LES ACTES DU STAGE

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SAISON 2013-2014
LES ACTES DU STAGE
T AU THÉÂTRE !
OCTOBRE 2013
PÔLE PUBLIC ET MÉDIATION
Le Grand T est subventionné par le département de Loire-Atlantique avec le soutien de l'État – Préfet de la région Pays de la Loire –
direction régionale des affaires culturelles, de la Ville de Nantes et du Conseil régional des Pays de la Loire.
SIREN 526 978 | CODE APE 9004 Z | LICENCES SPECTACLES 1-142915 2-142916 3-142917
SOMMAIRE
Accueil du stage ................................................................................................................. 3
Les nouvelles de la DAAC .................................................................................................. 4
POUR LES ENSEIGNANTS DE 6e-5e
Autour des Costumes trop grands .................................................................................... 7
Autour de Cendrillon : Sandra, Cendrier, Cendrillon ..................................................... 10
« Il était une fois » ou représenter les débuts ................................................................. 13
Histoire des arts autour de Cendrillon de Pommerat……………………………………………….. 18
POUR LES ENSEIGNANTS DE 4e-3e
Autour de L’Oublié(e) ....................................................................................................... 20
Autour de Cyrano de Bergerac - « Je fais sonner la vérité comme des éperons » ...... 24
Le rêve d’être aimé ........................................................................................................... 29
L’après spectacle : de l’émotion à l’analyse - Exemple du Cabaret New Burlesque.... 32
Compte-rendu réalisé par le pôle public et médiation du Grand T,
avec la collaboration de Lucie Lemarchand.
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ACCUEIL DU STAGE
Avec Manon Albert, chargée de l’Éducation artistique et culturelle au Grand T
et Catherine Touchefeu, vice-présidente déléguée à la culture
au Conseil général de Loire-Atlantique
Intervention de Manon Albert
Le Grand T est un théâtre public, financé en grande partie par les collectivités territoriales et le
Ministère de la Culture et de la Communication par le biais de la Drac. Il est donc investi de missions
de service public : dont celle de la formation et l’accès à la culture. Un axe déjà impulsé par Philippe
Coutant, ancien directeur du Grand T, et poursuivi par Catherine Blondeau qui lui a succédée.
Le Grand T a ainsi une mission de décentralisation sur le territoire de Loire-Atlantique : vingt-deux
théâtres du département sont aujourd’hui partenaires de cette formation à destination du jeune public.
Avec l’élargissement du programme « T au Théâtre ! », ce sont sept nouveaux établissements qui
intègrent ce dispositif et le principe de rotation mis en place la saison dernière.
Ce stage de deux jours permet à l’enseignant d’effectuer le même parcours que celui des élèves :
une préparation avant-spectacle, une représentation et un retour après-spectacle. Aujourd’hui c’est
sur le Cabaret New Burlesque que l’on va expérimenter ce parcours.Ce n’est bien sûr pas un
spectacle jeune public mais c’est toutefois un bon exemple pour préparer la représentation, et
travailler l’après spectacle.
Intervention de Catherine Touchefeu
Le département de Loire Atlantique a fait le choix de s’engager dans une démarche globale
d’éducation artistique et culturelle et d’en faire une priorité, notamment avec le plan « Grandir avec la
Culture » dans lequel s’inscrit le projet T au Théâtre. Ce plan voté pour trois ans va être rediscuté
cette année avec les différents partenaires.
Si le département s’engage en faveur de la culture, c’est qu’il est convaincu que la culture est un
élément déterminant dans la construction d’un individu et d’un être dans la société.
Mettre sur pied un projet d’éducation artistique constitue un investissement pour un enseignant mais il
peut être aidé par des ressources pédagogiques, matérielles et financières. T au Théâtre est une
solution clé en main proposée aux enseignants, mais il existe aussi d’autres possibilités
d’accompagne ment.
Le département a également à cœur d’amener la culture là où elle n’est pas forcément accessible et
faire en sorte que les établissements aient connaissance de l’offre en matière d’éducation artistique et
culturelle. Il travaille actuellement à améliorer la communication autour de ce projet qu’est le plan
« Grandir avec la culture ».
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LES NOUVELLES DE LA DAAC
(Délégation Académique à l’Action Culturelle)
Avec Catherine Le Moullec, coordonnatrice théâtre académique et du jumelage entre
l’Éducation Nationale et Le Grand T
Avec l’élargissement du programme « T au Théâtre ! » (anciennement « Projet Théâtre sur le bassin
de Nantes »), de nouveaux établissement sont désormais intégré le dispositif. Ainsi,de nombreux
nouveaux enseignants sont associés aux formations du Grand T. Deux jours de stage sont prévus
pour préparer au mieux les professeurs aux expériences théâtrales.
À l’échelle nationale, l’année 2013-14 est pleine de nouveautés. En plus des changements apportés
par la réforme des rythmes scolaires, le parcours d’éducation artistique et culturelle a été impulsé par
le ministère de l’Éducation Nationale (cf. circulaire de mai 2013 « Parcours d’Éducation artistique et
culturelle de l’élève »).Ce dernier s’applique à tous les établissements, de la maternelle au lycée, et à
tous les domaines artistiques. Il vise à mettre en cohérence enseignements et actions éducatives,
tout en les reliant aux expériences personnelles. Il a pour ambition de permettre à tous les jeunes
d’accéder à l’art et à la culture dans leur diversité.
Jusqu’à aujourd’hui, de nombreux projets de ce type ont été mis en œuvre, notamment par les
collectivités locales dans certains départements comme en Loire-Atlantique ou certaines
municipalités ou Communautés de communes, mais pas toujours de manière coordonnée.L’idée de
cette circulaire est donc de proposer ce parcours à tous les enfants afin qu’ils aient accès à des
expériences d’éducation artistique et culturelle de façon cohérente et organisée, quelque soit leur
secteur géographique. Les fonds publics ont en effet vocation à être distribués de manière équitable.
Le 11 octobre prochain, un comité de pilotage territorial réunissant des représentants des différents
services de l’état (éducation et culture), des représentants des collectivités (région, département,
grandes villes) va se réunir afin de s’interroger sur la manière de mettre en place de façon concertée
ce parcours. Quelle articulation effectuer entre le parcours artistique et les pratiques artistiques et
culturelles de chaque enfant (complémentarité entre temps scolaire, périscolaire et extrascolaire) ?
Quelle cohérence ? Quelle progression ? Quelle évaluation ? Tout cela reste encore à travailler avec
une réelle volonté d’équité entre les différents territoires. Une déclinaison de ce comité de pilotage au
niveau départemental (voire à l’échelle des communautés de communes) est à venir.
Ce parcours, ancré dans la démarche de projet, les enseignements et les actions éducatives, en lien
avec le socle de compétences et l’enseignement d’Histoire des Arts, est articulé sur trois piliers :
- les connaissances (sur le domaine artistique rencontré) : ici, métiers du théâtre, histoire du
théâtre, histoire des lieux…
- les rencontres : ici, avec le spectacle vivant, avec l’œuvre d’art, avec les artistes (en amont
et en aval de la représentation), avec des techniciens, avec un lieu (les différents espaces théâtraux
de représentation, intimes ou non, ne procurent pas le même type d’émotions).
- la pratique (elle permet de donner le goût de l’art) : donner un aperçu en classe entière avec
possibilité d’élargir la pratique en atelier ou en-dehors de l’établissement scolaire (atelier de théâtre
de la Ville, Conservatoire, groupe théâtre de l’Amicale laïque, option théâtre au lycée…).
Le dispositif « T au Théâtre ! » s’inscrit tout à fait dans l’idée de ce parcours artistique et culturel car il
réunit les trois portes d’entrées autourdu théâtre : parcours articulé autour d’une sélection de
spectacles, comprenant des rencontres avec les équipes artistiques (dans les classes ou en bord de
scène) et un travail en amont sur le spectacle par le biais de la pratique théâtrale notamment.
e e
« T au Théâtre ! Nantes agglo » s’adresse aux classes de 6è/5è et 4 /3 . Il est bien sûr possible
d’imaginer étendre la découverte et la pratique du théâtre aux niveaux inférieurs, en mettant en place
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des projets autour de spectacles. On peut garantir une continuité aux projets menés autour du
théâtre, notamment par le partenariat avec les salles partenaires sur le département. En effet, les
théâtres du RIPLA se sont tous engagés dans la même dynamique d’Éducation artistique et culturelle
que Le Grand T (qui, lui, est en saturation de demandes au niveau scolaire). Il est donc possible de
mettre en place des parcours avec ces structures de proximité (des projets sont nés à Nort-sur-Erdre,
à Machecoul, à Ancenis…).
Les ateliers de pratique artistique, qui ont lieu dans certains établissements, sont quant à eux intégrés
dans l’idée de parcours hors temps scolaire (volontaires qui souhaitent développer la pratique). Ils
s’inscrivent donc dans cette volonté de continuité (pratique en classe, en atelier, puis voire en école
ou en Conservatoire).
Cf. article de la revue de la SACD : « L’Éducation artistique, un enjeu national » (annexe 1).
L’ANNÉE DU JEUNE PUBLIC 2014-2015
Extrait de la lettre d’Aurélie Filipetti à « Scènes d’enfance et d’ailleurs » :
« Le temps est donc bien venu, comme vous le proposez, de mettre en lumière tout ce que cinq
décennies de politiques culturelles menées par l’État et les collectivités territoriales ont généré en
matière d’offre artistique destinée à la jeunesse et d’en révéler l’importance quantitative et qualitative
comme la diversité.
Il importe à mes yeux que ce coup de projecteur :
- permettre de mettre en valeur de la manière la plus large possible ce qui est d’ores et déjà accompli
à destination de l’enfance et de la jeunesse par les acteurs de terrain et notamment les réseaux
labellisés,
- valorise les actions et engagements les plus remarquables qu’ils soient le fait d’artistes,
d’entreprises culturelles ou de collectivités territoriales,
- fasse progresser la réflexion collective et les usages professionnels de tous les acteurs de l’art
vivant sur le sujet,
- favorise l’émergence d’une organisation plus solidaire et volontaire encore sur chaque territoire en
faveur de l’accès de toute la jeunesse à la vie artistique. »
Le Ministère de la Culture et de la Communication a décidé de mettre en avant le spectacle Jeune
public durant l’année 2014-2015. Elle sera donc « l’année du Jeune public ». Il faut ainsi espérer et
attendre davantage de moyens alloués aux activités artistiques et donc de productions autour du
Jeune public. Si les compagnies obtiennent plus de moyens financiers, les propositions dans les
établissements pourront être plus riches et présentes.
DOCUMENTS RESSOURCES
Il est par ailleurs nécessaire en tant qu’enseignant de consacrer du temps à l’après-spectacle.
L’avant-spectacle est généralement régulièrement abordé : il rassure les élèves et leurs
professeurs et donne les outils nécessaires à une meilleure compréhension de la représentation.
Cependant, les retours et échanges suite à la venue au spectacle sont également primordiaux.
Catherine Le Moullec a donc créé un nouveau document ressource réunissant des idées et des outils
de travail sur l’après-spectacle, consultable sur le site du Grand T :
http://www.leGrandT.fr/Aller-au-theatre-avec-les-eleves.html
Un autre document sur l’avant-spectacle y est également consultable : « On ne naît pas spectateur,
on le devient ».
+ cf. annexe 2 Ressources pédagogiques – L’approche des textes de théâtre.
Des ressources pédagogiques à l’attention des professeurs sont également disponibles sur le site de
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l’Académie de Nantes (suivre ce chemin : espace pédagogique → action culturelle → théâtre). Les
enseignants peuvent également y communiquer leurs ressources propres (exercices, méthode de
travail, dossiers sur un spectacle, etc.) afin d’enrichir la base de données.
AUTRES FORMATIONS THÉÂTRE
Pour les enseignants désireux de se former à la pratique du théâtre en milieu scolaire, il existe
différents stages : pour débutants, stages thématiques formation COMETE et formation PAF (stage
DAAC) (cf. annexe 3, fiche d’information COMETE).
