et par chacun conditionne l’exercice de sa
encouragés, entourés de bienveillance.
propre liberté.
La motivation est chose complexe, nourrie ou bloquée tour à tour de peur et de désir d’apprendre, Une école qui apprend à vivre
d’ambivalences de plaisir et d’effort. En cela, la ensemble
diversité des méthodes et des voies d’entrée dans Les approches qui se contentent de mettre en
l’acquisition des savoirs et compétences donne des avant le respect sont insuffisantes ; le travail d'éduprobabilités fortes que chaque élève découvre et se cation doit aller jusqu'à une pratique permanente
trouve des intérêts et adopte des démarches qui lui de régulation non violente des conflits. Il faut
apprendre à respecter celui qui raisonne et
conviennent.
convainc sans violence. De même, l’école doit
Une école qui éduque à la citoyenneté
apprendre à faire la différence entre le registre des
La citoyenneté, qui n'est pas une forme moderne croyances (qu’on peut légitimement exprimer
de la morale ou de l'éducation civique mais plutôt dans un état démocratique) et celui des savoirs qui
d'un travail de prise de conscience doit s'appuyer s’enseignent à l’école.
sur des pratiques coopératives, solidaires et sur
l'exercice réel d'un vrai pouvoir sur son environ- Une école non sexiste
nement (dans la classe, dans l'établissement, dans L'école doit contribuer à transformer la société ;
son quotidien, dans les univers fréquentés par les cette acception est particulièrement sensible sur les
schémas de reproduction d'une domination masjeunes).
Film extrait de la
collection DVD
du Festival du film
d’éducation
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
7
Projet pour l’école
Quelle école pour quelle société ?
culine. Les enseignants ont une réflexion personnelle à entretenir sur ce plan.
La société est mixte, socialement, culturellement
et sexuellement ; l’école, organisation sociale, se
doit de l’être. Le groupe mixte est indispensable à
la connaissance de l’autre, à l’apprentissage du respect et de la tolérance.
Si la société ne développe pas une mixité de qualité, l’école en sera inévitablement le reflet (mépris,
ségrégation, rejet…) et vice-versa. Une mixité de
qualité ne va pas de soi ; elle suppose des aménagements et des modes de fonctionnement adaptés.
La mixité sexuée ne s’impose pas à tous les âges et
à tous les moments de la même façon. Une mixité
réussie peut permettre de dépasser les différences
ou de les intégrer dans une entreprise commune.
Une école de la transformation sociale
par l'émancipation
Bien plus que par l’égalité des chances, c’est en
s’employant à mettre en place les conditions pour
une vraie équité des droits qu’elle doit rendre les
savoirs accessibles à tous et ainsi jouer pleinement
son rôle d’émancipation.
L’école pour former des citoyens du
monde
Capables de défendre et de promouvoir les valeurs
de la République et capables de comprendre le
monde et de s’y impliquer. L'éducation à la paix,
la non-violence, sont des dimensions fondamentales peu souvent mis en avant, dans une école où
la citoyenneté est devenue européenne et la solidarité nécessairement mondiale. Un apprentissage, par l'échange, le partage de pratiques communes doit s'envisager dès les premières années
pour construire la citoyenneté européenne et la
solidarité internationale. La mobilité, l'interculturel sont à la fois vecteur et objet d'apprentissage.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
8
Une école humaniste
La culture humaniste est définie dans le socle commun des connaissances et des compétences
comme contribuant à la formation du jugement,
du goût et de la sensibilité et permet d’acquérir des
repères dans plusieurs disciplines, qu'il convient à
notre sens de dépasser.
Une école du futur
L'avenir de la cause humaine est aujourd'hui
menacé par l'exploitation des ressources de la planète, la course au profit, et l'accumulation de
richesses. Lutter contre les logiques de consommation outrancières, réfléchir à ce qui fonde le
bien être individuel et le partage solidaire… doivent être présents dans les enseignements avec une
approche compatible avec le développement
durable.
Cette autre école est possible…
du projet politique aux projets
pédagogiques
Par des utopies concrètes est ici décrite l’école telle
que nous la voulons, et telle qu'elle peut se vivre…
c'est pourquoi, sont proposés, pour chaque chapitre, des renvois bibliographiques en guise de
témoignages ou « de preuve par l'exemple ». ■
Projet pour l’école
Pour une école au cœur
de la république laïque
Pour une égalité des
droits, des chances
et… des places
Du projet politique •••
La laïcité est un des principes fondamentaux de
notre société, un facteur essentiel d’unité. L’école
doit créer les conditions de l’acquisition de l’esprit
critique et du développement du vivre ensemble.
Nous avons besoin d’une école qui se donne les
moyens de promouvoir la laïcité par un projet et
une volonté d’émancipation pour tous, contre
l’utilisation de procédés de manipulation, de
conditionnement et de prosélytisme.
L’école a le devoir de faire vivre la mixité à tous les
niveaux en accueillant sans discrimination chaque
élève. Une mixité très différenciée impose de trouver un langage commun, et des instances de
médiation et de régulation.
L’école doit dépasser l’aspect normalisant et moralisant, sans quoi la différence devient source
d’inégalité voire d’exclusion. C’est pourquoi elle a
le devoir d’accueillir tous les enfants qui devront
trouver à l’école des moyens humains et techniques adaptés, quelle que soit leur difficulté.
L’école idéale ne peut exclure, à aucun moment.
••• aux projets pédagogiques qui
mettent en œuvre,
- Une éducation aux médias qui permette une
prise de conscience des phénomènes de discrimination, de conditionnement, d’exclusion…
- Une attention aux affirmations identitaires
construites sur les conditionnements des
médias, du sport spectacle, de la consommation
et des marchés, qui peuvent conduire à des
enfermements tout aussi aliénants que les dogmatismes religieux.
- Le débat et le partage d’expérience, grâce à
l’organisation de classes découvertes par
exemple, pour se rencontrer et créer les conditions d’un «bien vivre ensemble».
- Une formation à la “Mixité” pour éviter certains
dérapages, car cet accompagnement demande
réflexion et clarification d’un accord commun
déontologique.
- Une défense de la mixité sociale notamment par
la carte scolaire en n’incitant pas au libre choix
de son école mais en garantissant l’égalité des
droits, quel que soit le territoire.
- Une prise en compte des phénomènes de violence institutionnelle excluante et une lutte dans
l’école contre toute forme de discrimination et
de stigmatisation.
Site laicité à l'usage des
- Une valorisation des réussites de chacun, en
éducateurs
Un site ressources unique
s’appuyant sur les items du socle commun, par
en son genre qui s'appuyant
ses progrès, et non uniquement par le résultat
sur des références juridiques,
donne des clefs pour agir
obtenu.
dans les différentes situations
Un ancrage des dispositifs d'aide et de soutien au
pédagogiques.
cœur du projet d’école et non pas à la marge. Des
enfants difficiles sont avant tout des enfants en difficulté. Ces difficultés doivent être prises en
compte tant au sein de l’école pendant le temps
scolaire qu'au dehors.
Une valorisation des enseignements
techniques, VEN n°541 (janvier 2011)
manuels… comme des pro- Dossier sur l'enseignement spécialisé
(collège)
jets pour les jeunes et pour
la société, et non pas comme
- La construction scolaire de
la déficience intellectuelle.
secteur de rattrapage pour
- Expérience de 10 ans de
élèves en difficultés.
partenariat entre différentes
- Un accueil de tous les
structures spécialisées.
- Volonté de dé-ghéttoïser
enfants, … primo-arriles établissements spécialisés.
vants.
- Importance de l'ouverture
sur l'extérieur.
- Une réflexion collective
- Socialisation au sein du
sur la prise en compte de
collège, rapport à la règle.
toutes les différences, qui
s’adapte aux situations
VEN n°541 (janvier 2011)
locales, et s’appuie sur les
compétences et ressources présentes Les primo-arrivants (collège)
dans le projet d’établissement.
- Témoignage dans
La preuve
par l'exemple
une classe de 5ème
avec plusieurs
enfants primoarrivants.
- Mise en évidence
des pratiques
diverses.
- Quelle formation
des enseignants ?
- Propositions
d'outils spécifiques.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
9
Projet pour l’école
Pour une école au cœur de la république laïque
Garantir une
inclusion réelle des
enfants en situation
de handicap
Du projet politique •••
Accompagner la scolarisation des enfants en situation de handicap implique un accompagnement
dans et autour de l'école qui mobilise l'ensemble
des acteurs d'une communauté éducative : les personnels des écoles, mais aussi les autres enfants de
la classe ou de l'école et l'ensemble des parents,
animateurs péri-scolaires, responsables et élus
locaux.
L'inclusion scolaire se déroule dans le temps, les
projets sont initiés et évoluent. Il est nécessaire de
les accompagner sur la durée. Si les formations initiales et les premières sensibilisations sont nécessaires et utiles, elles doivent être complétées par un
suivi et un accompagnement au long cours. La
mise en œuvre de l'inclusion peut générer toutes
sortes de difficultés, de problèmes, qui peuvent alimenter des situations conflictuelles entre les différents acteurs. Celles-ci peuvent fragiliser le processus. Des opportunités peuvent, au contraire le
renforcer et doivent pouvoir être encouragées et
soutenues. Un accompagnement mobilisant l'ensemble des acteurs, les reconnaissant et leur permettant d'échanger et de collaborer autour des
projets, des situations et des pratiques d'inclusion
scolaire, apparaît nécessaire.
••• aux pratiques concrètes : les Ceméa
proposent de
- Traduire les politiques d'inclusion dans les projets de circonscription, d'établissement, d'école,
de classe, en accompagnant les projets dans leur
élaboration, leur mise en œuvre et leur évaluation.
- Accompagner les groupes classes directement
concernés par l'accueil d'un enfant en
situation de handicap
et au-delà de tous les
enfants impliqués de
près ou de loin par
l’accueil de ces
« camarades » différents dans leur école.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
10
- Sensibiliser l'ensemble des parents concernés,
directement ou indirectement, notamment via
les associations de parents d'élèves.
- Permettre aux différents acteurs de l'établissement (enseignants, personnels de restauration,
surveillants, CPE, infirmières, AS, documentalistes, conseillers d'orientation psychologues,
psychologues scolaires, ATSEM, AVS, EVS…)
et de la communauté éducative (animateurs
péri-scolaire, élus locaux…) de se rencontrer
dans une démarche de concertation et de collaboration favorisant la cohérence et la réussite de
l'inclusion.
- Contribuer à maintenir une réflexion permanente sur l'école inclusive avec les différents
acteurs, indépendamment de la réalité des
accueils et décisions CDAPH.
- Sensibiliser les différents acteurs aux dimensions
humaines, symboliques et sociales, de l'inclusion, au « care » (accueillir et prendre soin des
personnes en acceptant et assumant leur singularité et leur différence).
Mais, les Ceméa jugent aussi
fondamental de
- Penser en amont l'organisation des examens
avec les candidats concernés.
- Proposer à l'ensemble des acteurs de l'établissement scolaire et de la communauté éducative,
aux différents partenaires (collectivités territoriales…) des formations autour du Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) pour être en
capacité de l'analyser, pour en connaître les
modalités d'évaluation et d'évolution.
- Proposer un accompagnement spécifique auprès
des parents afin qu'ils soient mieux outillés pour
prendre toute leur place dans l'élaboration,
l'analyse et l'évaluation des PPS et développent
ainsi leur capacité d'agir.
