Objectifs du TD • savoir reconnaître une forme verbale (càd, son

Mémo morphologie verbale
A.Mela-Université Paul Valéry- Prépa à l’entrée à l’IUFM
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Objectifs du TD
• savoir reconnaître une forme verbale (càd, son mode, son temps, sa personne)
• inversement savoir donner la forme verbale à partir :
- d'un contexte (phrase à trou) ;
- de spécifications de mode, temps, personne.
Morphologie verbale : la conjugaison
Une forme verbale se décompose en 2 constituants - le radical (ou base) : élément lexical, porte le sens lexical stable
- la désinence (ou terminaison) : élément grammatical
ex : chant- -ait
La désinence varie en fonction de la personne, du temps, du mode. Le temps et le mode peuvent également
modifier la base du verbe (je sais vs. sache)
Qu'est-ce qu'un mode ?
Pour la grammaire traditionnelle, le mode était la manière dont l'énonciateur envisage les valeurs ou
conditions de vérité de son énoncé (les modalités). Elle recensait :
les modes personnels (qui se conjuguent en personne)
- l'indicatif : mode du réel ou du certain
- le subjonctif : mode du doute
- le conditionnel : mode de l'hypothèse, de la conjecture
les modes impersonnels ou non finis
- infinitif
- participes
La définition du mode par la modalité pose pb dans la mesure où, p.ex. l'indicatif n'exprime pas tjs le réel
:tu crois qu'il pleuvra demain ? et que certaines formes du subjonctif sont dans le réel : Je regrettes que tu
sois venu.
Aujourd'hui, le mode est un principe organisateur des formes verbales : pour constituer un mode, il faut
disposer de formes propres.
Ainsi, pour des raisons morphosyntaxiques et sémantiques, le conditionnel est aujourd'hui intégré à l'indicatif
en tant que "futur du passé (cf. Terminologie officielle (BO 1997).
Remarques transversales
Variations morphologiques
Les marques de mode, de temps et de personne peuvent ne pas être présentes mais lorsqu'elles le sont, elles
respectent l'ordre suivant :
mode + temps + personne
exemple : que nous mange ass i ons
Certains verbes ont un radical unique (chanter et beaucoup de verbes en –er) mais beaucoup de verbes, dont
les plus fréquents1 (avoir, être, aller, faire, etc.) ont un radical qui prend différentes formes : je suis, tu es ;
je sais, sache.
Les verbes défectifs présentent une conjugaison incomplète, ou manquent de certains temps, certains modes
ou certaines personnes. ex : falloir : seulement à la 3ème personne du sg, pas d'impératif, choir, etc.
Marques temporelles
futur et conditionnel : -( e) rimparfait : -ai- pour le sg + 3° p. du pluriel et –i- pour la 1° et 2° p. du pluriel
passé-simple et imparfait du subjonctif : voyelles : -a, -i, -in, -u, suivant les types de verbes.
Marques de personne et de nombre
1° et 2° p. du pluriel : tjs –ons- et –ez- sauf vous faites, êtes, dites et –mes-, -tes- (nous chantâmes, vous
chantâtes) au passé simple.
3° p. du pluriel : -t-, -nt-, -ent-. et –rent- au passé simple (ils dirent).
1
Les variations de radical de l'ancien français (j'espoir/ nous espérons) ne sont pas toutes maintenues. Il est remarquable que les
variations de radical subsistent pour les verbes les plus fréquents. Cela tient à un besoin de différenciation des formes verbales.
2° et 3° p. du sg ne se distinguent pas à l'oral.
À l'écrit, la 2° p. du sg est marquée par –s- (-x- ds tu veux, tu vaux) sauf à l'impératif présent des vbes en er.
la 3° p. du sg du présent de l'indicatif est marquée par un –t-, ou absence de marque (va, a, vainc)
Idem pour les autres temps : t ou zéro marque il chanta, il chantera
Les modes personnels se caractérisent par le fait que la forme verbale porte la marque de la personne.
L'indicatif a 10 temps :
5 temps simples : présent, imparfait, passé-simple, futur, conditionnel
5 temps composés : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur, conditionnel composé.
À chaque temps simple correspond un temps composé, formé à l'aide d'un auxiliaire conjugué au temps
simple correspondant et du participe passé du verbe.
j'ai
j'avais
j'eus
j'aurai
j'aurais
j'ai eu j'avais eu
j'eus eu
j'aurai eu
j'aurais eu
Le subjonctif a 4 temps :
2 temps simples : présent, imparfait
2 temps composés : passé, plus-que-parfait
Sa présence est étroitement liée à celle de que (dépendance du verbe au subjonctif).
