Licence Infirmière – Semestre 3 17 mars 2016 Antidiabétiques, médicaments de la tyroïde Ivan Berlin Département de Pharmacologie Hôpital Pitié-Salpêtrière-Université P. et M. Curie, Faculté de médecine - INSERM U1178 Code de lecture • A savoir • A retenir • Informations pour connaissances approfondies/compréhension Les diabètes: type 1, type 2 Objectifs thérapeutiques: • Normaliser la glycémie et par cela, prévenir les complications: micro-, macroangiopathie, nephropathie, rétinopathie, neuropathie etc Comment l’obtenir: Insuline, antidiabétiques oraux, régime, éducation thérapeutique Sujet sain État post-prandial Glucose absorbé 20-40 % tissus splanchniques Foie Production hep. de glucose (glycogenolyse, gluconéogénèse) Pancreas Glucagon Insuline Muscle Tissu adipeux Uptake/Utilisation de Lipolyse glucose AGL Glycémie régulée – équilibre dynamique Diabète de type 1 – insulinodépendant/insulinorequérant: il n'y a pas d'insuline traitement substitutif, pas de régulation (rétrocontrôle) en fonction de la glycémie Pics insuliniques Rétrocontrôle glycémique Glycémie stable Diabétique sous insuline Ins. Intermed. Voies d'administration • sc -traitement chronique • iv, perfusion iv (urgences), • pompe: perfusion sc - seulement insuline ordinaire – traitement chronique Toutes ces voies évitent le passage hépatique contrairement à l’insuline sécrétée par le pancréas conc. élevée d’insuline dans le foie Facteurs influençant l’absorption de l’insuline 10 - 20 % de variabilité de l'effet - Perfusion sanguine locale - Effort physique - vasoconstriction sous-cutanée libération de l'insuline du réservoir sous-cutané après l'effort - Profondeur de l'injection: Tissu adipeux / muscle - Lieu d'injection: Tissu sous-cutané abdominal tissu / sous-cutané de la cuisse - Tabac - vasoconstriction - Température du tissu sous-cutané Facteurs influençant l’effet de l’insuline - Distance de l'injection du repas – à coïncider pic insulinique avec pic glycémique - Apport glucidique - Hormones de contre-régulation: Catécholamines (A, NA), Hormone de croissance, Glucagon, Cortisol - Effet Somogyi (hyperglycémie matinale due à une hypoglycémie nocturne) - Phénomène de l'aube (Hormone de croissance) hyperglycémie matinale - Doses - Schémas thérapeutiques - Mode de vie - Facteurs socio-psychologiques - Traitements associés Les facteurs qui augmentent la glycémie •la prise de nourriture •l’hormone de croissance •les catécholamines •le glucagon •les corticoïdes et Les facteurs qui diminuent la glycémie •l’insuline •l’effort physique BALANCE Effets indésirables de l’insuline - Hypoglycémie - Symptômes à connaitre Diabète de longue date • sécrétion de glucagon absente • réponse des catécholamines à l'hypoglycémie atténuée • contre-régulation imparfaite • hypoglycémie prolongée Hypoglycémies fréquentes absence de symptômes adrénergiques d’hypoglycémie sans symptômes d'alerte Traitement intensif seuil glycémique (cerveau) des symptômes d'hypoglycémie diminue Adaptation posologique difficile parce que la marge thérapeutique est étroite: le rapport insuline/glycémie est influencé par beaucoup de facteurs chez le même individu - pour la même dose d'insuline la réponse (glycémie) est très variable - pour la même glycémie de départ, différentes doses d'insuline peuvent donner des glycémies identiques meilleur moyen actuellement: adapter la dose d'insuline en fonction de l'autocontrôle glycémique ++l’importance de l’éducation des diabétiques Des schémas d’administration d’insuline Mélanges d’action rapide+ intermédiaire B: petit déjeuner; L: déjeuner; S: diner; HS: petite collation avant coucher Type d’insuline Apparition de l’effet Effet maximal Durée de l’effet 10 à 15 min 1 à 1h30 3à5h 1à3h 2à3h 6à7h 90 min Pas de pic 16 à 24 (detemir) 24+ (glargine) Bolus préprandial Insulines à action rapide (Insuline aspart/glulisine/lispro) Insulines basales A durée d’action intermédiaire (Humuline-N, insulines NPH, etc) A durée d’action longue (Insuline detemir/glargine) Risques d’hypoglycémie • Mange moins (apport glucidique) par rapport à la quantité d’insuline injectée • Prend trop d’insuline par rapport à l’apport glucidique • Fait plus d’activité physique que d’habitude • Pas de petite collation au coucher – hypoglycémie la nuit • Plus fréquente avec les insulines à durée d’action intermédiaire/longue Rôle majeur de l’éducation thérapeutique Diabète de type 2 (non-insulinodépendant/requérant) Evolution typique du diabète de type 2 (DNID) Années 0 4 7 10 ADO unique 16 20 insuline ADO en association Risque CV Développement du DNID Régime Décès Exercice physique Dg du DNID Hyperinsulinémie Repas Hypoinsulinémie Antidiabétiques