Pour une école au cœur de la république laïque
Affirmer que l'école
éduque tout autant
qu'elle instruit
De la globalité de la formation des
enfants et des jeunes
Projet pour l’école
Les notions de responsabilisation et de réparation
doivent faire sens. Il s'agit bien de moyens pour
atteindre des objectifs éducatifs. Les sanctions ont
ainsi une visée éducative. Elles ne rompent pas la
relation adulte - jeune et laisse la possibilité à
l’élève de se réhabiliter et de se réinsérer dans le
groupe. L'établissement se doit de mettre en place
des instances de concertation en y associant fortement les familles. Les adultes- acteurs éducatifs
doivent avoir des espaces d'échanges et de discussions pour instaurer de la cohérence dans les
réponses apportées aux élèves.
Du projet politique •••
L'éducation, par une approche globale de la personne, doit permettre à chacun de prendre
conscience et de construire son projet de vie. Cette - l'apprentissage du vivre ensemble
conception émancipatrice vise l'autonomie et la II s'appuie notamment sur la mise en place de
citoyenneté.
situations de travail, qui articulent des temps en
C'est pourquoi les apprentissages doivent être tout groupe hétérogène permettant à des jeunes de
autant transversaux que disciplinaires. Ils permet- classes sociales, cultures, sexes, âges, niveaux
tent l'acquisition d'aptitudes foncd’acquisition… différents, de se rentionnelles et contribuent à la culture
contrer, et des temps dans des
Développer
générale des enfants et des jeunes.
groupes homogènes permettant de
Cet aspect est directement lié à la
les démarches se retrouver sur des problématiques
définition des missions de l'école.
communes.
coopératives
et la pédagogie Il s'appuie aussi sur l'articulation
petit groupe/grand groupe à comdu projet
••• aux projets pédagogiques
position et objectifs différenciés
qui mettent en œuvre,
pour garantir la place de chacun.
Des pédagogies qui favorisent :
- l'apprentissage du cadre
L’école ne peut pas fonctionner sans règles. Tous
les adultes-acteurs éducatifs sont garants des règles
et les font respecter en utilisant leur autorité, en se
référant aux outils déterminés collectivement au
sein de l'établissement et sans y déroger euxmêmes. Ils veillent à concilier les notions d’aide et
d’autorité. L’autorité est un accompagnement exigeant, vigilant, fait de bienveillantes attentions.
Les professionnels de l’école entraînent l’élève
– l’enfant, l’adolescent – à différencier ce qui est
de l’ordre des codes, usages, traditions, coutumes… de ce qui est de l’ordre des règles de vie
en commun d’une part, de la loi générale commune d’autre part. Ils l’entraînent à différencier ce
qui est de l’ordre des égards dus à chacun, de ce
qui est de l’ordre du droit général. Ils l’entraînent
à différencier dénonciation ou délation, taquinerie et moquerie, erreur et faute…
Ainsi, les règles sont posées, expliquées et respectées par tous. Certaines modalités sont négociables
et modulables par les élèves, le groupe-classe…
d’autres pas. Les adultes doivent expliquer pourquoi. (ex La mise en place de chartes de vie de
classe peuvent permettre un travail avec le groupe
d'élèves)
Aucune transgression n’est laissée sans réponse.
Dans la collection des Dossiers
de Vers l’Éducation Nouvelle,
la revue des Ceméa.
- le développement de l'esprit critique
Cette démarche passe à la fois par l'ouverture d'esprit mais aussi par la compréhension de son environnement. Les projets interdisciplinaires décloisonnent les apprentissages et sont un levier pour
acquérir un raisonnement scientifique et structurer sa pensée. Les pratiques culturelles sont un support de ces projets.
L'évaluation formatrice
Comme tout acte éducatif ou
d’enseignement,
l'évaluation
VEN n°541 (janvier 2011)
demande de prendre en compte un
contexte complexe : par exemple le
Approche globale de l'éducation
groupe et l’individu ou des
et de la citoyenneté
échéances, des programmes comExemple d'écoles en
muns, des cheminements et des
Russie "Ma maison c'est
l'école".
rythmes individuels, ou encore des
L'école apparaît comme
résultats et des démarches diversiun lieu central : lieu de
fiées, etc.
savoirs, de
connaissances mais
Elle peut être normative ou formaaussi d’apprentissage
tive et dépend de nombreuses
de nombreuses activités
artistiques,
variables qui tiennent aux circonsscientifiques,
tances de la passation des exercices
technologiques,
littéraires ou sportives.
ou épreuves, aux objectifs… Elle
met au jour les résultats obtenus, elle
souligne le chemin parcouru, les acquis, et
La preuve
montre tout autant le chemin qui reste à
par l'exemple
parcourir.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
11
Projet pour l’école
Pour une école au cœur de la république laïque
Penser l'école
comme lieu de vie
à (re)construire
Et si l'école était le plus beau bâtiment
de la commune, cela ne serait-il pas
signifiant ?
L’évaluation est avant tout un contrat entre les
élèves et l’enseignant, dans lequel les critères sont
explicités. Elle valorise les réussites, sans cacher les
échecs. Erreur n’est pas faute. Un des caractères
statutaires de l’enfant est son droit à l’erreur. L’évaluation permet et accompagne les tâtonnements,
les essais, les balbutiements qu’elle aide l’élève à
dépasser. Elle encourage au doute, à l’esprit critique, à la prise de risques, à la rigueur. L'erreur est
donc souhaitable et nécessaire.
Les fonctions de l’évaluation, ses modalités, doivent pouvoir être réfléchies et rediscutées entre
enseignants, tout comme l’évaluation à plusieurs
doit être régulièrement possible.
La vie de l'établissement, facteur clé de
réussite
Dans le primaire comme dans le secondaire, l'école
est un lieu d'éducation dans lequel les enfants et
les jeunes passent une grande partie de leur journée, alternant des temps d'apprentissages formels
et non formels. Les modalités de vivre ensemble
posées par l'équipe éducative tout au long de la
journée participent à ces apprentissages. La France
cultive une exception : la présence d’une “vie scolaire” portée par des professionnels dont le but est
de favoriser une meilleure intégration de tous dans
l’école, de favoriser une ambiance de travail. Véritable carrefour de l’établissement, la présence
d’une vie scolaire dans chaque collège ou lycée doit
être réalisée, il s’agit de donner une réalité à la
notion d’éducation au-delà de la seule notion
d’instruction.
La coopération
Plus que jamais, les pratiques de classes doivent
s'appuyer sur des démarches pédagogiques diversifiées relevant de la pédagogie institutionnelle, des
pédagogies coopératives et de la pédagogie de projet.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
12
Du projet politique •••
Parce que le « bâtiment » et son aménagement sont
des éducateurs influents.
Parce que le milieu et l'action de l'éducateur sur
celui-ci joue un rôle déterminant.
Parce que la conception des locaux scolaires et leur
architecture contribuent à la réussite scolaire.
Parce que l’architecture scolaire fonctionnelle et
de qualité joue un rôle important dans l’évolution
de pratiques pédagogiques.
Il nous faut concevoir des établissements qui tiennent compte des intentions et de la continuité
éducative sur un même territoire.
Les bâtiments devront être réfléchis et conçus pour
leur fonctionnement dans le respect des rythmes,
la qualité des relations, la sécurité, l'apprentissage
du vivre ensemble, l'éducation esthétique et culturelle, l'expression et la citoyenneté…
Le confort, l’esthétique, la beauté doivent être inscrits dans l’architecture scolaire. Ils participent à
l’élaboration d’une culture commune qui contribue à la conservation du patrimoine du territoire.
••• aux projets pédagogiques qui
mettent en œuvre,
- Des lieux (classes, demi-salles…) non utilisés à
plein temps et qui favorisent ainsi l’adaptation
de la communauté scolaire à des besoins selon les
moments et les circonstances.
- Un cadre de vie de qualité qui favorise chez les
élèves un comportement respectueux des locaux
et de l’établissement.
Architecture
scolaire
et réussite
éducative
Maurice Mazalto
Éditions Fabert
L'architecture au service
de la pédagogie.
À travers de multiples
exemples.
La preuve
par l'exemple
Pour une école au cœur de la république laïque
- Une organisation interne qui permet aux filles,
aux garçons, aux plus jeunes, aux plus âgés, de se
retrouver entre eux à certains moments, dans certains lieux et à certains âges (agoras, lieux pour parler dans le calme, petits amphithéâtres d’extérieur,
cours d’école avec des aménagements adaptés).
- Des espaces internes conçus pour favoriser
l’accueil, les apprentissages, les lieux de vie et de
circulation ainsi que la vie scolaire, la documentation et la santé scolaire.
- Un accueil conçu pour les élèves et les adultes
qui travaillent dans l’établissement, mais également pour renseigner les visiteurs (lieu de
détente, de convivialité, de rencontre).
- L’accueil des élèves en situation de handicap
doit être particulièrement réfléchi : localisation
des difficultés de circulation éventuelles, aménagements indispensables pour accéder aux différents lieux fréquentés par les élèves.
- Un accueil des parents, des intervenants doit
être prévu.
Donner à l'enfant
le pouvoir sur son
environnement,
sur sa vie…
L'école un lieu d'exercice de la
démocratie
Du projet politique •••
Pour accéder au pouvoir sur son environnement,
l'enfant puis le jeune doivent évoluer dans des institutions démocratiques. La démocratie est le travail sur les contradictions qui traversent les
groupes, leur analyse et leur mise en délibération.
• Et si l'école permettait aux jeunes d’accéder collectivement au pouvoir sur leur environnement
proche (établissement scolaire, famille, groupe de
pair…) et moins proche (le pays, la société…) ?
• Et si l'école permettait au jeune, d'accéder individuellement au pouvoir sur sa propre vie, sur ses
processus d'apprentissages et sur ses projets d'aujourd'hui et de demain ?
••• aux projets pédagogiques qui
mettent en œuvre,
• Des espaces démocratiques dans les établissements scolaires comme en attestent, par exemple,
Projet pour l’école
la présence avec voix décisionnelle des jeunes dans
les conseils d'administration des collèges et lycées,
l'existence des « heures de vie de classe », la possibilité pour les mineurs d'être membres d'association, la gestion de budget de vie lycéenne confiée
à des instances composées de jeunes… Ces dispositions obligatoires sont encadrées par la loi.
Pour renforcer l'école comme espace démocratique, il faut encourager les espaces où le pouvoir
est confié aux jeunes.
Il faut multiplier, défendre et préserver les espaces
d'expression, qui permettent des paroles complémentaires, contradictoires et singulières. Les instances en font partie mais également les médias
journaux, radios ou télés lycéen-e-s.
Pour favoriser l’analyse par chacun, il faut permettre l'approfondissement de chaque point de
vue avec tous les moyens nécessaires. Cela passe en
autre, par la reconnaissance et le renforcement des
organisations représentatives des enfants et des
jeunes, en particulier des syndicats lycéens.
Pour permettre la délibération, les enfants puis les
jeunes et plus particulièrement leurs représentants
doivent être formés aux techniques argumentatives,
à déceler les procédés rhétoriques, à animer un débat
et à y prendre place. Ces apprentissages peuvent
commencer dès la maternelle, doivent faire l'objet
de temps dédiés dont la demi-heure hebdomadaire
d'éducation civique au primaire et l'heure de vie de
classe dans le secondaire ne sont que des prémisses.
Pour permettre aux jeunes de s'engager dans ces
apprentissages, ils doivent être reconnus et valorisés par l'institution scolaire sous la forme de compétences au primaire (ex : participe à la vie démocratique de la classe) comme au secondaire (mention d'implication dans le fonctionnement de l'établissement, option engagement et solidarité…).