Le Conseil général permet également aux enseignants de collèges de monter des projets artistiques
et culturels dans le cadre du dispositif« Grandir avec la culture » (voir fiche information Comète).Il
apporte un soutien financier et des moyens pédagogiques.
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POUR LES ENSEIGNANTS DE 6e-5e
AUTOUR DES COSTUMES TROP GRANDS
Avec Catherine Le Moullec
Il n’est pas obligatoire de préparer l’élève à une sortie théâtrale, la découverte brute d’un spectacle
peut aussi être intéressante, mais en pratique, le théâtre a tout de même ses codes. Pour les élèves
qui ne les connaissent pas, il est nécessaire d’en parler. Pour les rassurer et assurer le bon
déroulement de la sortie. Un élève qui n’a jamais entendu parler des conventions théâtrales ou a du
mal à suivre les premières minutes, à cause des noms difficiles à retenir des personnages par
exemple,risque de décrocher rapidement, de se sentir perdu face à la représentation. En mettant en
place un parcours en amont des sorties théâtres, on augmente sa disponibilité.
Pour préparer la sortie, et intéresser l’élève, stimuler son appétence pour le théâtre et son envie, il est
nécessaire de passer par la pratique : « faire pour voir ». Dans le cadre de Cendrillon, une captation
(DVD Arte) est disponible pour le travail autour de la pièce. Il n’est cependant pas conseillé de
montrer les images avant le spectacle, cela éventerait le plaisir de la découverte.
On peut partir de ce qu’ils imaginent d’un mythe aussi connu et réinterprété. Cendrillon est en effet le
conte dont il existe le plus d’adaptations, tous pays et époques confondus. Dans sa version, Joël
Pommerat opère des glissements de sens, de symbolique qu’il devient un jeu de repérer. Ce travail
de lecture de la représentation est tout à fait en lien avec les enseignements du programme et
d’autant plus encouragé par la circulaire mentionnée plus tôt. Il peut également faire l’objet de l’oral
d’Histoire des Arts. Cette année, la pièce, et pas seulement le texte, est au programme du
baccalauréat spécialité théâtre. C’est un signe de la reconnaissance du travail de Joël Pommerat.
Comment commencer ?
La mise en place d’une activité théâtrale nécessite un espace de jeu, un espace vide comme aime à
l’appeler Peter Brook. Il peut s’agir d’une classe mais elle doit être un minimum aménagée. Une salle
de classe n’est pas forcément le lieu idéal : cela reste un espace de travail très scolaire et on peut
déranger les classes voisines. Attention à l’insonorisation de la pièce.
Lors de ces séances de travail, il faut instaurer un fonctionnement clair. Il faut permettre à l’enfant de
sortir du temps d’apprentissage à proprement parler et du rôle d’élève. Penser également à définir les
rôles de spectateur et d’acteur (quand on regarde, on ne parle pas). Prendre soin de délimiter
l’espace de jeu.
EN PRATIQUE
Échauffement
Sur une musique, marcher dans l’espace. Se balader en évitant les autres ; sans se cogner ; penser
à relever le regard. Au claquement de main du meneur, faire demi-tour de façon légère. Tourner sur
un pied en un seul temps. Essayer de ne pas s’arrêter quand on tourne et de donner un petit élan
pour repartir dans la marche. Puis faire demi-tour à volonté, changer d’itinéraire, ne pas tourner en
rond. Il faut s’habituer à écouter les consignes et les intégrer sans s’arrêter.
Petit à petit, resserrer l’espace de jeu jusqu’à l’immobilité. Puis, le groupe s’éclate d’un seul
mouvement. Il faut sentir l’impulsion du groupe. Ces exercices permettent d’appréhender l’intimité
entre les élèves. Répéter l’exercice sur une musique plus rapide.
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Marcher. Au claquement du meneur, s’arrêter et chercher le regard de quelqu’un d’autre, former un
binôme lorsque l’on capte le regard, se rapprocher et soutenir le regard de manière neutre et
bienveillante. Puis se remettre en marche. Répéter l’exercice, chercher quelqu’un de plus en plus
loin. Prendre le temps de se rencontrer. Ne pas solliciter une personne qui n’est pas réactive. Varier
le temps que l’on prend pour se rapprocher, très rapidement ou plus lentement.
Les regroupements
Marcher. Se regrouper par paquets en fonction d’un paramètre donné par le meneur. Par initiales de
prénom, par lieu de résidence, par décade, par goût (sucré/salé). Négocier avec les autres
participants le plus vite possible en faisant toujours attention à l’espace.
Intégrer le vocabulaire du plateau dans ces regroupements: jardin/cour – avant-scène/fond de scène coulisses - proscenium – cintres – grill – rampe – manteau d’arlequin…
Ex. : les femmes à jardin, les hommes à cour… Ceux qui aiment les comédies en fond de scène,
ceux qui aiment les drames en avant-scène…
Certaines définitions peuvent être remises à quelques élèves pour faciliter le jeu. Ceux qui ne savent
pas suivent alors la proposition de ceux qui ont l’air de savoir.
Le vocabulaire du plateau
Former deux équipes. Le meneur annonce un mot. Chaque groupe doit préparer une définition
énoncée par un porte-parole. Ex. : fosse d’orchestre – manteau d’arlequin – parterre…
Pour éviter le simple jeu de vocabulaire, on peut illustrer certains mots : chaque groupe doit le
représenter par une image fixe et le faire deviner à l’autre groupe. Cette fois-ci, les deux groupes se
mettent en configuration spectateur-acteur. Image fixe = Entrée, construction de l’image,
déconstruction et sortie.C’est particulièrement probant et efficace avec les termes qui qualifient les
espaces scéniques.Ex : théâtre à l’élisabéthaine, théâtre frontal, bi-frontal…
On en profite pour réfléchir au parti-pris : représentation réaliste ou symbolique ?
On peut s’aider pour ces exercices de l’Histoire du théâtre dessinée ou du Lexique du théâtre (voir
bibliographie en annexe).
Pour explorer les métiers du théâtre, faire deviner les professions derrière le spectacle vivant (voir
annexes 4 et 5 « Qui sont-ils ? »).
Les acrostiches
Toujours en groupe, choisir un mot relatif au vocabulaire du théâtre et fabriquer un acrostiche.
Ex. :
C comme coulisses
O comme orchestre
U comme ubuesque
R Rideau !
R comme rôle à prendre
A Approchez messieurs dames !
M comme Marivaux
P Public extra ce soir !
E Espace, que d’espace ici !
P comme Pantalone
I comme Ionesco
E comme Eclairages
C comme les Costumes magnifiques du New Burlesque
E comme Emotion
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Cet acrostiche peut prendre la forme d’un du spectateur. On peut alterner les lettres entre deux
groupes. Bien sûr on met en scène l’oralisation de cet acrostiche (se retourner, proférer,
s’immobiliser ; ou profération en file indienne). L’important est de porter la voix, d’assumer sa
présence et son regard).
AUTOUR DE STÉRÉOPTIK
Le titre
Parler de ce qu’il évoque : des responsabilités trop lourdes, trop tôt, l’adolescence. En lisant la note
d’intention du metteur en scène, on comprend qu’il est question d’une histoire d’amour qui dépasse le
personnage principal.
Parler de la compagnie Stéréoptik, de ce que cela évoque : les sens, la vue, l’ouïe, des stéréotypes,
des clichés…
La fiche technique (cf. annexes 6 et 7)
À partir de la fiche technique simplifiée du spectacle (voir annexes), faire des hypothèses sur ce que
l’on va voir. On peut lire qu’il y a un vidéoprojecteur, des tables de mixage, une table de dessin, on
s’attend donc à de la vidéo, à des sons amplifiés, à des musiciens sur scène (un mélodica est cité), à
du dessin en live. A partir de ces observations, les élèves vont petit à petit trouver ce qui est de
l’ordre de la fabrication du spectacle, quelles sont les différentes composantes du spectacle,
comment on crée des espaces différents avec du son ou de la lumière par exemple.Faire aussi le lien
avec les différents métiers de la technique.
Les bonimenteurs
Objectif : oraliser toutes les hypothèses du spectacle, permettre aux élèves de travailler leur voix, leur
présence corporelle.
Deux lignes face à face, chacun vient annoncer le spectacle en le vendant au mieux à son public, à la
manière d’un bonimenteur de théâtre de foire. À partir des hypothèses faites plus tôt, annoncer le
programme. Ex. : « Approchez mesdames et messieurs, venez voir Les Costumes trop grands, un
spectacle où les adultes n’assument pas leurs responsabilités ! » Enchaîner rapidement les prises de
paroles.
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AUTOUR DE CENDRILLON :
SANDRA, CENDRIER, CENDRILLON
Avec Catherine Le Moullec
Le texte de Joël Pommerat existe en deux éditions : Actes Sud Jeunesse (16 euros) et Babel avec
postface très intéressante de Marion Bouyer, chercheuse spécialiste du théâtre de Joël Pommerat
(7 euros). Le dossier pédagogique réalisé par le théâtre du Manège peut être utile à la préparation
(cf. annexe 7 Cendrillon).
Le mythe Cendrillon
Pourquoi ce mythe est-il toujours aussi vivace aujourd’hui ? Pourquoi ce succès ?
On peut insister sur la pérennité de la figure de cette « princesse » aujourd’hui (voir les images de
Kate et William (cf. annexe 9), les parutions de livre donnant des conseils pour rencontrer le prince
charmant, le marchandising de Disney). Cendrillon, c’est la figure par excellence de la jeune fille
persécutée qui parvient à sortir de son état pour devenir princesse. Pourtant cette vision traditionnelle
est bien loin de celle que Joël Pommerat défend dans sa pièce. L’intérêt de l’auteur pour le conte
n’est pas nouveau (Le Petit Chaperon rouge, Pinocchio) : il est un des rares auteurs à écrire du
théâtre indifféremment pour jeune public et public adulte. Ce qui l’intéresse dans le conte de
Cendrillon, c’est qu’à son origine, il y a la mort, celle de la mère. Sa réappropriation du conte est loin
de la version consumériste de Disney. Il risque de heurter les jeunes filles qui s’identifient à ce
modèle. Cendrillon est le conte le plus adapté et réécrit au monde comme en témoigne l’anthologie
Sous la cendre qui compile toutes les versions du conte, indienne, japonaise, bretonne, alsacienne
entre autres…
Par sa démarche, Joël Pommerat interroge l’actualité d’un mythe. Pourquoi s’y référer
encore aujourd’hui ? Qu’est-ce qui fait sa survivance ? C’est un conte qui parle du passage du statut
de petite fille à celui de femme. Joël Pommerat a bien conscience de la dimension psychanalytique
du conte (comme le montre le passage de la confidence de la fée à Cendrillon), des symboles tels
que la chaussure, ce qui crée différents niveaux de lecture et différentes possibilités d’interprétations.
Il fait sans arrêt des petites variations, des glissements par rapport au conte originel. Pour
appréhender cela, l’élève doit connaître les versions originales de Perrault et Grimm (qui est bien plus
explicite et équivoque par sa symbolique sexuelle). Par exemple, pour ce qui est du motif de la
chaussure de verre, chez Grimm, les sœurs se coupent les orteils et les talons pour faire entrer leur
pied dans la pantoufle, une scène qui évoque clairement la défloration.
Ce qui intéresse également Joël Pommerat dans le conte, c’est qu’il s’agit d’histoires de familles (la
famille étant au centre de son œuvre comme le lieu de l’action), avec des modèles plus ou moins
fonctionnels et leurs batteries de pères absents ou non, d’orphelins, de mères remplacées par des
marâtres… C’est ce qui donne une réelle actualité au conte.
Au delà de la plasticité du conte qui permet l’infinie variété des ré-interprétations, ce qui intéresse
Pommerat c’est donc une réappropriation dynamique plus qu’une simple actualisation ou ré-écriture.
Pour savourer son travail il est donc indispensable de retrouver avec les élèves la structure et les
invariants du conte pour pouvoir ensuite avec eux relever toutes les citations, clins d’œil, et
déplacements opérés dans la représentation. C’est ce que nous allons voir en partant du nom de
l’héroïne.
