biologie n°2 - Faculté de pharmacie de Paris

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BIOLOGIE
RENE DESCARTES
N°2
Mai 2003
Edité par la faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de Paris 5
4 avenue de l’Observatoire, 75006 Paris
avec le soutien FAIP de l’Université René Descartes.
JOURNAL SCIENTIFIQUE
BIOLOGIE RENE DESCARTES
LE COMITE
EDITORIAL
Membres étudiants
Riad ABES
Arnaud AUTRET
Emmanuelle FOURMENTRAUX,
Xavier GARCIA,
Jérôme GILLERON,
Emilie GRASS,
Tarek HASNI,
Antoine JARRET,
Héloïse LAMBERT,
Audrey LE FLOC'H,
Julien MATRICON,
Sara PAKDOUST,
Béatrice SPILUTTINI,
Astrid VALETTE.
L'équipe du Journal
Véronique HANIN-PAULINO,
Virginie LASSERRE,
Dominique MARTIN,
Anne-Judith WALIGORA.
Membres enseignants
S. LACASSIE, D. ROBIC,
C. MOINARD, T. NOËL, JP CLOT,
P. MANIVET, H. ROUACH.
Membre d'honneur
Pr Dominique DURAND, Doyen de
la faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques.
SOMMAIRE
Editorial
page 2
La revue de synthèse
en immunologie page 3
en géologie
page 7
Les brèves
page 8
Le futur…
page 18
Le bloc-notes
page 22
Sciences et loisirs
page 24
La photo de promo
page 26
EDITORIAL
Par l’équipe du Journal
Une idée, un projet pédagogique,
son appropriation par les étudiants... ont
côtoyé "science et formation". La belle
aventure s'est poursuivie en 2002-2003
et donc, comme promis, voici le
deuxième numéro de notre…
"Journal Scientifique
Biologie René Descartes"
avec des nouveautés...
Un petit d'histoire... Ce projet a été
initié l'année dernière lors des TD
d'immunologie par Véronique HaninPaulino avec les étudiants en licence de
la filière scientifique. Le point de départ
du premier numéro a été une revue de
synthèse sur le renouveau des anticorps
monoclonaux. Cette année, l'enseignement d'immunologie est optionnel. La
nouvelle promotion avait le choix entre
deux options, l'immunologie et la géologie. Pas de problème ! Une nouvelle
rubrique est née : revue de synthèse…
en géologie grâce à la participation
active de Serge Lacassie, enseignant en
géologie.
Une nouvelle promotion a été
concernée par ce journal mais quelques
"anciens", étudiants en maîtrise, ont
aussi tenus à poursuivre cette aventure.
Nos étudiants ont montré un intérêt
particulier et acharné à la réalisation des
articles. Ils ont pris conscience que la
rédaction d'articles scientifiques demandait rigueur et précision. Pour les
étudiants de maîtrise, nombreux étaient
ceux qui désiraient nous faire partager
leur expérience de stage. Malheureusement, des clauses de confidentialité ne
nous ont pas permis d'éditer leurs articles... Nos étudiants ont su aussi s'approprier la maquette de ce journal : une
nouvelle couverture, des changements
dans la mise en page, une nouvelle
rubrique... C'est avec joie que nous
avons vu, au cours des mois, ce journal
devenir LEUR journal. Nous ne pouvons que les remercier de cette participation active et chaleureuse avec un
grand merci particulier à Antoine Jarret
dont les magnifiques dessins illustrent le
journal ainsi qu’à Emilie Grass et Char-
lotte Folcher pour les superbes photos
de promotion.
Tous les étudiants ont participé à ce
journal par le biais des revues de synthèse. Certains étudiants ont continué
l'aventure en présentant des articles sur
des thèmes de leur choix. Nous espérons
que vous prendrez le même plaisir que
celui que nous avons eu à découvrir leur
passion, leur sujet d'intérêt... C'est ainsi
que devant un article délicat, nous avons
demandé l'aide de notre collègue, AnneJudith
Waligora,
microbiologiste.
L'équipe du journal a donc un membre
en plus que nous remercions pour sa
collaboration.
Un petit bilan sur le premier numéro... 200 exemplaires "papier" ont été
distribués grâce au soutien du Fond
d'Aide à l'Innovation Pédagogique
(FAIP) de notre Université. A chaque
exemplaire, était joint un questionnaire
d'impact et d'évaluation. Seulement 32
réponses... mais si porteuses. Nous
avons tenté de tenir compte dans ce
nouveau numéro des petites critiques
qui nous avaient été formulées. Merci
pour votre collaboration. Ce deuxième
numéro devrait être tiré à 300 exemplaires grâce à la participation financière de
notre composante. Bref, un bilan positif ! Nous, étudiants et enseignants,
sommes ravis d'avoir atteint notre
objectif dans un contexte scientifique
rigoureux et néanmoins dans une ambiance si sympathique.
Un bémol... Véronique HaninPaulino, initiatrice et chef d'orchestre
principal de ce projet, a obtenu une
délégation auprès du CNRS à Montpellier pour travailler dans le domaine de la
valorisation de la recherche. A distance,
elle a tenu à maintenir sa collaboration.
Nous tenons à lui rendre hommage pour
son idée, sa persévérance, son énergie
fédératrice... qui ont fait naître puis
vivre ce journal. Nous, étudiants et
enseignants lui dédions ce journal.
Merci pour tout !
Rendez-vous pour le prochain
numéro prévu
pour l’année universitaire 2003/2004 !
REVUE DE SYNTHESE en immunologie
DES LYMPHOCYTES T "NON CONFORMISTES" :
LES CELLULES NKT
Par les étudiants de licence, option immunologie
LES CELLULES NKT : NATURE ET CARACTERISTIQUES
Les cellules NKT sont considérées comme une sous-population particulière de lymphocytes T, cellules spécialisées de la défense immunitaire dite
adaptative. La première particularité
d'une cellule NKT par rapport au lymphocyte T est d'exprimer à sa surface
deux récepteurs spécifiques chacun d'un
type de cellules : le récepteur TCR (T
Cell Receptor de type α,β) des lymphocytes T et le récepteur NKR des cellules
NK (Natural Killer cells), cellules tueuses de la défense immunitaire dite naturelle. Ce récepteur NKR, correspondant
au marqueur membranaire CD161 dans
le système de nomenclature internationale, est appelé NK1.1 chez la souris et
NKR P-1 chez l'homme. La deuxième
particularité est que, à la différence des
lymphocytes T qui reconnaissent essentiellement des antigènes de nature protéique, la majorité des cellules NKT
reconnaissent par leur TCR des antigènes de nature glycolipidique présentés
par des molécules spécifiques de la
famille des CD1 à la surface des cellules
présentatrices d'antigènes (CPA). Parmi
ces molécules de la famille des CD1, on
retrouve surtout la molécule CD1d
spécialisée dans la présentation de glycolipides au TCR de ces cellules NKT.
Cette interaction avec le TCR active des
signaux intracellulaires induisant la
production spécifique de cytokines, en
particulier l'interféron γ (IFNγ) et l'interleukine-4 (IL-4).
Les cellules NKT sont majoritairement retrouvées dans le foie, la rate, la
moelle osseuse et le thymus. Elles sont
classées en cinq types, différenciés
principalement par leur localisation, la
spécificité du TCR exprimé, et leurs corécepteurs. De plus, parmi ces 5 classes,
on distingue les cellules NKT CD1dépendantes et CD1-indépendantes.
A titre d'exemple, nous décrirons le
prototype NKT (souris), appelé type 1+
ou Vα14+TCR, retrouvé dans le thymus, le foie, la rate et la moelle osseuse.
Le TCR exprimé est une chaîne α invariante Vα14/Jα18 produite à partir d’un
réarrangement du gène variable Vα14
avec le gène Jα18, formant ainsi une
région invariante CDR3α (Complementarity Determining Region 3α). Pour
cette cellule prototype, la chaîne α invariante s'associe à une chaîne β de type
Vβ8.2, Vβ7 ou Vβ2 pour former un
TCR spécifique de ligands antigéniques
glycolipidiques de type α-galactosecéramide ou α-GalCer. Ce dernier est
un glycolipide de synthèse présenté par
CD1d, qui a permis d’identifier expérimentalement ce type cellulaire, les ligands naturels n’étant pas encore identifiés. Les co-récepteurs exprimés sur le
type 1+ sont CD4+, mais les cellules
peuvent être aussi double négatives (DN
= CD8-/CD4-). La cellule exprime également le récepteur NK1.1.
Les spécificités des quatre autres
types de cellules NKT sont décrites
dans le tableau ci-dessous. ¦
Type cellulaire
I+
I-
II
III
IV
Répertoire
du TCR
α invariant :
Vα14/Iα18
β invariant :
Vβ8.2/7/2
α invariant :
Vα14/Iα18
β invariant :
Vβ8.2/7/2
Semi-divers :
Vα3.2
Jα9
Vα8, Vβ8
Vα divers
Vβ divers
Vα divers
Vβ divers
Co-Récepteur
CD4+ ou DN
CD4+ ou DN
CD4+ ou DN
CD4+, CD8+ ou
DN
CD4+, CD8+
Spécificité
du TCR
Récepteur
des cellules
NK
α-GalCer
α-GalCer
Autre
glycolipide
Agoniste du soi
Non déterminé
DX5NK1.1+
DX5(?)
NK1.1-
DX5(?)
NK1.1+/-
DX5+/NK1.1+
DX5+
NK1.1+/-
Thymus, foie,
rate,
moelle osseuse
Thymus, foie,
rate,
moelle osseuse
Thymus (?), foie,
rate,
moelle osseuse (?)
Foie, rate,
moelle osseuse (?)
Thymus (?), foie,
rate,
moelle osseuse
Localisation
CD1 dépendant
Il est à noter que le groupe IV a été
mis en évidence grâce à l’anticorps
DV5, dirigé contre une intégrine spécifique de ce type cellulaire.
CMH dépendant
Sont notées en rouge les principales différences.
(?) indique une localisation incertaine.
Page 3
REVUE DE SYNTHESE en immunologie
DEVELOPPEMENT ET SELECTION DES CELLULES NKT
Les cellules précurseurs des NKT
prennent naissance dans la moelle osseuse puis rejoignent le thymus pour y
subir les premières étapes de leur maturation. A la fin de ce processus de maturation, ces cellules quittent le thymus et
migrent vers les organes lymphoïdes
secondaires, où elles acquièrent le marqueur NK1.1.
Deux modèles théoriques sont actuellement proposés concernant le mode
de maturation des NKT CD1ddépendantes (Cf. figure). Le modèle du
pré-engagement propose un précurseur
NKT distinct du précurseur des cellules
T4 et T8. Après réarrangement du TCR,
l’interaction avec un thymocyte exprimant le CMH I ou une CPA exprimant
le CMH II est fatale pour le pré-NKT.
Seule l’interaction avec une CPA exprimant le CD1d permet aux pré-NKT
de se différencier en NKT. Le modèle
conventionnel propose un précurseur
commun double positif (DP = CD4+,
CD8+) pour les NKT, les lymphocytes
T4 et les lymphocytes T8. Ainsi, dans le
thymus, l'interaction avec des cellules
exprimant le CMH I ou le CMH II permet une différenciation du précurseur en
lymphocyte T8 ou T4, respectivement.
En revanche, l’interaction avec une
CPA présentant le CD1d, couplé à un
antigène glycolipidique, induit la différenciation du précurseur en NKT.
Ces cellules NKT de type Vα14+
ayant une haute affinité pour les antigènes de type glycolipidique présentés par
les molécules CD1d, sont sélectionnées
positivement pour continuer leur développement, en NKT double négatives
CD8-/CD4- ou CD4+. L’expression de
CD8 à la surface des cellules augmente
l’affinité du TCR de ces cellules pour le
CD1d. Cette forte affinité entraîne alors
la destruction des NKT exprimant le
CD8. Les cellules NKT présentant un
TCR d’affinité très élevée pour des
auto-antigènes présentés dans le CMH
(I ou II) sont aussi éliminées par une
sélection négative.
Les cellules NKT vont ensuite être
acheminées vers différents tissus suivant une sélection périphérique liée à
l’expression différentielle de molécules
d’adhésion cellulaire, intervenant par
exemple pour leur recrutement sur les
lieux d’inflammation. Dans le thymus,
l’antigène n’induit ni la synthèse de
cytokines, ni la mort cellulaire. De plus,
les cellules NKT ne s’y divisent pas.
Dans le foie, l’antigène spécifique reconnu induit la synthèse de cytokines
par les NKT puis leur mort cellulaire.
Dans la rate, la situation est intermédiaire entre ce qui se passe dans le thymus et le foie. ¦
Modèle de
pré-engagement
Modèle
conventionnel
Pré
NKT
TCR-
DP
TCR CPA
VαJα
VαJα
CPA
Pré
NKT
TCR+
CMH II
DP
TCR+
CD1d +Ag
glycolipidique
NKT TCR
CD4+
TCR+
+
Vα14+
CD4+, CD8-, DN
CPA
NKT TCR
CMH I ou II
+
Vα14+
CD4 -, CD8+
CD8+
TCR+
CPA
ou
Thymocyte
CMH I
Activation
LES FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES DES CELLULES NKT
La cellule prototype NKT est activée
lors de la présentation d’un antigène
glycolipidique (α-GalCer-like) par une
molécule CD1d ancrée dans la membrane plasmique d’une CPA (principalement une cellule dendritique) (Cf.
figure). Le récepteur TCR de la cellule
NKT (TCR NKT) reconnaît ce complexe CD1d-Ag. C'est le signal principal
d'activation intracellulaire. Simultanément, une co-stimulation est donnée par
l'interaction entre les molécules mem-
branaires CD40 et CD40L puis entre B7
et CD28, et enfin entre le CD161
(NK1.1 chez la souris et NKR-P1 chez
l’homme) et son ligand. Les marqueurs
CD40, B7 et le ligand de CD161 sont à
la surface des CPA tandis que les marqueurs CD40L, CD28 et CD161 sont à
la surface des cellules NKT. La transduction du signal à l'intérieur de la cellule est déclenchée en réponse à ces
interactions.