• L'orientation et la construction de projets de
vie (question permanente et très vive chez les
lycéens, voire les collégiens en troisième) ne doivent pas rester dans les enclos scolaires. Bâtir son
projet de vie s'apprend par des situations multiples. Nous évoquerons ici la richesse des expériences de volontariat ou d'engagement social,
éducatif éprouvées avec réussite par les jeunes.
Les processus d’orientation doivent veiller à ne
pas tomber dans la normalisation des projets de
vie, à ne pas pousser les jeunes dans les schémas
dominants de réussite. Ils doivent s’appuyer sur
la valorisation des savoirs expérientiels pour la
construction des différents projets de vie qui
s’offrent à lui. Chacun doit devenir l'expert de sa
propre existence.
Où va l'éducation à la
consommation ?
Ceméa - INC ANR - CEPE Éditions Ceméa
Donner aux
enfants les clefs
d'une éducation
critique et
émancipatrice.
La preuve
par l'exemple
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
13
Projet pour l’école
Pour une école au cœur de la république laïque
Affirmer l'école
maternelle
classe et 15 pour les toutes petites sections).
- Un environnement favorable à la réussite éducative, garanti par une architecture réfléchi et un
espace pensé.
- Des fonctionnements différents, alternatifs au
groupe classe permettant des démarches pédaL’école maternelle pas (encore)
gogiques pertinentes, nécessitant des locaux
obligatoire mais vraiment
adaptés et sécurisés.
fondamentale
- Un projet d'école qui prenne en compte les
Du projet politique…
besoins des enfants tant dans leur vie quotiL'école maternelle est à la fois un lieu d'accueil,
dienne que dans les apprentissages.
d'apprentissage, d'éducation et de co-éducation - Une évalution exclusivement formative, outil au
permettant une ouverture culturelle riche dès le
service de l'élève et de sa réussite, de ses parents
plus jeune âge. L'école maternelle doit rester une
et des enseignants. Elle fera partie intégrante de
composante essentielle d'un grand service d'acl'acte pédagogique et devra prendre en compte
cueil des jeunes enfants de 0 à 6 ans.
le ryhtme et les processus d'apprentissage des
Les Ceméa défendent une école maternelle qui
jeunes enfants.
reste inscrite pleinement dans le système éducatif Il est nécessaire de mettre en œuvre des formalaïque et gratuit. Ils souhaitent ancrer l'école tions, initiales et continues, spécifiques aux
maternelle dans une continuité
professeurs de l'école maternelle
éducative avec les autres modes
s'appuyant sur :
Vers un grand d'accueil au sein des territoires.
une connaissance du dévelopservice public
pement du jeune enfant et de ses
de la petite
besoins (le jeu, le rythme de vie, la
… aux projets
motricité, le langage, la sécurité
enfance
pédagogiques qui mettent
affective…),
en œuvre,
une approche pédagogique
- Un protocole d'accueil pour chaque enfant à
favorisant la manipulation et l'expérimentation,
l'école (classe, CLAE) élaboré en collaboration
- le travail en coopération avec les parents (sépaavec la famille qui aidera à la séparation ou à la
ration/adaptation),
transition et respectera au mieux le rythme de
- l'observation des enfants pour une action édul'enfant.
cative plus pertinente,
- Des lieux d'accueil intermédiaires en partenariat
- la rencontre avec les acteurs partenaires de
avec les acteurs locaux, tels que par exemple les
l'école maternelle (EJE, AVS, Atsem, animaclasses passerelles.
teurs, etc.), pour favoriser l'émergence d'une
- Des conditions d'accueil satisfaisantes garanties
culture professionnelle commune.
par des effectifs protégés (pas plus de 25 par
La formation devra permettre, sur les territoires :
- de réunir tous les acteurs scolaires et péri-scoVEN n°518 (avril 2005)
VEN n°519 (juillet 2005)
laires pour faire émerger une dynamique dans
Dossier : aller à l'école
l'école maternelle et pour inscrire celle-ci dans
Le temps et l'espace
maternelle, de la grande section
un réseau local ;
ou l'autonomie en jeu
au cours préparatoire
- d' accompagner la mise en place de projets pour
Activité de l'enfant de deux ans, essentielle
améliorer la qualité de l'accueil et la continuité
- Affirmer l'école
pour son développement, ses premiers
maternelle.
de l'action éducative en évitant la confusion
apprentissages et sa socialisation au sein d’un
- Le jeune enfant et
groupe.
entre temps scolaire et péri-scolaire.
son corps.
- Jeux chantés.
Les Ceméa veulent que les missions de l'école
- Le cahier de vie.
maternelle soient reconnues à la fois par l'institu- Sciences à l’école
maternelle.
tion, les familles et l'ensemble du corps enseignant
- Danser : un plaisir
comme fondamentales dans l'acquisition des prepartagé.
miers savoirs. Le lien et la confiance partagée avec
- Vous avez dit
accueil ?
toutes les familles sont des enjeux majeurs pour
- Une passerelle.
reconstruire des représentations positives de
l'école. ■
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
14
La preuve
par l'exemple
Projet pour l’école
Pour des métiers
reconnus, valorisés
Reconsidérer
la pédagogie
Le pédagogue est un ingénieurchercheur
ainsi une vision uniquement comptable des résultats scolaires et des comparaisons internationales.
Les pédagogies sont diverses et nombreuses, leurs
fondements ne négligent ni les savoirs, ni la
rigueur des démarches, ni les valeurs.
Les pédagogies doivent dialoguer entre elles de
façon contradictoire et étayée et laisser le choix aux
enseignants de construire leur propre voie.
Du projet politique •••
L’enseignant se doit de respecter les orientations
et les objectifs définis au niveau national, au niveau ••• aux projets pédagogiques
du territoire, à travers les projets d’établissement.
Nous devons nous interroger sur les savoirs et
Son statut de cadre leur confère le choix des compétences indispensables à acquérir : il ne faut
moyens pédagogiques. Cette liberté pédagogique plus mettre au même niveau la capacité d’un élève
Dans la collection vidéo
inscrite donc dans le respect du cadre éducatif à bien raisonner et des compétences parcellaires
des Ceméa
républicain déterminé par la nation,
autour d’une discipline. Nous
doit être conservée et renforcée. Il
devons également réfléchir aux nouL'enseignant
s’agit de permettre à chacun d’élabovelles formes à mettre en place pour
est un cadre,
rer des pédagogies adaptées au terenseigner : l’exposé des savoirs par
concepteur
rain, au public et en constante évoluun adulte devant des apprenants
tion pour que chaque élève réussisse.
n’est que rarement la forme la plus
d'une
Les équipes, autour d'instances solipertinente pour apprendre.
pédagogie…
dement installées, doivent rester maiIl est donc nécessaire de mobiliser
dont il rend
tresses en matière pédagogiques. Et
des pédagogies nouvelles où l’acticompte
en rendre compte.
vité de l’apprenant est première, où
En demandant à des professionnels
la mise en œuvre de projets collecd’exécuter plus que d’enseigner, on n’aide pas les tifs, la réalisation et l’appropriation de nouveaux
enseignants à adapter leurs pratiques dans une outils pédagogiques, des postures différentes pour
société en constante transformation. Comment, les enseignants et les apprenants sont nécessaires.
pour des professionnels, construire une nouvelle Sans rejeter des formes plus classiques, les
Outils pédagogiques
autorité, auprès de leurs élèves et de leurs parents, si méthodes d’éducation active les complètent et ont
Co-produit avec
espaces éducatifs
on leur retire le droit d’inventer et quand la la particularité de s’adapter à des publics hétéroconfiance est absente.
gènes. Elles ne négligent ni
L’école doit donc changer en se modifiant de les savoirs, ni la rigueur des VEN n°539 (janvier 2010)
l’intérieur, et soutenue par l’extérieur. Cette mue, démarches et ne refusent
qu’elle opère depuis plusieurs décennies, est sur- pas le contrôle de leur effi- Une école pour tous
ement trop lente. Seuls des professionnels, bien cacité.
Compte-rendu
formés et qui sont les premiers à demander une Nous affirmons que les actide l’expérience
de l'école
évaluation formative de leurs actes, pourront vités, l’« Agir » constituent
Calas-Dupont à
transformer les lieux d’apprentissages dans et des leviers essentiels aux
Toulouse. Une
autour de l’école.
processus d’apprentissage
équipe en
recherche
C’est aussi pour cela que toutes les personnes pour l’élève, quelle que soit
permanente à
concernées doivent s’emparer de ce sujet, évitant sa filière.
partir de la
mise en place
des cycles.
La preuve
par l'exemple
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
15
Projet pour l’école
Pour des métiers reconnus, valorisés
Dans ce cadre, le directeur d’établissement joue un
rôle particulier, qui doit être reconnu dans l’animation de ce projet pédagogique, en portant la responsabilité de coordonner l’équipe enseignante, de
créer du lien entre les personnels éducatifs de l’établissement, les parents, et les élèves… À ce titre il
doit pouvoir bénéficier d’une formation spécifique
et d’un statut clair auprès des différents interlocuteurs de l’établissement.
Dans la collection vidéo
des Ceméa
Élaborer des projets
éducatifs, projets
d’établissement
Du projet politique •••
L’innovation et la recherche doivent se situer au
cœur des projets qui encadrent les établissements
scolaires et le métier de l’enseignant. Ces projets
s’élaborent en partenariat avec l’ensemble de la
communauté éducative. Les enseignants y jouent
un rôle prépondérant, par leur statut, dans le choix
de dispositifs permettant d’atteindre les objectifs
fixés par tous. Des inventions permanentes, et
l’innovation pédagogique sont donc nécessaires, à
chaque projet, pour garantir l’appropriation et des
réponses pertinentes aux besoins repérés dans
l’environnement et dans les composantes de l’établissement scolaire.
L’autonomie des établissements doit permettre de
mettre véritablement en place les
projets pédagogiques élaborés
VEN n°539 (juillet 2010)
par la communauté éducative.
Chaque enfant, quel que soit
Le projet CELESTIN
son lieu de scolarisation, doit
(Collège et lycée
bénéficier de la même qualité
Freinet de Nantes)
d’accueil et d’enseignement.
Création de groupes
L’autonomie doit être plus
(tutorat, projets, travail
individuel en petits groupes)
pédagogique et organisation- importance du travail en
nelle que financière et adminiséquipe et de l'adhésion de
trative.
tous au projet.
La preuve
par l'exemple
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
16
••• aux projets pédagogiques
La scolarité doit constituer un cheminement plus
qu'une succession d'étape. Les cycles d'apprentissages constituent une approche intéressante dont
la mise en œuvre reste partielle. Dans le secondaire,
la logique actuelle de “classe”, et “d’heure de cours
de 55 minutes” doit être réinterrogée.
L’organisation de l’établissement doit assurer une
véritable prise en compte de la parole de l’élève, et
pas seulement pour le fonctionnement des instances – certes importante s– qui permettent
l’apprentissage de la citoyenneté. Si le travail en
équipe permet de lever des difficultés - ce que nous
croyons- il est alors essentiel d’instaurer dans les
emplois du temps de tous les personnels des heures
de concertation et d’élaboration de projet.
Les dispositifs spécifiques (atelier relais, passerelles…) peuvent apporter des réponses utiles, à
condition de rester pleinement intégrés aux projets d’établissement.