Notons que dans le dossier du Théâtre national de Bruxelles on fait état des diverses interprétations,
analytiques entre autres, du conte, et dans la postface de Marion Boudier (éditions Babel), une
analyse éclairante du déplacement du schéma de Greimas et Propp. On pourra également l’utiliser
pour faire comprendre aux élèves cette notion de glissement-déplacement.
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Cendrillon, Sandra, Cendrier
Possibilité de commencer le travail sur l’étymologie du prénom de l’héroïne. À l’origine, chez Perrault,
elle est également appelée Cucendron, littéralement « assise dans les cendres ». Chez Grimm, on la
retrouve sous le nom d’Aschenputtel. Chez Joël Pommerat, le nom de l’héroïne repose comme toute
l’intrigue sur un malentendu : la jeune fille appelée Sandra a gagné comme surnom « Cendrier » car
sa chambre est la pièce où l’on vient fumer. Le prince se méprend sur le nom Cendrier et la baptise
Cendrillon. Ce nom est donc ici la résultante d’un malentendu, et cette notion de malentendu est au
cœur de la pièce (cf. celui sur la phrase de la mère au tout début...)
Quelle symbolique pour les cendres ?
- Les Vestales de l’antiquité. Jeunes filles qui prennent soin du feu de Vesta, déesse du foyer.
Être vestale est un honneur qui assure un beau mariage.
- Le foyer. Vivre près du foyer c’est rester avec la mère, en l’occurrence avec le fantôme
maternel.
- La saleté. Bruno Bettelheim, psychologue célèbre, souligne le rapport complexe des enfants
à la saleté et la propreté. Rapport de plaisir/culpabilité.
- Le deuil. Se couvrir de cendres c’est faire le deuil.
Chez Joël Pommerat, il y a toujours de la fumée : sa compagnie s’appelle d’ailleurs Louis Brouillard.
Ici il y a la fumée de la cigarette, celle de son père et celle de sa marraine, la fée, qui envahit la
chambre de la jeune fille…
EN PRATIQUE
Échauffement : se replonger dans ses souvenirs du monde des contes
Former des binômes et réveiller son binôme en tapotant son dos, épaules, bras etc… Tapoter avec
les poignets souples. Réchauffer le corps. Insister sur les trapèzes. Celui qui est devant, lâche la tête,
souffle profondément, desserre les mâchoires. Lorsque les binômes ont échangé leur rôle, se
regarder un temps, remerciements silencieux puis marcher dans l’espace.
Se balader en évitant les autres, sans se cogner. Au claquement de main du meneur, faire demi-tour
de façon légère. Tourner sur un pied en un seul temps. Puis faire demi-tour à volonté, changer
d’itinéraire, ne pas tourner en rond.
Tout en marchant, choisir un personnage de conte dans sa tête et imaginer un geste ou un petit
déplacement qui le caractérise (sauf personnages du conte Cendrillon). Ex. : Enfiler une chaussure
pour Cendrillon. Au « top » du meneur, s’arrêter et faire le geste. Au top suivant le grandir, l’amplifier.
Au top suivant le réduire. Puis mettre un temps de pause dans le déroulement de ce geste et essayer
de bien habiter ce temps de pause.
Le passage d’énergie
En cercle, le meneur commence par annoncer la lettre “A”. En se tournant et par le regard, passer le
relais au suivant à sa droite qui continue l’alphabet… Le meneur peut lancer l’alphabet avec une
autre lettre dans un autre sens. Les lettres se croisent. Pour compliquer davantage, lancer un chiffre.
Alterner les sens de rotation de lettres et des chiffres.
meneur
☺ ☺☺☺ ☻ ☺ ☺☺☺
3
A -> B -> C
<- 2 <- 1
11
Le conte mimé : retrouver les personnages des contes
Toujours en cercle, en avançant d’un pas vers le centre du cercle et en reprenant le geste du conte,
se présenter à la cantonade. Tout le monde doit essayer de deviner de quel conte il s’agit.
Puis écrire sur un papier une phrase relative au personnage de conte que l’on a choisi.
Ex. : Pour Blanche Neige : «Miroir mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ? ». Échanger les
répliques et les lire, chacun à son tour. Essayer d’identifier le conte, puis l’associer à celui qui a fait un
geste correspondant ; enfin chaque joueur doit refaire son geste en faisant entendre sa réplique.
Essayer de ne pas dire et faire en même temps. Trouver le bon moment pour placer le texte dans le
mouvement.
Le conte flash : retrouver les étapes du conte Cendrillon
En groupe, raconter un conte, ici Cendrillon, très rapidement sur le principe du chœur. Prise de parole
un par un. La parole doit rebondir sur chaque membre du chœur, elle doit s’enchaîner rapidement. Le
chœur et le coryphée doivent être positionnés comme les boules de billards, rangées dans leur
triangle, pointe en avant, avant le début du jeu.
Les objets du conte : développer son imaginaire et sa volubilité
Improvisation : Donner un mot et faire raconter un conte à partir de ce mot (exemple « chapeau » :
« je vois un chapeau noir, avec une voilette. C’est celui d’une vieille dame.... »). On peut ensuite
imposer un mot à intégrer dans l’histoire de Cendrillon. Ex. : pour le mot « chaudron » : « Dans la
cuisine d’une famille se trouvait un chaudron rempli de citrouilles… »
Passer le relais à un autre membre qui doit continuer l’histoire. On peut commencer par décrire l’objet
donné pour poser l’histoire Ex. : Je vois une citrouille, elle est isolée dans le fond du jardin…
« Cendrillon, accompagnée de sa marraine, s’en approche… »
Les lieux du conte : développer son imaginaire et sa volubilité
Former des binômes. Un guide et un aveugle. Le guide fait faire une visite imaginaire à son aveugle
dans un endroit relatif au conte. Par exemple le château du prince de Cendrillon « On arrive devant
un escalier de marbre, il faut grimper les 100 marches pour entrer dans la salle de bal… » Puis, au
top du meneur, le binôme s’assoit et, toujours les yeux fermés, après un temps de méditation,
l’aveugle doit raconter un souvenir de cette visite au reste du groupe. Le but de cet exercice est de
préciser des aspects du conte, de travailler les détails (la veste du prince aux boutons de nacre)…
Le but de ces exercices est de fouiller tout l’imaginaire du conte, en particulier de Cendrillon.
Mais il s’agit aussi de développer des hypothèses sur l’espace scénique, les costumes, les
objets représentés... On peut en faire des listes (on s’attend à voir : ...), en profiter pour définir
la frontière entre objet scénique et accessoire de jeu, faire dessiner les décors que l’on
s’attend à retrouver...
L’univers scénique de Pommerat est créé par les lumières et les sons à partir d’un espace
vide, espace neutre, ouvert, propice à l’imaginaire... Il est intéressant de faire mesurer aux
jeunes, à l’issue de la représentation, combien il n’y a pas eu besoin d’éléments réalistes
(décors, accessoires...) pour raconter cette histoire. Quel plaisir de découvrir, avec surprise,
ce que le metteur en scène fait de la fameuse pantoufle, quand on l’a imaginée en vair, verre,
vers (?) et surtout indispensable au récit ? Il en sera de même pour la salle et les robes de bal,
la chambre de Cendrillon, la cheminée...
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« IL ETAIT UNE FOIS » OU REPRÉSENTER LES DÉBUTS
Avec Catherine Le Moullec
Joël Pommerat débute donc chaque spectacle par un espace vide. En écrivain de plateau, il travaille
en collaboration étroite avec son scénographe Éric Soyer. Il aime à dire qu’il n’écrit pas une pièce
mais plutôt un spectacle entier. Dans le cadre de Cendrillon, les espaces typiques que l’on évoquait
plus tôt, la salle de bal, l’âtre, etc. vont être remodelés par la réécriture. Chez Joël Pommerat, par
exemple, il n’y a pas de salle de bal et ce n’est plus dans l’âtre que se trouvent les cendres mais bien
dans la chambre de Cendrillon, transformée en cendrier géant.
Pour appréhender la vision de Joël Pommerat, on lit et commente des phrases piochées dans des
interviews ou des notes d’intention, ou dans les deux ouvrages Théâtres en présence et Troubles,
chez Actes-sud, qui explicitent sa démarche :
- « Je cherche le réel, pas la vérité. »
- « C’est la lumière qui révèle l’acteur et le décor. »  dans les spectacles de Joël Pommerat,
la lumière saisit les acteurs en mouvement si bien qu’ils apparaissent furtivement.
- « La forme dialoguée est selon moi artificielle et je tends à l’éviter. Le monologue quant à lui
doit être parfaitement utile. »  Cette vision du texte de théâtre se traduit par la présence de
personnages conteurs.
À partir de ces affirmations, on peut dégager des constantes ou caractéristiques du travail de
Pommerat :
- L’usage du décalage, du glissement dans le traitement d’un sujet.
- Le brouillage des identités.
- Une préférence pour des personnages ordinaires, de la vie de tous les jours, ceux que l’on
entend peu.
- La découpe d’un spectacle en séquences brèves.
- Le questionnement de la norme sociale.
- Le questionnement de la définition du bonheur.
- Une écriture dépouillée.
- L’utilisation de nouvelles technologies (vidéo, son…)
Mais on soulignera des nouveautés ou nouvelles pistes de recherche pour ce spectacle :
- le burlesque (encore plus d’humour que dans les précédentes pièces) avec toujours de la poésie et
de la profondeur (il revisite le mythe avec toute sa profondeur).
- l’utilisation de la vidéo : « utiliser la vidéo pour faire évoluer la couleur sur les murs » dit-il. « Dans
le spectacle, les images de Renaud Rubiano tapissent les côtés de la boîte noire de nuages ou de
motifs géométriques, parfois de mots et font voler en éclats les limites de la scène à laquelle elles
donnent hauteur et profondeur mais aussi mouvement ». (Extrait de la post-face de Marion Boudier,
éditions Babel).
Avec Cendrillon, Joël Pommerat réalise un effet dont il rêvait depuis plusieurs années ; utiliser la
vidéo pour faire évoluer la couleur des murs. La mise en scène des spectacles jeunes publics est
aussi un espace pour sa recherche formelle !
13
EN PRATIQUE
Échauffement
S’échauffer en réalisant des massages en binôme. Frotter le dos, les bras…
Faire des groupes de 5-6. Former un chœur en forme de triangle. Le coryphée (chef de chœur) se
place devant. Le chœur doit se déplacer ensemble, mené par le coryphée, à la manière d’un banc de
poissons. Rester groupés et compacts. Garder la disposition triangulaire. Le coryphée doit promener
le groupe en y pensant, évitant les autres groupes. Le chœur regarde dans la même direction que le
coryphée. Ajouter progressivement des mouvements des bras, des changements de hauteur.
La mise en scène de la distribution
Toujours en groupe. Avec la distribution de la pièce, composer une image avec les personnages du
Cendrillon Joël Pommerat : Sandra, le père, mère défunte, la belle-mère, les deux filles. Un narrateur
lit la distribution. Faire une entrée familiale puis tenir l’image. Entrée  Construire l’image Pose
Sortie. Bien prendre le temps pour chaque étape.Le spectateur doit pouvoir identifier les
personnages.Un présentateur lira la liste des personnages.
S’efforcer si possible d’utiliser un micro pour le présentateur : ainsi les jeunes pourront appréhender
ce que cette voix propose (on peut chuchoter, murmurer, créer des effets...), puisque les voix des
comédiens chez Pommerat sont toujours reprises par des micros ou pré-enregistrées.
Faire remarquer dans cette distribution ce qui concerne le présentateur (plus la voix), présence
récurrente dans les spectacles de Joël Pommerat (ritualisation de la parole). Possibilité aussi
d’analyser les doubles dans cette distribution, un motif privilégié chez Joël Pommerat : la mère et la
belle-mère qui usurpe sa place, les sœurs jumelles, les deux pères veufs. C’est d’autant plus
marquant que les acteurs de Joël Pommerat jouent plusieurs rôles à la fois. On assiste à un
enchâssement du dédoublement.
Cet exercice, enfin, interroge le problème de la représentation par-dessus la narration. Comment faire
pour ne pas paraphraser ce qui est dit ? Doit-on créer de la distance par rapport au texte ? C’est ce
que l’on éprouvera aussi dans l’exercice suivant.