Quelques verbes fréquents ont une base particulière au subjonctif : aill-, faill-, vaill-, veuill-, fass-, puiss-,
sach-, soi-/soy-, ai-/ay-.
Les désinences du subjonctif présent sont : -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent.
Rq : Les verbes se terminant par –i ou –y (sauf être et avoir2) ne sont pas dispensés du –i des désinences :
que nous priions/ riions/ envoyions.
L'impératif
Les verbes en -er perdent le –s de la 2ème personne du sg. Cette absence n'est vraiment une règle qu'à partir du
XVII° siècle ; par ailleurs, devant y et en on a : donnes-en, penses-y, vas-y.
Les temps
Le temps grammatical et le temps dénoté ne coïncident pas nécessairement. Une même époque peut être
indiquée par des temps verbaux différents et inversement, un même temps verbal peut situer le procès dans
des époques différentes.
Ainsi le présent est susceptible de renvoyer aussi bien au présent du locuteur :
En ce moment, il fait beau
qu'à son passé
Hier, ne voilà-t-il pas que je rencontre Jacques !
ou à son futur :
Je pars la semaine prochaine en vacances.
S'il pleut (demain) je ne sortirai pas
L'imparfait peut renvoyer au futur :
Tu arrives ? –J'ai fini de me préparer dans une minute !
Pour distinguer l'époque du procès du temps grammatical, certains grammairiens appellent "tiroirs verbaux"
les temps du verbe.
le futur simple se forme sur une base qui est souvent mais pas toujours l'infinitif
courir et mourir font suivre le –r du radical par la marque –r du futur (courrai, mourrai)
cantare + habeo => chanterai
le conditionnel présent : est formé sur la base du futur simple suivi des désinences de l'imparfait
Autrement dit des formes de l'indicatif.
C'est le futur du passé : expression du futur par rapport à l'mparfait :
cantare + habebam => chanterais
je pense que Paul viendra demain
/ je pensais que Paul viendrait
Règle : Après si, pas de -r
Après si de condition, ni futur, ni conditionnel :
si tu serais la lune, je serais ton soleil
si tu iras à Paris, je te rejondrai
2
on a voyions mais pas soyions.
Pourquoi ? parce que l'enclenchement de la conséquence est conditionné par le début de réalisation de la
condition, qu'on ne trouve à l'indicatif qu'au présent ou à l'imparfait. (Siouffi, Van Raemdonck , p.149)
l'imparfait du subjonctif est formé sur la même base que le passé simple. On retrouve les mêmes voyelles :
-a, -i, -in, -u, suivant les types de verbes, auxquelles s'ajoutent des terminaisons personnelles spécifiques : sse, -sses, accent circonflexe-t, -ssions, -ssiez, -ssent. Les 3 personnes du singulier sont les mêmes qu'au
passé simple, modulo l'accent circonflexe en plus à la 3ème personne du singulier.
! Au passé simple, l'accent circonflexe n'apparaît pas à la 3ème personne du singulier (il put) mais aux 1ère et
2ème personne du pluriel : nous pûmes, vous pûtes (≠ subj : qu'il pût, que nous puissions, vous puissiez)
Les modes impersonnels
L'infinitif et les participes dits modes impersonnels ne portent pas les marques de la personne ; mais les
participes prennent, comme les adjectifs, les marques de nombre et du genre du terme auquel ils se
rapportent.
- L'infinitif possède certaines propriétés du substantif (c'est un nom verbal).
- le participe partage des caractéristiques communes avec l'adjectif qualificatif (c'est un adjectif verbal)
- le gérondif, lui se rapproche de l'adverbe.
Remarquons que ces modes non personnels n'expriment pas la notion de temps : On peut dire : il faut
partir, il fallait partir, il faudra partir.
Classement des verbes
Traditionnellement, on distingue 3 groupes de verbes, suivant les désinences de l'infinitif :
- les verbes du 1er groupe dont l'infinitif est en –er (type chanter) : les +nombreux (90% des verbes) et les
moins fréquents ; assez réguliers ; liste ouverte.
- les verbes du 2ème groupe dont l'infinitif est en –ir (type finir) et dont la base est élargie en –ss (finissons,
que je finisse, finissant)
- le 3ème groupe réunit les verbes restant : irréguliers, moins nombreux mais plus fréquents dont : être,
avoir, faire, dire, aller, voir, savoir, pouvoir, falloir, vouloir, venir.
Bibliographie
Bescherelle 1. L'art de conjuguer
Maingueneau, Précis de grammaire pour les concours
Siouffi, Van Raemdonck : 100 fiches pour comprendre les notions de grammaire. Bréal, 2007.
GMF, chap VII.