Les expériences de mobilité, telles que les classesdécouvertes, les sorties « hors-les-murs », la mobilité européenne… constituent un cadre favorisant
l’apprentissage des expériences du « vivre
ensemble » (projet collectif, vie en collectivité…),
de la citoyenneté et de l’action sur l’environnement.
Au même titre, les activités socio-culturelles méritent une meilleure reconnaissance comme levier
d’apprentissage, cela passe par une reconnaissance
des différents statuts (bénévoles, volontaires, professionnels) et des différents métiers des acteurs de
la coéducation.
Ces dispositifs et activités spécifiques peuvent et
doivent se démocratiser dans les projets d’équipes
et d’établissements et ne pas être réservés à une
catégorie d’établissement, d’élèves ou à un territoire particulier.
Les équipes doivent pouvoir se constituer autour
de projets pédagogiques et de recherche.
Pour des métiers reconnus, valorisés
Changer les cultures
professionnelles
par la formation
Enseigner est un métier de relation qui
implique toute la personne, dans une
recherche de cohérence entre valeurs
et pratiques
Du projet politique •••
La France cultive une singularité qu'il faut questionner… la segmentation des métiers de l'éducation, de l'animation et de l'action sociale.
Les Ceméa, dont la formation est le cœur de
métier, ont une expérience massive et ancienne
dans la formation et l'accompagnement des enseignants, des éducateurs, des animateurs, des intervenants éducatifs et même des parents… Fort
naturellement, nous voyons les indispensables passerelles à construire pour répondre aux enjeux
d'avenir et donner une cohérence aux politiques
publiques d'éducation.
Sans rejeter le modèle universitaire des formations
professionnelles aujourd'hui, les Ceméa le trouvent
incomplet. Il ne doit pas conduire à une uniformité
des pratiques. Selon le principe de similitude : « nos
expériences influencent nos pratiques ». Les
méthodes de formation sont déterminantes : elles
doivent faire place au travail d'équipe, à la coopération, à l’évaluation autocritique, et favoriser la
participation, la conduite de projets.
En cela l'enseignant (et tous les autres éducateurs
avec lui) ne peut accomplir ses missions sans être
porteur de valeurs. Des valeurs qui fondent les
gestes professionnels questionnés et analysés en
permanence.
••• aux projets pédagogiques
• Concernant les contenus
Non seulement sur la pédagogie des disciplines en
approche transversale, mais aussi sur :
- Les valeurs de l’école de la république et sur ses
missions.
- La relation adultes - jeunes et enseignants enseignés.
- La connaissance des publics et des réalités des
terrains d’exercice.
- L’entraînement à l’élaboration et à la mise en
œuvre de projets pédagogiques d’équipe et
d’école ou d’établissement.
- L’analyse, la concertation, et le travail en équipe.
- La connaissance des partenaires de l’école,
l’entraînement et l’analyse aux actions conduites
en commun avec eux.
Projet pour l’école
- La mise en cohérence de tous les moments de
“vie scolaire” (repas, récréations…).
- L’expression de chacun : la place de la parole, en
confiance.
- Les dynamiques de groupes.
- La communauté éducative.
• Concernant les méthodes
- Par une recherche de similitude entre le vécu de
formation et les pratiques professionnelles préconisées (principe d'homologie : on enseigne
comme on a été formé).
- Une valorisation des parcours antérieurs,
comme témoin d'engagement éducatif. Chacun
aborde le métier avec une histoire parfois déjà
très riche (direction de séjours d'enfants, responsabilité associative, parents, reconversion
professionnelle…).
- La Recherche- Action comme dynamique de
formation en encourageant la participation à des
groupes de recherche et formation continue.
- L'inscription individuelle et/ou collective (établissements) dans des réseaux éducatifs.
- Une formation avec et par ses pairs, et une pratique du travail en équipe, et une valorisation
des pratiques innovantes, l'écriture professionnelle par la publication de travaux.
- Des terrains d'alternance diversifiés et à valeur
pédagogique ajoutée : équipes ou établissements
pilotes, et terrain de stages hors école, établissements médico-sociaux, centres de vacances, service éducation jeunesse, expérience à l'étranger…
- Une alternance théorie pratiques et l'analyse en
petits groupes des situations vécues contriDes propositions pour la
buant à une réflexion concrète sur les gestes
formation continue des
professionnels.
enseignants
- Des réflexions et des mises en situation en
projets d'actions, intégrant des enjeux de Les Ceméa organisent de nombreux
stages de formation continue sur
société par exemple : parité, laïcité, citoyen- les thèmes de la gestions de conflit,
la mixité, le projet d'établissement,
neté, etc.
activités scolaires, la relation
- Des séquences (des sessions, des modules) les
éducative, la vie citoyenne, l'aide
trans-catégorielles. Voire des formations com- et accompagnement.
munes éducateurs, animateurs, enseignants,
intervenants scolaires) comprenant une préparation au travail avec les différents intervenants éducatifs (AVS, moniteurs sportifs,
artistes).
- L'ouverture culturelle de l'école (et des enseignants eux-mêmes) et l'intégration de l'éducation aux et par « les écrans ».
- Une vision large des questions et des pratiques
éducatives par des échanges internationaux
pour enseigner la mobilité et ouvrir à l'Europe
et au monde.
La preuve
- Une pratique la coéducation sous toutes ses
par
l'exemple
formes.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
17
Projet pour l’école
Pour des métiers reconnus, valorisés
••• aux projets pédagogiques
Des moments de concertation doivent être organisés de manière régulière, reconnus institutionnellement et intégrés pleinement aux missions de
l'enseignant. Des espaces doivent être aménagés
pour que les différents personnels puissent travailler ensemble de manière formelle.
L’éducation est une aventure
La réflexion contradictoire avec d’autres est indiscollective, elle ne saurait être un
pensable, laquelle permet une meilleure maîtrise
métier solitaire
des évolutions de la société, la compréhension et
la prise en compte de publics très divers et sans
Du projet politique •••
cesse changeants. L’enfant, l’adolescent, a besoin
Différents métiers se côtoient au sein de l'établisd’adultes - repères et pas seulement de transmetsement ; il est essentiel que les différents personteurs de savoirs. Il doit pouvoir rennels travaillent ensemble au service de
contrer des adultes divers, responla réussite et du bien-être de tous les
sables, qui savent être à l’occasion
Chaque métier ses ancrages ; ancrages fugaces mais
élèves de manière complémentaire et
en concertation.
doit être bien
indispensables, lucides et distanciés
Tous les personnels de l’école doivent
identifié
aussi, par les regards croisés des uns
être formés (assistants d’éducation,
et des autres.
et
reconnu
pédagogique, AVS…) : se préparer à
Ainsi, parallèlement et contradicpar tous
intervenir comme éducateur n’est pas
toirement parfois, ils accompagnent
inné et doit être réfléchi. La classe
le jeune, l’élève, dans sa quête pern'est pas un lieu isolé ; l'entraide, les
manente ; ils l’aident à découvrir les réalités de la
regards croisés doivent être possibles et encouravie, avec ses aspects divers et parfois opposés ; ils
gés. Au préalable, chaque métier doit pouvoir être
l’aident à apprendre à les affronter et à les supporidentifié et reconnu par tous, il s'agit de mesurer
ter.
son champ d'action afin de favoriser le travail en
La notion de projet éducatif et le travail collabocommun. Des ressources externes à l'établissement
ratif doivent trouver une place significative.
doivent aussi être sollicités (services sociaux,
Le projet d'établissement est ce qui permet de trad'orientation, partenaires extérieurs…).
vailler ensemble, il est établi en concertation avec
l'ensemble de la communauté éducative. Il permet
d'avoir une cohérence d'action au sein de l'étaLa preuve
blissement.
par l'exemple
Les personnels de direction, au-delà d'être représentants de l'état et de l'établissement sont des personnels ressources pour l'accompagnement des
Cahiers de l'animation n°77
personnels et pour favoriser le travail en équipe.
C’est l’un des
Les fonctions administratives ne doivent pas
grands mérite de
prendre le pas sur les fonctions pédagogiques et
l’Éducation
populaire que
éducatives. Des innovations doivent permettre
VST n°111
d’avoir su poser
dans certains établissements d'expérimenter des
Vers une convergence des
tout à la fois la
question de la
modes de direction participatifs et collectifs.
professionnels pour un vraie
démocratisation
place au handicap
Au cours de leur formation initiale, les futurs perde l’accès au
sonnels de l'Éducation nationale doivent être mis
savoir tout en
Intégration scolaire, intégration professionnelle,
permettant à tous
en situation d'élaborer et de mettre en œuvre un
aménagements des espaces publics… Suffit-il
les savoirs
d’une loi pour
projet à dimension éducative, en collaboration
d’accéder à une
réduire les situations
égale dignité. Les pratiques d’échanges
avec d'autres futurs partenaires (classes de découde handicap ou pour
de savoirs s’inscrivent dans ce mouvement
instaurer une
verte, accompagnement à la scolarité…). ■
et permettent qui plus est rencontre,
Créer les conditions
d'un travail d’équipe
inter-catégoriel
« égalité des
chances » à l’école,
dans l’entreprise et
la société ?
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
solidarité et partage.
Le champ de l'animation joue un rôle
majeur dans l'acquisition des savoirs,
savoirs faire et savoirs être.
JANVIER 2013 - © CEMEA
18
Projet pour l’école
Pour une éducation
globale
Donner toute leur
place aux parents
Être parent, une fonction difficile qui
ne s'apprend que dans le quotidien…
Deux postulats :
1. Dans la grande majorité de situations, les
familles restent le premier cercle éducatif, culturel,
social.
2. Être parent conduit à une recherche permanente d'équilibre et à un inévitable tâtonnement
éducatif.
Du projet politique •••
Les parents doivent être associés aux évolutions du
système éducatif pour que l'on puisse parler de
Coéducation. Les équipes éducatives ont à offrir
des repères permettant une réelle implication
dénuée de toute stigmatisation pour les plus
désemparés.
Ce qu'on désigne aujourd'hui par « familles »
recouvre une grande diversité de situations et
d'autre part, différentes fonctions « dites familiales » (autorité, sécurité affective, etc.) pour assurer le développement de l'individu et son intégration sociale et qui peuvent être consciemment
réparties.
Ainsi convenons que la responsabilité et la compétence des parents sont d’élever, d’éduquer, de
choyer, d’aimer, de protéger et d’assurer l’avenir
de leurs enfants. La responsabilité et la compétence
des enseignants sont d’aider prioritairement leurs
élèves à acquérir les connaissances et compétences
nécessaire pour leur insertion et leur épanouisse-
ment (socle commun). Les animateurs qui prennent en charge les enfants hors temps scolaire, doivent, à travers les activités qu’ils conduisent, élargir l’éventail culturel, et l’acquisition de compétences sociales. Ainsi chaque adulte prend ici sa
place et joue un rôle complémentaire.
••• aux projets pédagogiques
Des espaces d'échange entre adultes participent à
créer des formes de solidarité, des réseaux
d'échanges et permettent aux familles de trouver
des lieux et des temps propices à l'expression, de
leurs difficultés et de leurs réussites. Ces temps
visent :
- le repérage, l'émergence de questionnements.
- l'accompagnement de chacun là où il en est,
- la valorisation de la compétence, plutôt que de
pointer les failles.
Agir avec les familles ne devraient pas se traduire
par l'assignation des familles à une place qu'elles
devraient tenir, mais plutôt, par faire en sorte
qu'elles soient parties prenantes du système. Les
Ceméa agissent, sur le terrain, avec les acteurs
locaux, pour créer des dynamiques qui intègrent,
à parité, les familles dans la construction, la mise
en œuvre et l'évaluation de projet.