Signer une histoire
Avec des cartes postales comme support, le narrateur improvise une histoire. Une carte postale
représente un personnage et l’autre un lieu.
Le narrateur improvise une histoire dans le style des contes. Les autres membres du groupe doivent
l’illustrer en la signant à la manière de la langue des signes. Les gestes peuvent être abstraits ou plus
symboliques. On remarque qu’un trop grand réalisme, explicite, n’est pas très intéressant
scéniquement.
Possibilité d’essayer des variantes : un chœur qui illustre (avec un coryphée meneur ou plus libre ; on
peut essayer l’uniformité et la concordance, l’écho, le relais du même geste, l’amplification ou le
diminuendo) avec ce langage des signes, un chœur qui vit ou « représente » l’histoire... Veiller à ne
pas être dans l’illustration, le décalque du texte, mais dans la poésie du geste, l’effet de rythme. Il ne
faut pas chercher à tout signer mais faire son choix dans ce qui est raconté. Possibilité aussi de
travailler seulement avec les mains.
Cet exercice est bien sûr inspiré du choix de mise en scène de Pommerat pour le récit.
EN PLUS : pour s’échauffer, l’exercice de la transformation.
Dans le spectacle la fée est très maladroite et rate tous ses tours, en particulier quand il s’agit de
créer la robe de soirée de Cendrillon.
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L’exercice consiste à marcher en occupant l’espace et un des comédiens prend place derrière le
micro et avec force gestes dit qu’il va transformer les autres en : « ...animal, objet, personnage
célèbre... ». Les autres doivent réagir aussitôt et se transformer effectivement.
La petite forme théâtrale : ou comment réutiliser tous ces principes
Créer une petite forme, statique (images fixes) et/ou animée (histoire signée). Avec les trois débuts
des contes (Grimm, Perrault et Pommerat), illustrer l’histoire. Laisser dix minutes de préparation au
groupe.
Le narrateur lit le début et le reste du groupe le met en scène. Les autres vont faire exister par leur
jeu, leur présence ce récit (il ne s’agit pas de mimer une action mais plutôt de la vivre simplement et
de la ressentir, jouer du décalage entre le récit et l’image...)
Montrer le lien avec l’exercice de présentation de la veille et évoquer ceux avec les débuts du cinéma
et le jeu muet chez Méliès ; enfin évoquer les liens avec cette présence spécifique des acteurs chez
Pommerat lorsque le conteur raconte l’histoire et qu’ils « jouent » = « sont présents » sur scène en
même temps.
Cet exercice peut-être utile pour présenter une petite saynète devant les comédiens lorsqu’ils se
déplacent dans l’établissement.
ANNEXES RESSOURCES PÉDAGOGIQUES
L’Éducation artistique : un enjeu national (annexe 1)
L’approche des textes du théâtre dans leur contexte scolaire Anrat Continuum Marie Bernanoce
(annexe 2)
Fiche formations COMETE (annexe 3)
Les métiers du théâtre (annexes 4 et 5)
Les cinquante et un mots du théâtre (annexe 6)
La fiche technique (annexe 7)
La fiche technique Stéréoptik (annexe 8)
La conduite des accessoiristes de la Comédie française (annexe 9)
Le Théâtre du Trident (annexe 10)
Carnet artistique et pédagogique (annexe 11)
Exploitation pédagogique Cendrillon (annexe 12)
Magie de la boite noire (annexe 14)
ANNEXES CENDRILLON
Présentation images de Cendrillon (annexe 1)
Images de Kate et William (annexes 2 et 3)
Cendrillon les débuts du conte - Perrault et Grimm (annexe 4)
Cendrillon les fins du conte - Perrault et Grimm (annexe 5)
Les différentes versions de Cendrillon (annexe 6)
Dossier pédagogique de Cendrillon réalisé par le Théâtre du Manège à Mons (annexe 7)
Liste des personnages et leurs interprètes (annexe 8)
Compte-rendu séminaire Cendrillon doc 1 (annexe 9)
Compte-rendu séminaire Cendrillon doc 2 (annexe 10)
Cendrillon version intégrale Perrault (annexe 11)
Cendrillon version intégrale Grimm (annexe 12)
Le Théâtre de Pommerat extraits et citations (annexe 13)
Espace critiques Cendrillon Joël Pommerat (annexe 14)
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BIBLIOGRAPHIE
Autour de Pommerat
Belmont Nicole, Lemirre Elisabeth, Sous la cendre, figures de Cendrillon, (Anthologie), José Corti
2007
Bettelheim Bruno, Psychanalyse des contes de fées.
Pommerat Joël, Théâtre en présence, Éditions Actes Sud, Coll. Apprendre, 2007
Gayot Joëlle, Joël Pommerat, Troubles, Éditions Actes Sud, 2013.
Pommerat Joël, Cendrillon, Babel ou Heyoka Jeunesse Actes Sud papiers, 2013.
Levine Gail Carson, Ella l’ensorcelée, L’École des loisirs, 1999. (Roman jeunesse)
Autour du théâtre en général : ouvrages présentés lors du stage
Degaine André, Histoire du théâtre dessinée : De la préhistoire à nos jours, tous les temps et tous les
pays, Nizet, 2000.
Vd’auria Pascale, En scène ! Gulfstream, 2012.
Werner Tatiana, En scène, série « Ne plus jamais s’ennuyer », Gallimard, 2013.
Les Nouveaux cahiers de la Comédie Française (les métiers du plateau)
Des documents suite au séminaire Cendrillon de Joël Pommerat des 24 et 25 mai 2013 au
Théâtre de l'Odéon
- la Scène imaginaire dédiée à Joël Pommerat enregistrée le 10 juin 2013 au Théâtre de
l'Odéon
Le lien suivant est disponible sur le site de France Culture dans les émissions de Blandine Masson
"Fictions / Théâtre et Cie" :
www.franceculture.fr/emission-fictions-theatre-et-cie-les-scenes-imaginaires-de-joel-pommerat-201306-23
- l'entretien de Joël Pommerat avec Christophe Triau organisé le 12 novembre 2012 au Centre
Georges Pompidou
Le lien est disponible sur le site de la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou :
archives-sonores.bpi.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=3575&rang=1
- les enregistrements du séminaire national des 24 et 25 mai 2013
Le lien suivant permet de télécharger les fichiers via le site wetransfer.com
we.tl/uOYoAQtg5G
:
Sitographie : deux sites conseillés pour découvrir les versions de Cendrillon :
www.ricochet-jeunes.org/les-classiques/classique/22-cendrillon
cendrillonc2i.canalblog.com/archives/2008/02/22/8054724.html
La réactualisation du conte
- L’utilisation publicitaire des contes : nouvelle version des Trois petits cochons par le Guardian
(sur Youtube : Cannes Lion Award-Winning "ThreeLittlePigsadvert"). Les publicités pour les
parfums (Chanel…).
- La véritable histoire de la pantoufle de verre (sur Youtube : « En quoi était la pantoufle de
Cendrillon ? »).
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Les ressources de l’iconographie
Étudier avec les élèves une des illustrations de l’édition d’Actes-Sud, par exemple celle de la fin
page 136 (illustratrice : Roxane Lumeret) autour de la problématique : image pour enfants ou non ?
À rapprocher avec l’analyse d’autres images : le site de la BNF :
expositions.bnf.fr/contes/gros/cendrill/index.htm
Et un autre très intéressant :
contesdefees.free.fr/styled-13/index.html
Possibilité de poursuivre ces analyses par l’étude de différentes affiches du spectacle, faire dessiner
sa propre affiche.
Autre piste, celle de la filmographie
En particulier le film de Georges Méliès (1899)
www.youtube.com/watch?v=B10eA5kdVXg
Une fois de plus, avec Cendrillon, Georges Méliès laisse libre cours à son imagination. Ses « trucs »
sont comme toujours excellents, ses décors sont très beaux et il donne vie au conte de Charles
Perrault avec beaucoup de poésie. Le cinéaste (et acteur) apparaît d'ailleurs sous les traits d'un
gnome barbu tout droit sorti d'une pendule (pas de doute c'est bien du Méliès). C'est aussi l'occasion
de retrouver Jeanne d'Alcy, l'une des toutes premières stars du cinéma.
Impressionnant le nombre de figurants (36) dans la danse à la fin.
Invention du fade. Cendrillon est considérée comme étant le premier film à utiliser une technique de
disparition en douceur d’une scène pour passer à une autre (fade) : c’est lors de la transition vers la
scène du bal.
Évoquer bien sûr le film de Disney (1950).
La chanson de Téléphone à illustrer
Avec les paroles et une vidéo réalisée par un élève de collège (« j’ai appris cette chanson au collège,
bonnes révisions ! ») ; un bon exemple de ce qu’est la redondance !
www.youtube.com/watch?v=mozpK3PjzsQ
Des pistes d’écriture
Réécrire une scène du conte aujourd’hui : et si Cendrillon était un garçon (casser les stéréotypes) ?
Comment serait Cendrillon aujourd’hui (âge, famille, ses tâches, vêtements, son habit de bal, le bal,
quel bal).
Par rapport au texte de Pommerat, imaginez ce que sa mère lui a dit avant de mourir...
17
HISTOIRE DES ARTS AUTOUR
DE CENDRILLON DE POMMERAT
Par Catherine Le Moullec
1 - Domaines artistiques : ensemble très large car le théâtre, art du collectif, permet la
conjugaison de nombreux langages artistiques différents
- Les « arts du spectacle vivant » : théâtre, musique...
- Les « arts du langage » : littérature écrite et orale
- Les « arts du son » : musique vocale (une chanson de Cat Stevens chantée en direct), musique
instrumentale
- Les « arts du visuel »: images numériques
- Les « arts de l'espace » : scénographie (intégrée à l’école d’architecture)
Ces deux derniers domaines pouvant être liés puisque les images numériques participent du décor
de la pièce.
e
e
e
e
2 - Période historique : classes de 6 et 5 ; antiquité au IX siècle puis du IX à la fin du XVII
e
3 - Thématiques et problématiques
Rappel : les thématiques sont librement choisies par les professeurs dans la liste suivante qu’ils
peuvent éventuellement compléter:
- « Arts, créations, cultures » - « Arts, espace, temps » - « Arts, États et pouvoir » - « Arts, mythes et
religions » - « Arts, techniques, expressions » - « Arts, ruptures, continuités »
Exemples de problématiques :
- En quoi la Cendrillon de Pommerat est-elle contemporaine ?
- Cendrillon, mythe ou conte ? Qu’est-ce qu’une figure mythique aujourd’hui ?
- Conter, raconter : les formes d’oralité contemporaine aujourd’hui ? Comment raconter aujourd’hui à
l’ère des images ? Le statut du présentateur–narrateur dans le théâtre de Pommerat. Le théâtre, le
lieu de la survivance de la parole vivante dans un monde envahi par l’image ?
- La pantoufle de vair/verre: utile ou symbolique ?
- Objet ou accessoire ? Qu’est-ce qui fait la différence sur scène ? Qu’est-ce qu’un accessoire au
théâtre ?
- La « figure » de Cendrillon dans l’art ? Et si c’était un garçon ?
- Le corps de Cendrillon : entraves (cf. le corset) et liberté, souillon et princesse ; comment traduire la
transformation, comment le « handicap » corporel traduit ici l’impossibilité psychologique du deuil ?
- Ombres et lumières : la réalité du plateau, le style « Pommerat » : en quoi ce traitement des effets
de lumière traduisent-ils une conception du monde et du théâtre, du jeu d’acteur comme de l’être
18
humain ?
On peut faire ici des rapprochements avec le traitement des voix (sonorisation...)
- Tendre l’oreille, plisser les yeux : pourquoi ces choix de mise en scène dans le traitement de la
lumière et du son?
