La ligumie pointue... une espèce en péril au Canada

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Description générale
ligumie pointue...
une espèce en péril au Canada
La
La ligumie pointue (Ligumia nasuta) a déjà été l’une des
espèces de moules d’eau douce les plus communes dans
les Grands Lacs inférieurs en Ontario. Cette moule de
taille moyenne (longueur moyenne de 7 cm) fait partie de
la famille des unionidés. Elle présente les caractéristiques
suivantes :
sa coquille est mince mais solide, étroite et longue;
Statut selon le COSEPAC – EN VOIE DE DISPARITION avril 2007
Statut selon la LEP – EN VOIE DE DISPARITION avril 2013
la couleur de la coquille va de noir jaunâtre ou noir
verdâtre (juvéniles) à brun foncé ou noire (adultes);
l’intérieur de la coquille (la nacre) est mauve, rosé ou
blanc argenté;
le bec
le sommet (bec) de la moule est situé sur le quart
antérieur de la coquille, vers le bas, un peu plus haut
que la ligne de charnière;
la nacre
Ligumia nasuta
Crédit photo: Environnement Canada
Cette espèce a été évaluée comme étant une espèce
en voie de disparition par le Comité sur la situation
des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Elle est
inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition
en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et elle
est protégée par cette loi depuis avril 2013. La Loi de
2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario
lui garantit une protection supplémentaire. Comme
l’exige la LEP, on doit élaborer un programme de
rétablissement et un plan d’action pour l’espèce.
la crête postérieure est bien accusée, distinctive et
anguleuse près du sommet; l’extrémité postérieure
forme une pointe émoussée distinctive;
l’extrémité antérieure est arrondie; le bord inférieur
de la coquille (marge ventrale) est largement courbé;
la coquille de la femelle est renflée le long du bord
inférieur dorsal; ce renflement est absent chez les
mâles;
la surface de la coquille est rugueuse avec des plis
concentriques et des bourrelets de croissance bien
accusés.
Les moules d’eau douce sont des mollusques au corps mou sans squelette, donc des invertébrés, qui vivent au fond des ruisseaux, des rivières, des lacs et des étangs. Elles utilisent
leur pied musculeux pour creuser et nager et elles sont dotées d’une paire de coquilles articulées. Ce sont des organismes filtreurs, c’est-à-dire des purificateurs d’eau naturelle, qui
servent de nourriture à d’autres espèces de la faune comme les poissons, les loutres, les visons, les rats musqués et certains oiseaux. Les moules d’eau douce sont aussi l’une des
espèces les plus menacées de disparition sur terre.
Pêches et Océans Fisheries and Oceans
Canada
Canada
Répartition
La ligumie pointue est présente uniquement dans l’est
de l’Amérique du Nord. Aux États-Unis, l’espèce n’est
présente que dans les Grands Lacs inférieurs et jusqu’à
l’État de New York et le New Hampshire et dans les
cours d’eau côtiers jusqu’en Caroline du Sud. Au Canada,
cette espèce de moule n’a été observée qu’en Ontario. La
ligumie pointue semble avoir disparu dans plus de 90
% de son aire de répartition historique canadienne dans
les Grands Lacs et leurs principales voies interlacustres.
Les populations restantes sont petites, déclinantes et
restreintes au delta de la rivière Sainte-Claire, au ruisseau
Lyn (près de Brockville) et à la baie Long Point (lac Érié);
toutefois, récemment, plusieurs petites populations ont
été découvertes dans les habitats humides côtiers du lac
Ontario.
Habitat et cycle biologique
L’habitat de prédilection de la ligumie pointue se trouve
dans les zones côtières protégées des lacs et de cours
d’eau lents, sur des substrats de sable fin et de boue, à des
profondeurs pouvant atteindre 4,5 m. Tout porte à croire
que le frai se produit à la fin de l’été et que les glochidies
(larves) sont libérées le printemps suivant. Comme c’est
le cas pour la plupart des autres moules d’eau douce,
les glochidies de la ligumie pointue mènent une vie
parasitaire sur les poissons. La ligumie pointue femelle
attire un poisson-hôte au moyen d’un leurre particulier
sur son manteau, qui ressemble à de la nourriture, comme
de petits poissons, des sangsues ou des amphipodes
(crustacés ressemblant à des crevettes). Quand un poisson
attaque le leurre, la femelle relâche les glochidies dans sa
bouche. Les glochidies se fixent ensuite au poisson-hôte
lorsqu’elles passent dans ses branchies. Elles y demeurent
jusqu’à ce qu’elles deviennent des juvéniles autonomes,
après quoi elles se détachent pour tomber sur le substrat.
Les moules adultes sont essentiellement sessiles et leurs
déplacements se limitent à quelques mètres parcourus le
long du substrat.
La répartition de la ligumie pointue au Canada
On a identifié trois espèces d’hôtes de la ligumie pointue
au Canada : le fouille-roche zébré (Culaea inconstans),
le crapet-soleil (Lepomis gibbosus) et la perchaude (Perca
flavescens).
Régime alimentaire
Comme toutes les espèces de moules d’eau douce, la
ligumie pointue filtre la nourriture présente dans l’eau et
se nourrit surtout de bactéries et d’algues.
Menaces
La principale menace pour la ligumie pointue demeure
l’introduction de l’envahissante moule zébrée (Dreissena
polymorpha). Depuis le milieu des années 1980, plus
de 90 % des zones occupées auparavant par la ligumie
pointue ont subi une infestation par les moules
zébrées. Ces dernières se fixent aux moules indigènes
et les étouffent, ou elles accaparent la nourriture et
l’habitat. La perte et la dégradation de l’habitat à la suite
d’activités anthropiques, y compris la pollution de l’eau,
l’augmentation de l’envasement et la charge accrue en
éléments nutritifs, menacent également les populations
restantes de ligumie pointue en Ontario.
Espèces semblables
Les espèces semblables comprennent l’elliptio de l’Est
(Elliptio complanata), l’elliptio pointu (Elliptio dilatata)
et la ligumie noire (Ligumia recta).
Sources du texte : Évaluation et rapport de situation
du COSEPAC sur la ligumie pointue au Canada, 2007;
MPO. Évaluation du potentiel de rétablissement de
la ligumie pointue, de la troncille pied-de-faon, de la
mulette feuille d’érable et de la villeuse irisée au Canada.
Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2010/073;
Metcalfe-Smith et al. Photo Field Guide to the Freshwater
Mussels of Ontario, 2005.
Pour un complément d’information, consultez le site
Web du Registre de la LEP à www.registreLEP.gc.ca et le
site web de Pêches et Océans Canada indiqué ci-dessous.
This publication is also available in English.
MPO/2013-1888
©Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, 2013
N° de cat. Fs22-4/68-1-2013F-PDF ISBN 978-0-660-20627-1
www.especesaquatiquesenperil.gc.ca
Le paragraphe 32 (1) de la Loi sur les espèces en péril stipule ce qui suit: « Il est interdit de tuer unindividu d’une espèce sauvage inscrite comme espèce disparue du
pays, en voie de disparition ou menacée, de lui nuire, de le harceler, de le capturer ou de le prendre. »
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