VEN n°535
(juillet 2009)
La co-éducation
Dossier sur le lien
entre l'école et
l'animation avec des
témoignages et des
comptes rendus
d'expériences.
Une logique de
collectif
Une plate forme de
revendication et de
proposition pour une
approche globale des
questions éducatives.
Pour un grand projet national
sur l'enfance et la jeunesse.
À retrouver sur
www.villeseducatrices.fr
La preuve
par l'exemple
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
19
Projet pour l’école
Pour une éducation globale
Repenser les lieux
d’éducation et les
rythmes
Prendre son temps, c'est prendre le
bon temps
Du projet politique •••
Pour les Ceméa, il n'est ni possible, ni souhaitable
d'isoler les rythmes scolaires.
lescents, jeunes, quels que soient leurs territoires
de vie. C’est la garantie de l’égalité républicaine.
Ce cadre doit permettre la mise en œuvre de politiques locales mais globales adaptées à la réalité des
territoires. »
Sont aussi à considérer l'ouverture de l'école, des
bâtiments scolaires, les fonctionnalités des équipements éducatifs et culturels, les déplacements
induits au cours de la journée.
••• aux projets pédagogiques
Un héritage historique
Le rythme scolaire est aussi une question de
Le temps de l'École a toujours été défini selon des pédagogie
enjeux très divers et les rythmes scoDonner le temps d'apprendre, c'est
laires soumis à des intérêts et intenarticuler les temps de la découverte,
tions bien souvent contradictoires
de la compréhension, de la confronArticuler,
oubliant celui des élèves.
sans hiérarchie, tation à l’existant, du réinvestissement, de l’assimilation ; c'est recoutemps éducatifs rir à des dispositifs pédagogiques
Un apport scientifique
et temps
Les réflexions en chrono biologie et
variés qui sollicitent, de multiples
sociaux
chrono psychologie nous permettent
façons, l'attention des élèves.
d'affirmer que l'on ne peut se réduire à
L’apprentissage n’est pas la conséla seule réforme des horaires scolaires
quence immédiate de l’activité. Des
(journée, semaine, année…). « Elle doit prendre en temps de latence, tout comme les temps de rêveconsidération tous les temps, ceux de l’enfant, mais ries, sont nécessaires à l’assimilation. Apprendre est
également ceux des adultes, les espaces et lieux de vie une activité complexe qui nécessite de donner du
où ces temps se déroulent, les démarches pédago- temps à l’apprenant.
giques, dans l’école et hors l’école. »
Ne pas hiérarchiser les temps de l'enfant
Une cause majeure d'inégalités sociales, territo- Tous les temps de vie quotidienne sont des temps
riales et économiques
éducatifs à part entière, notamment les temps périLa prise en compte des rythmes ne doit pas ren- scolaires et les temps relatifs à la vie démocratique
forcer les inégalités sociales, territoriales et écono- de l’établissement scolaire. « Il est nécessaire de
miques. Certaines communes, plus riches que laisser aux jeunes le temps et l’opportunité de poud'autres, participent à ces inégalités sociales.
voir aussi se construire dans ces moments-là. »
La nécessité d'un cadre national posant des principes pour tous…
« Dans sa responsabilité, l’État doit poser un cadre
de principes applicables pour tous les enfants, ado-
Apprendre le temps
« Le jeune apprend à gérer son emploi du temps, à
trouver son rythme. Même si les rythmes gagnent
à être réguliers, connus et maîtrisés par les enfants,
l'organisation des temps d'apprentissages doit également laisser la place à l'inattendu, à l'exceptionnel et à la souplesse des besoins de chacun. »
Le temps… une ressource pédagogique…
« À l'échelle du système éducatif, l’organisation des
cycles d’apprentissages, de parcours individuels et
singuliers dans les cycles eux-mêmes doit permettre aux professionnels d'agir de façon plus
souple sur l’organisation des apprentissages. »
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
20
Pour une éducation globale
Projet pour l’école
Une diversité d’acteurs à mobiliser
L'approche de l'éducation formelle, non-formelle
et informelle invite à la reconnaissance de l’importance de l’ensemble des acteurs éducatifs dans les
différents temps de vie et de travail des enfants et
des jeunes.
Respecter les différentes cadences
Pour ne pas soumettre les plus jeunes aux cadences
de leurs parents, des changements sont indispensables à l'école maternelle. Ainsi, une réflexion sur
les rythmes invite à une autre politique vers un service public de la petite enfance, créant des passerelles entre les structures d'accueil, et redéfinissant
la spécificité de l'école maternelle.
Parce qu'il y va aussi de la santé des enfants
Le dit-on suffisamment ? Est en jeu la santé des
enfants et des jeunes.
Ce ne sont pas seulement des conditions d'assimilation des apprentissages dont on parle, mais bien
du bien-être global de l'enfant. Les projets pédagogiques des établissements innovants montrent
des voies possibles.
Les rythmes scolaires : un enjeu d'éducation
globale. Parlons alors des rythmes éducatifs
ou des temps de l'enfant.
Une diversité des temps à prendre en compte
Repenser la journée scolaire c'est penser la journée
de l'enfant dans sa globalité, en articulant les
temps scolaires, péri-scolaires, de loisirs, culturels,
sportifs, artistiques,…
Les temps familiaux sont aussi des temps éducatifs
où les parents sont de réels acteurs de l'apprentissage.
De l'importance du temps libre
Ce temps libre, qui échappe à toutes structures
organisées est un temps important dont on fait
souvent l'impasse. Ce temps appartient au jeune
qui se construit. Temps d'éducation à part entière,
c'est un espace de confrontation aux repères et un
apprentissage de l'autonomie.
Les temps, au cœur du Projet local d’Éducation
« Il permet de préciser la complémentarité entre
rythmes scolaires et rythmes sociaux, entre les
espaces contribuant à l'accès à une diversité
d’apports, de repères, de valeurs. » Il s'agit de
revendiquer un projet local éducatif articulant les
projets des établissements scolaires et les projets
des différents et nombreux organisateurs d’activités éducatives.
Une politique publique scolaire et périscolaire
L'accompagnement à la scolarité se limite trop
souvent à « faire l'école après l'école » aggravant la
situation et déplaçant les inégalités. Il s'agit d'apporter avec d'autres moyens et d'autres temporalités, ce que l'enfant ne trouve pas à l'école ni chez
lui. On se trouve bien alors dans le cadre d'une
complémentarité avec l'école et avec la famille.
La réflexion sur les rythmes d'apprentissage et la
pédagogie différenciée amènent souvent à mettre
en place des espaces de soutien, de renforcement,
d'individualisation pour élèves « à besoins particuliers » (pour élèves décrocheurs, pour l'accueil
du handicap, pour l'intégration d'enfants nouvellement arrivés, pour élèves en difficulté…). Ces
dispositifs doivent quitter leur statut marginal
pour faire évoluer l'organisation globale du système éducatif.
De fait, la formation des enseignants doit être
repensée, articulée aux autres champs éducatifs
(auxiliaires assistants, animateurs, médiateurs,
éducateurs…) Les Ceméa sont convaincus que
cela se forgera par un métissage des cultures professionnelles. Passant, à la fois, par des séquences
communes de formation initiale et continue, et
par la mise en place d'instances qui normalisent les
projets croisés et des analyses de pratiques.
L'organisation du travail d'équipe
et le temps de présence dans les
établissements ne peuvent être
tabous.
Les pratiques culturelles
Repenser les rythmes, c'est aussi introduire la possibilité d'une éducation culturelle et artistique qui
passent par des pratiques d’activité, par des rencontres, sources d’apprentissage, de réflexion, de
découvertes et de créativité.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
21
Projet pour l’école
Pour une éducation globale
Ouvrir l'école, lieu de
culture, aux autres
lieux de culture
Pour une pédagogie de l'éveil
Du projet politique •••
Quels enjeux de l'ouverture à la culture, aux
médias et au spectacle vivant à l'école :
- pour donner du sens aux apprentissages et les
rendre vivants,
- pour comprendre et agir sur le monde,
- pour permettre l'expression et la construction
des personnes,
- pour se situer comme individu/groupe dans son
environnement, sa famille et son rapport aux
autres.
L’école doit s'ouvrir et travailler avec les lieux de
pratiques et de diffusion culturelle qui contribuent
par leur programmation et leur démarche éducative à la construction du citoyen, à l'élaboration de
la pensée et à la prise de conscience.
••• aux projets pédagogiques qui
mettent en œuvre,
- Un projet éducatif qui s’inscrit dans un rapport
actif à la culture pour en faire un objet de tous
les instants par-delà les disciplines.
- Des ressources, des stratégies d’accompagnement… Ces espaces ne peuvent vivre que par
des « accompagnateurs » formés à la mise en
place de situations pédagogiques les plus variées.
- La construction de connexions entre le monde
des savoirs et de la réflexion.
- Un rapport direct aux objets, aux productions artistiques, culturelles et médiaVEN n°530 (avril 2008)
tiques.
- Théâtre au collège.
- Des situations qui dynamisent les indi- Des apprentis bouchers au festival
vidus, qui peuvent les mettre au travail
d’Avignon.
- Le musée lieu de
réellement (en s’impliquant, en relation
rencontres.
aux autres, disponibilité qui leur permet
- Rencontres artistes
d’évoluer, curiosité, envie de continuer à
public.
- Aller-retours
s’aventurer).
sensibles.
Des pratiques (écrire, jouer, bouger…)
- Dialogues avec les
publics.
dans des espaces formels (classes à projet
- Qu’est ce qui nous
artistique et culturel) ou non formels
semble essentiel,
atypique, dans cet
(ateliers artistiques et de créations numéaccompagnement.
riques) en s'appuyant sur les structures
culturelles locales.
- Des espaces pour dire ses goûts, formuler son regard critique.
La preuve
Des pratiques personnelles, et/ou compar l'exemple
plémentaires articulées à des projets colDOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
22
lectifs, adaptées et débouchant sur des réalisations.
- Un accompagnement du jeune spectateur :
réfléchir et échanger avec les autres (spectateur,
professionnels, artistes) facteur de socialisation,
permet d’acquérir un regard critique et distancié.
- Et pour l'enseignant lui-même : un entretien de
son propre rapport à la culture y compris en formation initiale.
Promouvoir une
éducation globale :
les lieux et les
acteurs de la cité
La citoyenneté ça s'apprend, mais
surtout ça se vit
Du projet politique •••
L'école ne peut pas tout et elle n'est pas son propre
recours.
Le dire c'est déjà ouvrir des voies pour la résolution de nombreuses difficultés. Et s'engager vers la
définition de territoires apprenants.
Il n’y a pas une éducation portée par l’école, une
éducation portée par la ville, une autre portée par la
famille : il y a UNE éducation, qui doit être globale
et cohérente, avec tous les acteurs de la cité, dont
l’école et sa communauté éducative font partie.
L'apprentissage des valeurs citoyennes, républicaines, laïques et du vivre ensemble est un impératif qui demandera une révolution culturelle, la
mise en cohérence de tous les temps et les lieux
éducatifs, et la participation des acteurs de la cité
qu’ils soient élus, professionnels de tous secteurs,
habitants…
Faisons le pari dynamique d'une réelle mobilisa-
Pour une éducation globale
Projet pour l’école
tion de l'ensemble de la communauté éducative, • Une dynamique d'échanges réciproques de
au sens large, reconnaissant comme acteurs de la savoirs :
communauté éducative tous ceux qui participent - grâce à des projets inter-générationnels permettant aux aînés de participer à la transmission des
aux apprentissages, formels ou non formels,
savoirs, et donc à l’éducation globale des
conscients ou inconscients, pour l’enfant. L'école
enfants, tout en développant les compétences de
peut être un carrefour de la cohésion sociale et de
savoir être, de citoyenneté et de solidarité ;
l'effort de chacun pour vivre ensemble.