D'autres signaux intercellulaires
activent la cellule NKT. La CPA sécrète
Page 4
les interleukines IL-12 et IL-18, qui
réagissent sur des récepteurs spécifiques, inductibles, de la cellule NKT. La
fixation de IL-18 sur son récepteur
induit la transcription des gènes codant
pour IL-4 et IL-13. Il a été montré que
IL-7 a le même effet. D’autre part, la
fixation de IL-12 et IL-18 entraîne la
transcription et la synthèse de
l’interféron α (IFNα). De plus, la cellule NKT synthétise également IL-10 et
l’interféron ? (IFN?).
La caractéristique principale des
REVUE DE SYNTHESE en immunologie
cellules NKT est une production massive et très rapide de ces cytokines. La
sécrétion de cytokines caractérise les
deux types de réponse immune :
(i) La réponse à médiation humorale : les cytokines IL-4 et IL-13 activent les lymphocytes T4 auxiliaires de
type Th2, orientés vers cette réponse à
médiation humorale. Ces lymphocytes
tes auxiliaires de type Th1 (LcTh1). Ces
derniers, en retour, peuvent activer les
LcT8. L’interféron IL-10 active les
cellules dendritiques qui sécrètent alors
IL-12, qui pourra poursuivre la stimulation et active à nouveau la cellule NKT.
¦
activés synthétisent IL-13, IL-5 et IL-4,
qui stimulent les lymphocytes B pour la
production d’anticorps. En contrepartie,
IL-4 et IL-13 inhibent l'activation des
lymphocytes T8.
(ii) La réponse à médiation cellulaire : l’IFNα active les lymphocytes T8
cytotoxiques (LcT8), les macrophages,
les cellules NK ainsi que les lymphocy-
CELLULES NKT ET MALADIES
αGalCer
Des études ont été conduites chez la
souris sur les cellules NKT exprimant
l’invariant TCR Vα14 qui reconnaît
l’α-galactosyl-céramide.
Chez l’homme, il existe un TCR
invariant, Vα24, qui montre une spécificité similaire pour l’αGalCer. Les
cellules NKT sont impliquées dans
différents processus pathologiques tels
que les infections par les pathogènes, les
tumeurs et les maladies auto-immunes.
Lors du mécanisme général de lutte
contre les pathogènes, la cellule dendritique (qui a préalablement ingéré et
digéré ce pathogène) peut présenter,
associé à la molécule CD1d, un glycoli-
-
⊕
CPA
=
)-
Schéma 1 :
Action directe de l'IFNγ
NKT
IFNγ
IFNα
⊕
NK
IFNγ
-
LTh1
pide endogène spécifique de la cellule
NKT. Celle-ci reconnaît ce complexe
membranaire par son TCR invariant
Vα14. La cellule NKT est alors activée
et inhibe le développement du pathogène par une sécrétion importante et très
rapide d’interféron γ (IFNγ), connu pour
inhiber la réplication de nombreux paPage 5
pathogènes
⊕
thogènes (Cf. schéma 1). Par exemple,
pour Plasmodium falciparum (parasite
responsable du paludisme) ou pour le
virus de l’hépatite B, l’IFNγ inhibe leur
développement au niveau du foie. Pour
Cryptococcus neoformans (pathogène
fongique, agent d’infection opportuniste
potentiellement mortelle chez les pa-
REVUE DE SYNTHESE en immunologie
αGalCer
⊕
⊕
CPA
=
)-
⊕
⊕
IL-18
IL-12
⊕
IL-12(forte dose)
Schéma 2 :
Action directe et rapide
des cytokines
IL-12(faible dose)
IFNγ
NKT
⊕
NK
⊕
⊕
IFN γ
perforine
TCD8
⊕
Macrophage
Lyse cellulaire
-
cytotoxicité
Tumeur
tients atteints du SIDA), l’effet inhibiteur de l’IFNγ s’exprime dans la rate et
les poumons.
Dans le cas de l’immunité tumorale
(Cf. schéma 2), la cellule présentatrice
d’antigènes (le plus souvent la cellule
dendritique) stimule triplement les
NKT :
(i) Par présentation d’un antigène glycolipidique tumoral associé au CD1d ;
(ii) Par sécrétion d’IL-18 qui active les
cellules NKT. Si la cellule NKT activée
sécrète de l’IFNγ, la réponse immune
est orientée vers la voie des Th1 (voie à
médiation cellulaire) conduisant au rejet
de la tumeur. Si la cellule NKT activée
secrète de l’IL-4 et de l’IL-13, la réponse immune est orientée vers la voie
des Th2 (voie à médiation humorale, Cf.
schéma 3), ce qui n’aura pas d’effet
direct sur la tumeur ;
(iii) Par sécrétion d’IL-12 qui active
aussi directement les cellules NKT : la
cellule NKT activée produit de
l’interféron α (IFNα) qui active les
cellules NK et les lymphocytes CD8+,
cellules douées à leur tour de cytotoxicité au niveau de la tumeur. Par exemple,
les cellules NK sécrètent de l’IFNγ qui
inhibe la croissance de la tumeur et
active d’autres types de cellules effectrices (macrophages ou les CD8+) et de
la perforine qui induit directement la
lyse cellulaire. Cette activation par l’IL12 suit une modulation dosedépendante. En effet, si IL-12 est en
faible dose, la stimulation concerne
essentiellement les cellules NKT ; si
elle est en forte dose, on aura également
stimulation directe des cellules NK.
Donc l’IL-12 semble plus spécifique
aux cellules NKT.
En ce qui concerne les maladies
auto-immunes, le mécanisme peut être
décrit à partir de l’exemple du diabète
de type I. Tout d’abord, les études chez
la souris montrent que les cellules NKT
jouent un rôle dans sa prévention. De
plus, une augmentation de la réponse
Th2 vis-à-vis des antigènes pancréati-
ques semblerait être responsable d’une
protection contre le diabète de type I
auto-immun. Chez l’homme diabétique,
une diminution de la production d’IL-4
est constatée. Or, dans les conditions
physiologiques, l’IL-4 oriente la réponse immunitaire vers une réponse
Th2 (Cf. schéma 3). Chez la souris
diabétique, une diminution du nombre
et de la fonction des NKT est constatée.
L'ensemble de ces données suggère que
cette maladie pourrait être réduite par le
transfert de populations cellulaires enrichies en cellules NKT.
L’αGalCer a été découvert dans le
cadre de la lutte contre les métastases de
cancers mais il offre de nombreuses
autres perspectives thérapeutiques et
notamment grâce à son rôle de stimulation des cellules NKT dans la réponse
immune. Il subsiste actuellement deux
problèmes. En effet, le nombre de cellules NKT chez l’homme est plus faible
que chez la souris et, donc, la stimulation de la réponse immunitaire suite à
une administration de αGalCer pourrait
être moins forte. De plus, αGalCer est
fortement toxique pour le foie de la
souris et provoque sa mort à haute dose.
Des tests cliniques chez l’homme ont
débuté, ces résultats sont très attendus.
¦
αGalCer
⊕
CPA
=
)-
IL-4
IL-13
NKT
Schéma 3 :
Action indirecte orientant
vers la rép onse humorale
Th1
Lc Th
naï f
⊕
⊕
-
Th2
IL-4
IL-13
Production
d'anticorps
Lc B
⊕
IL-5
Références :
• M.T. Wilson et al, "Immunotherapy with ligands of natural killer cells". Trends in Molecular Medecine - 2002 ; 8 : 225231.
• M. J. Smyth et al, "NKT cells – conductors of tumor immunity ?". Current Opinion In Immunology – 2002 ; 14 : 165-171.
• H. R. MacDonald et al, "Development and selection of NKT cells". Current Opinion In Immunology – 2002 ; 14 : 250-254.
• M. Kronenberg, L. Gapin, "The unconventional lifestyle of NKT cells". Nature Review in Immunology – 2002 ; 2 : 557-568.
• D.I. Godfrey et al, "NKT cells : facts, functions and fallacies". Immunology Today – 2000 ; 21 : 573-583.
Page 6
REVUE DE SYNTHÈSE en géologie
CES CATACLYSMES QUI MENACENT LA VIE
Par les étudiants de licence, option géologie
nisme induit essentiellement des changements progressifs du climat, alors que
certains paléontologues s’accordent à
dire que l’extinction de nombreuses
espèces a été brutale.
Ces lacunes dans l’hypothèse d’un
volcanisme ont permis l’apparition
d’arguments en faveur d’un impact de
météorite. Pour qu’une météorite puisse
engendrer des transformations à
l’échelle planétaire, il est nécessaire
qu’elle fasse plus d’un kilomètre de
diamètre. Or, les scientifiques estiment
qu’une soixantaine de ces « monstres »
a heurté la Terre, durant ces 600 derniers millions d’années. Il est donc
envisageable qu’un corps errant puisse
être à l’origine d’une extinction de
masse. Afin de vérifier cette idée, les
chercheurs ont orienté leurs études
paléontologiques sur certains éléments
caractéristiques des météorites.
Le premier indice est le taux
d’iridium, matériau d’ordinaire présent
en quantité infime dans les roches de
surface (provient essentiellement dans
ce cas de dépôts quotidiens de poussières cosmiques), mais en 1980, l’équipe
du Pr Alvarez a découvert l’existence
d’une fine couche d’argile contenant
une quantité anormalement élevée
d’iridium. Considérant que les météorites sont en général riches en iridium, et
que cette couche d’argile est répartie sur
l’ensemble du globe, l’équipe du Pr
Alvarez a ainsi estimé qu’il s’agissait là
de la trace d’un impact laissé par un
astéroïde de 14 Km de diamètre.
Un autre indice est fourni par la
découverte, en 1985, des fullerènes (Cf.
dessin), des macromolécules de carbones pouvant contenir des atomes de gaz
rares (hélium, néon, argon...), découverts par hasard par des astrophysiciens
lors de recherche sur la chimie des étoiles. Des fullerènes géants ont été retrouvés sur des sites d’impact de météorites
et dans les couches sédimentaires correspondant aux grands bouleversements
écologiques. Certains contenaient des
gaz rares d’origine extraterrestre.
Fullerène
Le troisième indice étudié est la
présence de quartz choqué. Le quartz
étant un matériau particulièrement stable, seule une onde de choc colossale
pourrait le transformer. Or, du quartz
multifracturé a été retrouvé dans des
couches datant du tertiaire (période
correspondant à l’extinction des dinosaures), et un tel état d’altération ne
peut être expliqué par le volcanisme.
Il existe enfin d’autres indices,
moins caractéristiques des impacts de
météorites, tels que la présence de microsphérules (formées par refroidissement rapide de microscopiques gouttes
de roches en fusion projetées dans
l’atmosphère) ou de quantités anormales
de cendres (laissées par de gigantesques
incendies).
Malgré tous ces indices, l’hypothèse
des météorites ne fait pas l’unanimité
dans la communauté scientifique tant
que les cratères d’impact, la preuve
irréfutable, n’auront pas été retrouvés.
Aujourd’hui, seuls les cratères des extinctions du Crétacé tertiaire et du Permien, les plus récentes, ont été identifiés. Il existe donc deux théories majeures à l’heure actuelle, le volcanisme et
les météorites, et certains avancent
même l’idée que les extinctions de masses seraient dues à la combinaison de
ces deux phénomènes. ¦
Références :
• L . Becker, ″Sur la trace des impacts cataclysmiques″. Pour la science – 2002 ; 295 : 62-69.
• http://jcboulay.free.fr/astro/sommaire/astronomie/univers/galaxie/etoile/systeme_solaire/terre1/extinction/pageextinction.htm
• http://www.ac-grenoble.fr/college.ugine/histoire/fin%des%20dino/theo1.htm
• http://www.clg-guerin-poitiers.ac-poitier.fr/coteprof/projet/dinosaur.htm
PAGE 7
© Antoine Jarret
Depuis que la vie existe sur Terre,
cinq extinctions de masse, aussi bien
d’animaux que de végétaux, ont pu être
identifiées par les paléontologues. En
particulier, la crise du Crétacé tertiaire a
vu disparaître les dinosaures. Très récemment encore, les rares indices découverts semblaient indiquer que ces
extinctions avaient pour origine un
volcanisme de grande ampleur. Pourtant, la Terre est sans cesse bombardée
depuis son origine par des milliers de
corps errants, provenant pour la plupart
des ceintures de Mars et de Jupiter, et
certains de ces astéroïdes peuvent provoquer des impacts tels que toute vie à
la surface du globe pourrait s’en trouver
modifiée. C’est donc avec la découverte
récente de nouveaux indices que
l’hypothèse d’un impact météoritique,
pouvant causer une extinction de masse,
est devenue aussi vraisemblable que
celle du volcanisme.
La première théorie des scientifiques
pour expliquer une extinction de masse
fut donc le volcanisme. L’étude de
l’éruption du volcan de l’île de Tabora
(Indonésie) en 1815 corrobore cette
hypothèse, puisque 30 Km³ de roches
ont ainsi été éjectés dans l’atmosphère
au moment de l’explosion (soit quatre
fois plus que le Mont St Hélène en
1980), provoquant environ 100 000
morts. D’autre part, les coulées de laves
importantes (2 millions de km²) et les
émanations de gaz et d’acide sulfurique,
dans des proportions gigantesques aux
Trappes du Deccan (Inde) auraient pu
entraîner la formation d’une couche
dense dans l’atmosphère, et donc créer
une obscurité permanente induisant des
changements climatiques (période glacière) ou écologiques. Or, ces phénomènes pourraient être à l’origine de la
disparition de nombreuses espèces, à
diverses époques. Seulement, le volca-
LES BREVES
LES SUCRES : NOUVELLE GÉNÉRATION DE MÉDICAMENT
Par Marie-Laure MICHEL, maîtrise
Pendant longtemps, dans le cadre de
la recherche de nouvelles thérapies, les
scientifiques se sont intéressés exclusivement aux protéines et aux gènes ;
mais aujourd'hui l’étude des sucres se
présente à eux comme une approche
particulièrement intéressante. En effet,
ces molécules jouent un rôle essentiel
au sein de l'organisme humain et sont
impliquées dans de nombreux mécanismes tels que l'apport journalier
d'énergie, le fonctionnement du système
immunitaire, les communications intracellulaires et/ou la progression du cancer.
En octobre 2001, cinquante-quatre
laboratoires se sont réunis à travers le
monde afin de créer une base de données sur les différentes structures et
fonctions des sucres.