oraux 1. Stimulation de la libération de l’insuline • Sulfamides hypoglycémiants • Glinides 2. Augmentation de la sensibilité à l’insuline • Metformine • Thiazolidinediones (glitazones) 3. Inhibition de l’-glucosidase 4. Agents avec effet incrétine - Analogue GLP-1 (exénatide, i.m.) - Inhibiteurs DPP-4 (gliptines: comprimés) Metformine Mécanismes d'action Antihyperglycémiant, n'entraîne pas d'hypoglycémie - Pas d'effet sur l'insulinosécrétion - Inhibe l'absorption intestinale du glucose - Augmente la sensibilité à l'insuline dans le foie/muscle - Diminue la production hépatique du glucose Elimination exclusivement rénale (pas de métabolisme contre-indication: insuffisance rénale même modérée Si examen avec produits de contraste: à arrêter avant et ne réintroduire que 48 h après l’examen hépatique) Sulfamides hypoglycémiants (SH) - Durée d’action longue (12-24 h) – 1 ou 2 prises/jour Glybenclamide Gliclazide Glympéride → risque d’hypoglycémie surtout chez les personnes âgées - Durée d’action courte Glipizide (4-8 h) – 3 prises par jour avant les repas -Durée d’action très courte Glinides Apparition d’effet <15 min - prises avant les repas Inhibiteurs de l’-glucosidase (acarbose, miglitol) • Inhibition réversible de l’enzyme polysaccharides ne sont pas découpés en monosaccharides dans les intestins • Excursions glycémiques diminuées • EI gastrointestinaux: flatulence, diarrhée • TRT adjuvent • Diminuent l’absorption d’autres médicaments (SH, metformine, propranolol) Incrétines Estomac, tract gastro-intestinal: - Glucagone Like Peptide 1 (GLP-1) - Glucose dependent Insulinotropic Polypeptide (GIP) Inactivation <2 min par DPP-4 (dipeptidyl-peptidase-4) Effets: -potentialisent l’effet de l’hyperglycémie sur la sécrétion d’insuline à glycémie normale, pas de stimulation – donc pas d’hypoglycémie -inhibent de la sécrétion de glucagon Médicaments: Analogue GLP-1 Inhibiteurs DPP-4 (les gliptines:vildaglilptine, sitagliptine…) Repas (glucose) →incrétine –stimule l’insuline a) Inhibition de l’enzyme (DPP-4) qui catabolise les incrétines b) Analogue (fait pareil) Glycémie baisse Personnes âgées Risque d’hypoglycémie augmenté Hypoglycémies prolongées A considérer • • • • fonction rénale diminue avec l’âge apport glucidique/calorique augmenté ou diminué ; régime non suivi, fréquence des repas modifiée perception des symptômes d’hypoglycémie diminue nombre et qualité des symptômes d’hypoglycémie diminue (dysautonomie SNA) • correction d’hypoglycémie difficile : vit seul(e); compréhension de la maladie difficile-éducation • ADAPTATION POSOLOGIQUE ! ! Les médicaments de la thyroïde Les hormones thyroïdiennes: Triiodothyronine (T3) Thyroxine (T4) DIT (diiodothyronine)+ MIT (monoidothyronine= T3 DIT+DIT= T4 Hormone active dans les tissus: T3 Rétrocontrôle hypothalamo-hypophysaire 1.Hypothyroïdie – La fonction de la thyroïde est insuffisante : pas assez de T3 et de T4 secrétées par la thyroïde → TSH (hypophyse) augmente dans le sang (rétrocontrôle thyroïdehypophyse) Traitement: remplacer les hormones thyroïdiennes = traitement de substitution Hyperthyroïdie - Trop de T3 et de T4 sécrétées par la thyroïde → TSH (hypophyse) diminue dans le sang (rétrocontrôle thyroïdehypophyse) Traitement: freiner la fonction thyroïdienne 2. Médicaments de l’hypothyroïdie L-T4, Lévothyroxine (Lévothyrox®, L-Thyroxine®) - Demi-vie 7 jours - Ne passe pas la barrière placentaire L'effet n'apparaît qu'après plusieurs (4 - 6) semaines de traitement L-T3, triiodothyronine (Cynomel®) • Demi-vie courte, effet apparaît rapidement, mais il faut 2 à 3 prises/jour Effets indésirables (surdosage) • Palpitations, perte de poids, appétit augmenté, insomnie, transpiration, tremblements Médicaments de l’hyperthyroïdie: les anti-thyroïdiens de synthèse Carbimazole (Néo-mercazole®) Inhibe : • • * Oxydation et captation des iodures * Couplage des iodotyrosines (DIT, MIT, T4, T3) N'inhibe pas la conversion périphérique de T4 en T3 Carbimazole - methimazole = métabolite actif (foie), prodrogue Effets indésirables Goitre, hypothyroïdie, leucopénie, agranulocytose, aplasie médullaire surveillance hebdomadaire de NFS en début de traitement attirer l'attention si fièvre, angine, contacter médecin Benzylthiouracile (Basdène®) • Mécanisme d'action comme carbimazole • mais inhibe aussi la conversion périphérique T4 en T3 • Contre-indications • Comme carbimazole. Propylthiouracile Préférable chez la femme enceinte • • Agranulocytose: carbi/methimazole 0.35% propylthiouracile: 0.37 % Sensibilité croisée pour effets indésirables: 50 % • Rechute à l’arrêt fréquente – traitement à vie? ou destruction d’une partie de la thyroïde par voie isotopique