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Laréq
Cédrick Tombola et Jean – Paul Tsasa/ Chercheurs co – accomplis
Déterminants de l’enrichissement
La richesse d’une nation passe par l'amélioration de la productivité du travail. Et cette dernière est le
résultat d’une division du travail et d’une spécialisation des tâches. In fine, le principe qui donne lieu à la
division du travail est l'intérêt réciproque, c’est – à – dire la compréhension par chacun de son intérêt
propre, d’où la célèbre phrase : « Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et
du boulanger, que nous attendons notre dîner mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous
ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ».
De la valeur d’une marchandise
Smith remarque que toute marchandise possède une « valeur d'usage » et une « valeur d'échange ».
Du salaire minimum
Smith pense que le salaire du travailleur doit être suffisant pour lui permettre de subsister et d'entretenir
sa famille car sinon les ouvriers disparaîtraient au-delà de la première génération.
Du rôle de la monnaie
La monnaie n'est qu'un moyen de circulation sans impact sur le fonctionnement de l'économie et les
banques n'ont pas à financer l'accumulation. Plus largement, Smith distingue trois parties dans le
capital : (i) le premier est réservé à la consommation immédiate et ne rapporte aucun profit (stock) ; (ii)
le capital fixe rapporte un revenu sans circuler : outils de travail, bâtiments, terres mais aussi savoir-
faire et talents ; (iii) le capital circulant comprend la monnaie, les réserves de vivre et de matériaux
utiles à la fabrication ainsi que les marchandises non encore vendues par leurs propriétaires.
De fondements microéconomiques de la macroéconomie
Si chaque individu, chaque entreprise ne cherche que son profit, le profit personnel s'accorde néanmoins
avec les buts de l'industrie nationale. En cherchant à accroître son revenu personnel, chacun contribue à
accroître le revenu de la nation. Chacun est « conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre
nullement dans ses intentions », ce qui n'est pas un mal car on travaille de façon plus efficace quand on
croit poursuivre son propre profit que s'il s'agissait du bien général. La somme des intérêts particuliers
produit l'intérêt de tous.
Aussi, il convient de noter que les travaux de Sen (1986, 1993, 1999, 2000), Barsamian (2011), Ghosch
(2003), Swedberg (1990) ou Wallace (2004) prouvent pertinemment que la pensée de Smith était
révolutionnaire mais son interprétation a subi, comme c’est le cas de toute œuvre majeure, de
déformation. Ils montrent également que Smith (1776) croit que le comportement humain ne peut
s’expliquer uniquement par l’intérêt personnel, et que ce dernier n’est pas le seul déterminant du bien –
être collectif (appréhension de la microéconomie dans un cadre macroéconomique).
Du rôle de l’Etat
Dès 1776, Smith explicite le rôle de l'Etat, ses droits et ses devoirs. Il estime qu’au – delà des actions
régaliennes traditionnelles et des dépenses d'intérêt général (l'instruction), l'Etat doit, par ailleurs,
intervenir à travers la fiscalité pour engendrer des incitations, une répartition des richesses. Si la libre
entreprise fait avancer la société, ce système de liberté ne produit ses effets bénéfiques que s'il est
encadré par l'Etat, garant de l'intérêt de la société face à l'égoïsme des individus. Aussi, il précise que les
impôts doivent respecter quatre règles : dépendre des capacités des contribuables (pourcentage du
revenu de chacun), éviter l'arbitraire, être perçu au moment le plus commode pour ceux qui le payent et
occasionné des frais de gestion les plus faibles possibles.