Dans un premier temps, une meilleure connaissance des sucres a permis
d'améliorer des médicaments préexistants. Depuis 1930, l'héparine prévient
la formation de caillots sanguins durant
les opérations chirurgicales. Cependant,
l'efficacité du médicament et les effets
secondaires variaient selon le fabricant
et même selon les différents lots d'un
même fabricant. Aujourd'hui, les scientifiques ont réussi à mieux connaître les
propriétés de l'héparine et ont rendu la
production du médicament beaucoup
plus homogène. Un autre exemple est
l'érythropoïétine (EPO) utilisée pour
augmenter la quantité de globules rouges dans le sang chez des personnes
anémiques. Désormais, grâce à l'addition de deux sucres, l'érythropoïétine est
devenue plus stable et moins facilement
éliminée par les urines.
En dehors de l'amélioration de médicaments, l'étude des sucres a permis
d'obtenir de nouvelles thérapies pour
soigner les maladies infectieuses. Certains chercheurs se sont intéressés à
Hemophilus influenzae, bactérie qui
peut causer de graves méningites. Ces
scientifiques ont réussi à produire un
vaccin : grâce à un sucre spécifique de
cette bactérie, lié à une protéine, le
système immunitaire peut reconnaître
l'organisme étranger et le tuer. Dans
l'ulcère de l'estomac causé par Helicobacter pilori, la bactérie se fixe à un
sucre de la surface des cellules de l'estomac. On peut donc envisager l'administration d'un sucre synthétique qui
lierait avec une bonne affinité la bactérie et empêcherait cette dernière de se
fixer sur les cellules de l'estomac.
Dans le combat contre le cancer, les
scientifiques travaillent actuellement sur
trois types de stratégies qui s'appuient
sur l'étude des sucres. Les cellules cancéreuses présentent habituellement à
leur surface des sucres incomplets ou
anormaux. La production d'un vaccin
permettrait au système immunitaire de
Référence :
• «Sweet Medicines». Scientific American – 2002 ; July : 25-31.
PAGE 8
reconnaître ces sucres et de combattre
les cellules cancéreuses (Cf. figure).
D'autre part, il a été découvert que certains sucres, tels que les héparanesulfates, peuvent réguler la vitesse de
croissance des cellules malignes. Enfin,
les cellules tumorales peuvent se propager à travers l'organisme grâce à un
sucre lié à une protéine, la galectine-3.
L'administration d'une substance analogue qui entrerait en compétition avec la
galectine-3 pourrait empêcher les cellules cancéreuses de s'y lier et de se propager.
Ainsi, les sucres joueront certainement un rôle essentiel dans la future
génération de médicaments contre les
maladies infectieuses ou le cancer. Cependant, les scientifiques doivent encore
faire face à plusieurs difficultés telles
que l'absorption des sucres dans l'intestin, leur dégradation ou leur élimination.
¦
LES BREVES
LES THÉRAPIES CELLULAIRES DU CANCER
Par Audrey LE FLOC'H, licence
L’immunité cellulaire anti-tumorale
est médiée par les lymphocytes T cytotoxiques (CTL) et par les cellules Natural Killer (NK) qui s’infiltrent dans la
tumeur. Cependant, cette immunité
connaît des limites chez les patients
cancéreux.
Chez l’homme, les antigènes tumoraux peuvent être de deux sortes :
(i) les antigènes spécifiques de tumeur
qui peuvent être le produit de gènes
normalement non exprimés, d’un défaut
de glycosylation, d’une mutation ponctuelle (oncogènes et gènes suppresseurs
de tumeur) ou encore de l’intégration de
gènes viraux,
(ii) les antigènes associés aux tumeurs
qui sont le produit de la surexpression
ou de l’amplification de gènes de différenciation. Malgré cette antigénicité, la
réponse anti-tumorale reste peu efficace.
Cette faible réponse du système immunitaire à l’encontre des cellules tumorales repose sur différents mécanismes.
De nombreuses cellules cancéreuses
expriment faiblement les complexes
peptide antigénique-CMHI présentés à
la membrane. De plus, elles sont incapables de délivrer les signaux de costimulation, ce qui peut induire
l’anergie, c’est-à-dire la non fonctionnalité, des lymphocytes T CD8 spécifiques
de l’antigène tumoral : il en résulte une
Cellule tumorale ou CPA
inductrice de tolérance
Peptide-CMH I
TCR
Lymphocyte T
Tolérance de l’antigène
Figure 1
tolérance vis-à-vis de celui-ci (Cf. figure 1). C’est à ce niveau que les cellules présentatrices d’antigènes (CPA)
professionnelles (principalement des
cellules dendritiques = CD) prennent
toute leur importance. Celles-ci sont
normalement activées de façon optimale
par des signaux de danger ou de stress
(de nature microbienne ou protéines de
choc thermique HSP) (Cf. figure 2). Or,
ces signaux ne sont pas induits par les
cellules tumorales. Donc, dans le cas du
développement tumoral, la différenciation des CD est bloquée : elles deviennent tolérogènes, au même titre que les
cellules tumorales (non-expression de
signaux de co-stimulation et faible densité de complexes peptide antigéniqueCMHI).
Actuellement, après avoir montré
son efficacité sur des modèles expérimentaux de tumeur chez l’animal, la
thérapie cellulaire du cancer est en évaluation clinique. Il existe plusieurs méthodes pour ce type d’immunothérapie :
les méthodes adoptives et les méthodes
actives non spécifiques ou spécifiques.
Les méthodes adoptives consistent à
injecter des cellules immunocompétentes (effecteurs cytotoxiques). Par exemple, dans le cadre du traitement du mélanome, le traitement de patients avec
des lymphocytes T activés donne des
résultats encourageants.
Les méthodes d’immunothérapie
active non spécifique permettent une
stimulation globale du système immunitaire. Utilisée dans le traitement des
tumeurs non invasives de la vessie, elle
consiste en l’injection intralésionnelle
de BCG. C’est l’immunothérapie active
spécifique qui suscite, de nos jours, le
plus d’intérêt. Elle consiste à produire,
in vivo, des cellules effectrices pouvant
lyser, c’est-à-dire détruire, les cellules
tumorales. Dans ce but, plusieurs méthodes sont testées. Beaucoup d’essais
cliniques sont en cours :
• Injection de cellules tumorales rendues plus immunogènes par transfection
avec des ADNc codant pour des molécules de co-stimulation (B7) ou pour
des cytokines (IL-2).
• Injection de peptides-antigènes seuls
ou fusionnés avec des chimiokines ou
des fragments d’immunoglobulines Fc,
ceci
permettant
l’adressage
de
l’antigène aux CD.
• Injection de CPA chargées de peptides tumoraux, d’extraits cellulaires
tumoraux, de corps apoptotiques,
d’exosomes ou fusionnées avec des
cellules tumorales autologues (pour
obtenir une expression endogène
d’antigènes de tumeurs).
De nos jours, l’intérêt des chercheurs s’est particulièrement focalisé
sur la thérapie cellulaire. Dans l’avenir,
le challenge sera d’optimiser les stratégies les plus prometteuses en situation
clinique. ¦
Cellule du soi modifié
immunogène
Antigène
Activation de la CPA
CPA
Signal de co-stimulation
Lymphocyte T
CTL
Activation des lymphocytes T spécifiques
Signal de danger
Figure 2
Références :
•
•
•
V. Catros-Quemener, F. Bouet, N. Genetet, «Immunité anti-tumorale et thérapies cellulaires du cancer». Médecine sciences - 2003 ; 19 : 43-53.
B. Almand, J.I. Clark, E. Nikitina, et al., «Increased production of immature myeloid cells in cancer patients : a mechanism of immunosuppression in cancer». Journal of Immunology - 2001 ; 166 : 678-689.
A. Kugler, G. Stuhler, P. Walden, et al., «Regression of human metastatic renal cell carcinoma after vaccination with tumor cell-dendritic cell hybrids». Nature Medecine - 2000 ; 6 : 332-336.
PAGE 9
LES BREVES
LES DERNIÈRES AVANCÉES DE L’OPHTALMOLOGIE...
Par Alexandra AUFFRET et Laetitia PICAULT, licence
Depuis quelques années, les nouvelles techniques ophtalmologiques permettent de traiter de nombreuses pathologies oculaires qui n’avaient pour seules solutions que le port de verres correcteurs. Les techniques les plus performantes concernent surtout le traitement des maladies de la surface de l’oeil
(cornée, cristallin). La chirurgie réfractive cornéenne consiste en la modification chirurgicale de la courbure naturelle de la cornée, pour que l’image
d’un objet se forme exactement sur la
rétine de l’oeil de l’opéré et non pas en
avant (myopie), en arrière (hypermétropie) ou en partie (astigmatisme). Dans
cette démarche chirurgicale nouvelle,
c’est surtout aujourd’hui le traitement
de la myopie qui est le mieux développé. Dans ce cadre, trois techniques sont
actuellement utilisées : la photokéractectomie réfractive (PKR), le « lasik »
(Laser ASsisted In situ Keratomileusis)
et la CRT (Corneal Refractive Therapy).
La PKR consiste en l’ablation de
quelques microns de tissu cornéen afin
de « resurfacer » la face interne de la
cornée. Cette intervention, de courte
durée (30 minutes), nécessite une anesthésie locale permettant l’application
d’un laser à la surface de l’œil. Ceci
permet la correction de myopies légères
(comprises entre - 1 et - 8 dioptries),
d’astigmatisme et d’hypermétropie.
Le Lasik est basé sur le même principe que la PKR à la différence près
qu’il nécessite la découpe lamellaire de
la cornée à l’aide d’un microkératome
(anneau de 9 mm de diamètre muni
d’une fine lame oscillante) ainsi que
l’utilisation d’un laser un peu différent.
Le Lasik permet une récupération visuelle plus rapide que la PKR (dès le
lendemain de l’opération).
Sans utilisation de laser, la CRT
permet le remodelage de la cornée grâce
à une lentille spéciale, "vivante", réalisée d’après calculs sur ordinateur à
partir d’un modèle 3D de l’oeil du patient et qui est portée uniquement la
nuit. Elle est "vivante" dans le sens
qu'elle agit en redistribuant les cellules
épithéliales vers la périphérie de la
cornée tout en diminuant son épaisseur
au centre. Elle est utilisée pour traiter
les myopies sévères. Le traitement de la
cataracte est à l’origine de l’acte technique de la CRT, à savoir la désintégration du cristallin par une sonde à ultrasons et son remplacement par une microlentille. Grâce à cette technique, le
temps d’intervention est encore réduit
puisqu’il n’est que de 15 minutes !
En général, les problèmes visuels
affectant le segment antérieur de l’œil
(cornée, cristallin) sont bien soignés.
Mais pour les maladies du fond de l’œil,
la révolution thérapeutique a été moins
impressionnante. En effet, la méthode la
plus efficace pour combattre ces maladies est la prévention et un diagnostic
plus rapide. C’est le cas du glaucome,
neuropathie optique qui provoque une
augmentation de la pression intraoculaire et qui peut entraîner la cécité
par destruction des fibres du nerf optique. Cette pathologie nécessite un
contrôle régulier de la pression intraoculaire et le seul traitement actuel est
l’utilisation de nouveaux collyres qui
font diminuer la pression de 30 %. La
dégénérescence maculaire (DLMA) est
une maladie entraînant une altération de
la macula (zone de la rétine impliqué
dans la vision fine) ce qui conduit à la
perte de la vision centrale sans provoquer pour autant la cécité totale. Elle
touche les personnes de plus de 50 ans
et requiert un dépistage par fonds d’œil
réguliers. Détectée tôt, la maladie peut
être traitée par le laser mais les cicatrices en résultant obstruent le champ de
vision. La solution a été apportée récemment par la mise au point de la
photothérapie dynamique : elle réside en
l’injection de vertéporine (substance
photosensibilisante) qui, activée par un
faisceau laser, détruit les régions malades sans abîmer la rétine. La thérapeutique vitaminique a également fait ses
preuves : en augmentant l’apport journalier de vitamines A, C, E, β carotène
et zinc on diminue de 25 % les formes
évoluant vers la cécité. La rétinopathie
diabétique provoque des oedèmes ou la
prolifération de vaisseaux sanguins
pouvant conduire à une hémorragie
rétinienne. Dans le cas de cette maladie,
le diagnostic est souvent tardif car sur
les millions de diabétiques français,
seuls 45 % sont diagnostiqués. Les deux
types de traitements utilisés sont le laser
et l’ablation chirurgicale du vitré sur
lequel se fixent les vaisseaux sanguins
rétiniens anormaux.
Il est désormais acquis qu’une plus
grande action de prévention et la découverte de nouvelles technologies intervenant directement sur l’oeil pourront
encore contribuer à la lutte contre ces
maladies et à l’amélioration de la vie
des patients, mais peut être au grand
malheur des opticiens ! ¦
Références :
• www.maylis.com/oeil/chirurgie.asp
• www.snaf.org/acceuil.rdp
• K. Bettayeb et L Agret, « Les incroyables avancées de l’ophtalmologie », Sciences et vie 1023 : 2002 : 52-56
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LES BREVES
LA MIGRAINE : OÙ EN EST-ON ?
Par Julien MATRICON, licence
L'origine de la migraine reste toujours mystérieuse. La cascade d'événements qui aboutit au déclenchement de
la crise, les mécanismes responsables de
la douleur ou encore les liens entre les
facteurs déclenchant et la crise ellemême sont toujours mal compris. Cependant, on sait qu’il existe au cours des
crises de migraine des modifications à
la fois vasculaires, neuronales et biochimiques.
L’explication la plus probable actuellement repose sur une hypothèse
inflammatoire. Les études, chez
l’homme, du débit sanguin et du métabolisme cérébral et, chez l'animal, du
développement d'un modèle de céphalée
migraineuse (l'inflammation neurogène)
ont permis d’émettre une hypothèse
inflammatoire. Selon ce modèle élaboré,
la céphalée migraineuse serait la conséquence d'une inflammation provoquée
par l'activation des terminaisons nerveuses présentes autour des vaisseaux des
enveloppes du cerveau, les méninges et
la dure-mère. Il en résulterait : (1) une
libération de neuropeptides vaso-actifs
comme le CGRP (Calcitonin GeneRelated Peptide) et la substance P ; (2)
une dilatation de ces vaisseaux ; (3) une
fuite de plasma dans les tissus environnants ; (4) un relargage, dans les tissus
environnants, de substances "algogènes"
qui induisent une sensation douloureuse
en stimulant les fibres sensorielles
conduisant l'influx douloureux ; (5)
enfin, une excitation du nerf trijumeau
contenant ces fibres conduisant l'influx
douloureux. L'événement à l'origine de
l'activation nerveuse qui produit l'inflammation initiale reste à identifier. Il
pourrait impliquer la production locale
de monoxyde d'azote (NO). Selon un tel
modèle, un médicament antimigraineux
est susceptible d'agir à au moins deux
niveaux. Tout d’abord sur les vaisseaux
sanguins des enveloppes du cerveau,
pour s'opposer à leur dilatation et prévenir la fuite de plasma dans les tissus,
donc la libération de substances algogènes et l'excitation des terminaisons du
nerf trijumeau. Ensuite sur les terminaisons de ce nerf elles-mêmes, pour les
rendre insensibles à l'action excitatrice
de ces substances algogènes.