L'élaboration et la mise en place des plans éduca- - grâce aux regards croisés des différents acteurs
de la cité participant à l’éducation globale des
tifs locaux sont encore trop morcelées et aléatoires,
enfants.
bon nombre d’acteurs sont oubliés. La commande
publique souffre d'ambiguïtés. Se pose comme • Un questionnement sur l'accompagnement à la
pierre angulaire, la question du pilotage d'un sys- scolarité. Il ne s’agit en aucun cas ni de refaire
l’école après l’école ni d’apporter un
tème éducatif à l'échelle de chaque
soutien scolaire aux élèves en diffiterritoire. Et ce, dans une perspective
Vers des
culté, ce soutien n’étant jamais
d'égalité d'accès à l'éducation sous
territoires
mieux assuré que par les enseitoutes ses formes, au sein ou impulapprenants
gnants eux-mêmes. En ce sens,
sés par des services publiques
dans une égalité l’aide aux devoirs, pratiquée par des
modernes et ambitieux.
non-enseignants dans beaucoup de
Il est nécessaire de dresser des diarépublicaine
structures, est une activité ambiguë.
gnostics précis, complets pour
Un partenariat de diffusion
S’il s’agit d’apporter aux enfants un
chaque territoire, intégrant l'entélé RFO/CEMEA, à Mayotte
espace et des outils (internet, manuels, jeux) dont
semble des acteurs.
ils ne disposent pas chez eux, on se trouve bien
dans le cadre d’une complémentarité avec l’école
••• aux projets pédagogiques qui
et avec la famille. S’il s’agit, au contraire, de réexmettent en œuvre,
pliquer une leçon non comprise ou non apprise en
• Un partenariat avec les instances démocratiques classe, l’animateur se substitue bel et bien à un
de la cité qui donne du sens aux apprentissages de enseignant, dont il n’a ni la formation ni la comla démocratie à l’école. La participation des enfants pétence, ce qui pose un problème de légitimité. ■
aux instances démocratiques de la cité, par
exemple un conseil municipal jeune incluant des
lycéens, en lien avec l’école, peut participer à une
culture de l’engagement citoyen à l’école.
• Une mobilisation des ressources sur le milieu,
l’environnement qu’il soit rural ou urbain, de
La preuve
montagne ou de mer, (etc.). Il doit être vu comme
par l'exemple
VEN n°525 (janvier 2007)
un lieu support à de nombreux apprentissages : on
peut travailler sur les compétences liées à la lecture
Dossier sur les classes
et à l’écriture dans la ville, on peut travailler sur les
de ville
compétences liées au savoir être et à l’autonomie
VEN n°531 (juillet 2008)
en évoluant en forêt, etc. C’est aussi un moyen de
- Pédagogie de projet.
- Expérimentation.
permettre aux citoyens de mieux connaître leur
Dossier sur l'éducation à
- Classe découverte.
environnement proche, de se l’approprier pour
l’environnement
mieux le respecter et devenir un acteur du terri- L'éducation relative à l’environnement.
toire à part entière.
- Vivre ici ensemble.
- Le développement durable est-il soutenable ?
- Les
perspectives
de l’écologie
urbaine.
- La balade
découverte.
- Une
citoyenneté
active pour un
monde
durable.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
23
Projet pour l’école
Pour une éducation globale
Éduquer à
l’environnement
européen et
international :
citoyenneté,
solidarité et mobilité
"Éduquer, c'est préparer à entrer dans
un monde commun". Hannah Arendt
Du projet politique •••
Agir dans le milieu dans lequel nous vivons est un
principe d’éducation nouvelle défendu par les
Ceméa. L’environnement aujourd’hui est autant
local qu’international. L’éducation à la citoyenneté européenne et à la citoyenneté mondiale, en
termes de connaissance, de lecture critique et de
décryptage est un enjeu de citoyenneté pour
demain. Agir dans et pour un monde plus juste,
plus solidaire implique des actions, des pratiques,
des engagements concrets de toutes formes de solidarité entre les groupes, les peuples, les pays, les
cultures.
Éducation au monde / Éducation à la
citoyenneté mondiale
Selon le principe universel d'éducabilité, tant dans
les champs éducatifs formels que non formels, les
éducateurs portent une responsabilité majeure
dans la prise de conscience d'un monde toujours
plus globalisé. De même, les systèmes éducatifs
(l'école, les associations et mouvements d'éducation populaire, les différentes organisations et institutions…) doivent éveiller les consciences, diffuser les connaissances et encourager les échanges.
Dans l'approche globale des questions d'éducation, le concept d'éducation à la citoyenneté mondiale regroupe plusieurs objectifs :
- l'éducation à la paix et à la résolution des
conflits,
- l'éducation aux droits humains,
- l'éducation interculturelle et interconfessionnelle,
- l'éducation vers un développement durable,
- l'éducation politique et la culture démocratique.
Pour cela, des moyens d'actions qui font appel à la
coopération, à la mobilité et aux échanges doivent
être utilisés.
Éducation à l’Europe/ Éducation en Europe
Il s’agit de continuer à sensibiliser et à impliquer les jeunes et les acteurs éducatifs et sociaux
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
24
dans le projet politique de l’Europe, en favorisant la découverte et les apprentissages de la
diversité européenne : autour des langues
comme vecteurs culturels, de l’histoire, des
organisations politiques, etc. Éduquer « à
l’Europe », c’est éduquer à une Europe dans le
monde. L’éducation en Europe, c’est l’intervention avec d’autres partenaires, dans des
combats éducatifs tels que la réussite éducative,
l’éducation globale, etc.
L’interculturel, enjeu de politique éducative
et sociale
Pour les Ceméa, l’Éducation interculturelle est
politique. Elle est politique quand elle favorise un
dialogue des cultures et contribue à refouler l’idée
d’un choc ou d’une guerre de civilisations. Elle est
politique quand elle permet de lutter contre la
notion de « frontière » quand celle-ci est synonyme
de mur, de cloisonnement, d’exclusion quand les
Ceméa militent pour l’ouverture à des « chez soi »
multiples, à des pluri appartenances.
Les Ceméa militent pour une autre conception de
l’interculturel. Celle d’une éducation à la complexité favorisant « un humanisme du divers ».
La mobilité, objet d’apprentissages et de
solidarités
Les Ceméa ont poursuivi leur travail de plaidoyer
sur la réduction des obstacles financiers, juridiques
et culturels par les politiques publiques. Ils ont
expérimenté des démarches pédagogiques, notamment sur les représentations, apprendre à les
déconstruire, pour les dépasser et pouvoir être
dans une démarche d’un vivre ensemble ou pas !
La mobilité doit ainsi permettre également
l'émancipation de la personne en lui apportant
autonomie et/ou sens de la responsabilité.
••• aux projets pédagogiques
Tout ce qui constitue de l' « Éducation à » ne peut
être considéré comme de nouvelles disciplines à
enseigner mais plutôt comme une autre façon
d'aborder les apprentissages en situations authentiques et vécues.
Il faut développer des démarches pédagogiques
dans les formations professionnelles ou dans
l’accompagnement à vivre une expérience scolaire
dans un autre pays par exemple.
Les Ceméa sont engagés dans plusieurs actions
éducatives d'ouverture au monde et à l’autre :
auprès d'élèves, de parents d'élèves, d'enseignants,
d'autres adultes des établissements concernés.
Un accompagnement de tous au départ et à l'accueil est primordial pour la réussite du projet, qu'il
soit individuel ou collectif.
Pour une éducation globale
L’ouverture aux langues étrangères
Elle répond à deux principes. C'est à la fois l’accessibilité aux langues pour tous et toutes et le plurilinguisme. Il faut travailler à la mise place des
situations pédagogiques qui permettent de se sentir légitime à parler une autre langue et ce, en multipliant les approches : la langue comme support
privilégié de contact, de relation et de communication ; la langue comme vecteur culturel, la
langue comme canal de transmission d'émotions
et de savoirs, la langue comme source de créativité,
la langue comme jeu… etc.
Investir l'éducation
aux médias et aux
écrans
Les Ceméa sont fortement investis
dans l’éducation aux médias, à l’image
et aux écrans.
Du projet politique •••
- Les enfants et les jeunes passent de plus en plus
de temps devant des écrans et depuis longtemps
plus que devant leurs enseignants.
- L’information est multiforme et immédiate. Le
savoir encyclopédique s’accentue et se relativise
à la fois.
- Les territoires du savoir sont fluctuants (où est
le savoir et quelles sont ses limites ?).
- Les usages des réseaux sociaux transforment,
concurrencent les relations éducatives et personnelles.
- Les jeunes sont équipés d’objets technologiques
qui s’inscrivent, quant à leurs contenus, dans
une démarche plus consumériste que pédagogique.
Devant ces réalités, l'école a la responsabilité éducative de proposer aux enfants et aux jeunes un
projet d'émancipation face au projet consumériste
Projet pour l’école
des industries de programme. Il y a donc urgence
et nécessité d'une grande politique d'éducation
aux médias, systématique, tout au long de la vie et
pour tous. L'enjeu est démocratique et l'école doit
permettre à chaque enfant de se construire comme
citoyen critique et responsable dans la société
numérique.
L'école doit aussi admettre que la culture numérique des jeunes se développe très majoritairement
en dehors de l’école, pour en faire un atout.
••• aux projets pédagogiques qui
mettent en œuvre,
• Une culture numérique
- par des pratiques pédagogiques avec les médias
et non seulement par les médias,
- par un soutien à une production éditoriale
numérique à haute valeur ajoutée éducative,
- par une mise en mouvement des établissements
publics (SCEREN, France Télévision, Radio
France, INA, Instituts derecherche…), en partenariat avec les acteurs et actrices de la société civile,
et des éditeurs indépendants.
• Une éducation aux médias
- Par une formation aux médias systématique
pour les enfants, les jeunes, de tous les acteurs et
actrices éducatifs (les personnels enseignants
mais aussi les autres membres de la communauté éducative et les partenaires de l'école sans
oublier les parents d'élèves). En les formant à
l'animation de projets éducatifs et culturels en
lien avec les médias ; en les formant aux pratiques à risques dans la société numérique ; en
les formant à une éducation aux médias apportant un regard critique, favorisant la créativité et
l'expression des jeunes, articulée aux droits de
l’homme et à la citoyenneté.
- Par un travail avec des chercheurs en sociologie
des médias et en sciences de l’information et de
la communication, et des journalistes ou leurs
associations.
- Par la conception de ressources et d'outils : en
concevant des outils pédagogiques multi-supports, plurimédias pour les professionnels de
l'éducation, mais aussi pour les parents d'élèves.
- Par un dialogue ouvert avec les concepteurs et
éditeurs de programmes.
Une co-régulation et un dialogue entre la société
civile et les industries de programmes permettent
de renforcer les politiques de protection des
mineurs, de poser la question de la responsabilité
sociale et éthique des industriels, et d’intégrer les
dimensions d'éducation et de santé dans l'agenda
des médias. ■
Dans la collection
Éducation et société
dirigée par les Ceméa
chez Éres
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
25
Projet pour l’école
Quelques questions vives
mises au travail…
■ LA LAÏCITÉ
Les Ceméa sont attachés au principe de laïcité
(cf. p 6, 9).