Quelques liens avec les programmes
e
Français 6 : le mythe et le conte, aèdes et conteurs.
e
5 : les procédés comiques et le burlesque dans Cendrillon (en lien avec l’étude de la comédie).
e
Latin 5 : le sens du mythe : autour du feu et du foyer... (Cendrillon, la vestale ?) ; Interprétations et
réinterprétations au fil des siècles...
e
Arts plastiques 6 : l’objet dans l’art : diverses illustrations du conte, aspect symbolique de la
chaussure (tableaux (cf. Magritte par exemple) ou publicités) ; l’objet et les réalisations plastiques. À
partir de fabrications, de détournements et de représentations en deux et trois dimensions, les
questions sont à travailler à des fins narratives, symboliques, poétiques, sensibles et imaginaires.
Réaliser une boîte-souvenir du spectacle.
e
5 : analyse d’images (les illustrations du conte, les affiches du spectacle) ; réaliser mon image ou
mon affiche du spectacle, détourner une illustration classique (voir le site de la BNF) du conte après
avoir vu le spectacle (tenir compte des décalages, transformations), réaliser une image
« iconoclaste » de cendrillon.
Musique : le rôle de la musique dans le spectacle (accessoire ou essentielle ?). Pourquoi la
chanson ? Quelle musique pour le bal dans cette Cendrillon contemporaine ? La figure de Cendrillon :
écoute d’œuvres musicales diverses : musique populaire et musique savante, de Téléphone à
Rossini.
Anglais : il serait intéressant d’étudier le texte de la chanson de Cat Stevens.
EPS : réaliser une petite forme à visée artistique : concevoir, produire et maîtriser une prestation
devant un public, selon un code ou des règles de scène en osant se montrer et s’assumer.
e
Histoire 6 : l’épopée, Rome, mythe et histoire.
e
5 : la représentation du monde médiéval dans les contes (châteaux et forêts).
e
Physique–Chimie 5 : les liens avec étude de l’électricité (visite du théâtre ; sécurité) et emploi de la
lumière pendant le spectacle.
e
e
Technologie 6 et 5 : communication et gestion de l’information (recherches sur internet, réalisation
e
de documents informatiques pour présenter ses recherches ; en 5 , habitat et ouvrage (visite du
théâtre).
Au delà de ces apports interdisciplinaires, il reste un objectif transdisciplinaire : la maîtrise
des compétences du socle commun :
« Ce projet permet de travailler sur... » :
- la maîtrise de la langue française
- la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication
- la culture humaniste
- les compétences sociales et civiques
- l'autonomie et l’initiative
19
POUR LES ENSEIGNANTS DE 4e-3e
AUTOUR DE L’OUBLIÉ(E)
Avec Florence Beylich
ÉCHAUFFEMENT
Déambuler dans l’espace en musique, marcher au rythme de cette musique, en étant précis dans ses
directions, adopter une démarche décidée. Tout en restant dans la musique, ralentir le pas puis
accélérer. Se rencontrer par le regard, ralentir de nouveau, rester dans le tempo et ralentir plus
encore jusqu’au ralenti cinématographique. Dérouler chaque pas. Effectuer une dernière accélération
et s’arrêter.
Les regroupements
Objectif : apprendre aux élèves le sens du collectif, à porter son regard et oser croiser le regard des
autres
Reprendre la déambulation, au top donné par l’animatrice s’arrêter, et se regrouper par initiale de
prénoms.
Repartir dans l’espace, bras le long du corps, occuper les espaces vides, au top marquer un arrêt net
et se regrouper par nom de famille. On peut proposer divers regroupements : par âge, par dizaine,
par ville d’habitation, par matière enseignée.
Autres déclinaisons possibles de regroupement avec les élèves : les cheveux attachés ou non,
lacouleur des vêtements, les chaussures de ville ou les baskets.
Former un cercle, faire circuler d’une personne à l’autre une lettre de A à Z ; dire sa lettre de façon
intelligible en regardant son voisin. Adopter une position neutre qui participe de la concentration, la
maîtrise de soi. Accélérer le rythme. Varier l’exercice en faisant circuler les chiffres de 0 à 10,
toujours se tourner vers son voisin en proférant son chiffre. Une fois arrivé à 10, reprendre à 0.
Attention, les élèves ont tendance à passer du chiffre 10 au chiffre 11 !
Complication de l’exercice :
En cercle, conserver la position neutre, une personne lance à sa droite l’alphabet de A à Z et en
même temps à sa gauche les chiffres de 0 à 10.
Cet exercice demande une grande écoute et une grande concentration.
Travail d’écriture
Écrire individuellement un souvenir de théâtre : un bon et un mauvais souvenir.
Travail en équipe. 10 min de préparation
L’animatrice distribue des numéros : tous les n°1 ensemble, tous les n°2 ensemble …
Une personne de chaque équipe récupère les papiers sur lesquels sont notés les souvenirs, les
mélange et en tire un au hasard. Il s’agit, à partir de ce souvenir, de composer une image à plusieurs
voix, à plusieurs corps. Dans chaque équipe, un lecteur lit le souvenir pendant que les partenaires
composent l’image.
20
Quelques exemples de bons et mauvais souvenirs :
Je me souviens qu’il était écrit sur le mur : « la mort n’existe pas » dans la pièce de Roméo et
Juliette, avec une étoile dessinée à la craie tout en haut.
Je me souviens de la pièce Marat-Sade – insupportable- c’était la première fois que je quittais
la salle à l’entracte.
Je me souviens de Raoul de James Thierrée formidable moment de poésie et de prouesse.
Mon plus mauvais souvenir de théâtre, Médée, mise en scène coréenne sous-titrée : obstacle
technique que j’ai eu du mal à surmonter.
Je me souviens m’être installé dans une salle d’un vieux théâtre sans savoir ce qui allait se
jouer. Quand la lumière s’est allumée, une marionnette s’est mue avec le naturel d’un acteur
vivant : sa bouche s’est ouverte et le chant a semblé surgir d’elle-même.
Je me souviens d’avoir vu un spectacle sur Vivaldi avec une musique enregistrée, un
scénario banal et un montage.
Je me souviens de la pièce jouée au lycée par les élèves internes et pour laquelle nous
avions travaillé sur les décors.
Je me souviens de la dernière séance à la suite de laquelle nous avions fait le mur pour nous
balader en ville, il faisait froid, noir, la ville était morte.
e
Je me souviens de Mergorette avec des élèves de 4 de Guémené-Penfao où il était question
du procès d’une truie « Mergorette » qui avait dévoré un nouveau-né. Marionnettes-sacs,
spectacle très drôle et décalé et en même temps tragique. J’ai adoré créer les marionnettes
avec une pomme de terre pour la tête, une fourchette pour la manipuler et un corps fait avec
un gant de toilette rempli de riz. Ce fut une révélation pour certains élèves.
e
Une représentation plus déstabilisante d’une pièce de Molière (j’étais en 5 ) où les comédiens
e
étaient vêtus non pas avec des costumes du 17 siècle mais modernes et pas de décors
(juste des lumières pour délimiter l’espace).
Le théâtre est l’art du collectif.Se nourrir des exercices effectués précédemment pour travailler
ensemble.
Avant de présenter les images, bien définir l’espace scénique et l’espace hors jeu. Dès que l’on entre
dans l’espace scénique on est en jeu.Pour ceux qui sont spectateurs, il faut que la répartition du
public soit équilibrée et qu’il regarde en silence.
Pour la présentation des images : démarrer position neutre et dos au public, la position neutre
interpelle et indique au spectateur qu’il va se passer quelque chose.
Possibilité de commenter, faire des remarques et proposer un re-jeu après la présentation de l’image.
Pour l’écriture du souvenir théâtral avec les élèves, il est nécessaire de les interroger en amont sur
leur expérience théâtrale, tous n’y sont pas allés mais ont peut-être assisté à des concerts ou ont vu
du théâtre de rue…on peut éventuellement les interroger sur ce qu’ils imaginent du théâtre.
Après le passage de chaque groupe, on peut lancer des applaudissements, cela dynamise les
groupes et renforcent la confiance des élèves.
Décliner le vocabulaire du lieu théâtral
Faire 4 groupes et se positionner en rayon. Donner l’initiale d’un mot relatif au lieu théâtral et faire
dire la définition par la personne en face de soi.
« r » comme rideau : qu’on trouve au théâtre pour ouvrir ou fermer la scène.
« g » comme gradin : quelle horreur d’être en fond de salle
« s » comme strapontin : fauteuil du pauvre ou du retardataire
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« b » comme brigadier : bâton pour frapper les 3 coups
« l » comme lumières : qui habillent ou déshabillent les comédiens
« p » comme perches : barres sur lesquelles on accroche des projecteurs, des pendrillons ou des
accessoires
« g » comme grill : lieu où sont accrochées les perches
« p » comme pendrillon ; grands tissus en velours noirs qui délimitent le plateau
« s » comme souffleur : métier totalement disparu
« p » comme poulailler : place du pauvre d’où l’on ne voit rien
« a » comme acteur : celui qui joue sur scène
« l » comme loge : lieu où s’habillent et se maquillent les comédiens
« a » comme accessoires : objets que le comédien utilise dans son jeu
Cet exercice permet aux élèves d’inventorier les différents lieux du théâtre et de se familiariser avec.
Avec les élèves, il est préférable de leur faire donner des définitions objectives, éviter la distance
humoristique
AUTOUR DE L’OUBLIÉ(E)
Travail sur le titre (hypothèses du spectacle)
Chacun propose une image fixe ou en mouvement avec ou sans parole qui évoque le titre du
spectacle (à quoi cela renvoie, avec sa possibilité des deux genres masculin et féminin).
Quelques minutes de réflexion et présentation par 4ou 5 en rangée par équipe.
Départ en ligne, dos au public et en position neutre. Chacun réalise son image en même temps.
Ne pas mettre les élèves en danger en les faisant passer seuls en scène, toujours proposer
des présentations par équipe.
Lorsque l’on a de belles images, ne pas hésiter à les laisser vivre plus longtemps, cela peut faire
naître des moments drôles ou émouvants et c’est un moyen de faire sentir aux élèves combien le
théâtre est générateur d’émotions.
Lecture de la distribution et des notices biographiques.
Le groupe est réparti en équipe. Chaque équipe, après lecture silencieuse des documents, choisit
une personne de la distribution pour réaliser une mise en voix de la notice. Un temps de préparation
puis présentation aux autres au travers d’une petite forme (exemple : mise en scène d’une
déclaration solennelle, journal TV, bonimenteur, entretien d’embauche…)
er
Reprise des proposions d’image fixe ou en mouvement du 1 exercice
Chaque équipe va créer son image en repérant une caractéristique mentionnée dans le parcours
artistique des artistes. Quelques minutes de préparation et présentation devant les autres.
Départ dos public dans l’espace de jeu et position neutre.
Exemples :
Raphaëlle Boitel : Cirque, performances visuelles, chorégraphie
Jean-Charles Gaume : Cirque, équilibre, musique
Alice Boitel : Illustratrice, photographe
Liliane Hérin : Costumes
Claire Assali : Théâtre
22
Arthur Bison : Musique, habillage sonore
Silvère Boitel : Création sonore, accessoiriste
Tristan Baudoin : Régie, musique, théâtre, danse, théâtre de rue
Tous ces exercices vont faire sens pour les élèves lorsqu’ils vont assister au spectacle. Après
avoir expérimenté modestement le travail de plateau, sous le regard des autres, ils vont mieux
comprendre et respecter le travail des artistes.
Distribution des répliques de L’Oublié(e)
Réfléchir en équipe à une petite forme mettant en jeu une réplique du spectacle, comment la dire,
seul ou à plusieurs, en voix chuchotée ou en voix aboyée…garder à l’esprit les caractéristiques
artistiques de l’exercice précédent et s’aider de la note d’intention de Raphaëlle Boitel. Ex. : si l’un
des artistes a suivi une formation de clown, verser dans le clownesque…
Présentation devant les autres en expérimentant un nouveau dispositif scénique : depuis
l’emplacement de chaque équipe dans la yourte et en position neutre.