Les traitements disponibles sont de
plusieurs types. Quatre grandes classes
de médicaments ont une efficacité démontrée dans la crise migraineuse : les
antalgiques (aspirine, paracétamol...),
les anti-inflammatoires non stéroïdiens
ou AINS (naproxène, ibuprofène...), les
dérivés de l'ergot de seigle (tartrate
d'ergotamine, dihydro-ergotamine) et
une nouvelle classe au mode d'action
très innovant, les triptans (voir cidessous). Les deux dernières classes ont
une action vasoconstrictrice et sont des
médicaments spécifiques de la migraine.
Par ailleurs, d'autres substances (caféine, antiémétiques et psychotropes)
peuvent également s'avérer des adjuvants utiles.
Ces dix dernières années, une nouvelle classe pharmacologique d'antimigraineux très puissants est apparue : les
triptans. Trois triptans sont actuellement
sur le marché : le Sumatriptan®, le
Zolmitriptan® et le Naratriptan®. Ces
substances, efficaces contre le mal de
tête de la crise migraineuse, agissent en
se liant à certains récepteurs de la sérotonine, une molécule aux effets puissamment vasoconstricteurs. Les sousrécepteurs
sérotoninergiques
dits
5HT1B et 5HT1D sur lesquels se fixent
sélectivement les triptans (Cf. figure)
sont localisés sur les cellules musculaires lisses et/ou sur les terminaisons
SITE
D’ACTION DES
TRIPTANS
nerveuses des fibres sensorielles dans la
paroi des vaisseaux des enveloppes du
cerveau. En se liant à ces récepteurs, ils
exercent une action constrictrice puissante et préférentielle sur les vaisseaux
des méninges. De surcroît, ils inhibent,
au niveau de ces mêmes terminaisons
nerveuses, la libération des neuropeptides vasodilatateurs comme la substance
P ou le CGRP. Ces deux types d'action,
vasculaire et neuronale, concourent à
stopper la fuite de plasma dans les tissus
environnants qui accompagnent la vasodilatation, empêchant ainsi les substances algogènes issues du plasma d'atteindre les fibres sensorielles situées
dans la paroi des vaisseaux, et donc d'y
générer des influx douloureux (Cf. figure).
Le caractère génétique de la migraine est aujourd’hui le plus étudié.
Les recherches ont débuté avec l'étude
d'une forme rare de migraine : la migraine hémiplégique familiale. Dans
cette pathologie rare, le phénomène
douloureux est toujours associé à une
légère paralysie affectant un côté du
corps et parfois même à un dysfonctionnement cérébelleux, une dégénérescence rétinienne, une surdité et un nystagmus (oscillations particulières des
globes oculaires). Cette maladie est
transmise héréditairement. Son mode de
transmission est autosomique dominant.
On connaît aujourd’hui au moins deux
gènes intervenant dans la genèse de
Cortex
Thalamus
.
Symptômes
neurovégétatifs
Nausées
DOULEUR
Vaisseau
sanguin
Bulbe
rachidien
Terminaisons
nerveuses
péri-vasculaires
AGENT
DECLENCHANT
LIBÉRATION DE
SUBSTANCES
ALGOGÈNES
INFLAMMATION,
VASODILATATION,
FUITE DE PLASMA
PAGE 11
LES BREVES
cette affection. Le premier identifié est
localisé sur le chromosome 19 : il détermine la fabrication d'une partie d’un
"canal calcium", protéine qui forme un
canal sélectif des ions calcium à travers
la membrane de certaines cellules. Un
deuxième gène impliqué est localisé sur
le chromosome 1 mais sa fonction n'est
pas encore clairement connue.
A terme, l'enjeu de la détermination
de la fonction de ces gènes est une meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie et, peut-être, une
amélioration des traitements antimigraineux. ¦
Références :
•
•
•
•
http://www.frm.org
"La migraine : connaissances descriptives, traitements et prévention". Collection Expertise Collective, 1998. INSERM.
F. Gimenez, M. Brazier et al. "Pharmacologie clinique et thérapeutique", 2000 ; Masson
P. Queneau, G. Bouvenot. "Manuel de thérapeutique médicale" , 1991 ; Masson.
LA TÉLOMERASE
Par Héloïse LAMBERT, licence
Les
télomères
constituent
l’extrémité des chromosomes et assurent un rôle de protection contre les
effets du temps et de l’environnement.
Ils sont produits lors du développement
embryonnaire et sont formés, chez l’être
humain, d’une séquence de 6 éléments
nucléotidiques (TTAGGG) répétée des
centaines, voire des milliers de fois,
selon le type cellulaire et selon les individus. Ainsi, dans le cas de la progéria,
les télomères sont très courts et le vieillissement est alors prématuré.
Les télomères sont associés aux
maladies liées au vieillissement. En
effet, des scientifiques de l’université
d’Utah ont découvert que la division
rapide des lymphocytes lors d’une infection pourrait être ralentie par la présence de télomères trop courts, ce qui
semble être le cas chez les personnes
âgées. L’âge de la cellule peut être déterminé par rapport à la perte d’ADN
télomérique. En effet, chaque division
cellulaire engendre une perte de 50 à
200 nucléotides au niveau des télomères, ce qui entraîne le vieillissement de
nos cellules et, à plus long terme, celui
de notre organisme (en moyenne une
cellule se divise entre 60 et 100 fois).
Ainsi, la cellule arrête de se diviser et
entre en sénescence dès que les télomères ont atteint une taille minimum, afin
que les gènes ne soient pas affectés ou
pour éviter que les chromosomes ne
fusionnent entre eux. Cette perte de
télomères peut être réparée grâce à la
télomérase qui est une ADN polymérase
constituée de deux composants majeurs
: 1) un ARN de séquence complémentaire à TTAGGG (=TERC : Telomerase
RNA Component), servant de matrice à
une nouvelle synthèse d’unités télomériques; 2) une partie catalytique, soit
une activité transcriptase inverse
(=hTERT : human Telomerase reverse
transcriptase).
La plupart des cellules somatiques
de l’organisme expriment TERC de
façon constitutive, mais pas hTERT.
Ainsi, on retrouve cette télomérase
active uniquement dans les cellules
souches, notamment germinales, et dans
les cellules tumorales qui ont la capacité
de proliférer indéfiniment, contrairement aux cellules normales. La télomérase allonge donc les télomères de façon
artificielle avant la réplication de
l’ADN.
Dans l’exemple des fibroblastes
humains, la sénescence cellulaire est
provoquée par des cascades de signalisation régulées par p53 et pRb (protéines codées par des gènes suppresseurs
de tumeurs) qui sont activées lorsque le
raccourcissement des télomères atteint
un seuil critique. Ainsi, les fibroblastes
sénescents restent en vie mais ne se
divisent plus. Si la fonction de p53 et de
pRb est bloquée, il y a deux possibilités : soit la cellule meurt, soit elle continue sa division, stabilise la longueur des
télomères par réactivation de la télomérase et devient immortelle, ce qui est le
cas pour les cellules tumorales. Il y a
donc une relation entre l’action de la
télomérase et l’immortalité cellulaire.
Ainsi, on peut considérer que les télomères jouent un rôle important au niveau de l’horloge biologique, on parle
alors d’horloge télomérique.
L’inactivation de la télomérase dans
les cellules cancéreuses offre un nouvel
espoir pour la lutte contre le cancer. En
effet, son inactivation pourrait ralentir
ou même stopper la progression du
cancer, les cellules tumorales ayant
perdu leur immortalité. Inversement, la
télomérase pourrait être utilisée dans les
traitements de maladies dégénératives
ou dans le cas de la progéria. Mais, il
faudrait faire exprimer la télomérase
dans toutes les cellules somatiques de
l’organisme. De plus, le risque que ces
cellules deviennent cancéreuses n’est
pas écarté.
Finalement, la télomérase est une
protéine dont l’action au sein des cellules est à présent connue, mais dont le
rôle thérapeutique potentiel est encore
mal défini, cette protéine pouvant à la
fois allonger l’espérance de vie de certains malades mais aussi induire des
cancers. ¦
Références :
• N. Rufer, M. Nabholz, « Télomérase ,élixir de jouvence des cellules humaines ? ». Médecine/Sciences – Mars 2003 ; 19 :
345-350.
• http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2000/mag2306/sa_1859_telomerase.htm
• http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news1670.php
PAGE 12
LES BREVES
LES RÉCEPTEURS DES LYMPHOCYTES PRÉ-B
ONT UN NOUVEAU LIGAND : LA GALECTINE-1 (GAL-1)
Par Emmanuelle FOURMENTRAUX, licence
Les lymphocytes B naissent dans la
moelle osseuse. De façon simplifiée,
leur différenciation, peut se diviser en
trois étapes : (1) le stade pro-B caractérisé par les marqueurs membranaires
CD34+, CD19+, SLC+, µ-, (2) pré-B
caractérisé par les marqueurs CD34-,
CD19+, SLC+, µ+, CD79a=Igα,
CD79b=Igβ, (3) B immature (caractérisé par les marqueurs CD19+, µ+, κ+, λ+).
Ces trois étapes sont définies à la fois
par l’expression de molécules de surfaces, le réarrangement des gènes des
immunoglobulines, et les interactions
avec les cellules stromales de la moelle
osseuse. De plus, la différenciation de
ces cellules peut être suivie par
l’expression de la pseudo-chaîne légère,
SLC (Surrogate Light Chain) (Cf. figure 1).
Au stade pré-B, est exprimée une
chaîne lourde µ, SLC ainsi que CD79a
et CD79b qui forment un complexe
moléculaire (SLC+CD79a+CD79b+µ)
permettant la fonctionnalité du préBCR (Récepteur des cellules B sans les
chaînes légères définitives), à savoir la
transduction d’ un signal intracellulaire
grâce à des motifs ITAM (Immunoreceptor Tyrosine Based Activation). Ces
motifs
sont
impliqués
dans
l’amplification de la population pré-B et
la sélection du répertoire des chaînes µ.
Toutefois l’activation de celui-ci reste à
ce jour mal connue.
Figure 1
Le
laboratoire
du
centre
d’immunologie Inserm - CNRS de Marseille-Luminy vient de démontrer
CD79a et b : molécules transmembranaires chargées de la transduction des signaux d’ activation de la cellule B
CD : marqueur de surface
µ : chaîne lourde du BCR
(récepteur des cellules B)
λ et κ : chaînes légères du BCR
SLC : pseudo-chaîne légère
Figure 2
l’existence d’un ligand pour le récepteur
pré-B qui est introduit par les cellules
stromales. Ces cellules stromales ont
déjà un rôle primordial pour le contrôle
de la croissance, de la maturation et de
la survie des précurseurs des pré-B par
l’intermédiaire :
- de molécules de surface telles que
VCAM-1 qui permet l’adhésion et la
migration des cellules pré-B,
- de facteurs solubles tels que : IL-7
(Interleukine-7, cytokine d’origine stromale ayant pour cible les cellules préB), SCF (Stem Cell Factor), ou SDF-1
(Stromal-Derived Factor 1) qui
permettent de promouvoir la division
des cellules pré-B.
Ce nouveau ligand, également introduit par les cellules stromales, a été
isolé en utilisant la chaîne SLC humaine
recombinante comme sonde et identifié
par spectrométrie de masse. Il s’agit de
la galectine-1 (GAL-1).
GAL-1 est une S-lectine qui appartient à la famille des galectines. Ces
molécules possèdent une spécificité de
liaison pour les ß-galactosides. Il a été
démontré que SLC est dépendant de
GAL-1 et que ces deux molécules interagissent de façon directe. De plus,
GAL-1 se fixe aux cellules stromales
grâce à des contre récepteurs glycosylés
dont, pour l’instant, on ne connaît pas la
nature. Ces différentes molécules forment une synapse entre la cellule pré-B
et la cellule stromale. Par microscopie
confocale, les chercheurs ont pu noter
que le pré-BCR est toujours inclus dans
la localisation de GAL-1 (Cf. figures 2
et 3) - ce qui suggère que GAL-1 peut
aussi se lier avec des contre récepteurs
présents à la surface des pré-B. A cette
synapse est jointe une activité intracellulaire de phosphorylation des tyrosines
impliquée dans le signal de transduction
à partir du pré-BCR.
GAL-1 et ses contre récepteurs se
comportent comme d’importants régulateurs de l’homéostasie du système immunitaire. Ce sont les signaux délivrés
par les différents contre récepteurs qui
déterminent la nature des réponses biologiques. Il reste, maintenant, à déterminer le rôle précis de GAL-1 sur les
cellules pré-B.
Une piste est donnée par le modèle
des cellules pré-B de souris SLC-/(donc délétées de la pseudo-chaîne
légère). Ce modèle suggère que la formation de cette synapse est impliquée
dans l’entrée en cycle de division des
cellules pré-B et dans la transition entre
les petites cellules pré-B et les grandes,
transition déjà identifiée comme étape
intermédiaire entre pré-B et B immature
dans la différenciation lymphocytaire B.
¦
Figure 3
Référence :
• L. Gauthier, B. Rossi, C. Schiff, " La GAL-1 est un ligand du récepteur des lymphocytes pré-B". Médecine Science - Février
2003 ; n°2 ; Vol 19 : 144-146
PAGE 13
LES BREVES
VIN ET SANTÉ (1)
Par Béatrice SPILUTTINI, licence
Voilà un sujet qui fait couler beaucoup d'…encre ! Vin et santé, deux
mots que tout oppose dans l'inconscient
collectif. Longtemps discrédité, l'alcool
sous toutes ses formes a été accusé de
tous les maux jusqu'à en être interdit
pendant une période de l'histoire. Depuis quelques années la tendance s'inverse et l'on redonne au vin ses lettres
de noblesse. Alors charlatanisme ou
vérité scientifique ?