Mais parce que l'environnement bouge :
- des populations sont stigmatisées,
- des postures de replis communautaires sont
constatées,
- la remise en cause de la notion de carte scolaire
compromet davantage la mixité sociale et culturelle,
- la législation apparaît nécessaire mais ne peut
être suffisante,
- des références religieuses et culturelles interfèrent plus encore dans des espaces éducatifs, sur
la vie quotidienne et la vie collective.
Des questions vives se posent :
- Comment et dans quels espaces les équipes
s'emparent-elle de ces questions ?
- Dans quelle mesure la formation des personnels
prépare-t-elle à la régulation des situations-problèmes ?
- Comment les équipes placent-elles l'impératif
de dialogue au cœur de l'acte éducatif ?
par des outils qui permettent aux élèves et aux
parents de se repérer dans un projet d'apprentissage ?
■ L'ÉCOLE MATERNELLE
Les Ceméa militent pour un accueil des jeunes
enfants dès deux ans dans des conditions qui favorisent l'éveil, l'exploration, l'autonomie et le vivre
avec les autres.
Mais parce que nous constatons que
l'environnement bouge :
- le développement de la scolarisation dès deux
ans gratuit, pour tous se fait dans des locaux et
avec des aménagements inadaptés,
- les espaces d'accueil adaptés sont trop peu nombreux et payants,
- la France accueille dans un modèle juxtaposé (les
accueils sont successifs, les uns à côté des autres.
Il n'y a pas de projet commun, partagé des
accueils.),
- le modèle scolaire reste hégémonique,
- une assiduité dès deux ans à la maternelle,
6 heures par jour est exigée,
- l'école maternelle dérive vers la préparation à
l'école élémentaire.
■ L'ÉVALUATION
Des questions vives se posent :
Les Ceméa sont attachés à une évaluation utile et
pertinente au regard des objectifs que se sont fixés
les équipes au sein des établissements.
Dans la collection
des fichiers
pédagogiques activité
Mais parce que l'environnement bouge :
- évaluation du système : les évaluations nationales ne tiennent pas compte des réalités de terrain (avancée du programme, niveau d'exigence,
notation-sanction…),
- évaluation des établissements : les résultats des
évaluations amènent les établissements vers une
logique de compétition et de palmarès sans tenir
compte des réalités locales,
- évaluation des enseignants : le projet de notation des enseignants par les chefs d'établissement contribue à instaurer une dynamique de
compétition voire peut entraîner des situations
d'injustice (en cas de conflit de personnes),
Des questions vives se posent :
- Comment remplacer un système de notation
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
26
- Comment imaginer des établissements ayant
des formes d'accueil modulables ?
- Comment travailler sur la transition des passages dans la continuité (éducative, du milieu de
vie et des acteurs) et dans le respect des temps de
découvertes, d'exploration favorisant l'expression, la motricité libre ?
- Comment compenser les inégalités vis-à-vis du
langage et de l'ouverture culturelle ?
■ L’AUTONOMIE
Les Ceméa sont attachés à un service public d’éducation qui prend en compte la réalité du terrain,
ils font confiance aux personnels pour mener à
bien leur mission éducative de manière autonome
et responsable mais parce que l’autonomie actuelle
est surtout administrative et au service de la compétition, des questions vives se posent :
- Comment concilier une éducation nationale et
Quelques questions vives à mettre au travail
des écoles uniques et différentes qui puissent
s'adapter aux problématiques locales ?
- Comment permettre et accompagner une vraie
liberté pédagogique et éducative qui sait
s’affranchir des contraintes des programmes
nationaux et qui soit au service de projets innovants et expérimentaux ?
- Comment mettre l’autonomie au service du travail d’équipe et non de l’individualisation des
pratiques ?
En résumé
■ L’ÉCOLE ET LA SOCIÉTÉ
L’école a vocation à accueillir et éduquer tous les
enfants, quelle que soit leur origine ; à les reconnaître en tant qu’individus et non comme
membres de groupes spécifiques, religieux,
sociaux, culturels ou politiques ; à les protéger des
pressions extérieures et à leur garantir à l’intérieur
la protection, quels que soient leur âge, leur sexe,
leurs particularités, leurs difficultés, leurs déficiences. La société a pour responsabilité de donner
à son école tous les moyens nécessaires pour qu’elle
offre à chacun toutes les possibilités de réussite.
■ L’ÉLÈVE, L’ENFANT, L’ADOLESCENT
L’enseignant, le personnel éducatif, doivent
prendre en compte dans la relation éducative toute
la personne de l’élève et veiller à exercer lucidement leur responsabilités d’adulte.
■ LES APPRENTISSAGES
Il y a nécessité impérieuse d’un recadrage approfondi et régulièrement actualisé des programmes
Projet pour l’école
qui définissent compétences et connaissances.
Celles-ci s’acquièrent progressivement selon des
rythmes différents : il faut donc abandonner l’obligation de programme annualisé et mettre – enfin ! –
en place des cycles d’acquisition sur plusieurs
années.
■ LES PROFESSIONNELS DE L’ÉCOLE
Les métiers d’éducation, qui confrontent les professionnels à des réalités mouvantes, ne peuvent
être des métiers solitaires. Ils exigent la concertation et la réflexion contradictoire, et une formation initiale et continue soucieuse d’éclairer toujours la pratique de terrain par des regards extérieurs, psychologiques et sociologiques particulièrement.
■ LE RÔLE DE L’ÉTAT
Le pouvoir politique s’oblige à donner à l’école
publique les moyens et la possibilité de s’interroger et d’innover, de tenir bon dans ses missions
essentielles et d’expérimenter et, surtout et en premier lieu, d’être confortée dans son rôle et ancrée
dans la société, pour contribuer à en tisser les liens
et ainsi participer au jour le jour à la construction
de la cité. L’école doit travailler étroitement avec
les familles et les aider dans l’éducation et l’orientation de leurs enfants. Elle doit être véritablement
partenaire des structures éducatives (centres
sociaux, accueils de loisirs, clubs sportifs, associations culturelles, écoles d’arts) qui permettent
l’élargissement de l’éventail culturel des enfants et
aident les familles à donner du sens à l’école.
Garant des finalités de l’école, du dialogue entre
tous les acteurs concernés et des moyens affectés
aux légitimes ambitions d’une société moderne,
l’état doit impulser et favoriser plus que limiter et
brider…
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
27
Projet pour l’école
EXTRAITS DES
PLANS D'ACTIONS
2011-2012
Académie
Des innovations dans
toutes les académies
Action en direction
de la communauté éducative
Action en direction des élèves
Amiens
Sensibilisation des parents à l'usage d'Internet par leurs enfants
(programme ordi 60)
Prévention des usages de l'internet
vers un internet citoyen
Besançon
Formations des acteurs de l'accompagnement à la scolarité
Formation délégués élèves
Bordeaux
Formation des adultes référents de la mobilité des élèves
Développer des relations égalitaires
entre filles et garçons
Caen
Recherche action : « En associant leurs
parents tous les enfants peuvent réussir »
Mise en place d'une saison culturelle pour
tous les lycéens de la région, la "Cart@too"
ClermontFerrand
Formation commune enseignants et travailleurs
sociaux sur la lutte contre illettrisme à Vichy
Accompagnement à la mise en place
d’un évènement pour un lycée option cinéma
Créteil
Formation Citoyenneté pour des
Conseillers Principaux d'Éducation
Sensibilisation des élèves de 6e et 5e aux droits
de l'enfant
Dijon
Un projet européen sur l'accueil des enfants migrants dans les écoles
Formation des délégués d'élèves
Grenoble
Éducation par les pairs
Ateliers relais en Isère
Aix-Marseille
Accueil des lycéens à Avignon
Guadeloupe
Les rendez-vous de l'éducation
Le partenariat avec les classes relais
Guyane
Formation du personnel de la petite enfance
des collectivités municipales (ATSEM)
Ateliers relais et accompagnement à la scolarité
Lille
Parentalité : très jeunes parents relevant de la mission locale
Citoyenneté des élèves (formation des délégués,
internet responsable)
Limoges
Tutorat dans l'aide aux devoirs par les pairs
Lyon
Journée d'étude sur l'accueil d'enfants en situation de handicap
dans les accueils collectifs de mineur
Formation des délégués élèves au lycée de
Villeurbanne
Martinique
Congrès de la famille
Formation aux méthodes actives pour les nouveaux professeurs des Écoles
Contrat local d'accompagnement à la scolarité
Montpellier
Débats entre professionnels dans le cadre des Rencontres Scène jeunesse
Atelier cuisine en atelier relais
Nancy
Journée d'étude :"En quoi l'engagement éducatif favorise une meilleure
réussite scolaire"
Associer les élèves à la préparation du Festival
du film d’éducation. Partenariat CLEMI
Nantes
Formation à l’interculturalité et aux pratiques artistiques et culturelles
Formation à l’Accompagnement à la scolarité auprès des étudiants
Sensibilisation à la Lutte contre discriminations
et le sexisme
Nice
Prévention Santé, éducation par les pairs
Accueil des lycéens à Avignon
Orléans
Formation des accompagnateurs la mobilité des élèves (COMENIUS)
Accompagnement culturel en lycée
Paris
Formation des assistants pédagogiques
Accompagnement culturel de lycéens
festival de théâtre d'Avignon
Poitiers
Débats entre animateurs, éducateurs,
enseignants (en partenariat avec IRTS et l'IUFM)
Formation de délégués
Rennes
Formation des personnels sur les temps péri-scolaire
Éducation à l’image
La Réunion
Adolescence et Parentalité
Médias, cinéma et éducation numérique
Ateliers relais
Accompagnement à la scolarité
Rouen
Démarches pédagogiques Éducation à l'image
Commission Culture du Conseil
Académique de la Vie Lycéenne
Strasbourg
Les projections débats Festival du film d'éducation
Accompagnement culturel « jeune citoyen »
Toulouse
Accompagnement d’équipe sur la pédagogie en cycle
Animations scolaires sur éducation aux écrans
Versailles
Formation des personnels dans le cadre du
Plan académique de formation
Accueil et accompagnement culturel de lycéens
lors du festival d'Avignon en juillet 2011
Mayotte
Éducation à la parentalité
Classe d’éducation à l’environnement
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
28
Projet pour l’école
Propositions
de formations
■ VIVRE ENSEMBLE
-
Prévention, gestion et résolution de conflits
La parole de l’élève
Les relations Équipe éducative / Parents
Faire vivre la mixité
Accompagner des équipes autour de la citoyenneté à l’école (délégués élèves, démocratie lycéenne…)
■ ACTIVITÉS
- Faciliter la mise en place d’activités (jeux traditionnels et sportifs, activités d’expression, jeux chantés,
jeux dansés, etc.)
