Résumé: Les compressions Est-Ouest, pendant le Panafricain, sont

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Résumé:
Les compressions Est-Ouest, pendant le Panafricain, sont à l’origine de la structuration
actuelle du
Hoggar, formés de ce fait par des terrains d’âges, de lithologies et d’évolutions
métamorphiques
différentes, comme c’est le cas des terranes de l’In Ouzzal et de Sérouènout.
L’unité granulitique de l’In Ouzzal (Hoggar occidental), d’âge archéen, est composée de
roches
métamorphisées, à très haute température, lors de l’Eburnéen. Le développement
d’assemblages,
exceptionnels, à orthopyroxène-saphirine-spinelle-quartz ou encore à osumilite-saphirineorthopyroxènesillimanitebiotite ± quartz, reportés ici pour la première fois, dans les quartzites Al–Mg, indiquent des
températures supérieures à 1100°C., comme le montrent les différentes modélisations
thermodynamiques, menées dans les systèmes FMASH et KFMASH. Les relations de
phases permettent
également de mettre en évidence un cheminement P-T horaire avec un pic thermique à
1100°C et 910 kbar, puis une baisse de la pression et de la température, qui atteignent alors 5-6 kbar et
750-800°C.
Ce métamorphisme granulitique de très haute température est interprété comme le résultat
d’une
délamination lithosphérique mettant la croûte inférieure directement en contact avec
l’asthénosphère, à
l’Eburnéen.
Le terrane de Sérouènout (Hoggar central), d’âge panafricain probable, montre les vestiges
d’une
ancienne croûte océanique subductée puis exhumée et charriée.
L’organisation générale de ce terrain est relativement simple. Deux grands ensembles
peuvent être
distingués : un paléo-socle et une couverture.
Les roches qui affleurent dans la couverture sont extrêmement variées. Un bon aperçu de
cette diversité
est fourni par la présence de métabasites (éclogites et amphibolites) correspondant à
d’anciens basaltes
tholeïtiques et gabbros mais aussi des péridotites, serpentinites, brèches de serpentine
(ophicalcites),
des talcschistes, des calcaires gréseux (grès calcareux), des marbres, jaspes,…, un
caractère
typiquement océanique. L’étude géochimique indique que le plancher océanique a subi une
altération
hydrothermale intense avant qu’il ne subisse les effets du métamorphisme de haute pression.
La
modélisation thermodynamique permet de retracer un cheminement P-T complexe,
impliquant une
évolution géodynamique particulière, en deux stades. La première étape correspond à
l’enfouissement
des cortèges océaniques le long des zones de subduction, jusqu’à l’éclogitisation des roches
àP≈
22 kbar et 600°C. Ce stade, marqué par la stabilité de l’assemblage unique à talc-disthènequartz
correspondant au whiteschist et le développement de la clinohumite titanifère dans les
péridotites
serpentinisées, est suivi par une étape syn-collisionnelle correspondant à l’exhumation rapide
de la
chaine, traduite par l’amphibolitisation des roches du faciès éclogite. Au cours du stade postcollisionnel
une délamination de la lithosphère et une remontée de l’asthénosphère induit un transfert de
chaleur,
d’où les transformations, du disthène et du talc des schistes blancs, dans les conditions du
faciès
granulite. La croissance de la saphirine, puis du corindon implique une élévation de la
température
jusqu’à 850°C à 11 kbar, puis une rétromorphose finale à des températures inférieures à
750°C et une
pression proche de 10 kbar. Ces conditions sont aussi confirmées par la cristallisation de
l’hibonite et de
la scapolite, dans les roches carbonatées.
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