Tout d'abord, il est à noter que beaucoup d'études menées sur les méfaits du
vin ont été conduites sur de gros
consommateurs mais sans tenir compte
que ces derniers sont aussi très souvent
de gros fumeurs. Par ailleurs, entre les
petits bienfaits d'une consommation
modérée et les ravages conséquents aux
abus, la population gardera plutôt en
mémoire ces derniers, en accord avec la
politique de santé publique.
Pourtant, le vin semble regorger de
propriétés sinon curatives, du moins
préventives. Il a en effet été démontré
que l'alcool diminue le risque de coagulation du sang. Comment ? D'abord, en
augmentant la concentration en prostacycline (fabriquée dans la paroi des
vaisseaux) ayant comme fonction d'inhiber l'agrégation plaquettaire. Egalement, en diminuant la concentration du
thromboxane (produit par les plaquettes) et du fibrinogène qui favorisent la
formation des caillots. Ces effets "anticoagulants" pourraient favorablement
jouer un rôle dans certaines maladies
cardio-vasculaires (MCV). Sachant que
dans les pays développés les maladies
coronariennes représentent 60 % des
troubles vasculaires et 25 % de la mortalité totale, toute avancée dans ce domaine est grandement appréciée.
Si l'on s'attache au vin plus particulièrement, les études lui attribuent certaines propriétés qui seraient à l'origine
du "paradoxe français" : soumis à un
régime alimentaire sensiblement le
même que dans d'autres pays dévelop-
pés, la France est un pays où le taux de
mortalité par MCV, et par certains cancers, y est réduit. En ce qui concerne les
MCV, la consommation de vin diminue
de 50 % leur incidence. L'effet dont on
parle le plus souvent est celui d'agent
anti-oxydant. Son rôle est de capter les
produits radicaux (ion superoxyde),
créés par un mauvais métabolisme oxydatif, et d'en annuler les effets toxiques,
comme sur les membranes cellulaires
(attaque des doubles liaisons des acides
gras insaturés qui conduit à la destruction de la membrane). Les substances
anti-oxydantes du vin sont des polyphénols. On en trouve également dans les
fruits et les légumes mais ceux du vin
présentent l'avantage d'être très nombreux et très variés (plus de 200 dans un
seul extrait). Or c'est cette diversité en
polyphénols qui donne une meilleure
propriété anti-oxydante à un produit et
qui d'ailleurs fait la particularité des
régimes alimentaires de Crète et de
Méditerranée en général. Il a déjà été
démontré qu'une supplémentation en
une seule molécule antioxydante (vitamine E par exemple) ne réduit pas les
risques cardio-vasculaires. Quant à la
quantité, une consommation modérée (1
à 2 verres de vin /jour) est suffisante
pour avoir une concentration plasmatique en polyphénols idéale pour leur
action (pico à nanomolaires).
Outre le mauvais métabolisme oxydatif (qui conduit aux cardiomyopathies et aux crises cardiaques),
les polyphénols préviennent également
l'athérosclérose. Cette maladie est la
conséquence du dépôt de lipoprotéines
de faible densité transportant le cholestérol (LDL) formant ainsi des plaques
d'athérome. Peu à peu la lumière des
vaisseaux rétrécit jusqu'à son obstruction. Dès lors le tissu n'est plus irrigué
et se nécrose. S'il s'agit des coronaires,
c'est l'infarctus. Or les LDL se déposent
parce qu'ils sont oxydés. L'action préventive et toujours dose-dépendante du
vin pourrait y trouver son explication.
Références :
• A. Klatsky, « Vin et santé ». Pour la science - 03/03 ; 305.
• http://www.vinetsante.com/vinetcancer.php3
PAGE 14
De plus, il semblerait que sa consommation augmenterait le taux de HDL (lipoprotéines de haute densité) qui protègent
nos artères en détachant les LDL de la
paroi.
Mais le vin n'a pas que des propriétés anti-oxydantes, il est aussi antiinflammatoire. Il est en effet supposé
diminuer les regroupements de leucocytes pro-inflammatoires. D'autre part une
phytoalexine du vin (antibiotique des
végétaux) très étudiée, le resvératrol (un
polyphénol), inhibe la phosphorylation
et la dégradation de la molécule IkappaB intra-cellulaire qui lie à l'état basal
le facteur de transcription NFkappaB
(NFkB) l'empêchant ainsi de rentrer
dans le noyau. Normalement, une fois
phosphorylée, IkappaB libère NFkB,
qui permet la transcription de plusieurs
ARN messagers comme ceux de l'interleukine-2 ou de la protéine-1 impliqués
dans l'inflammation (facteur chimioattractant des macrophages).
Le vin ne doit donc pas être regardé
comme une vile boisson mais plutôt
comme un extrait de plante médicinale
aux vertus préventives des MCV. Il
aurait aussi d'autres effets sur le diabète
ou les maladies neurodégénératives
(Alzheimer). Mais les investigations ne
sont pas finies car il est difficile de
déterminer s'il s'agit des effets propres
du vin ou plus largement du régime
alimentaire (méditerranéen) qui inclut le
vin rouge.
Aux esprits malins, je rappellerai
cependant que, comme toute chose, le
vin n'est profitable que s'il est consommé en quantité modérée. Les abus sont
sources de cirrhose du foie, pancréatites,
certains cancers (notamment du sein),
troubles neurodégénératifs, cardiomyopathies alcooliques, hémorragies cérébrales, insuffisances cardiaques ou
rénales, MCV, sans oublier les comportements violents, les suicides, les
accidents et les risques de malformations foetales. ¦
LES BREVES
• JK Lin, SH Tsai, “Chemoprevention of cancer and cardiovascular disease by resveratrol”. Proceedings of the National
Scientific Council of Republic of China B 1999 Jul ; 23 (3) : 99-106.
• M. Holmes-McNary, AS Jr Baldwin, “Chemopreventive properties of trans-resveratrol are associated with inhibition of
activation of the IkappaB kinase”. Cancer Research – 2000; 60 (13) : 3477-83.
VIN ET SANTÉ (2)
Par Béatrice SPILUTTINI, licence
Le vin se différencie des autres
alcools par ses multiples qualités (anticoagulant, anti-inflammatoire, antioxydante, préventif de maladies cardiovasculaires). Ceci peut paraître quelque
peu surprenant, voire tendancieux dans
le cadre de la politique de santé. Pourtant, un aspect n’a pas encore été traité :
les qualités présumées du vin dans le
cancer.
En effet, il a été depuis un certain
temps démontré que les polyphénols,
déjà cités dans l’article précédent,
étaient de bons anti-oxydants et, de ce
fait, prévenaient une des étapes de la
survenue d’une tumeur : la promotion
(prolifération cellulaire).
Par ailleurs, le NFκB (également
déjà cité) intervient dans l’oncogenèse.
Or, le resvératrol, un polyphénol du vin
sur lequel les chercheurs se penchent
actuellement, empêche NFκB d’aller
activer la transcription de gènes.
Le resvératrol inhibe également la
prolifération cellulaire de façon dosedépendante, et son action est renforcée
par l'éthanol. On observe effectivement
une accumulation de cellules en phase
S/G2, corrélée à une diminution signifi-
cative de l'activité de l'ornithine décarboxylase, enzyme-clef de la biosynthèse
des polyamines, stimulé lors de la croissance cancéreuse. De plus, dans des
lignées cellulaires sensibles aux hormones, le resvératrol lie des récepteurs
stéroïdes (qui agissent comme facteurs
de transcription) avec une très haute
affinité.
Outre son action anti-proliférative,
le resvératrol induit l'apoptose ciblée de
cellules devenues cancéreuses (ex :
fibroblastes exprimant soudainement
l'oncogène H-Ras). Bien que l'on ne
sache pas par quel mécanisme, on sait
que cette apoptose est indépendante de
l'interaction Fas/Fas-L (un des mécanismes généralement impliqué dans
l’induction de la mort cellulaire programmée) et que le resvératrol provoque
une diminution progressive de la quantité de protéine anti-apoptotique BCl-2.
Le resvératrol inhibe ainsi les trois
stades de la carcinogenèse : l’initiation
(activation d’un proto-oncogène associé
à l’inactivation d’un gène suppresseur
de tumeur), la promotion et la progression (envahissement de la structure
tissulaire, métastases).
Les polyphénols ont la meilleure
part mais il semblerait que les anthocyanes et les flavonoïdes de la vigne
(composés phénoliques produits par les
végétaux supérieurs) aient aussi un rôle
d'inhibition de la croissance cellulaire.
Alors vin oui, alcools non? Les
études tendent à démontrer qu'il est
préférable de consommer du vin (rouge)
plutôt que de la bière et encore moins
les spiritueux. Un exemple frappant est
le risque du cancer du poumon. Celui-ci
augmente avec une consommation exagérée d'alcool (1,23< risque R<1,57).
Cependant, à consommation modérée
équivalente (sur la base de 13 verres de
vin/semaine), ce risque diffère selon
qu'on soit consommateur de vin
(R=0,78), de bière (R=1,09) ou de spiritueux (R=1,21).
A la liste des propriétés bénéfiques
du vin (notez bien qu’il s’agit du vin et
pas de n’importe quel autre alcool), il
faut donc ajouter celle d’une éventuelle
voie dans la prévention des cancers.
Alors maintenant, vous saurez quoi
dire à votre médecin et …
à votre caviste ! ¦
Référence :
• http://www.vinetsante.com/vinetcancer.php3
• M. Holmes-McNary, AS Jr. Baldwin, « Chemopreventive properties of trans-resveratrol are associated with inhibition of
activation of the IkappaB kinase ». Cancer Research – 2000; 60 (13) : 3477-83.
• V. Schneider et al, “Anti-proliferative effect of resveratrol, a natural component of grapes and wine, on human colonic
cancer cells”. Cancer Letters – 2000 ; 158 (1) : 85-91.
• YJ Surh et al, « Resveratrol, an antioxidant present in red wine, induces apoptosis in human promyelocytic leukaemia”.
Cancer Letters – 1999 ; 140 (1-2) : 1-10.
• Kamei et al. “Anti-tumor effect of methanol extracts from red and white wines”. Cancer Biotherapy and Radiopharmaceuticals – 1998 ; 13 (6) : 447-52.
• E. Prescott et al. « Alcohol intake and the risk of lung cancer : influence of type of alcoholic beverage”. American Journal
of Epidemiology – 1999 ; 149 (5) : 463-70.
PAGE 15
LES BREVES
LES COULEURS SYNESTHÉSIQUES…
Par Astrid VALLETTE, licence
Habituellement, lorsque l’on cherche
une sortie et que l’on découvre
l’indication salvatrice, on est comblé.
Sauf si l’on est synesthète et que l’on
aperçoit un panneau, mais que le mot
évoque une couleur différente de celle
de l’encre avec laquelle il est écrit. Si le
mot « sortie » est écrit en orange et qu’il
évoque du bleu, le synesthète doit faire
face à un conflit entre les mots qui risquent de se brouiller. Si le mot est écrit
en bleu, il n’y a aucune confusion entre
l’encre utilisée et la couleur évoquée par
le mot sortie (bleu).
La synesthésie est un trouble dans la
perception des sensations, caractérisé
par le fait qu’un seul stimulus entraîne
deux perceptions, l’une d’elles étant
perçue sans qu’il n’y ait excitation directe de la région sensible. Dans la
synesthésie, des sons ou des mots, entendus ou lus, font naître des sensations
colorées. Ainsi, différents niveaux de
conscience se mêlent et se superposent.
Les synesthètes sont rares, environ 1
personne sur 200 et on observe six fois
plus de femmes synesthètes que
d’hommes.
Les études de neuro-imagerie permettent de visualiser le cerveau en action lors d’une perception ou d’une
action cognitive. Par une étude en TEP
(tomographie par émission de positons),
les chercheurs ont pu suivre l’activité
des différentes zones du cerveau. Chez
les synesthètes, la perception d’un stimulus de type (mot lu ou entendu) entraîne à la fois l’activation de l’aire
auditive et de certaines aires du cortex
visuel ; plus précisément les aires associatives du système visuel ou sont intégrées les différentes informations visuelles. En fait, les expériences synesthésiques résulteraient d’une activation
partielle de réseaux corticaux visuels
d’ordre supérieur (aires associatives où
sont intégrées les différentes informations visuelles). Une étude en IRMf
(imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle) a permis d’identifier une
action en aval de la chaîne des informations visuelles : l’aire activée est celle
où les couleurs sont analysées en tant
que telles. Il s’agit d’une partie du gyrus
fusiforme ou région V4/V8. Les expériences synesthésiques sont donc de
réelles perceptions et se produisent lors
du traitement visuel. L’existence de
cette projection anormale pourrait être
due à une mutation génétique (supposée
chez la mère) qui entraînerait la croissance de la projection ou empêcherait sa
disparition chez le tout jeune enfant lors
de la croissance du cerveau.
L’hypothèse de l’apprentissage
associatif a été rejetée lors d’une étude
par IRMf comparant l’activité cérébrale
de synesthètes et de non-synesthètes. En
effet, l’apprentissage intensif de mots
associés à des couleurs, prodigué à des
non-synesthètes
ne
permet
pas
l’activation de la région V4/V8 lors de
l’audition de mots énoncés. De plus, il a
été démontré que les synesthètes ne
montraient pas de qualités particulières
dans le processus d’apprentissage associatif. L’hypothèse retenue est celle
d’une «connexion innée», de «branchements» neuronaux qui relieraient les
aires de la perception visuelle. Chez les
synesthètes, les couleurs sont perçues au
travers de mots. La voie neuronale mise
en œuvre dans la perception de couleurs
synesthésiques aurait pour origine les
régions de représentation auditive et
visuelle des phonèmes et des graphèmes. Lorsque le synesthète lie un mot, il
y a activation de la région du système
visuel spécialisé dans la perception des
couleurs, sans qu’il n’ait eu activation
de toute autre zone située plus en amont
dans le système visuel (telle que les
régions V1/V2) qui sont activées par
des stimulus visuels de couleur. Il y a
perception de couleur sans solliciter les
régions inférieures du système visuel.
De plus, les régions V1/V2 et V4/V8 ne
sont pas activées en imaginant une couleur.
Il a également été constaté que
l’activation de la région V4/V8, chez les
synesthètes ne se produit que à gauche.