Lorsque l’on propose un exercice, il faut être assez souple pour recevoir des réponses variées,
parfois à côté de la demande, parfois innovantes. La consigne peut-être comprise de différentes
manières…
Note d’intention
« L’Oublié(e) sera un spectacle physique et visuel, la dimension chorégraphique est dominante,
utilisant la technique du nouveau cirque et de la danse. Mais il sera tenu tout du long par une ligne
dramatique concise aux connotations cinématographiques principalement par la voix off dans des
noirs courts. »
Raphaëlle Boitel
Répliques
« Un jour un homme attendait quelque chose, quelque part, et il est mort. »
« Mais il a continué de respirer. »
« Les jours ont passé »
« Les mois ont passé »
« Les années »
« … Elle a demandé une sédation … »
« Je lui ai dit non, évidemment … mais … elle m’a attaquée … »
« C’est bien ce que je pensais, vous êtes morte »
« Ah bon ? … Mais c’est grave, Docteur ? »
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AUTOUR DE CYRANO DE BERGERAC
« JE FAIS SONNER LA VÉRITÉ COMME DES ÉPERONS »
Avec Florence Beylich
Cyrano de Bergerac, notoriété publique ? Certainement, mais à différents degrés. Légende et
caricature. Le film de Rappeneau avec Gérard Depardieu (1990) a contribué à populariser le
personnage, du grand au petit écran et finalement par la facilité vidéo-DVD de nos jours. Mais le
personnage a connu sa gloriole dès la création de la pièce d’Edmond Rostand en 1897. Est-ce parce
qu’il collait à l’esprit français de l’époque ? Amour et combat, héritages chevaleresque, poétique et
courtois, héros romantique, persistance du baroque ? Et comme toute grande gueule, il se doit d’être
à son tour raillé par les envieux et les tristes : « Cyrano de Bergerac, six kilos de merde en vrac. »
En classe, avec les élèves, il est donc possible de commencer par un état des lieux autour des
connaissances que chacun possède du fameux Cyrano. État des lieux sous forme d’exercice
d’écriture ou, ce qui est en lien avec notre travail, sous forme de texte écrit puis oralisé, voire par le
biais de la création d’une petite forme.
Attention à amener la distinction : Cyrano de Bergerac, personnage d’Edmond Rostand et Savinien
de Cyrano de Bergerac (1619-1655). À consulter :Le Petit Robert des noms propres.
Cf. biographie de Savinien de Cyrano de Bergerac, extraite d’une édition de L’Autre Mondeou Les
États et Empires de la Lune, éditions Garnier Flammarion, 1975) et annexe 1(trois versions de la
biographie d’Edmond Rostand).
D’autre part, on laissera à l’initiative du professeur l’étude du texte d’Edmond Rostand tant sur la
structure de la pièce que sur sa poésie. Il est possible de s’appuyer sur le travail de Thanh-Vân TonThat, Cyrano de Bergerac, dossier pédagogique, Petits classiques Larousse, 2000.
Les pistes d’intertextualité, de groupement de textes ou d’Histoire des arts sont nombreuses : Don
Quichotte ou le héros grotesque, Le Cid, Ruy Blas ou le récit de combat, Spadassins et matamores
chez Shakespeare et Molière, le motif théâtral de la lettre, le théâtre dans le théâtre (Acte 1), les
précieuses, scènes d’amour au balcon, la représentation de la guerre…
Référence de travail proposée : Cyrano de Bergerac, dossier établi par Magali Wiéner-Chevalier,
Gallimard, 2006. Cf. annexes 2, 3 et 4. Envisager aussi l’étude comparative de mises en scène et
d’interprétation du personnage (cf. annexes 5, 6 et 7).
L’analyse littéraire de la pièce ne sera pas abordée lors de la formation.Cette dernière prétend donner
des entrées pour la représentation et la mise en scène de Georges Lavaudant et ce, par la pratique
théâtrale autour de deux axes : 1) La dispute et le personnage de Cyrano, 2) L’amour et l’intrigue.
24
Dispute, bagarre et guerre : le personnage de Cyrano, un tempérament – Ne
pas faiblir… Mais ce nez !
« La dispute est un ressort essentiel de la comédie, un des moteurs du théâtre. Que les dialogues
obéissent aux lois de l’escrime ! La dispute est soit un jeu, soit l’amorce d’un changement. »
Gilles Cortaz
JEUX SUR LA DISPUTE
ÉCHAUFFEMENT
Le rapport à l’autre
Déambuler de manière énergique dans l’espace, à un certain moment s’arrêter et suivre quelqu’un du
regard, faire de grandes trajectoires, d’un pas décidé, s’arrêter et observer quelqu’un. Reprendre sa
marche en gardant la même dynamique.
Tension commune (travail avec le bâton)
Exercice à 2 : se tenir face à face relié par un bâton que l’on tient au niveau de l’abdomen. Le rapport
de force est représenté par ce bâton entre deux personnes. Se déplacer sans le faire tomber et sans
le perdre des yeux. Il faut varier les directions, les vitesses de déplacements et s’échanger le rôle de
meneur de façon tacite. Installer le silence, ne communiquer que par le regard et laisser durer
l’exercice de manière à laisser s’installer de nouvelles expérimentations.
Le combat
Se mettre en 2 lignes qui se font face de chaque côté de l’espace scénique(une à cour, une à jardin).
Auparavant, évoquer oralement les différentes manières de se battre : la boxe, le combat de coqs,
l’épée, le crêpage de chignon, la capoeira, les arts martiaux : le Kung Fu, les gifles, les griffes, l’usage
des armes à feu, les flèches… Il faut que le corps soit engagé. Faire le silence.
Au signal de l’animatrice, le groupe à cour se rapproche en courant au ralenti et attaque. Mimer le
combat au ralenti : chaque faux coup est porté à tour de rôle, l’adversaire réagit aux coups, ne pas
changer d’adversaire, effectuer l’exercice en silence.
Au « top », faire arrêt sur l’image. Le groupe côté cour revient au ralenti sur sa ligne initiale, avec ses
blessures mises en évidence.
C’est ensuite au groupe côté jardin d’attaquer en changeant de mode de combat.Puis il revient au
ralenti à sa ligne de départ
Le ralenti est préférable avec les élèves pour éviter tous contacts physiques.
Les deux lignes s’avancent en même temps, combattent toujours au ralenti en étudiant bien les
gestes, ralentir encore davantage jusqu’à l’image fixe.
Pour et contre - avec les mots
Se placer les uns derrière les autres en deux lignes face à face. La première personne de la ligne
profère un « je suis pour ! » en face l’autre personne répond par un « je suis contre ! », et ainsi de
suite à tour de rôle, une fois la parole prise chacun se positionne en fin de file. Bien attaquer sa
phrase, on peut appuyer sa phrase en faisant des gestes, on peut varier les registres et les rythmes.
Pour les élèves deux passages suffisent.
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RENTRER DANS LE VOCABULAIRE FIN XIXe ET LES IMAGES POÉTIQUES
D’EDMOND ROSTAND
Les attaques de Cyrano
L’animatrice distribue des répliques d’insultes, dites essentiellement par Cyrano, à chaque stagiaire
qui la mémorisent (cf. annexe 8).
- Coquin
- Roi des pitres
- Monarque des drôles
- Gros homme
- Mortadelle d’Italie
- Bête comme une urne
- Pleine lune
- Tas de veaux
- Gros tragédien
-Acteur déplorable qui gueule
- Sot camard
- Tête plate
- Déplorable maraud
- Je ne m’attife pas ainsi qu’un freluquet
- Faquin
- Butor de pied plat ridicule
- Bouffon
- Poète
- Bélître
- Laridon
- Silène ventru
- Ivrogne
- Fourmi
- Les voici, vos crottés
Se placer les uns derrière les autres en deux files face à face, dire son insulte à celui que l’on a en
face de soi, puis se placer à l’arrière de sa file. La personne suivante de la même file donne une
définition personnelle de cette insulte. Échange de répliques en alternance de file, certaines insultes
nous sont inconnues, il faut alors inventer une explication, on peut toutefois en sentir le sens.
Les menaces (cf. annexe 9)
- Faut-il que je fasse une plantation de bois sur vos épaules ?
- Je vais être obligé de te fesser les joues
- Je fais tâter ma canne à leurs rubans
- Je vous assomme tous
- Je vous ordonne de vous taire
- Ou bien je l’essorille et le désentripaille
- Avis aux badauds
- Je fais sonner les vérités comme des éperons
- Je vais vous donner un petit coup charmant
- A la fin de l’envoi, je touche
- Où vais-je vous larder, Dindon ?
Dispositif en étoile, 4 lignes qui se regardent :
1- À tour de rôle, proférer sa menace à la personne qui vous fait face.
2- Faire un second passage en proposant un geste en adéquation avec cette menace.
26
JEUX AVEC LES MASQUES À GRAND NEZ
À propos du nez
Quelqu’un place le masque sur son visage et se tient debout. Les autres s’avancent vers lui et parlent
à ce nez suivant diverses consignes : naïf, amical, curieux, pédant, campagnard, militaire, gracieux,
prévenant, admiratif, lyrique, respectueux, cavalier, emphatique, dramatique, pratique, truculent (qui
se veut combatif mais qui ne l’est pas) , tendre.
Avec les élèves, commencer par des adjectifs connus.S’ils ne connaissent pas la signification de
certains mots, leur demander de proposer malgré tout ce qu’ils en devinent.
Lecture chorale de la tirade de Rostand (cf. annexe 10)
Deux équipes.Au sein de chaque, un comédienchausse le masque.Autour de lui, les autres lisent la
tirade des nez et d’adresse au nez lui-même.Lecture individuelle ou chorale, assis ou debout.
Les nez en scène - appropriation des nez
En position neutre, plusieurs personnes sur plusieurs lignes en quinconce chaussent le masque à
long nez.Le reste du groupe se met dans le public. Suivre la consigne donnée par l’animatrice, tenir le
geste ou la pose jusqu’à la consigne suivante :
Pointer le nez vers le haut, pointer le nez vers le bas, le nez vers la gauche, le nez vers la droite, le
nez tendu vers l’avant, le nez dessine de petits ronds dans un sens puis dans l’autre sens, le nez
dessine de grands ronds, le nez picore, le nez se balance, on se promène le nez au vent, on chante
du nez, on éternue, on s’arrête regard public, le nez dit non, le nez dit oui.
Donner de l’intention au nez
Déambuler dans l’espace, position neutre.Le mouvement devra partir du nez. C’est le nez qui donne
la direction, tire le corps le pousse. C’est le nez qui fait avancer, reculer, sauter, chanter, trembler,
tourner sur soi même…Le mouvement part du nez et le reste du corps suit.
Faire jouer le nez : donner de l’initiative et de la priorité au nez, ses mouvements, son immobilité, sa
direction. Les nez cherchent, s’interrogent, veulent se dissimuler de honte, veulent se battre, les nez
sontfrondeurs, les nez rient, s’amusent, les nez rêvent, dansent, se mouchent.
Avec les élèves, on peut leur montrer les différents postiches de nez qui existent.
27
Images de Cyrano (cf. annexe 11)
Référence : www.cyranodebergerac.fr/cyrano_1001_images.php
Exercice à deux, quelques minutes de préparation.
L’animatrice donne à chaque binôme, une image de Cyrano.À partir de cette image, une des deux
personne reproduit l’attitude, la position, l’allure, l’accoutrement de Cyrano de Bergerac et invente
une réplique en adéquation avec cette posture. La deuxième personne prend à son tour la posture et
répond avec une vraie réplique de la pièce qui lui a été remise.
Présentation du travail.
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LE RÊVE D’ÊTRE AIMÉ
Avec Florence Beylich
JEU COLLECTIF - ÉCHAUFFEMENT
La chaîne
En musique.
En cercle, 2 comédiens face à face (chacun se tourne vers un voisin et tourne le dos au deuxième).
Faire tourner la roue : chaque comédien, en croisant celui qu’il a en face de lui, lui serre la main en lui
disant « Bonjour », et en démarrant par la main droite. Continuer ainsi de suite en faisant alterner
main droite et main gauche. Se regarder dans les yeux et se saluer.
Avancer sur le rythme de la musique (créer une sorte de farandole). Puis au « top » de l’animateur,
changer de sens.
Faire tourner quelques minutes jusqu’à la parfaite concentration.
La machine
Déambuler dans l’espace scénique.
Un comédien est appelé par son prénom par l’animateur : il s’arrête et exécute un geste simple, sur
place, geste qu’il répètera jusqu’à la fin de l’exercice.