- Éducation aux médias et à l’information
- Prévention des conduites à risques liées à l’utilisation d’Internet
■ RELATION ÉDUCATIVE ET PÉDAGOGIQUE
-
Enseigner en classe difficile
Réussir sa première classe
Connaître les adolescents d’aujourd’hui
Gérer l’hétérogénéité
Diriger un établissement scolaire
La pédagogie de projet
Le travail en équipe
■ MISSIONS PARTICULIÈRES
- Formation sur les missions de professeur principal
- Formation des assistants d’éducation et des assistants pédagogiques (prise de fonction ou accompagnement d’une équipe)
- Formation des Auxiliaires de Vie Scolaire
- Module de formation pour les Conseillers principaux d’Éducation : gestion d’une équipe, le projet
vie scolaire…
■ AUTOUR DE L’ÉCOLE
- Gestion des temps post, périscolaires
- Formation des différents personnels,
œuvrant dans et autour de l’école (personnels des temps méridiens…)
- Aménagement des espaces scolaires
- Accompagnement à la scolarité
- Accompagnement éducatif
- Mise en place de cafés pédagogiques, de
modules permettant de travailler le lien
école-famille
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
29
Projet pour l’école
Les Ceméa et l'école…
quelques jalons
1945 Premier stage sur l’Éducation nouvelle au
CIEP de Sèvres qui venait d’être créé. Gustave Monod, directeur de l’enseignement
du second degré, charge les Ceméa de la
formation des maîtres d’internat (de 1945
à 1955, 123 stages recevront 7 379 stagiaires).
1946 Premier stage de normaliens (officialisé par
le Ministère de l’Éducation nationale par la
circulaire du 9 mai 1949).
1947 Création de la Nouvelle école de Boulogne
sur Seine, expérience qui, jusqu’en 1956,
permettra de mettre en pratique dans une
école publique les principes de l’Éducation
nouvelle défendus par les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active.
1947 Stage pour les maîtres de classes de perfectionnement à Beaumont S/Oise.
1951 La direction générale de l’enseignement du
1er degré met à leur disposition des instituteurs.
1952 Les Ceméa sont seuls habilités à recevoir les
élèves des Écoles normales pendant leur
scolarité dans un stage obligatoire de colonies de vacances (circulaire du 8 avril).
1958 Premier stage destiné aux surveillants généraux de l’enseignement technique.
1963 Premier stage pour les adjoints d’éducation.
Premier stage pour la formation des maîtres
de classe de transition.
Premier stage pour les étudiants de CPR à
Toulouse.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
30
1964 Numéro Hors-série de VEN « Henri Wallon ».
1966 Reconnaissance d’utilité publique de l’association (décret du 22 juillet).
1968 Colloque d’Amiens sur l’éducation et la
recherche scientifique dans les mouvements
pédagogiques.
Six stages d’une semaine en externat pour
les instituteurs de la Seine, volontaires sur
le thème « Ouvrir l'École » demandé par le
directeur des Services d’Enseignement de la
Seine.
1970 Création d’un secteur Enseignement aux
Ceméa.
1971 Premiers stages pour la formation des élèves
Professeurs en Économie Sociale et Familiale de l'École Normale Nationale
d’Apprentissage.
1978 Déclaration commune Ceméa/Gfen/Icem
« Pour un changement politique qui ouvre
sur la transformation profonde de l’éducation et du système scolaire ».
1981 Le numéro spécial de VEN « Ouvrir l’école,
les projets d’actions éducatives » (P.A.E.) est
paru à la rentrée.
1981 Regroupement de 120 enseignants militants des Ceméa sur le thème « Changer
l’école ».
Les Ceméa et l’école… quelques jalons
Dès 1982
Deux stages expérimentaux
ont eu lieu en direction des personnels du
second degré (à Créteil et à Orléans). Les
années suivantes, ces stages se sont multipliés à travers la France,
Sous l’égide de Francine Best, Présidente
des Ceméa et Directrice de l’INRP, une
convention a été signée entre les mouvements pédagogiques. S'en suit la création
du Comité de Liaison des Mouvements
Pédagogiques et d’Éducation (CLIMOPE).
Des regroupements thématiques tels que
« le travail en équipe », « le collège », « la
construction du savoir », alternant avec des
regroupements plus généraux.
Des semaines d’étude sur des sujets particuliers : l’activité, l’apprentissage, la
construction des savoirs, l’évaluation, les
cycles à l’école, l’utilisation de l’outil
informatique à l’école.
1989 Semaine d’études interne sur le collège.
Stage de formation interne sur le « travail
par cycles » et la coopération des enseignants. À la suite de cela, de nombreuses
journées décentralisées, destinées aux instituteurs sont mises en place.
1990 Un regroupement interne de chefs d’établissements.
Publication des numéros spéciaux de
VEN sur : les Projets d’Action Éducative,
les classes de découverte (« partir pour
apprendre »), l'École maternelle, le collège, enjeux, affrontements.
1996 Colloque : » L'école dans la cité ».
Projet pour l’école
1997 Parution de « les chemins de l’apprentissage », chez Retz.
1998 Ouverture du Café Pédagogique à Caen,
lieu ressource pour le soutien pédagogique
des partenaires éducatifs.
1992 à 1996
Travaux sur les CEL, l'accompagnement scolaire, les cycles à l'école et la
formation des enseignants.
2002 Investissement dans les ateliers relais et
journée d'étude Intervenir en atelier relais
à laquelle il faut rajouter les journées organisées avec l'INRP et le Centre Alain Savary
à Lyon.
2003 Les Rendez-vous de l'Éducation « Diriger
un établissement ».
2005 Les Rendez-vous de l'Éducation « Accompagnement à la scolarité ».
2006 Les Rendez-vous de l'Éducation : « Architecture et Éducation ».
2007 Première Signature d'une convention pluriannuelle d'objectifs.
Le CRDP de Haute-Normandie confie aux
Ceméa la direction du Festival du film
d’éducation.
2010 La Direction politiques et pratiques éducatives devient le secteur École.
2011 Création du CAPE, présidence assurée par
les Ceméa.
2012 Les Ceméa publient leur Projet pour
l'école.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
31
Projet pour l’école
Le secteur école
des Ceméa
■ LA PROGRAMMATION D'ACTIONS
INNOVANTES ET DE RECHERCHE
En 2011, plusieurs chantiers : Échos du festival du
film d'éducation (Évreux). Familles et éducations
(Picardie). Prévenir les conduites à risque dans les
usages d'internet (Nord pas de Calais). Éducation
relative à l'environnement vers un développement
durable (Languedoc Roussillon). Accueillir et
accompagner des scolaires sur des événements culturels (Auvergne). Pratiques d'accompagnement à
la scolarité (Franche comté Grand Est). Formation
Auxiliaire Vie Scolaire (Languedoc Roussillon).
Éducation à l'Europe par la mobilité des scolaires
(Centre). Pause méridienne (Alsace). Éducation à
la santé par l'éducation par les pairs (PACA). Chant
et pratiques musicales (Languedoc Roussillon).
Éducation à la mixité, parité, genre (Île de France).
En 2012 : Projet social de territoire (Haute-normandie). Formation des enseignants (Pays-de-laLoire). Médiation entre pairs pour la résolution de
petits conflits (Rhône-Alpes). Décrochage scolaire
(Picardie). École & handicap (Languedoc-Roussillon). Accueil des 2 ans en maternelle (Auvergne).
Collectif de rédaction
Le groupe de coordination
de la rédaction :
Benjamin DUBREUIL,
Olivier CHAUPRADE,
Sabrina POUET,
Stéphane ARCHIMBAUD,
Bruno CHICHIGNOUD.
Les autres membres de la commission
nationale (session d'Houlgate, mai 2012) :
Aurélien BUNLE,
Christine MARTIOL,
Delphine DUBOIS,
Henri FROUARD,
Isabelle PALANCHON,
Isabelle WATTENNE,
Joris DARPHIN,
Ludivine DESCAMPS,
Mina FADLI,
Pascaline MENETRIER,
Roland BATHREZ,
Simon GARCIA,
Sylvie CLABECQ,
Valérie MENEZ,
Zahra BOUDJEMAÏ.
■ DES ACTIONS DÉMULTIPLIÉES
DANS LES ACADÉMIES
Ateliers relais, formations délégués élèves, formation à la mobilité européenne (Coménius), formation de parents, participation au conseil académiques de la vie lycéenne, lycéens en Avignon,
cafés pédagogiques, café des parents, éducation
aux médias, éco ambassadeurs, échos du Festival
du film d'éducation…
Une amicale pensée à :
Gérard CASTELLANI.
Avec les contributions de :
Bertin LEIZEROVICI,
Jean Pierre PICARD,
Rémi BONASIO,
Philippe QUENTIN,
Christian GAUTELLIER,
Marie Claire LAURENT-CHAVAROCHE,
Christine VOTOVIC,
Daniel DESLANDES,
Guy MANNEUX,
et Jean FRANCOIS,
et l'implication particulière des groupes
régionaux de Picardie, Bretagne, Midi
Pyrénées et Provence Alpes Côte d'Azur.
Et la contribution des participants au
regroupement école, d’octobre 2012 à Reims.
■ DES JOURNÉES D'ÉTUDES
Elles porteront, en 2012, sur la laïcité (Annemasse), sur l'éducation par ses pairs (Aurillac).
■ DES REGROUPEMENTS
NATIONAUX DE MILITANTS
BÉNÉVOLES
À Toulouse en 2011, à Reims en 2012.
■ UNE OFFRE DE FORMATION
CONTINUE
Conduite de réunions et animation d'équipe,
élèves décrocheurs, pratiques culturelles à l'école,
les conduites à risques, accompagner les projets des
jeunes, éducation non sexiste, les usages de l'Internet, connaissance du champ scolaire (pour animateurs, parents et éducateurs).
■ DES ENSEIGNANTS DÉTACHÉS DE
L'ÉDUCATION NATIONALE
Ils animent le mouvement aux côtés d'autres professionnnels : 41 personnels de l'éducation national parmi les cadres du mouvement CEMÉA.
■ UN FESTIVAL DE CINEMA, LE
FESTIVAL DU FILM D'ÉDUCATION
Il se déroule à Évreux et se décline dans plus de 15
académies. Des projections de films inédits, des
conférences-débats, des rencontres avec les réalisateurs, des ateliers d'éducation à l'image…
■ DES PARTENARIATS
■ DES PUBLICATIONS
Une revue Vers l'Éducation Nouvelle, des dossiers
et fichiers pédagogiques, des Dvd, des ressources
numériques en ligne, des ouvrages de référence…
N'hésitez pas à demander notre catalogue ou à les
commander en ligne.
■ DES GROUPES DE RECHERCHES
Des groupes locaux et thématiques sur l'éducation
relative à l'environnement, l'éducation aux médias,
le chant, la danse et les pratiques musicales, les
activités scientifiques, les activités physiques et de
pleine nature, la coéducation avec les parents.
Remerciements à :
David RAIMBAULT.
Crédit photo :
Céline SERVA, Daniel DESLANDES,
Christine VOTOVIC,
et Direction de la Communication.
DOCUMENT REPERES & ACTIONS
JANVIER 2013 - © CEMEA
32
Parmi les très nombreux partenariats que développent les Ceméa : ICEM, GFEN, Solidarité
laique, ANCLI, École nationale de la PJJ, Ligue
de l’Enseignement, Francas…
■ UNE IMPLICATION DANS LE CAPE
Pour une mobilisation générale autour des questions éducatives. Les Ceméa sont membres du
CAPE (collectif des associations partenaires de
l'école publique). Voir le site du Cape qui propose
de nombreuses ressources en ligne (textes théoriques, retours de pratiques, et documents-outils
pédagogiques…). www.collectif-cape.fr
Directeur de la publication Christian Gautellier • Maquette, mise en page Béatrice Narcy • N° ISSN1283-0151
24, rue Marc Seguin - 75883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53262424 - Fax 01 53262419 • www.cemea.asso.frImpression BLF IMPRESSION, 4 rue Ariane, ZA Toussaint Catros, 33185 Le Haillan
Téléchargement