Cette activation latéralisée est à superposer avec celle du système cortical du
langage. Il est donc probable que plus
que les sons, les paroles déclencheraient
les couleurs synesthésiques. De plus, les
couleurs réelles, chez les nonsynesthètes, activent la région V4/V8
des deux hémisphères alors que chez les
synesthètes, seule la région droite est
activée. Chaque hémisphère prend donc
en charge, chez les synesthètes, un type
de couleur : réelle ou évoquée par des
mots. La conclusion actuelle de
l’ensemble de ces études est que les
synesthètes associeraient des couleurs
aux mots par une projection anormale
du système cortical du langage vers la
région de sélection des couleurs V4/V8
du système visuel gauche.
La synesthésie est un trouble dans la
perception des sensations, caractérisé
par le fait qu’un seul stimulus entraîne
deux perceptions, l’une d’elles étant
perçue sans qu’il n’y ait excitation directe de la région sensible. Dans la
synesthésie, des sons ou des mots, entendus ou lus, font naître des sensations
colorées. ¦
Stimulus visuel
(mot lu)
Stimulus auditif
(mot entendu)
Aire du traitement
des mots
Aire auditive
Connexion spécifique
des synesthètes
Aire visuelle
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LES BREVES
Référence :
•
J. Gray, « La synesthésie : entendre en couleurs », Pour la science ; Décembre 2002 : n°302.
DES DINOS AUX OISEAUX
Par Jérôme GILLERON, licence
La dernière théorie paraissait farfelue pour la majorité des scientifiques
jusqu’à la découverte des couches lacustres du crétacé dans le nord-est de la
Chine. Ces couches contiennent des
quantités énormes de fossiles, dont
l’étude a permis d'identifier des reptiles
portant du duvet, en particulier des
oiseaux primitifs, comme par exemple
le Jeholornis (intermédiaire entre
l’Archaeoptéryx et l’Iberomesornis) (Cf.
dessin). En fait, cet «oiseau» a des caractères reptiliens (griffes sur les ailes,
© Antoine Jarret
En 1962, E. Colbert pensait que la
physiologie des dinosaures était semblable à celle des reptiles actuels. Mais
la découverte par J. Ostrom, à la fin des
années 60, de petits dinosaures agiles et
très actifs (Deinonychus) créa des lacunes dans les théories de l’époque.
Les dinosaures étaient-ils des poïkilothermes (lents à température variable)
ou des homéothermes (rapides à thermorégulation sanguine) ?
Par la suite, les travaux d’A. Ricqles
et R. Reid ont montré que les dinosaures
devaient avoir leur physiologie propre et
appropriée à l’époque. Ceci fut prouvé
par la découverte de fossiles de dinosaures dans des régions défavorables aux
reptiles actuels. Ce qui pose un problème sur la nature de leur disparition à
la limite du crétacé-tertiaire. En effet, il
y a trois théories principales, la première est l’action d’un puissant volcanisme, la seconde est un événement
d'impacts météoritiques particulièrement important et la dernière est une
évolution innovatrice des dinosaures
(pour plus d'informations sur les deux
premières théories, lire la Revue de
Synthèse "Ces cataclysmes qui menacent la vie" en page 7).
Références :
• « Un oiseau primitif ». Pour la science – 2002 ; 300 : 16.
• E. Buffetaut. "la modernité des dinosaures". Pour la science – 2002 ; 300 : 28-31.
PAGE 17
queue de reptile) mais aussi des caractères néoformés plus caractéristiques des
oiseaux (squelette plus léger et pattes
préhensiles). On peut imaginer que les
oiseaux sont les descendants des dinosaures mais l’extinction de leurs ancêtres n’est toujours pas élucidée. En
effet, les fossiles intermédiaires entre
dinosaures et oiseaux ne suffisent pas à
eux seuls à expliquer la disparition de
ces reptiles géants de la surface de notre
planète bleue. ¦
FUTUR...
LA RUÉE VERS … LA REGÉNÉRATION SPONTANÉE
Par Arnaud AUTRET, licence
taille identique à celui de l’homme, ce
qui rend les recherches longues et périlleuses.
Deux grands types de mécanismes
sont à distinguer quant à la capacité de
régénération spontanée.
Chez l’hydre ou le ver plat, les cellules souches perdurent en quantités importantes au fil de la vie. Elles semblent
représenter un tiers de la masse cellulaire active de l’organisme. L’hydre
n’est en effet constitué que par deux
feuillets cellulaires appelés ectoderme et
endoderme. Il ne présente par conséquent aucun organe fonctionnel distinct
mais ses cellules exercent des fonctions
spécifiques, dans l’organisation spatiale
notamment. Dans le cas d’une atteinte
anatomique de l’individu, la migration
rapide de ces cellules à l’endroit de la
lésion permet leur différenciation en
cellules épithéliales, musculaires ou
nerveuses. Seules quelques cellules sont
nécessaires à l’hydre pour régénérer la
totalité de son organisme.
Chez la salamandre, le concept est
tout autre. Les cellules souches ne se
retrouvent
pas
stockées
dans
l’organisme mais sont produites à
l’endroit même de la lésion. On assiste
alors à une étape de dédifférenciation,
© Antoine Jarret
Etudiés, analysés en laboratoire, les
virtuoses de la régénération spontanée
commencent tout juste à nous livrer
leurs secrets. Si la capacité de repousse
de la queue du lézard, pris en flagrant
délit de bain de soleil, est un fait bien
connu de tous, il n’en reste pas moins
invraisemblable que certains vertébrés
savent également régénérer une partie
précise de leurs organes sensoriels, ou
bien encore de leurs organes vitaux.
Captivés par ce phénomène aux
limites difficilement imaginables, Kiyokazu Agata et son équipe du centre de
biologie du développement de Kobé
(Japon) tentent de caractériser les gènes
impliqués dans la régénération des organes et des tissus du plathelminthe, un
petit ver plat. Le dernier né, le gène
nou-darake (« des cerveaux partout » en
japonais), est considéré comme primordial dans la différenciation des cellules
souches en neurones dans le système
nerveux central. La comparaison des
génomes des espèces douées de régénération permettrait de nouvelles avancées. Mais l’hydre, habitant des lacs et
des étangs qui appartient à la famille des
cnidaires (comme le sont les coraux et
les anémones), dispose d’un génome de
Hydra
Vulgaricus
les cellules perdent leur spécificité, et
redeviennent totipotentes.
De prime abord, cette formidable
capacité de régénération peut sembler
rarissime dans le monde animal, mais
d’après Brigitte Galliot, du département
de zoologie et de biologie animale de
l’université de Genève (Suisse), il serait
assez courant d’observer ce phénomène.
En effet, de nombreux crustacés sont
doués de régénération spontanée,
comme le homard suite à la perte d’une
de ses pinces.
Au terme de son embryogenèse,
l’homme, quant à lui, perd toute capacité de régénération. Mais, de nombreuses
observations
viennent
alimenter
l’hypothèse selon laquelle la capacité de
cicatrisation rapide viendrait supplanter
l’événement de régénération. Ellen
Heber-Katz, du Wistar Institute de Philadelphie (Etats-Unis) a montré que
l’une des souches de souris qu’elle
étudie a des capacités moindres de cicatrisation. Il s’agit des souris nommées
MRL. Cependant, ces souris savent,
contrairement aux souris normales,
régénérer une partie de leur système
cardiovasculaire. L’acquisition de la
cicatrisation rapide permet une diminution importante des risques infectieux,
mais il en résulte une incapacité à induire le phénomène de dédifférenciation.
Les chercheurs tentent de découvrir
tous les secrets cachés chez ces êtres
aptes à la régénération. Néanmoins,
aucun d’entre eux ne se risquerait à
conclure à l’existence de soins thérapeutiques, qu’ils soient médicaux ou chirurgicaux, pour l’homme dans un plus
ou moins long terme. ¦
Références :
• K. Agata, C. Kobayashi, Y. Umesono « FGFR-related gene nou-darake restricts brain tissues to the head region of planarians ». Nature – 2002 ; 419 ; 620-624.
• H. Ratel « Les secrets de la queue du lézard ». Sciences et Avenir – 2002 ; 670 ; 71-73.
• E. Heber-Katz, M. Leferovich, D. Zwas « Heart regeneration in adult MRL mice ». Proceedings of the National Academy of
Sciences – 2001 ; 98 ; 9830-9835.
PAGE 18
FUTUR...
MONOCYTE DEVIENDRA FOIE
Par Florian MAUMUS, licence
Une étude provocante suggère que le
sang d’une personne pourrait un jour
fournir des cellules de remplacement à
son foie ou à son cerveau. Selon ce
rapport, le sang humain contiendrait des
cellules souches pouvant être transformées in vitro en une variété de types
cellulaires. Cette découverte s’est faite
de manière inattendue : un technicien du
laboratoire national d’Agronne (Illinois)
tomba malade et abandonna des monocytes humains dans une boîte de pétri.
E. Huberman, chercheur de ce laboratoire, remarqua ensuite que, «laissés
sans nutriments, certains de ces monocytes prirent une morphologie différente
de celle des cellules immunes, catégorie
de cellules à laquelle ils appartiennent
normalement». A la suite de cette découverte providentielle, son équipe a
identifié un sous-groupe de monocytes
qu’il était possible de différencier en
types cellulaires variés.
Par exemple, l’exposition de cette sélection de monocytes au NGF (facteur
de croissance des neurones) transformait 90 % de ses cellules en cellules
présentant la forme étoilée, les projections propres aux cellules nerveuses et
contenant les enzymes et protéines
caractéristiques de ces dernières. En
utilisant différents facteurs de croissance, Huberman et ses collègues sont
aussi parvenus à changer ces monocytes
en cellules ressemblant à des hépatocytes, à des cellules endothéliales ou à des
cellules immunes différentes des monocytes et des macrophages. Des recherches avaient déjà montré le caractère
totipotent des cellules de la moelle osseuse mais Huberman souligne que les
cellules qu’il a identifiées sont bien plus
faciles à prélever. Il pense que le rôle de
ces monocytes est d’atteindre les organes endommagés afin d’aider à leur
régénération. Il est difficile de dire s’il
s’agit d’un artéfact dû au mode de
culture ou du reflet de cellules à véritable potentiel thérapeutique. Des expériences in vivo confirmeront si ces cellules assurent leurs nouvelles fonctions.
Aux Etats-Unis, cette découverte
vient appuyer les arguments des opposants à la recherche sur les embryons
humains. Selon Huberman, «il serait
prématuré d’abandonner les études sur
les cellules souches adultes; on ne sait
pour l’instant laquelle des voies embryonnaire ou adulte portera le plus ses
fruits, elles doivent être toutes les deux
poursuivies». ¦
Références :
• J. Travis, “Stem Cell Surprise: Blood cells form liver, nerve cells”. Science News – 2003 ; 163 (9) : 131.
• Y. Zhao, D. Glesne, E. Huberman, “A human peripheral blood monocyte-derived subset acts as pluripotent stem cells”.
Proceedings of the National academy of Sciences – 2003.
• http://www.sciencenews.org
VERS UNE NOUVELLE RESSOURCE D’ANTICANCÉREUX
Par Gaëlle LE BASTARD, licence
Suite aux recherches en milieu
océanique, menées par une équipe de
chercheurs de la «Scripps institution of
oceanography» de l’université de San
Diego en Californie, une nouvelle génération d’anticancéreux issue de bactéries
des fonds marins pourrait apparaître.
L’équipe dirigée par W. Fenical,
directeur du CMBB (Center of Marine
Biotechnology and Biomedicine) de la
Scripps institution, a développé de nouvelles techniques permettant le prélèvement d’échantillons de boues marines
puis leur tamisage afin de les étudier.
Ces chercheurs ont découvert un nouveau groupe de bactéries actinomycètes
présent dans les sédiments de 5 océans
tropicaux et subtropicaux, mais absent
sur les continents. Ils ont appelé cette
nouvelle famille : Salinospora (Mincer,
2002). L’étude biochimique de différentes souches a permis aux scientifiques
d’identifier un nouveau composé efficace, le Salinosporamide A. Ce composé présente un grand nombre
d’homologies
structurales
avec
l’Omuralide, une molécule synthétisée
par des bactéries terrestres inhibitrice
des protéasomes. Les chercheurs ont
donc testé les effets du Salinosporamide
A sur les protéasomes, protéinases multicatalytiques responsables de la dégradation des protéines de la cellule. Le
Salinosporamide A inhiberait l’activité
protéolytique de la sous-unité 20S des
protéasomes, empêchant la prolifération
des cellules cancéreuses, plus particulièrement celles responsables des cancers
du colon (carcinome HCT-116), du
poumon ou du sein chez l’Homme. Son
efficacité serait 35 fois supérieure à
PAGE 19
celle de l’Omuralide (Feling, 2003).
Sur 105 souches étudiées de Salinospora, 86 % inhiberaient la croissance des cellules cancéreuses. De plus,
30 % de ces mêmes souches seraient
efficaces contre un champignon microscopique : Candida albicans résistant à
l’amphotéricine (ARCA), et 35 %
contre une bactérie pathogène : Enterococcus faecium résistant à la vancomycine (VREF) (Mincer, 2002).
L’écosystème océanique reste un
milieu encore mal connu alors qu’il
renferme très certainement un large
potentiel biomédical. L’exploration des
océans permet la découverte de nouvelles espèces ayant peut être la capacité de
synthétiser des molécules utiles en
pharmacologie et ainsi compenser la
baisse actuelle des découvertes sur le
milieu terrestre. ¦
FUTUR...
Références :
• http: //ucsdnews.ucsd.edu/newrel/science/fenical%20salinospora.htm
• T.J. Mincer et al, “Widespread and persistent populations of a majornew marine Actinomycete taxon in ocean sediments”.
Applied and Environmental Microbiology ; 2002 ; 68 : 5005-5011.
• R.H. Feling et al, “Salinosporamide A: A highly cytotoxic proteasome inhibitor from a novel microbial source, a marine
bacterium of the new genus Salinospora”. Angewandte Chemie ; 2003 ; 42 (3) : 355-357.
BACTÉRIOPHAGES…
DES THÉRAPEUTIQUES D’AVENIR ?!
Par Xavier GARCIA, licence
En 1999, à l’hôpital de Toronto :
après une opération du cœur, une
femme contracte une souche multirésistante de Staphylococcus aureus. Alors
qu’aucun antibiotique ne permettait
d’empêcher le déclin de cette patiente,
une injection de bactériophage fait disparaître l’infection en 24 heures (Irwin,
1999). Comment cette souche multirésistante a-t-elle été éliminée ?