Chaque comédien, l’un après l’autre,est appelé et le rejoint, proposant également un geste
complétant le précédent. On obtient ainsi une grande machine en action. Bien conserver son geste
de façon précise (et silencieuse !).
Aux différents signaux de l’animateur, la machine ralentit ou accélère (Vitesses 1, 2, 3, -1, -2, -3) ; un
grain de sable s’insère et perturbe les mouvements ; le courant électrique s’interrompt ; la machine
s’emballe ; la machine explose.
La machine à dialogues (cf. annexe 12)
Piocher une réplique de Cyrano de Bergerac (extraites de l’Acte 1, scènes 1 et 2) au hasard. Essayer
de l’intégrer en déambulant dans l’espace : la répéter dans sa tête, la chuchoter, la mâchonner, la
murmurer, la chanter… Expérimenter sa réplique.
Puis reprendre la déambulation dans le silence. Au « top » de l’animateur, donner sa réplique de
façon audible, tous en même temps. Les répliques sont dites plusieurs fois et les comédiens essaient
de se regrouper pour reconstituer les micro-dialogues de la pièce. Plusieurs constructions sont
possibles. S’arrêter quand chacun à retrouver son groupe de dialogue. Lier la construction du
dialogue constitué.
LES PERSONNAGES D’EDMOND ROSTAND
L’entrée au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne
Objectif : comprendre le mécanisme des dialogues enchevêtrés.
e
Dans un théâtre du XIX siècle, imaginer une entrée en groupe dans la salle à l’aide des répliques
(construire des personnages) : les Bretteurs, les Précieuses, les Joueurs, le Père et le Fils, la
Distributrice des douces liqueurs.
S’installer après avoir fait son entrée. Les groupes entrants devront tenir compte de l’emplacement
des autres. Mise à plat des répliques.
29
Puis, en re-jeu : 3 groupes s’organisent pour que les répliques des différents dialogues se
chevauchent. Faire alterner ces dernières.
Liste des personnages
Objectif : lecture-découverte, se familiariser avec les personnages de la pièce.
Debout, en cercle.Lire chacun son tour le nom d’un personnage de la pièce à partir de l’extrait de la
BD de Cyrano de Bergerac (cf. annexe 13).
Tourner de plus en plus vite en gardant une bonne articulation et en faisant monter peu à peu
l’expression du bonimenteur. Ajouter des attitudes liées aux connotations des différents noms ou en
s’inspirant des dessins.
Conseil : penser à ne pas faire commencer la lecture par le même élève pour que chacun puisse
changer de personnage. Prendre également le temps d’expliquer la signification des certains noms
(ex. : les chevau-légers).
Entrée de personnages
Objectif : travailler la présence sur scène.
Choisir un personnage dans la liste et penser à sa manière d’être (quelle respiration ? quel état
d’esprit ? quelle démarche ? quelle attitude du corps ? quels gestes avec les bras, les mains ?
quelles paroles possibles ou autres bruits ?). Déambuler en expérimentant.
Après ce temps de préparation, effectuer une entrée de scène énergique avec le personnage choisi
(par groupe de 5 comédiens, les autres sont spectateurs). Regard public, traversée de l’espace
scénique, sortie en gardant la même énergie et avec un regard au public. Penser à la respiration.
Conseil : ne pas mettre les élèves seuls sur scène (pas de mise en danger !).
L’AMOUR
Les protagonistes de l’amour
Par groupe, lecture du résumé de la pièce (cf. annexe 14) issue de Cyrano Junior, écrits d’élèves /
réécriture moderne).
Sélectionner un passage de l’histoire et préparer trois images fixes ou en mouvement qui lui
correspondent (réinvestir les bruits, la respiration…). À cette consigne s’ajoute la contrainte d’y voir
30
apparaître au moins deux des quatre personnages parmi Cyrano, Roxane, Christian et De Guiche.
L’animateur donne une réplique à insérer.
Préparation et présentation devant les spectateurs. Debout dos public, position neutre. Finir par une
image fixe pour arrêter la scène.
Déclaration
Se placerà côté des autres en deux lignes qui se font face.
À tour de rôle, prendre la parole en regardant la personne d’en face dans les yeux et lui faire une
déclaration d’amour : « je t’aime comme… ».
Ex. : « Je t’aime comme une rose attire le papillon. » / « Je t’aime comme le cheval aime son foin. » /
« Je t’aime comme une pomme rouge enrobé de sucre. » / « Je t’aime comme une abeille qui
butine. » / « Je t’aime comme le soleil qui écoute le premier oiseau. » / « Je t’aime comme une roue
aime son enjoliveur. »
Varier les registres et les rythmes.
Recommencer en instaurant des jeux de rimes.
Scènes d’amour
Référence : www.cyranodebergerac.fr/cyrano_1001_images.php
Par groupe de 2 ou 3.
À partir des images proposées (cf. annexe 15), interpréter la scène et imaginer un échange de
répliques possible.
Puis, à partir de ces mêmes images, préparer leur interprétation avec les répliques d’Edmond
Rostand (cf. annexe 15).
Temps de préparation puis présentation devant les autres :
- représentation de l’image,
- dire la ou les répliques,
- présenter la photo.
ANNEXES FLORENCE BEYLICH - CYRANO
Biographie d’Edmond Rostand (annexe 1, annexe 2 suite)
Roméo et Juliette – la scène du balcon (annexe 3)
Le Cid – combat contre les Maures (annexe 4)
La carte du Tendre (annexe 4 bis)
Création -1887 –Théâtre de la porte St Martin (annexe 5)
Mise en scène de Pino Micol (annexes 6 et 7)
Les insultes (annexe 8)
Les menaces (annexe 9)
La tirade du nez (annexe 10)
Les images de Cyrano (annexe 11)
Répliques pour la machine à dialogue (annexe 12)
Liste des personnages (annexe 13)
Résumé de la pièce (annexe 14)
Images de Cyrano et Répliques (annexe 15)
Liens et bibliographies (annexes 16)
31
L’APRÈS SPECTACLE : DE L’ÉMOTION À L’ANALYSE
EXEMPLE DU CABARET NEW BURLESQUE
Avec Catherine Le Moullec
Présentation de la représentation du soir : cf. annexe1 (Biographie de Pierrick Sorin) et annexe 2 (Le
e
cabaret au XIX siècle).
L’après-spectacle est un moment en trois temps :
- le partage des émotions
- l’expression des émotions
- l’analyse du spectacle
Il faut aider l’élève dans cette exploration en lui donnant les clés.
Dans le cas du Cabaret New Burlesque, retracer l’histoire du spectacle. D’où vient le spectacle : le
New Burlesque s’est fait connaître en France grâce au film de Matthieu Amalric, Tournée, prix de la
mise en scène 2010 à Cannes. Il s’agit d’un genre né en France et importé aux États-Unis. C’est un
e
hommage aux cabarets parisiens de la fin du XIX siècle dans lesquels avaient lieu des bals olé-olé
(french cancan). Plus tôt dans l’histoire française, il existait des lieux de spectacle populaire où se
mêlaient mime et danse. Ce genre est tombé en désuétude avant d’être recyclé par la scène
américaine dans les années 1980-90. Ce retour en grâce fut possible grâce aux influences Rockabilly
et aux scènes underground.
KittyHartl, programmatrice du Lieu Unique puis directrice artistique du Cabaret New Burlesque, a
présenté plusieurs fois ce spectacle à Nantes..
Pour cette nouvelle création, elle a fait appel à Pierrick Sorin, artiste bien connu de la scène nantaise.
Vidéaste et plasticien, il réalise des vidéos autour de son personnage, se filme au réveil, crée des
hologrammes de sa personne… Il a également mis en scène un opéra à la Scala de Milan.
L’importance de l’exploration après-spectacle
On insiste sur les vertus bienfaisantes des sorties théâtrales mais il ne suffit pas d’emmener des
élèves au théâtre pour leur faire aimer, ou même comprendre le théâtre. Il faut aussi faire une lecture
de la représentation théâtrale, et une lecture dramaturgique des textes de théâtre. Ce travail est
notamment encouragé par la chercheuse Marie Bernanoce, spécialiste du théâtre jeunesse et
membre de l’ANRAT (cf. annexe 2 Ressources pédagogiques).
Pour revenir sur le spectacle et l’analyser en classe, on passera par des exercices sur le plateau. Ces
exercices ont pour but de raviver les souvenirs de l’élève et de reconstruire ensemble la
représentation. En effet, tout le monde ne se souvient pas des mêmes choses : un travail collectif va
permettre de faire émerger le maximum de détails sur le spectacle (décor, jeu, musique, costumes
etc.)
EN PRATIQUE
Échauffement
Sur une musique, marcher dans l’espace scénique. À chaque croisement de regard, sourire, saluer
du regard. Arrêt. Sentir sa colonne vertébrale, sentir sa tête tenue par un fil, se tenir droit.
Micro-gym : bouger légèrement la tête, garder le bassin en place. Genoux souples. Cette
gymnastique intérieure, comme celle des danseurs, permet de construire son équilibre, de se
32
recentrer. Tourner les poignets, puis les coudes puis les épaules.
Marcher, explorer l’espace, respirer, s’étirer comme au réveil. 3 respirations en inspirant par le nez et
en expirant par la bouche. Tenir le souffle entre inspiration et expiration.
À l’arrêt, tourner chevilles et genoux. Puis mettre un pied un l’air et faire tourner pied et genou.
Travailler son équilibre.
Réitérer la triple respiration.
Faire rouler sa tête de plus en plus loin. Respirer profondément
Sur une musique plus rapide, marcher dans l’espace, effectuer des ½ tours. Puis, à loisir, s’arrêter et
balayer l’espace du regard. Se déplacer le plus rapidement possible comme si on était dans un
espace inconnu.
Ajouter progressivement des consignes :
- chercher à rencontrer les regards des autres.
- à chaque rencontre, se serrer la main.
- à chaque croisement de regard, se saluer de loin, par un geste et un « bonjour ! »
- à chaque rencontre, se prendre dans les bras.
Accentuer les intentions, si le mouvement est lent, le faire encore plus lent, si rapide, très rapide.
Decrescendo jusqu’à l’immobilité. Puis se remettre en route tacitement, en écoutant le groupe, sans
un mot.
Un duo se serre dans les bras en milieu de scène et les autres forment un agglomérat autour.
La grande traversée : « je me souviens »
Se répartir de façon homogène sur deux lignes, une à jardin et une à cour, face à face.
La première personne de la ligne s’avance d’un pas et, en utilisant la formule « je me souviens », livre
un souvenir du spectacle.
Ex. :« Je me souviens d’une coupe de champagne géante… »
Raconter son souvenir en regardant une personne de la ligne en face et lui passer le relais, elle
enchaîne avec son souvenir et passe le relais ainsi de suite…
Le principe de cet exercice est de faire ressurgir et exploiter tous les souvenirs avec les élèves.
Le cercle des critiques : « j’ai aimé, je n’ai pas aimé »
Former des duos. En cercle. Une personne avance dans le cercle et annonce un souvenir du
spectacle en utilisant la formule “j’ai aimé” ou “je n’ai pas aimé”. Son partenaire rebondit en
développant sa réflexion.
Ex. : « J’ai aimé l’utilisation de vidéos dans le spectacle »  « Il/Elle a aimé l’utilisation de vidéos
dans le spectacle car elles apportaient toute sa dimension comique et décalée au show…»
Il faut défendre son opinion et celui de son binôme. Ne pas hésiter à prendre son temps, à rester
dans le cercle pour développer le souvenir, qu’il soit bon ou mauvais.
Remémoration du spectacle:
Les yeux fermés, se remémorer toute la soirée du spectacle, comme une expérience. Le meneur
guide la remémoration en posant des questions :
Commencer par l’arrivée au théâtre, comment est le lieu, que voit-on en premier, où est-on placé, à
côté de qui est-on assis, que voit-on sur scène avant que la pièce ne commence ?Choisir un point de
vue et balayer la salle du regard. Y-avait-il du son dans le hall ? Dans la salle ? Quel type de lumière
y avait-il dans la salle ?Quelles étaient les premières et les dernières images du spectacle.
