CHIRURGIE REFRACTIVE PAR ADDITION D’UN IMPLANT INTRAOCULAIRE 1. POURQUOI OPERER ? 2. DESCRIPTION DE L’INTERVENTION 3. EVOLUTION POSTOPERATOIRE HABITUELLE 4. LES COMPLICATIONS 5. COMPLICATIONS A LONG TERME 1 CHIRURGIE REFRACTIVE PAR ADDITION D’UN IMPLANT INTRAOCULAIRE Madame, Mademoiselle, Monsieur, Vous présentez une anomalie de la réfraction que votre ophtalmologue vous propose de compenser par la mise en place, à l’intérieur de votre œil, d’un implant de puissance adaptée. Cette fiche vous donne des informations sur l’opération qui vous est proposée, ses résultats et ses risques. 1. POURQUOI OPERER ? Dans un œil normal, le trajet des rayons lumineux est modifié par la cornée et le cristallin pour leur permettre de converger sur la rétine. L’œil myope étant trop grand, les rayons lumineux convergent en avant de la rétine et l’image projetée sur la rétine n’est pas nette. L’opération qui vous est proposée consiste à introduire dans l’œil une lentille de puissance adaptée destinée à modifier le trajet des rayons lumineux. Elle est réservée à la correction des myopies modérées à fortes (environ –8 à –30 dioptries), ou à des hypermétropies fortes (généralement supérieures à 4 dioptries). Un astigmatisme associé peut parfois être également corrigé. 2. DESCRIPTION DE L’INTERVENTION Elle est réalisée en salle d’opération. Hospitalisation : une immobilisation minimale d’une heure est nécessaire. L’opération s’effectue en général en ambulatoire. Anesthésie : l’œil peut être insensibilisé par des injections autour de l’œil ou uniquement par l’instillation de gouttes. Une anesthésie générale est nécessaire dans certains cas. Une incision est effectuée, qui sera ou non suturée en fin d’intervention. L’implantation peut être réalisée soit en avant, soit en arrière de l’iris, selon le type de lentille utilisée. La lentille ICL (Implantable Contact Lens) est une lentille qui se place devant le cristallin, derrière l’iris. La lentille de type « Iris clow » se fixe par deux petites pinces sur l’iris lui-même. Pour que la circulation des liquides dans l’oeil se fasse normalement après l’intervention chirurgicale et en présence de la lentille intraoculaire, il est nécessaire d’effectuer un petit trou dans l’iris. Ceci est effectué en quelques minutes. Cette petite intervention présente quelques risques minimes de complications, qui généralement ne sont pas graves (hémorragies, hypertension oculaire, etc), et peut troubler la vue pendant quelques heures. Elle évite, en principe, la survenue d’un glaucome aigu. Incidents ou difficultés opératoires : ils sont rares, imprévisibles et peuvent conduire à renoncer à l’implantation. Le déroulement de l’intervention peut être compliqué par un traumatisme du cristallin. Une hémorragie peut se produire, qui se résorbera généralement en quelques jours. Un risque de décollement de rétine chez le myope fort est transitoirement accru les semaines après l’intervention. Parfois un traitement laser (Argon) préventif est nécessaire. 2 3. EVOLUTION POSTOPERATOIRE HABITUELLE Dans une grande majorité de cas, l’œil opéré est indolore. La vision s’améliore très rapidement. Les soins locaux sont réduits à l’instillation de gouttes et au port d’une protection selon des modalités et durant une période qui vous seront précisées par votre chirurgien. La prise de comprimés est parfois justifiée. L’activité professionnelle, l’utilisation de machines ou d’instruments dangereux et la conduite automobile sont déconseillées pendant une période limitée qui sera définie par votre chirurgien. Les réglementations concernant les aptitudes visuelles des professions sont continuellement modifiées. Il est donc indispensable que vous vérifiez vous-même auprès des administrations concernées si une intervention de chirurgie réfractive est acceptée (armée, police, gendarmerie, pompiers, CFF, transports aériens ou routiers, etc.). 4. LES COMPLICATIONS 4.1 – LES COMPLICATIONS EN RAPPORT AVEC LE CALCUL DE LA PUISSANCE DE L’IMPLANT Le résultat recherché ne peut jamais être garanti comme correspondant exactement à ce qui était prévu et une correction complémentaire par lunettes, lentilles de contact ou une réintervention est parfois nécessaire. Si l’erreur de calcul est trop grande, un échange d’implant est également envisageable. 4.2 – COMPLICATIONS L’IMPLANT LUI-MEME EN RAPPORT AVEC DES PROBLEMES DE DIFFRACTION DES RAYONS LUMINEUX PAR Il arrive parfois que le patient perçoive après l’implantation des halos autour des objets lumineux, ressente un certain éblouissement, une gêne dans la vision nocturne ou une vision dédoublée. Ces troubles, le plus souvent très discrets, se réduisent ou disparaissent généralement avec le temps. S’ils sont trop importants, l’implant peut évidemment être retiré de l’œil. 4.3 – COMPLICATIONS EN RAPPORT AVEC L’OPERATION ELLE-MEME D’une façon générale, elles sont exceptionnelles. L’infection oculaire est la complication la plus redoutable. Elle peut être minime ou extrêmement grave. Un traumatisme de la cornée est possible durant l’intervention, de même qu’un traumatisme du cristallin lors de l’insertion de l’implant. Le traumatisme cristallinien peut conduire éventuellement à une cataracte, celui de la cornée à une opacification plus ou moins prononcée de cette dernière. La fixation de l’implant peut être inadéquate et nécessiter une réintervention chirurgicale. La rétine peut être endommagée par l’éclairage du microscope durant l’intervention. Un risque de décollement de rétine chez le myope fort est transitoirement accru les semaines après l’intervention. Parfois un traitement laser (Argon) préventif est nécessaire. En cas de décollement une intervention sera nécessaire. La pression intraoculaire peut s’élever momentanément dans les suites opératoires. Une déformation de la pupille est éventuellement possible. Enfin d’autres complications sont envisageables et ne seront pas décrites ici. D’une façon générale, cette opération n’échappe pas à la règle selon laquelle il n’y a pas de chirurgie sans risque. Même si celui-ci est très faible, les complications peuvent être anodines ou au contraire extrêmement graves, pouvant conduire éventuellement à la perte de la vision, voire à celle de l’œil. 3 5. COMPLICATIONS A LONG TERME Elles ne sont pas encore connues puisque cette chirurgie n’a pas plus de 15 ans d’âge. Trois complications pourraient éventuellement survenir à long terme : a - Une augmentation de la pression de l’œil en raison des modifications de l’anatomie de l’œil, produite par l’introduction d’un implant intraoculaire, et également par l’éventuelle dispersion du pigment irien à l’intérieur de l’œil, produite par l’implant. b - Une cataracte qui serait produite par le contact ou le frottement d’une lentille avec le cristallin. Au cas où une telle situation viendrait à se produire, l’implant devrait être retiré et la cataracte opérée d’une façon tout à fait classique. c - Un trouble de la cornée en relation avec un contact intermittent (lorsque le patient se frotte les yeux) entre l’implant et la cornée. Votre ophtalmologue est disposé à répondre à toute question complémentaire que vous souhaiteriez lui poser. 4