Les bactériophages sont des virus de
bactéries. Ils se fixent, par un complexe
d’arrimage moléculaire à haute stéréospécificité, sur des protéines de la paroi
bactérienne. Une fois arrimé à son hôte,
le phage lui injecte son matériel génétique. Deux types de phages peuvent
ensuite être distingués par leurs cycles
de reproduction. Le matériel génétique
des phages lysogènes s’insère dans le
génome de l’hôte, donnant un prophage
non infectieux, qui laisse la bactérie se
multiplier, et par ce biais dupliquer le
prophage.
Les phages lytiques digèrent l’ADN
de l’hôte tout en recyclant ses nucléotides, pour dupliquer son propre matériel
génétique. En concomitance, la bactérie
est contrainte de transcrire et traduire
autant de protéines phagiques, qui permettent l’encapsidation des prophages
infectieux. Et ceci jusqu’à sa propre
lyse, libératrice des nouveaux phages
dans le milieu. (Purves et al., 2000).
Ce fût en 1915, à l’Institut Pasteur,
que le biologiste Félix D’Hérelle découvrit et nomma les bactériophages. Il
utilisa alors, avec succès, ces prédateurs
de bactéries pour soigner les Parisiens
de la dysenterie, les Indiens du choléra,
et les Russes de la pneumonie (d’après
les archives biographiques de l’Institut
Pasteur).
Pourquoi
l’engouement
de
D’Hérelle pour la thérapie et la prophylaxie des infections bactériennes par les
phages n’a-t-il pas fait d’émules ?
Le premier argument des détracteurs
de D’Hérelle était de taille : les lyses
bactériennes,
seule
preuve
de
l’existence des phages, demeuraient
bien trop fluctuantes, selon les laboratoires et les préparations bactériennes.
Une autolyse enzymatique, produite par
processus naturel dans certaines colonies, fût alors avancée comme contrehypothèse. Aujourd’hui, ces fluctuations
complexes de lyses peuvent être expliquées, par l’action de phages lysogènes
qui ne lysent pas, mais aussi par la
grande spécificité d’interaction entre un
phage et une souche bactérienne. Le
concept du polymorphisme n’étant pas
encore répandue, les scientifiques
d’alors ne pouvaient comprendre comment des bactéries de même espèce,
donc apparemment identiques ne réagissaient pas de la même manière face au
phage.
Cependant, une fois cet argument
invalidé, un deuxième vit le jour en
1950, quand fut mise en évidence la
transduction de facteur de virulence
entre bactéries via les phages. Des problèmes majeurs se posent alors : les
phages seraient-ils capables de rendre
virulentes les bactéries commensales de
notre organisme ? Pourraient-ils permettre à des pathogènes exogènes
d’acquérir un phénotype endogène ? Les
phages lytiques sont-ils concernés par
ces considérations ?
A la même période, le « miracle des
antibiotiques », plus pratiques à utiliser
par leur spectre d’action plus large, et
PAGE 20
plus faciles à préparer, donna le coup de
grâce à cette thérapie qui s’effaça des
mémoires de l’Occident. Néanmoins,
les travaux que D’Hérelle initia en
URSS à l’Institut Elivia de Tbilisi, furent perpétués et perfectionnés. La
guerre froide et la barrière de la langue
auraient empêché les traitements par les
phages des infections digestives, pulmonaires, des plaies externes… d’être
diffusés vers les pays de l’Ouest.
Aujourd’hui testée sur les souris, la
thérapie par les phages serait en voie de
développement dans certaines universités américaines, comme alternative aux
antibiotiques, dont l’utilisation massive
en secteurs médical et agricole, a favorisé la sélection des souches multirésistantes de bactéries (Rouat, 2002).
Malheureusement, les bactéries
possèdent aussi des résistances contre
les phages. En effet, la spécificité spatiale de l’arrimage protéique est telle
que le polymorphisme protéique des
bactéries d’une même espèce suffit pour
un échappement de 50 % à un phage
donné. Cependant, la surface bactérienne présente de nombreuses protéines
et offre donc de multiples cibles spécifiques à nombre de phages différents.
Pourrait-on utiliser une combinaison de
phages distincts, dont l’action synergique serait nécessaire et suffisante à
l’élimination de toute la souche infectieuse ?
Les soviétiques auraient élaboré en
batterie, des cocktails de 17 à 40 phages
utilisés en thérapeutique vétérinaire et
humaine, mais aussi dans un but
d’assainissement d’eaux impropres à la
consommation. Les médecins russes
prétendent aussi qu’ils n’auraient pour
l’instant pas décelé d’effet iatrogène
FUTUR...
(trouble ou maladie provoqué par le
médecin ou le médicament prescrit), sur
les plantes, les animaux, les hommes et
femmes (y compris les femmes enceintes et leurs enfants) (Lorch, 1999).
Bien qu’aucune réponse immunitaire
n’ait été notée lors de traitements par
pulvérisation sur plaies, ni lors
d’ingestion ou d’inhalation, il a été noté
chez les souris, dans certains cas, une
réponse immunitaire partielle contre les
protéines du phage, quand ceux-ci
étaient injectés par voie intraveineuse.
Serait-il alors plausible de calculer une
quantité de phages à injecter, qui soit
appropriée pour éliminer les bactéries
avant la neutralisation par le système
immunitaire ? Qu’entraîne une lyse
bactérienne intraveineuse ? Favorise-telle l’ immunité par la dispersion des
molécules bactériennes ? Est-elle allergène ?
Un autre problème est soulevé par la
grande spécificité d’hôte, qui nécessite
de localiser et d’identifier l’agent bactérien à chaque infection, avant de le
cultiver pour sélectionner les phages
adéquats au traitement (Summers,
2001). Serait-il possible de contourner
cette perte de temps par l’élaboration de
banques de phages ? Comment faire une
méta-analyse à partir de traitements faits
au cas par cas, en fonction du patient, de
la bactérie et du stade infectieux, sans
standardisation ? Peut-on concevoir un
standard modulable ?
Le développement et la maîtrise du
bactériophage par l’Homme, contre les
Bactéries, entamés en 1915, a été stoppé
net par les antibiotiques… Il semblerait
néanmoins que ces mêmes antibiotiques
vont promouvoir, 50 ans après, un retour des bactériophages, qui pourrait
bien s’avérer fracassant pour les bactéries. ¦
Références :
•
•
•
•
•
A. Irwin,” Superbug victim saved by killer virus treatment “.The Daily Telegraph- 1999 ; 17 septembre.
Purves, Orians, Heller, Sadava, Le Monde du Vivant 2ème édition Flammarion – 2000.
http://www.pasteur.fr/infosci/archives/f-bio.html.
S. Rouat, « Les Phages, Tueurs Nés » , Sciences et avenir – octobre 2002.
A. Lorch, « Bactériophages : une alternative aux antibiotiques ? » Moniteur de biotechnologie et de développement-1999 ;
39 : 14-17.
• W.C. Summers, “Bacteriophage Therapy”, Annual Review of Microbiology, 1, 2001 ; 55(1) : 437-451.
SÉQUENÇAGE DU GÉNOME DE L’ANOPHÈLE :
UNE AVANCÉE MAJEURE
DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Par Riad ABES, licence
En 1991, suite au phénomène de
résurgence du paludisme, se réunit un
consortium international autour d'un
même objectif : séquencer le génome de
Anopheles gambiae, principal vecteur
africain du paludisme, pour tenter
d’endiguer l’infection. Ce n’est qu’en
2002 que paraît la version préliminaire
de ce génome, obtenue grâce à la méthode du séquençage aléatoire global
(« whole genome shotgun » développée
par Celera genomics). Dès lors, les
scientifiques vont tenter de mettre à
profit cette avancée majeure pour améliorer et développer de nouvelles stratégies de contrôle vectoriel.
Bien que cette version préliminaire
soit encore entachée d’un certain nombre d’erreurs, son analyse devrait permettre aux chercheurs d’en apprendre
davantage sur l’immunité du moustique,
son écologie, son développement ou
encore son comportement. Avec l’appui
des connaissances relatives aux autres
projets génome (homme, plasmodium et
drosophile), d’importantes améliorations devraient voir le jour dans les
années à venir concernant la lutte contre
le paludisme et tout particulièrement
dans le domaine du contrôle vectoriel.
Ainsi, trois axes de recherches sont
particulièrement prometteurs :
- diminuer le nombre de moustiques via,
entre autres, l’analyse des mécanismes
de résistance aux insecticides ;
- limiter l’anthropophilie du moustique
en jouant sur les mécanismes
d’interaction avec l’homme ;
- développer des moustiques génétiquement modifiés réfractaires au plasmodium.
Reste maintenant pour les chercheurs à améliorer la version préliminaire et à envisager les conséquences
écologiques liées au développement des
nouvelles stratégies de contrôle vectoriel. De plus, il ne faudrait pas négliger
les aspects sociologique, économique et
humain relatifs au paludisme car, s’ils
sont souvent occultés, ceux-ci demeurent néanmoins tout aussi importants
que l’aspect scientifique lui-même. ¦
Référence :
•
R. A. Holt et al., “The Genome Sequence of the Malaria Mosquito Anopheles gambiae”. Science ; 2002 ; 298 : 129-149.
PAGE 21
BLOC-NOTES
CARNET ROSE
Par Fanny GROLLIER MAROUANI, maîtrise
Les étudiants et l’équipe du
Journal souhaitent la bienvenue
à Ella et envoient toutes leurs
félicitations aux parents !
Diplôme
du
premier
bébé
de la
filière
scientifique
¦
UN SEMESTRE ERASMUS A L’UNIVERSITÉ PARIS 5
Par Julia BAISCH, licence
Bonjour à tous,
Je
m’appelle
Julia Baisch, j’ai 23
ans et je viens
d’Allemagne. Je fais
des études de nutrition à l’université
Hohenheim qui se
trouve tout près de Stuttgart. L’idée de
venir ici pour quelques mois est venue
dans ma tête il y a à peine deux ans,
pendant mon premier séjour à Paris. La
ville m’a tellement impressionnée que je
voulais à tout prix y revenir. Peu après
mon retour en Allemagne, je me suis
renseignée auprès de mon université sur
les possibilités de passer un semestre à
l’étranger. Et comme par hasard, ma
faculté propose entre autres des semestres ERASMUS à Paris 5 ! C’est à ce
moment-là que j’ai pris la décision de
prendre une année sabbatique pour faire
un stage dans l’industrie alimentaire
d’abord et pour passer un semestre
ERASMUS à Paris ensuite.
Comme je suis la première étudiante
de Hohenheim qui vient ici pour suivre
les cours (tous mes prédécesseurs
étaient venus pour travailler en labo et
faire leur « projet de fin d’études » ici,
nécessaire pour obtenir le « diplôme »
en Allemagne, ce qui correspond à peu
près au DEA ou au DESS en France), il
y avait pas mal d’obstacles à surmonter.
D’abord, ma fac en Allemagne ne
connaît pas l’organisation des cours à
Paris 5, donc j’ai du me renseigner moimême auprès de Pr Cynober qui m’a
vraiment
beaucoup
aidée
pour
l’organisation de mon emploi du temps
contenant tous les cours qui sont proposés par votre fac et qui concernent la
nutrition. Pour lui aussi, c’était la première fois qu’il fallait prendre en charge
une étudiante de Hohenheim. Donc, j’ai
dû lui expliquer la structure de mes
études en Allemagne, les objectifs de
notre formation, les cours que nous
suivons etc. Le Pr Cynober a fait beaucoup d’efforts pour rendre ce semestre
ici le plus intéressant possible pour moi.
Malheureusement, rien de ce que je
fais ici, ne sera validé pour mes études à
Hohenheim car j’ai déjà presque tout
PAGE 22
validé et il ne me reste que des stages et
des exposés à faire après mon retour.
Mais en général, si on fait un semestre
ERASMUS quelque part, les cours
passés à l’étranger sont validés à la fac
d’origine. Peut-être qu’un jour, cela sera
possible entre les deux facs de Hohenheim et de Paris 5…
Avant de venir à Paris, je ne
m’étais pas rendue compte qu’il serait si
difficile de débarquer ici comme ça au
milieu de l’année universitaire. Déjà, il
a fallu que je me cherche un hébergement par mes propres moyens car la fac
ne dispose que de quelques places dans
les résidences CROUS pour des étudiants ERASMUS qui étaient déjà réservées pour les étudiants qui viennent
pour une année complète. Et il était trop
tard pour postuler à une chambre à la
CIUP. Mais comme je suis arrivée à
Paris deux semaines avant le début des
cours et que j’ai eu beaucoup de chance,
j’ai enfin trouvé une chambre dans le
13e arrondissement. Ensuite, toute inscription à des activités universitaires,
par exemple du sport, se fait uniquement pour une année complète et j’avais
BLOC-NOTES
donc le choix entre payer le montant
total en ne restant que cinq mois ici ou
ne pas y participer…De plus, il n’y a
pas d’activités proposées par la fac pour
les étudiants ERASMUS contrairement
à l’Allemagne où il y a des sorties, des
soirées internationales et des excursions
qui sont organisées par l’université. Ah
si, il y a une soirée de rencontre pour les
étudiants ERASMUS, mais elle a lieu
en novembre et donc, je l’ai loupée.
Mais bon, je suis quand même très
contente d’être venue ici et maintenant,
après deux mois à Paris, je commence à
me sentir très à l’aise et j’ai déjà fait
beaucoup de connaissances – malheu-
reusement, pour la plupart, ce ne sont
pas des Français car il n’est pas toujours
évident d’entrer en contact avec les
Parisiens…
Malgré tous les obstacles que l’on
rencontre, je ne peux que vous conseiller de partir pour un certain temps à
l’étranger si vous en avez la possibilité !
A part des connaissances de la langue
qu’on améliore, il est une expérience
unique de vivre dans un autre pays avec
une culture et des traditions différentes
de son pays d’origine. On apprend
beaucoup sur son propre esprit et sa
propre façon de penser et d’agir. Enfin,
vivre dans un autre pays aide à com-
prendre les gens de là-bas avec leurs
habitudes et façons de penser.
Donc, si vous êtes intéressés pour
venir en Allemagne pour étudier, faire
un stage ou simplement pour faire des
vacances, n’hésitez pas à me contacter –
ce serait un grand plaisir pour moi de
vous aider !