33
Ces exercices (la grande traversée et le cercle des critiques) peuvent aussi être réalisés autour d’une
table.Dans tous les cas, il faut noter les souvenirs qui restent et ressurgissent. Pour aider à la
remémoration, l’enseignant peut guider la séance en posant des questions plus pointues.
Ex. : Y avait-il de la musique ? Qu’avez-vous remarqué à tel endroit, à tel moment ?
Choisir un numéro ou une image dans le spectacle (pas forcément celui qui a le plus plu) et se le
remémorer, se souvenir des costumes, des accessoires sur scène, faire mentalement le tour de la
scène, s’approcher de la scène pour mieux y voir… Répondre à la question qu’ai-je éprouvé durant
ce spectacle ?
Rouvrir les yeux. Sur un papier, écrire 5 objets liés au spectacle. Ex. : une toile d’araignée, un boa,
des plumes… Écrire 3 émotions. Ex. : amusement, stupeur, surprise…
Exercice de retour sur les émotions ressenties
Former des groupes de 5-6.
Chaque groupe reçoit une consigne pour écrire un texte sur le spectacle vu.
Ex. : Groupe 1 : faire un inventaire des objets sur scène. Groupe 2 : écrire le début d’une lettre à un
personnage ou à un acteur. Groupe 3 : faire le récit du début du spectacle de façon la plus objective
possible (à la manière d’un huissier).
Sur une forme fixe, mettre en scène 2 émotions ressenties devant le spectacle. Une personne lit un
des textes d’un groupe opposé en même temps que sa mise en scène. C’est la confrontation des
images et des mots qui est pertinente et efficace.
EN PLUS : réaliser un brainstorming sur le spectacle, confronter les visions, les lectures de chacun…
Cette confrontation doit toujours s’effectuer dans le respect des avis des élèves.
Ce qui est essentiel ensuite c’est de construire avec le groupe des élèves (à partir de la lecture
chorale et de l’exercice des inventaires très précis des signes du spectacle) une lecture
analytique du sens de cette création et de la mise en scène. On pointe alors les cohérences et
incohérences des choix artistiques et de mise en scène sans pour cela nier les différences,
parfois très marquées (et pour le Cabaret New Burlesque, c’était le cas !), de réception et
perception du spectacle par chacun ou chacune.
On trouvera pistes et consignes dans la ressource sur l’après-spectacle disponible sur le site
du Grand T.
ANNEXES CABARET NEW BURLESQUE
Biographie Pierrick Sorin (annexe 1)
e
Le cabaret au XIX siècle (annexe 2)
34
Avec Florence Beylich
Roi / Reine
Objectif : installer une connivence dans le groupe.
En cercle. Un premier comédien donne son prénom et l’associe à une rime en lien avec « Roi » ou
« Reine ». Ex. : « Florence, reine des vacances. »
Puis le voisin de gauche répète la phrase précédente et se présente à son tour en ajoutant une rime
à son prénom : « Florence, reine des vacances. Christelle, reine des poubelles. ». La troisième
personne à prendre la parole répète les deux premières phrases, ainsi de suite.
Ex. : « Florence, reine des vacances. Christelle, reine des poubelles. Pierre-Yves, roi des endives.
Paule, reine de l’école. Alain, roi du matin. Sylvie, reine de la Scandinavie… ».
Cet exercice permet de travailler la mémoire et la concentration.
NB : les élèves sont généralement très contents de se présenter de manière humoristique.
Les « Bonjours »
Objectif :apprendre à accepter le regard des autres.
Déambuler avec énergie, regard à l’horizontal.Puis s’arrêter face à quelqu’un, le regarder dans les
yeux et se dire« Bonjour! » (être audible et bien net). Repartir et recommencer à chaque croisement
de comédiens.Penser à faire sonner les mots.
Puis remplacer le « Bonjour! » par un geste personnel : supprimer la parole.Ne pas oublier de se
regarder ! Être bien ouvert à tout le monde, croiser les regards.
Recommencer cette fois en se prenant dans les bras : prendre son temps en marquant une petite
pause. Sentir la chaleur de l’autre, être sincère. Cette approche permet d’entrer dans la bulle de
l’autre.
Puis, recommencer en portant la voix, accompagné d’un geste de salut lancé par l’animateur. Ce
geste doit être net (ex. : tape sur les fesses). Être disponible pour capter le regard de quelqu’un. Bien
prendre le temps de poser la rencontre, de la faire durer. Petit à petit, essayer de synchroniser les
« Bonjour ! ». Ils doivent retentir en même temps.
Conseil : si un signe est donné à un comédien qui ne le voit pas, repartir comme si de rien n’était. Il
ne faut pas stimuler quelqu’un qui n’est pas réceptif mais bien capter le regard.
« Je me souviens »
Objectif : faire ressurgir et exploiter tous les souvenirs, aller plus loin dans sa remémoration.
Se répartir de façon homogène sur deux lignes face à face, à jardin et à cour.
Une première personne s’avance d’un pas et, en utilisant la formule « je me souviens », livre un
souvenir du spectacle.
Ex. : « Je me souviens de belles plumes roses. » / « Je me souviens d’un cygne très coquin. » / « Je
me souviens d’une très bonne chanteuse. » / « Je me souviens d’une coupe de champagne
absolument extraordinaire. » / « Je me souviens de petits caches-tétons virevoltants. » / « Je me
souviens d’un chevalier. » / « Je me souviens d’un orque en plastique. » / « Je me souviens d’une
araignée. »
Raconter son souvenir en regardant une personne de la ligne en face et lui passer le relais, elle
enchaîne avec son souvenir et passe le relais, ainsi de suite…
Ce premier « brassage » de souvenirs permet d’accumuler de nombreux éléments de la pièce :
scénographie, ressentis, accessoires…
35
« J’ai aimé / Je n’ai pas aimé »
Dans la même configuration que précédemment, recommencer en utilisant la formule « j’ai aimé » ou
« je n’ai pas aimé » un élément du spectacle.
Ex. : « J’ai aimé la scène du cygne dans les bras de la danseuse. » / « J’ai aimé le personnage
féérique. » / « J’ai aimé les nombreux jeux de décalage. » / « J’ai aimé le kaléidoscope. » / « J’ai aimé
la policière trash. » / « J’ai aimé le spectacle très rythmé par la musique. »
« Je n’ai pas aimé la répétition. » / « Je n’ai pas aimé la danseuse orientale. » / « Je n’ai pas
aimé la divulgation de ces corps. » / « Je n’ai pas aimé les flottements de rythme. » / « Je n’ai pas
aimé l’excès de langage anglais. » / « Je n’ai pas aimé qu’Ulysse reste habillé. »
Grâce à cet exercice, le contenu du spectacle revient à la surface. Cela permet aux élèves de toucher
du doigt les éléments importants de la représentation (les « je n’ai pas aimé » peuvent permettre par
exemple de pointer les faiblesses du spectacle).
Oralisation des souvenirs
Objectif : se recentrer plus intimement sur le spectacle vu.
Sur un papier, écrire : 1. un souvenir du spectacle axé sur les objets/accessoires,
2. trois adjectifs en lien avec les émotions ressenties pendant la représentation,
3. une image marquante du spectacle (en une phrase).
Déposer son papier au centre du cercle une fois terminé. Puis, chacun son tour, aller piocher un
papier au hasard et lire l’ensemble.
Ex. : « 1. Je me souviens de la fumée filmée par une caméra. 2. Gênée, attristée et répétitif. 3. La fille
dans la coupe de champagne. » / « 1. Je me souviens des voiles d’une danseuse recevant des
projections lumineuses qui évoluaient en fonction des mouvements. 2. Lourd, miroitant, attendu. 3. Le
rideau est évidemment rouge, les blagues, bien entendu, scatologiques, il est entendu que tous se
déshabillent et qu’il n’y a pas de tissu sans paillettes. » / « 1. La robe à n’en plus finir de la femme
papillon qui ondulait, virevoltait et s’effeuillait au fur et à mesure. 2. Généreux, jubilatoire, sensuel. 3.
De belles femmes qui nous réapprennent la beauté. » / « 1. Je me souviens du mariage bottes de
cowboy et lunettes de ski sur un corps dénudé. 2. Hilarant, excitant, poétique. 3. La nudité sans
complexe. » / « 1. Je me souviens du verre de champagne qui devait être de l’eau chaude et j’ai
imaginé le plaisir que devait ressentir la danseuse en dansant dedans. 2. Sensuel, chaud, drôle. 3.
Ces corps nus étaient généreux et joyeux. »
Lors des retours sur un spectacle, il est important de passer par l’écriture. Elle permet de davantage
rentrer dans la confidence, dans l’intimité du ressenti donc de se recentrer. Elle sera ensuite oralisée
par une autre personne : il n’est pas facile de confier à un groupe ce qui relève de l’intime d’où
l’importance de faire lire son papier par un « anonyme ». Les spectateurs entrent alors dans la bulle
de l’autre, tandis que l’auteur s’écoute et prend du recul.
Conseil : aborder cet exercice avant l’analyse du spectacle, qui est plus intellectuelle.
Écriture en 3 formes
Objectif : écriture collective autour du spectacle.
Se répartir en 3 groupes. À partir du spectacle, chacun rédige un texte selon une forme d’écriture
précise : 1. un inventaire
2. un constat objectif
3. une lettre.
Une fois la rédaction effectuée, penser à une mise en espace et en voix du texte.
Commencer la petite forme en fond de scène, position neutre, dos public (cela permet d’installer le
départ en canalisant les énergies). Possibilité de rejeu pour obtenir une forme plus aboutie.
NB : cet exercice est intéressant pour une rencontre en amont du spectacle avec les artistes.
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Travail sur les émotions
Objectif : brasser le subjectif, les émotions.
Conserver les groupes précédents.
Évoquer les émotions ressenties lors de la représentation dans le groupe, puis s’arrêter sur 3
émotions. Les déterminer puis construire 3 images fixes à partir de ces dernières. Travailler sur
l’enchaînement entre chaque image (quelles astuces ? possibilités de bruitage…).
Lors du rejeu, demander au public de nommer les émotions présentées.
NB : cet exercice est très créatif car il met en scène des émotions très différentes. Il permet de mettre
les élèves en posture de recherche, puis de présentation les rendant ainsi plus respectueux du travail
de comédien.
« Chic ! Sauvage ! Sexy ! » ou essai de lecture analytique
Objectif : installer une analyse plus savante du spectacle.
À partir du document de Yannick Mansel (cf. annexe 15) qui reprend les grands aspects du spectacle
(à adapter selon les représentations), travailler le domaine musical, visuel, les scénarios, les
personnages, la modernité, etc. en groupe.
Essayer de mettre en lumière les moyens utilisés dans le spectacle pour faire sensation sur le public
avec comme mot d’ordre le chic, le sauvage et le sexy, marier à l’élégance, l’absurdité, la poésie et la
culture populaire.
Le domaine musical
Quelle musique (instruments – voix) ?
Quel traitement ou montage ou enchainement ?
Quelle adaptation scénique ?
Le domaine visuel
Quels moyens ? Quels effets ?
Dominante des couleurs ?
Matérialisation et importance de la lumière ?
Décors et costumes : quels aspects esthétiques ?
Quels renvois ou références culturelles ?
Quelles images des corps ?
Le scénario – les personnages
Construction ou non d’une intrigue ?
Collage ?
Personnages typés ? Emplois ?
Les analogies entre les costumes et les voix ?
Les textes des chansons et leur fonction
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Les relations entre les personnages
Jeu et enjeu du strip-tease
La modernité
La présence de la caméra vidéo : quelles
interprétations ?
Les outrances
Ce que devient l’âme du cabaret …
À lire pour découvrir
Le Burlesque comme esthétique
Le New burlesque et sa modernité
Le Cabaret, à replacer dans l’histoire du spectacle
À propos du film Tournée de Mathieu Amalric, 2009
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PÔLE PUBLIC ET MÉDIATION
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De nombreuses pistes ou ressources
pédagogiques sont à votre disposition
sur le site du Grand T à la rubrique
« École du spectateur ».
Rendez-vous sur :
www.leGrandT.fr/Aller-au-theatreavec-les-eleves.html
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