J’espère que je vous ai donné envie
de partir à l’étranger vous aussi. Si vous
avez des questions quant à ce qu’il faut
faire pour y arriver, venez me voir,
j’essaierai de vous conseiller ! Voilà
mon adresse électronique (qui existera
encore après mon départ !) :
[email protected] ¦
CLONAGE THERAPEUTIQUE :
INTERDIT PAR LE SENAT
Par Héloïse LAMBERT, licence
Qu’est-ce que le clonage thérapeutique ? Cette technique permet la création
d’un embryon artificiel par transfert
nucléaire. Ainsi, un noyau de cellule
somatique provenant d’un malade est
introduit dans un ovocyte receveur
énucléé. L’embryon obtenu est cultivé
quelques jours in vitro, les cellules
souches embryonnaires (cellules ES)
sont prélevées, différenciées en laboratoire vers le type cellulaire voulu, et
enfin, réimplantées chez le malade.
Cette technique présente un sérieux
avantage : les cellules obtenues sont
génétiquement identiques à celles du
malade, il n’y a donc aucun problème
d’histo-incompatibilité.
Le 30 janvier 2003, le Sénat a tranché : le clonage reproductif est interdit ;
il est considéré comme un « crime
contre l’espèce humaine », passible de
30 ans de réclusion et de 7,5 millions
d’euros d’amende. Pour le clonage
thérapeutique, un amendement proposé
par le gouvernement précise que « la
conception in vitro d’embryons ou la
constitution par clonage d’embryons
humains à des fins de recherche est
interdit ». Seuls les embryons surnuméraires ne faisant plus partie d’un projet
parental pourront être utilisés pour la
recherche sur une période dérogatoire
de 5 ans. La pratique du clonage thérapeutique est passible de 7 ans
d’emprisonnement et de 1 million
d’euros d’amende. De plus, cette interdiction s’étend aussi à la recherche sur
les PMA (Procréation Médicalement
Assistée), alors que les premiers résultats étaient prometteurs : une augmentation du taux de réussite des PMA (17 %
en l’an 2000) et des pistes pour des
solutions aux risques de grossesses
multiples lors des programmes de fécondation in vitro (FIV).
D’après Philippe Amouyel, qui dirige l’institut Pasteur et la Génopole de
Lille, le clonage thérapeutique présenterait un bel espoir pour la thérapie cellulaire s’appliquant aux maladies présentant des pertes importantes de tissus
(Alzheimer, Parkinson, maladies cardiovasculaires…), car les cellules issues
du clonage thérapeutique ont l’avantage
d’être
pluripotentes,
c’est-à-dire
qu’elles peuvent donner naissance à
tous les types cellulaires de l’organisme.
L’interdiction du clonage thérapeutique
ferme donc une voie importante de la
recherche.
Les autres pistes pour la thérapie
cellulaire sont les cellules souches adultes et les lignées de cellules souches
embryonnaires. Or, même si les cellules
souches adultes ont aussi les avantages
d’être pluripotentes et de limiter les
problèmes d’histo-incompatibilité, elles
présentent deux obstacles majeurs : les
mécanismes régissant la reprogrammation des cellules souches adultes (= la
transdifférenciation) sont mal connus et
la prolifération en culture de ces cellules
offre une capacité limitée. De plus, les
lignées de cellules souches embryonnaires, obtenues à partir d’embryons humains surnuméraires, doivent répondre
à des critères stricts établis par le NIH
(National Institutes of Health). Ainsi,
aux Etats-Unis, la liste est passée de 64
lignées disponibles à 9 ! Il reste donc 5
ans à la France pour créer de nouvelles
lignées de cellules souches embryonnaires répondant aux critères du NIH.
Considérant l’embryon comme un
être humain potentiel dès la première
cellule, la France a donc décidé, pour
des raisons d’éthique, d’interdire son
utilisation en tant qu’outil de recherche,
bloquant le développement de certaines
voies thérapeutiques nouvelles. Malgré
cela, les recherches en thérapie cellulaire continuent et l’utilisation des cellules souches pluripotentes ouvrent déjà
de très belles perspectives. ¦
Références :
•
•
•
H. Chneiweiss, « Sur les sentiers escarpés des montagnes de bioéthique ». Médecine/Sciences – Mars 2003 ; 19 : 374-376.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--307526-,00.html
http://www.lavoixdunord.fr/vdn/journal/dossier/sciences/clonage/0301282.shtml451.
PAGE 23
BLOC-NOTES
QUE SONT-ILS DEVENUS ?
Par Sara PAKDOUST, licence
Depuis 1999, les étudiants de licence de
la filière scientifique donnent de leurs nouvelles… Ces informations diverses et variées, pas toujours complètes, nous permettent de vous donner quelques informations
sur leur suivi d’études et pour certains leur
carrière professionnelle. Depuis 1999 (en
excluant les inscrits absents toute l’année
ainsi que l’année 2003), 199 étudiants ont
suivi les enseignements de la licence. En
moyenne, 90 % d’étudiants ont été suivis,
avec un pic de 100 % en 2001 (Cf. tableau) !
Quel parcours après la licence pour
les 179 non perdus de vue ? Globalement,
73,2 % des étudiants ont continué leur maîtrise à Paris 5 et 8,9 % ont intégré l’IUFM
(Cf. graphe 1). Les autres… des maîtrises
de biologie à Paris 6 (« biologie cellulaire »,
« biologie des populations »), de génétique
et de sciences végétales à Paris 7, des écoles
(sage-femme, kinésithérapeute, ingénieur,
ergothérapeute, école de commerce, journalisme scientifique… jusqu’au cours Florent). Des parcours riches et variés…
Et après la maîtrise ? Pour 51,3 % des
étudiants (sur un effectif total de 115), un
troisième cycle dont 21,7 % un DEA et 29,6
% un DESS (Cf. graphe 2), dans des universités et des intitulés diversifiés : nutrition,
neuroscience, biologie, génétique, immunologie, microbiologie, bioinformatique, ergonomie…. Les universités d’accueil ne sont
pas que parisiennes puisque celles de Toulouse, Lille, Grenoble, Nancy, Strasbourg…
ont aussi accueilli nos étudiants.
Et enfin… 34 étudiants gardent le
contact avec notre composante malgré leur
vie professionnelle : 6 sont en thèse, 28 ont
une situation professionnelle. A l’image des
parcours riches que nous avons cités cidessus, les emplois sont extrêmement variés : professeur des écoles, ergonome, sagefemme, journaliste, chargé de communication, ingénieur, ingénieur de recherche,
cadre (pharmacovigilance, nutrition…)…
Année de licence
1999
Nb d’étudiants suivis
(en %)
Nb de perdus de vue
(en %)
31
(77,5 %)
9
(22,5 %)
Total
40
2001
2002
Total
47
53
48
179
(87 %) (100 %) (92,3 %) (89,9 %)
7
0
4
20
(13 %) (0 %)
(7,7 %) (10,1 %)
54
53
52
199
Graphe 1 : cursus après licence
16,1%
19,1%
10,4%
4,2%
24,5%
17,9%
9,7%
8,9%
14,9%
7,5%
66,0%
67,9%
2000
2001
85,4%
74,2%
1999
Maîtrise P5
73,2%
2002
IUFM
Total
Autre
Graphe 2 : cursus après maîtrise
20,0%
31,7%
25,0%
26,1%
10,0%
22,6%
19,5%
34,1%
31,7%
20,5%
17,1%
20,5%
21,7%
2000
2001
Total
40,0%
30,0%
1999
DEA
DESS
29,6%
autre poursuite
perdus de vue
Graphe 3 : suivi professionnel
0,0%
12,5%
17,6%
28,6%
50,0%
21,4%
50,0%
Etudiants, anciens étudiants de la licence
de Biologie, n’oubliez pas de temps en
temps de donner des nouvelles à Dominique
Martin ([email protected])
pour que ce suivi se perdure et s’affine.
Merci ! Et à quand une association des
anciens de licence… ?! ¦
2000
1999
Insertion professionnelle
PAGE 24
43,8%
43,8%
2000
35,3%
50,0%
47,1%
2001
Total
Professeurs des écoles
Thèse
CE N'EST QU'UN AU REVOIR...
ELLE EST OÙ LA JOLIE ? (*)
Par les étudiants de la licence
Partie à Montpellier. Son accent du
Sud, son enthousiasme, son dynamisme
ont fait d’elle une enseignante qui ne
sera pas de sitôt oubliée. Mais qui est
donc cette cigale ? Véronique HaninPaulino, enseignante d’immunologie en
licence à la faculté de pharmacie de
Paris 5 et membre du comité de revalorisation de la recherche.
Cigale par son accent certes mais
fourmi dans l’âme, Véronique HaninPaulino laisse en effet beaucoup de
projets bien engagés et porteurs de développement, parmi lesquels la création
du journal scientifique de biologie de
Paris 5. Sa détermination a été l’élément
moteur de l’engagement, tant des élèves
que des enseignants dans cette aventure
et nous l’en remercions encore. Très
appréciée de ses étudiants pour sa sim-
(*) : fond d'écran de son portable.
plicité, sa bonne humeur et sa disponibilité, elle a su instaurer une relation de
confiance et de travail.
Aujourd’hui, Véronique HaninPaulino quitte la faculté de Paris 5 pour
être chargée d’affaires industrielles
européennes et internationales à Montpellier, l’occasion pour elle de retrouver
sa famille, sa région et les joies de
l’escalade. Ses nouvelles fonctions font
suite à un projet professionnel qui va
pouvoir s’affirmer et compte tenu de ses
qualités professionnelles et pédagogiques nous sommes sûrs de sa réussite et
lui souhaitons bonne chance. ¦
Véronique Hanin-Paulino présentant le Journal lors de la rentrée solennelle
présidée par M. le Doyen D. Durand.
VÉRONIQUE
Par l'équipe du journal
Véronique Hanin-Paulino est l'initiatrice et le chef d'orchestre de ce journal.
Toujours à l'affût d'idées pour l'innovation pédagogique et la valorisation de la
recherche, elle a initié ce projet, l'année
dernière, lors de ses TD d'immunologie
avec les étudiants de la filière scientifique sur un de ses thèmes de recherche :
les anticorps. Maître de conférence
depuis 1997 dans notre faculté, Véronique était toujours partante, participante
et active dans tous les projets innovateurs de notre faculté. Sa passion et la
reconnaissance de ses activités lui ont
permis d'être nommée correspondante
de l'UFR auprès de la cellule de valorisation de la recherche de l'Université
Paris 5. La continuité de ses projets l'a
amenée à demander et à obtenir un
poste de chargée d’affaires industrielles,
européennes et internationales dans le
cadre d'une délégation au CNRS à
Montpellier. Un retour aux sources...
chez elle puisqu'elle a obtenu son diplôme de pharmacienne et a fait ses
PAGE 25
premiers pas d'enseignante à la faculté
de pharmacie de Montpellier.
Son professionnalisme est tel qu'elle
a tenu son engagement à distance vis-àvis de ce numéro. Notre reconnaissance
est telle que l'équipe du journal a dérogé
à son engagement de ne pas écrire dans
le journal mais cette petite exception se
justifie par notre fort désir de la remercier par cet hommage surprise.
A l’annonce de son départ pour le
Sud de la France, nous avons gentiment
dit le mot « lâcheuse », qui dit combien
nous avons apprécié tes initiatives. Il
faut ajouter « tant pis pour nous, tant
mieux pour toi ». Nous te souhaitons
beaucoup de bonheur et de satisfaction
près des tiens ainsi que dans ta nouvelle
fonction.
Merci pour tout, Véronique ! ¦
SCIENCES ET LOISIRS
REMUE-MENINGES N°1
Par Aurélie DUCES, licence
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
VERTICAL :
HORIZONTAL :
A. Ténia - Pomme.
B. Attacha - Hormone lutéinisante.
1. Lymphocytes B différenciés - Petit cours d’eau.
C. Immunoglobulines - Préposition.
2. Région inguinale - Organe de la vue - Arrivés sur Terre.
D. Possessif - A la mode - Organe de lactation.
3. Animaux cobayes - Oublis.
E. Possessif - Langue du Sud.
4. Tryptophane - Sodium - Vieille note.
F. Peupliers - Glycine.
5. Amicales - Enlever.
G. CMH.
6. Article indéfini - Ile française - Méthode d’amplification.
H. Monnaie chinoise - Saison chaude - Vache de la mytholo-
7. Mémoire de licence - Composant de l’hémoglobine - Style
musical.
gie.
I. Possessif - Pronom - Cyclines.
8. Ajout à une lettre - Ville de l’Hérault - Mèche rebelle.
J. Prénom féminin - Vêtement indien.
9. Possessif - Néon.
K. Couleur.
10. Aluminium - Grand Turismo - Cajola.
L. Granulocyte.
11. Alcool à six carbones - Méthodes de dosage - Pronom
défini.
M. Demeure - Ici - Arrivés sur Terre.
N. Coutumes - Récepteur à activité enzymatique - Fatigué.
12. Molécules. ¦
PAGE 26
SCIENCES ET LOISIRS
REMUE-MENINGES N°2
Par Axel DE JULIEN DE ZELICOURT et Damien DESPRETZ, licence
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
VERTICAL :
HORIZONTAL :
A. Eclaire le carnaval - Etoile.
1. Cellules immunitaires.
B. Prénom - Grande étendue.
2. Confession - Lettre grecque - Un.
C. Tissu végétal - Services secrets.
3. Etendue d’eau - Etapes.
D. Pouvoir passé - Démonstratif - Courber.
4. Etude comportementale.
E. Amoncellement de corps.
5. Mer anglaise - Europe - Premier vigneron.
F. Métal précieux - Appareil volant.
6. Ouest allemand - Dieu égyptien - Rigolons.
G. Grande écharpe - Choisir.
7. Asn/Thr/Glu - Négation - En haut.
H. Dessert laitier - Enlever en phonétique.
8. Grand royaume - Conspiré.
I. Exemple anglais - Satellite de jupiter - Ecrivain.
9. Discipline des profondeurs.
J. Globule blanc engagé dans des réactions allergiques.
10. Mise en pratique - Palindrome de sur la croix - Fleuve.
K. Systèmes nerveux - Espion effeminé - Fleuve africain.
11. Soumis à l’action du vent - Soumises à l’action des élé-
L. Bouche - Villa italienne - Cardinal.
ments.
12. Hématies - Réunions post-exam. ¦
Pour les solutions... RDV au n°3
PAGE 27
RDV
pour
le N°3
...
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